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Logistique & numérique Se transformer ou s’exclure du marché ?

Logistique et numerique - Se transformer ou s'exclure du marché

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Logistique & numérique | Se transformer ou s’exclure du marché ?

ÉDITO“Relier efficacement les chaînes d’approvisionnements, de production et de distribution jusqu’au consommateur final“. Tel pourrait être résumé, de manière synthétique, le champ de la logistique. Les défis pour répondre à de tels objectifs sont cependant nombreux et les solutions peuvent être parfois complexes pour apporter la valeur ajoutée nécessaire à chacune des étapes de cette chaîne de valeur. Le numérique pourra, aujourd’hui déjà et encore plus demain, faciliter la réussite de ces challenges, en enrichissant les flux d’informations, d’une part entre les acteurs logistiques, et d’autre part avec leurs clients tout en garantissant une traçabilité sans rupture, tout au long de la chaîne. 

Au cours de l’histoire, la Normandie s’est volontairement positionnée comme territoire d’excellence en matière logistique considérant ses atouts géographiques majeurs, le dévelop-pement des infrastructures et son fort caractère industriel. Plus récemment, notre territoire s’affirme comme une terre du numérique, riche de pépites locales, connues et reconnues, notamment à travers la labellisation Normandy French Tech. 

La CCI Normandie, avec le soutien de la Région Haute-Normandie, a donc voulu recueillir à travers l’Observatoire Régional du Numérique, le témoignage de dirigeants d’entreprise régionale référente dans ces secteurs, afin de vous apporter les clefs de lecture pour décrypter les enjeux d’aujourd’hui et de demain en matière de numérique et de logistique. 

Bonne lecture 

Xavier SAVIN Élu référent économie numérique CCI Normandie

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SommaireEnquête filière logistique et numérique p 05

Une logistique agile tournée vers l’avenir p 06Interview Alain Verna - Président Logistique Seine Normandie

La transformation numérique : un enjeu de fidélisation des clients p 08Interview Robin Poté - Directeur du Critt Transport et Logistique

Traçabilité et optimisation des flux p 10

Comment garantir la fiabilité de l’information ? p 11

Organiser la captation des données de traçabilité dans le système d’information p 13

L’entrepôt du futur sera-t-il robotisé ? p 16

Le big data en temps réel p 17

Sur quoi repose une démarche big data ? p 17

Vers une gestion des flux pilotés en temps réel tout au long de la chaîne logistique p 18

Anticiper les prévisions de commande à plus de 90% p 19Interview Arnaud Muller - Creative Data

Utiliser la donnée pour ajuster la distribution d’un acteur majeur de la vente de détail de téléphones portables p 20

Interview Bertrand Lefebvre - Acsiome

Perspectives d’évolution du secteur p 21

Se transformer ou s’exclure des marchés p 21

Vers une concentration des acteurs ? p 21

Des enjeux de formation à tous les étages au cœur de la transformation numérique p 22

Préconisations d’intervention pour les acteurs publics p 23

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Enquête filière logistique et numériqueCette publication est une synthèse d’entretiens et de réunions collectives menés avec des dirigeants d’entreprise normande représentant l’ensemble des maillons de la chaîne logistique et des experts de la filière en collabo-ration avec LSN, logistique Seine Normandie, le Critt transport logistique et les clubs logistiques normands. Des spécialistes de solutions numériques destinées à la logistique ont aussi apporté leur contribution.

Retrouvez des interviews et des vidéos de conférences sur le site :

www.cci-numerique-normandie.fr 

RédacteurFanch Daniel, CCI Normandie 

Contributeurs Experts logistiqueAlain Verna, Logistique Seine Normandie Robin Poté, Critt Transport LogistiqueDocteur Yann Alix, SefacilJonathan Thibout-Curtinha, PWC 

Contributeurs prestataires numériquesArnaud Muller, Creative DataBertrand Lefebvre, AcsiomeKarim Safi, S2F NetworkEmmanuel Ratel, ORIGYNHervé Cavenel, Web et Solution 

RemerciementsAux 27 contributeurs qui ont accepté de participer aux échanges et sans lesquels ce document n’aurait pas pu voir le jour.

Une publication de l’ORETIC - l’Observatoire Régional du Numérique, une action collective à l’initiative de la CCI Normandie avec le soutien de la région Haute-Normandie.

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Enquête filière logistique et numérique

Une logistique agile tournée vers l’avenirLogistique Seine Normandie (LSN) est la filière logistique en Haute-Normandie. Elle développe une expertise pour pouvoir informer et conseiller l’ensemble des acteurs de la chaîne logistique présents en Normandie et mène des actions pour accompagner les PME de la filière dans l’amélioration de leur compétitivité. Alain Verna est Président de Toshiba TEC Europe Imaging Systems (TEIS), centre de logistique du groupe Toshiba. Depuis 2013, il est aussi le Président de l’association Logistique Seine Normandie.

