2
Vie de couple chrétien 2 Partie 2: Etapes de croissance et solidité du mariage L’attachement qui relie deux êtres amoureux est déterminé par la capacité de chacun de quitter sa position d’enfant, c’est-à-dire un être dépendant de ses parents, attendant leurs permissions ou leurs approbations, leur soutien moral ou matériel, etc. pour entreprendre quelque chose, prendre une décision ou faire un choix de vie. Lorsque j’étais enfant, dit la Parole de Dieu, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant ; lorsque je suis devenu adulte, j’ai aboli ce qui était de l’enfant. L’amour authentique qui peut jaillir dans un couple chrétien ne se trouve que chez des adultes, des êtres qui ont quitté l’enfance et renoncé à certains privilèges égoïstes ou égocentriques. Ceux-ci les rendaient dépendants de leurs parents et incapables de choisir selon ce qui est bien, beau et bon pour eux, en fonction des circonstances de leur vie personnelle. La tendresse pour le conjoint est d’autant plus grande que l’attachement aux parents diminue. Ceci signifie que le conjoint devient prioritaire et la personne à consulter en premier pour des décisions importantes qui ont des implications sur la vie du couple et déterminent la qualité de la communication entre eux et leur communion intime. Il y a ce domaine privé du couple à préserver absolument pour une intimité de qualité fondée sur la confiance qui elle-même assure un sentiment de sécurité intérieure pour chacun. Le territoire conjugal est à protéger de toute intrusion extérieure et ne peut s’ouvrir aux autres, même les parents, la famille, les amis, les collègues de travail, que si les deux sont d’accord et quand ils le décident. Il est très important de savoir communiquer, mais sans se limiter à donner son avis. La vraie communication est une implication personnelle dans ce qu’on attend de la vie, de l’autre, du travail, des loisirs, etc. Elle est une sorte de « mise à nu » dans le sens de se faire connaître à son conjoint, pour qu’il comprenne qui l’on est et puisse s’adapter… et inversement. C’est pourquoi, la communication passe par le « je » et non par le « tu » qui est agressif et pousse l’autre à esquiver le dialogue, à se défendre à l’avance, ou à se taire. Il n’est pas important de dire à l’autre ce qu’il est, ou de critiquer ce qu’il fait ou ne fait pas, sauf dans un climat d’amour pour l’encourager, lui manifester qu’il est apprécié dans ses tentatives de veiller au bon fonctionnement du foyer… ou quand il a vraiment dépassé les bornes de ce qui est acceptable, afin de l’aider à comprendre qu’il a en face de lui un être diffèrent de lui, qui pense, agit, ressent, de façon différente et parfois opposée. C’est à ce moment-là que peut intervenir la demande et l’offre du pardon, quand il y a eu offense, ou manque de respect, ou encore égocentrisme. Le pardon introduit une libération et procure un sentiment de plénitude, parce que pardonner c’est aller au-delà de soi, dépasser sa propre humanité, enrichir sa personnalité, la faire grandir, et fortifier le lien conjugal et l’unité que produit l’intimité. En fait, le mariage, l’union de deux êtres, c’est comme la conversion, une nouvelle vie, le point de départ d’une nouvelle cellule vivante, originale, issue de deux cellules familiales différentes, et en devenir, avec toutes les richesses et les qualités de sa spécificité. C’est comme une fécondation qui introduit à une gestation : la formation d’un couple, puis à la création d’un organisme vivant qui est le couple uni et mature, et qui procure du bonheur à chacun et du plaisir aux deux. Comme pour la conversion, les choses anciennes sont passées, tout devient nouveau, à commencer par la position de chacun qui est celle d’un adulte responsable, sachant se déterminer non en fonction du passé mais par rapport au présent et en prenant appui sur son conjoint. Sur le même plan, chacun peut se situer en vis-à-vis par rapport à l’autre, c’est-à-dire à la lumière de son regard, au contact de sa personne, à l’écoute de ses besoins et de ses désirs, sentant et goûtant son amour. Le couple comme l’enfant, comme le chrétien, est appelé à grandir, à se développer et c’est pourquoi il passe par des marquées par des crises. Ces crises sont nécessaires même si elles peuvent être douloureuses, car comme les maladies infantiles, elles font mûrir ceux qui les traversent et les font progresser vers la maturité, les rendant plus attentifs à autrui, plus réceptifs, plus sensibles, plus assurés d’être aimé non pour ce qu’ils font ou pas, mais pour ce qu’ils sont, tels qu’ils sont. L’outil indispensable dont il ne faut jamais se séparer dans un couple c’est la parole, elle fait la lumière sur les zones d’ombre, elle sert à faire passer ce qui est dans la tête dans le cœur, là où se fonde l’amour qui est le ciment du couple, le terreau dans lequel a pris racine le

Vie de couple chrétien partie 2

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Vie de couple chrétien partie 2

Vie de couple chrétien 2 Partie 2: Etapes de croissance et solidité du mariage L’attachement qui relie deux êtres amoureux est déterminé par la capacité de chacun de quitter sa position d’enfant, c’est-à-dire un être dépendant de ses parents, attendant leurs permissions ou leurs approbations, leur soutien moral ou matériel, etc. pour entreprendre quelque chose, prendre une décision ou faire un choix de vie. Lorsque j’étais enfant, dit la Parole de Dieu, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant ; lorsque je suis devenu adulte, j’ai aboli ce qui était de l’enfant. L’amour authentique qui peut jaillir dans un couple chrétien ne se trouve que chez des adultes, des êtres qui ont quitté l’enfance et renoncé à certains privilèges égoïstes ou égocentriques. Ceux-ci les rendaient dépendants de leurs parents et incapables de choisir selon ce qui est bien, beau et bon pour eux, en fonction des circonstances de leur vie personnelle.

