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ISAAC BENGUEMALET Ouverture d’un débat sociologique titanesque pour le recadrage des idées préconçues dans un pays en perte de repères : La République Centrafricaine (RCA) APPEL AUX JUSTES Edition : Prix 1000FCFA 10 E , 10$ 1

Debats sociologiques Centrafricains

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ISAAC BENGUEMALET

Ouverture d’un débat sociologique titanesque pour le recadrage des idées préconçues dans un pays en perte de repères :

La République Centrafricaine (RCA)

APPEL AUX JUSTES

Edition :

Prix 1000FCFA 10E, 10$

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A

TOUS LES VIVANTS

POUR QUE LA RCA NE CONNAISSE PLUS JAMAIS LA HONTE

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Remerciement

Merci :

- Marie Songolo j’ai pris tes remarques et le travail de nègre nécessaire au toilettage -Jean Walégué pour les réflexions utiles. -Benoit un frère, camarade de tous les temps toi et moi on ne s’entend sur rien toi rationaliste plus rationnel que l’homme qui a été nourrit à la logique d’Aristote mais je disais en riant que les mathématiciens nombreux chez nous et très compétents n’ont pas réussi à tout mettre en équation. Mais les sociologues ils sont légions dans toute l’administration centrafricaine comprendront ce qui est écrit ici. Nos discussions m’ont beaucoup aidé et m’ont amené à ouvrir ce débat. Merci Benoit -Emmanuel je t’ai rencontré un jour dans le bureau de Mr Assangou qui gérait les services des boursiers de l’étranger. Vous nous appeliez les broussards et on se serrait les coudes pour les papiers de billet d’avion. Quand le téléphone sonne c’est le Ministre qui voulait donner des instructions à son directeur j’étais plus proche du combiné Mr Assangou était sorti se soulager quoi de plu humain. Alors je décroche une voix imposante Monsieur Assangou ! Non monsieur il est sorti se soulager. Puis je raccroche sans écouter la suite. Le Ministre parlait dans le vide. Monsieur Assangou s’amène. Le Ministre le rappelle et lui demande qui a raccroché à un Ministre. Après avoir raccroche lui aussi. Il nous dit en riant qui a voulu me chasser de mon poste parmi vous là. Il était jeune très aimable et souriant. C’est longtemps après que je me rendrai compte que c’est quelqu’un qui est de la même fibre ethnique que moi. Aujourd’hui on est doublement allié tu as pris une sœur de ma fibre ethnique j’ai épousé Sidonie ta sœur. Merci pour les remarques enrichissantes. -Tine tu as déjà très rapidement réagi sur ma toile car tu as l’esprit alerte et l’à propos qu’il faut. J’aime tes remarques. -Jean Christian, tu n’es pas comme ton père, mais tu as de grande qualité qu’il faut arranger, y mettre l’ordre qu’il faut. Quand tu vas arriver à mon âge tu puiseras encore dans l’encre des yeux de ton père, la frilosité de son esprit toujours ouvert, et le refus de la servitude sous quelque forme que ce soit.

– Biba, Koumami, Maschinda Agnimi Scheschemika Sétémy Abbamika Sadamy vous êtes dans mon cœur. Compétissez pour vous accrocher aux alvéoles chacuna sa place et y trouvera la force vitale et spirituelle nécessaire à sa propre survie. En dehors de cela nul salut. -Nombreux amis sur FACEBOOK - ALAIN mon frère voici le livre -Marthe, encore Marthe, toujours Marthe. Pour que l’amour ne s’arrête pas seulement au plaisir d’un temps de la moitié d’un temps. Mais qu’il puise sa profondeur dans l’absence et dans la recherche effrénée de l’autre dans l’oreiller le matin au réveil - André. Parce que tu portes le même prénom que mon père le Boasche de Kouango nous voici engagés dans un long processus convergence dans le travail productif. Merci

- Pour les survivants de l’horreur centrafricaine voilà le but et la finalité de ce livre écrit pour le restant des temps des souffrances à venir afin qu’elles cessent.

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INTRODUCTION

L’Oubangui Chari est parti de plus de 655000 km2 lors de la division impérialiste de la zone d’influence capitaliste de l’Europe découlant du traité de Berlin en 1885, le pays aujourd’hui dénommée RCA depuis 1958 est passée à 623000km2 pour ceux qui voient grand et 617000km2 pour ceux qui voient petit. Alors que la science géographique notamment l’aspect physique et humain montre que, si la population d’un pays est appelée à subir la croissance ou la décroissance, pour des raisons naturelles ou imposées par l’homme, la superficie d’un territoire ne peut varier sauf effet naturel, érosion du fait de l’eau. Par exemple, une population peut croître du fait d’une forte fécondité ou d’une arrivée massive d’immigrés. Elle peut décroître du fait d’une hausse de mortalité ou d’émigration massive. La superficie d’un pays reste ce que conventionnellement les parties ont convenu de délimiter. Le cas de la RCA reste énigmatique. Mais qui des voisins rogne ces centimètres du territoire? Et pourquoi? Jusqu'à quand?

Voilà des questions que les sprinteurs politiques engagés à la ligne de départ de la course aux différents fauteuils de la gouvernance de pays longtemps meurtris par des voisins indélicats doivent inscrire dans leur cahier de charge.

La plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu’elle a. Pardon mes dames pour le choix de cet adage qui ne vous grandit pas. Mais j’allais dire le plus grand visionnaire en politique prospectiviste et perspectiviste dans ce pays doit prouver ce qu’il a dans le ventre pour mieux fédérer les consciences des peuples.

Si chaque entité centrafricaine pouvait librement contribuer à la base à la formation des hommes et des femmes et à leur éducation appuyée en cela par l'ensemble de la société et l'état, la RCA peut compter sur des compétences réelles pour booster son processus d'émergence politique économique sociale et culturelle en moins d’une décennie. Mais hélas !

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Section 1 Le Centrafricain ancienne et nouvelle cuvée

Il est resté dans l’invariabilité passée, présente et future parce qu'il n'a aucun repère par rapport à son passé d'où perte de repère par rapport à l'avenir.

Les entités centrafricaines sont des poussières de peuples répartis dans l'ensemble de la Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale. Les hommes et les femmes du pays autrefois appelé Oubangui-Chari ont laissé naturellement dans leurs diverses progressions pour se replier à l’intérieur devant les razzias des arabes et la progression coloniale, des progénitures non seulement au Tchad, Moyen-Congo, Congo-Belge, Gabon et même le Cameroun, avec leur langue le Sango, mais aussi en Ouganda Burundi Malawi, voire même au Togo et Niger.

Mais aujourd'hui leurs femmes surtout impuissantes devant les bandits armés, introduites par les vendeurs de rêves politiques, ont reçu la semence par la force des reins des indésirables de tous ces pays par les guerres. Est-ce la voie royale de l'unification de la CEEAC!!! Seul l'avenir nous le dira.

Il y’a un génie centrafricain qui surprend tout le monde et fait des envieux Allez et circuler sur toute l’étendue du territoire du nord au sud et de l’est à l’ouest. Le sango est partout le locuteur commun. Bien sûr chaque fibre ethnique voire tribale y met de son accent et de la désignation des produits qui n’appartiennent pas aux autres. C’est une véritable richesse. Ici dans ce pays quand le président passe aux informations du soir pour son discours de fin d’année où pour faire des invectives sérieuses à l’endroit des opposants où des syndicalistes, il commence d’abord par s’exprimer en Français en arrondissant en arrondissant les phrases extrémistes pour faire bien. Mais reprenant en langue nationale le Sango c’est le plus souvent des injures avec des gros mots, que parfois que même le gosse de moins de cinq ans ne pouvait employer. Mais malheureusement aussitôt sinon en même temps que le souverain parle les traducteurs attitrés donnaient la version à qui de droit. Le lendemain ce sont les organes de presse de France et de Navarre qui en parlent. Mais tout étranger qui débarque en RCA avait s’il le souhaitait la possibilité de prendre rapidement des cours dans cette langue pas très compliquée grammaticalement et syntaxiquement.

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Deuxième atout le volume du massif démographique sur l’étendue des massifs végétatif hydrographique et miniers. Il faut être un « borgne fait Prince » en politique pour ne pas réussir en mandat et même la moitié du mandat à donner le minimum à ce petit peuple longtemps meurtris et longtemps affamé et abandonné aux pires conditions de l’existence humaine. Un jour alors que j’ai accepté malgré moi et sur insistance de ce jeune collègue qui vouait une confiance inouïe dans ma capacité à bien faire (certainement le combat syndicaliste et des droits de l’homme dont l’un des 12 piliers de la sagesse on ne cite pas les contemporains…), oui ce jeune frère devenu Ministre moi-même je ne sais comment. Mais lui il avait son parti politique qu’il animait tant bien que mal. Il me fit appel pour être Recteur. Je lui dis que 1) le salaire d’un chargé de mission dans les Ministères est le même que celui d’un Recteur (centrafricain bien entendu) Vice chancelier rang du Secrétaire d’Etat. Anomalie de la RCA. Je m’occupe du volet Francophonie ou il y’ a des problèmes de toute sorts à traiter pour le bien de ce pays. Monsieur insista et moi d’accepter vu le niveau auquel on a jeté l’Institution universitaire ma maison. Je l’ai accepté surtout que le commandant en chef qui a été le conseiller es qualité sursaut patriotique vient de prendre poste aux Affaires Etrangères. L’atmosphère chaque jour que Dieu a créé va aller de senteur nauséabonde en pourrissement. Toute l’administration n’était remplie que des MLPCiste ou des pro Patassé le Barbu National un jour une mission de la Francophonie se rend à Bangui pour évaluer les casses du sursaut patriotique aux plans humains et la possibilité d’y apporter l’aide nécessaire pour la sortie de crise. Et bien entendu c’est le chargé en mission en Francophonie qui est tout indiqué pour recevoir accompagner la mission dans les situations difficiles de quartiers très touchés par les dégâts collatéraux du fait de cette guerre. Et encore il revient au chargé de mission de préparer le discours à a l’occasion de la réception marquant la fin de la Mission. Quand il s’agit de remettre le papier à son altesse ministre conseiller es sursaut patriotique. Celui-ci écarte d’un revers de la main prétextant que c’est un papier rédigé par un Patassiste. Il lance dans une rhétorique sans support physique devant l’auguste mission de la francophonie qui compte sur ce support pour justifier sa mission même seulement citer les phrases du Ministre. Il fallait par la suit que je remette mon draft accompagne du rapport commun avec la mission pour que les choses entre dans l’ordre. Le pays des « borgnes faits Prince » là où je voulais insister

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davantage pour bien montrer comment l’impréparation dans l’accès aux affaires peut être très préjudiciable pour le Prince et pour le pays par la suite.

Quittant les affaires Etrangères où l’imposture s’est installée je m’installe à l’Université où des apprentis imposteurs sont légions parce qu’ils reviennent des steppes et prairies de l’intérieur du pays après avoir coupé tout cordon ombilical avec l’université pour des centres d’activité d’animation du sursaut patriotisme. L’université était un lieu de prédilection de tous mouvements sociaux occultes et ouverts.les anciens étudiants de la jeunesse MLPCistes qui viennent de perdent des situations juteuse et les jeunes loups fraîchement sortis des prairies et steppes les couteaux entre les dents et les kalachnikovs en bandoulière rendaient les activités universitaires délicates. Et alors tant bien que mal on a réussi à organiser les soutenances de thèse de médecine, qui sont des moments de démonstrations politique que je n’ai jamais compris.la chose qui m’a marque et que j’ai définitivement fait mon idée sur les Prince qui forcent les choses pour accéder au pouvoir se résume après ce que je viens de décrire sur cet imposteur de Ministre, vient alors le moment de présenter le discours d’usage du recteur après ceux du Doyen de la Faculté de médecine. Je n’avis même pas chercher à remarquer tout le système protocolaire mis en place pour vénérer le commandant en chef du sursaut patriotique. Le Doyen qui a commencé dans ses propos liminaires par rendre tous les honneurs à cet illustres Libérateurs des humbles opprimés par le régime précédent aucun rapport avec la soutenance de thèse en médecine lui-même médecin. Puis au moment d’aller remettre son papier comme la coutume le demande, je le voyais qui se pliait en deux pour le faire. Un académicien !!! Après mon discours je vais remettre le papier à qui de droit. Monsieur me discrètement me fait signe de rester le temps qu’il me souffle tout ton chapelet des difficultés énumérés sur l’université où penses tu trouver l’argent nécessaire pour les financer ? Puis prends le papier je me retourne pour repartir, un autre obstacle. Le Directeur de Cabinet me fit signe de faire demi tour et d’aller faire la révérence papale devant le crucifix du Saint Père de la Nation. Sans opposer de résistance je suis allé rendre les salamalecs à qui de droit ce fut un rire fou dans la salle et des applaudissements ont accompagné. La salle ne comprenait pas bien ce que le grand Manitou me disait est ce qu’il m’invitait à aller prendre un poste ou il me connaissait personnellement. La question j’en viens comment ce monsieur qui a toute sa vie durant chercher par tous les moyens à accéder

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au pour ne savait il qu’il ya des obligations régalienne parmi lesquelles l’entretien et les soins à apporter aux institutions du genre de l’université, et qu’il ne revient pas au recteur d’y pallier ? Aux pays des « borgnes faits Prince »tout cela est bien possible.

Section 2 Position du problème

Sans trop s’attarder sur l'approche définitionnelle des termes ethnie tribu et clan et pour le besoin d'aller vite, nous allons cerner le fond du débat dans une perspective d'apporter des réponses aux préoccupations politiques stratégiques de l'heure. L’ethnie est l’élément constitutif de toute société

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humaine. Elle se reconnait par un vecteur langagier commun, les us et coutumes communs. Elle renferme un certain nombre de segments que sont les tribus ou ensemble de clans qui sont des familles plus homogènes et plus proches. Les ethnies centrafricaines peuvent avoir un territoire délimité comme elles peuvent ne pas l’avoir du fait du perpétuel déplacement qu’imposent les facteurs exogènes (razzia guerres conflits), et endogènes (dissensions tribales, conflits de pouvoirs problèmes psychosociologiques et de représentions de la réalité sociale).

Le répertoire des ethnies centrafricaines vise :

1) A faire le point sur la confusion des représentations des populations centrafricaines par les étrangers ainsi que par les centrafricains eux-mêmes

2) A lever définitivement au plan politique les clichés quand au partage des responsabilités de la gouvernance politique du pays selon les compétences, les ethnies et les régions.

Ces deux niveaux de compréhension des choses suffisent parfaitement pour résoudre un paquet de problématiques qui aujourd’hui restent des équations à plusieurs inconnus pour nos brillants politiciens centrafricains. Mais chose plu importante, chacun peut déjà connaitre ses repères et référentiels par rapport à la fibre ethnique de base.

Chercher coûte que coûte à s’extraire du tronc principal, c’est nier ses repères et référentiels objectifs. On court le risque de s’opposer à un frère comme un adversaire ou pire un ennemi. Mais partir de ses propres repères pour écraser les autres c’est aussi malfaisant. Car il n’y a pas de grandes ni de petites ethnies en RCA. Ignorer cela c'est provoquer des situations dont les conséquences nombreuses se ramènent à un dénominateur commun les conflits incessants et plus graves les guerres incessantes.

Toutes les ethnies se valent et constituent la richesse du pays. Les a priori et notions du genre nordistes sudistes autrefois savaniens riverains (ramenés seulement à l’Oubangui) alors que le massif hydrologique centrafricain est l’un des plus riches et couvre toute l’étendue du territoire.

