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N°237- semaine du 19 au 25 octobre 2010 Barack Obama : alerte ou divorce ?

Lettre Exprimeo : Obama : alerte ou divorce ?

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Les rapports entre Barack Obama et l'opinion publique américaine connaissent des effets de yoyo qui montrent des zones d'incompréhensions.

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N°237- semaine du 19 au 25 octobre 2010

Barack Obama : alerte ou

divorce ?

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Barack Obama : alerte ou divorce ?

Le 2 novembre 2010 s’an-nonce comme un ouragan électoral pour Barack Obama. La Chambre des Représentants semble perdue. La majorité au Sénat pourrait être mena-cée. 2010 change totale-ment la donne de 2008. Est-ce une alerte politique ou un divorce plus pro-fond entre Obama et l’o-pinion américaine ? Le tournant d’avril 2009 En avril 2009, un sondage de l’Institut Zogby laisse apparaître une chute de 15 points dans la cote de confiance du Président, soit 8 points de moins que la cote de confiance de GW Bush à la même date lors de son premier mandat … Des journalistes, pourtant parfois démocrates, com-mencent à prendre des distances.

Dès cette époque, le dé-saccord porte sur un sujet simple : assurer la reprise économique. Le style Obama c’est d’a-bord une présence, une silhouette, un sourire. C’est un freshman destiné à exorciser les ratés de Bush et les mœurs de Washington. Il est un cocktail de nou-veauté, de jeunesse et de professionnalisme. Un professionnalisme qui a donné naissance à une nouvelle génération high tech. Un professionnalisme qui repose surtout sur un pragmatisme revendiqué qui relègue les idéologies au musée, qui a installé une nouvelle administra-tion avant tout soucieuse de «résoudre les problè-mes». Dans ce rendez-vous pour résoudre les problèmes, il y a une défaillance mani-

feste : lutter contre la précarité et contre la pau-vreté liées à un volant de chômage exceptionnel. Ce rendez-vous était ap-pelé à conditionner l’ave-nir de la popularité de Ba-rack Obama dans l’opi-nion publique. Les Républicains ne s’y sont pas trompés. Si le «problème de l’emploi» n’était pas rapidement ré-solu, la crise de confiance serait vite là. C’est cette analyse qui a expliqué le nouveau com-portement des Républi-cains : pas de quartier !

Ce qui importe, ce sont les indices économiques. Qu’ils deviennent encou-rageants et la lune de miel devrait revenir. Qu’ils restent moroses et la lune de miel prendrait fin. Pour les Républicains, la grande leçon de la popu-larité de Reagan a résidé

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Obama : comment re-venir aux fondamen-taux de 2008 ? La flamme de 2008 peut-elle être rallumée et si oui com-ment ? C’est le sujet d’actualité de l’équipe rapprochée d’Obama dont Plouffe et Axelrod. La génération «hope and change» peut-elle revivre et si oui comment ? Dès le 3 novembre 2010, le challenge sera ouvert.

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d’abord dans une période quasi-plein emploi. Un plein emploi atteint y compris au prix de déficits considérables mais le plein emploi. Sous l’administration Rea-gan, 9 millions de nou-veaux emplois ont été créés. L’inflation est tom-bée de 12, 4 % à moins de … 4 %. Un organisme d’études (Cabinet Seymour Lipset) a publié une analyse qui montrait que la courbe de popularité de Reagan était collée très exacte-ment à celle des créations d’emplois. Une enquête a démontré alors que 48 % des votes étaient liés à ce retour à l’emploi. L’endet-tement fédéral a alors battu des records histori-ques (2 000 milliards de dollars). Mais tout résidait dans le niveau d’emploi. Or sur le front du chôma-ge, sous la Présidence Obama, tout a été perçu comme une détérioration. En mars 2009, l’économie Américaine a détruit 663 000 emplois plaçant le chômage au plus haut de-puis 25 ans. Selon le dé-compte officiel il y aurait aujourd’hui plus de 13 millions de chômeurs. A ce chiffre, il faudrait ajou-ter plus de 5 millions de personnes à la recherche d’un emploi mais non comptabilisées et près de 10 millions contraintes de

subir un travail à temps partiel contre leur gré du fait de la conjoncture éco-nomique. Il y aurait donc à ce jour 28 millions de personnes confrontées à un problè-me d’emploi. C’est une réelle bombe politique. Un Président trop éli-tiste Au moment où les chiffres plaidaient contre Obama, son style personnel s’est retourné contre lui. En 2008, l’opinion Améri-caine est éclatée. La guerre d’Irak a désacrali-sé les médias classiques. Bien davantage, les nou-

veaux supports via Inter-net ont créé leur espace en amplifiant la démons-tration des erreurs des médias classiques. L’opinion publique est dé-boussolée, parce qu’elle n’a plus confiance. Cette confiance a été ébranlée par l’affaire Enron qui a été le début de la débâcle du système financier. Puis par les mœurs politiques de Washington qui sem-blent corrompues. Et en-fin par la fonction prési-dentielle qui, sous GW Bush, est progressive-ment associée au men-songe. Ce fut d’abord le menson-ge dans le motif officiel de l’ouverture de la guer-re d’Irak. Ce fut ensuite le