L’exigence de la traçabilitéLes grands donneurs d’ordre sont de plus en plus exigeants concernant l’information qui leur est transmise. Ils souhaitent savoir où sont leurs produits et connaître précisément le moment de la livraison. Pour satis-faire ces exigences, les prestataires doivent faire évoluer leur solution numérique. C’est pourquoi la transformation numérique est un véritable enjeu de compétitivité.

Transformation numérique : des projets organisationnels où l’implication des salariés est centraleLa transformation numérique n’est pas qu’un projet technique. C’est aussi un projet de transformation organisationnelle impliquant les façons de travailler et les tâches à réaliser. Ces nouvelles tâches impliquent de nouvelles compétences. C’est pourquoi la formation des salariés doit être au cœur de ces projets.

La différenciation retardée : une solution pour réintroduire de la valeur ajoutée dans la chaîne logistiqueAvec la mondialisation, de nombreuses grandes entreprises ont tendance à délocaliser leur production dans les pays low cost et à importer des produits finis. Cela se traduit par une perte d’activité sur nos entreprises et par une distribution qui consiste à déplacer des cartons en apportant peu de valeur ajoutée. Dans le cas de Toshiba, les photocopieurs sont assemblés en Chine. Ceux importés en France passent cependant par le site industriel de Dieppe pour faire l’objet d’une configuration à la demande. Tout l’enjeu de la différenciation retardée consiste à retenir des produits sur des sites logistiques industriels. Ces produits qui peuvent être fabriqués en France ou importés vont alors être personnalisés pour pouvoir répondre à des attentes spécifiques de clients.

L’ outil informatique : la clef de voute permettant de gérer des volumes et une personnalisation pour chaque client Assurer ce service de personnalisation implique un outil informatique performant. Il rend d’abord possible la gestion de grands volumes de demandes spécifiques reçues en temps réel. Il permet ensuite d’organiser le travail pour y répondre sur des délais très courts.

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Alain VernaPrésident Logistique Seine Normandie

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Deux enjeux majeurs : la prévision de la demande et la planificationLes donneurs d’ordre industriels utilisent des ERP (Enterprise ressource planning) très performants pour gérer des prévisionnels d’activité. Toutefois, ce ne sont pas ces solutions qui permettent de s’adapter à une demande fluctuante de clients. L’enjeu est donc de pouvoir associer un mode prévisionnel apporté par l’ERP avec un mode d’adaptabilité apporté par des méthodes organisationnelles.

La surenchère technologique n’est pas nécessairement la solutionLes entreprises industrielles comme la nôtre doivent gérer la chaîne logistique de bout en bout. Cela implique de gérer l’approvisionnement de pièces détachées, la fabrication, puis l’expédition et la distribution aux clients. Par ailleurs, le tournant du lean manufacturing est désormais très engagé. Il implique une bien meilleure intégration de la chaîne logistique pour pouvoir limiter les stockages inutiles.

Nous échangeons très régulièrement avec nos sous-traitants sur les rythmes de consommation des pièces et nous donnons une visibilité sur trois semaines en apportant des mises à jour quotidiennes. Ces échanges d’informations sont cruciaux car ils rendent possible la mise en œuvre d’une organisation très agile avec nos fournisseurs.

Pour ces échanges, il aurait été possible d’interconnecter les systèmes, mais cela aurait impliqué des coûts significatifs qui auraient exclu des petites entreprises avec qui nous travaillons. C’est pourquoi nous avons fait un choix à contre-courant : avec nos plus petits partenaires, nous privilégions une organisation flexible utilisant des outils simples et peu coûteux : nous échangeons des fichiers CSV via FTP et cela convient parfaitement.

En quoi consistent les accompagnements proposés aux entreprises par LSN ? En nous inspirant des méthodes d’organisation industrielle, nous souhaitons impulser des démarches de progression dans les entreprises logistiques. Nous proposons pour cela à des chefs d’entreprise de s’engager dans une démarche sur trois ans.

L’enjeu consiste à concilier une démarche de développement économique de l’entreprise tout en assurant une responsabilité environnementale et sociétale, associées à la nécessaire transformation numérique des organisations. C’est tout le sens du Label Performance Logistique Durable (Label ‘6PL’) que nous proposons de mettre en oeuvre et de déployer sur le périmètre géographique de l’Axe Seine.

ÉTAPE N°1 ÉTAPE N°2 ÉTAPE N°3

Ed quati cuptiur as cus, sint velest, quasitiae nosam evenis.

Nem qui deribusda explis est, conseque nost.

Itat autatia quam nos eos perum, sectur, auditatem.

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Enquête filière logistique et numérique

La transformation numérique : un enjeu de fidélisation des clientsAssociation labellisée par le ministère de la Recherche, le Critt Transport et Logistique est un centre de conseils et d’innovation logistique qui a pour vocation d’accompagner les transporteurs et les entrepôts afin d’accroître leur productivité et se différencier de leurs concurrents.

