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Editorial Coordinateurs : Mongi Aouinet, Néjiba Hamrouni, Charles Autheman et Sylvaine Petit Formateurs : Sabah Mahmoudi, Florence Al Aswad, Moncef Ayari, Lotfi Touati Secrétariat de rédaction : Mohamed Drissi Traduction : SETRA Traductions Rédaction : Manel Mejri, Ghabri Olfa, Raoudha Selmi, Karima Ben Youssef, Melek Lakdar, Zahra Ben Kalma, Mohamed Boughanmi, Rim Ben Frej, Marwa Sahli, Wafa Ghawari, Chokri Belhedi, Hattab Fezai. Ne peut être vendu Numéro 2 30 mars 2012 Le Journal du cityen est édité dans le cadre d’un programme financé par l’Union européenne http://journalducitoyen.wordpress.com/ Contact : [email protected] Imprimerie : Imprimerie des Berges du Lac, imprimeriedulac.com Pour qu’on ne soit pas marginalisé Nul doute que si la formation des journa- listes est améliorée, la qualité du paysage médiatique national n’en sera que meil- leure. Depuis le 14 janvier 2011, la Tuni- sie est devenue un véritable atelier ouvert de formation, dont les actions ont couvert pratiquement l’ensemble des domaines relatifs à la presse et aux médias ; leur succès est toutefois entravé par quelques mentalités rétrogrades, qui s’obstinent à ne pas reconnaitre l’intérêt de la for- mation et pensent qu’elle constitue une perte de temps et d’argent, qui pourrait être mieux dépensés autrement. Mais y- a-t-il vraiment un objectif plus noble que celui d’avoir des journalistes profession- nels et performants, qui représentent les vrais leaders d’opinions, les concepteurs de l’opinion publique et le miroir de la société ? La formation constitue un pilier élémen- taire pour le développement des médias, et ne peut en aucun cas être remise en question. En effet, la formation quant elle est pratique et efficace, elle peut amélio- rer les connaissances et, en les renforçant, en les développant, et en y apportant des nouvelles fraîches et pertinentes. La presse n’étant pas une science exacte, elle est sujette au changement, et c’est aux journalistes et aux institutions de presse de suivre ses changements, ou de régres- ser jusqu’à disparaitre. La presse, de par sa nature, est un métier. Comme tout métier, elle nécessite la présence de techniques élémentaires et d’innovation. Le journa- liste doit s’engager à entretenir et déve- lopper les outils de son « métier » selon les contextes sociaux, politiques et éco- nomiques en constante mutation, tout en s’adaptant aux évolutions technologiques qui laissent les retardataires à la marge de l’histoire. Faites gare aux marges. Moncef Ayari Célébration de la Journée Internationale de la Femme Enraciner la paix dans les esprits L’Association femmes Riada (Femmes Leaders) a célébré la Journée Internationale de la Femme au Palais des Congrès sous le signe « Enraciner le culture de la paix dans les esprits des hommes et des femmes après la Révolution ». Ont assisté à cet évènement Sihem Badi, Ministre de la Femme, Saloua Charfi, Universitaire, et Lotfi Ben Sassi, artiste caricaturiste outre les membres de l’association. La salle a été envahie par un grand nombre de femmes venues célébrer leur journée. Un stand des livres publiés après la révolution a orné la salle, dont un livre en français de l’artiste caricaturiste Lotfi Ben Sassi, intitulé : « la Femme est l’avenir de l’homme ». La présence de l’artiste peintre et juge tunisienne Najiba Guiga a été fort remarquable par ses toiles décrivant la situation de la femme tunisienne après la révolution. Les couleurs de ses toiles ont su confondre l’esprit de la révolution, tantôt plein de joie tantôt de tristesse. Cet évènement a aussi été marqué par une exposition des créations de femmes artisanes, dont des tapis, des couffins tunisiens, et de la poterie artisanale. Insaf Gamoun, membre de l’Association Femmes Leaders a indiqué que l’objectif de cet évènement était de montrer la réussite de la femme tunisienne dans tous les domaines professionnels, artistiques, culturels et politiques, ajoutant qu’au vu des dangers qui pèsent sur les acquis de la femme après la révolution, « nous avons voulu y faire face ». Dans le hall de la salle de congrès, on a affiché les noms des nombreuses tunisiennes ayant marqué l’histoire à l’instar de Saida Manoubia, Sarra Halbia, Fatmar Othmania et beaucoup d’autres encore. Dans son allocution d’ouverture, l’association a célébré la fête de la femme et a remercié la jeune fille qui a défié avec bravoure les Salafistes en remettant le drapeau tunisien au dessus du toit de la Faculté de la Manouba. Cette allocution a été suivie par un chant collectif de l’hymne nationale, en signe de respect après avoir été insulté par des groupes de Salafistes. Les présents ont aussi salué le drapeau national, sur un fond de chants patriotiques reflétant l’amour des présents pour leur patrie et leur indignation face à l’insulte portée au drapeau, et qui signifie une atteinte à la souveraineté de la République Tunisienne. La deuxième partie a vu la projection d’un film réalisé par Ismahane Lahmar sur une idée d’Amira Mimouni, qui présente des témoignages véridiques de personnes réparties sur tout le pays, de leurs expériences et de ce qu’elles ont vécu le 14 janvier. Les participants ont exprimé leur colère et leur indignation après le discours de la Ministre Sihem Badi, et le lui ont fait savoir haut et fort en criant « Vide - Vide, Bois de l’Eau de Mer, les Acquis de la Femme sont en Danger ». la Ministre a alors quitté le podium plutôt effrayée et n’a pas voulu engager le débat avec le public pour éviter que cela dégénère. En quittant la salle, la Ministre s’est confronté avec un jeune qui a essayé de lui signifier que les acquis de la femme étaient vraiment en danger contrairement à ce qu’elle venait de prétendre dans son discours. Cet évènement a été conclu par un spectacle de musique MALOUF intitulé « Fella », ce qui a apaisé les tensions et apporté de la joie à l’audience. Marwa Sahli

