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Ils sont le groupe préféré du Prince Charles (est-ce vraiment une référence), ils seront à la Cité pour le Festival, mettant sur orbite leur éternel et invariable blues-boogie comme sur leur premier live à l’Apollo Theater de Glascow en 1976 (cela ne nous rajeunit pas). Eux ce sont les Status Quo. Ils ne bougent pas, égaux à eux-même. A Carcassonne, ce serait avec le Maire le statu quo, il ne change pas, il est «égo» à lui même. Dans un entretien donné à un quotidien régional, le Maire fait le bilan de sa première année de mandature. Et surprise tout va bien. Balayée la dette Orta qui plombe le budget municipal depuis des années. Confirmés les emplois créés sur les différentes zones commerciales et cela malgré la crise. Confirmée aussi la hausse des impôts (c’est moins drôle pour le portefeuille). Le premier magistrat déclare, dans cet interview, tout de go vouloir appliquer son programme électoral (Ce serait la moindre des choses). Mais pour se faire, il s’octroie une plus grande latitude temporelle puisqu’il donne rendez-vous au Carcassonnais en 2014. A cette échéance électorale, comme par enchantement, d’un coup de baguette magique tous les projets seraient réalisés, en heure et en temps. On ne demande qu’à le croire. Mais comme on le sait : «Les promesses n’engagent que ceux à qui on les faites». Vieil adage politique toujours d’actualité et toujours appliqué. Il suffit pour s’en convaincre de voir le sommet de l’Etat et de voir le premier d’entre-nous et, de manière plus flagrante, son prédécesseur. Et puis la situation économique ne permettra peut-être pas de tout mettre sur pied. Les finances locales vont être aussi touchées par la baisse de taxes en particulier sur l’immobilier. Certes beaucoup de projets notamment les économiques sont en fait portés par l’agglomération. Mais bon, ne faisons pas la fine bouche. Il faudra juger sur pièce. Et puis d’ici là, il y aura toujours quelque chose ou quelqu’un pour expliquer aux citoyens qu’on n’a pas pu le réaliser malgré toute notre bonne volonté. Quant aux problèmes liés à l’élection municipale par elle-même, le Maire affiche de la sérénité et se déclare confiant dans la décision du Conseil d’Etat. D’ailleurs comment pourrait il en être autrement. Un an après, dans le cas d’un retour aux urnes, la mobilisation des Carcassonnais devrait être bien émoussée. Autre paramètre non négligeable, la prime au sortant. Mais le combat enclenché par le Député n’est pas vain quel que soit le résultat final. Il aura montré des dysfonctionnements dans l’établissement des listes électorales et mis le doigt sur des pratiques que l’on croirait d’un autre âge. On sera fixés dans quelques semaines. Il est évident que le rendu du Conseil d’Etat aura des implications dans la vie politique locale. Toute cette affaire aura durement marqué les esprits, accentué les divisions et aiguisé les rancoeurs. Si elle confirme le résultat précédent, l’actuel locataire de la mairie ne verrait pas s’estomper dans l’esprit des électeurs le doute. Dans le cas contraire, l’arrivée d’une nouvelle équipe ne manquerait pas de raviver à droite les divisions et les états d’âme gommés par la victoire. Au fil des semaines, le programme des festivals se dessine. On l’a souvent écrit dans ces colonnes, ce n’est plus un Festival mais une entreprise de recyclage des vieilles gloires de la scène rock ou de la variété française. Du lourd comme dirait l’autre mais bon pour l’imagination et l’originalité, on repassera. Mais que n’a-t’on pas entendu dire sur la gestion de l’Association du Festival. Et qu’avec la re-municipalisation, ce serait évidemment mieux. Reste à organiser le fameux concert du Square Gambetta qui est présenté comme l’événement de l’été. L’enceinte, pas celle de la scène, mais celle qui est autour devrait accueillir entre 10 000 et 11 000 personnes. Dire que cela pose des problèmes de sécurité et une organisation des plus rigoureuses, est un doux euphémisme. Mais n’ayez crainte «l’éminence grise» de la culture s’occupe de tout. Il sera sur le pont. D’ailleurs pour l’instant, le Festival est la seule entreprise qui ne connaît pas la crise, comme le chantait Alain Bashung récemment disparu. Il est vrai que la manifestation estivale est le dada du premier magistrat. Les autres projets ou associations peuvent se serrer la ceinture. Au moins sur cet aspect, il a mis sa marque plus rapidement que sur les autres projets de son programme électoral. Dans les prochains jours, à Narbonne se déroulera une réunion concernant la prochaine ligne à grande vitesse et le renforcement de la liaison Toulouse-Castelnaudary-Carcas- sonne-Narbonne. Reste que la Préfecture ne sera plus un point central mais un simple lieu de passage. Le pôle économique de l’ Aude se déplace sensiblement vers l’Est du territoire avec le renforcement du triangle Narbonne -Port-La Nouvelle et Lézignan. C’était déjà un peu le cas mais cette inclinaison devrait logiquement s’accentuer. Carcassonne pour contrebalancer cette évolution devrait se tourner plus franchement vers l’agglomération toulousaine qui est désormais la quatrième ville de France. Mais là-dessus silence radio de l’Hôtel de Rolland. Il faudra quand même un jour se positionner. Les décisions seront bientôt prises. Il ne faudrait pas rater le train de la ligne à grande vitesse. Carcassonne ne doit plus rester la belle endormie qu’elle est demeurée pendant de nombreuses années. Mais ne soyons pas méchantes langues, ni oiseaux de mauvais augure (ce n’est pas le genre de la maison), l’important c’est la vie et le développement de la ville. Un an en arrière, nous avions voulu lui administrer une dose d’ EPO pour la doper. Mais c’étaient les urnes qui ont été dopées «à l’insu de leur plein gré» comme n’aurait pas manqué de signaler le philosophe grec des Cyclos, Richard Virenque. N’empêche des idées ou des projets pourraient refleurir avec le printemps. On ne sait jamais. Pour en finir avec le statu quo. Joël Subremond N°53 - AVRIL 2009 Statu(s) quo sur la ville

