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MEDEF ActuEco semaine du 16 au 20 juin 2014 1 Concertation apprentissage Elysée, 19 septembre 2014 Propositions du MEDEF Septembre

Propositions pour une réforme structurelle de l'apprentissage

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Quatre sujets principaux guident les propositions du MEDEF : l'amélioration de l'orientation, l'expérimentation de la co-construction des diplômes entre les branches et l'éducation nationale, l'expérimentation de la co-élaboration de la carte des formation entre les partenaires sociaux et les Régions volontaires, la liberté des entreprises d'investir dans les CFA. De plus, dans l'immédiat, il est urgent de lever plusieurs freins à l'apprentissage en matière règlementaire et fiscale. Dans cet esprit d'efficacité et de simplification, la prime de 1000 euros réservée aux employeurs d'apprentis de moins de 50 salariés doit être plus simple et accessible pour avoir un effet immédiat dès cette rentrée.

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MEDEF Actu‐Eco semaine du 16 au 20 juin 2014

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Concertation apprentissage                        

Elysée, 19 septembre 2014  

Propositions du MEDEF     

Septembre

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Synthèse des propositions du Medef  

1. Orientation 

a. Rendre obligatoire  l’information des  jeunes et des  familles  sur  le  taux d’insertion des diplômes préparés avant l’inscription définitive 

b. Proposer  dans  chaque  académie  l’apprentissage  comme  voie  normale  de  la poursuite d’études dans le logiciel « Affelnet »  

c. Rendre  indépendante  l’évaluation du système éducatif, sur  le modèle de  la Suède ou de la Grande‐Bretagne  

2. Construction des diplômes 

a. Expérimenter  avec  les branches  volontaires  la  co‐construction des diplômes  avec l’Education nationale afin que les entreprises et les branches  

i. définissent les référentiels de métier  ii. définissent les référentiels de certification  iii. co‐élaborent le règlement d’examen 

 

3. Freins réglementaires à l’apprentissage 

a. Remplacer  le  régime  d’autorisation  préalable  par  un  système  de  déclaration préalable relatif à l’utilisation des machines dites « dangereuses » 

b. Permettre aux apprentis de bénéficier du régime de droit  commun de l’entreprise en matière de durée du travail 

c. Neutraliser le temps passé en CFA pour apprécier la durée de la période d’essai d. Permettre la signature d’un contrat d’apprentissage tout au long de l’année e. Pour  la  mobilité  des  apprentis  en  Europe,  remplacer  le  régime  d’autorisation 

préalable par un régime de déclaration préalable  

4. Elaboration de la carte des formations 

a. Expérimenter  avec  les  Régions  volontaires  la  co‐élaboration  de  la  carte  des formations avec les partenaires sociaux (Copanef) 

b. Permettre à une entreprise ou à une branche professionnelle d’ouvrir de droit un CFA lorsqu’elle en assure le financement sans aides publiques    

5. Financement de l’apprentissage 

a. Redonner aux entreprises la possibilité d’investir dans les CFA b. Permettre à une entreprise de déduire de sa taxe d’apprentissage (dans la limite du 

quota) le financement de la formation d’un jeune en contrat de professionnalisation    

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Fiche technique n°1 Orientation et construction des diplômes 

  I– La construction des diplômes doit être profondément restructurée pour se mettre en phase avec l’évolution des métiers, des compétences et des marchés du travail national et international  1/ Constat : 

La  dévalorisation  de  l’enseignement  professionnel  tient,  pour  une  part  non  négligeable,  à  la perception,  justifiée  ou  non,  que  les  diplômes  préparent  insuffisamment  à  la  vie  et  l’évolution professionnelles.  

Ce décalage  entre  ce qui  est perçu  comme  important par  les milieux  académiques et  ce qui  l’est réellement  pour  obtenir  un  emploi  pénalise  les  jeunes  et  dissuade  beaucoup  d’entreprises  de  se lancer dans l’aventure de l’apprentissage.  

 

Plusieurs critiques récurrentes sont avancées : 

- Les  diplômes  sont  bâtis  sur  une  logique  de  savoirs  et  de  connaissances,  et  non  de compétences. 

- La  description  des  emplois‐cible  s’appuie  majoritairement  sur  une  liste  de  tâches  qui conduisent à une trop grande standardisation et à une description très figée. 

