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Savoir vivre en couple Episode VI : A-t-il été facile pour vous d’organiser le quotidien ? ELLE : non ! IL : quand j’étais célibataire, je donnais priorité à mon travail et le ménage laissait quelquefois à désirer. ELLE : on ne peut pas dire que tu rangeais tes affaires et il y avait souvent de la vaisselle sale dans l’évier ! IL : ce qui comptait pour moi et ce qui compte toujours, c’est la propreté corporelle. Quant au désordre, je savais toujours j’avais mis ce que je cherchais : dans ma tête, c’était rangé et ordonné selon ma logique. ELLE : en tous les cas, il a fallu « mettre les points sur les i ». j’avais souvent le sentiment de remplacer sa mère, à remettre en place ce qui avait été utilisé pour pouvoir le retrouver, à ramasser les vêtements sales éparpillés dans la chambre, à refermer un flacon, etc., etc.! IL : comme ma mère, je savais qu’elle passerait derrière moi pour ranger et nettoyer, je ne vois pas pourquoi j’aurais fait cet effort. J’estimais que j’avais mieux à faire ! ELLE : j’ai moi-même dû faire des efforts pour m’occuper non seulement de mes affaires mais de celles d’un mari, puis après, des enfants, et apprendre à être organisée, prévoyante, claire dans ma tête si je voulais un cadre de vie agréable pour chacun. IL : je reconnais que tu t’es bien débrouillée et que j’avais du plaisir à rentrer chez moi, chez « nous » après ma journée de travail, pour me reposer et savourer la vie familiale. ELLE : tu te donnais beaucoup à ton travail et je trouvais que parfois, tu exagérais ! J’avais l’impression que tu te déchargeais sur moi de tout ce qui concernait la maison… et que « les hommes avaient toujours le beau rôle ». IL : le week-end était là pour « réparer » un peu les brèches de la semaine de travail. En tous les cas, nous pouvions partager les tâches, voir ensemble les questions concernant la maison, conduire l’un ou l’autre les enfants à leur club sportif ou à leur cours de musique, faire les courses et préparer le dimanche. ELLE : le dimanche était et est toujours le jour du repos, le jour où tout est différent : les activités, les rythmes, les rencontres. De propos délibéré nous avions décidé dès le départ, de ne rien faire, ce jour-là, de ce que nous étions obligés de faire en semaine. IL : sauf les repas, surtout quand nous recevions des amis. Alors c’était la fête et nous savourions ces moments de convivialité et de partage. La semaine, c’était pour les « devoirs », le dimanche, c’était la « récréation ». ELLE : ça n’empêchait pas de donner un coup de main à quelqu’un s’il avait besoin, ou de terminer un travail commencé et qu’il fallait finir. Mais c’était dimanche, alors nous le faisions dans un autre état d’esprit. IL : le samedi était réservé à finir ce qui n’avait pas pu l’être au quotidien : réparations, bricolages, achats plus importants, papiers et factures, activités des enfants, projets de vacances ou d’achats divers ou importants.

Savoir Vivre en Couple Episode 6: A-t-il été facile pour vous d’organiser le quotidien ?

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Page 1: Savoir Vivre en Couple Episode 6: A-t-il été facile pour vous d’organiser le quotidien ?

Savoir vivre en couple Episode VI : A-t-il été facile pour vous d’organiser le quotidien ?

ELLE : non !

IL : quand j’étais célibataire, je donnais priorité à mon travail et le ménage laissait quelquefois à désirer.

ELLE : on ne peut pas dire que tu rangeais tes affaires et il y avait souvent de la vaisselle sale dans l’évier !

IL : ce qui comptait pour moi et ce qui compte toujours, c’est la propreté corporelle. Quant au désordre, je

savais toujours où j’avais mis ce que je cherchais : dans ma tête, c’était rangé et ordonné selon ma logique.

ELLE : en tous les cas, il a fallu « mettre les points sur les i ». j’avais souvent le sentiment de remplacer sa mère,

à remettre en place ce qui avait été utilisé pour pouvoir le retrouver, à ramasser les vêtements sales

éparpillés dans la chambre, à refermer un flacon, etc., etc.!

IL : comme ma mère, je savais qu’elle passerait derrière moi pour ranger et nettoyer, je ne vois pas pourquoi

j’aurais fait cet effort. J’estimais que j’avais mieux à faire !

ELLE : j’ai moi-même dû faire des efforts pour m’occuper non seulement de mes affaires mais de celles d’un

mari, puis après, des enfants, et apprendre à être organisée, prévoyante, claire dans ma tête si je voulais un

cadre de vie agréable pour chacun.

IL : je reconnais que tu t’es bien débrouillée et que j’avais du plaisir à rentrer chez moi, chez « nous » après ma

journée de travail, pour me reposer et savourer la vie familiale.

ELLE : tu te donnais beaucoup à ton travail et je trouvais que parfois, tu exagérais ! J’avais l’impression que tu

te déchargeais sur moi de tout ce qui concernait la maison… et que « les hommes avaient toujours le beau rôle

».