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Section 3 Liste complète des Ethnies et liste non exhaustive des Tribus de la RCA.

Poussières de peuples et de principautés d’Afrique du Nord du sud de l’Ouest et de l’est, qui ont convergé depuis la fin du douzième siècle dans ce « no man’s land » où se déplaçaient les premiers locataires Pygmées, Les récents locataires ont commencé à s'installer définitivement fin douzième début

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treizième siècle, dans les grandes forêts entourées des savanes herbeuses très giboyeuses et pleines de fauves, de faunes et de flores multiformes et complexes. Ce sont :

L’ethnie Banda : Boasche, gbalasché, yama broto, linda, voula, yakpa, ndokpa, banda-banda, dakpa, gbambia, haï, haria, wada, ngalabo, ndri, rounga, yanguere, gbi, mbré, ndélé, Ouassa etc à compléter

L’ethnie Baya : Kaka Manza Ali Boffi Boro Kara Zomré Bokoto Gbanou Ngbakamanza Tongo Bianda Souma Bokaré Boda Bohina …etc.

L’ethnie Mboum : Kare Tale Pana Gongue Simbal Laka etc..

L’ethnie Sara : Dagba Ngama Mbaï Ngambaï Laï Ndindjo Gula Valé Kaba Baguiro Litos Youlou etc..

L’ethnie Ngbandi : Sango Dendi Yakoma Mbangui etc..

L’ethnie Ngbaka : Monzombo, Issongo, Bouraka, Banziri, Mabo Bobangui etc..

L’ethnie Zandé-Nzakara : Nzakara, Zande Bandia Bangoyi Voungara etc

L’ethnie Peulhs : Mbororo, Kouli, Fulata, Foulbé, Akou etc…

L’ethnie Pygmées : Aka, Bayaka etc

L’ethnie Créoles : Bitikri, Kpatre etc.

Voilà les vraies ethnies locataires originels de ce pays avec des tribus dont la liste reste non exhaustive bien que inclusives dans la configuration ethnique de base.

Toutes ces ethnies ont des ramifications qui dépassent la simple frontière nationale. Par exemple, les Baya sont proches des Miénés du Togo très répandus RDC Cameroun et RCA. Les Banda se trouvent au Malawi et sont très répandus au Soudan la RDC mais presque la totalité des régions de la RCA. Les Mboum et les Sara occupent toute l’enclave du nord du Cameroun et du Tchad etc.. Les Zande-Nzakara répandus entre le Soudan, l’Ouganda, la RDC et la RCA, les Ngbandi entre la RDC et la RCA ainsi que le Ngbaka. Pourquoi créoles parce que les tribus ainsi dénommées sont en train de subir un

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processus de créolisation c'est-à-dire de perte de repère d’origine et d’assimilation de tous les vecteurs langagiers des ethnies qui les entourent.

Voici les propriétaires légataires de ce beau pays qui en s’entre-déchirant à tort ou à raison violence ou ruse politique aidant, elles provoquent le déclin de la RCA et l’empêchent d’amorcer son processus d’émergence idéologique politique économique sociale et culturelle.

Sections 4 les clichés à base ethniques qui ternissent la vie sociale et politiques de la RCA (suite)

Quand on discute entre centrafricain voici ce qu’on entend

A) Le Nord en opposition au Sud

Les Sara sont des nordistes

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Certes les Kaba sont au nord comme les Ngama, les Litos, les Dagba. Mais leurs frères Baguiro de la Basse kotto. C’est le nord de la boussole centrafricaine?

Il y’ a une ethnie que la plupart des compatriotes n’arrivent pas à distinguer des autres dit des « nordistes » ce sont les Mboum dont découlent les Karé différents des Kara (baya) les Laka différents des Laï(Sara) sont –ils tous des nordistes ? Non puisqu’on les trouve Karé dans le Mbomou et le Haut Mbomou. Encore la boussole centrafricaine

B) L’assise politique

Du temps du régime Kolingba, on pense que toute la crème des personnalités qui occupent des postes de responsabilité est issue des Yakoma. Et on y met les Ngbougou de la vraie appellation yama ou voula ou boasché ou gbalasché de l’ethnie Banda. Mais aussi les Langba ou Langbassi de la vraie appellation ci-dessus avec les Ngbougou toujours de l’ethnie Banda. Les Zande, Nzakara les Banziri de l’ethnie Ngbaka, enfin les Baguiro (Sara) et Kpatrès. Tout ce beau monde assimilé aux Yakoma petite tribu de l’ethnie Ngbandi. Ceux qui jouissaient des bienfaits du régime Kolingba se gaussaient maladroitement d’appartenir à la fibre ethnique Ngbandi. Les autres subissaient l’opprobre du dévolu jeté sur eux par le reste de la population.

Du temps du régime Patassé, la même chose va se passer. On pense que la sphère du pouvoir n’est occupée que par les Sara du nord. On y met alors les Karé, Talé et bien sûr Dagba Valé et autres tribus de l’ethnie Sara, mais aussi les Haï de Paoua (Banda) les Gbambia de Bossangoa(Banda) les Yanguere (Banda) de Berberati. Et les mêmes causes produisent les mêmes effets. La perception politique de la majorité des centrafricains est non seulement erronée mais se table sur l’arbitraire.

C) De l’assimilation forcée ou conjoncturelle

En fonction des intérêts du moment des individus au sein d’une entité ethnique donnée, on s’affirme de telle ou telle manière. Ainsi il y ‘a ceux qui ont honte d’appartenir à leur entité de base et qui préfèrent épouser

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l’identité de l’ethnie au pouvoir. On se souvient des ministres du temps du régime de Bokassa qui ont changé carrément d’ethnicité pour devenir Ngbaka. Certains vont jusqu’à emprunter des noms dont leur ethnie a du mal à transcrire et à traduire.

En démographie historique c’est prouvé que quelqu’un qui porte deux prénoms est soit un enfant abandonné qui a été récupéré dans des maisons spécialisées, ou un enfant d’origine juive. Nom : Marie Prénom : Thérèse. Chez nos frères de l’extrême nord à l’esprit sulfureux ayant perdu tout repère historique du fait de l’assimilation forcé aux coutumes et religions arabo-musulmanes, on trouve parfois des situations similaires : Nom : Ahmed, Prénom : Mohamed ou Nom : Issa, Prénom : Ismaël. Il n’y a pas de référence historique du terroir dans ces désignations de la progéniture tout repère à l’une quelconque des ethnies établies dans ce répertoire. Comment à partir de telles appellations retrouver les références à la fibre ethnique ? Nos islamisés de l’extrême nord doivent y réfléchir. Il y a beaucoup de Banda et de Sara dissimulés derrière des appellations telles que Abakar Mohamed, Ahmat Mahamat.

Conclusion préliminaire

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La caractéristique de base de cette classification : un même parler linguistique, une même histoire, des habitudes alimentaires communes, des comportements socioculturels communs.

L’intérêt pour la RCA : une langue nationale composée des vecteurs de tous ces parlers linguistiques toujours en train de se faire, se défaire et se refaire constamment

Un exemple miniature du ciment entre les différents peuples divers qui ont formé leur unité prélude aux appels panafricanistes. Mais la politique africaine en général et centrafricaine en particulier a ses règles que les démarches et approches scientifiques dans le domaine n’arrivent pas toujours à bien élucider. Il s’y mêle le plus souvent du sentimentalisme de bas étage et l’incohérence de perception des choses, qui trouvent leur explication tout simplement dans l’insuffisance du background suffisant pour s’exercer dans le domaine. Cela n’rien à voir avec les parchemins accumulés dans les facultés de sciences politiques ou juridico sociales. Beaucoup d’hommes et de femmes qui ont passé le clair de leur vie à bourlinguer dans des affaires et qui ont atterri dans les arcanes de la politique, ont fait de la politique non pas la chose qui va s’occuper d’améliorer les conditions de vie du plus grand nombre d’individu par l’amélioration de la cité de la réponse satisfaisants aux préoccupations de la société. Ils ont fait de la politique pour change de profession afin de gagner plus de dividendes de par la nouvelle prestation mais surtout le strapontin qu’ils ont gravi. Beaucoup de politiciens centrafricains sont dans ce cas là. (Anciens ministres avocats personnalité du monde des affaires ressortissants des institutions chefs militaires à la retraite banquier agent courtiers d’assurance etc). Est ce qu’ils font de la politique ? Je crains que non. Ils sont entrain de créer des affaires dont ils pensent retirer les dividendes importantes surtout pour la retraite.

Un autre aspect du paysage politique centrafricain dont le ridicule semble rivaliser avec l’opprobre, c’est de penser que le fait d’appartenir à la franc- maçonnerie vous place au dessus de beaucoup de chose. C’est même c’est même un gage de haute sainteté parce qu’on est protégé par un grand gourou le grand maître. Il faut choisir ou on anime son

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association qui vous donne déjà des dividendes substantiels ou on est au service de la nation et des hommes qui ne demandent qu’à mieux vivre.

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Section5 Pourquoi ? Dans quel but ? Quelle plus value capitalisée d’un tel débat pour une sortie durable de la crise centrafricaine, face cachée

de toutes les crises tentaculaires en Afrique qui ne disent pas leurs noms et dont personne ne détient la moindre solution?

A) Pourquoi ouvrir un tel débat ?

L’impérieuse nécessité de dépasser les récits et chants de griots de la part de certains de nos imminents historiens, ceux là qui ne font qu’ovationner ce qui aujourd’hui constitue le véritable syndrome de rémanences des conflits et oppositions inutiles des entités, lesquelles ne demandent qu’à vivre en paix, nous a amené à ouvrir ce débat. Il s’agit pour nous d’instruire les consciences endolories de la jeunesse centrafricaine, habituée aux clichés destructeurs de la nation centrafricaine. Par exemple vous trouverez des thèses entières d’imminents historiens centrafricains cherchant à prouver quelque chose aux centrafricains, sans jamais arriver à se convaincre eux-mêmes. Du genre « les Bayas sont des peuples guerriers », les Banda sont des « fuyards » les Ngbandi sont des peuples pêcheurs. Les sultans sont d’éminents princes qui disposaient d’esclaves dans leurs cours. Ils ne tiraient jamais les conséquences néfastes pour le progrès

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du pays et de l’humanité entière. Mais seulement le côté bravoure et oppression du pouvoir des tyranneaux sur le peuple souverain.

L’important aujourd’hui c’est de mettre à plat tous les clichés et chercher au-delà de ces récits ce qui mérite d’être retenu et ce qui doit tout simplement être jeté aux orties de l’histoire de la RCA.

Les Ethnies présentées ci-dessus sont comme nous avons eu à le dire des poussières de grands peuples donc des royaumes établis. Leur parcours à travers toutes leurs pérégrinations, est la conséquence des oppressions et répressions que leur faisaient subir les rois tyranniques. Chaque entité n’a rien à envier à l’autre. C’est pourquoi il est normal de voir comment elles ont essayé de reconstituer les royaumes antérieurs en RCA. Chaque village avant la colonisation est une principauté qui dispose d’un Prince avec toute sa cour. C’est bien là où l’intérêt historique devait jouer à font pour essayer de voir de toutes les ethnies précitées, laquelle est plus avancée dans son effort de construction des supports culturels. C’est bien de ce côté ci et non dans les velléités guerrières et esclavagistes qui ont fait plus de mal que de bien à l’humanité centrafricaine.

On doit arriver à se poser la question de savoir, quelle ethnie, malgré les vicissitudes de replis devant les razzias esclavagistes et les diverses guerres de domination extérieures a réussi malgré tout à conserver la culture de base, à bâtir des maisons au lieu de vivre dans des pagodes en feuilles de raphia, ou à constamment mener une vie à vau l’eau. Qui tissait déjà des étoffes pour se couvrir pendant que d’autres mettaient des cache sexe et cache séant en feuilles ou écorces de bois. L’explication élémentaire de toutes ces choses pourrait bouleverser des à priori sur des programmes politiques, qui ont la prétention de chercher à résoudre de façon tout à fait nouvelle des problèmes que depuis belle lurette, certaines entités ethniques centrafricaines ne considéraient pas comme un problème, mais comme allant de soi. Nourrir, vêtir, soigner, loger, éduquer ? Quoi de plus compliqué pour ces ethnies dont les pratiques de passage de génération à génération l’ont en lettres d’or inscrites? C’est d’ailleurs l’objet des enseignements de formation et d’éducation initiatiques

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pour les jeunes sur le point de se mettre en ménage dès leur sortie des camps ? Quelles sont les entités qui avaient la vocation d’exercer dans ce domaine? La classification pourrait se faire très rapidement. Et on en déduira très rapidement la profondeur d’une réflexion tirée de l’Ecclésiaste : « j’ai vu dans un pays où règne l’injustice des Princes marchant à pieds et tenant le laisse de chevaux sur lesquels des esclaves montaient »

Il y’a des richesses enfouies dans les entités ethniques qu’il faut expurger et en faire un usage utile et productif pour le développement de la RCA. Chacun y verra ce qu’il veut. Retour aux sources, association des valeurs d’hier avec celles qu’impose l’évolution de l’humanité ? En tout cas la vérité se situe au carrefour de ces deux engagements.

B) Dans quel but un tel débat ?

L’intrusion arabo berbère avec le servage et l’esclavagisme d’une part, l’esclavage et l’exploitation éhontée coloniale et impérialiste européenne à eux deux ont déstabilisé les royaumes et principautés d’Afrique et ont placé des suzerains et des vassaux en place partout en Afrique. La réorganisation des différentes ethnies sur un modèle démocratique pour renforcer à la base une gouvernance politique plus à même d’être au service de la communauté de base serait un premier pas vers la sortie salutaire. L’état souverain avec ses attributs régaliens ne perdra rien, mais il y tirera beaucoup d’avantages.

Mais nous avons évoqué très brièvement que, l’ensemble des ethnies répertoriées, les unes ont un territoire délimité. Au moins cinq parmi elles n’en ont pas sur le plan de la délimitation administrative (16 préfectures). Si les Banda sont propriétaires des préfectures suivant : Ouaka, Haute Kotto, Basse Kotto, Bamingui Bangoran ; les Baya l’Ouham, la Nana Mambéré, la Mambéré Kadéi, l’ Ombella MPoko, la Kemo les Zandé Nzakara le Mbomou, et le Haut Mbomou ; les Ngbaka la Lobaye ; les Mboum se disputent le territoire avec les Baya

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et les Sara. Les Sara se disputent le territoire avec les Baya. Enfin les Ngbandi se le disputent aussi avec les Zandé Nzakara et les Banda.

D’où il y’a nécessité de créer administrativement le territoire des Mboum, celui des Sara et enfin celui des Ngbandi. On arriverait alors à 19 préfectures ou principautés homogènes ethniquement parlant sur lesquelles l’administration centrale va exercer son pouvoir régalien, celui de lever les impôts, de défendre et de sécuriser les régions, d’asseoir la justice, d’animer la vie politique économiques et sociales. Les autorités princières joueront le rôle de conseil et d’animation des valeurs culturelles morales et spirituelles. Ainsi Paoua Bocaranga et Baloua et Bhé se détacheront de l’Ouham Pendé pour former une préfecture pour les Mboum. Batangafo Kabo Markounda kabo se détacheront de l’Ouham pour former la préfecture des Sara. Enfin, Ouango Gambo Satema Kembe se détacheront du Mbomou et Basse Kotto pour constituer la préfecture des Ngbandi.