Garder le client avec des prix attractifs Contrairement à la production industrielle qui peut impliquer des savoir-faire particuliers, nombreux sont les manutentionnaires et les transporteurs dont le savoir-faire peut être facilement copié. Il existe de surcroît une offre abondante de prestation logistique et cette concurrence tire les prix vers le bas. Face à cette forte tension, deux des principales priorités des logisticiens consistent à réduire les coûts et fidéliser le client avec une offre de services de qualité.

Une transformation numérique tirée par les exigences des clients Ce sont les clients des entreprises logistiques qui représentent les principales forces de transformation numérique. Ils peuvent, par exemple, souhaiter mettre en place un système d’EDI (Échange de Données Informatisé), ou intensifier les échanges pour pouvoir traiter les flux en temps réel. Ils peuvent vouloir déployer une traçabilité en utilisant des puces RFID (Radio frequency identification).Ces éléments deviennent des prérequis pour pouvoir répondre à des appels d’offres et poussent les entreprises du secteur à se transformer.

Fidéliser par le servicePour conserver des contrats à plus long terme, la meilleure des méthodes consiste à répondre aux nouvelles exigences des clients en interfaçant leurs systèmes d’informations. Car une fois mis en place et une fois les processus rodés, le donneur d’ordres doit, lui aussi, amortir les investisse-ments réalisés pour déployer les échanges de données et n’a pas intérêt à tout remettre en cause.

Le pilotage des flux en temps réel Les donneurs d’ordres sont de plus en plus demandeurs de la possibilité de pouvoir piloter leurs flux de marchandises en temps réel. Il s’agit de savoir à chaque instant où se situe la marchandise. Cela s’inscrit dans des stratégies d’acquisition de données dans des solutions permettant d’optimiser les flux.

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Robin PotéDirecteur du Critt Transport et Logistique

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Trois niveaux d’optimisation apportés par les outils numériquesLes solutions numériques répondent avant tout à des besoins d’optimi-sation. Pour les donneurs d’ordres, il s’agit notamment d’optimiser les flux, d’accroître la traçabilité et de réduire les risques par un pilotage de la chaîne de production et de distribution en temps réel.

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L’optimisation opérationnelleLes solutions d’optimisation opérationnelle font en sorte qu’un acteur soit capable d’optimiser ses échanges d’information au quotidien avec les autres acteurs de la chaîne.

L’optimisation tactiqueLes logiciels d’optimisation tactique visent à tester différentes configurations de l’entrepôt en fonction d’hypothèses de flux de mar-chandises. Ce type d’approche aide à prendre des décisions à moyen terme en projetant une organisation pour les six prochains mois.

L’optimisation stratégiqueCes outils permettent d’accompagner les choix d’implantation géographique de sites logistiques ou industriels. Le logiciel permet de réaliser des simulations en fonction de la facilité d’accès des flux de marchandises au site et des coûts de main-d’oeuvre.

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Traçabilité et optimisation des flux

Traçabilité et optimisation des fluxLes clients des transporteurs et des logisticiens sont souvent de grandes entreprises. Elles ont besoin de traçabilité pour deux principales raisons. Il s’agit tout d’abord d’assurer la qualité des produits.

C’est particulièrement vrai dans la gestion de la chaîne du froid ou dans l’industrie pharmaceutique. L’autre enjeu concerne l’optimisation des flux de production et de distribution. Une bonne traçabilité permet de connaître en temps réel la position de l’ensemble de ses stocks afin de pouvoir réagir plus rapidement face à un pic de consommation ou une baisse de la demande. Organiser la traçabilité de ces volumes gigantesques est un véritable défi. Cela implique d’associer chaque produit à un descriptif complet de ses transformations et des étapes de son transport. Pour y arriver, chaque intervenant de la chaîne doit renseigner des informations à toutes les étapes et faire en sorte que ces informations soient justes.

À l’avenir, cette traçabilité jouera aussi un rôle dans la responsabilité sociale et environnementale afin de pouvoir garantir aux consommateurs des modes de production et de transport respectueux des humains et de l’environnement.

Le défi des quantités transportées

Un conteneur peut contenir des milliers de produits et les portes-conteneurs nouvelle génération pourront déplacer plus de vingt-mille conteneurs.

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Comment garantir la fiabilité de l’information ?L’information numérique reçue peut être erronée pour trois raisons. La première implique une fraude et des informations délibérément fausses transmises en amont. La deuxième peut être liée à des informations manquantes. La troisième raison peut être liée à des erreurs de saisie.

Traçabilité : comment s’explique l’histoire des lasagnes au cheval ? Retrouver massivement de la viande de cheval dans des lasagnes au bœuf implique nécessairement une fraude. Le système devient biaisé dès lors que des lots de viande de cheval sont étiquetés comme étant de la viande de bœuf. À partir de cet instant, l’information entrée par le fraudeur se déverse dans tous les systèmes en aval et les entreprises suivantes peuvent transformer le produit sans avoir conscience que celui-ci n’est pas conforme.

