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Un autre regard sur l’économie www.newseco-ci.com MAI 2012 GRATUIT 8 DOSSIER Les enjeux du tout numérique Spot MONSIEUR GOOGLE AFRIQUE ENTRETIEN AVEC TIDJANE DEME Focus LE NOUVEAU CODE DES TÉLÉCOMS Art de vivre DU CHOCOLAT IVOIRIEN LA MAISON

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Vous disposerez des chiffres les plus jour sur la télé densité , les tarifs de connexion internet , les tarifs de communication par opérateur et surtout l’actu de la cyber stratégie gouvernementale de la Côte d’Ivoire.

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Un autre regard sur l’économiewww.newseco-ci.com MAI 2012

GRATUIT

N°8

DOSSIER

Les enjeuxdu tout numériqueSpot

MONSIEUR GOOGLE AFRIQUEENTRETIEN AVEC TIDJANE DEME

Focus

LE NOUVEAU CODE

DES TÉLÉCOMSArt de vivre

DU CHOCOLAT IVOIRIENLA MAISON

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3I MAI 2012

Brèves Dossiers Culture & Société Shopping

(&ditorial)de Marion N’GOUAN EZZEDINE et Élodie VERMEIL

SommairePANTONE 1807 Uc: 0 / m: 90 / j: 100 / n: 25r: 184 / v: 5 / b: 33#880521

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MAI 2012N°8

Tél. : +225 22.51.04.72 Fax. : +225 22.51.04.73Courriel : [email protected] Site internet : www.newseco-ci.comÉdité par : PUBLI SERVICES EDITIONS, S.A.R.L. au capital de 10.000.000 F CFASiège social : Abidjan Cocody II Plateaux Vallons, 28 BP 580 Abidjan 28 RCCM : CI-ABJ-2012-M-3878Gérant : Demba DIOP ([email protected])Directrice de publication : Marion N’GOUAN EZZEDINE ([email protected])Rédactrice en chef : Élodie VERMEIL ([email protected])Directrice communication & relations publiques : Karine AMADOU ([email protected])Responsable commerciale : Marion PAILLAT ([email protected])Direction artistique : Jérôme « grom » AUBRY ([email protected])Rédaction : Manassé DÉHÉ, Marion N’GOUAN EZZEDINE, Ernestine KONAN, Olivier MONNIER, Béatrice GRANDCOLAS, Élodie VERMEIL, Jean-Jacques YAOImpression : IPS (France) Tirage : 10.000 exemplaires

Dépôt légal : éditeur n°9644 du 09/09/2011 - Agrément Conseil supérieur de la publicité en cours

La reproduction, même partielle, des articles et illustrations pris dans News&co est strictement interdite, sauf accord préalable de la rédaction.

News&co, mensuel économique gratuit

Ce journal est imprimé sur du papier recyclé, ne le jetez

pas sur la voie publique : donnez-le. Merci !

De la mesure en toute circonstance ?

Un milliard de dollars. L’équivalent du PIB du Liberia. Le prix auquel Facebook a racheté Instagram, simple application de partage de photos. Le montant déboursé par le groupe Volkswagen pour l’acquisition du prestigieux Ducati. Sur fond de crise économique, ces deux majors s’adonnent au dispendieux.Dans le monde merveilleux de la Silicon Valley, Yahoo avait déjà racheté Flickr à 35 millions $ et Google, acquis Youtube pour la « modique » somme de 1,6 milliard $. C’est à présent au tour de Facebook de s’offrir son software à prix d’or. Le leader européen et numéro 2 mondial de l’industrie automobile « se paye » quant à lui le mythique Ducati, opérant un retour en force dans le secteur de la moto qu’il avait abandonné depuis 50 ans.Que vise Facebook en s’appropriant à tel prix une application-photo gratuite et sans prétention ? Les 30 millions d’utilisateurs d’Instagram apporteront-ils à la coqueluche de la Silicon Valley une plus-value si inestimable ? Le savoir-faire du légendaire Ducati et de ses hommes est-il « réductible » à un milliard de dollars ? N’y a-t-il pas, en marge de ces deux acquisitions, une note d’extravagance et de caprice ? D’un côté, Mark Zuckerberg dépensant sans compter pour doter son empire virtuel d’un outil populaire et renforcer son monopole sur le partage des contenus personnels on line. De l’autre, Ferdinand Piëch, familier des OPA, défiant son concurrent historique BMW sur ses propres terres.L’histoire retiendra simplement qu’aujourd’hui, en une période de crise comme le monde n’en a pas connu depuis les années 1930, une entreprise industrielle presque centenaire, au passé glorieux et à la pérennité indiscutable (Ducati a enregistré une progression de 20 % de ses revenus en 2011) ne vaut pas plus qu’une start-up âgée d’à peine deux ans qui n’engrange aucun revenu et était évaluée une semaine avant son rachat à la moitié de sa valeur d’acquisition.Cette extravagance se situe-t-elle à la périphérie du système économique ou en est-elle constitutive ? La question mérite d’être posée, car elle renvoie à une vraie réflexion sur les fondamentaux de notre économie.

(Secteur) Les enjeux du tout numérique

(Spot) Docteur Deme & mister Google

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Dossiers

(Coup de coeur) Cécile Fakhoury pour l’Art sans frontières

(Agenda)

Culture& Société

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(En chiffres)(Bourse)(&chos)(Prix à la loupe)(News y &tions)(1er bureau)(Focus) Télécoms : une nouvelle réglementation en vue

Brèves4

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(Hi-tech) iPad 3e génération : quoi d’neuf docteur ?

