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Les données communiquées dans ce rapport sont issues des investigations de BioNeed. L’objectif est de partager ces connaissances compilées avec les acteurs des Sciences de la vie-Santé à la date d’édition du
présent document en Février 2016.
RAPPORT SUR LES
CANCERS DU SANG Prise en charge et traitements
ELODIE PANIER BioNeed
01 FEVRIER 2016
1
Table des matières
I. Leucémie et lymphomes ................................................................................................................. 2
II. Les Lymphomes non Hodgkiniens (cas du lymphome à cellules du manteau et le
lymphome associé au virus HTLV-1) ................................................................................................... 5
A. Prise en charge thérapeutique du lymphome à cellules du manteau .................. 6
B. Prise en charge thérapeutique du lymphome associé au virus HTLV-1............... 8
III. La Leucémie Aigüe Myéloïde (LAM) ....................................................................................... 10
A. Les facteurs pronostiques et les facteurs prédictifs de la LAM ............................ 10
B. Les phases de traitement ..................................................................................................... 11
IV. Données chiffrées ....................................................................................................................... 15
A. Epidémiologie .......................................................................................................................... 15
B. Les traitements par immunothérapie ............................................................................. 16
2
I. Leucémie et lymphomes
La leucémie et le lymphome sont des cancers du sang.
La leucémie prend naissance dans la moelle osseuse, qui produit les cellules
sanguines,
le lymphome apparaît dans le système lymphatique, qui travaille avec le
système immunitaire pour aider l’organisme à se défendre contre les maladies.
Le cancer est une maladie qui se développe dans les cellules et leur fait adopter un
comportement inhabituel. Au lieu de croître, de fonctionner, de se reproduire et de
mourir selon un cycle normal, les cellules cancéreuses se multiplient et se divisent de
façon incontrôlée. Lorsque le cancer touche un organe, les cellules anormales
entraînent la formation d’une masse appelée tumeur.
Ce n’est pas le cas de la leucémie et du lymphome, puisque les cellules anormales
circulent plutôt dans le sang, la moelle osseuse et le système lymphatique.
Il existe 4 types de leucémie :
• la leucémie myéloïde aiguë (LMA);
• la leucémie lymphoblastique aiguë (LLA);
• la leucémie myéloïde chronique (LMC);
• la leucémie lymphoblastique chronique (LLC).
La leucémie aiguë évolue rapidement en l’absence de traitement, alors que la leucémie
chronique se développe plus lentement que la forme aiguë.
Le terme myéloïde signifie que le cancer se développe à partir des cellules de la moelle
osseuse, où sont fabriquées les cellules et les plaquettes sanguines. Le terme
lymphoblastique veut dire que le cancer naît dans les cellules qui produisent les
lymphocytes, un type particulier de globules blancs.
Il existe deux principaux types de lymphome :
• le lymphome hodgkinien;
• le lymphome non hodgkinien.
Le lymphome hodgkinien (ou maladie de Hodgkin) se distingue des autres types de
lymphome en partie par la présence de cellules de Reed-Sternberg, des cellules
malignes géantes découvertes par les scientifiques Reed et Sternberg, d’où le nom
donné à ces cellules. Le lymphome non hodgkinien constitue un groupe diversifié de
lymphomes, chacun ayant des caractéristiques uniques.
La leucémie et le lymphome peuvent apparaître à tout âge; la leucémie est toutefois
plus fréquente à partir de 60 ans. Le lymphome tend à être un peu plus fréquent chez
les hommes. On ignore les causes exactes de ces cancers du sang. Certains facteurs de
risque, dont la liste figure ci-après, ont été identifiés pour chacune de ces maladies. La
leucémie et le lymphome peuvent parfois se développer en l’absence des facteurs de
risque connus.
3
A. Le système lymphatique
Le système lymphatique est constitué de vaisseaux lymphatiques et de tissu lymphoïde
(ganglions, rate et autres organes).