JDC N°02 VF

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Journal du Citoyen N°2 version française

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Page 1: JDC N°02 VF

Ed i to r i a l

Coordinateurs : Mongi Aouinet, Néjiba Hamrouni, Charles Autheman et Sylvaine Petit

Formateurs : Sabah Mahmoudi, Florence Al Aswad, Moncef

Ayari, Lotfi TouatiSecrétariat de rédaction : Mohamed DrissiTraduction :SETRA Traductions

Rédaction : Manel Mejri, Ghabri Olfa, Raoudha Selmi, Karima Ben Youssef, Melek Lakdar, Zahra Ben Kalma,

Mohamed Boughanmi, Rim Ben Frej, Marwa Sahli, Wafa Ghawari, Chokri Belhedi, Hattab Fezai.

Ne peut être venduNuméro 2 • 30 mars 2012 Le Journal du cityen est édité dans le cadre d’un programme financé par l’Union européenne

http://journalducitoyen.wordpress.com/ Contact : [email protected] Imprimerie : Imprimerie des Berges du Lac, imprimeriedulac.com

Pour qu’on ne soit pas marginaliséNul doute que si la formation des journa-listes est améliorée, la qualité du paysage médiatique national n’en sera que meil-leure. Depuis le 14 janvier 2011, la Tuni-sie est devenue un véritable atelier ouvert de formation, dont les actions ont couvert pratiquement l’ensemble des domaines relatifs à la presse et aux médias ; leur succès est toutefois entravé par quelques mentalités rétrogrades, qui s’obstinent à ne pas reconnaitre l’intérêt de la for-mation et pensent qu’elle constitue une perte de temps et d’argent, qui pourrait être mieux dépensés autrement. Mais y-a-t-il vraiment un objectif plus noble que celui d’avoir des journalistes profession-nels et performants, qui représentent les vrais leaders d’opinions, les concepteurs de l’opinion publique et le miroir de la société ?La formation constitue un pilier élémen-taire pour le développement des médias, et ne peut en aucun cas être remise en question. En effet, la formation quant elle est pratique et efficace, elle peut amélio-rer les connaissances et, en les renforçant, en les développant, et en y apportant des nouvelles fraîches et pertinentes. La presse n’étant pas une science exacte, elle est sujette au changement, et c’est aux journalistes et aux institutions de presse de suivre ses changements, ou de régres-ser jusqu’à disparaitre. La presse, de par sa nature, est un métier. Comme tout métier, elle nécessite la présence de techniques élémentaires et d’innovation. Le journa-liste doit s’engager à entretenir et déve-lopper les outils de son « métier » selon les contextes sociaux, politiques et éco-nomiques en constante mutation, tout en s’adaptant aux évolutions technologiques qui laissent les retardataires à la marge de l’histoire. Faites gare aux marges.