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équipe ne manquerait pas de raviver à droite les divisions et les états d’âme gommés par la victoire. Au fi l des semaines, le programme des festivals se dessine. On l’a souvent écrit dans ces colonnes, ce n’est plus un Festival mais une entreprise de recyclage des vieilles gloires de la scène rock ou de la variété française. Du lourd comme dirait l’autre mais bon pour l’imagination

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Ils sont le groupe préféré du Prince Charles (est-ce vraiment une référence), ils seront à la Cité pour le Festival, mettant sur orbite leur éternel et invariable blues-boogie comme sur leur premier live à l’Apollo Theater de Glascow en 1976 (cela ne nous rajeunit pas). Eux ce sont les Status Quo. Ils ne bougent pas, égaux à eux-même. A Carcassonne, ce serait avec le Maire le statu quo, il ne change pas, il est «égo» à lui même.Dans un entretien donné à un quotidien régional, le Maire fait le bilan de sa première année de mandature. Et surprise tout va bien. Balayée la dette Orta qui plombe le budget municipal depuis des années. Confi rmés les emplois créés sur les différentes zones commerciales et cela malgré la crise. Confi rmée aussi la hausse des impôts (c’est moins drôle pour le portefeuille). Le premier magistrat déclare, dans cet interview, tout de go vouloir appliquer son programme électoral (Ce serait la moindre des choses). Mais pour se faire, il s’octroie une plus grande latitude temporelle puisqu’il donne rendez-vous au Carcassonnais en 2014. A cette échéance électorale, comme par enchantement, d’un coup de baguette magique tous les projets seraient réalisés, en heure et en temps. On ne demande qu’à le croire. Mais comme on le sait : «Les promesses n’engagent que ceux à qui on les faites». Vieil adage politique toujours d’actualité et toujours appliqué. Il suffi t pour s’en convaincre de voir le sommet de l’Etat et de voir le premier d’entre-nous et, de manière plus fl agrante, son prédécesseur. Et puis la situation économique ne permettra peut-être pas de tout mettre sur pied. Les fi nances locales vont être aussi touchées par la baisse de taxes en particulier sur l’immobilier. Certes beaucoup de projets notamment les économiques sont en fait portés par l’agglomération. Mais bon, ne faisons pas la fi ne bouche. Il faudra juger sur pièce. Et puis d’ici là, il y aura toujours quelque chose ou quelqu’un pour expliquer aux citoyens qu’on n’a pas pu le réaliser malgré toute notre bonne volonté.Quant aux problèmes liés à l’élection municipale par elle-même, le Maire affi che de la sérénité et se déclare confi ant dans la décision du Conseil d’Etat. D’ailleurs comment pourrait il en être autrement. Un an après, dans le cas d’un retour