La question de fond reste celui de lever un certain nombre de défis qui sont :

1) Atténuer les conflits ethniques récurrents entre certaines entités ethniques en constantes rivalités pour la conquête de la suprématie sur un territoire donné,

2) favoriser si besoin se fait sentir, le retour dans leur entité d’origine ceux qui se sont trouvés au carrefour de leur parcours dans un territoire qui ne les acceptent plus. Ils pourront regagner un territoire bien délimité et vivre parmi les leur.

3) favoriser le génie de créativité, de savoir être et de savoir faire spécifique à chaque entité dans un esprit de compétition et non de rivalités dévastatrices. Les éléments de la diaspora intérieure et extérieure à chaque entité trouveront mieux à s’investir dans de telle configuration que dans celles qui sont difficilement contrôlables. Les dividendes tirées de cela, c’est le développement de chaque structure à la base ce qui contribue à la fin au développement du reste du pays.

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C) Quelle plus value capitalisée d’un tel débat pour une sortie durable de la crise centrafricaine, face cachée de toutes les crises tentaculaires en Afrique qui ne disent pas leur nom, et dont personne ne détient la solution?

Ce qui est certain, la connaissance des différentes entités qui composent chaque pays est un gage important pour tout décideur politique et tout stratège qui veut s’engager au service du plus grand nombre. L’erreur dans ce domaine est impardonnable car, préjudiciable à pas mal de choses

Prenez chaque gouvernement depuis Barthélémy Boganda jusqu’à Cathérine Samba Panza. Faites en l’étude de la configuration ethnique et vous verrez. Ceux qui veulent résoudre les choses par la facilité ou l’insolence y trouveront toujours à redire. C’est la compétence qui compte et non la fibre ethnique diront certain. Et puis il a pris des hommes et des femmes provenant de l’ensemble des préfectures du pays même si c’est au sein de son parti, ou de sa fibre ethnique.

1) La question de compétence joue très peu en politique car il s’agit beaucoup plus du rayonnement d’une politique à travers les hommes qui l’appliquent sur le terrain. Et dans le gouvernement les portefeuilles très pointus sur le plan technique ne sont pas légion. Et puis même à ce niveau un gouvernement travaille en équipe depuis le cabinet jusqu’au conseil des ministres. N’importe qui peut avec un minimum de background jouer ce rôle. C’est trop facile de penser que parce qu’il n’y a pas beaucoup d’hommes et de femmes compétents qu’il faut se retourner vers les seuls compétents dans ma famille. C’est même une grave erreur. Car s’il y a carence de compétence votre propre famille doit en souffrir aussi.

2) Derrière le chef il y a toujours une garde rapprochée de courtisans triés dans le socle familial condition de perduration du pouvoir. Cela ne concerne plus la compétence réservée aux membres de

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famille de celui qui est au pouvoir mais bien d’une question de fibre ethnique.

3) L’éclairage apporté par la connaissance des entités ethniques permet de constater qu’à un moment, le pays est dirigé par les mêmes éléments d’une même ethnie (Président Bobangui (ngbaka), Premier Banziri (Ngbaka) ; Président Boro(baya) et premier Ministre Manza (baya))

4) L’éclairage donné ici permettra je l’espère d’asseoir des nominations plus rationnelles sans trop tomber dans l’excès avec des gouvernements pléthoriques soixante ministres choisis pour la plupart au sein de la même fibre ethnique et politique. Hier 16 préfectures ; on courait le risque d’oublier celles qui ne disposaient pas de territoire. Avec ce qui vient d’être proposé on aboutit à 19 préfectures toutes les ethnies seront représentées et tout le pays y compris sera balayé par les yeux de ses représentants légitimes. Avec 19 ministres et un chef de gouvernement cela suffit largement. Même si un jour on arrivait à connaitre pour la première fois dans l’histoire des finances de ce pays un balance excédentaire, il vaut mieux capitaliser le surplus que de dépenser dans la prise en charge de ces Messieurs dont tout projet intime éloigne de celui d’un état comme la RCA. Bien qu’il faille reconnaitre une chose, les richesses naturelles légendaires de la RCA n’ont produit que des habitants exposés aux souffrances tout aussi légendaires.

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Section 6 les causes profondes des crises depuis 1894

A) Un pays qui n’a pas de nom il a fallu créer de toutes pièces l’Oubangui Chari

Six ans après la conférence de Berlin(1885) les sociétés concessionnaires belges et françaises, anglaise et germaniques se battaient pour qui occuperait les meilleures propriétés. On donnait à cette enclave le nom de l’Oubangui Chari. Sa frontière allait jusqu’à Libengue au sud couvrant l’ensemble des pays Ngbandi (Yakoma, Gbadolité et le sultanat de Bangassou). Dans le sud-ouest tout le pays de la Sangha jusqu’ à N’Gaoundéré. Au nord tout le pays Sara et séparé du Tchad par le Fleuve Aouk. Certes le grignotage des centimètres de ce vaste territoire délimité par les envahisseurs pour le besoin d’hégémonie stratégique mais surtout financier sera l’effet des enjeux entre les envahisseurs eux-mêmes d’abord ceci jusqu’en

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1960. Mais après l’accession à l’indépendance et la disparition tragique de Boganda (même s’il restait qu’est ce qu’il peut faire lui qui a déjà commencé à être contesté au Grand Conseil par ces voisins de plus furieux et envieux de la situation de la RCA), les voisins commençaient à renforcer leur frontière en rognant un peu sur ce qui est à leur portée. L’Oubangui Chari va se déplacer de Libengué jusqu’à Zongo pour franchir le fleuve et restée sur les collines du GBAZABANGUI. Elle quittera Bétou Yokadouma N’Gaoundéré Moundou pour se draper dans son costume actuel sans pour autant avoir toute la protection nécessaire pour tenir encore longtemps dans cette assiette sans perdre encore de plumes. C’est des pistes pour connaitre les fondements de certaines crises créées et attisées parfois pour le besoin de volonté de puissance par des pays voisins.

B) Un pays enclavé et démographiquement affaibli Pays aussi peuplé que le Tchad sous la colonisation l’Oubangui Chari du fait de ce grignotage des frontières des frontières par les pays voisins aoute à cela les longues périodes des régimes de dictature ont fini par faire partir la jeunesse vers des horizons lointains. La masse critique qui est restée n’a pas réussi à impulser tout le développement économique et social. Le ratio démographie /développement est toujours resté déficitaire. Tout effort de développement endogène amorcé par les jeunes sont voué à l’échec. Le climat des affaires ne s’y prête pas ceci depuis les indépendances du pays. Aussi les entreprises préfèrent investir ailleurs dans la sous région où loin en Côte d’Ivoire. On rappelle souvent à la mémoire du centrafricain le déménagement forcé du centre de recherche agronomique de Boukoko véritable perle dans le domaine agricole qui faisait des plants de cacao et de café pour la paysannerie centrafricaine qui a été obligé de déménager vers la CI aujourd’hui en matière de recherche agricole là bas en CI. La RCA ne produit plus de cacao depuis. On évoque à tort ou à raison la réforma agricole juste pour chasser les blancs et le faire remplacer par les cadres centrafricains. Mais les blancs sont partis en dépouillant tout le laboratoire de tous les instruments de la recherche et tout l’équipement. Mais des cadres centrafricains aussi qui n’ont pas

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accepté le chômage du fait du transfert de l’outil principal de leur travail ont suivi les blancs ou émigrent vers d’autres horizons plus propices. Tous ces phénomènes expliquent le dépeuplement antérieur de la RCA. Mais depuis 1979-2015 les coups d’état contre coups d’état les mutineries au sein de l’armée les sursauts patriotiques et les conflits récurrents ont fini par vider une partie importante de la jeunesse. Elle se retrouve dans les pays de la CEMAC ou de la CEEAC. D’autres se sont carrément expatrié vers la France.

La question de l’enclavement a toujours préoccupée moult personnalités. Mais à mon avis c’est une richesse. Ce qui doit interpeller la conscience avec la dernière énergie c’est le projet de déviation du fleuve Oubangui vers le lac Tchad. Il vaut mieux préserver tout les réseaux hydrologiques centrafricains pétrole de demain que de le dépenser sous le prétexte qu’ils vont produire des dividendes importantes pour le trésor centrafricain. Le grand projet de l’Union Africaine ne se bâtira pas sur la négation des entités nationales avec leurs richesses humaines et physiques. L’accès aux énergies va être la guerre économique de demain plus dure que les guerres à partir du pétrole et autres source d’énergie. Les solutions aux problèmes résident tout simplement dans la diversification des moyens de transport d’une part (construction de chemins de fer d’autoroute développement des réseaux aériens) diversification des points de sortie vers l’Océan (par l’atlantique : Cameroun, Pointe Noire ; par l’Océan Indien : Soudan). Avec le retour de la paix dans la région et le développement des affaires tout deviendra possible cela nécessite de gros investissements. C’est pour cela que les investissements aujourd’hui orientés vers l’achat des armes vont plutôt être orientés vers les grands travaux (électricité, eau, transport dont : chemins de fer et aviations sans oublier bien entendu bateaux). La question de l’enclavement sera résolue. Quant à la question démographique quand les guerres cessent et que les affaires démarrent, les hommes et les femmes reviendront et se remettront à procréer dans des conditions sanitaires plus adéquates

C) Le virage à 180° de la politique de Barthélémy Boganda

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En 1960 soit 75 ans plus tard l’Oubangui Chari va changer de nom pour prendre celui de RCA nom de rêve créé de toutes pièces pour appliquer une vision panafricaniste à la Boganda. Mais qui a subi l’échec cuisant personne n’y croyait même en Afrique centrale. Si le Rassemblement Démocratique Africain (RDA) ratissait large en Afrique occidentale française malgré les trahisons des assimilationnistes (Senghor avec son PSA ou Parti Socialiste Africain) comme Boganda d’ailleurs en Afrique Centrale avec son Mouvement de l’Evolution Sociale en Afrique Noire (MESAN), c’est à cause du manque d’une idéologie de base forte. Boganda affirmait haut à qui veut l’entendre qu’il n’est pas communiste. Il n’est pas non plus capitaliste il dénonçait les pratiques des usuriers capitaliste en RCA. Mais Boganda avait sa coopérative la SOCOLOLE (société de Coopérative de la Lobaye et de la Lessée. Parti d’une vision régionale(Afrique) Sous régionale (Afrique centrale latine), pour atterrir à la création d’une entreprise à la dimension d’un village qui n’embauche que la fratrie au sein de la fibre ethnique. Cela interpelle déjà la conscience des progressistes et mêmes de ses amis au sein de son parti, mais surtout les hommes usuriers au sein de la compétition mercantiliste coloniale.

La vision politique ambitieuse ne correspond en rien à la pratique sur le terrain politique, économique financier et socioculturel. Vouloir la chose et son contraire. Demander le beurre et l’argent du beurre. On veut l’indépendance dans la France nourricière patrie de l’humanisme. De telles positions équilibristes ne peuvent conduire qu’à un échec idéologique et politique et stratégique dont les conséquences sont : la mort ou la descente aux enfers au pire l’exil hors du terrain d’actions du responsable dans les pratiques de la politique colonialiste.

Cela on le verra va être la caractéristique de la versatilité de tous les dirigeants de ce pays maudit jusqu’à ce jour. Qu’on se le rappelle les mots d’ordre lancés sous le régime Bokassa, à descendre dans la rue pour réclamer les 99 cts manquant dans le franc CFA théorisés par

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un éminent économiste et financier jeune encore et fraîchement sorti des bancs de l’université à l’époque certes.

Mais qui a fait descendre tous les désœuvrés, sans oublier les vendeuses de manioc et poissons séchés du marché central qui ont cru qu’enfin elles allaient jouir des dividendes d’un pouvoir tyrannique en perte de vitesse parce que financièrement, les caisses de l’état sont vides et que les large masses vivaient de pains secs . Non de manioc et de cacahuètes grillés et d’eau fraîche. Tout ce beau monde va se déferler vers la représentation de la Puissance tutélaire pour brûler drapeau et autres armoiries.

Il a fallu de peu que cette puissance tutélaire abandonne l’un des plus minables pays de son pré carré. De là à penser que ce sont ces soulèvements qui ont un peu poussé le régime de Giscard d’Estaing après le décès de Pompidou à aider un peu la RCA pour rembourser au moins 50cts des 99 réclamés par Bokassa sous forme d’investissement dans le sacre impérial, il y a un pas qu’il ne faut pas franchir.

D) Le sursaut patriotique de mars 2003 applaudi par tout le monde ovationné par les intellectuels, la jeunesse en mal de volonté de puissance et la dérive politique de la classe politique centrafricaine

Mais si on suit le fil de notre analyse, le beurre et l’argent du beurre reste déterminant dans toute demande politique de ce pays. Le comble du ridicule va être franchi avec le sursaut patriotique qui va entraîner comme une marée humaine, fantassins enturbannés venant directement de l’extrême nord du Tchad assoiffés de belles voitures et rompus dans une brutalité légendaire. Ils étaient utilisés même au service de protection de l’aéroport pour prévenir tout retour de Patassé dit « Barbu National » au pays. Zone très sensible où les touristes avaient pour leur compte si jamais ces enturbannés étaient au contrôle des papiers. Mais en plus de cela les libérateurs, jeunes désœuvrés qui certes ont servi longtemps à l’ombre du régime du Barbu National et qui ont attendu les dividendes d’un pouvoir conquis aussi à coup de campagne éhonté et trompeuse de « victoire

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camarades » leitmotiv scandé jusqu’à y compris dans les arcannes des grandes réunions de ces pairs africains (CEMAC, CEEAC, UA). Mais cette jeunesse qui n’a pas toutes les dividendes attendues finira par regagner les rangs déjà serrés des libérateurs. Et ce sont eux qui vont tenir en haleine toute l’administration. Les bourses doivent être payées à un comité spécial de cette jeunesse. Les intégrations sont conduites de mains de maîtres par eux. Les sans- diplômes étaient légions dans tous les secteurs de la vie socio économique et financier, mais ils excellaient surtout dans les rapines et le braquage. Un jour le Prince nouvellement installé fut invité par ces fantassins voyous dans leur « cantonnement » mot consacré dans ce pays « des borgnes faits Princes » au RDOT sur la route de PK12 sortie nord du pays, pour qu’il vienne rapidement régler l’addition du pouvoir conquis par les armes, pour leur permettre de retourner dans leurs lointains Toubous lands. Ce jour là a failli sonner le glas du régime autoproclamé mais surtout le lynchage du commandature.

Mais longtemps après le retour des légions du nord grassement récompensés et richement pourvus des dépouilles du fait de guerres, la vie politique reprend ses droits. Commencent alors les intrigues et contre intrigues jusqu’aux premières élections qui vont donner aux intellectuels engagés dans ce tsunami du sursaut patriotique tant ovationné, la couleur du nouveau régime de façade en réalité ancien régime avec les mêmes types de comportement politique. C’est alors que l’un après l’autre certains intellectuels commençaient à quitter le bateau ou à être remercier parfois comme des malpropres. Ceux qui défendaient becs et ongles pour se maintenir sont soit des lèches bottes soit sont utilisés dans de sales et pires besognes.

L’université univers propice à la quiétude pour le « Cogito ergo sum » et le « « Eureka », deviendra l’univers des Souk et du Far West où se vendent toutes les recettes du bon candidat de Victoire camarade d’hier tombé en défaite camarade et les velléités sursautpatriotique des jeunes avec de vrais couteaux entre les dents et mêmes des armes de destruction massive à vous éliminer le nombre insignifiant d’étudiants encore en vie après le passage des Banyamulengués et

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Zakawa d’hier relayés aussitôt par d’autres Zakawa plus impropres de coexistence du temps de son altesse le commandant en chef des Zapatéros du millénaire naissant.

