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Somalie Chiffres du Ministère des Affaires étrangères et européennes (http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-geo/somalie/presentation-de-la-somalie/ ) Capitale : Mogadiscio (Somaliland : Hargeisa) Superficie : 638 000 km² Population : 9,3 millions (Banque Mondiale, 2011) dont Mogadiscio 1,6 million et Bossasso 436 232 Espérance de vie : 51,2 ans (Programme des Nations Unies pour le Développement 2011) Taux d'alphabétisation : 37,8 % % de la population rurale ayant accès à l'eau potable en milieu rural : 9 % Religion : islam sunnite à 99 % Langues : somali (officiel) ; arabe, anglais (nord), italien (sud) Monnaie : shilling somalien (SOS) PIB/habitant : 600 USD Répartition du PNB : agriculture 60 % ; industrie 7 % ; services 32 % (estimation 2008) Dette extérieure (estimation) : 2,94 milliards de dollars Carte : dynamiques somaliennes Licite Illicite Dates importantes 1960 indépendance de la Somalie face à l'Italie et du Somaliland face à l'Angleterre 1998 déclaration de semi-indépendance du Puntland octobre 1969 le général Siyad Barre prend le pouvoir et lance une offensive contre l'Ethiopie août 2004 création du GFT sous l'égide de l'IGAD (organisation régionale de la Corne de l'Afrique) 1991 renversement du régime de Siyad Barre suite à un affrontement clanique juin 2006 les islamites prennent le contrôle de Mogadiscio et se dotent des tribunaux islamiques mai 1991 déclaration d'indépendance du Somaliland (non entérinée par la communauté internationale) août 2008 signature des accords de Djibouti entre le GFT et l'Agence pour la Rélibération de la Somalie 1993 désastre de l'opération « Restore Hope » janvier 2009 élection de Sheikh Sharif 1995 retrait des troupes occidentales et ONUsiennes juin 2011 accord de Kampala : extension d'un an de la transition initiée par les accords de Djibouti

Somalie rendre la vie possible

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SomalieChiffres du Ministère des Affaires étrangères et européennes

(http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-geo/somalie/presentation-de-la-somalie/)

Capitale : Mogadiscio (Somaliland : Hargeisa)Superficie : 638 000 km²Population : 9,3 millions (Banque Mondiale, 2011) dont Mogadiscio 1,6 million et Bossasso 436 232Espérance de vie : 51,2 ans (Programme des Nations Unies pour le Développement 2011)Taux d'alphabétisation : 37,8 %% de la population rurale ayant accès à l'eau potable en milieu rural : 9 %Religion : islam sunnite à 99 %Langues : somali (officiel) ; arabe, anglais (nord), italien (sud)Monnaie : shilling somalien (SOS)PIB/habitant : 600 USDRépartition du PNB : agriculture 60 % ; industrie 7 % ; services 32 % (estimation 2008)Dette extérieure (estimation) : 2,94 milliards de dollars

Carte : dynamiques somaliennesLicite Illicite

Dates importantes

1960 indépendance de la Somalie face à l'Italie et du Somaliland face à l'Angleterre

1998 déclaration de semi-indépendance du Puntland

octobre 1969 le général Siyad Barre prend le pouvoir et lance une offensive contre l'Ethiopie

août 2004 création du GFT sous l'égide de l'IGAD (organisation régionale de la Corne de l'Afrique)

1991 renversement du régime de Siyad Barre suite à un affrontement clanique

juin 2006 les islamites prennent le contrôle de Mogadiscio et se dotent des tribunaux islamiques

mai 1991 déclaration d'indépendance du Somaliland (non entérinée par la communauté internationale)

août 2008 signature des accords de Djibouti entre le GFT et l'Agence pour la Rélibération de la Somalie

1993 désastre de l'opération « Restore Hope » janvier 2009 élection de Sheikh Sharif