Moncef Ayari

Célébration de la Journée Internationale de la Femme

Enraciner la paix dans les espritsL’Association femmes Riada (Femmes Leaders) a célébré la Journée Internationale de la Femme au Palais des Congrès sous le signe « Enraciner le culture de la paix dans les esprits des hommes et des femmes après la Révolution ». Ont assisté à cet évènement Sihem Badi, Ministre de la Femme, Saloua Charfi, Universitaire, et Lotfi Ben Sassi, artiste caricaturiste outre les membres de l’association.

La salle a été envahie par un grand nombre de femmes venues célébrer leur journée. Un stand des livres publiés après la révolution a orné la salle, dont un livre en français de l’artiste caricaturiste Lotfi Ben Sassi, intitulé : « la Femme est l’avenir de l’homme ».La présence de l’artiste peintre et juge tunisienne Najiba Guiga a été fort remarquable par ses toiles décrivant la situation de la femme tunisienne après la révolution. Les couleurs de ses toiles ont su confondre l’esprit de la révolution, tantôt plein de joie tantôt de tristesse.Cet évènement a aussi été marqué par une exposition des créations de femmes artisanes, dont des tapis, des couffins tunisiens, et de la poterie artisanale. Insaf Gamoun, membre de l’Association Femmes Leaders a indiqué que l’objectif de cet évènement était de montrer la réussite de la femme tunisienne dans tous les domaines professionnels, artistiques, culturels et politiques, ajoutant qu’au vu des dangers qui pèsent sur les acquis de la femme après la révolution, « nous avons voulu y faire face ».Dans le hall de la salle de congrès, on a affiché les noms des nombreuses tunisiennes ayant marqué l’histoire à l’instar de Saida Manoubia, Sarra Halbia, Fatmar Othmania et beaucoup d’autres encore.Dans son allocution d’ouverture, l’association a célébré la fête de la femme et a remercié la jeune fille qui a défié avec bravoure les Salafistes en remettant le drapeau tunisien au dessus du toit

de la Faculté de la Manouba. Cette allocution a été suivie par un chant collectif de l’hymne nationale, en signe de respect après avoir été insulté par des groupes de Salafistes. Les présents ont aussi salué le drapeau national, sur un fond de chants patriotiques reflétant l’amour des présents pour leur patrie et leur indignation face à l’insulte portée au drapeau, et qui signifie une atteinte à la souveraineté de la République Tunisienne.La deuxième partie a vu la projection d’un film réalisé par Ismahane Lahmar sur une idée d’Amira Mimouni, qui présente des témoignages véridiques de personnes réparties sur tout le pays, de leurs expériences et de ce qu’elles ont vécu le 14 janvier.Les participants ont exprimé leur colère et leur indignation après le discours de la Ministre Sihem Badi, et le lui ont fait savoir haut et fort en criant « Vide - Vide, Bois de l’Eau de Mer, les Acquis de la Femme sont en Danger ». la Ministre a alors quitté le podium plutôt effrayée et n’a pas voulu engager le débat avec le public pour éviter que cela dégénère. En quittant la salle, la Ministre s’est confronté avec un jeune qui a essayé de lui signifier que les acquis de la femme étaient vraiment en danger contrairement à ce qu’elle venait de prétendre dans son discours.Cet évènement a été conclu par un spectacle de musique MALOUF intitulé « Fella », ce qui a apaisé les tensions et apporté de la joie à l’audience.