(Art de vivre) Savourez, vous êtes dans la maison du chocolat ivoirien

(Entre gourmets) La Brasserie, chez François

Shopping30

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Brèves Dossiers Culture & Société Shopping

(En chiffres) par Jean-Jacques Yao

(Bourse)

Les données économiques les plus connues cachent parfois plus de vérités qu’elles n’en révèlent. Elles peuvent aussi devenir des clichés qui imprègnent l’imaginaire collectif longtemps après avoir cessé d’être vraies. Pourtant, seules des données mises à jour peuvent aider les gouvernements, les investisseurs et les entreprises à comprendre les tendances et adapter leurs stratégies en conséquence. Ainsi, peu de jours passent sans que quelqu’un affirme que la Côte d’Ivoire est à l’origine de 40 % de la production mondiale de cacao. Est-ce vrai ? Non, et depuis longtemps. Lors de la saison 1999-2000, la Côte d’Ivoire avait produit 45,6 % de la

production mondiale – le plus haut ratio jamais atteint par le pays. Depuis, sa part dans la production mondiale a décliné et devrait atteindre, selon les prévisions d’Ecobank datées de mars dernier, 32,3 % pour la campagne 2011-2012. Il serait donc plus approprié de parler « d’un tiers » de la production mondiale. Le fait est que le pays a peu de contrôle sur les marchés financiers. Alors, même si la part de la Côte d’Ivoire dans la production totale décline, cela ne signifie pas pour autant qu’elle perdra sur le secteur une influence qu’elle n’a jamais eue. K

32,3%

À l’heure où les entreprises cotées à la Bourse régionale des valeurs mobilières publient une à une leurs résultats financiers, c’est l’occasion d’établir un bilan de l’année 2011 pour le secteur des grandes entreprises. Après un 1er trimestre catastrophique marqué par la crise post-électorale et un 3e trimestre relativement encourageant, les résultats annuels apparaissent mitigés.

Au rang des bonnes nouvelles, la Solibra (Société des limonaderies et brasseries d’Afrique) a vu son profit net augmenter de 28 % à 18,8 milliards FCFA tandis que son chiffre d’affaires a fini en hausse pour atteindre 120 milliards FCFA. La branche ivoirienne de Bolloré Africa Logistics a elle aussi affiché de bons résultats, avec un profit net en hausse de 15 % à 2,24 milliards FCFA, en dépit d’un chiffre d’affaires en baisse de 9 % et qui s’est élevé à 56 milliards FCFA en 2011. Même scénario pour la CIE (Compagnie ivoirienne d’électricité) dont

le profit net a augmenté de 4 % en 2011 à 6,36 milliards FCFA alors que son chiffre d’affaires, en baisse, a atteint 265,4 milliards FCFA. Les branches de la Bank of Africa au Bénin et au Niger affichent également des bilans positifs avec des bénéfices en baisse qui se sont élevés respectivement à 7,62 et 2,76 milliards FCFA.

La récente crise politique, qui a bloqué l’activité économique pendant plusieurs mois, a eu des répercussions directes sur de nombreuses autres compagnies. Ainsi, la branche de Total en Côte d’Ivoire a vu son bénéfice s’écrouler de 93 % à 212 millions FCFA, bien que le chiffre d’affaires de la compagnie pétrolière ait augmenté, passant de 150 à 156 milliards FCFA. La Sodeci (Société de distribution d’eau de la Côte d’Ivoire) quant à elle, a vu son profit net baisser de 35 % à 1,7 milliard FCFA. Le chiffre d’affaires de la compagnie d’eau a également enregistré une baisse de 9 %

pour se situer à 49,1 milliards FCFA. Même constat pour la Sicable (Société ivoirienne de câble) dont le bénéfice net a baissé de 46 % pour atteindre 341 milliards FCFA, contre 627 milliards FCFA un an auparavant.

Enfin, au niveau régional, la compagnie de télécommunications burkinabè Onatel SA a également publié des chiffres décevants : son bénéfice s’écroulant de 77 % en 2011 à 2,5 milliards FCFA contre 11 milliards FCFA enregistrés en 2010. K

Résultats mitigés pour les entreprises cotées par Olivier Monnier

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5I MAI 2012

Brèves Dossiers Culture & Société Shopping

(&chos) par Jean-Jacques Yao

La Côte d’Ivoire a lancé le 23 avril un emprunt obligataire de 60 milliards FCFA. Les obligations, d’une valeur unitaire de 10 000 FCFA, sont mises en vente pendant un mois, soit jusqu’au 22 mai, avec un taux d’intérêt de 6 %. L’argent récolté devrait être utilisé pour aider au financement des investissements prévus dans le budget 2012, notamment les grands projets d’infrastructures, en particulier le 3e pont. Pour mémoire, le dernier emprunt obligataire lancé par la Côte d’Ivoire date d’août 2011. Sur les 100 milliards FCFA attendus, le pays en avait finalement récolté 160, signe de la confiance des investisseurs dans le nouveau régime. Rendez-vous à la fin du mois, donc, pour voir si cette confiance a perduré. K

Un emprunt obligatairede 60 milliards FCFA

FINANCE

Après le PPTE, vient le MMC. Le programme américain Millenium Challenge Corporation (MCC) est le nouveau grand défi des autorités ivoiriennes – 400 milliards FCFA destinés au développement sont en jeu. Pour être éligible, le pays doit remplir 17 points dits de déclenchement. À l’heure actuelle, la Côte d’Ivoire en a atteint seulement 5, mais l’objectif est d’entrer dans ce club restreint d’ici la fin de l’année 2012. Le MCC a été lancé en 2004 et est destiné aux gouvernements de

pays pauvres que l’on estime promouvoir la bonne gouvernance, encourager la liberté économique et investir pour améliorer la vie des citoyens. Pour satisfaire à ces critères, le gouvernement devra mettre à jour les lois discriminatoires envers les femmes et montrer plus de conviction dans la lutte contre la corruption, très certainement en créant une sorte de structure anti-corruption indépendante, comme il en existe dans d’autres pays de la région. K