Les vaisseaux lymphatiques sont des canaux remplis d’un liquide incolore (la lymphe)
en provenance des tissus. La lymphe transporte les déchets produits par l’organisme.
On y trouve également des globules blancs. Par l’intermédiaire de canaux de diamètre
de plus en plus important, ce liquide tissulaire rejoint finalement la circulation sanguine.
Avant que la lymphe ne parvienne dans le sang, elle traverse au moins un ganglion
lymphatique.
Les ganglions lymphatiques sont les “stations d’épuration” du système lymphatique :
ils rendent inoffensifs les agents pathogènes, notamment les bactéries et les virus. En
outre, ils filtrent les déchets présents dans la lymphe. Les ganglions lymphatiques se
trouvent en divers endroits du corps, par exemple dans le cou, au niveau des aisselles,
le long de la trachée, à proximité des poumons, près de l’intestin et à l’arrière de la
cavité abdominale, dans la région du bassin et au niveau de l’aine.
Outre les ganglions lymphatiques, du tissu lymphoïde est également présent dans
d’autres organes, notamment au niveau de l’arrière-gorge (pharynx), des voies
respiratoires, de la rate (1), de la paroi intestinale et de la moelle osseuse. Dans le tissu
lymphoïde, on trouve un certain type de globules blancs, appelés lymphocytes.
4
Sources :
- brochure de la Fondation contre le cancer (Belgique)
- fiche éditée par Pfizer http://www.pfizer.ca/sites/g/files/g10017036/f/201410/lymphome_FR.pdf
B. Traitements :
5
II. Les Lymphomes non Hodgkiniens (cas du lymphome à
cellules du manteau et le lymphome associé au virus HTLV-1)
Il existe un grand nombre de lymphomes non Hodgkiniens différents, ils sont classés
en deux groupes :
Les lymphomes à faible degré d’agressivité (ou lymphomes indolents) : ils
apparaissent moins graves au diagnostic mais sont plus difficiles à guérir. Ils
deviennent souvent une maladie chronique.
Les lymphomes à degré d’agressivité élevé (ou lymphomes agressifs) : plus
sensibles au traitement et les taux de guérison sont meilleurs.
Le type de cellules qui compose le lymphome non Hodgkinien est également à
déterminer : lymphocytes B ou T. Le lymphome non Hodgkinien à cellules B est la forme
la plus fréquente (70 %). Les lymphomes répondent généralement très bien à la
chimiothérapie et à la radiothérapie. L’immunothérapie constitue la 3ème famille de
traitement. Ces trois familles de traitements peuvent être utilisées seules ou associées
entre elles, en fonction des besoins.
6
Les lymphomes plus agressifs sont surtout traités par chimiothérapie (il s’agit
généralement d’une association de cyclophosphamide, vincristine, adriamycine et
methylprednisolone, appelée CHOP), éventuellement associée à un traitement ciblé par
un anticorps monoclonal, le Rituximab1 (en cas de lymphome à cellules B uniquement).
En cas de rechute ou d’une forme de lymphome qui s’avère de pronostic sévère, un
traitement plus intensif, constitué d’une chimiothérapie “lourde”, suivie d’une greffe de
cellules souches peut être nécessaire.
A. Prise en charge thérapeutique du lymphome à cellules
du manteau
Le lymphome à cellules du manteau (LCM) est une forme rare de lymphome malin non-
Hodgkinien (LMNH), et représente environ 6 % de tous les lymphomes non
hodgkiniens.
Le LCM est caractérisé par une évolution rapide et donc habituellement de stade
avancé (stade III ou IV) lors du diagnostic initial.
Le LCM est caractérisé par une résistance aux traitements et des rechutes itératives.
Il représente l’entité la plus agressive des lymphomes non hodgkiniens (LNH) dits
«indolents». Bien que ce type de lymphome puisse être difficile à traiter, la plupart des
personnes qui en sont atteintes reçoivent une certaine forme de traitement.