Limiter les informations manquantes en travaillant la traçabilité au niveau de ses processus d’achat La fiabilité de la donnée dépend avant tout de la qualité et de l’exhausti-vité des informations fournies. Une entreprise qui souhaite améliorer la traçabilité de ses produits devra donc vérifier que les données transmises par le fournisseur permettent effectivement d’identifier les différents sous-produits et les lots concernés.

Garantir l’absence de fraude : la solution n’est pas technique, elle relève de la certification et des contrôles

Tels qu’ils sont conçus, les systèmes ne garantissent pas que l’information soit vraie, ils se contentent de la transmettre. Le problème n’est donc pas technologique, il relève du contrôle des acteurs et des produits.

La solution consiste à développer des certifications efficaces qui visent à garantir la confiance entre les acteurs de la chaîne de production et de transport. Cependant, pour que cette certification soit efficace, elle doit se baser sur des contrôles réguliers de la marchandise au cours desquels la conformité entre les produits et l’information qui les accompagne sont évaluées.

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Traçabilité et optimisation des flux

Limiter les erreurs de saisie grâce aux technologiesLes technologies de traçabilité performantes sont conçues pour gérer des volumes très significatifs en normalisant l’information et en limitant les erreurs liées à des doubles saisies. Elles impliquent cependant d’organiser la captation de l’information, son analyse dans des logiciels et sa transmission dans la chaîne des acteurs.

ÆÆ L’échange de document informatisé (EDI) : pour réaliser des échanges en temps réel entre les partenaires

Dans les meilleurs cas, le logiciel de gestion de l’entrepôt communique avec celui du client qui est alors informé en temps réel de son niveau de stock ou si la marchandise a été chargée. Si cette approche est déjà répandue entre les grands donneurs d’ordres et les grands sous-traitants, elle reste encore un véritable enjeu dans de nombreux cas d’entreprises plus petites. De l’avis de l’ensemble des acteurs interrogés, les connexions entre les systèmes d’informations de partenaires et l’utilisation de plateformes collaboratives représentent les principales évolutions numériques au cours des dernières années. Ce mouvement est déjà très engagé et continuera vraisemblablement à s’intensifier car il correspond aux nouvelles attentes des donneurs d’ordres dans leur stratégie d’acquisition de données liées au Big Data et au pilotage de leurs flux en temps réel.

ÆÆLes plateformes collaboratives entre les prestataires Par exemple, le logiciel Sone de la SOGET est une plateforme collaborative qui permet aux acteurs de la chaîne logistique de fluidifier au niveau national l’ensemble des échanges liés au commerce extérieur. Une communauté d’acteurs tels que les armateurs, les terminaux portuaires, les transitaires, les entrepôts et les transporteurs s’y connecte et partage de l’information. Ce logiciel permet de s’informer en temps réel des flux de marchandises et d’éviter les doubles saisies. Soit les entreprises entrent les informations sur la plateforme de façon automatique par EDI, et pour celles qui n’ont pas réalisé les connexions, il est possible de s’y connecter et de renseigner les informations manuellement.

ÆÆ La dématérialisation massive des flux d’information poussée par l’administration douanière

En un quart de siècle, les entreprises de la logistique sont passées de systèmes basés sur le papier à des transferts d’information massivement dématérialisés dans des volumes qui ont augmenté de façon exponentielle. Ce mouvement s’est particulièrement accentué dans les dernières années dans les entreprises qui gèrent les formalités douanières.

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ENTREPÔT

Organiser la captation des données de traçabilité dans le système d’information

Des logiciels métiers : les chefs d’orchestre qui traitent la donnée pour donner une visibilité en temps réel Les WMS (Warehouse Managment System) permettent de gérer les stocks en temps réel dans l’entrepôt. Ils captent les informations sur les produits entrés dans les stocks et enregistrent leurs positions dans l’entrepôt. Ils organisent la préparation des commandes et optimisent les déplacements des préparateurs pour éviter de leur faire parcourir des trajets inutiles. Pour les transporteurs, les logiciels utilisés sont les TMS (Transport management system). Ils permettent de gérer une flotte de camions en optimisant les taux de chargement et les trajets qu’ils ont à parcourir. Ces types de logiciels ont commencé à être développés il y a une quinzaine d’années et n’ont pas cessé d’évoluer depuis. On les retrouve aujourd’hui sous forme d’applications accessibles sur internet et hébergées chez un prestataire spécialisé.

L’utilisation d’application smartphone pour la traçabilité des camionsPour des applications qui ne nécessitent pas des utilisations dans des environnements extrêmes, les smartphones grand public peuvent parfaitement répondre à des besoins professionnels. Et contrairement à des terminaux spécifiques, les smartphones grand public ont des coûts beaucoup plus attractifs et les technologies permettant de développer des applications sont maîtrisées par de nombreux prestataires. Ce type d’application enverra, par exemple, au client qu’à 10h52, le chauffeur de tel camion a bien laissé 14 bouteilles de gaz au carrefour Mont-Saint-Aignan. Elle permet donc de renseigner son système d’information en temps réel sur l’état des livraisons et sur leur contenu. En cas de retard, elle permettra aussi de rassurer le destinataire en lui communiquant la position du camion.

