14
Association LIR 112, avenue Kléber, 75784 PARIS cedex 16 - 01 47 55 74 08 www.lir.asso.fr LES FEMMES ET L’AVENIR DE LA SANTÉ DOSSIER DE PRESSE mars 2015

Dp debats femmes-et_sante

Embed Size (px)

Citation preview

Association LIR 112, avenue Kléber, 75784 PARIS cedex 16 - 01 47 55 74 08

www.lir.asso.fr

LES FEMMES ET L’AVENIR DE LA SANTÉ

DOSSIER DE PRESSE

mars 2015

2/14

SOMMAIRE INTRODUCTION ............................................................................................ 3

LES FEMMES AUX COMMANDES DE LA SANTE ................................................ 4

LES FEMMES ACTRICES DE LA PREVENTION .................................................... 5

Une part importante de la population féminine accorde encore une importance « modérée» aux examens de dépistage et de prévention ............ 5

Il existe un déficit d'information fortement ressenti, qui explique la réticence des femmes à se saisir elles-mêmes d’avantage de la gestion de leur santé et de celle de leurs proches. ............................................................................. 6

LES FEMMES ET LA LIBERTE DE CHOIX DANS LE PARCOURS DE SOIN ............... 8

Les Françaises avouent un attachement très fort à une liberté de choix qui limite leur capacité à évoluer. ....................................................................... 8

Les Françaises sont prêtes à faire des efforts pour préserver le système de santé mais ils sont plutôt limités ! ................................................................ 9

LES FEMMES ET LA SANTE A 10 ANS : .......................................................... 10

Les Françaises ont un rapport encore très distancié à la médecine 2.0. ....... 10

Les Françaises ne sont pas opposées à l’émergence de nouveaux services mais ont clairement besoin d’être sensibilisées à leur utilité ....................... 11

Un angle peut être essentiel pour les sensibiliser à l’intérêt de la médecine 2.0 : le grand âge et la fin de vie ................................................................ 12

LE REGARD DE BRICE TEINTURIER, DIRECTEUR GÉNÉRAL DÉLÉGUÉ D’IPSOS FRANCE ...................................................................................................... 13

POUR EN SAVOIR PLUS : .............................................................................. 14

3/14

INTRODUCTION

Face aux enjeux auxquels notre système de santé doit faire face au cours des prochaines années, l’innovation organisationnelle est une condition de progrès médical. La difficulté tient au contexte financier de plus en plus contraint. La préservation, et si possible l’amélioration de l’efficience du système de santés passe par la capacité des patients à devenir des acteurs à part entière de la médecine de demain, notamment en faisant évoluer leur comportement au sein de la future chaîne de santé. Etant donné les interrogations voire les craintes que suscitent les innovations en santé, il est essentiel de déterminer la capacité des français à faire évoluer leurs comportements, notamment en terme de prévention et de dépistage.

Ipsos et le LIR ont analysé la perception des françaises en matière de santé, à traver:

! Une enquête auprès 1015 femmes représentatives de la population féminine française âgée de 18 ans et plus, réalisée en octobre 2014.

! Quatre débats thématiques réalisés en mars 2015, avec l’éclairage d’experts :

o Claude Martin, sociologue, Directeur de recherche au CNRS et titulaire de la chaire EHESP – CNSA « Social Care-lien social et santé », sur le thème « Femmes aux commandes de la santé familliale».

o Agnès DUCROS, médecin de santé publique, docteure en sociologie, Responsable de formation à l’EHESP sur le thème « Femmes face à la prévention ».

o Etienne Minvielle, Directeur de la Qualité des soins, Gestion des Risques, Relation aux patients de l’Institut de Cancérologie Gustave Roussy sur le thème « Femmes et liberté de choix dans le parcours de soin ».

o Nicolas Bouzou, économiste et essayiste sur le thème « Quel avenir pour la santé des Femmes dans 10 ans ».

4/14

LES FEMMES AUX COMMANDES DE LA SANTE

Le LIR en tant que « think tank » a demandé à Ipsos de réaliser une enquête auprès des Françaises pour voir comment elles perçoivent l’avenir du système de santé. Pourquoi interroger les femmes ?