C’est longtemps après que je vais réaliser pourquoi on m’a fait appel pour prendre la direction de ce bateau Université que les tempêtes et bourrasques de tout genre poussaient dans toutes les directions. Il ne s’agit pas de récompenser un sous caporal ayant réussi à descendre les contre-révolutionnaires qui brandissaient les banderoles du Victoire camarade. Loin de là je n’appartenais ni à l’un ni à l’autre. On ne m’a pas compté dans les troupes de la steppe ou de la forêt ou de l’extrême nord ni même de la forêt du Moyen Congo. Où là bas aussi ceux qui se sont repliés devant l’agressivité du son de cor du victoire camarade ont prêté main forte au grand Maître « es construction » des murs de lamentation de l’Afrique centrale dans le Moyen Congo. On m’a hissé je dirai plutôt descendu dans le guêpier universitaire juste en pensant que mon passé syndicaliste un peu brillant pour avoir cloué le bec à des paltoquets qui marchaient sur ceux qu’on disait « intellectuels » pourrait aider à ramener le calme un temps soit peu. Les anecdotes que je vais soumettre pourraient aider à faire le jugement sur la réponse. Car il ne s’agit pas de se camoufler pour continuellement mentir aux autres et se déjuger car finalement la mauvaise foi fait son domicile devant votre porte et devient votre pâture jusqu’à la fin de votre vie. Sans mentir quand cela arrive à un homme sa vie ne sera que de courte durée. Il vivra des moments de pires souffrances d’amertume et de mortifications.

Anecdote1

Je viens de prendre poste à l’université. Les premiers à me rencontrer car je ne suis pas demandeur dans ce domaine, comme ceux qui s’appuient sur ces pauvres écervelés (nous sommes passés par là ô jeunesse - nous tient) pour diviser, afin de régner. Surtout quand on sort directement des prairies et désert du nord et porte la dénomination de libérateurs, sans se libérer soi-même. La fougue de

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départ à l’entrée de la porte du bureau rectoral va rencontrer le calme du vieux spécialiste « es mouvements sociaux ». La tempête s’est transformée en une bise du matin quand vous serrez votre bien aimée dans la poitrine et lui soufflez « je t’aime bébé ». Les femmes bien nées comprennent cela facilement. Pour diriger un pays il faut avoir cela en vous. Sinon comment vous qui êtes incapable d’éteindre un petit feu sur un lit de deux mètres sur soixante dix centimètres à deux personnes, vous prétendez le faire avec un lit de six cent vingt trois mille km2 avec quatre millions d’individus.

Les étudiants s’apprêtent à quitter le bureau sans café ni enveloppes pleines de billets craquants. Je le regrette pour le premier, mes mignons enfants étaient dans la demande. Moi-même j’avais une vieille voiture 4l que je peinais à faire le plein (Recteur nouvelle cuvée !). Je les retiens pour leur dire aujourd’hui vous venez sous plusieurs bannières coordination de ceci coordination de cela. Mais expurgez les statuts de l’Association Nationale des Etudiants CentrAfricains (ANECA). Mon Directeur des Affaires Académiques vous aidera à le faire. Je partirai d’ici en laissant votre association debout au moins votre combat sera plus écouté. Le Directeur des affaires académiques est devenu Recteur après moi et même reconduit une deuxième fois il me dit souvent lors de ces déplacements à Brazzaville, « j’applique votre manière de conduire les affaires en matière de direction des hommes.

Quand je partais pour mon poste à Brazzaville l’ANECA était reconstituée avec de brillants étudiants dont NZEWE, ADOUM, et bien entendus certains sulfureux situationnistes et chercheurs de postes qui le faisaient avec une lampe torche en plein midi. Les brillants ont des responsabilités au sein des cabinets ministériels et les organismes internationaux aujourd’hui (je ne sais pas s’ils sont responsables eux-mêmes mais ce n’est pas l’objet du présent appel).

Anecdote2

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A peine les étudiants sortis, je reçois un sulfureux élément du grand parti pulvérisé par le tsunami sursauptriotique. Les cheveux complètement aux vents et la barbe hirsute. Celui là sur lequel pèsent tous les soupçons des destructions en règle des structures administratives. J’ai pris toute la précaution pour ne garder que le Vice Recteur cet aîné de quelques piges de différence seulement. Les mauvaises langues qui enviaient ce poste académique sans avoir la haute moralité ni la sagesse nécessaire d’ailleurs pour le faire, criaient à qui veulent les entendre à la sénilisation du Rectorat. Eux qui étaient incapables de traiter avec toute la rigueur éthique et déontologique les petits dossiers des services au sein des départements, décanats. Comment peuvent-ils réussir pour les lourdes et difficiles missions de redressement d’une Université en pleine tempête ?

Monsieur se courbe en quatre dans une posture qui surprend les séniles que nous sommes le Vice Recteur et moi. Après tout, ce monsieur se souvient enfin que c’est nous qui avons contribué à le former loin des écoles annexes ou connexes des petits ou grands partis de libération des routes de la grande bouffe et non du brainstorming. « Monsieur le Recteur, je ne vais pas vous faire perdre tout votre temps précieux. Je m’apprête à voyager vers le Cameroun pour finir ma formation là bas. Etant donné la situation devenue difficile pour les militants de notre parti ». Alors mon cher X qu’est ce que vous attendez du Recteur de l’université ? « Retirer les originaux de mes diplômes très rapidement pour sortir du pays ». Je lui réponds. Il n’a ya pas de difficulté de ce côté mon ami. Mais en tant que spécialiste dans le domaine puisque Vous avez longtemps géré cette affaire, les procédures, vous les connaissez bien mieux que moi. Mais pour vous, ancien autorité de ce pays le Vice Recteur mettra la célérité nécessaire pour que cette affaire soit réglée dans un temps raisonnable.

Il se lève précipitamment pour repartir en rendant tout le salamalec possible propre à la fibre ethnique de ma mère du nord. Mais la sagesse des séniles (qui, je l’avoue aujourd’hui me surprend moi-

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même,) m’amène à retenir la main du curieux visiteur. Celui qui pensait que sa mission est terminée et qu’il fallait sortir et aller rendre compte à qui de droit. Il voulait se détacher rapidement pour les activités dont il est passé maître au sein du grand parti qui bat de l’aile mais qui n’est pas mort. Mon cher X Vous appartenez bien à un grand parti qui a son passé, mais aujourd’hui vous lutter pour un avenir ? Oui monsieur le Recteur répond-il. Alors écoutez-moi bien cher cadet et même fils. Je ne connais pas l’âge de ce monsieur. (Comme me reproche mon épouse, « souvent tu appelles tout le monde cadet connais-tu leur âge) Pour moi tous ceux que j’ai formés sont soit mes fistons soit mes cadets. Le reste me préoccupe peu. Mon cher fiston disais-je si le grand parti commence par tout raser y compris le projet de brûler les bureaux des services centraux de l’université comme cela a été pour les services d’examen, le Building Administratif et autres structures socio économiques. Quand il va reprendre le pouvoir Il va travailler sous les cocotiers et les palmiers et les manguiers ? Il voulait répondre la parole n’est pas sortie et le sénile ne lui a pas laissé le temps. Va fiston demain venez chercher vos diplômes. La Secrétaire entre avec les dossiers l’air ahuri. Le Vice-recteur est resté il avait des choses à me dire sur ce qui s’est passé entre ce monsieur et moi. Mais c’est la Secrétaire qui va nous tenir en haleine. « Patron qu’est ce que vous avez dit à monsieur X ! Pourquoi lui demandai-je ? Il descendait les marches de l’escalier quatre par quatre on dirait qu’il est poursuivi par un diable. Je lui répondis » paroles du serviteur de Jésus-christ fils du Dieu vivant, ce sont les anges qui lui ont donné des ailes pour ce qu’il voulait faire ici. Qu’est ce qu’il est venu faire ? Madame arrange toi pour sortir les originaux des diplômes de l’ancien Directeur des Examens il voyage bientôt au Cameroun et arrête de nous poser des questions. Le Vice- recteur a quelque chose à me dire en particulier. Et on a rit. Le Vice recteur se lève et referme la porte sur nous. Lui qui se croyait plus rationnel, parce dans ce pays tous ceux qui sont athées sont supérieurs aux croyants. Les premiers dénient toute protection de cet ordre, sur le plan terrestre, universel et pluriversels. Le Vice-recteur me demande comment êtes- vous au courant de tous les dégâts

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commis par ce monsieur et celui qu’il préparait à faire aujourd’hui? Je lui dis mon ami, ce monsieur est venu en mission d’éclaireur pour l’autodafé de l’immeuble abritant les services centraux de l’Université. Le Vice-recteur allait commettre l’erreur de m’appeler grand frère mais se retient et dit « Patron qu’est ce qu’on fait ici, il peut rappliquer à tout moment. Je luis dis tout simplement c’est pour cela qu’on a mis un sociologue es qualité mouvements sociaux en première ligne sur l’institution. Rien absolument rien ne se passera tant que je suis encore là lui répondis-je.

Le Vice-recteur lui aussi il sort de mon bureau sans mot dire mais l’air angoissé. Les dossiers importants méritent un traitement attentionné. Normalement le Vice- Recteur ne rentre pas tant que le Recteur est encore aux bureaux. Mais quand je finissais tard à 18 heures ce jour là, par ces temps de règlements de compte, ma secrétaire entre et me dit. Patron il faut partir les temps ne sont pas sûrs. Tout le monde est rentré depuis longtemps déjà. Le Vice-recteur est parti lui aussi quelques instant après le départ du représentant du grand parti. Et d’ajouter. Il paraîtrait Patron qu’un groupe de gens avec des barils et des bidons remplies de carburants étaient en ordre de guerre dans la société centrafricaine de télécommunication. Leur objectif vise à brûler les bureaux des services centraux de l’Université. Remarquez nous sommes resté deux vous et moi. « Arrange tes affaires ma chérie (c’est comme cela que j’appelle mes secrétaires sans prétention d’aller jusqu’à l’épiderme, elles appartiennent à d’autres hommes plus compétents dans ce domaine que moi). Ô Centrafrique si tous les hommes et toutes les femmes sur le lieu du travail ne profitent pas de leur statut pour arracher les femmes et les maris d’autrui le pays marchera mieux. Ma chérie, disais-je, nous allons t’accompagner dans ma foutue voiture 4l. Le projet a échoué. Car le fait d’avoir percer le secret a créé la peur d’écouter que le Recteur a mis le doigt sur ce qui blesse. Mais les services centraux sont restés intacts à ce jour. La foi c’est pour le vulgaire commun de mortel l’espérance de quelque chose qu’il ne voit pas. Mais pour le rationnel dans le même domaine, c’est la continuelle démonstration de ce que les autres ne voient pas. Y croit celui qui veut.

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Anecdote3

Le spécialiste es qualité destruction des édifices administratifs sortis, et la journée de travail terminé, nous rentrâmes à la maison en déposant la secrétaire à son taxi. Le lendemain matin très tôt je me rends au travail où le Vice Recteur fond en excuse pour être parti avant moi. J e lui dis mon ami ce que nous gérons là si le cœur nous lâche cela peut nous conduire directement au cimetière. Qu’il ne s’en fasse pas si l’atmosphère devient critique il vaut mieux préserver sa vie je n’ai pas de reproche à faire ce côté, pourvu seulement que je sois prévenu du départ.

La journée ne va pas tarder à créer d’autres surprises. Des troupes françaises venues tout droit d’Abidjan après avoir cassé du nègre là bas, pour soutenir le sursaut patriotique du commandant en chef. Le Vice recteur et moi étions appelés à l’hôpital où la secrétaire générale de l’université vient d’être admise en urgence. Le cœur ne tient pas avec tous ces remous. C’est en ce moment que les anges sauveurs vont investir l’université sur le motif que là franchement j’ignore. On ne peut pas tout savoir ni tout faire sinon on est Dieu.

De l’hôpital le Directeur des Affaires Administratives et Financières nous fit appel de revenir très rapidement au Rectorat. Quand on est arrivé le Vice-recteur et moi, le Directeur me souffla à l’oreille que la situation est grave. Il vaut mieux tout fermer et rentrer à la maison. Les français ont tiré partout il y’a des blessures même la doyenne de la Faculté des Lettres a reçu une balle à la jambe. Je lui réponds ferme ton bureau et dis aux autres de fermer les leurs et partez. Le Vice-recteur et moi resterons ici pour gérer la situation. Aussitôt dit aussitôt fait. Tous les services sont fermés. Dehors c’est la surchauffe sur tout le campus ça tirait partout. Les étudiants étaient en rang de guerre contre les soldats français. J’envois chercher le chef militaire français qui a hésité longtemps mais s’est amené. Un colonel avec deux autres sous officiers avec lui. Il ne me salue pas. Moi non plus. Je lui demande sans me lever et sans lui donner l’ordre de s’asseoir : qui vous a demandé d’investir le campus universitaire ? Il me dit pourquoi ? Je lui dis ici c’est moi qui pose les questions et vous

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répondez. Là son généralissime légionnaire casseur de nègres dans les prairies et steppes africaines réalise qu’il a affaire à quelqu’un qui veut lui damer le pion. Alors pour rendre la monnaie de singe. Il dit Je n’ai pas d’ordre à recevoir de vous. En Côte d’Ivoire les étudiants dans les mêmes troubles on a tué beaucoup d’entre mes frère d’armes Aujourd’hui les étudiants ont blessé une caporale. Il croyait d’abord m’effrayer (la crainte est centrafricaine) ensuite m’émouvoir (l’émotion est nègre). Je lui dis monsieur vous n’êtes pas en Côte d’Ivoire un ! De deux Connaissez-vous ce que l’on appelle la franchise universitaire ? Il était en train d’hésiter et de bégayer ! Alors je continue en disant : « sachez le bien maintenant. Ici la seule personne habilitée à faire descendre des éléments de force de défense et de sécurité sur le campus universitaire c’est moi. Il n’y en pas d’autre. Il ne pouvait plus tenir du haut de son 1m85. Il demande à s’asseoir alors je lui indique un fauteuil les autres sont au garde à vous. Je demande à ma secrétaire d’appeler l’ambassadeur de France. On dirait que celui-ci attendait et suivait les choses de loin. Ô services secrets vous finirez par tuer tous les cadres de ce continent. A peine celui-ci décroche je n’ai pas utilisé les formalités diplomatiques d’usage. Je lui demande Monsieur l’ambassadeur j’espère que vous connaissez au moins ce que c’est que la franchise universitaire ? Monsieur le Recteur mes respects disait celui-ci je suis professeur de géographie à l’université X en France avant de venir ici. Nous sommes des collègues. Je vous demande une faveur tout simplement que cette affaire ne s’ébruite pas dans les journaux. La coopération africaine avec la France a déjà trop souffert avec ces imbéciles qu’on envoie et qui tirent partout sans recevoir d’ordre de qui que ce soit. Passez-moi ce colonel je vous en prie monsieur le Recteur. Je tends le combiné au colonel qui s’empresse de prendre. De la manière dont ce colonel hautain et arrogant d’il y a un instant répondait au téléphone en tremblant, on peut tout imaginer. Très vite il raccroche me rend les honneurs et descend renvoyer ses troupes à la caserne au grands you !you ! Des étudiants et badauds.