Marwa Sahli

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2 Journal du Cityen • Numéro 2 • 30 mars 2012

Des drapeaux qui ne paraissent pas trop différentes : des drapeaux noirs portant une écriture en blanc « Il n’ya d’autre divinité que Dieu », ou des drapeaux blancs portant une écriture en noir, également « Il n’ya d’autre divinité que Dieu ». En tout cas, elles donnaient l’impression aux passants que l’organisateur ne peut être qu’un Parti Islamiste, alors que la vérité est toute autre d’après Azza Benzarti, une étudiante en Informatique Industrielle, qui dit que « ce drapeau est celui du Prophète Mohamed, et que ce symbole n’a de relation avec aucune idéologie ou tendance politique ».Une tente a été érigée au milieu de la place, et non loin de là une table et des chaises ont été installés où ses ont regroupés des Salafistes scandant des slogans religieux célébrant « les Caravanes des Revenants 1», une cérémonie organisée par l’Association « Annasiha » ou le Conseil.Les visiteurs de la place se sont divisés ; une tente

a été réservée aux femmes alors que les hommes sont restés dehors. De la musique et des chants religieux sortaient des mégaphones, jusqu’à ce que la voix encore plus forte du Muezzen appelant à la prière les ait arrêtés.Tout le monde dans la place venait et partait, les femmes ont rejoint la mosquée alors que les hommes sont restés pour faire la prière sur place.Non loin, des groupes de passants se sont arrêtés pour voir ce qui se passait sans oser y entrer, et avec la fin de la prière, les chants ont repris de plus belle, et la place s’est remplie peu à peu. Une femme portant le niqab, qu’on a connu plus tard sous le nom d’Om Bara’ s’est enlisée dans la tente. Elle s’est adressée à nous pour dire: « l’Islam est revenu portant avec lui le conseil et la conscience, sans peur et sans intimidation ».Cette tente organisée pour célébrer les « Caravanes des Revenants» a été dressée pour « collecter des fonds de soutien aux familles nécessiteuses », comme rappelé par Hassen Benzarti, étudiant et membre de l’association. Pour sa part, Aymen Benzarti, Président de cette association a ajouté « nous essayons d’accueillir les gens jadis égarés dans cet éveil islamique

pour les sensibiliser, car la religion est un éternel conseil ».Tandis qu’un disciple tenait un micro à la main et s’engageait dans des chants religieux, un autre distribuait les bouteilles d’eau et des plats de Makroudh pour accueillir les nouveaux arrivants, et encore d’autres se sont placés à l’entrée pour assurer la bonne organisation de cette cérémonie.Soudain, un silence régna sur la place, et l’Emir des Salafistes s’est installé au milieu de la table pour commencer sa séance de conseil et de prédication ; les femmes écoutaient alors qu’une femme portant le voile et une longue robe Jelbab bleue s’est procurée une pile de livres religieux pour les distribuer aux présentes, annonçant la fin de la cérémonie de la tente du 3 mars dernier. C’est une cérémonie hors normes et qui peut marquer le début d’une nouvelle série jusque là inconnue aux Tunisiens.

Wafa Ghaouari

Association « ANNASIHA - Le Conseil »

Une Tente qui Célèbre les « Caravanes des Revenants »

Bab Assal est une des vieilles portes de la ville de Tunis. Elle a été désignée ainsi ou Porte de Miel du temps des Ottomans à l’hommage d’une riche famille résidant à proximité du nom de Beni Assal.

En passant par la Place Bab Assal en ce samedi 3 mars, on ne peut que remarquer les quelques passants rassemblés pour observer l’agitation qui remplissait la place. Des posters et des banderoles ayant envahi les poteaux et les murs des deux stations du métro, alors que des mégaphones ont été placés des quatre côtés de la place.

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30 mars 2012 • Numéro 2 • Journal du Cityen 3

Il enjambe la clôture de la Faculté des Lettres, des Arts, et des Sciences Humaines brandissant la bannière de l’Islam « Dieu est Unique »… il se dresse et contemple les étudiants qui se sont rassemblés devant leur Faculté, il tend les bras et EN-LE-VE le drapeau de mon pays.Un lourd silence et un profond sentiment de tristesse s’abattent sur les présents… tout le monde retient son souffle… mais la folie de ce Salafiste ne s’arrête pas avant qu’il ne jette le drapeau sur le sol. La tristesse remplit encore les esprits. Mais… alors que les hommes se retenaient en silence encore sous le choc de ce qu’ils regardent, une étudiante se précipite, elle escalade le mur et s’empresse de remettre en place le drapeau d’un pays qui a réuni autant de civilisations, séparées par les guerres mais unies sous le drapeau tunisien. Tout le monde acclame Khaoula Rachidi, qui a su écrire l’histoire en ce jour, pour restaurer une image qu’on a voulu détruire.