Le prochain challengeFINANCE

Ce n’est pas aux femmes ivoiriennes que l’on va apprendre l’importance du beurre de karité. Pourtant, jusqu’à présent, la filière est restée informelle et sous-développée. Les choses pourraient désormais changer avec la création de la FIKACI (Filière karité Côte d’Ivoire), une organisation professionnelle locale soutenue par l’USAID (Agence des États-Unis pour le développement international) West African Trade Hub, qui va travailler avec des structures similaires dans toute la région. Jusqu’à présent, le manque d’organisation du secteur karité en Côte d’Ivoire a profité à d’autres pays – le Ghana voisin produit environ 60 000

tonnes de karité par an, mais ses usines en transforment plus de 200 000, notamment grâce aux importations en provenance de Côte d’Ivoire et d’autres pays de la région. La Côte d’Ivoire, elle, a produit environ 40 000 tonnes en 2011, mais n’en a transformé que 12 000. En dépit du fait qu’ils constituent une véritable source de revenus pour les populations rurales du nord de la Côte d’Ivoire, les arbres sont menacés par les producteurs de charbon de bois, et par l’agriculture en général. Leur nombre est en baisse en Afrique de l’Ouest, où l’on estime qu’ils font vivre environ 4 millions de femmes. K

Naissance de la Filière karité Côte d’Ivoire (FIKACI)

Selon le Fonds monétaire international, la Côte d’Ivoire est en bonne voie pour atteindre en juin le point d’achèvement de l’initiative des Pays pauvres très endettés (PPTE), ce qui devrait lui permettre d’obtenir l’annulation d’environ la moitié de sa dette extérieure, qui s’élève à 13,5 milliards $. Dans le même temps, le pays devrait reprendre le paiement des intérêts de sa dette Eurobond 2032 – la Côte d’Ivoire avait en effet arrêté d’effectuer les paiements début 2011 à cause de la crise post-électorale, et n’avait pas recommencé depuis. L’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE va non seulement permettre de réduire la dette extérieure du pays, mais elle enverra également un message fort aux investisseurs. De son côté, la France a promis de convertir une partie de la dette en financements d’infrastructures et en projets de développement. Le gouvernement ivoirien espérait un allègement de sa dette pour le premier trimestre 2012, mais des retards dans la mise en œuvre de la réforme du secteur cacao ont repoussé l’échéance. K

Allègement de la dette

FINANCE

Foxtrot International, le premier producteur de gaz en Côte d’Ivoire, qui gère le bloc offshore CI-27, a l’intention d’investir environ 500 milliards FCFA pour augmenter sa production, qui passera alors de 84 à 154 millions de m3

par jour. Cet investissement vise à garantir la production d’électricité dont 70 % provient des turbines à gaz. Un secteur en pleine expansion avec les extensions des centrales d’Azito et de Ciprel. Le groupe Foxtrot est en partie détenu par SFCM Énergie, propriété du groupe français Bouygues. Afin d’assurer la continuité des approvisionnements, le gouvernement commence à envisager la construction d’un

gazoduc vers le Ghana pour rallier le gazoduc régional PGAO (Projet de gazoduc d’Afrique de l’Ouest), ouvert en 2010 et qui fournit du gaz en provenance du Nigeria au Togo, au Bénin et au Ghana. Au même moment, le producteur de pétrole African Petroleum – coté à la bourse australienne – a reçu une autre licence d’exploration de pétrole sur le bloc offshore CI-509 (1091 km2) situé près de Tabou. Pétroci détiendra une part de 10 % dans le projet. La compagnie espère évidemment des découvertes aussi fructueuses que celles effectuées ces dernières années au Ghana et en Sierra Leone. K

Foxtrot double saproduction de gaz pour garantir l’approvision-nement d’électricité

HYDROCARBURES

FILIÈRES

ERRATUM :

Contrairement à ce que nous vous indiquions en page 14 de notre précédente parution, la compagnie Sophia Airlines n’a à ce jourtoujours pas repris ses vols.

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Brèves Dossiers Culture & Société Shopping

(Prix à la loupe)Tous les mois, nous mesurons notre pouvoir d’achat à partir d’une liste de courses composée de produits de consommation courante. Le principe ? Acheter chaque mois les mêmes produits (marques et quantités identiques) dans les mêmes enseignes pour obtenir un indicateur de l’évolution des prix.

Prix moyens en FCFA Variation en %Janvier 2012 Février 2012 Mars 2012 Avril 2012 Mars - Avril 2012

Baguette de pain 150 150 150 150 0Huile de palme (90cl) 1 083 1 083 1083 1053 - 3Eau minérale (1,5L) 395 395 395 395 0Café soluble (boîte 200g) 2 933 2 933 2933 2933 015 Œufs 2 100 2 100 2100 2100 0Farine pâtissière (1Kg) 575 575 575 575 0Tomates (1Kg) 867 767 800 950 + 19Beurre (plaquette 200g) 350 350 350 350 0Filet de bœuf (1Kg) 6 647 6 150 6547 6647 + 2Carpe rouge (1Kg) 6 020 5 980 5980 5980 0Laitue (1 bouquet) 247 247 247 280 + 14Sucre morceaux (1Kg) 875 875 875 883 + 1Yaourt nature sucré (1 pot) 300 300 300 300 0Pâte dentifrice (1 tube) 850 837 850 850 0Savon de toilette (200g) 408 408 408 408 0Gasoil (1L) 615 615 615 615 0Essence (1L) 774 774 774 774 0

VALEUR TOTALE DU PANIER TEST 25 189 24 539 24 982 25 244 + 1

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7I MAI 2012

Brèves Dossiers Culture & Société Shopping

Mercredi 11/04 : déjeuner-débat de l’APBEF-CI, hôtel Pullman, 12 h 30. But de cette rencontre initiée en partenariat

avec l’agence ivoirienne de notation Bloomfield Investment Corporation : instruire les établissements financiers des enjeux

de la notation financière, en vue « d’une plus grande transparence, efficience, effectivité et liquidité du marché des capitaux

en éliminant l’obligation de garantie à 100 % à 1ère demande pour tous les émetteurs qui obtiennent une note d’investissement

à l’issue de l’exercice de notation financière » (Stanislas Zézé, DG Bloomfield) + réduire l’asymétrie d’information entre

l’emprunteur et le prêteur. Animation : Louis Amédée. Présence effective : Guy Koizan (DG Versus Bank), Malick Touré (DGA