Aussitôt après, le téléphone sonne. C’est le conseiller es qualité sursautpatriotique son altesse le Ministre d’état à l’enseignement

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supérieur qui appelle. Isaac c’est vrai que vous avez répondu dans les termes que je viens d’apprendre à l’Ambassadeur de France ? Je dis Comment cela Monsieur le Ministre ? Il me répond en tout cas félicitations ! Chapeau ! Moi je ne ferai pas ce que vous avez fait. Je m’en vais de ce pas rendre compte au chef d’état. Ignorant peut-être lui-même que le chef d’état a ses réseaux plus au dessus des relations d’un Ministre d’état soit-il avec les relations de bas étages avec la piscine. Et ce n’est pas moi qu’il va chercher à impressionner. J’ai fait ma part qu’il se débrouille avec son chef d’état. Ainsi va le pays des « borgnes faits Princes »

Anecdote4

Un jour, l’illustre conseiller qui a fait descendre le commandant en chef pour le sursaupatriotisme me demande de venir dans son bureau très tôt avant l’arrivée du reste du personnel. Je me demandais qu’est ce qu’il va me dire de si précieux. Mais les bruits courraient déjà qu’un changement va se faire à l’Université. Alors quand je suis arrivé monsieur le Ministre me dit : Monsieur le Recteur je vous ai fait venir pour vous dire ceci : Je vais me séparer de vous. Tout ce que vous avez fait à l’université est bon, même très bon, et il s’est mis à égrener comme un chapelet toutes les missions difficiles que j’ai réussies à l’Université. Et je lui demande à mon tour quelles sont les raisons de ce divorce ! Isaac mon ami je ne veux pas que dans mes déplacements dans les hauts milieux de Bangui on ne parle que du Recteur BENGUEMALET et jamais de son Ministre. De toutes les façons entre nous vous volez de succès en succès et j’en ai le cœur un peu gros. J’ajoute mais mon cher (puisqu’il m’a appelé ami). Si on parle du Recteur en bien tout est à l’honneur de son Ministre qui lui donne des instructions qu’il ne fait qu’appliquer. Mais les humeurs nauséabondes de l’orgueil, la jalousie sans fondement fermaient l’esprit de cet homme dont tout séparait de la gestion des affaires de

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l’état à ce niveau de commandement. Ajouté à cela, l’impatience petite bourgeoise chez ce paltoquet (parait-il ancien boxeur des arcannes nébuleux des bas fonds du Km5) lui enlève toute possibilité et même toute capacité de comprendre la profondeur de cette sagesse prononcée par un Recteur averti. Je dois me séparer de vous Monsieur le Recteur revenait à chaque fois dans sa bouche comme une litanie. Et il renchérit : Monsieur le Recteur, je ne comprends pas à chaque fois que j’en parle avec le chef de l’état il le rejette en disant laisse cet homme il fait du bon travail. Mais esprit obscurci par la haine et la jalousie infondée. N’est ce pas ce même Ministre qui a égrené les chapelets des missions bien accomplies ? Qu’est ce qu’il reproche au chef de l’état ? Non Monsieur le borgne fait Prince voulait réussir sa Mission seule sans l’aide d’un plus brillant que lui qui ne demande qu’à faire correctement son travail. Il veut la réussir avec des gens de même étoffe intellectuelle ou nettement en dessous du genre paltoquet comme lui. Ce qui devait arriver arriva. Les paltoquets du genre des chercheurs de postes à l’université avec une luciole en plein midi de la zone équatoriale, ce n’est pas cela qui manque à l’Université. Même parmi ces gens qu’on croit être au dessus des pratiques ancestrales du genre enterrer une victime animale ou même humaine pour accéder à un petit poste alimentaire à l’université, on trouve une masse de brillants académiciens. Allez-y comprendre quelque chose. Un éternel agent de surveillance de l’immeuble qui abrite les services centraux, quelqu’un de même fibre ethnique que moi était tellement étonné et même malheureux de n’avoir pas eu sa part des victimes sacrifiées par moi au poste de Recteur à l’Université de Bangui, qu’il est monté le premier jour de mon installation me demander comment et avec qui j’ai organisé les cérémonies victimaires de mon accession à ce haut poste de souveraineté académique. J’en avais tellement ri. Que lui ai filé dix mille francs pour ses courses alimentaires du mois afin de nourrir ses nombreuses progénitures et certainement coépouses. En lui disant voici ta part va en paix. Monsieur est polygame. Ayant empoché cette pactole, Il me dit, mon frère tues dans quelle loge ? Tu n’es pas comme tous ceux qui t’ont précédé ici à ce poste. Il se met lui aussi à

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égrener les noms de tous les académiciens qui ont gavé les agents de surveillance de victimes animales surtout (moutons, chèvres, taureaux, porcs etc.) A peine le trou creusé et la bête remise au groupe pour exhumation, l’impétrant se retourne entre dans sa voiture, pour disparaître dans la pénombre de peur qu’un autre le surprenne. Le trou est aussitôt refermé. La bête prend une autre direction pour la cuisine du restaurant universitaire ou chaque agent prenait la part qui lui revenait de droit de creuseur de trou.

Attention peuple centrafricain longtemps soumis longtemps bernés par les paltoquets aux parchemins qui n’ont rien servi qu’à marcher pieds nus les nuits dans des pratiques sectaires d’une religion obscurantiste qui ne dit pas son nom ou des pratiques telles que ceux qu’on vient de voir. Il y’en a nombreux parmi ceux qui se mettent à la ligne de départ des prochaines consultations nationales. Posez- leur dès maintenant la question. Qu’est ce qu’ils pensent des victimes animales et humaines comme gages pour accéder à la gouvernabilité centrafricaine ? Et vous ferez votre choix. Cette même question doit être posée à ceux qui affirment ouvertement être derrière un grand Bâtisseur des murs de lamentation pour vous faire peur pour rien.

Mais revenons à notre sulfureux et versatile individu que toute la communauté internationale en mal d’avoir un représentant d’une fibre religieuse particulière pour être premier Ministre afin d’expurger le mal centrafricain à l’origine de la crise rampante et tentaculaire. Après avoir tergiversé longtemps et tourné autour du pot il me demande Monsieur le Recteur qu’est ce qu’il y’a entre vous et le président Bozizé? Qu’est ce qui vous lie tous les deux ? Question bassement idiote et à raz de plancher. Mais c’est vrai notre paltoquet débarque tout droit du bord de la seine et a oublié tout des liens sociaux qui fondent le vivre ensemble en Centrafrique. Je lui réponds tout simplement. Monsieur le Ministre nous sommes en Centrafrique allez lui demander vous-même vous êtes son collaborateur rapproché et direct.. Il renchérit je dispose des arguments suffisants pour aller le convaincre maintenant. On a rendez-vous cet après-midi. Sache que j’ai déjà ton remplaçant monsieur le Recteur. Puis je savoir son nom,

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lui demandai-je ?. (Craignant qu’on me place un militaire ou un policier). Car quel que soit le grade universitaire de la personne, ce ne sont pas tous les docteurs qui choisissent ce métier ingrat mais noble d’être académiciens. Il me donne le nom et cela m’a soulagé. Cela dément les rumeurs de Bangui. Je me lève je serre la main de mon ami Ministre et fieffé judas et m’arrête pour lui dire : Monsieur le Ministre je suis venu aussi vous demander une faveur. Là il sursaute me prend par la main on rentre dans le bureau et referme la porte l’air de penser que je voulais me jeter par terre pour prier son altesse le vénéré prophète d’Arabie saoudite de me trouver un puits de pétrole. (Encore une faveur pour un autre poste). Je lui dis je vous demande l’autorisation d’aller procéder aux formalités de ma prise de fonction dans mon nouveau poste à Brazzaville. Là Monsieur change complètement de posture et se cabre comme le boxeur qui vient de recevoir un direct dans la tempe Un sentiment de honte et de profonde gène s’empare de l’orgueilleux. Dans quelle institution ? Murmura-t-il ? Et de se mettre à citer toutes les institutions dont le siège se trouve à Brazzaville en se trompant bien sûr sur certain dont le siège est à soit à Kinshasa ou Libreville. Ô folie de la bassesse ! Ça vous tient aussi les borgnes faits Prince. Il n’a pas reçu de feed back de ce côté de ma part même si je donne le nom le connaîtra-t-il ? Le projet vient d’être créé. Puis pour la première fois il réalise la grandeur d’âme de cet humble Recteur dont tout le monde fait l’éloge partout dans ses lieux de prédilection. Il me serre respectueusement les mains en disant félicitations pour tes nouvelles missions. Je veillerais personnellement à ce que les formalités de départ se fassent correctement. Et d’ajouter : « j’ai maintenant des arguments suffisants pour convaincre Bozizé ». Ce n’est pas ce qui était dit il y’a un instant avant la confession du sage ! Il paraît que le frileux personnage « es combines de basse cour » avec son équipe de combinards véreux de l’université aussi sont allés trouver le commandant en chef pour lui dire que le Recteur qu’il défend bec et ongles aurait démissionné de son poste, pour aller travailler à L’UNESCO. Même un membre influent ancien Recteur lui-même farouche opposant du syndicaliste devenu Recteur a été mis à

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contribution et est devenu un chaud architecte dans la combine pour enlever l’indésirable Recteur pour installer le nouveau dont la caractéristique principale c’est l’occultisme et l’à plat ventrisme devant tout ce qui est dominant. Ô mensonge, ô fétichisme ancestral tu nous tiens les chercheurs effrénés de postes dans de terrible gadoue du pays des « Borgnes faits Princes ».

Fin des anecdotes ou du moins suspendons les anecdotes qui ne font que montrer une certaine autosatisfaction qui en dernier ressort risque d’être de l’auto flagellation. Laissons aux autres de parler de soi. Même si elles égratignent les faussaires de toutes espèces, elles augmentent aussi le degré d’adrénaline ce qui fait monter la colère des justes

Ces anecdotes ont cet avantage de révéler au moins deux choses

1) comment fonctionne l’administration au pays des borgnes faits Princes ;

2) comment fonctionnent les hommes au sein de l’administration et leur rapport avec la société.

Comprendre cela c’est réaliser un grand bond dans la connaissance de la bonne gouvernance.

Très vite la caractéristique fondamentale de la politique de notre pays à savoir le ridicule et la bassesse vont rattraper ce spécialiste des coups d’états manqués chaque jour que Dieu a fait sur cette terre depuis le règne du tyranneau Bokassa jusqu’au Barbu National Patassé. Bozizé ne manque pas de se comparer à son autre frère des armes, autoproclamé lui aussi du Burkina Faso un certain Sankara. Le ridicule devient un mode de comportement et de gestion des affaires politiques du pays depuis l’avènement de cet homme.

Le ridicule ne tue pas le centrafricain. Comme l’exprime le dicton dans le jargon africain explicitement : « la honte n’est pas autorité centrafricaine ». Au pire moment du développement chaotique du pays où tous les lampions de la gouvernabilité sont passés au rouge vif, le président de la Commission de la CEMAC a cru avec toute

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l’indélicatesse qui est la sienne, qu’il n’existe pas de centrafricain avec des visions qui arrivent au niveau de sa cheville. Il va jusqu’à réclamer dans l’ordre protocolaire qu’on le place avant le chef de l’état du petit pays des borgnes intellectuels.

Malgré quelques remous de la part de la diplomatie centrafricaine pour ramener l’ordre dans cette grande institution, la RCA va perdre des plumes dans toutes les autres institutions annexes ou connexes du fait de la forfaiture et de la faiblesse mêlées au complexe d’infériorité dans le comportement des hauts dirigeants du pays.

Beaucoup de postes de souveraineté dans ces institutions qui revenaient aux centrafricains, ont été arrachés sans qu’aucune autorité ne puisse intervenir. Parfois même l’autorité suprême demandait maladroitement « qui des nôtres (politiquement ou ethniquement correcte) occupe le poste » ? Si la personne ne répond pas des deux critères, alors elle peut aller se faire voir où elle veut, au risque de perdre la souveraineté dans l’institution en question

Un ami Burkinabé en mission à Bangui me demandait qu’est ce que j’ai laissé après moi dans cette université. Moi élu par mes pairs président de la Conférence des Recteurs des Universités Francophones d’Afrique Occidentale Centrale et Océan Indien, zone Afrique centrale (CRUFAOCI). Je lui ai dit à peine élu à peine viré par la politique et je me suis écarté du pays pour voir comment la politique va gérer l’académique avec les libérateurs sortis des fourrés et des steppes de la RCA. Il me dit (étant lui-même un ancien camarade de la FEANF section de Lyon où avec de brillants éléments tels que Philippe Lavodrama, Gopayo, Nguerekata, Tobie Ngaragba, et Koyazounda ) on portait la réflexion et le combat à un niveau supérieur face à des congolais, gabonais, camerounais, voltaïques, aujourd’hui Burkinabé. Comment ce sont ces hommes là qui font et défont les hommes chez nous. La RCA a-telle véritablement perdu le nord. Tout cela parce que notre boussole n’indique que le sud jamais le nord. Cet ami me disait que quand il entrait dans les bureaux, tout ce qu’il disait, tout le monde prenait comme une vérité du coran ou de la Bible, au seul prétexte que c’est quelqu’un qui vient des pays

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des hommes intègres ! Vraiment !!!. Même au rectorat instance considérée comme susceptible de voir les choses avec une certaine hauteur, où la logique et l’esprit critique ne devraient souffrir aucune faille, les intellectuels et les académiciens marchent sur la franchise universitaire, ovationnent des dictateurs en font des « docteurs honoris causa ». La boussole centrafricaine indique t-elle le nord ?

Ces derniers temps alors que la menace de la Nébuleuse SELEKA se faisait de plus en plus grave, le pouvoir qui bat de l’aile avec les pressions politiques du Front pour l’Annulation et la Reprise des Elections( FARE), (soupçonné à tort ou à raison d’être le cerveau ou l’aile politique de la Nébuleuse ce qui reste à vérifier), le pouvoir en place pour divertir l’opinion va faire descendre tous les désœuvrés dans la rue. L’objectif vise à réclamer à la France qu’elle arrête d’empêcher à la RCA l’exploitation de son pétrole ciment et uranium et autres produits miniers. Cela a abouti à l’autodafé des drapeaux et aux insultes à l’endroit de la France colonialiste et impérialiste qui empêche à la RCA à d’accéder à ses richesses naturelles.

Quelques jours plus tard la nébuleuse dénommée SELEKA s’approche de Bangui et prend position à Damara tout en menaçant de descendre à tout moment au palais de la renaissance, au grand dame des forces de la CEEAC et de l’Afrique du sud positionnées à Damara. Les mêmes autorités du Palais de la Renaissance dépêchent des émissaires vers cette France colonialiste empêcheuse de creuser des trous de pétrole, d’or, de diamants, pour lui demander d’appuyer les FACA à bouter hors de Damara la dangereuse Nébuleuse qui n’a fait qu’utiliser les leçons de stratégie et tactiques sursaupatriotiques pour enfin conquérir le fauteuil du Barbu National depuis rongé par les termites du KNK. La suite tout le monde connait.

Après un nettoyage à sec où les pertes en vies humaines des exactions barbares, mais surtout la chasse effrénée contre les FACA considérée comme complètement à la solde du Dictateur, le commandant en chef de la SELEKA avec son équipe des enturbannés vont s’installer confortablement au pouvoir. Recevant une partie de

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l’applaudimètre habitué à ovationnait ces genres de folklore. On ne fait pas des omelettes sans casser des œufs disaient certains. Mais tout le monde ne mangent pas des omelettes il y’a des gens qui se contentent des œufs durs en coque. Tous les sursauts patriotiques se succèdent malheureusement sans aucune mesure de variation. C’est dans l’invariabilité total que les mêmes putschistes viennent se réunissent au même stade 20000 places se font ovationner par les mêmes femmes sur les mêmes pagnes et repartent en écrasant femmes et enfants avec toujours l’espoir de revenir un jour.

