L'oedème non cardiogénique chez le chien et le chat

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  • 1. Le Point Vtrinaire / N 252 / Janvier-fvrier 2005 /18 Se former / COURS / Ldme pulmonaire non cardiognique se traduit par une hypoxmie rfractaire loxygnothrapie. Il est d une affection primaire autre que cardiovasculaire. examen clinique permet le plus souvent de distinguer ldme aigu du poumon (OAP) des autres affections respiratoi- res afin dinstaurer un traitement spcifique qui vise stabiliser lanimal (voir lENCADR Diagnostic diffrentiel de la dtresse respiratoire aigu). Ldme aigu du poumon cardiognique (OAPC) (d une surcharge vasculaire lie une insuffisance cardiaque gauche) est diffrenci de lOAP non cardiognique (OAPN, provoqu par une permabilit anormale des capillaires pulmonaires). Les symptmes, lauscultation respiratoire et les clichs radiographiques du thorax sont parfois semblables lors de la prsen- tation de lanimal. Toutefois, lors dOAPN, une affection primaire autre que cardiovasculaire (souvent dorigine infectieuse, inflammatoire, neurologique ou mtabolique : diabte acidoc- tosique par exemple) est identifie. LOAPN, galement connu sous le nom de syndrome de lsion pulmonaire aigu ou de syndrome de dtresse respiratoire aigu (LPA ou SDRA, ALI/ARDS en anglais), est probable- ment lentit pathologique la plus tudie ces trente dernires annes en soins intensifs chez lhomme [9]. Il sagit dun syndrome clinique associ des dommages alvolaires diffus, avec un dme alvolaire et interstitiel riche en cellules sanguines rouges et blanches (polymorphonuclaires, monocytes, macropha- ges et lymphocytes), en cellules pithliales ncrotiques et en membranes hyalines (albumine, immunoglobuline, fibrine, fibrino- gne, etc.) et, parfois, une dficience en surfac- tant (voir lENCADR Pathognie de ldme aigu du poumon non cardiognique). Ces dommages alvolaires se traduisent radiographiquement par des infiltrats bilatraux qui peuvent devenir confluents et donner laspect classique de poumons blancs en quelques heures. pidmiologie et pathophysiologie 1. pidmiologie Chez lhomme, lOAPN a une incidence de 5 8 cas pour 100 000, avec une mortalit qui demeure leve (entre 35 et 55 %). La majorit des patients (60 90 %) meurt dun syndrome de dysfonction multi-organique (SDMO) associ au sepsis en deux trois semaines aprs lappa- rition du SDRA. Le SDMO et le sepsis expliquent quaucun traitement symptomatique isol (et notamment aucun mode de ventilation particu- lier) nait permis dabaisser la mortalit (au cours dune tude prospective, randomise avec un groupe tmoin). Chez le chien, lOAPN est bien dcrit [5] et son volution est comparable celle qui est rencontre chez lhomme, avec une mortalit trs leve. Le chat semble, en revanche, moins prdispos et prsenterait plus souvent un OAPC ou une atteinte pleurale [7]. 2. Pathophysiologie La perte dintgrit de la membrane alvolo- capillaire entrane une oblitration des alvoles et des microvaisseaux lorigine des dsordres observs : baisse de compliance, shunt intrapul- monaire qui engendre lhypoxmie, micro- thromboses, remaniement vasculaire et mdiateurs vaso-actifs qui entranent une hypertension pulmonaire et, conscutivement, une dfaillance ventriculaire droite. Lhypox- mie rsulte du shunt intrapulmonaire. Elle est donc rfractaire loxygnothrapie puisque loxygne administr natteint pas le lit capillaire en raison de loblitration des alvoles. LRsum Ldme aigu du pou- mon non cardiognique (OAPN) est provoqu par une permabilit anormale des capillaires pulmonaires due une affection primaire autre que cardiovasculaire. Les ani- maux sont gnralement pr- sents dans les premires vingt-quatre heures pour dyspne, lthargie, anorexie, traumatisme ou syncope. La pathognie de lOAPN est complexe et implique de nom- breux mdiateurs humoraux et cellulaires, ce qui explique les difficults thrapeutiques. Les objectifs