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Traçabilité et optimisation des flux

Le code barre : le standard du secteur Une fois l’information structurée dans le système d’information, il devient possible d’imprimer des codes-barres. Ils sont à la fois positionnés sur un produit, le colis contenant les produits et la palette contenant les colis de produits. Ils font référence à des informations entrées dans la base de données.

Prenons l’exemple d’une palette déchargée. Lorsque l’opérateur scanne le code-barre, le logiciel comptabilise tous les produits contenus sur la palette et procède à une mise à jour du stock de marchandises en temps réel.

Le logiciel envoie une information sur le terminal de l’opérateur dans laquelle Il indique le rack où il faut aller stocker les produits. Chaque rack est aussi associé à un code-barre. En le scannant, l’opérateur pourra associer la palette à ce rack dans le logiciel. De la même manière, lorsqu’un camion charge la palette en sortie d’entrepôt, l’opérateur scannera le camion puis la palette afin de mettre à jour les stocks. Cette procédure permet aussi de faire le lien avec le transporteur et la chaîne logistique située en aval.

Suite à un problème de qualité, une alerte peut alors être lancée dans le logiciel de gestion. Le système est alors en capacité d’identifier très rapidement des lots de fournisseurs à vérifier et leurs emplacements.

Un réseau WiFi de qualité : une composante essentielle pour organiser la remontée d’information dans le logiciel Pour pouvoir piloter plus efficacement la logistique de l’entrepôt, il faut pouvoir aller chercher l’information là où elle se trouve. Le réseau WiFi prend une importance capitale car de nombreuses informations cruciales vont y transiter. Le type d’information concernera en particulier les échanges entre pistolet à code-barre et le logiciel de gestion, mais aussi celle de bascules de pesées ou des images transmises par des caméras de surveillance. Le système doit donc être robuste et couvrir parfaitement l’ensemble de l’entrepôt.

La RFID, une solution prometteuse mais qui peine à s’imposerLes puces RFID (Radio frequency identification) peuvent représenter un saut technologique permettant d’accroître la fluidité de l’information dans la chaîne logistique. Le principe consiste à associer les produits, les cartons et les palettes à des puces RFID qui peuvent contenir des quantités importantes d’information et les communiquer par radio fréquence.

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Toutes les palettes passant sous un portique de détection peuvent donc être comptabilisées dans le système sans réaliser de scan manuel. Par ailleurs, des technologies impliquant des drones réalisant des tournées dans l’entrepôt permettent d’envisager des inventaires entièrement automatisés réalisés quotidiennement sans surcoût.

« Le coDe-baRRe ResTe cePenDanT DifficiLe à DéTRôneR »

Malgré ces promesses, la RFID peine encore à s’imposer. En effet la valeur d’un système de traçabilité dépend de son traitement dans toute la chaîne logistique. Aujourd’hui, le code-barre reste le système de référence car l’ensemble des acteurs est équipé et le maîtrise parfaitement et ses coûts de gestion sont maîtrisés. En revanche, les équipements de lecture des puces RFID restent encore coûteux et pouvoir bénéficier des fonction-nalités implique des investissements souvent au-delà des possibilités d’amortissement de structures de taille intermédiaire.

Des lunettes intelligentes pour augmenter la productivité des préparateurs de commandes Ce type de solution pourra remplacer les pistolets à scanner les codes-barres tout en libérant les mains des préparateurs de commande. Il deviendra aussi possible d’intégrer des informations supplémentaires dans leur champ de vision. On pourra, par exemple, donner la position exacte du produit à récupérer dans l’entrepôt ou envoyer une alerte si la manipulation du produit nécessite des précautions particulières.

Évoluer vers une logistique du e-commercePour pouvoir à la fois proposer une logistique traditionnelle et une logistique e-commerce à des acteurs de la grande distribution, il faut pouvoir se doter d’un système informatique capable de prendre à la fois en compte des volumes significatifs de commandes expédiées sur palettes et des demandes individuelles de clients. Le logiciel doit de surcroît être totalement interconnecté avec le site web d’e-commerce et les transporteurs pour pouvoir transmettre au client final des informations sur la préparation et l’acheminement de son colis. Répondre à ces problématiques spécifiques implique de se doter d’un logiciel de gestion d’entrepôts adapté et de réaliser des connexions EDI avec ses partenaires.

Réussir à s’adapter aux pics de demandeAdresser des marchés grand public implique très souvent de devoir faire face à d’importantes fluctuations liées à des pics de saisonnalité. L’adaptabilité de la masse salariale à la charge d’activité est donc cruciale, et cette adaptabilité nécessite une capacité à anticiper la demande efficacement. Cela peut faire appel aujourd’hui à de nouvelles technologies autour du big data et des analyses prédictives.