BNI), M. Kablan Yao-Sahi (lui-même ancien banquier), conseiller spécial de M. Diby Koffi. Le staff de cuisine se trouva fort

dépourvu quand l’affluence fut venue, mais mieux vaut voir l’assiette à moitié pleine qu’à moitié vide et en conclure que ce

déjeuner fut un succès. Mercredi 11/04 : inauguration du musée mobile (MuMo) – Bolloré pour l’Art et l’enfance,

groupe scolaire de Treichville, 15 h. Une vraie belle cérémonie : haies d’honneur d’enfants en liesse, personnalités en costard

et en robes, chefs notables en costumes traditionnels. Allocutions en chaîne suivies par un public attentif sous un soleil de

plomb, ponctuées de danses et de chants des élèves. L’adjoint au maire de Treichville a ouvert le bal en saluant cette « action

citoyenne », suivi de MMes Fanta Coulibaly et Kandia Camara et du représentant de la 1ère dame pour la fondation Children of

Africa. Ingrid Brochard, présidente de l’ONG l’Art à l’enfance, à l’origine de cette initiative, a présenté le MuMo : un conteneur

de 45 m2, habillé par Daniel Buren, voyageant à travers le monde pour permettre aux enfants d’accéder à l’art, « formidable

outil de partage qui abolit les frontières et les différences culturelles » : si les enfants ne peuvent aller au musée, c’est le musée

qui ira aux enfants. 15 artistes du monde entier ont réalisé des œuvres pour le bonheur des petits et des moins petits. Bolloré

Africa Logistics a été dûment remercié pour sa contribution à l’élaboration du projet. Pour son président, Dominique Lafont,

« les enfants ont toujours été au cœur des préoccupations [du groupe] ». Ainsi les terres se désenclavent-elles grâce à la logistique

et les cœurs avec l’émotion artistique. Vendredi 13/04 : Nuit des Publivores, Palais de la culture, 19 h. La NdP, dont nous

vous parlions le mois dernier, est un événement créé et produit par M. Boursicot depuis + de 30 ans. Organisé dans une 40aine

de pays, il représente la production publicitaire de près de 60 nationalités. « Lors de La Nuit des Publivores, le spectacle est

autant sur l’écran que dans la salle… ». Même si l’écran géant du Palais brillait de mille feux depuis le pont de Gaulle, et malgré

l’intervention remarquée de l’humoriste Éric Joël, on déplore que le public n’ait pas été au rendez-vous ce soir-là… Les Ivoiriens

seraient-ils si saturés de pub en 4 par 3 qu’ils ne voient pas l’intérêt de s’en gaver à l’écran ? Le mystère reste entier.

Le carnet médiat

ico-décalé

de la rédaction

(News y &tions)

(1er Bureau)par Polman

À SUIVRE...

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Brèves Dossiers Culture & Société Shopping

« Enfin ! » C’est, en substance, la première réaction que l’on obtient quand on interroge les acteurs du secteur des télécommunications et des nouvelles technologies sur l’adoption du nouveau code des télécommunications. Oui, la Côte d’Ivoire va « enfin » remplacer son ancien code qui datait seulement de... 1995. À cette époque, les téléphones portables n’avaient de portable que le nom, et l’internet ressemblait à une copie améliorée du bon vieux minitel. D’ailleurs, le code de 1995 ne contenait même pas le terme « internet ».Si ce code a permis l’ouverture du secteur des télécoms à la concurrence par l’arrivée de nouveaux opérateurs, il était devenu inadapté. « Le code de 1995 présente de nombreuses insuffisances pour assurer l’organisation et la gestion des activités de la télécommunication et des technologies de l’information et de la communication (TIC). Il nous fallait donc un code plus adapté, prenant en compte les dernières évolutions dans le secteur », explique Bruno Nabagné Koné, ministre des Postes et des TIC, dans une interview

à News&co. Mohamed Diaby, entrepreneur NTIC et analyste marketing, abonde dans ce sens : « Il y avait un besoin urgent de faire un toilettage profond et rapide. »

Neutralité technologiqueLa réforme du code est donc d’abord une mise à jour au niveau des textes eux-mêmes : il s’agit de les adapter – on l’aura compris – à la nouvelle donne technologique et à l’environnement mondialisé et globalisé dans lequel évolue la Côte d’Ivoire. Mais les adapter aussi au code des télécoms de la CEDEAO (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest) et de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine). « Cette nouvelle loi est justifiée par l’existence dans l’espace CEDEAO/UEMOA d’un cadre juridique harmonisé des TIC, qui fait obligation à la Côte d’Ivoire de réviser sa législation en la matière, afin d’intégrer les nouvelles dispositions communautaires », justifie Bruno Koné. La Côte d’Ivoire étant un pays-phare

de la région, l’idée est, comme le rappelait récemment le ministre à nos confrères de l’Intelligent d’Abidjan, de mettre en œuvre « un véritable espace économique commun qui donne à tous, et aux investisseurs notamment, une meilleure visibilité des règles du marché. »Concrètement, qu’est-ce que ce nouveau code change ? Si le texte, adopté sur ordonnance le 21 mars dernier, n’a pas été publié au Journal officiel et n’est donc pas encore accessible au grand public, News&co a obtenu une copie du brouillon de projet de loi pour en comprendre les grandes lignes. Premier grand changement : la nouvelle loi consacre le principe de neutralité technologique : les licences octroyées ne seront désormais plus limitées technologiquement. « Ce seront des licences globales où l’opérateur pourra utiliser la technologie de son choix sans pour autant qu’il obtienne les fréquences nécessaires », explique un cadre d’un grand opérateur basé à Abidjan qui a préféré conserver l’anonymat. « C’est une révolution, car cela mettra tous les acteurs sur le même pied d’égalité puisque chacun pourra déployer la technologie de son choix la plus effective au

Télé

com

s : une

NOUVELLERéGLEMENTATIONen vue

Le gouvernement a adopté par ordonnance le 21 mars dernier un nouveau code des télécommunications, remplaçant la législation actuelle qui datait de... 1995. Si son contenu n’a pas encore été publié au Journal officiel, et n’est donc pas encore public, on sait tout de même qu’il a pour but d’adapter la loi aux évolutions technologiques fulgurantes de ces deux dernières décennies et aux dispositions communautaires de la CEDEAO. Mais le nouveau code des télécoms, c’est aussi une réforme structurelle et une refonte des entités publiques qui gèrent le secteur.

par Olivier Monnier

(Focus)

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9I MAI 2012

niveau du coût et combattre à armes égales avec les concurrents ». À travers les nouvelles règles d’interconnexion qui vont rendre obligatoire l’interconnexion de n’importe quel opérateur télécom agréé par l’État avec les opérateurs de téléphonie fixe et mobile, la loi fait ainsi la part belle aux opérateurs dits « alternatifs ».