Wafa Ghaouari

Quand les hommes se taisent...?

Plusieurs formateurs tunisiens et étrangers ont assisté à cet atelier pour aider les compétences tuni-siennes à réussir le processus de justice transitionnelle et de démo-cratisation. L’atelier a été animé par Dr. Chawki Benayoub, un avocat et expert en droits de l’homme et en justice transitionnelle, et ancien membre de la Commission Justice et Réconciliation du Maroc.M. Amin Ghali, Directeur de Pro-grammes au Centre Kawakibi de Transitions Démocratiques a pour sa part indiqué que l’objectif prin-cipal de l’atelier est de former dif-

férents experts (justice, police, avocats, etc…) aux outils de la justice transitionnelle et au pro-cessus démocratique, pour que ces valeurs ne soient pas dissoutes dans les transformations politiques actuelles, et aussi de permettre à ces experts de jouer le rôle de for-mateurs dans l’avenir, chacun en fonction de ses spécialités et de ses prérogatives.M. Chawki Benayoub, directeur de l’atelier, a ajouté que le processus de transition démocratique en Tu-nisie nécessitera du temps et encore plus de sessions de formation au

profit de toutes les spécialités, afin de sensibiliser le public à ce nou-veau concept, et former des experts à même de fournir le meilleur enca-drement dans l’avenir.Le directeur de l’atelier a aussi indi-qué que les participants à cet atelier mais aussi aux ateliers précédents ont fait preuve de beaucoup de dynamisme et ont positivement réagi aux sujets de justice transi-tionnelle, et ont pu comprendre ses différents outils et techniques en dépit du manque de temps et de la pression des sujets proposés.M. Ahmed Chawki Benayoub a encore ajouté que cet atelier et les sessions précédentes ont souligné le besoin pour construire une fon-dation et un référentiel pour des sujets de très grande importance.

Olfa Gharbi

Atelier de Suivi des Outils de Justice Transitionnelle

Centre Al Kawakibi pour les Transitions Démocratiques

Le Centre Al Kawikibi pour les Transitions Démocratiques a récemment organisé dans la capitale un atelier de suivi des outils de la justice transitionnelle, en se basant sur les résultats des ateliers précédents ayant réuni un grand nombre d’experts tunisiens de différentes spécialités, pour les former aux différents aspects de ce nouveau concept.

Les objectifs du Centre Al Kawakibi sont :1. Diffuser la culture et pratique

démocratiques à travers les débats et les échanges pacifiques;

2. Former des compétences locales de haut niveau dans le domaine des transitions démocratiques, décrire leurs prérogatives, les encadrer et développer des alternatives ;

3. Encourager le dialogue entre les décideurs politiques et les composantes de la société civile autour de la transition démocratique dans le cadre du respect de l’avis opposé ;

4. Encourager l’échange d’expériences entre les experts et les représentants des sociétés civiles et politiques dans le domaine des transitions démocratiques à l’échelle arabe et internationale

Carte

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Le secteur de la formation professionnelle n’a cessé de se développer dans notre pays depuis les années quatre vingt dix, par la construction de nouveaux centres, la création de nouveaux programmes et la multiplication des spécialités. Un budget conséquent lui a été octroyé par l’Etat pour la diversification des secteurs de formation et la mise à niveau de ses centres.Le nombre de centres de formation professionnelle atteint aujourd’hui 133 centres répartis dans toutes les régions du pays, offrant 193 spécialités pour le marché du travail.

Le Centre Sectoriel d’El Omrane : un modèle de formation

professionnelle en TunisieLe Centre Sectoriel en Industries Electriques de Tunis représente un des centres les plus convoités par un grand nombre de jeunes ayant quitté les bancs de l’école ne souhaitant plus poursuivre des études supérieures. Ce centre propose aux jeunes un grand choix de spécialités avec des formations ne dépassant pas deux années, permettant aux diplômés de pouvoir décrocher rapidement un emploi.Je me suis introduite dans le centre par la Rue de l’Armée Nationale à El Omrane à Tunis. J’ai parcouru du regard ses différents espaces, et j’ai surtout remarqué le grand silence qui y régnait. Au premier étage se trouve l’Administration, j’ai pu apercevoir à travers des portes entre-

ouvertes des fonctionnaires penchés sur leurs dossiers, et j’ai cherché des yeux un fonctionnaire pour me renseigner.Un responsable occupait l’un des bureaux. Après les saluts d’usage, et à peine avons-nous engagé notre discussion, qu’un groupe d’élèves s’est précipité dans son bureau rapidement transformé en une ruche d’abeilles. J’ai essayé de capter les questions et les réclamations de ces élèves pour connaitre et comprendre leurs soucis et leurs attentes. C’était pour moi une occasion en or pour parler à certains d’entre eux.