« Ô Centrafrique pays longtemps soumis longtemps berné par tes enfants en mal de courbette et de salamalec devant les tyranneaux » Très vite la Nébuleuse à sa tête l’extraterrestre Djotodia incapable de comprendre dans quel pays il a atterri, va réaliser d’abord le constat de faiblesse de la gestion de la chose publique ensuite au niveau de la défense et de la sécurité. De 2500 hommes et femmes formés à l’art des rapines et des crimes appris dans les steppes ou désert du nord, on se retrouve avec 25000 braqueurs et grands bandits entrés impunément du fait des actions propres aux délinquants posées par la nébuleuse elle-même. Le commandant en chef va faire un appel public aux FACA de revenir car il a besoin de leur expertise pour former ses troupes non pas pour sortir le pays de la situation de crise difficilement maîtrisable, mais surtout pour asseoir son pouvoir dynastique, autoritaire et despotique. Ceux des FACA qui ont tenté la sortie en ont eu en une journée les revers d’une rancune développée entretenue de longue date. Les dégâts collatéraux de cette confrontation entre tupamaros et éléments d’une armée régulière plus disciplinée mais désarmée sont inestimables moralement parlant. Et la blessure est restée vivace à ce jour. Enfin le clou de la désespérance du l’extraterrestre face à un pays qu’il n’arrive pas à dompter, une idée lunaire lui traverse l’esprit. Et si on ramène nos bandits armés vers le nord est, au moins on verrait mieux le chemin du retour vers notre monde lunatique.

C’est au plus fort de toutes ces turbulences qu’on va assister au délire du ridicule en politique dans notre pays. Un matin on appris sur les

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ondes que tout le gouvernement et son chef le président auto proclamé et ses gardes rapprochés mais comble du ridicule la constituante autoproclamée avec tout son bureau doit quitter le pays direction Ndjaména pour tenir devant son altesse le grand constituant Président élu démocratiquement fin artisan des débats de coulisse, une session parlementaire centrafricaine extraordinaire à Ndjaména. Avec un seul point à l’ordre du jour la dissolution du gouvernement de transition aucun mot sur la constituante(CNT). Ce n’est quune fois arrivés à Ndjamena que les chefs de l’exécutif seront informés sur leur lettre de remerciement. Malgré les résistances de forme de la part des deux chefs, l’un a choisi de couvrir l’opprobre derrière le masque et d’aller directement au Bénin sans faire les formalités minimales de passation de service. L’autre tenant à une légitimité qu’il s’efforce de faire valoir partout et à qui veut bien l’entendre retourne retrouver son bureau pour les formalités de passation de service de peu de durée. Ainsi va la politique de ce pays avec les hommes qui l’exercent et qui attendent toujours du peuple qu’il leur donne mandat encore pour qu’ils agissent en leur nom. Est-on sorti du cycle infernal du ridicule en politique dans notre pays à quelques mois des échéances nationales pour choisir de nouvelles anciennes autorités afin de gérer l’inextricable crise ? Je n’en suis pas si sûr. Parole du sociologue. C’est pourquoi, j’en appelle à la vigilance rouge de l’ensemble de l’électorat centrafricain à aller aux élections. Il n’y aura jamais de conditions idéales pour les faire dans ce pays déboussolé. Il y’a cependant des hommes et des femmes à mêmes de prendre en main les destinées du pays pour le ramener à une situation de pays un peu plus fréquentable. L’occasion est donné de le faire, mais faites-le en toute connaissance de cause. Aujourd’hui au moins ceux qui ont contribué à ces débats ne peuvent pas dire après que si je savais alors .Tout est dit sur tout même si c’est en langage d’initiés. Allons aux urnes tous. Votons mais votons bien. Car voter utile ne mène à rien. Tout ce qui est utile pour soi n’est pas utile pour tout le monde. C’est utile de voter pour un tel parce qu’il a promis donner du travail à tout le monde. C’est bien de voter pour quelqu’un de bien qui promet amener la paix afin de créer les conditions à tout

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le monde soit de trouver du travail soit de créer sa propre activité. Alors votons bien au lieu de voter utile.

Section 7 la dérive de la souveraineté nationale et les voies de sortie de crise

A) Comment est arrivée la crise centrafricaine ?L’histoire de la dérive de la souveraineté nationale centrafricaine remonte très loin. Mais on peut situer le début dans le balbutiement des prises de position politique équilibriste et dénuée de toute idéologie de base forte capable de booster les consciences d’un peuple déstabilisées par l’esclavage, le servage l’exploitation éhontée par un système capitaliste usurier dominant partout en Afrique et principalement en Afrique Centrale. Boganda comme Houphouet Boigny ou Senghor avaient beaucoup de chance d’être hissé très haut dans les fonds baptismaux du sérail des instances politiques de France et Navarre. Ce sont des représentants de seconde main certes en Afrique Occidentale Francaise et Afrique Equatoriale Française. Mais le Rassemblement Démocratique Africain dirigé(RDA) par Houphouet Boigny était proche des partis de gauche notamment le Parti Communiste Français (PCF). Senghor lui proche du Parti socialiste français (PS). Boganda plus Chrétien que les chrétiens de France et de Navarre avait une répulsion congénitale pour les forces de gauche française notamment les Communistes.

Et pourtant combien de prêtres de France et de Navarre militaient dans ce parti. Son MESAN était affilié au Mouvement des Radicaux Populaires d’obédience centre droit. Mais si le communisme était l’obstacle numéro

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1 de tous les prêtres à cette époque de la glasnost, le mariage n’était pas autorisé non plus. Tout bon prêtre devait faire le vœu non seulement de célibat mais aussi de chasteté. Boganda était marié et avait même des enfants dans ses multiples pérégrinations dans les presbytères de Kisangani, Grimari, Sibut et Mbaïki. Boganda homme charismatique pour la plupart des borgnes de ce pays, reste aussi un personnage énigmatique pour les savants en sciences sociales (avec toute la modestie que ce mot savant peut signifier aux centrafricains toutes classes confondues). Demandez à ce qu’il convient d’appeler fibre ethnique à laquelle l’illustre Libérateur des oubanguiens Barthélémy Boganda appartenait après les Libérateurions des sursauts patriotiques des années noires Mars 2003-2004 et Décembre 2013-Mars 2014. Le nom Boganda ne signifie rien du tout dans le vecteur langagier Ngbaka qu’on lui a collé à la peau. Mais Gbaganda signifie bien beaucoup de chose dans le locuteur Baya. Il signifie grand arbre l’illustre arbre. Et l’anecdote historique que nos imminents dans le domaine devait creuser au lieu de faire l’éloge des Sultans esclavagistes et des razzieurs dont les imitateurs aujourd’hui ont marqué à l’encre du sang toute la RCA. En effet cette anecdote dit ceci. Un jour un prêtre se trouve devant une famille complètement démunie en cette période de la répression coloniale qui lui demande d’adopter deux enfants orphelin de père et de mère. Le frère s’appelait Gbaganda et la sœur aînée un certaine X comme tous les X qui disparaissent dans l’anonymat. Monsieur l’abbé qui se trouvait à Berbérati acceptait l’offre. Mais il savait bien lui célibataire qui bénit les mariages recevait des polygames et leur donnait des conseils matrimoniaux au confessionnal sur l’éducation des enfants ne savait pas prendre soins des enfants. Il va dans sa nouvelle affectation presbytérale à Mbaïki confier ses progénitures adoptées à la famille Yangongo nom à consonance bien Bobangui de la grande fibre ethnique Ngbaka jusqu’à la dispariton de celui-ci où la sœur aînée epleurée veillait le tombeau paraît-il vide des restes du feu Libérateur qui serait expurgé vers le Canada ou au pays de papa tonton Macoute Duvalier. Ce dernier aspect du rêve debout appartient à d’autres scientifiques qui prendront la relève de cette réflexion pour éclairer mieux les lanternes. Tout comme Lobaye ce cours d’eau qui fait la gloire des premiers créateurs légataires du pays. On cherche même à lui donner un sens proche du socle ethnique Ngbaka Quand on dit moi Lobayen sous le régime du tyranneau Bokassa c’est comme si on disait moi fils de Dieu Suprême. Mais Lobaye à la source lointaine dans les Pays Boum et Baya signifie tout simplement mais

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profondément le cœur des débats, le nœud des problèmes résolus : Laoubaï dans la langue Mboum. Là aussi des conflits opposaient Bohina tribus Baya et Karé tribus Mboum sur des contentieux de partage du sol et d’accès à l’eau. Les deux peuples viennent au bord de cette source signent le pacte de sang et nomment le cours d’eau Laoubaï. Aujourd’hui les Laoubaï sont légions dans la fibre ethnique Mboum notamment Karé. Mais le clou de la chose pour notre analyse sur la perte ou la faiblesse de la souveraineté de ce pays, c’est de se poser cette question. Qu’ont apporté le rôle et la place que jouait et occupait Boganda au sein du Haut Conseil pour son pays l’Oubangui Chari ? le Cameroun avec les Bamilèke le Moyen Congo avec les nombreux réfugiés sur place à Brazzaville (Camerounais, Angolais Mozambicais Bissao-Guinéens sans oublier des Azaniens et Namibiens). Eux, ils avaient choisi carrément d’opter pour une lutte radicale contre les oppresseurs Allemands, Portugais, Boers. Beaucoup d’entre eux sont des communistes ou des partisans de lutte de libération nationale. Le grand Congo subit déjà depuis 1945 des remous contre l’occupation Belge. Remous qui prenaient la forme d’élans de luttes charismatiques ou religieuses avec le Kimbanguisme et le Matswanisme.Les discours à ras de plancher de type assimilationniste aux vertus humanistes d’une France Mère patrie passait difficilement dans ces milieux. Même le Général De Gaulle ne croyait pas beaucoup aux discours enjoliveurs d’un Gbaganda pardon Boganda !.

De gaulle en fin politicien des affaires et hommes sous la colonisation ne croyait pas beaucoup aux propos superficiels d’un Boganda sur l’anticommunisme primaire. Lui anticommuniste de première heure savait et reconnaissait tout le sacrifice que les militants du parti communiste au péril de leur vie avaient consenti à ses côtés aussi bien en Angleterre que sur le sol français contre le fascisme. Tous se battaient à ses côtés pour libérer la France du nazisme et du fascisme. Beaucoup d’ouvriers aujourd’hui ironie du sort choisissent de militer au sein du Front National et arborer très haut les banderoles du fascisme (l’histoire bégaie même en occident). De gaulle était aussi anticapitaliste surtout celui du pays Yankee qui dévastait l’Europe même déjà pendant les guerres avec l’exportation des aspirines (il paraitrait qu’eux malades ils en consommaient et on recueillait leurs urines pleines de ce produit

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encore agissant pour le donner aux combattants européens) mais même là il savait faire la réplique a ces vaillants de l’ouest qui ont libéré la Normandie. Boganda est un rêveur mais un mauvais rêveur qui a entraîné ses frères à quitter l’effort dans le travail et l’abnégation devant l’attrait des gains faciles chez les hommes de gauche surtout les communistes pour les gens du centre qui avec les pas du tango ont fini par tuer la RCA.

La division du monde en deux blocs ne tolère ni ne supporte pas le choix médian que Boganda a voulu introduire. Ou on est avec l’URSS, ou on est avec le monde dit libre porté par les Etats Unis.Boganda n’était avec personne sinon avec ces propres rêves. Et ces rêves étaient peu productifs. Son programme politique n’était qu’un chapelet de recettes de cuisine politique de bas étage auxquelles personne n’a adhéré sinon des éléments très minoritaires au sein de la fibre ethnique. Pour preuve, Abel Goumba Gbanziri de tribu affiliée à l’entité Ngbaka dès l’annonce de sa disparition va créer son parti le MEDAC (mouvement de l’évolution démocratique en Afrique centrale. Un autre lieutenant de la même fibre ethnique (ce qui sans se tromper montrait à suffisance les prémisses de l’ethnicisation du pouvoir qui ne dit pas son nom), David Dacko va attendre, « wait and see », surtout que son neveu Bokassa encore de la fibre ethnique Ngbaka venait d’instaurer le système du parti du peuple entier, à l’africaine à l’exemple de son frère d’arme Eyadema au Togo, Mobutu au Congo. Mais quand Mitterrand a embouché le son du cor pour annoncer la fin des partis du peuple tout entier dans le pré carré français, tous les régimes vacillaient comme châteaux de sables. Il fallait installer coûte que coûte des partis de portions du peuple pour le peuple entier. David Dacko au lieu de sortir les vieux statuts du MESAN pour les réadapter à la réalité du grand vent de la Démocratie en cours, va créer son propre parti le MDD d’abord mouvement David Dacko. Mais contesté certainement par le grappin d’intellectuels au sein du bureau politique pour cette dérive de la personnalisation du parti, qui risque de dépeindre sur le pays par la suite. Le MDD deviendra mouvement démocratique pour le développement. Abandonnant ainsi le MESAN à un secrétaire particulier chargé des courses et fidèle compagnon de Boganda un certain Mbango. Mais très vite ce parti va s’éclater en deux, le MESAN Lavodrama d’une part, et le MESAN Mbango ou MESAN originel de l’autre. Certainement des conflits entre tribus au sein de la grande Ethnie Ngbaka.

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Les élections des années troubles 1994 devaient mettre définitivement un terme à l’ingérence étrangère facteur premier de la fragilisation des attributs de la souveraineté, surtout gravement atteint sous le règne du régime Kolingba. Un certain Mansion légionnaire français à l’exemple de Bob Denard, après avoir bourlingué longtemps dans les déserts et steppes africains atterrissait en RCA. C’est lui qui va faire le vent et la pluie dans ce petit pays des borgnes faits Princes. Un jour au cours d’une mes activités de prédilection, qu’est le Syndicalisme, j’ai été amené à rencontrer ce sbire fanfarons et orgueilleux. Au cours des débats le secrétaire général de la fédération des enseignants de Centrafrique un brillant lutteur syndicaliste avalé aujourd’hui dans un certain « grand parti » du pays, et resté sans voix et sans influence préférant vivre sous le parapluie de ceux qui je parie ne pouvais élever la voix devant Mansion habitué à casser du nègre (ils étaient encore au lait maternel de la lutte !! Nous on croquait des os à pleine dent et broyait du charbon toi et moi Mazette !). Ce camarade dans le sens syndical du terme demande à notre légionnaire qui portait deux pistolets à la ceinture prêt à dégainer : Monsieur Mansion nous avons rendez-vous avec le chef de l’état Kolingba pourquoi c’est vous qui nous recevez ? D’un ton sec ce Shérif des affaires dangereuses de Kolingba rétorqua ! Présentez-moi vos griefs messieurs les syndicalistes je verrai ce que je vais faire car après moi c’est le mur ».En effet monsieur Mansion était assis juste à une table et derrière lui un mur séparait la salle de réunion et les bureaux de la crème sécuritaire (services secrets de renseignement policiers, gendarmes, officiers rapprochés du chef de l’état Kolingba). Mansion voulait il dire par là qu’il est le seul à trouver les réponses aux griefs des syndicalistes parce que Kolingba est fermé à toutes revendications et fait la sourde oreille ? Ou alors c’est lui le véritable commandant en chef en fait Président blanc Délégué par la France dans le pays pour sévir ? Ce qui est certain, les syndicalistes ont demandé un temps de pause pour se concerter. Ce qui leur a été accepté. De retour de cette concertation la décision arrêtée c’est qu’il ne faut pas continuer la discussion avec ce chasseur de primes et casseur de nègres, représentant du pré carré français. Et chacun rentre chez lui au grand étonnement du Sheriff grand Manitou es faiseur pluie et de et de vent dans le pays des borgnes faits Princes. Les informations qui ont filtré des comptes rendus de ce sbire à Kolingba, il parait qu il a dit je viens de voir les vrais téméraires et caïds parmi tous les centrafricains que j’ai rencontrés et couchés par terre comme des chiens lèches bottes..