Parce que, comme le montre l’enquête, ce sont elles qui, au sein de la structure familiale prennent en charge la santé des enfants (85%). En cela, elles apparaissent comme des acteurs essentiels, d’autant que leur action en matière de santé ne se limite plus à leur seul foyer. L’allongement de la durée de la vie, avec pour corollaire la question de la gestion de la dépendance des plus âgés, a aussi pour conséquence de les amener à gérer la santé de leurs parents (53%), et voire de leurs beaux-parents ou grands-parents de leurs conjoints (27%), et de leurs propres grands-parents (19%).

QUI S’OCCUPE DE LA SANTÉ DE VOTRE FAMILLE ? parents, grands-parents, grands-parents du conjoint…

Mes parents Mes grands parents Parents et grands parents du conjoint

7381

47

2719

53

Je m'en occupeJe m'en occupe pas

QUI S’OCCUPE DE LA SANTÉ DES ENFANTS ? Prise de rendez-vous, papiers, médicaments…

Ensemble 18-24 ans 35-44 ans

11114

23

21

8875

85

Moi-mêmeMon conjointL'un ou l'autre

5/14

LES FEMMES ACTRICES DE LA PREVENTION

1 - Une part importante de la population féminine accorde encore une importance « modérée» aux examens de dépistage et de prévention.

IMPORTANCE ACCORDÉE AUX EXAMENS DE DÉPISTAGE

613

5

29

53

36

65

35

59

Grande importance, je les effectue toujoursImportance moyenne, je les effectue en partieFaible importance, je ne les effectue jamais

18-24 ansEnsemble 35-44 ans Beaucoup de progrès restent à faire auprès de la population féminine en matière de prévention. L’importance accordée aux examens de dépistage est certes majoritaire (59% effectuent systématiquement les examens de dépistage recommandés par les professionnels de santé) mais beaucoup ne les font qu’en partie (36%), voire pas du tout (5%).

Ce phénomène est d’autant plus préoccupant que le manque de suivi est plus fort encore chez les jeunes (65% des 18-24 ans n’effectuent qu’en partie ou jamais ces tests, 46% des 25-35 ans) et au sein des catégories les plus fragiles (47% des employées, 44% des chômeuses, 47% des salariées à temps partiel, 48% des femmes dont les revenus sont les plus faibles). A l’évidence, le pouvoir d’achat a un impact très direct sur les comportements en matière de prévention et montre à quel point l’inégalité d’accès aux soins est aujourd’hui importante, même dans le domaine préventif.

Parallèlement, il subsiste aujourd’hui dans la population française un très fort manque de sensibilisation à tout ce qui relève de la politique de la prévention. Certes, la grande majorité des Françaises se dit prête à participer à des programmes de prévention, mais alors même qu’on parle de leur santé, leur souhait de s’investir est mesuré. Si 74% des femmes salariées concernées disent qu’elles pourraient s’engager à participer à des programmes de prévention sur le tabac, les maux de dos ou le burnout dans leur entreprise, seulement 32% d’entre elles sont « tout à fait » prêtes à s’engager. De même, 70% des femmes pourraient participer à des programmes de prévention avec des nutritionnistes, des psychologues et des

6/14

kinésithérapeutes sur recommandation d’un médecin, mais 26% seulement sont "tout à fait" prêtes à y participer.

2- Il existe un déficit d'information fortement ressenti, qui explique la réticence des femmes à se saisir elles-mêmes d’avantage de la gestion de leur santé et de celle de leurs proches.

Les françaises sont mal informées au sujet des problèmes de santé, et elles l'expriment clairement Ainsi seul un quart des femmes se considère "très bien informées" sur leurs maladies et sur le traitement qui leur est prescrit. L'étude montre que les seuls relais d'information qu'elles jugent fiables à part leur médecin est le pharmacien (pour 56%) et leurs proches (40%). Internet n'est consulté pour répondre à leurs questions que par 5% des répondantes, et les brochures, les articles de presse réunissent très peu de réponses positives (entre 7% et 11%). Les relais classiques d'information restent par conséquent prédominants, or comme ces interlocuteurs traditionnels sont rares, surchargés, et pas toujours pédagogues, les femmes en France manquent à la fois de l'information, de la compétence et des interlocuteurs adéquats pour leur expliquer comment changer de comportement, notamment renforcer l'automédication et réduire les fréquences de leurs consultations, surtout celles dont l'objectif est plus la recherche d'information que la demande de soins.