Réforme structurelleLe nouveau code consacre également le principe d’une réforme structurelle et d’une réorganisation du cadre institutionnel environnant le secteur des télécoms en Côte d’Ivoire. Ainsi, l’ATCI (Agence des télécommunications de Côte d’Ivoire) et le CTCI (Conseil des télécommunications de Côte d’Ivoire) fusionneront-ils au sein d’une même structure. « À l’usage, ces deux structures aux fonctions souvent mal définies ne disposaient ni l’une ni l’autre des conditions devant permettre une régulation efficace du secteur. C’est pourquoi la nouvelle loi prévoit d’autres instruments de gouvernance et de régulation, avec une autorité aux compétences plus affirmées et des champs d’action plus clairement définis », explique Bruno Koné. Selon le ministre, cette nouvelle autorité de régulation aura des compétences plus affirmées et plus élargies. Et elle sera dotée de la « personnalité juridique » et d’une « compétence quasi-juridictionnelle ». Une autre entité sera aussi créée, à laquelle incombera l’attribution des fréquences. La refonte structurelle met ainsi en place un régulateur plus fort, ce qui était nécessaire, selon Mohamed Diaby. « Comme c’est souvent le cas en Côte d’Ivoire, plusieurs entités publiques sont en charge du même secteur et se marchent souvent sur les pieds (conflits de compétence, égo des acteurs, etc.) », explique ce dernier. « Il était important de prendre une orientation beaucoup plus opérationnelle pour se focaliser sur l’obtention de résultats ». En bon observateur du secteur, il estime que pour le moment, « le feedback des acteurs est plutôt favorable à cette réforme que beaucoup attendaient avec impatience et qui aurait dû avoir lieu beaucoup plus tôt, n’eut été la crise et les circonstances exceptionnelles que le pays a traversées ».

Opportunités d’investissementsBruno Koné l’a promis dès l’annonce de l’adoption du nouveau code à la sortie du conseil des ministres : celui-ci devra par-dessus tout permettre des opportunités d’investissements dans le secteur. « En favorisant la sécurité des investissements par la mise en place d’un régulateur fort et en facilitant l’entrée et le développement des nouveaux opérateurs, cette loi devrait en principe être avantageuse en termes d’investissement », estime, enthousiaste, notre cadre en télécommunications. Même s’il dit s’inquiéter, au même titre que les autres opérateurs, « de la panoplie de sanctions complètement disproportionnées dont dispose désormais le régulateur ».

Selon lui, les nouvelles opportunités d’investissements dont parle le ministre ne seront véritablement réalisables que par le biais d’une meilleure transparence dans les gestions des droits et devoirs des acteurs, ainsi que par l’amélioration de leurs relations avec les consommateurs. « Le secteur ivoirien des télécommunications n’est pas le mieux organisé du continent, mais il y a une forte marge de progression qui intéresse tous les acteurs internationaux des télécommunications », poursuit-il. « Il faudra par la suite définir en transversal les mécanismes pour une meilleure collaboration et une meilleure visibilité entre les investisseurs potentiels, les acteurs locaux et l’administration, pour voir se doper les flux financiers dans le secteur ».

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(Secteur)

es chiffres varient, mais traduisent tous la même progression fulgurante : le premier réseau mobile africain date de 1986 ; en l’an 2000, le taux de pénétration de la téléphonie mobile en Afrique était de 2 % (17 millions de cartes SIM) ; en 2010, il passait la barre des 50 % ; en 2012 il s’élève à plus de 60 % (près de 700 millions de cartes SIM). Aujourd’hui, l’Afrique représente 10 % du marché mondial en termes de connexions (selon le site Wireless Intelligence, sur les 5 dernières années, celles-ci ont augmenté en moyenne de 20 % par an et devraient atteindre 735 millions d’ici fin 2012). Détrônant l’Amérique latine, elle est devenue le 2e plus grand marché de téléphonie mobile après l’Asie, et est considérée comme la région du monde où ce secteur se développe le plus rapidement, ce que confirmait déjà en 2009 le rapport de la conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED) sur l’économie de l’information : « le nombre d’abonnés à la téléphonie mobile a augmenté plus rapidement en Afrique que dans toute autre région du monde depuis 2003 » (le rapport fait état d’une croissance du nombre d’utilisateurs de… 550 % entre 2003 et 2008 ; en Côte d’Ivoire, le nombre d’abonnés au mobile a augmenté de 117 % entre 1997 et 2003 NDLR).

Pour la seule année 2010, l’écosystème du mobile en Afrique aurait ainsi généré près de 28 000 milliards FCFA - soit 3,5 % du PIB du continent - et contribué à hauteur de 7 500 milliards FCFA aux recettes des États africains, ainsi qu’à la création de 3 à 5 millions d’emplois directs et indirects. Rien d’étonnant, donc, à ce que la démocratisation des TIC figure parmi les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et que les bailleurs de fonds aient fait du secteur l’un des 3 principaux piliers du développement avec l’accès à l’eau et à l’électricité : de l’avis des spécialistes, une hausse de 10 % du taux de pénétration de la connexion mobile et de l’internet haut débit dans un pays en développement entraîne entre 0,6 et 1,5 % de croissance.

