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Rue Félix Vandersnoeck, 96 – 4000 Liège - 0496/292.609 ZACC Patience et Beaujonc : respecter les riverains et l’environnement par la mise en place d’une politique urbanistique moderne et raisonnable. L’installation d’un nouvel hôpital sur le site de l’ancien charbonnage Patience et Beaujonc est une opportunité pour le quartier. Par cette l’implantation, mais aussi par le développement d’une zone d’activités économiques, le quartier de Glain va connaître un nouvel essor. Je m’en réjouis sincèrement. Le projet de construction de plusieurs centaines de logements (entre 650 et 950) dans un quartier qui en compte à peine 1200 - d’autant plus sur un espace géographique qui n’en compte pas plus de 200 actuellement -, aura des conséquences majeures en termes d’environnement, de cadre et de qualité de vie, de mobilité, etc. Il importe dès lors que les autorités communales mesurent l’ensemble des paramètres d’un tel projet et l’accompagnent tout au long de son implémentation. Ce projet et son développement sont des défis pour notre Ville et sa réussite pourrait servir d’exemple pour les quelques projets urbanistiques d’envergure qui se présenteront dans les prochaines années sur le territoire communal. L’aménagement de la ZACC P&B Doit être le moment pour mettre en place une politique urbanistique humaine, raisonnable et moderne. Le projet du CHC mérite donc une attention soutenue. Il importe de ne pas commettre à nouveau des erreurs qui auraient des conséquences irrémédiables sur les conditions et la qualité de vie des habitants du quartier et qui pourraient être reproduites ailleurs à Liège. La ZACC Patience et Beaujonc se divise en deux zones : - le plateau de l’ancienne paire de charbonnage et du terril arasé (en ce inclus le parc de l’ancienne direction) ; - le Fond Hubert Goffin, en cuvette, bordé par le plateau, la rue Vandersnoeck, la rue Hubert Goffin, la rue Branche-Planchard et l’autoroute. Les terrains couverts par la ZACC ont connu des mutations fonctionnelles importantes depuis deux cents ans : plan incliné ferroviaire, activité charbonnière, liaison autoroutière, décharge « illégale » et enfin exploitation de remblais. Ce contexte historique a permis de préserver le site de toute mise en oeuvre urbanistique à vocation résidentielle d’envergure ce qui n’a pas empêché les constructions, dans les vingt dernières années, de plusieurs maisons unifamiliales ou d’immeubles collectif de qualité. Les rénovations sont par ailleurs nombreuses et de qualité. En vérité, loin d’être le « trou noir » mentionné dans le RUE, le site de la ZACC, particulièrement le Fond Hubert Goffin, est un véritable écrin de verdure où seule une centaine de logements sont présents.

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Rue Félix Vandersnoeck, 96 – 4000 Liège - � 0496/292.609

ZACC Patience et Beaujonc : respecter les riverains et l’environnement par la mise en place d’une politique urbanistique m oderne et

raisonnable. L’installation d’un nouvel hôpital sur le site de l’ancien charbonnage Patience et Beaujonc est une opportunité pour le quartier. Par cette l’implantation, mais aussi par le développement d’une zone d’activités économiques, le quartier de Glain va connaître un nouvel essor. Je m’en réjouis sincèrement. Le projet de construction de plusieurs centaines de logements (entre 650 et 950) dans un quartier qui en compte à peine 1200 - d’autant plus sur un espace géographique qui n’en compte pas plus de 200 actuellement -, aura des conséquences majeures en termes d’environnement, de cadre et de qualité de vie, de mobilité, etc. Il importe dès lors que les autorités communales mesurent l’ensemble des paramètres d’un tel projet et l’accompagnent tout au long de son implémentation. Ce projet et son développement sont des défis pour notre Ville et sa réussite pourrait servir d’exemple pour les quelques projets urbanistiques d’envergure qui se présenteront dans les prochaines années sur le territoire communal. L’aménagement de la ZACC P&B Doit être le moment pour mettre en place une politique urbanistique humaine, raisonnable et moderne. Le projet du CHC mérite donc une attention soutenue. Il importe de ne pas commettre à nouveau des erreurs qui auraient des conséquences irrémédiables sur les conditions et la qualité de vie des habitants du quartier et qui pourraient être reproduites ailleurs à Liège. La ZACC Patience et Beaujonc se divise en deux zones : - le plateau de l’ancienne paire de charbonnage et du terril arasé (en ce inclus le

parc de l’ancienne direction) ; - le Fond Hubert Goffin, en cuvette, bordé par le plateau, la rue Vandersnoeck, la rue