- Les évaluations certificatives qui sont proposées dans  le référentiel de certification ne sont pas  en  mesure  de  garantir  la  maîtrise  des  compétences  professionnelles  visées  par  le diplômé. 

- Il existe un trop grand cloisonnement entre les diplômes et les certifications professionnelles qui concourent à exercer les mêmes activités. 

- Plus d’une dizaine de ministères sont certificateurs et aucune coordination n’est organisée pour assurer la cohérence entre les titres et diplômes élaborés. 

- Le processus d’élaboration des diplômes est trop lourd pour permettre une réelle adaptation de  la formation aux mutations technologiques, économiques et sociales dont  le rythme est plus rapide que par le passé. 

- La  gestion  de  l’offre  de  formation  à  l’échelle  des  territoires  n’est  pas  suffisamment dynamique et les cartes régionales demeurent relativement figées.   

-  

2/ Propositions de réforme 

2 priorités   

Se  rapprocher des  besoins des  entreprises : Refonder un  processus d’élaboration des diplômes  et  titres  nationaux  qui  tienne  compte  des  besoins  des  entreprises,  des évolutions prospectives des métiers, des  filières  et des marchés du  travail  national  et international quel que soit le public‐cible : jeunes scolarisés, adultes en emploi, adulte en recherche d’emploi  

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Fluidifier  les parcours  individuels : A partir de  la nouvelle nomenclature nationale des certifications  mise  en  œuvre  en  application  du  Cadre  européen  des  certifications, remettre  à  plat  la  classification  des  certifications  professionnelles  et  les  bases  d’une formation  tout  au  long  de  la  vie  autorisant  la  réalisation  de  parcours  individuels  de formation et la capitalisation de blocs de compétences. 

 

2 chantiers à court terme : 

 

Positionner  les branches professionnelles comme co‐décideuses au sein des CPC  (soit dans  le  cas  de  travaux  de  rénovation  déjà  engagés,  soit  dans  le  cas  d’une  revue  de process de la CPC)  Les branches professionnelles qui ont d’ores et déjà confirmé  leur volonté de s’engager dans  l’expérimentation  post  Conférence  sociale  2014 :  Fédération  de  la  plasturgie, UIMM, FIEEC, UIC, Fédération de la propreté, FFSA, UCV, FNTP. 

  Basculer  de  la  logique  des  savoirs  à  l’approche  compétences  dans  les  diplômes professionnels  

  Identifier, chaque fois que possible, les compétences clés et les blocs de compétences (modularisation)  qui  permettent  d’exercer  une  activité  et  qui  peuvent  être transversales à plusieurs secteurs d’activités. 

  Mettre  en  place  la  nouvelle  nomenclature  des  certifications :  En  2014,  la  France continue  à  répertorier  ses  certifications professionnelles par niveaux en  référence  à deux grilles de classification datant respectivement de 1967 (fondée sur  la durée des études) et 1969 (autonomie et responsabilité dans une organisation de travail). De fait, ces  grilles  de  références  ont  été  réalisées  sur  la  base  du  paysage  professionnel français de la fin des années 70, et ne reflètent plus les débouchés ni les exigences en termes  d’emploi  liées  à  chaque  niveau  de  qualification  tout  en  restant  fortement corrélée aux cursus éducatifs de l’Education nationale. Une réflexion a démarré après 2002  pour  élaborer  une  nouvelle  nomenclature  et  il  est  impératif  qu’elle  aboutisse désormais  dans  les  meilleurs  délais,  en  cohérence  avec  le  Cadre  européen  des certifications adopté en 2008. Ces nouveaux  repères permettront non seulement  la reconnaissance et la construction des parcours individuels de formation mais seront aussi  une  garantie  de  la  mise  en  œuvre,  par  les  opérateurs,  d’une  démarche compétences (learning outcomes) comme fondement de l’ingénierie de certification. 