premiers du trai- tement sont dliminer au plus vite lagent causal, de rduire la formation de ldme et dinstaurer des traitements de soutien. u Ldme pulmonaire non cardiognique PATHOLOGIE RESPIRATOIRE DU CHIEN ET DU CHAT par ric Troncy* et Stphanie Kroack** * Unit danesthsiologie Facult de mdecine vtrinaire Dpartement de biomdecine vtrinaire Universit de Montral CP 5000 St-Hyacinthe (Qubec) J2S 7C6 Canada ** Royal Canin Canada Co. 44 Victoria Street,Suite 1500 Toronto (Ontario) M5C 1Y2 Canada ! Localisation respiratoire suprieure - Syndrome obstructif des brachycphales - Affection du larynx : dme, paralysie, collapsus, spasme ou occlusion - Rupture de la trache ! Localisation respiratoire infrieure - Syndrome asthmatiforme (chat) - dme aigu du poumon - Embolie pulmonaire - Hmorragie pulmonaire ou contusions - Aspiration de corps tranger ! Localisation pleurale - Pneumothorax - panchement pleural - Hernie diaphragmatique ! Autres causes - Affection du systme nerveux central ou paralysie - tat de choc - Coup de chaleur, etc. Diagnostic diffrentiel de la dtresse respiratoire aigu PV252_P018_022_TRONCY 24/01/05 11:51 Page 18 Le Point Vtrinaire - Reproduction interdite

2. Diagnostic 1. Suspicion clinique Le diagnostic de lOAPN est difficile tablir en clientle : la prsence dun dme pulmonaire, associ une affection pulmonaire ou systmique, sans vidence danomalie cardiaque, doit alerter le praticien. Le signe clinique le plus remarquable est lhypoxmie rfractaire loxygnothrapie. Le SDRA en phase prcoce se manifeste comme une lsion aigu et diffuse de lendothlium et de lpithlium des units respiratoires terminales, qui provoque un dme exsudatif riche en protines par perte de la permabilit alvolo-capillaire. Les dommages alvolaires diffus voluent rapidement en trois phases histologiques (exsudative, fibroprolifrative et fibrotique), caractrises par diffrents signes clinicophy- siologiques qui regroupent une hypoxmie svre, une hypertension pulmonaire, une dfaillance ventriculaire droite et une compliance pulmonaire amoindrie. Bien que les signes dapparition puissent schelonner sur un trois jours, les animaux sont gnralement prsents dans les premires vingt-quatre heures pour une dyspne, une lthargie, une anorexie, un traumatisme ou une syncope [2]. LOAPN peut aussi constituer une complica- tion chez les animaux hospitaliss en soins intensifs et/ou en phase postopratoire. 2. Diagnostic de certitude Le diagnostic de certitude est tabli par plusieurs examens complmentaires. ! Radiographie Les clichs radiographiques du thorax permet- tent de mettre en vidence un dme mixte interstitiel/alvolaire, sans augmentation de la taille des artres et des veines pulmonaires [5]. ! Mesure des gaz sanguins Lanalyse des gaz sanguins confirme lhypox- mie qui peut tre suspecte dans un premier temps par une mesure doxymtrie pulse. La pression partielle artrielle en O2 (PaO2) est normalement de 100 mmHg pour une fraction inspire en O2 (FIO2) de 21 % (air ambiant) et la saturation de lhmoglobine en O2 (SpO2) varie entre 97 et 99 %. Habituellement, lors dOAPN, la PaO2 est infrieure 60 mmHg et la SpO2 est infrieure 90 % et plus souvent proche de 75 % (voir le TABLEAU Relations entre la PaO2 et la SpO2 et leurs interprtations). Il est frquent de classer le degr datteinte de lOAPN en considrant le score PaO2/FIO2 : lorsque celui-ci est infrieur 300, on parle de syndrome de lsion pulmonaire aigu, ou LPA, et lorsquil est infrieur 200, on parle de syndrome de dtresse respiratoire aigu, ou SDRA. ! Mesures des pressions veineuse centrale et capillaire pulmonaire bloque Les mesures des pressions veineuse centrale (PVC) et capillaire pulmonaire bloque (PCPB) sont dans les limites de la normale (PVC entre 0 et 10 cmH2O et PCPB < 18 mmHg). La PVC reflte la balance entre la volmie sanguine et le contenant vasculaire. Son augmentation traduit une surcharge