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Avec l’avènement du régime du MLPC du Barbu National, l’impertinent Patassé, on a cru au début que les choses allaient changer. En effet certaines prises de positions partiellement ou totalement contre la puissance tutélaire sont de nature à réconforter tous ceux qui souhaitent en découdre avec le néocolonialisme français. Un groupe de parlementaires où le MLPC est dominant est chargé d’exhumer tous les accords, traités et conventions entre la RCA et la France. L’objectif vise à réviser surtout tous ceux qui portent sur les ressources énergétiques naturelles, mines et géologie. Les résultats de ces travaux seront amènes pour la France. La révision de telles dispositions rognerait ses positions hégémoniques sur le pays. Il fallait aller vite en besogne en semant le désordre au sein du régime. C’est ce qui va se produire. Les lois sur la révision des textes liant la France à la RCA ne seront jamais adoptées mêmes si elles l’ont été, elles ne seront jamais appliquées. Les mutineries à répétition les coups d’états et contre coups d’état vont miner les bases de ce régime. Le coup de grâce de Mars 2003 considéré par tout le monde comme nécessaire parce qu’il permet de ramener un semblant de paix propice au retour de climat favorable aux affaires mettait de facto un terme à l’élan revendicateur de la vraie souveraineté. Mais c’est minimiser le poids de la crise qui est non seulement profonde mais présente plusieurs faciès. Tout le régime de François Bozizé et son parti le KNK(koua na koua) Qu’il faut comprendre dans les deux sens le Sango n’est pas très riche transcriptuellement ou syntaxiquement parlant mais phonétiquement. Kwa ou koua na kwa koua peut signifier le travail rien que le travail pour les partisans mais mort pour mort pour les non partisans. Mais l’histoire a donné raison minoritairement à certains mais majoritairement aux autres. Avant la casbah tous les jeunes au sein du KNK n’avaient pas accédé au travail. Après la shoah centrafricaine tous les morts de la RCA, jeunes du KNK y compris jonchent les morgues de nos hôpitaux ou les vastes et paisibles prairies centrafricaines. Le régime de François Bozizé a fonctionné sur des principes de gouvernance assez particuliers où se mêlent népotismes corruption à grande échelle et pratiques mafieuses. Mais le régime est tout le temps tenu en haleine à cause de la multiplicité des mouvements militaro politiques qui sévissent dans les campagnes et qui menacent toujours de prendre le pouvoir de Bangui. Les villes de province sont pratiquement conquises par ces mouvements.

B) Les élections de 2005 et 2010 Les élections sous le régime de Bozizé ont toujours été des occasions de lutte et de conflits. L’opposition qui va toujours en rang

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dispersé n’a pas réussi à faire le poids devant la lourde machine électorale du KNK d’où des frustrations. Il en a découlé la création du FARE ou Front pour l’Annulation et la Reprise des Elections. Et concomitamment une radicalisationdes mouvements militaro politiques et leur regroupement pour former un front. Il en découle la naissance de la nébuleuse SELEKA (ce qui a fait penser à tort ou à raison à une convergence des vues entre l’opposition politique et son l’aile militaire qui serait la SELEKA). Le triste constat frappant c’est que, quand cette nébuleuse a réussi son coup d’état, les éléments du FARE sont entrés en grand nombre dans le gouvernement Ce qui leur a été toujours demandé par Bozizé que beaucoup d’ailleurs ont en toute bassesse servi en son temps à un niveau supérieur de l’état.C’est ainsi qu’au plus fort de la répression et des sévisses inhumains sur

les paisibles populations par les mercenaires au sein de la SELEKA les populations vont organiser la réplique. Aidé en cela par les dignitaires du régime KNK déchu. Les atrocités et crimes provoqués par ce groupe dénommé Anti Balles AK ont dépassé tout ce que l’on peut imaginer de mémoire d’homme fait à l’image de Dieu. Les horreurs de la vengeance sur tout ce qui est considéré de loin ou de près de musulmans ont abouti au massacre en nombre de personnes et de destructions des vestiges de l’islam dans certains quartiers dits chrétiens. Les déplacements massifs de populations notamment originaires du nord s’en ont suivi au grand dame de l’unité nationale. C’est dans ce contexte douloureux que sont intervenues les transitions malheureuses et déstabilisatrices de la souveraineté nationale. Existe-t-il encore une souveraineté nationale avec tous les attributs de sa légitimité et de sa légalité ? C’est tout le sens de l’ouverture de ce débat qui présente beaucoup d’insuffisances certes mais nécessaires pour la gouverne de tous ceux qui se réclament tant soit peu d’appartenir à la fibre ethnique nationale centrafricaine. Beaucoup de pans entiers des problèmes sont omis voire traités superficiellement. Mais il me semble que les questions des pistes de réflexions sont abordées et ouvertes pour de nouvelles problématiques ou problématisations futures.

C) Forum

Il reste la question subsidiaire de la nécessité :1) de la tenue d’un forum ou non. De 2) Dans quelle perspective tenir ce forum ? Enfin de 3) Quel agenda ?1) De la tenue d’un forum ou non.

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Ces différents cadres de rencontres et d’échange dénommés Forums ou fora sont relativement intéressants et présentent les avantages de mettre face à face des hommes et des femmes dont tout sépare pour un minimum d’entente et de réconciliation des positions extrêmes. Mais : 1.1 il y’a eu combien de forums, fora en RCA ?1.2 Combien de recommandations/résolutions ont été arrêtées ?1.3 Quel est le -niveau de leur application ?1.4 Quelles sont les plus-values que notre pays en a tiré ?1.5 Pourquoi celui-ci doit encore se tenir ? 1.6 Quelles plus-value en tirera la RCA ?

1.1Combien de forums, fora en RCA ?Régime David Dacko Séminaire National….Régime de Kolingba André Grand Débat NationalRégime Angé Félix Patassé Conférence Nationale de RéconciliationRégime de François Bozizé Conférence Nationale de RéconciliationSans oublier les forums de coulisse pour appuyer ou compléter les grands rendez- vous ainsi on peut aligner des chapelets :Etas généraux de l’enseignement généralEtats généraux de la santé et des affaires socialesEtas généraux de la femme centrafricaine Etats généraux de l’enfance ;Etats généraux de la jeunesseEtats généraux des financesEtats généraux de la justiceEtats généraux des forces de défense et de sécuritéEtc ……

La RCA discoure tout le temps et se rencontre même plus que de raison.

1.2Combien de recommandations/résolutions ont été arrêtées ?Quelque centaines de recommandations.Des dizaines de résolutions

1.3 Quel est le niveau de leur application ? Le niveau est très imperceptible. A peine a-t-on amorcé un début

d’applicabilité qu’on vous demande d’aller commencer un autre forum en préparation, les perdiems y sont juteux. Niveau d’application zéro pointé.

1.4 Quelles sont les plus-values que notre pays en a tirées ?

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Là aussi et ceci explique cela, zéro pointé puisqu’on veut encore un autre Forum. Pour compléter réactualiser les anciennes recommandations/résolutions devenues caduques ? Je ne suis pas si certain que cela. Qui le croira ? Mais qui vivra verra.1.5 Pourquoi celui-ci doit il se tenir ?Personne n’en sait rien du tout. Mettre les génocidaires face à face pour qu’ils s’expliquent ?Préparer les conditions d’un retour de la souveraineté nationale mise à rude épreuve ?Réconcilier les fauves enragées avec les paisibles ruminants pour tout le monde se mettent au régime vert ?1.6 Quelles plus-value en tirera la RCA ?Aucune plus-value sinon peut-être le risque d’engranger plusieurs « moins-value » deux sulfureux (SELEKA et ANTI-BALLES-AK) se lèvent et mettent tout le monde en joue. Cela s’est passé déjà en Espagne au temps du Dictateur Franco dans l’Hémicycle de l’auguste parlement.Je ne vois aucune opportunité à la tenue du présent forum. Ce serait peine et argent perdus pour rien.

2) Dans quelle perspective tenir ce forum ? Après la fin de et la transition et le remerciement de toutes les autorités en charge de la gestion temporaire de la gouvernabilité centrafricaine. Pourquoi parce qu’elles sont toutes comptables à des degrés divers de ce qui s’est passé et de ce qui se passe. Le forum vise la mise à plat sans parti pris et sans complaisance de l’histoire douloureuse récente du peuple centrafricain. Il s’agit bien de décrypter ce qui s’est récemment passé et ce qui se passe avec une position et des yeux de quelqu’un tout qui est « désimpliqué ».

3) Quel agenda ?3.1 Les élections d’abord3.2 L’installation des autorités légales et légitimes.

3.3 Renforcement des forces de défense et de sécurité3.4 Création des commissions chargées d’entendre et d’instruire le problème de la crise

3.5 Tenue du Forum si nécessaire

D) Elections1) Les élections programmées doivent se tenir

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Les élections sont des occasions d’exprimer pacifiquement ses opinions sur telle ou telle situation. Mais il faut encore qu’elles soient bien organisées ; 1.1 par les détenteurs de la gouvernabilité d’une part ; 1.2 les hommes et les femmes qui ont été commis sur les aspects techniques et matériels ; 1.3 enfin la Chance (pas de conflits, de catastrophes naturelles, la fin d’un monde !!)

1.1Les détenteurs de la gouvernabilité sont responsables de la bonne ou mauvaise tenue d’excellentes ou piètres élections

Dans un cadre normal avec des autorités normales puisque détentrices de la légitimité et de la légalité du fait des citoyens(le peuple souverain) et non du Prince ( les conventions et accords, traités, pactes nationaux ou internationaux), les juristes imminents au pays des « je marche sur mon intelligence et je bouffe », pourront mieux le développer que moi simple mortel farfouilleur des poubelles. Oui dans le cas où on est dans le cadre du fait du peuple souverain qui a délégué sa légitimité et sa légalité, on est en droit d’attendre beaucoup de chose des autorités en question. Mais dans le deuxième cas il y’a des préoccupations réelles qui ne peuvent trouver leurs solutions que dans la probité des hommes et femmes qui composent la sphère du pouvoir. Au premier rang des éléments d’approche vient la vision patriotique de chacun. Pas ce patriotisme propre à ceux qui drainent des hommes et des femmes à être des chair à cannons dont l’instigateur en sort toujours indemne mais les autres font le frais. Il s’agit du patriotisme qui est l’amour qu’on porte sur des hommes et des femmes et son pays sans en attendre des dividendes (multiples voyages, les meilleurs hôtels, les dames-jeannes remplies de pierres précieuses, des voitures de luxe alors qu’il n’ya plus d’usine de montage de vélo dans le pays etc. PAS CE PATRIOTISME ALIMENTAIRE ET SANGUINAIRE DESTRUTEURS DU PAYS).

Mais à situation exceptionnelle problèmes exceptionnels et solutions aussi exceptionnelles. Les élections rien que des élections en Centrafrique quoiqu’il arrive sauf ce qui est évoqué ci-dessus.

1.2l’A N E ou autorité nationale des élections est une institution créée pour la régularité et la tenue des élections respectant un minimum

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d’éthique et de déontologie. L’appellation ne doit pas conduire les imminences au sein de cette institution républicaine à faire du sur place comme le bourricot, ou à se charger d’autres fardeaux qui font constamment changer de direction à un âne. On aurait dû lui donner le sigle HANE ou haute autorité nationale des élections non seulement cela sonnerait bien mais sera porteur de succès de chance. Les noms sont porteurs de sens et marquent la vie des choses et des hommes. Mais les hommes et les femmes qui ont été commis sur les aspects techniques et matériels en tant qu’autorités eux-mêmes qui tirent leur légitimité des autorités installés du fait non du peuple souverain mais du Prince doivent redoubler de vigilance s’ils veulent être crédibilisés après ce parcours très délicat où le moindre faux pas laisse des tâches indélébiles plus que l’encreur des urnes ;

Il y’a d’imminents juristes dans cette ANE qui d’appellation masculine s’est féminisée. Que chacun se contente des salaires et frais de missions inscrites dans le budget initié par ces hauts dignitaires de la nation. Il n’ya plus de place pour d’autres entrées occultes pour acheter des matelas électroniques ou autres bijoux pour épouse qui se contentait de mousse et parfois de matelas en duvets d’autruches. Pas de bourrage d’urne au dernier jour sous prétexte que l’ordre vient du Médiateur son altesse le Souverain Bâtisseur des murs de lamentations du Moyen Congo, ou du Grand frère du Nord son Imminence le grand pétrodollar pourvoyeur de milices tout droit venus de la 7è région militaire du désert. Ou enfin du téléphone rouge du Cousin devenu Yankee ou du grand Camarade sans victoire de France et de Navarre qui a trop investi dans la survie de ce peuple longtemps soumis et longtemps privé de liberté. En tout cas le soir de la proclamation des résultats où ça passe où ça casse et la responsabilité vous incombera pour toujours.

1.3 La Chance, la Providence, le Hasard sont des vertus importantes aussi pour que les élections même bâclées puissent réussir brillamment. Les choses comme les conflits quelles que soient les raisons doivent s’arrêter autrement s’atténuer pour la bonne tenue

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des élections. Dans le cas contraire, il faut y aller quand même en prenant les précautions nécessaires au plan des forces de défense et des forces de sécurité. La communauté internationale a ce dernier rôle important à jouer pour la réussite des consultations. Il faut compter enfin avec la Chance et la Providence pour qu’aucune des grandes de catastrophes naturelles genre tsunami qui partirait de l’Oubangui, Chari, Ouaham Ouaka Mambéré, Kémo Mbomou Sangha Lobaye etc ne détruise tout sur son passage y compris les porteurs d’urnes, d’AK et de Kalachnikovs, marquant ainsi la fin d’un monde. Même à ce niveau de désastre magistral les survivants doivent finir les activités de consultations, car il s’agit de la fin d’un monde et non pas du monde.

2) Comment faire le choix de voter entre 2.1 voter utile, 2.2 voter bien, 2.3 refuser de prendre part au vote

Quand on mesure l’importance et la gravité des problèmes qu’a connu la RCA, pays longtemps bafoué, et longtemps traînés dans la gadoue, on constate que les responsabilités incombent tout aussi bien et plus particulièrement aux centrafricains d’abord, puis à l’extérieur manipulateur. La main mystérieuse dont tout le monde parle sans jamais le montrer et parfois sans chercher à l’éviter. Main apparemment invisible mais toujours active et agissante parait-il. Toutes propositions de solutions de sorties de crise aussi insignifiantes soient elles, ne peuvent que susciter un intérêt et un engouement chez les hommes de bonne volonté. Pourvu qu’elles ne soient pas celles de la violence et de la force, ni de la ruse politique aux conséquences que l’on a déjà moult fois décrites et stigmatisée. La violence et la ruse perverse en politique si elles ont réussi sous d’autres cieux n’ont jeté que la pire de l’opprobre sur la RCA depuis plusieurs décennies. C’est pourquoi choisir de ne pas aller aux élections même dans les deux mois à venir c’est choisir de perdurer la forme de gouvernabilité arbitraire que menace perpétuellement la violence et la ruse perverse politique.