Hubert Goffin, la rue Branche-Planchard et l’autoroute. Les terrains couverts par la ZACC ont connu des mutations fonctionnelles importantes depuis deux cents ans : plan incliné ferroviaire, activité charbonnière, liaison autoroutière, décharge « illégale » et enfin exploitation de remblais. Ce contexte historique a permis de préserver le site de toute mise en œuvre urbanistique à vocation résidentielle d’envergure ce qui n’a pas empêché les constructions, dans les vingt dernières années, de plusieurs maisons unifamiliales ou d’immeubles collectif de qualité. Les rénovations sont par ailleurs nombreuses et de qualité. En vérité, loin d’être le « trou noir » mentionné dans le RUE, le site de la ZACC, particulièrement le Fond Hubert Goffin, est un véritable écrin de verdure où seule une centaine de logements sont présents.

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Cette cuvette verte et aérée aux portes de Liège présente un caractère exceptionnel. Il importe de conserver cette particularité même si une mise en œuvre urbanistique modérée , raisonnable et concertée peut s’envisager en certains endroits. Il ne peut cependant être admis qu’au nom de la seule rentabilité foncière, ce coin particulier de Liège soit anéanti. Le dossier relève une série de vues remarquables du site et vers le site, sans évoquer leur préservation. Le SDER évoque les zones d’intérêt paysager et les vues remarquables. Il précise : « L'identification [des périmètres de point de vue remarquable et d'intérêt paysager] doit être également entreprise pour les paysages urbains. Dans ce cas, il convient de définir les périmètres d'intérêt paysager, culturel, historique, de même que les points de vue remarquables, et de les inscrire au plan de secteur, au schéma de structure communal et dans les plans communaux d'aménagement.

Aux portes de Liège, la cuvette du Fond Hubert Goffin, héritière d’une longue tradition industrielle, présente un caractère également remarquable par les vues qu’elle autorise et qui ne doivent pas être modifiées. Une urbanisation excessive et débridée est donc à proscrire car elle offrirait la vision du béton en lieu et place de la verdure.

Or, le projet proposé par le CHC, de l’aveu même de cette institution, entraînera une véritable « déforestation » du site. Pour le CHC, « elle est inéluctable si on veut pouvoir construire des logements ». Cet aveu entre dès lors en contradiction avec l’affirmation que les zones de développement du réseau écologique de la ZACC sont totalement maintenues, voire agrandies par l’ajout des talus entre le plateau et le fond Hubert Goffin et celui entre l’actuel terrain de hockey et la rue Hubert Goffin. Si le parc de l’ancienne direction est en partie préservé, essentiellement dans sa partie arrière (vers le RAVEL), le côté vers l’actuelle place des Marronniers est réduit pour faire place à des logements collectifs. Par contre, le projet ignore parfaitement le véritable parc (en zone de développement) constitué par les 1800 arbres plantés en 1974 par le Royal Baudouin Tennis Club. On ne pourrait comprendre qu’une telle plantation d’arbres soit rasée pour faire place à du logement. Les modifications apportées au RUE suite à l’enquête publique n’incluent pas explicitement la préservation de cette plantation en la classant en zone verte ou en parc. Le plan des affectations la mentionne clairement en zone d’habitat. Pour lever toute mauvaise interprétation, je suggère qu’il soit inscrit en zone verte ou en parc. Enfin, les choses ne semblent pas très claires non plus pour l’avenir du talus boisé qui borde le Ravel. Est-il maintenu ou non, en tout ou en partie ? In fine, le maintien de cet espace écologique permettrait la conservation de l’élément repère et structurant de la ZACC qu’est le boisement et permettrait de maintenir une certaine aération au bâti. Cette aération, la SPGE la suggère implicitement lorsqu’elle invite à limiter les surfaces imperméabilisables en zone de cours.