La prise en charge thérapeutique pourrait être schématisée de la manière
suivante :
1 L’ofatumumab (Arzerra ™) laboratoire Glaxosmithkline, est un anti-CD20 qui est la version humaine du rituximab
(MabThéra™). Cet anticorps humain devrait permettre de diminuer le risque de manifestations allergiques, observées avec le MabThéra™, et peut-être, améliorer les performances du traitement. Cet anticorps monoclonal est homologué pour le traitement de la leucémie lymphoïde chronique. Une étude de phase 3 est en cours de développement et évaluera l’efficacité de l’ofatumumab en association à la bendamustine par rapport à la bendamustine en monothérapie (étude OMB110918), dans le lymphome non hodgkinien. Dans cette indication, l’efficacité de l’ofatumumab en monothérapie sera comparée au rituximab seul (OMB113676). Source : HAS Comité de transparence 3/06/2015 sur Arzerra
7
Les traitements en 2ème ligne sont souvent administrés en cas d’échec à au
moins 2 traitements antérieurs.
Informations sur l’Imbruvica™ de Janssen pour le LCM:
- Médicament orphelin - AMM Européenne depuis octobre 2014 – au
préalable administré sous ATU
- En novembre 2014, 570 patients en France avait reçu le traitement
- Inhibiteur de la tyrosine kinase de Bruton (BTK)
- Administré par voie orale (gélule) en prise quotidienne, en monothérapie
jusqu’à progression de la maladie ou toxicité inacceptable
- Dans le cadre de l’ATU, le prix de vente était de 8000 euros par mois
- Résultats cliniques (phase II sur 111 patients) : taux de réponse de 68% dont
21% de réponse complète. La durée médiane de réponse s'élevait à 17,5
mois et la médiane de survie sans progression à 13,9 mois. Pas de
données de comparaison avec le Temsirolimus.
- ASMR : dans le LCM en rechute ou réfractaire l’amélioration du service
médical rendu est mineure (ASMR IV)
- Etudes en cours pour une extension d’utilisation de l’Ibrutinib en première
ligne
Si rechute ou réfractaire
8
Intérêt de santé publique en France : les lymphomes du manteau sont des
situations cliniques graves mettant en jeu le pronostic vital du patient. Le
poids sur la santé publique dans la population des patients relevant de
l’indication revendiquée est faible compte tenu du nombre restreint de
patients concernés. L’amélioration de la prise en charge thérapeutique du
lymphome du manteau constitue un besoin de santé publique s’inscrivant
dans le cadre de priorités établies [Loi de santé publique 200417, Plan
Cancer].
Sources :
http://www.arcagy.org/infocancer/localisations/hemopathies-malignes-cancers-du-
sang/lymphomes-non-hodgkiniens/formes-de-la-maladie/le-lymphome-du-
manteau.html
http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/evamed/CT-
14012_IMBRUVICA_PIC_INS_Avis3_CT14012.pdf)
Conférence de presse de Janssen à Paris le 7 novembre 2014 (APM)
Avis de commission de transparence de la HAS du 17/06/2015 sur l’Imbruvica
B. Prise en charge thérapeutique du lymphome associé au virus
HTLV-1
Cette maladie, nommée ATLL est une forme de leucémie ou de lymphome, fréquente
dans le sud-ouest du Japon, où l’on dénombre quelque 700 nouveaux cas chaque
année pour environ un million de porteurs du virus.
La prise en charge thérapeutique est illustrée dans un ouvrage récent dont sont
extraites les informations ci-dessous:
« Mise au point sur le traitement des leucémies/lymphomes T de l’adulte liés au
rétrovirus HTLV-I Volume 20, numéro 2, Mars-Avril 2014 »
La leucémie/lymphome T de l’adulte (ATL) est la première maladie humaine maligne
associée à une infection chronique par un rétrovirus, HTLV-1. Elle se manifeste chez
environ 5 % des 10 à 20 millions de personnes infectées, après une longue période
de latence.
L’ATL a un pronostic effroyable avec une médiane de survie de moins d’un an, du fait
d’une résistance à la chimiothérapie et d’un déficit immunitaire profond.