1995 retrait des troupes occidentales et ONUsiennes juin 2011 accord de Kampala : extension d'un an de la transition initiée par les accords de Djibouti

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INSTAURER LA PAIX : FACE AUX MILICES ET AU TERRORISMEBackground & Politique de la France jusqu'en 2012 sur le sujet

La Somalie doit faire face à deux grands obstacles à la paix sur son sol et ses eaux territoriales et de fait à son développement humain : les milices islamistes et la piraterie. A propos des milices islamistes, dont le groupe el-Shabab (ex-membres des Tribunaux Islamiques qui chutèrent en 2007) qui contrôle le sud du pays, elles ont été repoussée par les troupes éthiopiennes fin 2006 de la capitale Mogadiscio, permettant au Gouvernement Fédéral de Transition qui gouvernait depuis sa création depuis le Kenya, de s'installer enfin sur le sol somalien. Le GFT est soutenu par les troupes de l'AMISOM (opération de l'Union Africaine financée par l'UE et l'ONU qui l'a mandatée en 2007) mais ne contrôle que la capitale. Les Shabab ont dans un premier temps obtenu un soutien populaire car ils s'opposaient à la présence éthiopienne et constituaient un renouveau islamique basée sur la charia après la répression des musulmans sous la dictature de Siyad Barre. Aujourd'hui, la France apporte un grand soutien à l'AMISOM pour laquelle elle a formé plus de 16000 soldats africains en 5 ans [discours de Juppé, 23 février 2012, Conférence de Londres] en mettant à disposition 22 formateurs (opération EUTM) ; l'Ouganda et le Burundi y participent largement. Le 22 février 2012, le Conseil de Sécurité de l'ONU a relevé le plafond des troupes à 17731 hommes au lieu de 12000 (rés. 1036), après avoir renouvelé le 30 septembre 2011 (rés. 2010) leur mandat jusqu'au 31 octobre 2012. En août 2011, les insurgés se sont à nouveau retirés de Mogadiscio ; puis, en avril 2012 [communiqué de presse du 5 avril], l'AMISOM a annoncé le déploiement de troupes hors de Mogadisco, qui seront stationnés avec des troupes éthiopiennes en Somalie. L'AMISOM intègre également désormais les forces kenyanes du sud de la Somalie (2000 soldats) qui, en janvier 2012, ont repris le contrôle de plusieurs localités auparavant occupées par les Shabab.Le Conseil de Sécurité de l'ONU a imposé des sanctions contre l'Erythrée dont il a été prouvé qu'elle soutenait les milices d'el-Shabab (résolution 1907 de 2009), tandis que les Emirats Arabes et l'Arabie Saoudite sont accusés d'un soutien financier à ce groupe affilié à al-Qaïda. Les Shabab ont d'ailleurs lancé de nombreux actes de terrorisme notamment au Kenya (5 enlèvements depuis septembre 2011 ; attentats contre les ambassades américaines de Nairobi et de Dar el-Salam en 1998).

Propositions et politiques à mener

➔ Régulation des arrestations arbitraires perpétrés par les forces françaises contre les suspectés de piraterie ou les milices islamistesLe Monde Diplomatique de février 2012 dénonce les moyens expéditifs employés par les forces spéciales françaises et occidentales. M. Abdulahi Ahmed Guelleh, arrêté par des militaires français en septembre 2008 dans les eaux somaliennes, à bord d'un voilier avec 5 autres Somaliens, amené en France sans enquête et relâché en novembre 2012, après que soit tombée la suspicion de faits de piraterie qui pesait sur lui. Il est désormais bloqué dans un pays dont il ignore la langue, où il ne possède aucun document d'identité et dont il ne peut repartir.