IL : le week-end était là pour « réparer » un peu les brèches de la semaine de travail. En tous les cas, nous

pouvions partager les tâches, voir ensemble les questions concernant la maison, conduire l’un ou l’autre les

enfants à leur club sportif ou à leur cours de musique, faire les courses et préparer le dimanche.

ELLE : le dimanche était et est toujours le jour du repos, le jour où tout est différent : les activités, les rythmes,

les rencontres. De propos délibéré nous avions décidé dès le départ, de ne rien faire, ce jour-là, de ce que nous

étions obligés de faire en semaine.

IL : sauf les repas, surtout quand nous recevions des amis. Alors c’était la fête et nous savourions ces moments

de convivialité et de partage. La semaine, c’était pour les « devoirs », le dimanche, c’était la « récréation ».

ELLE : ça n’empêchait pas de donner un coup de main à quelqu’un s’il avait besoin, ou de terminer un travail

commencé et qu’il fallait finir. Mais c’était dimanche, alors nous le faisions dans un autre état d’esprit.

IL : le samedi était réservé à finir ce qui n’avait pas pu l’être au quotidien : réparations, bricolages, achats plus

importants, papiers et factures, activités des enfants, projets de vacances ou d’achats divers ou importants.

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ELLE : il fallait aussi parfois chercher des solutions pour régler des problèmes professionnels ou scolaires

ou familiaux. Ce n’était pas toujours facile de trouver un terrain d’entente ou simplement d’accepter faute de

mieux une solution intermédiaire en attendant des circonstances plus favorables.

IL : je reconnaissais à ma femme des qualités de gestionnaire et je lui confiais volontiers le budget de

la maison et la charge de s’occuper des « dépenses et des recettes ».

ELLE : je tenais de mon père une certaine « rigueur comptable » et cela ne me gênait pas d’être le « ministre

des finances »… même si parfois, j’aurais souhaité que mon mari manifeste plus d’intérêt pour cela et m’aide

au niveau de certaines décisions.

IL : je lui donnais toujours mon accord dans ce qu’elle proposait car j’avais confiance en elle et en sa

capacité à faire au mieux et de façon rigoureuse. Cela m’arrangeait aussi par rapport à mon métier qui exigeait

aussi une certaine fermeté dans les responsabilités à assumer et les hommes à diriger.

ELLE : j’étais « chef de l’entreprise familiale » et cela me convenait bien. Je trouve que nous fonctionnions bien.

Presque naturellement, chacun avait trouvé sa place dans la marche de la maison et assumait sa part sans

difficulté.

IL : là où il y avait problème c’est quand l’un devait momentanément assumer un rôle réservé à l’autre soit à

cause d’une maladie, ou à cause d’une absence, ou d’une impossibilité ponctuelle : les critiques n’étaient pas

loin, car, bien sûr chacun faisait comme il estimait être le mieux… et qui était différent de la manière de faire de

l’autre.

ELLE : ce que je ne supportais pas dans ces cas-là, c’est quand IL ne comprenait pas que ce qui compte

ce n’est pas la manière de faire les choses mais le résultat obtenu ; et qu’il n’y en a pas un qui fait bien et

l’autre mal, mais qu’ils font différemment une même tâche.

IL : c’est la méthode qui diffère chez nous ! L’un donne de l’importance à un aspect ou à une certaine partie du

travail, ou l’accomplit dans le silence alors que l’autre préfère écouter de la musique en même temps.

ELLE : s’IL fait la cuisine, par exemple, il sort un tas d’ustensiles, prépare ses ingrédients … et laisse tout traîner

après ! Je n’ai plus qu’à passer derrière pour mettre de l’ordre et nettoyer. Ce n’est plus une aide mais du

travail en plus pour moi !

IL : et toi, quand tu fais le ménage, tu passes entre les meubles au lieu d’aller aussi derrière pour bien nettoyer.

Et la vaisselle : pour aller plus vite tu essuies plusieurs assiettes à la fois.

ELLE : je sais : ta mère les essuyait une par une… mais elle n’avait que ça à faire ! Moi, je n’ai pas le temps et

j’estime que comme je fais, non seulement c’est bien fait, mais cela me permet d’aller plus vite pour pouvoir

aussi avoir du temps pour moi et pour faire ce que j’ai envie de faire.

IL : ce n’est pas évident pour un homme de dissocier chez sa femme les différents rôles qu’elle est amenée à

assumer et le plus souvent il met tout dans le même panier et c’est la confusion.

ELLE : quand les enfants sont petits c’est dur de faire la part des choses. Une mère a tendance à consacrer le

maximum de son temps aux soins et à l’éducation des enfants.. et souvent elle y incluse le mari ! Surtout

qu’elle en reçoit une gratification au travers de l’amour qui s’échange entre elle et eux.

IL : Parfois, je ne sais plus qui et où je suis ! et nous ne savons plus, alors, qui s’adresse à qui, à quel titre et au

nom de quoi ! C’est compliqué !