La tendresse pour le conjoint est d’autant plus grande que l’attachement aux parents diminue. Ceci signifie que le conjoint devient prioritaire et la personne à consulter en premier pour des décisions importantes qui ont des implications sur la vie du couple et déterminent la qualité de la communication entre eux et leur communion intime. Il y a ce domaine privé du couple à préserver absolument pour une intimité de qualité fondée sur la confiance qui elle-même assure un sentiment de sécurité intérieure pour chacun. Le territoire conjugal est à protéger de toute intrusion extérieure et ne peut s’ouvrir aux autres, même les parents, la famille, les amis, les collègues de travail, que si les deux sont d’accord et quand ils le décident. Il est très important de savoir communiquer, mais sans se limiter à donner son avis. La vraie communication est une implication personnelle dans ce qu’on attend de la vie, de l’autre, du travail, des loisirs, etc. Elle est une sorte de « mise à nu » dans le sens de se faire connaître à son conjoint, pour qu’il comprenne qui l’on est et puisse s’adapter… et inversement. C’est pourquoi, la communication passe par le « je » et non par le « tu » qui est agressif et pousse l’autre à esquiver le dialogue, à se défendre à l’avance, ou à se taire. Il n’est pas important de dire à l’autre ce qu’il est, ou de critiquer ce qu’il fait ou ne fait pas, sauf dans un climat d’amour pour l’encourager, lui manifester qu’il est apprécié dans ses tentatives de veiller au bon

fonctionnement du foyer… ou quand il a vraiment dépassé les bornes de ce qui est acceptable, afin de l’aider à comprendre qu’il a en face de lui un être diffèrent de lui, qui pense, agit, ressent, de façon différente et parfois opposée.

C’est à ce moment-là que peut intervenir la demande et l’offre du pardon, quand il y a eu offense, ou manque de respect, ou encore égocentrisme. Le pardon introduit une libération et procure un sentiment de plénitude, parce que pardonner c’est aller au-delà de soi, dépasser sa propre humanité, enrichir sa personnalité, la faire grandir, et fortifier le lien conjugal et l’unité que produit l’intimité. En fait, le mariage, l’union de deux êtres, c’est comme la conversion, une nouvelle vie, le point de départ d’une nouvelle cellule vivante, originale, issue de deux cellules familiales différentes, et en devenir, avec toutes les richesses et les qualités de sa spécificité. C’est comme une fécondation qui introduit à une

gestation : la formation d’un couple, puis à la création d’un organisme vivant qui est le couple uni et mature, et qui procure du bonheur à chacun et du plaisir aux deux.

Comme pour la conversion, les choses anciennes sont passées, tout devient nouveau, à commencer par la position de chacun qui est celle d’un adulte responsable, sachant se déterminer non en fonction du passé mais par rapport au présent et en prenant appui sur son conjoint. Sur le même plan, chacun peut se situer en vis-à-vis par rapport à l’autre, c’est-à-dire à la lumière de son regard, au contact de sa personne, à l’écoute de ses besoins et de ses désirs, sentant et goûtant son amour. Le couple comme l’enfant, comme le chrétien, est appelé à grandir, à se développer et c’est pourquoi il passe par des marquées par des crises. Ces crises sont nécessaires même si elles peuvent être douloureuses, car comme les maladies infantiles, elles font mûrir ceux qui les traversent et les font progresser vers la maturité, les rendant plus attentifs à autrui, plus réceptifs, plus sensibles, plus assurés d’être aimé non pour ce qu’ils font ou pas, mais pour ce qu’ils sont, tels qu’ils sont. L’outil indispensable dont il ne faut jamais se séparer dans un couple c’est la parole, elle fait la lumière sur les zones d’ombre, elle sert à faire passer ce qui est dans la tête dans le cœur, là où se fonde l’amour qui est le ciment du couple, le terreau dans lequel a pris racine le

Page 2: Vie de couple chrétien partie 2

couple et sur lequel pousse un organisme original, une fleur, puis des fleurs, pour finalement faire un bouquet avec lequel chacun se sent bien et heureux parce qu’il y a contribué.

L’amour est don de soi et sait recevoir ce que l’autre veut et peut donner, là où il a choisi de le donner. L’amour ne se sert pas de l’autre ou de ses capacités, il sert le bien d’autrui. Personne n’est sur terre pour faire tout le bonheur de quelqu’un. Chacun a reçu de Dieu cette capacité d’aimer qui fait de lui une image de Dieu sur terre. C’est l’amour donné et reçu, partagé et accepté qui est créateur et procède du dessein de Dieu pour l’humanité, et nous forme et façonne selon le modèle parfait que nous avons en Jésus-Christ, Seigneur et Sauveur.

Odile Chauvet tous droits réservés

Retrouvez les articles du même sujet sur