  

Des  actions  à  mener  à  moyen  et  long  terme  pour  refonder  totalement  le  processus d’élaboration des diplômes et titres nationaux au regard des besoins des entreprises et  des évolutions  nationales  et  internationales  du marché  du  travail :  décloisonner  le  travail  de réflexion. (voir tableau)  

   

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DECISIONS DU GOUVERNEMENT CONFERENCE SOCIALE 2014 

(en italique : compléments feuille de route cabinet MEN, en bleu les décisions à améliorer) 

 

OBJECTIFS ET PROPOSITIONS DU MEDEF SUR LA CONSTRUCTION DES DIPLÔMES PROFESSIONNELS 

Problématiques    ACTIONS A MOYEN TERME 

(automne 2014) 

ACTIONS A LONG TERME  

(3 ans) 

Cloisonnement et fonctionnement  des CPC 

‐ Structurer des inter‐CPC pour travailler sur les diplômes des métiers transversaux ; 

‐ Rapprocher  les  études  et  travaux  sur  les diplômes et les qualifications menés au sein des différents ministères. 

‐  Assurer  l’accueil  des  groupes  de  travail dans une entreprise du  secteur  visé par  le diplôme  durant  une  partie  de  leurs travaux ; 

‐ Systématiser  le travail  inter‐CPC entre celles  du MEN  et  ministère  du  travail sur  la rénovation des titres et diplômes intervenant  dans  le  même  champ d’activité. 

‐  Généraliser  des  visites  d’entreprise pour  les  groupes  de  travail  dans  le champ  d’activité  visé  par  le  projet  de diplôme. 

‐  Réunir  les  CPC  dans  les  branches, entreprises… 

‐ Réduire le nombre de CPC de 14 à 7 ou 5 

 

‐ Fusionner  les CPC du MEN avec celles des autres ministères 

 

‐  Création  d’une  agence  indépendante  (cf. Finlande)  et  autonomisation  statutaire  des CPC  (agence,  service  à  compétence national ?) par rapport aux ministères.  

 

Processus décisionnel dans  les CPC 

‐ Soumettre à  l’avis de  la CPNE  concernée par  les métiers cibles  l’étude d’opportunité de création ou de rénovation d’un diplôme professionnel hors CPC 

 ‐  Un  binôme  salarié/employeur  sera chargé  de  la  rédaction  du  référentiel  des activités  et  du  référentiel  de  certification pour les compétences professionnelles 

‐  Avis  préalable    de  la  CPNE  sur  le rapport d’opportunité de création ou de rénovation d’un diplôme 

‐  Elaboration  du  RAP  par  un  binôme employeur/salarié  et  validation  par  les partenaires  sociaux  représentés  dans les CPC, de  la partie professionnelle du référentiel de certification. 

‐  Recomposition  de  la  CPC  avec repondération  des  votes  et  redéfinition  de missions plus prospectives et politiques 

‐  Suppression  des  sous‐commissions permanentes au profit de groupes de travail ad hoc mis en place selon la feuille de route annuelle de la CPC. 

 

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‐  Les  branches  professionnelles  seront associées  à  la  hiérarchisation  des compétences  et  à  la  discussion  sur  les modalités d’évaluation   

‐ Le processus de rénovation des diplômes sera simplifié et accéléré (avec l’objectif de 18 mois en moyenne à 12 mois)   

 

‐  Codécision  sur  la  pondération  entre compétences qui permettent d’attester de l’employabilité du diplômé 

‐ Limite de restitution des travaux dans un délai de 10 mois  

Knowledge management  des représentants  des branches  dans  les CPC 

 

‐ Assurer  la disponibilité des  représentants de  la  branche  sur  l’ensemble  du  cycle  de production du diplôme. 

‐  Mettre  à  disposition  des  groupes  de travail  les  ressources  humaines  (branches professionnelles,  corps  d’inspection, formateurs)  et  les  outils  de  travail collaboratif adaptés, y compris au travail à distance. 

‐  Généraliser  les  modes  de  travail collaboratif à distance 

 

‐  Recenser  et  partager  les  experts mobilisés  par  les  branches  et organisations  professionnelles  dans  les groupes de travail des CPC. 

‐ Construction d’une base de données  inter‐branches  recensant  les  compétences permettant  de  décrire  les  activités professionnelles 

‐  Collecte  et  mutualisation  des  supports produits au sein des CPC. 