➔ Arrêt total des ventes d'armes françaises (qui ne sont pas destinées à la Somalie mais peuvent y être acheminées indirectement)Selon le rapport du gouvernement français lui-même au Parlement présenté à la presse le 26 octobre 2010, la France est toujours 4ème exportatrice mondiale d'armement avec 6 % des parts du marché et a totalisé 5,12 milliards d'euro d'exportations en 2010. Par ailleurs, le représentant de la France à l'ONU s'est clairement déclaré favorable « à toute mesure permettant d'interrompre les flux matériels et financiers en direction d'al-Shabab » (rapport de France-ONU sur la Somalie de mars 2012 ; http://www.franceonu.org/spip.php?article3819). Il s'agit ainsi de cesser toute hypocrisie sur le soutien à l'embargo sur les armes décrété en Somalie dès 1992 par l'ONU (résolution 773) et diminuerait les risques d' interception du matériel de guerre de l'AMISOM par les milices islamistes. Par ailleurs, la France a exporté pour 1 million d'euro d'armes vers le Yémen en 2009, Yémen qui, depuis les révélations de Wikileaks, est connu pour avoir vendu des armes vers la Somalie, brisant l'embargo onusien.

➔ Tenter de privilégier autant que possible les solutions non militaires afin de protéger la population (déplacements forcés, destruction des terres arables et impossibilité de cultiver en exil perpétuel, difficulté à maintenir l'accès aux aides humanitaires)La situation instable dont les Somaliens sont aujourd'hui victimes est, comme le rapporte l'ONG Oxfam, largement du fait des milices armées sur place, mais aussi en partie de l'intervention internationale elle-même. Elle exigeait que chaque résolution soit « jugée au regard de [ses] éventuelles répercussions sur l'accès et les besoins humanitaires, ainsi que sur la protection de la population civile » et de « veiller à ce que les forces terrestres, navales ou aériennes déployées en Somalie reçoivent une formation pratique sur le droit international humanitaire ». « Les rapports de suivi de la population démontrent en effet que près de la moitié des personnes déplacées en janvier ont fui l'insécurité grandissante dans les zones où les conflits armés ont recommencé à sévir. Des camps où les civils ont trouvé refuge mais aussi des hôpitaux, un centre de nutrition ainsi que plusieurs bureaux d'organisations humanitaires ont été dévastés par le passage de différents groupes armés »

➔ Sur le long terme, encourager la formation de forces de l'ordre somaliennes responsables pour la future auto-gestion du pays

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FAUT-IL RETABLIR L'UNITE NATIONALE ?« Il n'est plus certain que le soutien inconditionnel au GFT soit encore une option pertinente [même dans le cadre] d'une lecture davantage « fédéraliste », puisque l'« Etat centralisé » n'est désormais plus qu'une vue de l'esprit » (Simon Minkowski, Le Monde Diplomatique).

La Somalie a été ravagée au XX° siècle par les rivalités claniques et tribales : le grand ensemble ethnique somali est divisé en trois grands groupes (Darod, Irir et Saab), subdivisés en tribus, clans et sous-clans. L'histoire de la Somalie jusqu'à la chute du régime Barre et l'apparition des milices islamistes s'explique largement par ces conflits claniques : Siya Barre était un Darod de la tribu Maheran. Le gouvernement était d'ailleurs désigné dès 1977 sous l'abréviation MOD (« Marehan-Ogadeni-Dhulbahante », les trois clans associés au pouvoir). Une guerre opposa ensuite les Darod entre eux et c'est lorsque la tribu Hawiyé l'emporta sur les Maheran que le général Barre fut renversé et que le pays sombra dans l'instabilité, car deux clans des Hawiyé, les Agbal et les Habar Gedir s'opposèrent tandis que le Somaliland se déclara indépendant. Après le départ des troupes onusiennes, une partie des Darod créa le Puntland. Ce n'est qu'en 2004 qu'un accord de partage du pouvoir fut enfin trouvé et le GFT créé. (Bernard Lugan, Politique Actu.com)Ces tensions claniques sont surtout concentrées dans l'ancienne Somalia italiana, tandis qu'au Somaliland ex-britannique, les structures de régulation claniques existantes ont été mieux préservées, permettant une gestion plus calme. Des conflits d'intérêts persistent, mais en juillet 2010, des élections démocratiques y ont eu lieu.Après l'invasion ratée de l'Ogaden (Ethiopie), Siyad Barre arma le million de réfugiés qui en arrivait et les installa dans le Nord, les laissant s'adonner au pillage. La dictature laissa le champ libre à la fragmentation des clans. Le Somaliland put en 1993, sous l'égide du shir (conseil de clan) Borama, se doter d'institutions représentatives fonctionnelles. Trois partis y sont autorisés : Udub, au pouvoir depuis 17 ans mais où le clientélisme et le népotisme sont restés limités notamment grâce à un presse libre ; Kulmiye, l'opposition historique ; et le jeune Ucid, à la fois ouvert aux femmes, aux clans minoritaires et aux intellectuels, et tendant vers l'islamisme radical. Ce qui barre la route à la reconnaissance du Somaliland, c'est aussi la volonté arabe, notamment l'Egypte, de pouvoir s'allier à une Somalie forte face au vieil ennemi, l'Ethiopie chrétienne. (Gérard Prunier, Le Monde Diplomatique).

