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Poème talisman Croire ou ne pas croire _ Ne crois plus en les Mots ! Comme des bulles de savon, Qui s'élèvent en haut dans le ciel et éclatent : plus rien. _ Élève toi au-dessus des mots, Qui changent de sens, D'une bouche à l'autre, D'une plume à une autre. Ils construisent et détruisent. Ils enrichissent et ruinent. Ils te rendent heureuse, Ils te rendent malheureuse. Ils peuvent te tromper. Ils peuvent t'entraîner bien loin, Comme ils peuvent t'entraîner Aux fins fonds des abîmes ! Et si la langue n'était que vide et silence, Et si la parole n'était que sonorités désarticulées Sauts, courses et voltiges, Et si la phrase n'était que dessins ou toiles, Je t'aurais alors fait ton portrait de déesse des nimbes,

Poème talisman : croire ou ne pas croire

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Page 1: Poème talisman : croire ou ne pas croire

Poème talismanCroire ou ne pas croire

_ Ne crois plus en les Mots !Comme des bulles de savon,

Qui s'élèvent en haut dans le ciel et éclatent : plus rien.

_ Élève toi au-dessus des mots,Qui changent de sens,D'une bouche à l'autre,

D'une plume à une autre.Ils construisent et détruisent.

Ils enrichissent et ruinent.Ils te rendent heureuse,

Ils te rendent malheureuse.Ils peuvent te tromper.

Ils peuvent t'entraîner bien loin,Comme ils peuvent t'entraîner

Aux fins fonds des abîmes !

Et si la langue n'était que vide et silence,Et si la parole n'était que sonorités

désarticuléesSauts, courses et voltiges,

Et si la phrase n'était que dessins ou toiles,Je t'aurais alors fait ton portrait de déesse des

nimbes,Je t'aurais placée entre les fleurs des rivières,Je t'aurais imaginée palpitations de mon cœur

Égaré entre les ruines de ThèbesEt les jardins suspendus des belles cités

lointainesJe t'aurais arrêtée avec le temps des Délices de

La Création

Page 2: Poème talisman : croire ou ne pas croire

Je t'aurais gravé sur les étoiles étincelantes du ciel d'été

Je t'aurais mise, là où tu ne pourras imaginer :L'aile multicolore des papillons,Le duvet de la blanche Colombe,

Le pic du croissant en bronze des minarets de Kosovo,

Et sur la dernière branche du dernier olivier de l'oliveraie décimée à Ghaza

Vole, vole, dessine toi des ailesEt va au-dessus de la Terre voir comment elle

tourne !Approche la lumière du jour,

Suis le clair lune froid jusqu'à Orion,

Alors, seulement alors, tu verrasle Monde,

Oh, combien est infiniment petitPour nos rêvesPour, nos idées,

Pour notre liberté,Pour notre amour !

Abdelmalek Aghzaf

K.E.K, le 02/09/2014.®©