Une méta-analyse internationale a montré que l’association de deux agents antiviraux,
la zidovudine et l’interféron-alpha, est très efficace dans les formes leucémiques
d’ATL et doit être considérée comme le traitement standard de première ligne, dans ce
cadre.
9
Cette association a induit une amélioration significative de la survie à long terme des
patients atteints de l’ATL chronique ainsi que d’un sous-ensemble de patients atteints
d’ATL aiguë.
Les patients atteints de la forme lymphomateuse bénéficient toujours d’une
chimiothérapie d’induction, en association simultanée ou séquentielle, avec une
thérapie antivirale à base de zidovudine et d’interféron-alpha. L’allogreffe de cellules
souches hématopoïétiques reste une voie prometteuse et potentiellement curative
mais pour un faible nombre de malades.
De nouveaux médicaments tels que le trioxyde d’arsenic associé à l’interféron-alpha ou
les anticorps monoclonaux tels que l’anti-CXCR4 ont montré des résultats
prometteurs. »
Illustration :
10
III. La Leucémie Aigüe Myéloïde (LAM)
Les LAM représentent près de 80% des leucémies aigües de l’adulte.
L’âge médian de découverte de la maladie se situe autour de 65 ans.
L’incidence annuelle, en France, est estimée à 3 à 4 cas pour 100 000.
A. Les facteurs pronostiques et les facteurs prédictifs de la
LAM
Anomalies chromosomiques
Les anomalies chromosomiques sont un indicateur pronostique de la LAM. De
nombreuses anomalies sont associées à la LAM.
Le pronostic est moins favorable (cytogénétique défavorable) dans ce cas :
o délétion d'une partie du chromosome 5 ou 7 (aucun sous-type
spécifique)
o translocation entre les chromosomes 9 et 11 (aucun sous-type
spécifique)
o changements complexes affectant plusieurs chromosomes (aucun sous-
type spécifique)
Toutes les personnes atteintes de LAM n’ont pas des anomalies chromosomiques. Les
personnes dont les chromosomes sont normaux se situent soit entre un pronostic
favorable et défavorable.
Mutations génétiques
De 25 à 35 % des personnes atteintes de LAM présentent une mutation du gène de la
tyrosine kinase 3 apparenté à FMS (FLT3). La présence d'une mutation dans ce gène
engendre un pronostic moins favorable.
Jusqu'à 35 % des personnes atteintes de LAM présentent une mutation du gène de la
nucléophosmine (NPM1). La présence d'une mutation dans ce gène engendre un
pronostic plus favorable.
Âge
Les adultes plus jeunes, habituellement ceux qui sont âgés de moins de 60 ans, ont un
meilleur pronostic que les adultes plus âgés.
Les anomalies chromosomiques augmentent avec l'âge.
L'âge peut affecter jusqu'à quel point une personne tolère le traitement.
11
B. Les phases de traitement
Le traitement vise à obtenir la disparition des blastes anormaux, permettant ainsi à la
moelle osseuse normale de reconstituer les populations de cellules du sang (globules
blancs et rouges, plaquettes). Il comporte généralement plusieurs phases:
• L’induction.
Ce traitement par chimiothérapie dure de sept à dix jours. Son objectif est
d’obtenir une rémission, c’est-à-dire la disparition des signes de la maladie ; les
blastes anormaux ne sont plus détectables dans la moelle osseuse et le sang,
l’insuffisance médullaire est corrigée. Ce traitement nécessite environ un mois
d’hospitalisation, temps nécessaire à la moelle osseuse pour reconstituer les
cellules du sang. Une fois la rémission complète obtenue, les médecins savent
qu’un petit nombre de cellules anormales persistent dans la moelle osseuse.
D’autres étapes de traitement sont alors nécessaires.
• La consolidation.
Ce traitement vise à maintenir la rémission. Il consiste à administrer de fortes
doses de chimiothérapie. Plusieurs cycles de consolidation sont habituellement
nécessaires, justifiant de nouvelles hospitalisations plus ou moins longues.