hydrique lie soit une surhydratation, soit un dficit de remplissage cardiaque. La PCPB reflte la pression atriale gauche et sa mesure ncessite un cathtrisme cardiaque [13]. Le maintien de ces pressions traduit effecti- vement lorigine non cardiognique de lOAPN. Pronostic La plupart des animaux atteints de SDRA (85 90 %) survivent la lsion initiale, directe ou indirecte, qui a prcipit la dfaillance respiratoire aigu. Lvolution va de la rcup- !! LOAPN ou SDRA est une entit peu frquente en mdecine vtrinaire, quoique sous-diagnostique [2]. ! Il est le plus souvent rencontr dans des conditions durgence et de soins intensifs car il est habituellement secondaire une affection pulmonaire ou systmique grave (voir le TABLEAU Princi- pales causes du syndrome de dtresse respiratoire aigu) qui entrane une rponse inflammatoire systmique et pulmonaire marque. ! Contrairement ce qui se passe lors dOAPC, la pression hydrostatique nest pas augmente, mais il existe une lvation de la permabilit de la membrane alvolo- capillaire, mise en vidence par lquation de Starling (voir lENCADR quation de Starling des mouvements de fluides pulmonaires) [2, 3]. Une exsudation de liquide (souvent riche en protines) dans le parenchyme pulmonaire en rsulte, qui dpasse les capacits de pompage des vaisseaux lymphatiques. Les fluides saccu- mulent alors dans lespace interstitiel et pribronchique (formant des manchons pribronchiques). ! Une activation des composants cellulaires (neutrophiles, macrophages, plaquettes, etc.) et humoraux (voie du complment, cytokines, radicaux libres et icosanodes tels que prostaglandines, leucotrines et poxydes) est associe. Ces mdiateurs inflammatoires sont des sources de perturbation de lhmo- dynamie pulmonaire et de lintgrit membranaire. ! Ldme stend dans les alvoles et il est responsable de ldme alvolaire diffus caractristique sur les clichs radiographiques du thorax. ! Lors dOAPN, ldme peut tre intersti- tiel, alvolaire ou mixte, mais sa distribu- tion est plus irrgulire et en foyers disper- ss dans la rgion hilaire, centrale ou priphrique [2, 10, 11]. Pathognie de ldme aigu du poumon non cardiognique ! Lquation de Starling illustre linterac- tion entre les divers facteurs responsables des mouvements de liquide entre les vaisseaux sanguins et lespace interstitiel : QT = Kf (PmC-PI) - s(pmC-pI) ; QT : quantit de fluide filtre par unit de temps (mouvement de liquide hors du vaisseau si QT est positif ou dans le vaisseau si QT est ngatif). Plus QT est lev, plus il y a de mouvement de liquide hors du vaisseau, donc plus il y a ddme ; Kf : permabilit des vaisseaux au fluide ; PmC : pression hydrostatique de la microcirculation pulmonaire ; PI : pression hydrostatique de lespace interstitiel ; s : coefficient de rflexion osmotique moyen (normale : 0,7 0,8) (dpend de lintgrit et de la permabilit de lendothlium) ; pmC : pression osmotique de la microcir- culation pulmonaire ; pI : pression osmotique de lespace interstitiel. ! Lors dOAPC, la pression hydrostatique de la microcirculation pulmonaire augmente (due une insuffisance cardiaque gauche le plus souvent en mdecine vtrinaire). ! Lors dOAPN, le coefficient de rflexion osmotique moyen diminue et tend vers zro, ce qui traduit la perte dintgrit endothliale, donc la capacit de rtention de fluide lie au diffrentiel vasculo-intersti- tiel de pression osmotique. ! Lors dOAP mixte, la pression hydrosta- tique de la microcirculation pulmonaire augmente et le coefficient de rflexion osmotique moyen diminue. ! Dans les autres causes ddme, la pression hydrostatique de lespace intersti- tiel ou la pression osmotique de la micro- circulation pulmonaire diminuent (hypo- albuminmie). quation de Starling des mouvements de fluides pulmonaires 19/ N 252 / Janvier-fvrier 2005 / Le Point Vtrinaire > 80 > 95 Normal < 60 < 90 Hypoxmie significative < 40 < 75 Hypoxmie srieuse, mettant