‐Recensement  des  données  des observatoires de branches utiles aux CPC 

Adaptation des diplômes professionnels aux besoins en compétences des entreprises et de mobilité des salariés 

 ‐  Subordonner  l’inscription  des  titres  et diplômes  au  RNCP  à  l’examen  d’un référentiel d’activités et d’un référentiel de certifications élaboré en  concertation avec la  branche  professionnelle  concernée  (y compris les diplômes de niv. II et I) ;     

 ‐  La  CPC  est  chargée  d’identifier systématiquement  les  « blocs  de compétences »  transversaux  et transférables  dans  les  diplômes  et  la possibilité  de  prise  en  compte  des certificats  de  branches  ou  des  CQPI dans  le  processus  de  certification  du diplôme.  

‐  Suppression  de  l’inscription  de  droit  des diplômes  et  titres  au  RNCP  et  adoption d’une  procédure  unique  d’inscription  au répertoire  fondée  sur  la  vérification  de l’insertion professionnelle des diplômés dans l’objectif‐cible‐  métiers  des  différentes certifications. 

 

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‐ Une mission sera confiée aux  inspections générales concernées, dès  la rentrée, pour étudier  le  développement  de  «  blocs  de compétences  »,  correspondant  à  des parties  de  certifications  permettant d’acquérir  de  premiers  niveaux  de certification  en  cours  de  diplôme  et mobilisables  dans  le  cadre  du  compte personnel de formation ;  ‐  Le  Conseil National  Education  Economie et le Comité Sup’ Emploi produiront d’ici la fin  du  premier  trimestre  2015  des recommandations  pour  adapter  l’offre  de formation initiale du niveau V au niveau I    ‐ Le Conseil national de l’industrie remettra un avis d’ici mi 2015 sur  les besoins et  les attentes  de  l’industrie  en  matière  de compétences et de  formation,  sur  la base notamment des travaux des comités   

‐  Assurer,  chaque  fois  que  nécessaire, une  capacité  d’adaptation  locale  du diplôme  pour  tenir  compte  des pratiques  et  technologies  majoritaires d’un territoire à l’autre 

 

 

 

 

       

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II – L’attractivité de la voie professionnelle et de l’apprentissage dépend grandement de la qualité et de la fiabilité des informations mises à disposition  1/ Constat : 

 Le MEDEF  relève  trois  freins  à  une  orientation  exemplaire  en  France,  une  pléthore  de  diplômes devenus  illisibles (17 897 titres et diplômes référencés en 2013), un problème de connexion entre les diplômes et  les besoins du marché du travail et enfin une défaillance profonde des processus d’information et d’orientation. 

 Plusieurs critiques récurrentes : 

L’orientation scolaire reste  fortement marquée par des  impératifs de gestion de  flux et de structures, inhérents au système éducatif. 

L’orientation scolaire est plus largement dominée par une réponse à la demande sociale que fondée sur une analyse prospective des besoins économiques. 

L’orientation, en tant que processus individuel, ne tient pas compte des acquis antérieurs de compétences et accentue la conception tubulaire des diplômes. 

L’orientation  ne  facilite  pas  les  évolutions  horizontales  de  cursus  et  hors  système scolaire.    

La situation du chômage des  jeunes est endémique alors que 400 000 emplois ne sont pas pourvus chaque année faute de compétences disponibles (Observatoire TEC)  

‐ En 2012, on compte en France 11,1 millions de jeunes de 15 à 29 ans (7,4 millions de 15 à 24 ans).   Le  taux de chômage des 15‐29 ans est de 18%, dont : 34% pour  les 15‐19 ans, 22% pour les 20‐24 ans, 9 % pour les 25‐29 ans.  

‐ 40% des jeunes au chômage sont sans diplôme ni formation. ‐ 11,6%  des  18–24  ans  français  ont  quitté  le  système  scolaire  sans  diplôme  en  2012,  soit 

environ 600 000 jeunes sur plus de 5 millions (INSEE‐avril 2014) (moyenne européenne : 12,7 % des 18‐24 ans).  