LES SOUHAITS EN MATIÈRE DE SANTÉ (1/2)

10101 75724

4950

42

21

494444

51

76

46

Très importantPlutôt importantPlutôt pas importantPas du tout important

Pouvoir avoiraccès à des professionnels disponibles24 h sur 24

Réduire les délais d’attente chez les spécialistes

Être mieux informée sur la prévention d’une maladie chronique

Être mieux informée sur les comportementsà risque

Disposer de noticesd’information sur les maladies

7/14

Cette faiblesse s'exprime dans l'enquête Ipsos par des souhaits massifs en matière de demande d'information.

Ainsi, les Françaises sont avant tout intéressées par tout ce qui relève des soins et notamment sur les risques opératoires lors d’une intervention médicale (59% considèrent qu’il est « très » important d’être informée sur ce sujet), sur les effets secondaires des médicaments (55%), et près d’une femme sur deux considère qu’il est « très » important d’être mieux informée sur la manière de prévenir les maladies chroniques (46%) ou sur les comportements qui présentent un risque pour la santé (44%).

Les femmes mieux renseignées seront plus confiantes pour pratiquer une automédication compétente, elles consulteront moins leurs médecins, et apprendront à faire davantage confiance à d'autres auxiliaires de santé, ainsi qu'aux outils modernes d'autodiagnostic et de soins.

LES SOUHAITS EN MATIÈRE DE SANTÉ (2/2)

1200110

23

447

5351

3640

49

35

25

5955

44

Très importantPlutôt importantPlutôt pas importantPas du tout important

Être mieux informéesur les risques opératoires

Améliorer l’information sur les risques liés à certainsmédicaments et gestes

Être mieux informée sur les comportementsà risque

Être mieux informée sur les compétences des professionnelsde santé

Être mieux accompagnéedans la gestion quotidiennedes maladies chroniques

8/14

LES FEMMES ET LA LIBERTE DE CHOIX DANS LE PARCOURS DE SOIN

1- Les Françaises avouent un attachement très fort à une liberté de choix qui limite leur capacité à évoluer.

Depuis un certain nombre d’années déjà, les Français ont pris conscience que leur système de santé devait être réformé, même si dans le même temps, ils expriment aussi de réelles craintes face à ce que sera « l’après ». Mais ce que montre l’enquête réalisée par Ipsos pour le LIR, c’est qu’au-delà de leur prise de conscience, les Françaises ont aujourd’hui beaucoup de mal à accepter de modifier leurs comportements et à renoncer au moins en partie à leur liberté de choix. Ainsi, la très grande majorité d’entre elles estiment qu’il est « essentiel » qu’elles puissent rester libres de choisir librement parmi les professionnels de santé celui qui sera leur référent vis-à-vis de la sécurité sociale (76%). Elles ne transigent pas non plus sur leur liberté de pouvoir choisir d’aller se faire soigner dans un établissement public ou privé (72% considèrent que c’est une liberté essentielle).

Une majorité de femmes ne se montre pas prête à renoncer à la liberté d’aller consulter « autant de médecins qu’elles le souhaitent » (86%). Près d’une femme sur deux considère même que c’est une liberté essentielle (41%). L’enquête montre d’ailleurs que la quasi-totalité des Françaises dit avoir consulté au moins une fois un médecin généraliste ou spécialiste au cours des 3 derniers mois. Plus d'une femme sur trois (40%) a même consulté trois fois ou plus pendant cette période.

Enfin, elles affirment aussi un attachement très fort à leur liberté de refuser que l’on remplace le médicament prescrit par le médecin par un générique (82%

QUELLES SONT LES LIBERTÉS ESSENTIELLES ?

18

2

14

2

38

27

45

22

44

72

41

76Essentiel ImportantPas important

Choisir entre l'hôpital public et une clinique

Refuser le remplacement du médicament prescrit par un générique

Consulter autant de médecins qu’on désire

Choisir le médecinréférent de la sécurité sociale

9/14

dont 44% estiment même que c’est une liberté essentielle)3. Dans ce contexte, la amplification de la consommation de génériques pour mieux maitriser les dépenses de santé ne sont pas assurées. Ces résultats montrent surtout à quel point les Françaises risquent d’avoir du mal à modifier profondément leurs comportements face aux progrès que connaîtra le système de santé.