• L’intensification.
Ce type de traitement est proposé et adapté en fonction du risque de rechute
de la leucémie et est variable d’un sujet à l’autre en vue d’obtenir une rémission
prolongée et la guérison.
Il repose soit sur plusieurs cures d’une chimiothérapie proche ou identique à
celle administrée pendant la consolidation, soit sur une greffe de cellules
souches hématopoïétiques
L’intensification ne peut être envisagée que chez les patients âgés de moins de
60-70 ans car, au-delà de cet âge, l’organisme n’est plus en mesure de supporter
les effets indésirables de ce type de traitement.
Outre la chimiothérapie et la greffe de cellules souches, il existe de
nouveaux traitements et plusieurs axes de recherche :
Le principal produit en thérapie ciblé utilisé pour la LAM est un anticorps
monoclonal conjugué :
Nom DC1 Laboratoire Pathologie Cible
Mylotarg® gemtuzumab
ozogamicine Pfizer
Leucémie aigüe
myéloïde
Antigène
CD33
Issu ANSM avril 2015
12
L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a
accordé le 10/10/2013, une Autorisation Temporaire d’Utilisation (ATU) dite "de
cohorte" à Pfizer France pour Mylotarg (gemtuzumab ozogamicin) 5 mg, lyophilisat
pour solution pour perfusion.
Ce médicament contient du gemtuzumab ozogamicin qui est un anticorps monoclonal
anti CD-33 humanisé conjugué à un agent cytotoxique, la calichéamicine.
L’antigène CD33 est exprimé sur la plupart des cellules souches hématopoïétiques. Cet
antigène se retrouve à la surface des cellules leucémiques (blastiques) chez environ 90
% des patients avec une Leucémie Myéloïde Aiguë (LMA). Ainsi, cet antigène est
devenu une cible très intéressante pour un traitement à base d’anticorps monoclonaux
chez les patients avec la LMA.
Le laboratoire Pfizer s’est engagé à déposer une demande européenne d’Autorisation
de Mise sur le Marché (AMM) en 2015 auprès de l’EMA.
Ce médicament ne bénéficiant pas d’une AMM en France, son utilisation est soumise à
une procédure de surveillance étroite de la part de l’ANSM, notamment en matière de
pharmacovigilance.
Mylotarg est indiqué en association avec la daunorubicine et la cytarabine pour
le traitement des patients âgés de 50 à 70 ans atteints de leucémie myéloïde aiguë
de novo, précédemment non traitée, ayant une cytogénétique favorable ou
intermédiaire ou une mutation FLT3-ITD +.
Ce traitement vise donc les patients de moins de 70 ans et en première
ligne
Un autre produit également en cours de développement clinique, le GRAPA
de la société Erytech (Lyon)
L’EMA et l’agence américaine du médicament (FDA) ont accordé des désignations de
médicaments orphelins pour ERY-ASP/GRASPA dans le traitement de la LAL, de la LAM
et du cancer du pancréas.
En s’appuyant sur sa plateforme propriétaire, ERYCAPS, qui utilise une nouvelle
technologie permettant l’encapsulation de médicaments dans les globules rouges,
ERYTECH a développé un portefeuille de produits candidats adressant des marchés
avec de forts besoins médicaux
ERY-ASP consiste en l’encapsulation d’une enzyme, la L-asparaginase, dans les
globules rouges provenant de donneurs. La L-asparaginase détruit dans le plasma
sanguin l’asparagine, un acide aminé essentiel à la survie et à la prolifération des
cellules cancéreuses
Erytech a annoncé le 5/01/2016, poursuivre son étude ENFORCE 1, une étude
internationale multicentrique et randomisée de Phase 2b, qui évalue l’efficacité et
l’innocuité de GRASPA comme traitement de 1ère ligne en combinaison avec de la
chimiothérapie pour les patients de plus de 65 ans, nouvellement atteints de LAM
13
et trop fragiles pour supporter une chimiothérapie intensive. Le critère principal
d’évaluation de cette étude est la survie globale (OS), depuis un amendement de
protocole récemment approuvé et visant à remplacer la survie sans progression (PFS)
par l’OS, considéré comme un meilleur critère d’évaluation pour cette indication.