Où en sont les TIC en Côte d’Ivoire ?L’Afrique de l’Ouest enregistre à elle seule 209 millions d’abonnés à la téléphonie mobile, avec 17 % de crois-sance annuelle et un taux de pénétration de 66 %, juste derrière l’Afrique du Nord (215 millions d’abonnés, 100 % de taux de pénétration et une croissance annuelle du secteur de 14 %).

l Nous avons tous déjà vu ces photos de rebelles touaregs ou de jeunes massaïs hilares, l’oreille vissée à leur « cellulaire ». L’antinomie entre modernité et tradition que symbolise cette association peut faire sourire, mais elle atteste surtout d’un fait : aujourd’hui, plus de 40 % des Africains sont « connectés » et les TIC, particulièrement adaptées au mode et aux conditions de vie du continent, gagnent chaque jour en popularité. Point d’ensemble sur un secteur déterminant pour l’avenir du continent, à l’heure où la Côte d’Ivoire entame son grand toilettage technologique et réglementaire en la matière.

par Ernestine Konan

Les enjeuxdu TouTNuMéRiQue

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Selon Arthur Aloco, directeur de l’ATCI (Agence des télécommunications de Côte d’Ivoire), les premiers plans de développement du GSM en Afrique tablaient sur 20 000 abonnés en Côte d’Ivoire. Les derniers chiffres avancés par le GSMA (un groupement constitué de quelque 800 opérateurs internationaux) en 2011 font état de17 991 035 connexions mobiles dans le pays, tandis que l’on parle généralement de 16 millions d’abonnés pour une population de plus de 20 millions d’habitants. À l’heure où la 3G+ fait son entrée en Côte d’Ivoire et où le développement des TIC apparaît comme une condition sine qua non à l’accession du pays au rang de nation émergente, le gouvernement affiche de grandes ambitions, comme l’explique Bruno Koné, ministre des Postes et des Technologies de l’information et de la communication, dans une interview accordée à News&co :

« Nous entendons œuvrer à la transformation de notre pays, à horizon d’une décennie, en une société dont l’économie est basée sur le savoir, grâce à une appropriation durable des TIC par les citoyens et à l’éclosion d’une véritable économie numérique. C’est un vaste chantier, dont la conduite requiert une forte mobilisation des acteurs sectoriels et de l’ensemble des décideurs du pays. Pour

ce faire, nous avons décidé d’agir sur plusieurs leviers : Nous venons de faire adopter par le gouvernement la nouvelle loi des télécommunications ;Nous venons d’accorder 3 autorisations aux opérateurs de téléphonie mobile pour la mise en œuvre et l’exploitation de réseaux 3G+, car les 16 millions d’Ivoiriens abonnés au mobile(1) représentent un potentiel inégalable pour la vulgarisation de l’internet ; Nous venons de lancer l’opération d’identification des abonnés aux services de téléphonie et d’internet [à ce jour environ 30 % d’abonnés identifiés NDLR], et travaillons de façon plus globale à la lutte contre la cybercriminalité et au renforcement de la sécurité des réseaux et services ;Nous avons décidé la construction par l’État de réseaux d’accès haut débit, en complément des investissements réalisés par les acteurs privés [l’État compte injecter 50 milliards FCFA dans les TIC ces 4 prochaines années NDLR];Nous avons adopté une politique de vulgarisation de l’équipement terminal qui comprend un accompagnement de l’offre des terminaux d’ordinateurs à certaines populations cibles (enseignants, étudiants, médecins, fonctionnaires…) ;Nous avons lancé un grand projet de gouvernance électronique de l’État, avec des ramifications sectorielles dans les domaines de l’éducation, la santé, les services aux populations, etc.…

STATISTIQUES D’UTILISATIOND’INTERNET EN AFRIQUE DE L’OUEST

Population(est. 2011)

Utilisateurs Internet

(déc. 2000)

Utilisateurs Internet

(déc. 2011)

Taux de pénétration

(% population)

Utilisateurs(% Afriquede l’Ouest)

Facebook(déc. 2011)

Bénin 9 325 032 15 000 279 751 3,0% 0,5% 130 240

Burkina Faso 16 751 455 10 000 230 562 1,4% 0,4% 95 380

Cap-Vert 516 100 8 000 148 800 28,8% 0,3% 76 980

Côte d’Ivoire 21 504 162 40 000 968 000 4,5% 1,9% n/a

Gambie 1 797 860 4 000 159 012 8,8% 0,3% 74 840

Ghana 24 791 073 30 000 2 085 501 8,4% 4,0% 1 146 560

Guinée 10 601 009 8 000 95 823 0,9% 0,2% 42 280

Guinée-Bissau 1 596 677 1 500 37 123 2,3% 0,1% n/a

Liberia 3 786 764 500 20 000 0,5% 0,0% n/a

Mali 14 159 904 18 800 414 985 2,9% 0,8% 132 720

Niger 16 468 886 5 000 128 749 0,8% 0,2% 44 580

Nigeria 155 215 573 200 000 45 039 711 29,0% 86,6% 4 369 740

Sénégal 12 643 799 40 000 1 989 396 15,7% 3,8% 620 260

Sierra Leone 5 363 669 5 000 48 520 0,9% 0,1% 48 520

Togo 6 771 993 100 000 356 300 5,3% 0,7% 71 200

Total Afrique de l’Ouest 301 293 956 485 800 52 002 233 17,3% 100,0% 6 853 300

Source: www.internetworldstats.com

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13I MAI 2012

Nous accélérons le processus de relance du VITIB, village technologique et zone franche destinée à la promotion et au développement des TIC et de la biotechnologie ;Nous avons relancé la formation par l’État dans les métiers des TIC, en vue de développer une expertise nationale. On peut donc noter qu’à travers ces grands axes, c’est à la fois l’offre et la demande que nous avons l’ambition d’impulser. Mais le retard pris par notre pays est tel que nous n’avons pas le temps de conduire ces chantiers les uns après les autres »Le secteur souffre en effet de nombreux maux, diagnostiqués unanimement par plusieurs spécialistes, à commencer par le ministre lui-même :