2 - Les Françaises sont prêtes à faire des efforts pour préserver le système de santé mais ils sont plutôt limités !

Nous avons pu identifier les efforts auxquels les Françaises étaient prêtes à consentir pour maintenir en l’état le système de santé et là encore, le moins que l’on puisse dire est qu’ils sont relativement modérés. Pour mesurer le mieux possible la réelle capacité des individus à modifier leurs comportements, il convient de s’attacher de déterminer quelle proportion d’individus est « tout à fait » prête à consentir au

changement.

Le seul effort qui recueille un assentiment fort et majoritaire est de « mieux gérer leurs stocks de médicaments » (97% sont prêtes à le faire dont 66% disent même « tout à fait »). En revanche, les autres changements de comportements envisageables recueillent un assentiment beaucoup plus modéré. Seule une minorité déclare qu’elles accepteraient « tout à fait » de se soigner elles-mêmes pour des maladies bénignes sans passer par un médecin (41%), les autres disent qu’elles seraient seulement « plutôt » prêtes à le faire (41%). Ces deux types d’efforts sont aussi ceux qui demandent le moins d’implication de leur part.

Dès lors que l’effort demandé implique un réel changement de comportement ayant des répercutions fortes sur la chaîne de santé telle qu’elles la connaissent aujourd’hui, la capacité à réellement modifier leur façon d’agir fléchit, même si beaucoup se disent toutefois « plutôt » prêtes à changer. Ainsi seule une minorité d’entre elles se dit « tout à fait » prête à aller moins souvent consulter leur médecin (31%), à payer un peu plus de leur poche pour les petits bobos (15%) ou encore à remplacer une visite chez un médecin par un appel ou par un échange par Internet (18%).

Par ailleurs, dès lors que les efforts consistent à accepter la réorganisation de la carte territoriale hospitalière ou une augmentation des cotisations, le refus est majoritaire. Ainsi, 65% des Françaises n’accepteraient pas la fermeture de certains hôpitaux de proximité pour qu’ils soient regroupés en centres hospitaliers

PRÉOCCUPATIONS EN MATIÈRE DE SANTÉ (1/2)

2

15

2

139

15

383737

47

40

46

Préoccupation très importantePréoccupation importantePréoccupation secondairePréoccupation inexistante

Maladies graves(cancer, Alzeimer…)

Perte d’autonomie des proches âgés

Le vieillissement (perte des facultés)

10/14

d’excellence et 84% n’accepteraient pas une augmentation des cotisations pour leur sécurité sociale ou leur mutuelle.

LES FEMMES ET LA SANTE A 10 ANS :

1- Les Françaises ont un rapport encore très distancié à la médecine 2.0.

Les résultats de l’enquête ne font pas apparaître de réelle résistance de la part de la population française mais plutôt un assentiment modéré face aux évolutions futures que pourrait connaître la médecine de demain. Certes, sur les questions de santé, le recours à internet s’est diffusé dans toutes les catégories de la population féminine française (12% l’utilisent "systématiquement" et 49% l'utilisent "parfois",

soit un total de 61%, pour obtenir des réponses à des questions de santé). Toutefois, elles se montrent dans le même temps plutôt circonspectes face aux innovations technologiques qui pourraient transformer en profondeur le rapport à la médecine et les parcours de soins des patients. Parmi les différents dispositifs testés dans l’enquête, les outils de la médecine 2.0 sont souvent ceux que les femmes ont le moins l’intention d’utiliser même si là encore il n’y a pas de refus Si 59% des femmes se disent prêtes à utiliser des objets connectés avec leur téléphone mobile ou leur ordinateur pour mesurer leur degré d’activité physique, leur tension ou l’équilibre de leur alimentation, seulement 22% se disent « tout à fait prêtes » à le faire tandis que 42% avouent qu’elles n’utiliseraient pas ce genre d’objets. Les moins de 35 ans, les cadres et les hauts revenus montrent un

78162318

30

4743

36

2431

18

Tout à fait prête à le fairePlutôt prête à le fairePas prête à le fairePas du tout prête à le faire