 2/ Propositions de réforme : 

 

3 axes :   

Assurer à chaque élève une information sur les filières qui recrutent  

Cibler l’orientation sur les métiers et les filières d’avenir  

Créer une dynamique vertueuse de gestion globale de l’offre de formation 

         

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 MESURES 

Orientation objectivée selon le critère d’insertion professionnelle des diplômés 

Chaque élève doit disposer d’information sur la réalité des débouchés de tous les  diplômes professionnels et supérieurs avant de matérialiser son choix d’orientation (Affelnet et APB). Chaque établissement proposant des formations débouchant sur la vie active devrait ainsi réaliser obligatoirement un suivi statistique de ses diplômés. Une publication de ces données consolidées serait ainsi assurée par un organisme indépendant, à l’instar de la majorité des pays de l’OCDE, puis  restituée au sein des procédures informatisées d’orientation. 

Information sur les filières qui recrutent   

En relation avec les observatoires de branches, une information ciblée sur les filières d’avenir et les secteurs en tension doit être rendue accessible et diffusée. Il faut inciter les  branches professionnelles à renforcer leurs  travaux permettant d’identifier les évolutions sectorielles, celles des métiers, les métiers émergents, les métiers rares afin  d’anticiper au mieux les besoins des secteurs économiques à 5/10 ans, et de préparer les insertions de demain. L’identification des évolutions sectorielles et ensuite des métiers est un enjeu, qui à ce stade restent mal outillé par les différents acteurs. Ces travaux pourraient être menés par l’OPMQ ou directement par la branche professionnelle. 

Garantie d’informations sur la qualité des formations proposées et leur processus d’élaboration  

Une information sur le processus d’assurance qualité, mis en place par chaque OF public ou privé, régissant l’évaluation qualitative de la formation proposée doit être rendue obligatoire. Aucune formation ne devrait être proposée/renouvelée au sein des cartes régionales de formation s’il n’est pas démontré qu’elle répond à des critères transparents de qualité. L’évaluation nationale du système éducatif doit devenir indépendante. En France, ce sont les Ministères qui décident, évaluent et publient les données. Dans la plus grande majorité des pays européens, les organismes d’évaluation des systèmes éducatifs sont des autorités publiques indépendantes et parfois englobent dans une même agence les corps d’inspection. C’est le cas en Grande‐Bretagne (OFSTED), en Espagne (INCE) ou en Suède (SKOLVERKET). L’évaluation des performances du système éducatif est désormais régulièrement consolidée au niveau européen et de l’OCDE. L’organisme d’évaluation de notre pays doit offrir des garanties d’impartialité de nature à rétablir la confiance de toutes les parties prenantes.   

 

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 Fiche technique n°2 

Freins pratiques au développement de l’apprentissage    

I‐ Supprimer le numerus clausus de certaines professions réglementées.  1/ Constat :  Certaines professions réglementées nécessitent, pour y accéder, le respect d’un « numérus clausus » qui ne  semblent ni garantes de  la qualité des prestations, ni vertueuse en matière de  respect des coûts, ou, plus largement, du « modèle économique »  d’une activité. Certains des métiers concernés sont accessibles par  l’apprentissage, qui  se  trouve, de droit et de  fait, « bridé ».  Il en est ainsi de certaines professions de santé (infirmière, aide‐soignant…).    2/ Proposition :  La  suppression  de  ce  numerus  clausus  générerait  la  création  de  plusieurs  milliers  d’emploi,  et favoriserait un développement significatif de l’apprentissage. La constitution de sections spécifiques et une meilleure prise en compte de la spécificité des activités concernées dans  l’organisation pédagogique  (notamment s’agissant de  l’accueil des apprentis dans un  nombre  réduit  d’établissements),  du  parcours  de  formation,  seraient  de  nature  à  favoriser l’attractivité de l’apprentissage pour les employeurs.   

 II‐ Remplacer  le régime d’autorisation préalable par un système de déclaration préalable relatif à l’utilisation des machines dites « dangereuses »  1/ Constat :  La réglementation sur l’accès des mineurs relatif à l’utilisation des machines dites « dangereuses » a été récemment modifiée. Si certaines de ces modifications comportent, sans augmenter  les risques potentiels  pour  les  mineurs  concernés,  une  réelle  simplification  pour  l’entreprise,  l’instauration d’une autorisation préalable à l’accueil de ces jeunes, a contribué à la baisse du nombre de contrats conclus : en effet,  la  lourdeur de  la démarche  liée à  la crainte de contrôles  tatillons, alimentés par des refus de principe ( sans visite de l’entreprise par exemple) de l’inspection du travail, découragent nombres d’entreprises à accueillir de jeunes mineurs. De fait, cette procédure ne semble pas générer une meilleure protection des mineurs.  2/ Proposition : Il convient de rétablir le régime de la déclaration préalable qui responsabilise l’entreprise.  