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Traçabilité et optimisation des flux

L’entrepôt du futur sera-t-il robotisé ?L’usine du futur va intensifier son recours à l’informatique et à la robotique. Cependant, les modèles de retour sur investissement dans ces technologies restent encore hasardeux. Ceux qui pourront investir dans ces technologies sont plutôt les grands donneurs d’ordres en amont ou en aval de la chaîne logistique ou de grands logisticiens sécurisés par leurs contrats sur plusieurs années. Les volumes très importants de transaction peuvent alors justifier des robotisations d’activité. Dans ce type d’entreprise, on envisage une évolution vers des entrepôts plus denses et plus grands avec des systèmes de préparation de commande plus automatisés. Des robots seront à même d’aller chercher les produits dans les rayonnages pour les amener à des gares de préparation de commande où des opérateurs s’occuperont de la préparation de commande sans avoir à bouger.

Un risque sur la flexibilité ?Les grands systèmes d’entrepôts entièrement automatisés impliquent un risque très important de perte de flexibilité car la modification d’une chaîne robotisée nécessite des compétences en ingénierie informatique et des délais parfois très significatifs.

L’exosquelette : la puissance de la machine et le cerveau de l’humain au service d’entrepôts agilesDans une problématique d’âge de la retraite qui recule, et pour gérer ces situations de pénibilité du travail dans les entrepôts, une solution pas-sera probablement par les exosquelettes ou les robots accompagnant de charges. L’enjeu n’est pas de remplacer l’humain par le robot, mais bien de l’accompagner. Dès lors, des opérateurs pourront porter cent kilogrammes de charges sans effort et conserver toute leur intelligence pour réaliser des tâches en s’adaptant facilement à des ajustements de l’entrepôt. Ce type de technologie sera donc probablement plus facile à intégrer dans des entreprises de taille intermédiaire et offrira des alternatives crédibles à la robotisation intégrale.

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Le big data en temps réelLes nouvelles frontières de l’informatique au service de la gestion d’entreprise et de la performance industrielle

Sur quoi repose une démarche big data ?Avec le développement des capteurs placés sur les machines, la géolo-calisation des transports et des puces RFID placées sur les produits, il y aura dans les années à venir un accroissement du volume de données exponentiel. Les informations importantes peuvent se situer en interne ou en externe. Elles peuvent être transmises par des flux EDI provenant de partenaires. Pour le transport maritime, elles peuvent aussi se situer dans des bases de données issues des systèmes météorologiques et océanographiques.

« LEs soUrcEs dE doNNéEs sE mULTIpLIENT »

Tirer de la valeur du Big data implique de maîtriser un processus en cinq étapes.

ÆÆ La première étape consiste à bien comprendre les différents besoins d’utilisateurs. On pourra alors identifier des lieux de captation de données pertinentes qui vont répondre à leurs problématiques. ÆÆ La seconde étape implique d’installer des capteurs et d’organiser la

remontée des informations dans le système. ÆÆ La troisième étape est un traitement informatique qui vise à garantir

l’intégrité des données et faire en sorte qu’elles puissent dialoguer entre elles. ÆÆ Lors de la quatrième étape, on programme des traitements infor-

matiques dans le but d’extraire de l’information à valeur ajoutée de la masse de données. ÆÆ La cinquième et dernière étape consiste à restituer ces informations

sous forme de tableaux de bord facilement compréhensibles et orientés sur les besoins métiers des utilisateurs.

Anticiper les risques pour réduire leur impact Les solutions big data donnent l’opportunité d’acquérir une vision plus claire sur ce qui va se vendre sur un marché. En répercutant l’information sur l’ensemble de la chaîne logistique et sur la production, on peut alors réduire deux risques majeurs de la chaîne logistique : le surstockage ou la rupture de la chaîne d’approvisionnement. Un troisième risque qui pourra être mieux anticipé concerne les événements provoquant des retards. Pour les entreprises industrielles qui travaillent en flux tendus, il s’agit d’éviter les ruptures d’approvisionnement provoquant des arrêts de la production. Pour les autres prestataires logistiques, il s’agit d’anticiper les cascades de retards provoqués lors d’une étape en amont.

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Le big data en temps réel

Vers une gestion des flux pilotés en temps réel tout au long de la chaîne logistiqueIl devient possible de connaître en temps réel la position de l’ensemble des stocks répartis sur les sites de production, les plateformes logistiques et dans le réseau de distribution tout en surveillant les flux de colis entre ces points.

Optimisation des canaux de transport Si un client commande cinq colis, faut-il lui faire cinq colis séparés ou envoyer un conteneur ? La solution n’est pas toujours évidente. Le big data permettra d’apporter des solutions en comparant l’ensemble des offres de prestataires logistiques qui relient deux points sur des critères de taille de colis, de prix, de type de transport et de délais. D’une manière plus globale, il rend possible l’étude de grands scénarii de flux de produits à l’échelle internationale en identifiant le choix des ports et des routes maritimes optimales.