Acceptation d’être soignéspar des auxiliaires médicauxpour maladies bénignes

Informationspermettantl’automédication

Diagnostic à distance

E-SANTÉ : QUELS SERVICES ACCEPTERIEZ-VOUS D’UTILISER ? (1/2)

E-SANTÉ : QUELS SERVICES ACCEPTERIEZ-VOUS D’UTILISER ? (2/2)

81618

3043

36

31

18

Tout à fait prête à le fairePlutôt prête à le fairePas prête à le fairePas du tout prête à le faire

Participer à des consultationset entrer dans un programmede surveillance médicale

Porter des capteurspour mesurer différentsparamètres

11/14

intérêt un peu plus marqué (respectivement 70%, 63% et 67% sont intéressées). Ces chiffres permettent surtout de relativiser le niveau d’appétence pour les objets connectés qui certes se diffusent de plus en plus (balances intelligentes dans les salles de bains, bracelets «trackers» d'activité, montres intelligentes au poignet, etc.) mais qui restent encore très éloignés des préoccupations de très nombreuses Françaises qui n’en voient pas aujourd’hui encore l’intérêt.

De même, si 54% des femmes pourraient avoir recours à un diagnostic à distance en vidéo conférence avec un médecin, seulement 18% seraient « tout à fait » prêtes à le faire. Pire, près d’une femme sur deux refuserait de s’engager dans un tel dispositif (46%). A noter là encore que l’intérêt pour le diagnostic à distance est plus fort chez les cadres (60%), les femmes aux revenus les plus élevés (64%) et les ruraux (57%).

2 - Les Françaises ne sont pas opposées à l’émergence de nouveaux services mais ont clairement besoin d’être sensibilisées à leur utilité. Il existe chez les femmes une réelle appétence à l’égard de certains nouveaux services. C’est le cas des services associés à la médecine génétique. 79% des femmes interrogées pourraient participer à des consultations pour évaluer leur risque génétique à certaines maladies et entrer dans un programme de surveillance médicale en prévention même si seulement un tiers d’entre elles sont « tout à fait » prêtes à le faire.

De même, 82% des femmes interrogées seraient prêtes à effectuer un test ADN qui leur permettrait de prévoir quels types de maladie elles risquent d’avoir dans les années qui viennent (dont près d’une sur deux - 46% qui seraient tout à fait prêtes à faire le test) De fait, sémantiquement parlant, à partir du moment où les changements de comportements possibles sont intégrés au sein d’un parcours médical (en l’occurrence le dépistage génétique), la capacité des Françaises à évoluer est bien plus forte. A l’opposé, à partir du moment où la prévention n’est pas reliée à un parcours médical d’une façon ou d’une autre, elle suscite un intérêt bien plus modéré.

Il n’en demeure pas moins qu’un important travail de pédagogie reste à faire pour convaincre les Françaises de l’intérêt des services de la médecine de demain. Les attentes qu’elles expriment en termes d’innovation dans le domaine de la santé l’illustrent là encore parfaitement bien. Elles espèrent d’abord et avant tout la découverte de nouveaux médicaments permettant de traiter les maladies mal soignées (71%). Les innovations qui renvoient aux services de la médecine 2.0 : l’amélioration de la gestion par les patients eux-mêmes de leur maladie, l’optimisation de l’échange d’informations entre patients et professionnels de santé ou les dispositifs facilitant la remontée des effets secondaires des médicaments sont moins citées (en dernière position avec respectivement 48%, 37% et 32% de citations).

12/14

3- Un angle peut être essentiel pour les sensibiliser à l’intérêt de la médecine 2.0 : le grand âge et la fin de vie.

Les résultats de l’enquête mettent en évidence l’irruption de la problématique de la fin de vie parmi les questions de santé qui préoccupent le plus les Françaises. De fait, le vieillissement est aujourd’hui une inquiétude majeure pour les Françaises, sans doute parce qu’elles sont de plus en plus souvent appelées à gérer la santé de leurs seniors. Pour 62% des femmes, le souci de vivre sa fin de vie

dans la dignité et sans détresse est quelque chose de très préoccupant. Cette crainte est aussi forte que celle de voir leurs propres enfants ou petits-enfants un jour victimes d’un problème de santé (sujet très préoccupant pour 64% des femmes interrogées) et nettement plus élevée que la peur de développer une maladie grave comme un cancer ou un Alzheimer (47%).