   

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III‐ Neutraliser le temps de formation en CFA pour apprécier la durée de la période d’essai  1/ Constat :  Il  n’est  pas  rare  que  les  jeunes  apprentis  consacrent  de  longues  séquences  aux  formations dispensées dans  le Centre de  Formation d’Apprentis  (CFA). De  fait,  le  temps passé en entreprise, pendant  la  période  d’essai,  est  peu  important  et  ne  permettent  ni  à  l’entreprise,  et  dans  une moindre  proportion,  ni  au  jeune,  d’apprécier  si  les  conditions  d’une  bonne  collaboration  sont réunies. Les risques de rupture ou d’insatisfaction sont dès  lors plus  importants, une fois  la période d’essai terminée, et plus complexe à gérer.  2/ Proposition :  Il convient d’apprécier la durée de la période d’essai au vu du temps passé dans l’entreprise.  

 IV‐ Permettre aux apprentis de bénéficier du régime de droit  commun de l’entreprise :  1/Constat :  Le contrat d’apprentissage est un contrat à durée déterminée, qui, en raison de son objet particulier (l’accès à un diplôme ou une certification) répond à des modalités d’exécution qui dérogent au droit commun des contrats à durée déterminée.  Pourtant,  certaines  de  ces modalités  ne  sont  plus  adaptées  au  regard  de  l’évolution  des modes d’apprentissage, des aspirations des jeunes et des besoins des entreprises. Il en est ainsi notamment de l’impossibilité de conclure des contrats d’apprentissage tout au long de l’année.   La légalité de certaines modalités, comme la capacité à introduire une clause de dédit formation  qui concourent à rassurer l’employeur, mais aussi le jeune, sur la longueur de l’engagement contractuel, est parfois contestée alors que la loi ne les prohibe pas.  D’autres modalités enfin, ne contribuent pas en pratique à répondre à  l’objectif poursuivi. Ainsi  les modalités de rupture du contrat sont plus lourdes et ne génèrent pas une protection particulière du jeune (par exemple jugement du conseil des prud’hommes statuant en référé en cas de faute grave).   2/ Propositions :  

a‐ Il convient de permettre la conclusion du contrat d’apprentissage tout au long de l’année. Le corollaire de cette évolution est l’assouplissement des modalités de contrôle et des dates d’examen. 

 b‐ La  possibilité  d’introduire  une  clause  de  dédit  formation,  ne  doit  souffrir  d’aucune 

ambiguïté. (à rappeler par voie de circulaire).  

c‐ Enfin, les conditions et modalités de rupture du contrat d’apprentissage doivent être celles du droit commun (CDD) à  l’instar du contrat de professionnalisation, ainsi que  le préconise un  récent  rapport  de  plusieurs  inspections  (IGAS,  rapport N°2013‐145R/IGA N°14‐013/13‐122/01/IGEN N°2014‐006).      

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V‐  Remplacer  le  régime  de  l’autorisation  préalable  pour  la mobilité  des  apprentis  dans  l’Union Européenne par un système de déclaration préalable et l’étendre à d’autres pays.  1/ Constat :  La réglementation relative à  la mise à disposition des apprentis à  l’étranger est  limitée, d’une part, aux  pays  de  l’Union  Européenne,  et,  d’autre  part,  soumise  à  un  régime  d’autorisation  préalable (Rectorat et inspecteur du travail). La mobilité des jeunes apprentis, qui concourt à l’enrichissement de  leurs  parcours,  s’en  trouve  compliqué  voir  entravé,  alors  qu’elle  devrait  être  encouragée  et facilitée    2/ Proposition :  Afin d’encourager  la mobilité de  jeunes apprentis dans  les entreprises et CFA de pays offrant des garanties en  terme d’exécution du contrat de  travail, comparables à celles de notre pays  (pays de l’Union  Européenne  et  figurant dans une  liste) un  régime de déclaration préalable,  complétée de l’accord du CFA qui accueille le jeune en France) doit se substituer à l’actuelle réglementation.  