La modélisation de l’ensemble des paramètres de la performance industrielle au service des stratégies d’implantation des grands groupes Ce type d’approche permettra aussi d’étudier des scénarii d’implantation de sites industriels et de plateformes logistiques visant à garantir l’efficacité maximale du réseau global de production et de distribution.

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Anticiper les prévisions de commande à plus de 90% Nous avons un client qui vend des dispositifs médicaux à des établissements de santé. Provenant essentiellement du secteur public, ces commandes sont donc soumises à des appels d’offres. Lorsqu’ils sont remportés, il faut alors pouvoir délivrer en 48h des quantités très importantes de produits. Pour cela, il est crucial de constituer un stock tampon permettant de répondre à la demande. C’est d’autant plus nécessaire qu’une partie importante du matériel médical est importée d’Asie avec un délai de livraison de cinq mois. Il est ensuite stérilisé en France, ce qui nécessite un nouveau délai.L’analyse de la donnée doit donc permettre de pouvoir anticiper des demandes six mois à l’avance sur un grand nombre de références de produits. Face à cette demande très fluctuante, il faut pouvoir acheter les bons produits au bon moment. Pour arriver à ces prévisions, nous nous appuyons sur l’ensemble des données de marchés publics que le client recueille depuis de nombreuses années. Dès lors, la solution est capable de détecter les cycles de consommation et les volumes commandés et de restituer des prévisions de commandes justes à plus de 90%.

Gagner des marchés, limiter les stocks immobiles et rassurer les clients Ces informations sont cruciales, car elles permettent d’anticiper suffi-samment pour pouvoir se positionner sur les marchés. C’est aussi ce qui rend possible une meilleure gestion des stocks de produits. Ceux qui ne sont pas demandés ne sont pas commandés. Ainsi, ils ne pèsent pas sur la trésorerie de l’entreprise et sa fiscalité. Cela alimente également une relation de confiance qui contribue à remporter des marchés. Le client dispose, en effet, d‘informations rassurantes sur les niveaux de stock.

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Arnaud mullerCreative Data

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Le big data en temps réel

Utiliser la donnée pour ajuster la distribution d’un acteur majeur de la vente de détail de téléphones portablesL’enjeu consistait à assurer une disponibilité optimale de produits dans les magasins de 14 pays. Il s’agissait de faire en sorte que les clients qui arrivent en boutique trouvent le produit qu’ils recherchent ou un produit de substitution tout aussi satisfaisant afin d’éviter qu’ils ne partent dans des réseaux de distribution concurrents. La première phase consistait à analyser la chaîne en amont qui part des fournisseurs jusqu’aux entrepôts de l’entreprise. La deuxième phase portait sur l’analyse des flux entre les entrepôts de l’entreprise et le réseau de boutique.

Identifier les critères les plus importants permettant de réaliser des prévisions fiables afin d’ajuster les stocks au plus près de la demande. Il s’agissait donc d’analyser l’ensemble des données de l’historique du distributeur afin d’identifier les critères déterminants, puis paramétrer les logiciels pour qu’ils soient capables de prédire des quantités de références à distribuer dans le réseau de boutiques.

Saisonnalité, spécificités culturelles, Dans la vente de téléphones portables, la saisonnalité est cruciale et la période précédant Noël correspond au pic de demande. Les spécificités culturelles sont aussi à prendre en compte. Selon les pays, les attentes peuvent être différentes. Enfin, le pouvoir d’achat varie selon les zones géographiques. Les modèles les plus haut de gamme seront beaucoup plus demandés dans certaines, alors que dans d’autres, la demande se fera sur d’autres segments de l’offre.

Points clefs pour faire aboutir les projets : la communication et la gestion de projet Ces projets impliquent généralement de travailler avec des équipes diffé-rentes. Sont notamment concernées des équipes marketing, des équipes logistiques et des équipes d’acheteurs. Pour limiter les risques d’échec, il est nécessaire d’impliquer fortement le client à travers des échanges réguliers avec l’ensemble des protagonistes.

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perspectives d’évolution du secteur

Se transformer ou s’exclure des marchésAujourd’hui, la transformation numérique tend à renforcer les liens entre clients et fournisseurs tout au long de la chaîne. De nombreux donneurs d’ordres choisiront des prestataires organisés pour pouvoir leur transmettre les informations dont ils ont besoin en excluant des réponses moins chères qui ne correspondent pas aux standards requis. Pouvoir par exemple transmettre des informations liées aux marchandises ou envoyer les factures directement dans le système comptable n’est souvent plus perçu par les clients comme une prestation complémentaire, mais comme une offre minimum de service attendu.