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Le SDER est explicite sur l’impérieuse nécessité de développer des lieux de socialisation dans les zones qui en sont dépourvues. Contrairement au projet initial, le RUE modifié semble envisager le maintien de huit terrains de tennis, d’un Club House et d’un vaste p arking gérés par le Royal Baudouin Tennis Club dans le Fond Hubert Goffin. Néanmoins, les termes employés peuvent prêter à confusion; il conviendrait, afin d’éviter toute équivoque, de modifier « la possibilité d’intégrer (ou de maintenir) des espaces de loisirs » en mentionnant explicitement le maintien de l’infrastructure du RBTC et en précisant que cela inclus à la fois les terrains de tennis, le club house et le parking. De même, l’emplacement de la zone de loisirs figuré sur les plans devrait intégrer parfaitement l’implantation actuelle du RBTC et supprimer toute implantation de logement, toujours dans le souci de lever, à l’avenir, toute ambiguïté ou interprétations divergentes. Il y aurait lieu, également, de prévoir une zone de recul nécessaire afin d’éviter qu’un jour, les nouveaux habitants s’insurgent contre le bruit produit par l’exploitation des infrastructures sportives… Le plan des typologies du bâti existant laisse apparaître qu’il n’y a dans les environs de la ZACC aucun immeuble plus élevé que rez +2. Les constructions récentes, rue Branche Planchard, rue Vandersnoeck et rue Hubert Goffin ont scrupuleusement respecté ce gabarit d’habitat. L’habitat y est organisé en poches ce qui lui procure une forte aération particulièrement remarquable. C’est un peu la campagne à la ville… Le bâti est essentiellement, sauf ce qui a été dit ci-dessus, constitué de maisons unifamiliales (mitoyennes, semi-mitoyennes ou isolées) d’un étage avec parfois un niveau supplémentaire sous toiture, très rarement plus. Le projet du CHC choisi ouvertement l’option de la densification, il rompt avec l’aération du bâti et la typologie existante, particulièrement dans le Fond Hubert Goffin. Dans le Fond Hubert Goffin où existent actuellement une centaine de logements, le CHC propose la construction de 460 à 560 logements, en grande majorité semi-collectifs ou collectifs. 150 à 210 logements sont envisagés en bordure de la nouvelle place des Marronniers et 40 à 80 rue Emile Vandervelde. Cumulés aux 270 à 370 logements prévus sur le plateau, ce sont donc près d’un millier de logements qu’envisage le CHC… pas moins. Ce nombre de logements paraît grandement excessif, particulièrement dans le fond Hubert Goffin où il contribue à rompre l’aération. Les logements individuels proposés dans la partie médiane de la rue Hubert Goffin sont rares et mitoyens, alors que leurs vis-à-vis sont des maisons quatre façades… Les logements semi-collectifs proposés compteraient 3 étages au moins, les collectifs entre 3 et 5 niveaux dont le dernier en toiture. Je plaide pour le maintien des typologies actuelles : maisons individuelles 4 façades quand le vis-à-vis est du même type, semi-collectif limité à rez + 2 et collectif limité à rez + 3, 3e étage en toiture, dans tous les projets. Dans le fond Hubert Goffin, ces gabarits ne sont pas ailleurs pas justifiés pour « répondre » au gabarit de l’hôpital comme c’est le cas pour les logements envisagés le long du RAVEL.