« Le secteur des TIC constitue un important pilier de l’économie ivoirienne : environ 1200 milliards FCFA y ont été investis ces 10 dernières années, le secteur a créé plus de 6000 emplois directs et 50 000 emplois dans la distribution et le secteur informel ; il génère annuellement plus de 200 milliards FCFA de ressources directes à l’État, et contribue au PIB à hauteur de 6 %. Par contre, malgré un assez bon taux de couverture (plus de 70 % de taux de pénétration au sein de la population), l’offre de services et réseaux larges bandes reste très insuffisante et nous accusons un retard important dans la mise en œuvre des réseaux de nouvelle génération (NGN, 3G+…). L’offre de services à contenus locaux est aussi très marginale et le taux d’équipement informatique très bas, ce qui induit une insuffisante appropriation par les populations et groupes sociaux de l’utilisation des TIC en général et de l’internet en particulier. J’ajouterai que la gouvernance du secteur est en totale inadéquation avec les enjeux de développement d’une économie numérique, le code régissant le secteur datant de 1995 ; que les exigences d’une politique de formation et de développement des ressources humaines ne sont pas correctement adressées, et que les problèmes de cybercriminalité persistent. Ce n’est donc pas sans raison que le Network Readiness Index (NRI), qui classe les pays par rapport à leur usage des TIC, nous répertorie en 113e position sur 138 pays. »

Là où le bât blesse…

Les acteurs du secteur, dont le GOTIC (Groupement des opérateurs du secteur des technologies de l’information et de la communication) et l’UNETEL (Union natio-nale des entreprises de télécommunications) déplorent entre autres un manque de visibilité et de stabilité, l’absence de politique sectorielle ; un manque de transparence dans le processus d’attribution des licences et d’autorisations à titre provisoire ; un coût trop élevé des charges d’interconnexion et de la bande passante, ainsi que le niveau élevé de

Les enjeux du tout numérique (Secteur)

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la pression fiscale et parafiscale. Les opérateurs télécoms doivent notamment s’acquitter d’une contribution annuelle aux frais de gestion de la licence d’exploitation d’un montant de 40 milliards FCFA ; de la taxe pour le développement des nouvelles technologies en zone rurale (accès universel) de 2 % du CA pour les opérateurs de téléphonie mobile et de 1 % du CA pour les opérateurs de téléphonie fixe ; d’une patente équivalant à 0,7 % du CA, d’une taxe spéciale d’équipement (0,08 % du CA) ; d’une contribution à la recherche, à la formation et à la normalisation en matière de télécommunications (0,5 % du CA), d’une contribution de régulation au titre des frais de gestion et de contrôle de l’activité du secteur des télécommunications (0,5 % du CA), et d’une taxe au profit de la promotion de la culture (0,2 % du CA). La taxe sur l’interconnexion téléphonique internationale, fixée à 20 FCFA/min et établie dans l’annexe fiscale 2009, a été récemment réaménagée pour tenir compte à la fois des intérêts des opérateurs de téléphonie, de ceux de l’État et des consommateurs. Inscrite à l’annexe fiscale 2012, cette taxe au taux de 3 % est assise sur le chiffre d’affaires annuel hors taxe des entreprises de téléphonie installées en Côte d’Ivoire. Le produit de la taxe est affecté à 95 % au budget de l’État, et à 5 % au financement des actions de contrôle du trafic et de lutte contre la fraude en matière de télécommunications. Pour l’année 2012, la recette attendue s’élève à environ 19,5 milliards FCFA.

Côté consommateurs, une certaine grogne s’est installée ces derniers mois quant à la qualité du service mobile et même internet, en particulier vis-à-vis des leaders du marché. Le cahier des charges de l’ATCI stipule pourtant que l’exploitant doit assurer un service opérationnel en permanence et que, dans la mesure où elles sont imputables à l’opérateur, les défaillances doivent être éliminées sous les 72 heures. Plus précisément, pour garantir un service convenable, le nombre de clients raccordés doit être tel que la probabilité d’échec propre au réseau de l’exploitant lors de l’établissement d’une communication (taux de blocage),

par manque de ressources disponibles (équipements et canaux radioélectriques), demeure à un niveau inférieur ou égal à 2 %, et 4 % dans la zone très dense d’Abidjan. Si ces taux dépassent les chiffres indiqués, l’opérateur doit s’acquitter d’une amende. L’Autorité de régulation des télécommunications du Liberia voisin (LTA) a donné un exemple pour le moins éloquent des sanctions encourues pour ce type de manquement, en infligeant début novembre dernier une amende de 500 000 $ à Lonestar Cell MTN, suite à une interruption de service de plus de 4 heures. Pour compenser le désagrément imposé aux clients, l’opérateur a aussi dû leur fournir gratuitement l’équivalent forfaitaire du temps de coupure subi. « Ici en Côte d’Ivoire, on est tout le temps hors de nos sabots », se plaint un abonné d’un grand opérateur de la place. « On a l’impression qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent, qu’ils s’arrangeront toujours entre eux. Et au final, c’est le client qui trinque ».Précisant qu’une grande partie des problèmes rencontrés est due aux destructions de la crise post-électorale, M. Aloco explique qu’« au titre de l’année 2011, [l’ATCI] n’a pas voulu sanctionner les défauts de qualité ». Orange en particulier, aurait sévèrement pâti des dégâts et pertes d’exploitation engendrés par la crise, qui s’élèveraient, selon les déclarations faites par l’opérateur à l’UNETEL, à plus de 65 milliards FCFA, soit près de 60 % des sommes recensées pour le secteur entier. Certains pourtant, ne décolèrent pas : « les opérateurs n’ont aucun intérêt à réparer leur réseau, puisque c’est précisément sur la mauvaise qualité de ce dernier qu’ils font leur bénéfice, avec la minute indivisible. Plus ça coupe, plus tu payes, plus ils gagnent », s’insurge un jeune ingénieur télécoms. À cet effet, l’autorité de régulation devrait entamer sous peu un audit de contrôle de mise en conformité des sites techniques dans le but de recenser les manquements observés et d’en faire part aux opérateurs. À charge ensuite pour ces derniers, de se mettre à jour dans les 2 mois. Mais ces manquements, s’ils sont aussi imputables aux défaillances du réseau électrique et aux vols de câbles,