Enfin, la compréhension et le traitement des hémopathies cancéreuses vont fortement
évoluer ces prochaines années grâce au progrès dans la connaissance du génome
tumoral notamment dans les leucémies. Ainsi l'étude des altérations génétiques
des cellules tumorales devrait permettre le développement de nouveaux outils
diagnostiques et l'identification de nouvelles stratégies thérapeutiques personnalisées
à chaque type de leucémie.
Dans le cas de la LAM, plusieurs types sont en cours de développement :
Les anticorps monoclonaux (ACM) ont été les toutes premières thérapies
ciblées. Ils ont pris une place vraiment importante dans le traitement de
certaines hémopathies malignes en association à la chimiothérapie.
Les IMID constituent une autre ressource thérapeutique. Leur mode d’action
est basé sur leurs effets stimulant des défenses naturelles de l’organisme et
stoppant la formation des vaisseaux sanguins de la tumeur mais également sur
un effet direct anti tumoral. Ils ont l’avantage d’être donnés par voie orale, et
leur bonne tolérance permet l’utilisation de ces molécules pour des patients
âgés.
Les anti-métabolites nucléosides puriques sont de nouveaux
antinéoplasiques utilisés en traitement de 2ème intention des enfants atteints
de LAL en rechute chez l’enfant et chez l’adulte. Deux produits sont actuellement
proposés.
Les thérapies issues de l’analyse génomique ont également permis de faire
progresser la prise en charge thérapeutique dans certains types de leucémie.
Les modificateurs de l’épigénétique. L’épigénétique est l’étude des influences
de l’environnement cellulaire ou physiologique sur l’expression des gènes. La
dérégulation des mécanismes épigénétiques coopère avec les mutations
génétiques dans l’établissement et la progression des maladies néoplasiques.
Toutefois les modifications épigénétiques sont réversibles et deviennent des
cibles intéressantes pour des applications thérapeutiques. En clinique, les
résultats prometteurs obtenus avec les agents déméthylants de l’ADN et les
inhibiteurs d’histone déacétylases ont ouvert la voie au développement de
nouveaux composés thérapeutiques : les « épidrogues » qui représentent des
cibles potentielles prometteuses pour le traitement antitumoral.
Sources :
http://www.arcagy.org/infocancer/localisations/hemopathies-malignes-
cancers-du-sang/leucemies-aigues/formes-de-la-maladie/les-leucemies-
myeloblastiques.html
14
http://www.cancer.ca/fr-ca/cancer-information/cancer-type/leukemia-acute-
myelogenous-aml/prognosis-and-survival/?region=qc#ixzz3xysvs4wH
http://www.cancer.ca/fr-ca/cancer-information/cancer-type/leukemia-acute-
myelogenous-aml/prognosis-and-survival/?region=qc#ixzz3xysvs4wH
http://sfh.hematologie.net/hematolo/UserFiles/File/PDF/Leucemieaigue_myelo
ide.pdf
http://www.action-leucemies.org/mieux-comprendre-les-leucemies/les-
nouveaux-traitements-et-les-axes-de-recherche-contre-la-leucemie
http://lyonbiopole.com/wp/wp-content/uploads/2016/01/05012016-Erytech-
DSMB-FR.pdf
Zoom sur le statut d’ATU (source ANSM) En France, l’utilisation exceptionnelle de spécialités pharmaceutiques ne bénéficiant
pas d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) et ne faisant pas l’objet d’un essai
clinique est conditionnée à l’obtention préalable d’une Autorisation Temporaire
d’Utilisation (ATU).