 VI‐ Autoriser l’accès des apprentis au parc locatif des logements étudiants et de bénéficier ainsi de tous les avantages de la carte étudiant. 

 1/ Constat :  Les  difficultés  d’accès  au  logement  des  jeunes  constituent  un  des  freins  de  leur  accès  à l’apprentissage.  Les  aides  sont  peu  connues  ou  insuffisantes,  l’accès  aux  logements  pour  les étudiants reste rare, alors même qu’ils bénéficient désormais de la carte étudiant.   2/ Propositions :  

a‐ Il convient de systématiser la communication, par exemple par les CFA, des aides accessibles au  titre  de  la  contribution  des  employeurs  au  logement,  au  plus  tard  au  moment  de  la conclusion du contrat d’apprentissage. 

 b‐ Il convient en outre d’adapter davantage les aides (THR) attribuées par les Conseils régionaux.  c‐  Enfin,  l’accès  au  logement  des  étudiants  doit  être  amplifié,  notamment  en  systématisant l’information.  

 Ces propositions doivent contribuer à compléter, sinon rénover un statut attractif des apprentis, reposant sur un mix du droit commun du statut des étudiants et de celui des salariés.              

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 Fiche technique n°3 

 Carte des formations et financement de l’apprentissage 

  I  –  Expérimenter  une  procédure  de  co‐décision  entre  les  partenaires  sociaux  et  les  Conseils régionaux sur la carte des formations  1/ Constat :   Avec  la  conception  des  diplômes,  la  carte  des  formations  reste  un  des  principaux  problèmes  du système d’apprentissage français.  Instruites  par  l’éducation  nationale,  validées  ou  refusées  par  le  pouvoir  politique  régional,  les demandes d’ouverture ou de  fermeture des sections d’apprentissage pourraient mieux prendre en compte  les  besoins  en  compétences  des  entreprises.  Cela  suppose  une  double  évolution :  les partenaires sociaux, et le patronat en particulier, doit pouvoir connaître plus précisément les besoins en compétences des entreprises et  les pouvoirs publics (Education nationale et Conseils régionaux) doivent l’associer à la décision.   2/ Propositions :  Le MEDEF propose d’expérimenter, dans les Régions volontaires, une procédure de co‐décision de la carte  des  formations  entre  les  Conseils  régionaux  et  les  partenaires  sociaux  (Coparef). Conformément  à  l’article  18  de  la  loi  Peillon  du  8  juillet  2013  («  Refondation  de  l’école  de  la République »),  chaque  Région  aura  pour  compétence  d’arrêter  la  carte  régionale  des  formations professionnelles  initiales, après concertation avec  les autorités académiques et en cohérence avec les décisions d’ouverture et de  fermeture de  formations par  l’apprentissage qu’elle aura prises. La procédure  d’élaboration  de  la  carte  régionale  des  formations  professionnelles  initiales,  telle  que décrite,  prévoit  une  simple  consultation  des  branches  professionnelles  et  des  organisations syndicales professionnelles des employeurs et des salariés concernés.   Le MEDEF  propose  que,  dans  les  Régions  expérimentales,  la  carte  des  formations  soit  à  la  fois adoptée par le Conseil régional et par le Coparef. Cela permettrait de sortir des jeux de posture qui prévalent  parfois  des  deux  côtés  et  impulser  une  coopération  constructive  en  obligeant  chaque partie à mieux prendre en compte les contraintes et la vision de l’autre.   Il en résulterait ‐ c’est le pari du Medef ‐ une carte des formations de meilleure qualité, c’est‐à‐dire davantage  adaptée  aux  besoins  en  compétences  des  entreprises,  et  donc  potentiellement  plus efficace pour lutter contre le chômage des jeunes.   