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Les bordures des talus d’autoroute et du plateau sont urbanisées complètement en arrière zone du bâti existant créant de la sorte un cloisonnement du bâti existant. Je suggère que l’aération et la disposition des logements soit revue d’autant que, sur le plateau, de grands espaces à destination de places et d’esplanades (2 à 3 ha) sont prévus. On peut donc affirmer que le CHC met son hôpital « à l’aise » au détriment du Fond Hubert Goffin qu’il met à l’étroit. La Ville accepte même une intensité urbaine supérieure aux directives de la Région ! En termes de qualité de l’habitat, au-delà de la végétalisation des toitures, je suggère la végétalisation des façades des immeubles rez + 3. Mobilité : Dans le fond Hubert Goffin le nombre de logements passerait à 560 ou 660 logements sans amélioration du réseau routier actuel. Dans un premier temps, l’offre de transports en commun n’étant pas augmentée, les déplacements s’effectueront en véhicule personnel ce qui aura pour conséquence un accroissement très important du trafic sur le réseau routier existant et aux carrefours. Il n’est pas erroné de prétendre que la place des Marronniers (dont on prévoit l’aménagement en giratoire) aura un trafic identique à celui connu aujourd’hui à la Tête de Bœuf. La sortie par la rue Maurice Yans sera également fortement sollicitée. On peut donc affirmer que ce quartier paisible de Liège sera particulièrement affecté par les constructions de logements programmées. Les estimations des spécialistes semblent par ailleurs établies empiriquement… De 1500 mouvements aujourd’hui, la multiplication du nombre de logements par 5 ou 6 ne ferait que doubler le nombre de mouvements… Les estimations tablent aussi sur la disparition du trafic de transit dans le fond Hubert Goffin (essentiellement rue Vandersnoeck) alors même qu’aucun aménagement interne n’est programmé. Ce n’est d’ailleurs pas seulement le trafic de transit qui augmentera, mais bien le trafic en intérieur de quartier ! L’administration le reconnaît explicitement quand elle mentionne « l’augmentation possible du niveau sonore sera donc due à une circulation automobile interne et non pas aux affectations ». Compte tenu de l’encombrement de la Tête de Bœuf, rien n’empêchera le trafic de s’écouler par le Fond Hubert Goffin et la rue Vandersnoeck, sur-densifiant la circulation sur des voiries qui n’ont pas été prévues pour absorber ce flux. Pour certains, il deviendra impossible ou dangereux de sortir de son garage. Pour d’autres, qui ne disposent pas de garage, le risque d’éraflures et d’accidents pour les véhicules stationnés en voirie, augmentera fortement. Ne parlons pas des piétons, enfants, promeneurs (RAVEL) et/ou personnes âges (il y a une MR/MRS rue Vandersnoeck) qui verraient leur sécurité mise en danger… Quant à la mis en place d’un transport en commun en site propre (TCSP), on peut rêver ! Nous sollicitons dès lors les autorités communales pour qu’elles imposent en charges d’urbanisme des aménagements dissuasifs (îlots, coussins berlinois, etc.) afin de limiter strictement la circulation de transit et la vitesse en intérieur de quartier. Je suis heureux de constater que le principe de précaution sera observé concernant les constructions sous la ligne haute tension de 70 kV. Toute construction de logement en est exclue.

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De même, je suis rassuré par l’avis et les recommandations de la DGARNE au sujet des vingt-deux puits de mine connus sur l’ensemble de la ZACC. Enfin, j’ai noté avec un grand intérêt que le site devra faire l’objet d’un plan d’assainissement compte tenu des nombreux polluants présents dans le sol de la ZACC. Rappelons que le site a été longtemps exploité industriellement avant de devenir une décharge publique et un remblai. Pour le surplus, je suggère que l’accès au site pendant la totalité des travaux de l’hôpital et de la zone économique s’effectue exclusivement par le chemin d’accès actuel le long du magasin Carrefour et de l’autoroute. Le passage par le fond Hubert Goffin, la rue Vandersnoeck et la rue Vandervelde doit être prohibé. Quelles sont, à ce niveau, les mesures de publicité prévues dans le cadre de l’étude d’incidence accompagnant les demandes de permis d’urbanisme pour ces constructions ? Au nom de la rentabilité financière maximale, le CHC urbanise à outrance un ilot de verdure, une cuvette aérée aux portes de Liège. Si je peux comprendre et accepter des constructions raisonnables, manifestement le projet du CHC est exagéré et peu respectueux du bien-être et de la qualité de vie des habitants actuels. En réduisant le nombre de logements, notamment par la réduction du nombre d’étages des logements semi-collectifs et collectifs, la ville permettrait à ce quartier particulier de Liège de conserver ses particularités, sa nature, ses vues, son aération, ses espaces verts et de loisirs publics et une mobilité raisonnable. J’espère sincèrement que les autorités communales seront sensibles à ces observations et veilleront à conserver la qualité de vie des habitants de ce quartier. C’est l’enjeu d’une politique urbanistique moderne, attentive aux citoy ens et respectueuse de l’environnement. Michel Péters Conseiller communal