Les Autorisations Temporaires d'Utilisation (ATU) sont délivrées par l’ANSM dans les
conditions suivantes :
o les spécialités sont destinées à traiter, prévenir ou diagnostiquer des maladies
graves ou rares
o il n'existe pas de traitement approprié
o leur efficacité et leur sécurité d'emploi sont présumées en l'état des
connaissances scientifiques
En pratique, il existe deux types d'autorisation temporaire d'utilisation : les ATU de
cohorte et les ATU nominatives.
L'ATU dite de cohorte (ATUc)
o concerne des médicaments dont l’efficacité et la sécurité d’emploi sont
fortement présumées
o s'adresse à un groupe ou sous-groupe de patients traités et surveillés suivant
des critères définis dans un protocole d’utilisation thérapeutique et de recueil
d’informations (PUT ).
o est délivrée à la demande du titulaire des droits d’exploitation, qui a déposé ou
s’est engagé à déposer une demande d’AMM dans un délai fixé.
L'ATU dite nominative (ATUn)
o s'adresse à un seul patient nommément désigné et ne pouvant participer à une
recherche biomédicale.
o concerne des médicaments dont le rapport efficacité/sécurité est présumé
favorable pour ces patients au vu des données disponibles.
o est délivrée à la demande et sous la responsabilité du médecin prescripteur dès
lors que le médicament est susceptible de présenter un bénéfice pour ce patient
15
Source ANSM : les systèmes d’ATU en France 14/10/2013
Remarque :
Dans son programme de travail 2016, l’ANSM entend poursuivre ses démarches pour
supprimer les ATUn au profit des ATU de cohorte ou d’AMM.
IV. Données chiffrées
A. Epidémiologie
Données issues de l’HAS :
Lymphome du
manteau
6% des LNH en
France
659 nouveaux
cas par an en
2012 (données
HAS)
40% de
rémission après
1er traitement
mais 75% de
rechute ou
réfractaire
Soit 500
nouveaux cas
par an
Lymphome
associé au
virus HTLV1
5 % des 10 à 20
M de personnes
infectées dans
le monde
Japon : 700
nouveaux
cas/an
Leucémie
myéloïde aiguë
80% des
leucémies
aiguës
Incidence en
France : 3 à
4/100 000 -
après 60 ans, la
Malgré les traitements de
consolidation et d'intensification,
le risque de rechute reste élevé
(30-80 %) chez les patients qui ne
16
fréquence est
de 10/100 000
habitants.
reçoivent pas d'allogreffe. Ces
rechutes surviennent
généralement dans les deux
premières années qui suivent la
mise en rémission
B. Les traitements par immunothérapie
Les traitements par immunothérapie dans les lymphomes et leucémies sont les
suivants:
Source : LEEM
Lymphomes non-hodgkiniens :
Rituximab : Lymphome non hodgkinien diffus à grandes cellules B CD20+ en
2ème ligne en association à une chimiothérapie de type R-ICE ou R-DHAP. Voir § Avantage concurrentiel
Ibritumomab Tiuxetan (Zevalin®) de Bayer : marqué par l'Yttrium 90 est
indiqué dans le traitement des patients adultes atteints d’un lymphome non
hodgkinien (LNH) à cellules B CD20 positif, de type folliculaire, en rechute ou
réfractaire après traitement par le rituximab.
Brentuximab Vedotin (Adcetris®) de Takeda : Le brentuximab védotine est
un conjugué anticorps-médicament (ADC, pour antibody drug conjugate) qui
libère un agent antinéoplasique, ce qui se traduit par une mort apoptotique
sélective des cellules tumorales exprimant l'antigène CD30. Plutôt indiqué pour
Lymhome hodgkiniens.
- Lymphome à cellules du manteau : les traitements de 2ème ligne pour
les patients en rechute
Janssen : Imbruvica (voir page 10-11)
Pfizer: temsirolimus (Torisel®)
Leucémies aigües myéloblastiques :
17
Gemtuzumab (Mylotarg®) de Pfizer – ATU
GRASPA® (Erytech) en phase IIb
***