Dans ce contexte, les Françaises soutiennent la recherche et les innovations médicales visant à améliorer les conditions de vie des séniors et des personnes en fin de vie. Pour 48% des femmes, la priorité en matière d’investissements médicaux doit être donnée à la recherche de nouveaux traitements ou services pour une fin de vie sans souffrance. Les femmes soulignent aussi l’importance des recherches de nouveaux traitements pour vivre le plus longtemps possible en bonne santé, à 35%, c'est-à-dire presque autant que les recherches pour de nouveaux traitements contre les maladies rares et délaissées.

PRÉOCCUPATIONS EN MATIÈRE DE SANTÉ (2/2)

142 4

21

6

31

44

30

64

31

62

Préoccupation très importantePréoccupation importantePréoccupation secondairePréoccupation inexistante

Risque que mes descendantsaient un problème de santé

Avoir une maladiechronique obligeantà se soigner en permanence

Vivre une fin de viedans la dignité

13/14

LE REGARD DE BRICE TEINTURIER, DIRECTEUR GÉNÉRAL DÉLÉGUÉ D’IPSOS FRANCE

Nous avons là une enquête très riche. Premier enseignement : la place prépondé- rante des femmes en matière de santé. Les femmes sont au centre du système de santé familial. Ce sont elles qui, mas- sivement, s’occupent des enjeux de santé, non seulement pour elles-même mais encore plus pour leurs enfants, leur mari, leurs parents ou même les parents de leur conjoint. On constate aussi qu’elles se mobilisent plus activement et plus efficacement que les hommes. Il ressort également de cette enquête, deux points saillants. Le premier fait apparaître une préoccupation forte au regard de la problématique de la fin de vie. On sent une angoisse diffuse importante chez les femmes interrogées. Elles se révèlent aussi très lar- gement soucieuses de vivre une fin de vie dignement et sans souffrance. Ensuite, pour ces femmes interrogées, la deuxième grande attente réside dans l’espoir de pouvoir trouver des traitements qui soient efficaces dans la guérison d’un

certain nombre de maladies qui ne le sont pas aujourd’hui. Enfin, on peut aussi parler d’un autre volet tout aussi important, qui est celui de voir à quel point lorsque l’on parle de prévention ou de dépistage, les femmes ne sont pas différentes de l’ensemble de la population française. On se rend compte égale- ment à quel point il est difficile de les faire évoluer dans leurs comportements sur ces questions-là. Elles sont ainsi seulement entre 20 et 25% à se déclarer tout à fait prêtes à modifier substantiellement leurs comportements pour obtenir des gains en terme de prévention et donc de santé. Cela montre la fai- blesse qui existe encore dans le lien entre la pré- vention et le bénéfice que l’on pense pouvoir en reti- rer à court ou moyen termes.

14/14

POUR EN SAVOIR PLUS :

! Consultez notre site : www.lir.asso.fr ou posez une question à Agnès Soubrier, Directrice générale du LIR : [email protected]

! Suivez nos infos sur twitter : @LIR_Sante

! Contactez :

! les experts

Claude Martin : [email protected] Agnès Ducros : [email protected] Etienne Minvielle : [email protected] Nicolas Bouzou : [email protected]

! les femmes référentes sur cette enquête et membres du think-tank imaginons la santé :

o Sophie Dubois, Directrice de la staratégie et des affaires publiques, Takeda France- [email protected]

o Véronique France-Tarif, Directrice des affaires institutionnelles, Roche France – [email protected]

o Emmanuelle Kuhnmunch, Directrice de la communication, GlaxoSmith Pharma France – [email protected]

o Valérie Perruchot Garcia, Directrice des affaires publiques et de la communication, Janssen laboratoire du groupe Jonson and Johnson – [email protected]

o Catherine Raynaud, Directrice des relations institutionnelles, Pfizer France – [email protected]

o Rima de Sahb Berkovitch, Directrice market access chez MSD France, membre du groupe Merck – [email protected]

o Anne Tisseau, Directrice Affaires publiques et market access, Merck Serono France – [email protected]