la vie de lanimal en danger PaO2 SpO2 Interprtation (mmHg) (%) Relations entre la PaO2 et la SpO2 et leurs interprtations PV252_P018_022_TRONCY 24/01/05 11:51 Page 19 Le Point Vtrinaire - Reproduction interdite 3. Le Point Vtrinaire / N 252 / Janvier-fvrier 2005 /20 ration complte une mort rapide due une fibrose pulmonaire massive. Chez les animaux qui rcuprent, la perma- bilit et les changes gazeux samliorent (rponse adaptative). linverse, laggravation de laffection se manifeste par une progression de la fibropro- lifration, une absence damlioration de la fonction pulmonaire et une issue nfaste (rponse inadapte). La plupart des animaux meurent aprs une priode prolonge dassis- tance respiratoire, et peuvent dvelopper de la fivre, un syndrome de rponse inflam- matoire systmique (SRIS), des manifesta- tions cliniques de sepsis et un SDMO ante- mortem [9]. Traitement de lOAPN En raison de labsence de mesures spcifiques permettant de contrer la permabilit alvolo- capillaire et le processus inflammatoire caractristiques du SDRA, le traitement consiste en des mesures de soutien destines maintenir une fonction cellulaire physiolo- gique (changes gazeux et perfusions dorga- nes satisfaisants pour le mtabolisme arobie) en tentant de faire rgresser la lsion pulmonaire aigu. Le traitement conventionnel repose sur deux principes : - dans la mesure du possible, identifier et traiter la (les) cause(s) sous-jacente(s) spcifique(s) ; - instaurer un traitement symptomatique : respiration artificielle, restauration de lqui- libre hmodynamique et nutritionnel, prven- tion des complications secondaires. 1. Traitement de laffection sous-jacente En premier lieu, il convient didentifier laffec- tion sous-jacente grce des radiographies thoracique et abdominale, et une chogra- phie abdominale. Des antibiotiques large spectre sont adminis- trs en attendant les rsultats de culture. Des biopsies, voire une intervention chirurgi- cale (laparotomie exploratrice), sont entrepri- ses immdiatement. La chirurgie peut ainsi permettre de drainer un abcs, de retirer un morceau dintestin ncrotique ou un utrus purulent, ou de faciliter le traitement dune pritonite. 2. Oxygnothrapie adapte la svrit de lhypoxmie Un masque, une cage, un cathter nasal (PHOTO 1) ou une intubation endotrachale peuvent tre utiliss pour ventiler mcani- quement lanimal. Laffection est toutefois le plus souvent rfractaire loxygnothrapie (maintien dune SpO2 infrieure 90 % malgr le traitement). Linsufflation nasale a la prfrence des auteurs car les risques darrt de loxygnothrapie sont moindres, et ce mme si la FIO2 est difficilement contrle (aux environs de 40 % avec un dbit dO2 de 50 100 ml/kg/min). 3. quilibre hydro-lectrolytique Il est primordial de minimiser la quantit de fluide qui schappe du secteur vasculaire vers linterstitium, puis vers les alvoles pulmonai- res. Le choix du fluide (voir le TABLEAU Soluts disponibles pour le remplissage vasculaire) est fond sur une combinaison de soluts collode (hydroxythylamidon(1) ou HEA, 5 20 ml/kg/j en perfusion continue) et cristal- lode (solution de lactate de Ringer, 30 60ml/kg/j). Des diurtiques sont administrs : furosmide raison de 2 mg/kg par voie intraveineuse toutes les six huit heures ou en perfusion continue raison de 0,1 mg/kg/h. 4. Ventilation artificielle Une ventilation mcanique pression positive (afin de vaincre la baisse de compliance pulmonaire) et haute FIO2 (afin de mainte- nir loxygnation) constitue la pierre angulaire du traitement : - en mode volume contrl avec un dbit inspiratoire lev et un volume courant (VT) de 12 15 ml/kg ; - une frquence respiratoire (FR) adapte en fonction de la pression partielle artrielle en CO2 (PaCO2) et/ou du pH ; - un niveau de PEEP (positive end-expiratory pressure ou pression positive de fin dexpira- tion) permettant la correction de lhypoxmie avec une FIO2 non toxique. Les