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  2‐  Donner  aux  entreprises  et  aux  branches  professionnelles  la  possibilité  d’ouvrir  un  CFA lorsqu’elles s’engagent à l’auto‐financer  1/ Constat :   Même  s’il  ne  s’agit  pas  de  cas majoritaires,  il  arrive  régulièrement  que  des  entreprises  ou  des branches  professionnelles  se  voient  refuser  l’autorisation  d’ouvrir  un  CFA  ou  une  section d’apprentissage, quand bien même elles s’engageraient à en assurer l’intégralité du financement.  Ces situations ne sont pas satisfaisantes, tant du point de vue de l’emploi des jeunes que du besoin en compétences des entreprises.   2/ Propositions :   Le Medef propose donc qu’une entreprise ou une branche professionnelle qui  s’engage à assurer l’autofinancement de son CFA ne puisse se voir opposer un refus de la part du Conseil régional. Cela permettrait de libérer la formation en apprentissage sans peser sur les finances publiques.    3 – Redonner aux entreprises  la  liberté d’utiliser  leur taxe d’apprentissage pour  investir dans  les CFA  1/ Constat  La loi du 5 mars 2014 a porté une double atteinte au financement de l’apprentissage par l’entreprise, d’une  part  en  prélevant  380  millions  pour  l’affecter  aux  Conseils  régionaux  et  d’autre  part  en interdisant  légalement aux entreprises d’utiliser désormais  la partie barème pour  investir dans  les CFA. Même si  le premier point a été partiellement corrigé à  la suite des débats tenus à  la dernière conférence sociale, le second point est resté inchangé, pesant lourdement sur la liberté d’affectation des entreprises.   2/ Proposition  Le Medef propose ainsi de  redonner  la  liberté aux entreprises d’utiliser  la part barème de  la  taxe d’apprentissage pour  investir dans un CFA (au‐delà du complément au CFO, qui ne concerne que  la partie « fonctionnement » du CFA).  Il apparaît au moins paradoxal,  si ce n’est absurde, d’interdire aux entreprises d’utiliser  leur taxe d’apprentissage pour  investir dans  les CFA au moment même où on leur demande légitimement d’accroître leur effort en ce sens.           

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4 ‐ Systématiser le suivi de la qualité des parcours des apprentis par les partenaires sociaux au sein des COPAREF  1/ Constat  Pour  décider  d’une  carte  de  formation  régionale  répondant  aux  besoins  des  jeunes  et  des entreprises, alors même que l’environnement économique régional évolue, un système de suivi de la qualité du parcours des apprentis est à réaliser.  Il garantit  l’adéquation du parcours avec  la réalité économique et social.   2/ Proposition   Le MEDEF propose que  les partenaires sociaux au sein du COPAREF organisent  le suivi de  la qualité des centres de formation d’apprentis et plus généralement des centres de formation en alternance. A  cet effet,  le COPANEF déploiera une méthodologie d'autoévaluation des  centres. Cette dernière s’attachera à promouvoir trois domaines de qualité :  

Qualité des établissements de formation :  1. La stratégie de développement de l'alternance au sein du centre de formation est définie et 

communiquée. 2. Le  centre  de  formation  est  en  interaction  et  coopération  avec  son  environnement  en 

particulier économique   

Qualité de l'alternance : 3. Le  centre  de  formation  développe  une  pédagogie  de  l'alternance.  Voie  d’excellence,  elle 

permet aux apprenants de valoriser les acquisitions de compétences réalisées en entreprise.  4. Les  démarches  d’enseignement  sont  centrées  sur  l’apprenant.  Des  outils  pédagogiques 

différenciés sont mobilisés à cet effet. 5. Les  résultats  des  apprentissages  intègrent  les  savoirs,  les  compétences  et  les  attitudes 

nécessaires à l’exercice d’un métier. 6. Dans  le  cadre  des  nouvelles modalités  de  construction  et  de  révision  des  diplômes,  les 

apprentissages doivent être en cohérence avec les objectifs du système éducatif et ceux des professions. 

  Qualité de l'auto évaluation : 7. Pour garantir la performance des autoévaluations, démarche de progrès fondée sur la liberté 

et la responsabilité des centres de formation, des évaluations sont conduites par des experts externes habilités par les partenaires sociaux.  

8. Afin de rendre cette démarche de progrès responsabilisante pour tous, l'auto évaluation doit être un nouveau mode de  traçabilité de  la qualité, obligatoire pour  tous, de  l'apprenti  au directeur de centre. 

9. Cette autoévaluation alimentera le suivi de contrats explicites entre le centre et un apprenti sur les objectifs, les attendus de chacune des parties. 

10. Le centre de  formation publiera  les résultats de  la situation des apprenants à 6 mois  : CDI, CDD +6 mois, formation, recherche d’emploi, autres.