aux urnes, la mobilisation des Carcassonnais devrait être bien émoussée. Autre paramètre non négligeable, la prime au sortant. Mais le combat enclenché par le Député n’est pas vain quel que soit le résultat fi nal. Il aura montré des dysfonctionnements dans l’établissement des listes électorales et mis le doigt sur des pratiques que l’on croirait d’un autre âge. On sera fi xés dans quelques semaines.

Il est évident que le rendu du Conseil d’Etat aura des implications dans la vie politique locale. Toute cette affaire aura durement marqué les esprits, accentué les divisions et aiguisé les rancoeurs. Si elle confi rme le résultat précédent, l’actuel locataire de la mairie ne verrait pas s’estomper dans l’esprit des électeurs le doute. Dans le cas contraire, l’arrivée d’une nouvelle

équipe ne manquerait pas de raviver à droite les divisions et les états d’âme gommés par la victoire. Au fi l des semaines, le programme des festivals se dessine. On l’a souvent écrit dans ces colonnes, ce n’est plus un Festival mais une entreprise de recyclage des vieilles gloires de la scène rock ou de la variété française. Du lourd comme dirait l’autre mais bon pour l’imagination

et l’originalité, on repassera. Mais que n’a-t’on pas entendu dire sur la gestion de l’Association du Festival. Et qu’avec la re-municipalisation, ce serait évidemment mieux. Reste à organiser le fameux concert du Square Gambetta qui est présenté comme l’événement de l’été. L’enceinte, pas celle de la scène, mais celle qui est autour devrait accueillir entre 10

000 et 11 000 personnes. Dire que cela pose des problèmes de sécurité et une organisation des plus rigoureuses, est un doux euphémisme. Mais n’ayez crainte «l’éminence grise» de la culture s’occupe de tout. Il sera sur le pont. D’ailleurs pour l’instant, le Festival est la seule entreprise qui ne connaît pas la crise, comme le chantait Alain Bashung récemment disparu. Il est vrai que la manifestation estivale est le dada du premier magistrat. Les autres projets ou associations peuvent se serrer la ceinture. Au moins sur cet aspect, il a mis sa marque plus rapidement que sur les autres projets de son programme électoral. Dans les prochains jours, à Narbonne se déroulera une réunion concernant la prochaine ligne à grande vitesse et le renforcement de la liaison Toulouse-Castelnaudary-Carcas-sonne-Narbonne. Reste que la Préfecture ne sera plus un point central mais un simple lieu de passage. Le pôle économique de l’Aude se déplace sensiblement vers l’Est du territoire avec le renforcement du triangle Narbonne -Port-La Nouvelle et Lézignan. C’était déjà un peu le cas mais cette inclinaison devrait logiquement s’accentuer. Carcassonne pour contrebalancer cette évolution devrait se tourner plus franchement vers l’agglomération toulousaine qui est désormais la quatrième ville de France. Mais là-dessus silence radio de l’Hôtel de Rolland. Il faudra quand même un jour se positionner. Les décisions seront bientôt prises. Il ne faudrait pas rater le train de la ligne à grande vitesse. Carcassonne ne doit plus rester la belle endormie qu’elle est demeurée pendant de nombreuses années. Mais ne soyons pas méchantes langues, ni oiseaux de mauvais augure (ce n’est pas le genre de la maison), l’important c’est la vie et le développement de la ville. Un an en arrière, nous avions voulu lui administrer une dose d’EPO pour la doper. Mais c’étaient les urnes qui ont été dopées «à l’insu de leur plein gré» comme n’aurait pas manqué de signaler le philosophe grec des Cyclos, Richard Virenque. N’empêche des idées ou des projets pourraient refl eurir avec le printemps. On ne sait jamais. Pour en fi nir avec le statu quo.

Joël Subremond

N°53

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RIL

2009

Statu(s) quo sur la ville