2.1 Voter utile

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Quand on appartient à un parti politique, ce qui compte c’est l’intérêt supérieur du parti les mots d’ordre et consignes de vote qui priment sur les retombés individuelles de la crise sur la personnalité de chacun. Il est possible qu’en tant que faisant partie des « Bangui M’Poko people » votre seul souci c’est de retrouver votre domicile au plus vite et de finir le restant de votre vie en tout quiétude. Tirant les perspectives d’avenir votre intime conviction vous fait voir que la seule solution de réaliser votre rêve se trouve dans les élections. Vous appartenez à un parti politique qui au contraire lance un mot d’ordre de ne pas aller aux élections quel sera votre position. L’intérêt partisan primera–t-il toujours, partout, pour tout le monde sur tous les problèmes ? En voilà des questions me direz-vous Mais c’est tout les sens du réalisme dans tous les domaines y compris en politique. Avec des positions d’apparence rigides sur des questions sensibles touchant directement à la vie des hommes, on peut créer des situations avec des conséquences très préjudiciables pour le vivre ensemble un temps, la partie de temps voire même tout le temps.

Cette position du problème vaut aussi bien pour celui qui est enfermée dans son moule ethnique ou associative. Voter pour faire comme l’ethnie l’association ou simplement le groupe vous le demande cela est utile parce qu’autorisé et permis. Mais cette démarche ne grandit pas la personne qui le fait contre son propre gré et parfois ses propres intérêts. Voter utile c’est permis .Mais tout ce qui est permis n’édifie ni ne grandit pas l’individu.

2.2 Voter bien

Si voter utile c’est permis mais n’édifie ni ne grandit pas l’individu, alors il faut voter bien.

Qu’est à dire voter bien ? C’est faire le bon choix des options sur des problèmes et/ou sur des hommes. C’est tout le sens de la liberté et du libre arbitre laissé à la discrétion de tout homme autrement la vie ne sera qu’une de toile de peinture où tous les artistes ne disposent que d’une peinture de couleur unique.

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Voter bien c’est voter contre les positions de son parti groupe de partis fibre ethnique et autres. Voter bien c’est se laisser guider par sa conscience et son intelligence à mieux faire sans l’appui de qui que ce soit. Voter bien c’est affirmer sa liberté son libre arbitre. Voter bien c’est véritablement jouir de son droit civique. Car ce n’est ni le parti ni l’ethnie ni le groupe qui vase mettre à vous dicter des consignes dans l’isoloir c’est votre conscience.

Voter bien sur des questions mûrement réfléchie et parfois présentés pour ceux dont prime la référence à la foi en Dieu, ne constitue en rien des positions opportunistes c’est le contraire qui génère ou appuie des positions partisanes et groupales le plus souvent improductives et dangereuses pour la survie de l’individu.

2.3 Refuser de prendre part au vote

Le contexte de crise actuelle interpelle tout le monde à la vigilance et à l’action le refus de prendre part à un vote, s’il est tolérable pour un individu en ce sens qu’il affirme aussi une liberté celle de choisir de poser ou de ne pas poser un acte, il n’est absolument pas tolérable pour un parti ou groupe constitué de lancer des mots d’ordre de boycott de vote aux conséquences imprévisibles. Chacun doit travailler à la bonne tenue des élections c’est la seule voie de salut du pays.

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Conclusion générale

L’ouverture de ce débat sur la toile (merci Facebook !) est une occasion pour moi de faire le point sur l’ensemble des opinions, notions et sentiments vulgaires, sur ce pays ses hommes et ses femmes qui ne sont pas tous des extra-terrestres mais bien des paquets de chair avec une intelligence et choix de projets de vie comparables à tous les autres humains. Malheureusement, la mal Chance, la mauvaise Providence le mauvais Hasard ont fait que beaucoup de ceux qui se sont octroyé la vocation ou à qui on a imposé de prendre une vocation à conduire tel un Berger des brebis vers de verts pâturages, n’ont pas eu la carrure qu’il faut pour le faire.

C’est pourquoi j’ai employé l’expression trop forte et exagéré certes mais nécessaire de « borgnes faits Princes ». Combien de paltoquets et de borgnes faits Prince sont au départ des prochaines compétitions pour être les Bergers ou guides éclairés de la nation

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centrafricaine de demain ? Alors qu’ils commencent par accepter de s’instruire suffisamment des bribes de réflexions tirées de ces débats. Sinon les mêmes causes produiront les mêmes effets. Je dirai plutôt sinon les mêmes hommes avec les mêmes idées d’hier produiront la même Nation avec des hommes, que continuent de prendre en charge, même le dernier né du lointain désert du nord ou celui de la grande forêt équatoriale.

La morale de ce débat, pour sortir de la honte et de l’opprobre dans lesquelles nos dirigeants sans distinction nous ont plongés, depuis que ce pays a accédé à la souveraineté nationale et internationale :

1) Ne prêtez foi à aucun vendeur de rêve quel que soit son statut et le rôle qu’il a eu à jouer dans votre vie. Soyez vous-même, c'est-à-dire capable de faire le choix de votre vie et d’en assumer les conséquences (positives ou négatives)

2) Tout ce qui vient de l’extérieur n’est pas toujours bon pour votre pays. Autant faire la part des choses pour mieux préserver l’intégrité et l’honneur du pays.

3) La dénonciation pour la dénonciation surtout si elle n’apporte ni les preuves de ce que l’on avance, ni plus grave encore n’apporte pas de solutions aux problèmes ne rime à rien.

4) La violence toute forme de violence brute a suffisamment fait son temps depuis la nuit des temps. Le temps est venu d’utiliser la chose la mieux partagée du monde, le verbe rien que le verbe et le bon verbe. Ajouté à cela la rhétorique la bonne rhétorique. Ces deux choses blessent parfois et certainement peuvent tuer ceux au cœur fragile qui ne résistent pas à la critique. Mais la blessure n’est pas apparente ni étendue comme celles que causent les armes de destruction massives (couteaux et missiles).

5) La multiplication des partis politiques montrent à suffisance que le pays n’est pas mûr dans ce domaine. Normalement dans la conception première des choses, on devait trouver des gens qui se rangent derrière ceux qui prônent le capital d’un côté, et ceux qui

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se rangent derrière le travail ou aujourd’hui, l’activité humaine valorisatrice de la personne humaine de l’autre. Puis viennent ceux qui sont pour le Progrès et l’ensemble des réactionnaires (concept très controversé et confondus dans le jargon des jeunes africains en révolutionnaires, parce la plupart pensent qu’être réactionnaires c’est réagir). Le réactionnaire c’est le type d’homme ou de femme qui a des idées rétrogrades, généralement d’extrême droite. La majorité de la jeunesse africaine aujourd’hui se recrute beaucoup plus dans les rangs des réactionnaires. La jeunesse croit travailler dans l’idéal de demain. Alors qu’elle s’aligne globalement dans des idées qui tirent son pays vers le bas c'est-à-dire l’obscurantisme. Le révolutionnaire prône des idées avant-gardistes, originales et porteuses d’avenir et non le contraire. Lisez les textes des différents partis politiques et vous verrez vous-mêmes ce qui vous attend pour votre pays. Il ne peut y avoir que deux grands partis l’un à droite, l’autre à gauche et à la rigueur un autre au centre. Beaucoup vont répondre c’est faire de l’occidentalisme ! Nous faisons comme chez nous. Phrase lourde de conséquence. Les cris des génocidaires c’est chut ! Extérieurs dérangeurs ! Silence laissez nous nous entretuer entre nous c’est une affaire qui ne vous regarde pas. En fait laissez-nous en finir avec l’ennemi d’en face. Car dans cette affaire quel est l’individu qui va réclamer sa propre mort !! la politique n’est pas la seule activité dans laquelle les hommes et les femmes réussissent leur vie. Il y’a moult domaines de prédilection que les seules activités politiques pardi !

6) La multiplication des organisations syndicales là aussi une paire de manche. Le syndicat s’organise autour et sur le travail. A la rigueur aussi, puisque la conception du travail peut subir des variations, il peut y avoir d’un côté ceux qui s’organisent dans des formations syndicales qui appliquent le centralisme démocratique. Il s’agit de la conception selon laquelle tout se décide au niveau du comité central en suivant bien entendu les étapes des propositions depuis la base. De l’autre tous ceux qui pensent que les décisions peuvent être prises à tous les niveaux de l’organisation, il suffit

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d’en informer le comité central. On aboutit aux syndicats de type totalitaire, dans le premier cas et aux syndicats de type démocratique dans le second. Mais de là à constituer une perle de syndicats juste pour faire le jeu des partis politiques dominants au pouvoir et pour casser les grèves outil de combat des travailleurs, voilà là où le ridicule n’est pas centrafricain. Toutes ces choses c’est bien les pouvoirs tout aussi ridicules qui les encouragent et ne pensent pas que ce sont des armes à double tranchant, qui finissent toujours par blesser celui qui les utilise en dernier ressort.

7) Les regroupements de partis politiques organisations diverses doivent respecter un certain nombre de critères. 1. dépasser la caractéristique de la simple fibre ethnique pour avoir les visions politiques, à court, moyen et long terme. 2. viser la conquête du pouvoir pour le gérer et non des postes ministériels ou administratifs pour ses adhérents, généralement sans profil qu’on impose à chaque remaniement ministériel. 3. Eviter des fixations qui n’adhèrent à aucune idéologie autres que la haine et le dénigrement comme élément d’analyse ou de formation des membres au sein du parti. Ce sont là des balises utiles pour tout travail au sein des partis. Le jeune qui ne trouvera pas cela doit se méfier de continuer de militer dans de telles organisations.

8) Tout le monde ne peut pas être Ministre ou même Président de la république. Ceux qui ont forcé cette chose, par la ruse, le coup d’état, le sursaut patriotique en ont fait l’amère constat. Car à la base il n’y a ni idées porteuses de valeur, ni background politique et stratégique mais surtout culturel suffisant pour asseoir: 1. la souveraineté nationale et internationale. 2. le renforcement de cette souveraineté. 3. L’abandon de la gestion de la souveraineté, à la génération suivante, sans rancune, ni envie exagérée de la préserver pour soi, ou de la reprendre coûte que coûte.

9) N’importe qui ne peut pas être éléments des forces de défense et de sécurité. Un jour dans les fièvres des recrutements dans l’armée alors que le régime du Barbu National voulait clairsemer

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les rangs d’une armée complètement ou en grande partie dominée par les éléments d’une fibre ethnique sous Kolingba. Je vais trouver un ami grand officier sorti brillamment de l’ESFOA (école supérieure de formation des officiers d’active). J’avais un neveu délinquant que ma propre science n’arrive pas à redresser. Je demande à cet officier (aujourd’hui disparu paix à son âme) d’inscrire ce neveu dans les ordres. Il me dit je connais bien ta famille, professeur je te connais, je ne permettrai jamais qu’un des siens soit jeté en pâture dans cette foutue armée sans repère aujourd’hui. Le service que tu veux lui rendre risque d’être un malheur que tu vas créer dans la famille. Une grande leçon de sociologie donnée à un spécialiste du domaine. Je le remercie et je rentre chez moi. Ce neveu continue son petit bonhomme de chemin aujourd’hui, loin des libérateurs rompus dans la rapine, le viol, et la violence. Mais surtout loin de tous ceux qui ont disparus dans les cendres de l’histoire à cause de la nébuleuse SELEKA. La défense et la sécurité qui naîtront après cette crise doit recruter : 1 des hommes et des femmes qui veulent faire carrière et juger d’une bonne moralité et non des ramassis de délinquants en perte de repères dans les familles difficiles qui sont haut placées et qui veulent s’en débarrasser. 2. Des hommes et des femmes sur l’ensemble des régions du pays sans tenir compte de la fibre ethnique du moins dans le sens de ce qui s’est pratiqué jusqu’à présent mais selon des critères où prévale la discrimination positive par rapport à la configuration ethnique centrafricaine. 3. Ainsi il faut 500 personnes au moins ou 1000 personnes au plus recrutées dans les forces de défenses et de sécurité par fibres ethniques énumérées ci-dessus bien formées et équipées au sortir de cette crise pour ramener le climat de paix propice au développement des affaires dans le pays.

10) En guise d’appel à la jeunesse de Centrafrique ! : Jeunesse de Centrafrique ! : 1. Soyez vigilants mais surtout responsables. S’enrichir jeunes et mourir jeunes voilà tout le mal de ce pays. Ouvrez les yeux préservez la nation centrafricaine votre berceau et le berceau à

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nous tous (africains y compris) contre des velléités dévastatrices. 2. Instruisez- vous davantage à l’histoire réelle de ce pays pour mieux connaître d’où vous venez pour organiser où vous allez.3. parfois il faut se faire violence dans les revendications qui ne visent que les aspects alimentaires et le confort d’un instant et qui limitent toute projection dans un futur meilleur pour soi ou pour la génération à venir. 5. Jeunesse soyez-vous-mêmes ! Ayez confiance en vous …ayez confiance en vous …ayez confiance en vous. « God bless the CAR »

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ISAAC BENGUEMALET

Débat sociologique titanesque pour le recadrage des idées préconçues dans un pays en perte de repères :La République Centrafricaine (RCA)

POSTFACE

En guise de postface je vais puiser dans une réflexion que j’ai partagée déjà avec mes amis sur les différentes toiles sur la demande de l’un d’entre eux par rapport à la question de savoir si l’utilisation de trop de paroles blessantes ne tue-t-elle pas. Je répondais ceci : Le pire de tout dans l’utilisation de trop de paroles quel qu’en soit le degré de gravité pour les uns ou les autres, c'est de ne pas tomber dans la situation où le reniement et la trahison de la vérité deviennent la panacée.

Ainsi prenant l’exemple sur le personnage mythique de la Bible Adam et sa femme Eve, rien ne les

empêchait de dire la vérité devant Dieu. Mais la peur réflexe premier chez l’homme mêlée à

de la honte va pousser nos deux personnages mythiques à dissimuler la vérité (en quelque

sorte mentir). A Adam où Dieu demandait pourquoi a-t-il mangé le fruit défendu ? Au lieu de

répondre je l’ai trouvé bon et je l’ai pris et l’ai mangé, il répond : "c’est la femme qui m'as

donné ce fruit". A Eve la réponse est pareille, "c'est le serpent qui m’a trompé. Esaü c'est "la

faim qui m'a poussé à vendre mon droit d'aînesse". Pierre autour du feu "je ne connais pas

cet homme". Mais le Christ devant Ponce Pilate, "es tu le fils de Dieu?" "Tu l'as dit". Dans

toutes ces anecdotes, l’homme pendant tout son parcours sur la terre vit dans la crainte,

utilise la ruse. C’est par la crainte qu’on dissimule et par la ruse qu’on ment Autrement on

fait violence aux autres ou on se fait violence. C’est pourquoi je disais quelque part

que « pérorer sur des choses viles certes n'édifie pas. Mais dire des vérités même blessantes

édifie. Qui a dit "race de vipères", « tombeaux blanchis" c'est bien Jésus qui a dit aussi : «

que votre parole soit oui! oui! non! non! ». Bien comprendre la profondeur de ces deux

assertions, c’est réaliser un pas très important dans l’évolution de la vie. Sinon le monde ne

serait composé que des muets et des aveugles, ceux qui taisent la vérité et ceux qui cachent

la lampe sous le boisseau. Même dans le domaine spirituel, Dieu aime ceux qui le connaissent

intelligemment et non pas ceux qui le font seulement par crainte de châtiment. La foi

élémentaire en un Dieu qu'on ne maîtrise pas suffisamment est comparable au chapelet

qu’on égrène jusqu’à la fin de sa vie sans jamais écouter une voix venu du ciel.

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