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mensonge dans l’annonce de la «mission accomplie» alors qu’une nouvelle for-me de guerre allait pren-dre naissance. L’opinion publique est aussi, voire surtout, en mal de revanche. De nombreux candidats le perçoivent au sein même du camp Républicain. L’offre 2008 a été très pauvre parce que de nombreux candidats po-tentiels avaient le senti-ment juste et légitime qu’ils seraient scotchés au bilan Bush et que donc la victoire deviendrait im-possible. Déjà ce climat de revan-che était fort au point de «jouer son rôle» au sein même des candidats Dé-mocrates où la prime au plus neuf a fait la diffé-rence en fragilisant la candidature d’Hillary Clin-ton et en ouvrant un es-pace au profit de Barack Obama. Dans ces circonstances très particulières, le «style Obama» s’est im-posé. Il a remis à «la une» le leader de charme et il a restauré la place de l’intérêt général. Sur l’image du leader, Ba-rack Obama marque d’a-bord le retour en force du leader de charme. Il est en campagne permanente avec de très nombreux déplacements sur le ter-rain.

Ses déplacements produi-sent toujours le même vi-suel : le rassemblement, l’action, le dialogue, la mobilisation. Au même moment, sur le fond, il restaure la place de l’intérêt général. Ou plutôt, son discours repo-se en permanence sur trois piliers : • il n’est pas possible de résoudre les problè-mes avec ceux qui les ont créés,

• il y a un intérêt gé-néral qui dépasse la somme des intérêts par-ticuliers,

• les solutions passent par la renaissance de la démocratie de proximi-té.

C’est ce contenu même du discours qui a été le plus novateur. Le premier socle consiste à «tourner la page». La crise pro-vient de comportements qui ne doivent pas se re-produire. Le système qui a créé la crise non seule-ment n’est plus crédible mais il est fautif. Il faut donc évoluer vers un autre ensemble de rè-gles porté par de nou-veaux leaders. Ce nouvel ensemble de règles doit reposer sur une place nouvelle accordée à la no-tion d’intérêt général. Le discours de Barack Obama n’est pas le «retour de l’Etat», c’est la naissance de l’intérêt gé-

Michelle Obama : le joker en panne Michelle Robinson est née le 17 janvier 1964 à Chicago. Elle a grandi dans le quartier de South Shore de la Ville de Chi-cago c'est-à-dire dans un quar-tier populaire. Elle a un frère aîné, Craig, qui est entraîneur de l’équipe de basket de l’Uni-versité d’Etat de l’Oregon. Elle s’est mariée le 3 octobre 1992 avec Barack Obama. Ils ont deux filles : Malia née en 1998 et Natasha née en 2001. Diplômée de l’Université de Princeton puis d’Harvard, elle s’est spécialisée dans la pro-priété intellectuelle avant de travailler pour le Maire de Chi-cago. Tout au long de la campagne présidentielle puis depuis l’ins-tallation à la Maison Blanche, Michelle Obama est un atout majeur pour son mari. Trois facteurs ont fondé la recon-naissance de cette fonction d’atout. Tout d’abord, elle incarne l’an-crage social du couple. Tout son cursus personnel est ponc-tué de fonctions sociales à l’exemple de son engagement dans l’association Chicago Offi-ce of Public Allies ou l’Associate Dean of Student Services. Ensuite, elle symbolise le sou-tien inconditionnel à son époux. Dans les moments diffi-ciles de la campagne et ils fu-rent nombreux, elle a incarné un point de stabilité, de solidi-té, incapable de vaciller. Enfin et surtout, elle incarne la femme du 21 ème siècle. Elle est jolie et élégante loin des tentations élitistes. Mais les vacances 2010 dans des sta-tions banéaires espagnoles pour milliardaires ont écorné la belle image ...