effets toxiques de loxygnothrapie ncessitent de maintenir la FIO2 en dessous de 0,65. Afin de prvenir les complications lies aux pressions dinsufflation leves, il est conseill de ne pas dpasser 30 35 cmH2O pour la pression de plateau ou 40 45 cmH2O pour la pression de pointe. Lhypercapnie est toutefois prfre dans les units de soins intensifs chez lhomme [9]. Un certain nombre de stratgies ventilatoires non convention- nelles sont en outre susceptibles de compl- ter la simple ventilation mcanique : les changements de position de lanimal, linsufflation intratrachale dO2, la ventila- tion liquidienne partielle, la ventilation haute frquence oscillatoire, la circulation extracorporelle et le monoxyde dazote (NO) inhal [8]. Se former / COURS / Infections pulmonaires Infections extrapulmonaires (sepsis, - bactriennes (pneumonies) entrite parvovirale, torsion dorgane, etc.) - virales Transfusions sanguines massives - mycosiques Polytraumatismes svres - parasitaires Pancratites aigus Inhalation Embolies pulmonaires - de contenu gastrique tats de choc svres - de toxiques (hyperoxie, etc.) Ischmie-reperfusion - de gaz, de fume, etc. Brlures tendues Contusions pulmonaires multiples Autres causes (trauma) - clampsie Noyades - causes toxiques (paraquat) Brlures respiratoires - causes mdicamenteuses, etc. Agressions pulmonaires directes Agressions pulmonaires indirectes Principales causes du syndrome de dtresse respiratoire aigu (1) Mdicament usage humain. (2) Mdicament rserv lusage hospitalier. Clich:S.Kroack,I.Goy-Thollot,Siamu,ENVL PHOTO 1. Cathter nasal mis en place chez un chat. lire galement a - Troncy E. Mesure de la pression artrielle pulmonaire. Point Vt. 2002;33(227):12-13. b - Chetboul V. Ldme pulmonaire non cardiognique chez les carnivores domestiques. Point Vt. 1995(n spcial Pathologie respiratoire des carnivores):117-128. Points forts ! Les symptmes, lauscultation respiratoire et les clichs radiographiques du thorax sont parfois semblables lors ddmes aigus pulmonaires (OAP) cardiognique (OAPC) et non cardiognique (OAPN). ! Le signe clinique le plus remarquable de lOAPN est lhypoxmie rfractaire loxygnothrapie. ! Les facteurs de risque dOAPN chez le chien sont la pneumonie bactrienne, le sepsis et la pneumonie par aspiration de contenu gastrique. ! Une ventilation mcanique pression positive et haute FIO2 est une mesure thrapeutique essentielle. PV252_P018_022_TRONCY 24/01/05 11:51 Page 20 Le Point Vtrinaire - Reproduction interdite 4. 5. Mesures thrapeutiques gnrales Le traitement symptomatique, lment dterminant du pronostic, repose sur des mesures thrapeutiques gnrales et sur une tentative de modulation de la rponse inflam- matoire de lhte. ! Optimisation du transport de lO2 LOxyglobine (5 10 ml/kg chez le chat ; 10 30 ml/kg chez le chien, un rythme dadmi- nistration de 5 ml/kg/h) est indique lors dOAPN car elle permet damliorer la volmie (en raison de son pouvoir oncotique) et lapport dO2 aux tissus [1]. ! Soutien cardiovasculaire Une stratgie de restriction hydrique est envisageable dans les phases prcoces de lOAPN lors desquelles latteinte alvolaire est marque. La fluidothrapie suit ensuite le protocole prcdemment nonc, qui peut tre judicieusement complt par des agents inotropes (dopamine(2) ou dobutamine(2) , 1 10 g/kg/min ; phdrine(2) , bolus de 0,03 0,1 mg/kg). ! Prvention et traitement des infections Outre laltration des mcanismes de dfense immunitaires prsente lors de SDRA, les moyens mis en uvre pour la surveillance et le traitement (cathters, intubation trachale, sonde urinaire, etc.) exposent les animaux au risque dinfection. Une hygine hospitalire rigoureuse et lusage standardis de procdu- res aseptiques sont essentiels dans la prven- tion des infections nosocomiales. Lantibio- thrapie est indique en prsence dun processus infectieux. ! Apport nutritionnel Lapport nutritionnel chez les animaux