Formation Excellente – Promesses d’Emploi

Rania Laouene, est une jeune fille de vingt ans qui a arrêté ses études à la Faculté des Arts et des Métiers de Mahdia car elle ne voulait pas

poursuivre cette spécialité académique. Après une année blanche, elle a préféré rejoindre un centre de formation professionnelle. Rania raconte « qu’un proche lui a parlé de Centre Sectoriel des Industries Electriques qu’elle a rejoint en octobre 2011 » ; elle ajoute que «c’est grâce à son baccalauréat technique qu’elle a pu profiter de cette formation de deux ans, et qu’elle espère décrocher son diplôme de technicien supérieur dans une spécialité qu’elle a elle-même choisie, à savoir Automatisme et Informatique industrielle». Rania pense que sa spécialité lui permettra d’acquérir des compétences professionnelles et d’intégrer le marché de l’emploi en décrochant un poste respectable. De son côté, Jihène Oueslati, 29 ans, raconte qu’elle a achevé avec succès deux ans de formation en Design Électronique au sein du Centre Sectoriel des Industries Électriques. Elle a intégré ce Centre en Février 2010 après avoir mis fin à ses études universitaires en génie électrique à Sidi Bouzid, car cette ville était trop loin de son village natal. Elle s’est alors adressée aux organismes chargés de la formation professionnelle, dont l’Agence Tunisienne de

Formation professionnelle, afin d’identifier des cycles de formation dans leurs guides respectifs.Jihène vient de décrocher son diplôme voilà à peine quelques semaines (janvier 2012), et c’es avec un large sourire plein d’optimisme qu’elle déclare « je suis impatiente de retirer mon certificat de réussite pour pouvoir présenter ma candidature auprès de la société Martek Power, auprès de laquelle j’ai effectué mon stage entre Décembre 2011 et Janvier 2012, et qui s’est engagée à recruter des diplômés en Design Electrique cinq moins après la fin de leurs études».Jihène croit fermement qu’elle sera capable d’intégrer le marché de l’emploi « les opportunités sont là et l’offre est disponible » dit-elle en ajoutant que la formation était excellente, et que

sa spécialité est assez recherchée par rapport à d’autres branches, car le programme de formation produit des techniciens très compétents au niveau assez élevé.Jihène a rejoint les groupes des diplômés des écoles de formation professionnelle, et dont le nombre augmente d’année en année, suscitant une grande interrogation: y aurait-il assez de travail pour tout le monde, sachant que le nombre de demandeurs d’emploi parmi les diplômés de formation professionnelle était de 18643 personnes à la fin de Décembre 2011 ? Ensuite, il faut aussi savoir si le bon environnement d’investissement a besoin de ces spécialités.

Par Zahra Ben Kamla

Grands Espoirs

Formation Professionnelle et Accès au Marché de Travail

La formation professionnelle représente une opportunité pour ceux qui veulent en profiter, car elle permet de renforcer les connaissances et d’acquérir de nouvelles compétences pratiques dans plusieurs domaines, la clé d’accès rapide au marché du travail.

- Le Centre Sectoriel d’El Omrane, Modèle de Formation dans des Spécialités Prometteuses

Le Technicien Supérieur en Automatisme et en Informatique de Gestion peut travailler dans plusieurs secteurs industriels, comme l’agroalimentaire, la production et la distribution d’énergie, l’industrie agricole, ou l’industrie pétrochimique, où il s’occupe de l’entretien et de l’amélioration de systèmes. Quant aux diplômés en Design et en Industries Electriques, ils peuvent travailler dans des cabinets d’études spécialisés, ou en tant que sous-traitants en industrie électronique, dans la conception de cartes selon les cahiers de charges.