➔ Reconnaître officiellement le Somaliland qui, vivant sans aide internationale depuis 20 ans, a construit une démocratie correcteM. Alain Juppé a d'ailleurs reconnu dans son discours à l'ONU [op. cit.] que « les autorités à Mogadiscio doivent mieux prendre en compte la singularité du Somaliland, du Puntland... »

➔ Lutter contre la corruption de façon intensiveTransparency International classe la Somalie comme pays le plus corrompu au monde

➔ Suivi de la feuille de route pour la Somalie, surtout dans la prévention des enfants-soldats, la lutte contre la corruption et la piraterie, et la rédaction d'une Constitution (prévue pour juin 2012)

ERADIQUER LA PIRATERIELe coût total de la piraterie a été évalué à au moins 7 milliards de dollars par an et ce phénomène a surtout pris de l'ampleur en 2007. L'intervention la plus aboutie jusqu'ici contre la piraterie sur les côtes somaliennes (qui aujourd'hui s'aventure de plus en plus en haute mer, jusqu'à 1500 km des côtes) est l'opération ATALANTE, opération militaire navale menée par l'Union européenne et l'ONU et pour le moment décidée jusqu'au 12 décembre 2012 (prolongé par le Conseil de l'UE en décembre 2010). Selon le discours d'Alain Juppé à Londres le 23 février 2012, la France y participe avec le déploiement permanent d'une frégate et la participation d'un avio de patrouille maritime basé à Dijbouti. Ils protègent essentiellement les convois du Programme alimentaire mondial et aucun n'a pour l'instant été capturé ce qui permet de nourrir environ 1 600 000 Somaliens par jour. Jack Lang, dans son rapport du 25 janvier 2011 en tant que conseiller spécial du Secrétaire de l'ONU pour les questions juridiques liées à la piraterie au large de la Somalie, il fait 25 propositions pour éradiquer la piraterie, organisées en deux axes : prévention (un volet économique pour créer des alternatives à la piraterie, notamment les secteurs de la pêche, des activités portuaires, de l'exportation de bétail ; et un volet sécuritaire pour restaurer la présence de la police et tenter de remonter les filières) et répression (9 suspects capturés sur 10 sont actuellement rendus à la liberté sans jugement ; mise en place de deux juridictions spécialisées au Puntland et au Somaliland, et d'une Cour somalienne spécialisée extraterritoriale et construction de 2 prisons au Puntland et au Somaliland). Le coût total de ce volet est estimé à 25 millions de dollars pour 3 ans. Adopté à l'unanimité par le Conseil de sécurité (résolution 1976 du 11 avril 2011). Par ailleurs, la présence d'une flotte de guerre toujours plus importante sur place pose le problème du risque de capture, qui fournit aux pirates du matériel de guerre ou des financements via le paiement de rançons. Enfin, proposer des alternatives à la piraterie doit comporter un autre volet [cf « Faut-il rétablir l'unité nationale ? »], celui d'une prise de position officielle face au Somaliland et au Puntland ; en effet le Puntland notamment est la terre d'origine de la plupart des pirates ainsi que des trafiquants de clandestins vers le Yémen, du fait de son instabilité récente. Celle-ci doit en partie être due aux flots constants de réfugiés qui sont contraints de s'y installer au départ d'autres régions ravagées de la Somalie, que ce petit pays semi-indépendant peut difficilement gérer.