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Barack Obama : l’élu de MoveOn.org ? MoveOn est une association dont l’action repose sur deux postulats : • le citoyen est toujours plus important que

l’élu. C’est le citoyen qui est à la base de tout. C’est lui qui fait et détient le pouvoir,

• pour que le citoyen puisse exercer conve-nablement ses droits, c'est-à-dire se pro-noncer en totale connaissance de cause, il doit être «averti».

Le «citoyen averti» est à la démocratie ce que le «consommateur averti» est à la consommation quotidienne. C’est celui qui sait déchiffrer les fausses promesses, poser les bonnes questions, ne se laisse pas piéger par les annonces racoleu-ses… Mais comment construire «un citoyen averti» ? Sous cet angle, c’est simple. Il s’agit d’abord de dénoncer les «complots du concurrent». Il s’agit ensuite d’appliquer la «publicité comparative». En ce qui concerne la notion du «complot», l’axe

consiste à dénoncer publiquement les comporte-ments qui portent atteinte à la considération des consommateurs ou des citoyens. Les premiers pratiquent alors le boycott des pro-duits désignés pour cibles. Les seconds votent contre les candidats ou contre les responsables qui ne respectent pas certaines valeurs. Cette logique crée une véritable dictature du consommateur ou du citoyen et malheur à l’en-treprise ou à l’élu qui entre dans le collimateur de groupes de pression qui organisent alors une clameur. Là réside tout le danger et toute la perversité des campagnes de MoveOn. Elles constituent une structuration du corps so-cial et le rendent ensuite quasi imperméable à des considérations plus objectives. Très anti—Bush, MoveOn avait mobilisé tous ses réseaux en 2008 en faveur d’Obama. En 2010, la mobili-sation a été considérablement moins performan-te. Retrouvera-t-elle de la force quand le sort personnel d’Obama sera en question ? C’est la grande question pour 2012.

néral dans la politique Américaine. Jusqu’alors, la politique Américaine reposait sur la notion de l’équilibre consenti entre des intérêts particuliers qui doivent négocier pour dégager un terrain d’en-tente. La notion même d’intérêt général était très extérieure à la politique Américaine. L’intérêt gé-néral fait une entrée fra-cassante dans la politique Américaine. Classiquement, deux questions se posent im-médiatement : • qu’est ce que l’intérêt général ?

• qui en a la charge ? A la première question, Barack Obama répond par des grandes causes natio-

nales comme la défense de l’emploi, la mise en place de la couverture santé … A la seconde question, il a tendance à répondre que sont concernés tous les déci-deurs politiques mais bien au-delà. C’est ce dernier volet qui ajoute à la nou-veauté. Le Président Américain veut faire re-naître la démocratie de proximité. Il récuse la no-tion de citoyen spectateur pour évoluer en perma-nence vers celle de ci-toyen acteur. Toutes les images vont dans cette direction principale : re-trouver le sens d’une communauté où chacun agit. Cette notion de «citoyen responsable» est la créa-

tion principale de l’élec-tion de novembre 2008. Elle a expliqué la mobili-sation presque sans pré-cédent. Sur tous ces principes fondateurs, le bilan dé-çoit. Washington ne chan-ge pas. Le système finan-cier n’est pas modifié ; bien au contraire, Geith-ner et Summers semblent en être des avocats zélés. Là où hier il était question d’Intérêt Général, les ci-toyens y voient désormais Etat Fédéral, bureaucratie et impôts en hausse en perspective. Sur tous ces volets, Oba-ma semble non seule-ment ne pas être l’acteur des changements promis

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Mais le gardien des systè-mes qu’il devait réformer. L’enjeu : la reconquête des classes moyennes

Les soutiens politiques ont beaucoup évolué ces deux dernières années. En 2008, les chrétiens conservateurs avait fait défaut aux Républicains. L’électorat féminin s’est beaucoup mobilisé pour les Démocrates. Les femmes et les jeunes avaient été très sensibles au coût humain de la guerre. Ils ont été pro-gressivement lassés par

la «réthorique macho» du Président Bush. Le Parti Républicain s’est vite réconcilié avec les classes moyennes. Il a gagné trois courses : • la course au peuple

avec le Mouvement Tea Party qui fait ap-pel aux valeurs clefs de l’Amérique pro-fonde,

• La course au patrio-tisme car Obama est apparu trop interna-tionaliste,

• La course à la rhéto-rique de la guerre car Obama n’a pas chan-gé fondamentale-ment les données

dans ce domaine où il est même apparu «carterisé» c'est-à-dire frappé d’indéci-sion.