dans un tat critique a montr un effet bnfique : apport des trois constituants principaux (glucides, protines et lipides) mais aussi de vitamines et doligo-lments. Cette alimenta- tion est dbute prcocement et adapte au cours des diffrents stades volutifs de lOAPN, mme si les besoins sont difficilement quanti- fiables. Lalimentation par voie entrale est prfrable, car elle permet dviter latrophie des villosits et serait associe une rduction de lincidence des complications hmorra- giques (ulcres de stress) et infectieuses (infections sur cathter). Le maintien dune nutrition entrale aurait galement des effets bnfiques sur la rponse immunitaire de lanimal. 6. Mesures anti-inflammatoires De nombreux anti-inflammatoires ont t tests sur des modles animaux. Leur valua- tion en essai clinique chez lhomme a rarement t couronne de succs, mais la rponse chez le chien pourrait tre diffrente. 7. Suivi Le suivi hmatologique (numration-formule, tests de coagulation, etc.), biochimique (gaz sanguins, ionogramme, etc.) et clinique (frquences cardiaque et respiratoire, pression artrielle systmique maintenir au-dessus de 60 mmHg, PVC, PCPB, etc.) rpt et/ou continu est essentiel pour lvaluation et le traitement adquat des animaux atteints. La fonction rnale (diurse, analyse durine, urmie et cratininmie) est galement un bon indicateur pronostique (favorable si la diurse est suprieure 1 2 ml/kg/h). La dopamine(2) (2 5 g/kg/min) est recommande pour augmenter la perfusion rnale. En raison de la mortalit leve lors dOAPN et de ses difficults diagnostiques, il est primordial danticiper son ventuelle appari- tion, particulirement chez les animaux hospitaliss en soins intensifs. Il est en outre conseill de stabiliser lanimal, puis de le rfrer vers une structure de soins intensifs, seule susceptible de raliser une ventilation mcanique, tout en minimisant les ventuel- les complications [2, 3, 6, 7]. Cristallodes isotoniques 25 % Lhypovolmie nest pas une bonne Hmodilution (NaCl 0,9 %, lactate de Ringer) indication en raison des volumes Surcharge hydrique du secteur interstitiel administrer et de leur faible dure daction Cristallodes hypertoniques 200 500 % Action immdiate mais courte Contre-indiqu si hmorragie non contrle (NaCl 7,5 %) (30 180 minutes) ou hypernatrmie ou dshydratation soutenue Dextrans(1) (Plasmacair ) 100 % Action rapide et durable, le pic Contre-indiqu lors dIRA daction est dune heure et sa dure Ractions anaphylactiques de six heures Perturbation de lhmostase Hydroxythylamidons(1) 130 145 % Action rapide et durable Ractions anaphylactiques (Hestril , Plasmohel , Elohes ) (Hestril : 6 h ; Plasmohel : Perturbation de la coagulation 6 12 h ; Elohes : 12 18 h) Soluts PEV Dlai/dure daction Effets secondaires Soluts disponibles pour le remplissage vasculaire Retrouvez notre site www.planete-vet.com Rubrique formation PEV : pouvoir dexpansion volmique ; IRA : insuffisance rnale aigu. (1) Mdicament usage humain. Bibliographie 1 - Callan MB, Rentko VT. Clinical application of a haemoglobin- based oxygen-carrying solution. Vet. Clin. North Am. Small Anim. Pract. 2003;33:1277-1293. 2 - Carpenter DH, Macintyre DK, Tyler JW. Acute lung injury and acute respiratory distress syndrome. Compend. Contin. Educ. Pract. Vet. 2001;23(8):712-724. 3 - Drobatz KJ, Saunders HM. Noncardiogenic pulmonary edema. In: Kirks Current Veterinary Therapy XIII. WB Saunders ed., Philadelphia. 2000:810-812. 4 - Hammond R, Walters C. Monito- ring the critical patient. In: Manual of canine and feline emergency and critical care. BSAVA ed. Cheltenham. 1999:235-246. 5 - Parent C, King LG, Walker LM et coll. Clinical and clinicopathologic findings in dogs with acute respira- tory distress syndrome: 19 cases (1985-1993). J. Am. Vet. Med. Assoc. 1996;208:1419-1427. 6 - Parent C, King LG, Van Winkle TJ et coll. 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