➔ Continuer à protéger au maximum les convois alimentaires et l'aide humanitaire en nature afin qu'ils arrivent à bon port

➔ Créer des alternatives à la piraterie en soutenant le développement des activités productives légales, la relocalisation des richesses en Somalie et en soutenant le Somaliland et le Puntland pour gérer les réfugiés sans mettre en péril leur propre stabilité

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LA CRISE DE 2011 : FAMINE, AIDES HUMANITAIRES ET NOUVELLE ACTIVITE PRODUCTIVE

L'aide de la France pour la Corne de l'Afrique en 2011 s'élève à 30,53 millions d'euro (dont 11,34 millions pour les Somaliens restés en Somalie) ; l'UE dans son ensemble aide à hauteur de plus de 700 millions d'euro. Environ 31 % de la population totale de la Somalie et plus de 13 millions de personnes est en situation de crise alimentaire, plus de six mois après que l'ONU se soit décidé à décréter l'état de famine. Mais il ne suffit pas d'allouer des fonds quand la partie la plus sinistrée du pays, celle occupée par les milices islamistes, est souvent privée de son accès à cette aide par les positions des milices, qui a interdit dès 2009 l'aide du Programme Mondial pour l'Alimentation ; ils travaillent cependant avec certaines ONG, notamment aux financements islamiques, et avec le Croissant rouge. L'économie agro-alimentaire somalienne est pourtant encore aujourd'hui très productive : le journal allemand TAZ rappelle (cité par Presseurop) que « la Somalie est un exportateur d'aliments. Elle a vendu plus de 4 millions de bêtes dans le monde arabe, et même aujourd'hui elle livre encore du sucre et du riz à ses voisins ». Elle exporte du bétail et des bananes. L'instabilité a développé 2 secteurs spécifiques : le transfert d'argent de la diaspora (1 million de personnes, env. 1,5 milliard de dollars par an) et les télécommunications. Les transferts s'appuient sur les hawala, des firmes qui ont parfois vraiment décollé, comme Dahabshiil ou Amal, aujourd'hui basées à Dubaï. Néanmoins, la diaspora n'aliment pas non plus le pays de manière uniforme : on y retrouve les lignes de fracture claniques. Ce réseau très concurrentiel et bon marché est primordial pour une reconstruction du pays : l'ONU parle de « lifeline » locale. Le marché somalien est totalement dérégulé et détaxé et c'est ce qui en fait un espace de transit privilégié, pour les marchandises légales (moutons, chameaux...) ou illégales (armes, en provenance du Yémen ou en transit vers le Kenya et l'Ethiopie, khat arrivé du Yémen ou de l'Ethiopie, trafic de clandestins). De fait, bien qu'il n'y ait pas de banque centrale en Somalie depuis bientôt 20 ans, le shilling somalien est une monnaie relativement stable (Minkowski, Le Monde Diplomatique).