PME de la logistique : agilité opérationnelle mais vulnérabilité dans la transformation numérique Les petits acteurs peuvent apporter beaucoup de souplesse et de réac-tivité et jouer un rôle décisif dans la performance de la chaîne logistique. Cependant, une part de ces acteurs est souvent mal outillée pour pouvoir répondre aux nouvelles exigences de traçabilité, de transferts d’information et de temps réel.

Vers une concentration des acteurs ? La compétition sur les prix réduit les marges et menace la capacité financière à investir dans la transformation des plus petits acteurs du marché Sur les segments de marché des plateformes logistiques intermédiaires et pour certains transporteurs, l’intensité de la concurrence est telle qu’elle génère une compétition féroce sur les prix et diminue les marges. Dès lors, les plus petits acteurs du marché peuvent se retrouver dans une situation dangereuse. Face à une trésorerie limitée et une capacité d’emprunts réduite,

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perspectives d’évolution du secteur

ils ne seront pas toujours en mesure de réaliser les investissements que demanderont leurs clients dans les années à venir. Une autre explication de la fragilité de leur position s’explique par l’incapacité à amortir le coût des investissements numériques en bénéficiant d’une économie d’échelle.

La petite taille peut aussi être une force dans la transformation numérique Si un grand groupe dispose de moyens conséquents et peut compter sur des économies d’échelle, la prise de décision et la mise en œuvre d’un projet peuvent parfois être très longues. La situation s’inverse dans les entreprises de plus petite taille. Elles ont l’avantage de l’agilité car le nombre de personnes impliquées dans une décision stratégique est beaucoup plus réduit. Par ailleurs, une fois la décision prise, la mise en oeuvre peut aussi être beaucoup plus rapide. On constate, d’ailleurs, que de nombreuses grandes entreprises redonnent aujourd’hui de l’autonomie à leur filiale pour pouvoir faire émerger de la capacité d’innovation.

Des enjeux de formation à tous les étages au cœur de la transformation numérique

Le faible niveau de qualification des opérateurs : un frein à la transformation numérique Le faible niveau de qualification des opérateurs de terrain implique parfois des difficultés d’adaptation. Des situations d’illettrisme ont été décrites à plusieurs reprises par des responsables d’entrepôts interviewés. Cela représente un frein supplémentaire à la transformation digitale des entreprises car les saisies d’information à réaliser ne sont pas toujours possibles par ces opérateurs.

Un besoin de formation pour les responsables d’entrepôt et les chefs de quai Les cadres intermédiaires doivent à la fois connaître les meilleurs techniques pour organiser leurs équipes et connaître les technologies disponibles qui permettraient d’augmenter l’efficacité de l’entrepôt afin de faire remonter les besoins à la hiérarchie. Ces aspects ne sont pas toujours maîtrisés et des formations ciblées sur ces besoins pourraient souvent être profitables pour les entreprises.

L’importance de la formation continue pour les chauffeurs L’évolution rapide des technologies utilisées dans les camions implique des changements considérables dans l’environnement de travail des chauffeurs et une hausse de leurs qualifications.

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Préconisations d’intervention pour les acteurs publicsAccompagner les entreprises dans leur transformation La transformation numérique n’est pas un investissement ponctuel, elle relève d’une transformation continue. Ne plus investir pendant plusieurs années revient à accumuler du retard.

Mieux intégrer le numérique dans les formations initiales et continuesLa transformation numérique des entreprises change les méthodes et les outils de travail. Face à l’évolution récurrente, il devient crucial de mieux préparer les professionnels. Un point essentiel de la formation initiale consistera de plus en plus à donner une capacité d’adaptation aux salariés à tous les niveaux de l’entreprise. Cette formation initiale devra aussi être complétée par des formations continues adaptées à l’évolution des outils.

Des diagnostics pour structurer un plan de transformation numérique Pour accompagner les PME dans leur transformation, un point structurant consisterait à réaliser des diagnostics tous les deux ou trois ans. Ces actions permettraient de doter les entreprises d’une feuille de route intégrant des objectifs à court et moyen terme en fonction de l’urgence et de l’importance des projets.

Mutualiser une veille prospective et réglementaire de qualité pour aider les PME à se projeter dans l’avenir Parmi les entreprises de la filière logistique, beaucoup subissent les évolutions du marché. Elles ne font que très peu de veille prospective et réglementaire, ce qui les empêche de développer leur vision de l’avenir. Mutualiser une veille prospective et réglementaire les aiderait à identifier les innovations clefs et les nouveaux besoins de leurs clients.

Concevoir des modalités de financement appropriées La crise des subprimes a eu pour conséquence un durcissement des règles d’attribution des prêts bancaires à la suite des accords de Bâle en 2010. Ce contexte n’est pas propice à la transformation numérique des PME les plus fragiles qui ne disposent pas des capacités d’emprunt leur permettant d’investir. Dès lors, se pose la question de l’intervention de la puissance publique qui pourrait utiliser la BPI pour contribuer au financement de leur plan de transformation digitale.

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