Dans le même temps, même dans la crise qui isole, Barack Obama s’est éloigné des repères du « candidat copain » qu’il avait su rester lors des premiers mois à la Maison Blanche. A cette époque, le premier équipement installé dans une aile de la Maison Blanche avait été un espace de jeux pour ses enfants. Son épouse gardait des activi-tés caritatives. Lui conservait des réflexes

L’impact déterminant de la réforme de la santé Le grand projet de Barack Obama était de don-ner à tous les Américains la possibilité d’une couverture médicale. 46 millions d’Américains sont aujourd’hui dé-pourvus de couverture médicale. Le Président fixe trois priorités dans le change-ment : • que le coût du système diminue, • que la réforme laisse aux Américains la li-

berté de choisir leur couverture, • que tous les Américains aient accès à une

couverture de qualité. En complément de ces principes de fond, Barack Obama ajoute deux considérations de forme : • le financement du nouveau dispositif doit

associer des compagnies pharmaceutiques, des compagnies d’assurances maladies,

• sur le calendrier, la réforme devrait être adoptée avant la fin 2009.

Face à cette réforme, les Républicains dénoncent une «socialisation» ou une «nationalisation» du système.

Le personnel politique démocrate a longtemps été déconsidéré car réduit au «radical chic de la côte Est». Clinton avait changé la donne. Mais ses soucis personnels ont emporté cette redistribution. Il revenait à Barack Obama de conduire une ré-volution de l’éthique sociale qui tourne la page à la logique des années Reagan. La logique Reagan c’est d’abord un état d’esprit diffus qui a été ensuite conceptualisé puis relayé par des associations diverses y compris religieu-ses. Reagan était d’abord l’incarnation de populismes et les Démocrates étaient challengers face à cet état d’esprit. Pour les Républicains, l’Etat contre lequel ils luttent c’est un Etat central fort et in-terventionniste, une régulation économique qui multiplie les contrôles, une justice progressiste, une égalité raciale … Cet Etat, c’est la logique de la politique de Ba-rack Obama. De 1933 à 1980, cet Etat là était à la mode. Depuis 1980, cet Etat là était rejeté. Avec la réforme sur la santé, Obama a perdu une bataille culturelle et remis en forme une lo-gique reaganienne de l’Etat fédéral.

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a été doublé dans la cour-se au peuple par une nouvelle génération de candidats républicains qui n’ont pas joué le troisiè-me tour mais le premier de 2012. C’est cette course au peu-ple que Barack Obama doit rouvrir et tout parti-culièrement à destination des classes moyennes qui font la décision lors d’une présidentielle. Il va livrer cette bataille avec des handicaps dont la présence probable de leaders républicains à des fonctions décisives d’Etats clefs. Dès la seconde quinzaine de novembre 2010, il est prêté au Président Améri-cain de publier un livre rédigé avec ses deux fil-les. La bataille de la proximité sera donc vite engagée avant que les premiers leaders républi-cains ne formalisent leurs candidatures pour 2012 à compter de janvier 2011. La véritable inconnue ha-bilement orchestrée rési-de dans la date de candi-dature de Sarah Palin qui devrait électriser la cam-pagne 2012 et ouvrir un nouveau «rêve» éven-tuel : la première femme Présidente.

d’individu «ordinaire» pratiquant par exemple les magasins de souve-nirs lors des déplace-ments à l’étranger ou se rendant toujours aux spectacles de sports pour se détendre. Le côté hu-main et familial était res-té un domaine à part en-tière. Sur le plan politique, il v o u l a i t é v i t e r l e «troisième tour».

Il n’y a eu ni revanche du premier tour des primai-res démocrates ni revan-che du second tour qui fut celui du face à face avec les Républicains.

Ce parti pris devait créer un fond commun qui ins-tallerait comme seul réel débat la sortie de la crise économique. La priorité ne devait pas être donnée à un parti. Elle ne devait pas être donnée à une idéologie. Elle devait être consacrée à un résultat : la sortie de crise la plus rapide possi-ble. Comme la crise s’est ins-tallée avec un Président qui apparu comme les au-tres donc progressive-ment éloigné des considé-rations des classes moyennes, Barack Obama

Editeur : Newday www.exprimeo.fr

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2 nov. 2010 : les nouvelles Républicaines 9

Le 2 novembre 2010, à l’occa-sion des élections dites du mid term, l’opinion Américaine s’apprête à élire une nouvelle génération de candidates Ré-publicaines. Certaines d’entre elles étaient encore inconnues il y a quel-ques mois. Elles occuperont demain des fonctions de Séna-trices, Gouverneurs d’Etats clefs. Notre lettre 238 présentera les plus emblématiques d’entre elles.

Parution le : 26 octobre 2010