➔ Aider à l'investissement dans le domaine agricole et la recherche liée à la révolution verte pour atteindre l'autosuffisance, et combattre la flambée des prix alimentaires

➔ Aider à garantir l'accès aux aides humanitaires et à l'eau potable, qui doit être pérenne et ne pas dépendre de l'extérieurS'opposer au détournement des aides ou au refus de les distribuer par les pirates et les milices

➔ Encourager, à la suite des propos d'Alain Juppé, « la reprise de l'activité, notamment dans les secteurs prioritaires tels que les activités portuaires et de pêche, l'exportation de bétail ou le développement régulé des services de télécommunication »

➔ Aider au développement et à la relocalisation des hawala (sociétés de télécommunication) en Somalie elle-mêmeLes services de télécommunication peuvent développer en Somalie une alternative similaire au rêve du « self-made man » face au potentiel de rêve et d'aventure que possède la piraterie.

REFUGIES, DEPLACES INTERNES ET DEMANDEURS D'ASILEA la fin du mois de juillet 2011, on dénombrait environ 1,46 millions de déplacés internes, 6900 demandeurs d'asile et 1965 réfugiés en Somalie (rapport 2012 UNHCR : Agence des Nations Unies pour les Réfugiés). Le Puntland, le Kenya (513 000 Somaliens), l'Ethiopie, le Somaliland accueillent de nombreux réfugiés ; ils sont en butte à l'exploitation, à la xénophobie et leur situation est bien sûr précaire. Les aides en nourriture ne devront pas être seuls pris en compte : des abris d'urgence pour les déplacés internes (« la plupart d'entre eux s'entassent dans des campements surpeuplés [...] sans points d'eau ni installations sanitaires »), pour environ 700 000 personnes, prévoit le HCR. Le manque d'accès à des services de justice et médicaux rend également préoccupantes la situation des femmes, par exemple, et bien sûr de la population en général. Les objectifs du HCR doivent être complétés par une intervention dans le même sens émanant des Etats eux-mêmes ; il s'agit pour eux en 2012 d'améliorer la qualité de l'enregistrement des réfugiés ; de renforcer l'accès aux procédures d'asile (notamment en luttant contre l'arriéré des demandes en attente, en particulier au Somaliland et au Puntland) ; améliorer l'accès à la justice et à la médecine, ce qui permet notamment de « diminuer de 60 % » les violences sexuelles et sexistes (d'ailleurs de nombreuses familles sont dirigées par des femmes) ; améliorer et maintenir des infrastructures (colis d'aide renforcés pour 120000 ménages soit 46 % de la population ; 12000 abris d'urgence, 5900 abris permanents). Le HCR prévoit également d'améliorer son suivi des mouvements de population afin de maintenir l'accès aux aides pour « aider les organises à planifier l'assistance », et afin de relever les incidents, notamment les violations des droits de l'homme ; la distribution de moyens d'éclairage, en particulier solaires ; accès à des services de santé et d'enseignement ; pour promouvoir la coexistence et lutter contre la xénophobie des communautés d'accueil, aide limitée aux écoles et hôpitaux publics locaux qui dispensent des services aux réfugiés.

➔ Promouvoir une immigration transparente pour lutter contre le trafic de clandestins dont les migrants sont victimes, notamment à la traversée du golfe d'Aden

➔ Se joindre à la coopération avec le UNHCR pour aider à une gestion pérenne des réfugiés et oeuvrer à la réinsertionL'Appel Global 2012-2013 s'achève sur ce constat : « pour répondre aux besoins de manière complète et durable, plus de 48 millions de dollars US seront nécessaires en 2012 ». Le HCR travaille déjà en coopération avec les conseils danois et norvégiens pour les réfugiés.

➔ Admission inconditionnelle des demandes d'asile venant de pays en guerre ou en situation humanitaire grave (famine, catastrophe naturelle...)

tout en facilitant les possibilités de retour volontaireLa France ne peut se réclamer pays des droits de l'Homme et laisser des populations souffrir en leur refusant l'asile politique, sécuritaire ou humanitaire. Pourtant, pour les demandeurs somaliens, 30 demandes sur 55 ont été acceptées en 2008 ; 100 sur 130 en 2009 ; 190 sur 275 en 2010 ; 250 sur 650 en 2011 alors que la situation était critique ! (Eurostat)