ELLE : mon seul désir est que mon mari et mes enfants se sentent bien dans la famille que nous formons et que

chacun s’y épanouisse, même moi !75A-t-il été facile pour vous d’organiser le quotidien ?

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NOUS : Il ne s’agit pas de penser les mêmes choses, d’éprouver les mêmes sentiments ou de faire les mêmes

tâches, mais de confronter ses manières de voir les choses et trouver ensemble un accord pour les

réaliser quand elles concernent la vie conjugale ou familiale. Pour le reste, chacun est responsable de son

travail quel qu’il soit et doit prendre les initiatives ou les décisions en fonction de ce qui lui semble le mieux et

dans le sens des intérêts communs. Les choses lui seront facilitées s’il peut partager ses difficultés, ses

doutes ou ses échecs avec son conjoint pour se sentir soutenu ou obtenir un conseil avisé. Un couple ce

sont deux personnes qui conjuguent leurs efforts pour produire le même effet et atteindre le même but.

Cela signifie qu’il n’y en a pas un qui porte tout, jusqu’à épuisement et l’autre qui marche sagement à ses côtés

sans prendre sa part de responsabilités ; ou que l’un aille plus vite que l’autre et se retrouve devant, au risque

d’essoufflement pour les deux ; ou encore que l’un aille dans un sens et l’autre en sens contraire, ce qui crée

des tensions permanentes avec risque de rupture, dans une position dos-à-dos, qui est une brèche ouverte

dans la relation conjugale.

Avec le temps, les ajustements vont se faire, en particulier en ce qui concerne les différents rôles à

remplir par chacun selon les circonstances et les situations et les rapports de pouvoir, selon les responsabilités

à assumer dans le respect des différences. Il importe aussi de savoir partager le temps : temps de travail,

temps pour soi, avec le conjoint, avec les enfants, la famille, les amis, l’église, temps pour les loisirs, les

vacances, etc. À ce moment, on aborde la question de la qualité plutôt que de la quantité, car les jours durent

vingt-quatre heures pour tout le monde. Il est utile de garder une certaine liberté dans ses tâches, pour

décider, agir, entreprendre en veillant à ce que cela aille dans le sens de l’intérêt commun, sans abus, ni mépris

de ce que fait l’autre. Il n’y a pas de tâches inférieures ou subalternes : chaque activité qui contribue au bien du

foyer et à la préservation du confort de chacun a une valeur inestimable. Hors de son champ d’actions et

des différentes fonctions à remplir, chacun respectera ce que fait l’autre, tout en s’y intéressant et en

apportant son aide si nécessaire. C’est une question de confiance mutuelle et de respect de la liberté de

chacun. Ainsi seront écartés tous les conflits d’intérêts et les tentatives de prise de pouvoir de l’un sur l’autre.

Il est permis de dire « non » quand les exigences familiales, du mari ou de l’épouse ou des enfants, deviennent

trop lourdes à assumer. Prendre alors des temps de repos dans la journée, chaque semaine, des loisirs qui

permettent la récréation et des vacances pour se ressourcer, faire provision de forces pour mieux travailler

ensuite, sera très bénéfique pour tout le monde. Il y a un temps pour tout et les rythmes doivent être respectés

afin qu’il y ait équilibre entre activité et repos. Les mères de famille qui ont une profession voient leur temps

libre diminuer considérablement. Savoir s’organiser, planifier ses journées, ne pas oublier ce qui est important

mais aussi l’accessoire et laisser une place à l’imprévisible. Une difficulté est de savoir ne pas identifier

son partenaire à un enfant et de ne pas vouloir faire les choses à sa place. Chacun reste responsable de ses

choix, de ce qu’il fait et de ce qu’il dit et de la façon dont A-t-il été facile pour vous d’organiser le quotidien ?il

remplit le mieux possible les différents rôles qui sont les siens en fonction des situations quotidiennes

auxquelles il doit s’adapter. Vivre ensemble est une dynamique, avec des vis-à-vis fréquents, des

affrontements, des échecs, des nouveaux départs, mais aussi des victoires. C’est une marche en avant et

côte à côte vers un même objectif, qui est celui de faire de sa vie de couple un petit sanctuaire au sein duquel

Dieu veut et peut habiter.

C’est la mise en commun, le partage clair de ce qu’on estime valable pour l’intérêt du foyer qui permettra de

décider ensemble , en plein accord, de ce qu’il faut mettre en œuvre et réaliser ou non, pour le bien de tous.

C’est aussi avoir conscience qu’un couple, ça se construit et que comme toute construction, il y a des

moments où il semble que cela n’avance pas assez vite, les choses ne bougent pas, comme si l’un allait

dans un sens l’autre dans l’autre, ou que l’un se relâchait pendant que l’autre s’active ; et d’autres moments où

l’ouvrage progresse, parce que les deux conjoints y contribuent d’un même élan, avec le meilleur d’eux-

mêmes, ce qui leur procure beaucoup de satisfaction et de joie.