ORANGE MTN MOOV COMIUM GREEN

Nombre d’abonnés au 31 déc. 2011 5 883 601 5 721 068 3 727 547 1 772 560 311 603

Nombre d’abonnés au 10 avril 2012 6 228 894 5 782 162 3 867 326 1 854 436 292 648

Chiffre d’affaires (en milliards FCFA) 256, 481 055 204, 480 799 122, 133 222 42, 525 649 4, 245 742

Nombre d’emplois directs 582 710 485 472 200

Nombre de sites 1 206 1 060 845 295 220

Nombre de BTS 1 584 785 1 022 406 220

Taux de couverture du territoire 65,52% 74,01% 59,42% 45% 2,62%

NB : Ces données fournies pour les opérateurs n’ont pas encore fait l’objet de validation par l’ATCI et pourront être éventuellement modifiées en cas de besoin.

Source: ATCI

I. QUELQUES INDICATEURS DU MARCHÉ IVOIRIEN DE LA TÉLÉPHONIE MOBILE (au 31 décembre 2011)

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15I MAI 2012

N& : Que représentent le marché africain en général et ivoirien en particulier pour ALCATEL ONE TOUCH ?

S.B. : L’Afrique est une des zones prioritaires de développement pour ALCATEL ONE TOUCH. En Côte d’Ivoire, de gros efforts d’investissements et de développement de la marque ont été entrepris lors des 5 dernières années, avec comme résultat la présence des terminaux ALCATEL ONE TOUCH chez les principaux opérateurs (Orange, MTN, Moov). De plus, depuis bientôt 2 ans, ALCATEL ONE TOUCH intensifie sa présence auprès des utilisateurs finaux, à travers son distributeur exclusif TOUREX, qui assure la distribution des produits ALCATEL ONE TOUCH en Côte d’Ivoire.

N& : Quelles sont les spécificités du marché ivoirien ?

S.B. : Les consommateurs ivoiriens sont très attachés à la qualité des produits. Notre structure actuelle en Côte d’Ivoire nous permet d’offrir de bonnes conditions de garanties sur tous nos terminaux, et de proposer également un SAV (voir boutiques TOUREX). Les consommateurs ivoiriens attendent également

d’une marque qu’elle soit accessible, tout en proposant des designs qui sont dans la tendance. C’est ce qui explique la popularité de la marque ALCATEL ONE TOUCH en Côte d’Ivoire. Nos modèles se différencient de la concurrence par un esthétisme original, et un prix abordable.

N& : Quelle est votre activité phare en Afrique de l’Ouest ?

S.B. :Nous sommes avant tout des fournisseurs de terminaux mobiles. Notre activité va des téléphones portables entrée de gamme aux smartphones Android en passant par les modems 3G et les routeurs (utilisés pour la connexion à internet), sans oublier les tablettes.

N& : Qui sont vos concurrents directs ?

S.B. : Nos concurrents en Côte d’Ivoire sont les mêmes que dans les autres pays d’Afrique. Il n’est pas particulièrement utile de les nommer.

N& : Quels sont vos projets de développement en Afrique subsaharienne et plus particulièrement en Côte d’Ivoire ?

S.B. : Notre développement en Côte d’Ivoire s’est fait principalement à travers nos téléphones

entrée de gamme et milieu de gamme. En proposant des smartphones Android, nous montons en gamme, et montrons notre savoir-faire en matière de haut de gamme. Nous utilisons les technologies les plus avancées (HDMI, DLNA, etc.) et permettons aux consommateurs ivoiriens de profiter des dernières avancées en matière de multimédia.

N& : Comment appréhendez-vous l’évolution du marché africain/ivoirien dans les années à venir ?

S.B. : Nous accompagnons l’évolution du marché en démocratisant l’utilisation de la data, notamment en proposant dès l’entrée de gamme des terminaux avec des applications populaires telles que Facebook et Twitter. De plus, nous répondons aux besoins des utilisateurs finaux en intégrant leurs utilisations et habitudes dans notre gamme : ainsi, pratiquement tous nos modèles, de l’entrée de gamme au haut de gamme existent en version standard ET double SIM. Nous prévoyons également de lancer un triple SIM très prochainement, en exclusivité avec TOUREX. Ceci permettra aux Ivoiriens d’utiliser jusqu’à 3 cartes SIM avec un seul téléphone ALCATEL ONE TOUCH.

(Publi-communiqué)Interview Mme Sandra BOZON Responsable régional Afrique Sub-saharienne d’ALCATEL ONE TOUCH

particulièrement prisés des receleurs, sont également dus à la prolifération des exploitants. Dans la plupart des pays occidentaux en effet, le marché est segmenté entre 2 opérateurs, 3 au maximum alors que pour 22 millions d’habitants en Côte d’Ivoire, on en compte désormais 6 d’opérationnels, avec l’arrivée récente sur le marché de la marque Café Mobile (Niamoutié K. Télécom, allias Aircom). En 2009, Sylvanus Kla, prédécesseur d’Arthur Aloco à la tête de l’ATCI, se réjouissait de la « vision ultralibérale » de l’autorité de régulation concernant le secteur des TIC. « Notre politique, en accord avec celle de l’État, est la suivante : ne pas décider de ce qui est bon ou non pour les abonnés en limitant le marché à X opérateurs, mais au contraire délivrer autant de licences que la technologie le permet ». Une hérésie pour Arthur Aloco. « Il n’y aura plus de licences GSM accordées : au contraire, on chercherait plutôt à les retirer (les licences souscrites par les opérateurs de téléphonie mobile en Côte d’Ivoire arriveront à expiration en 2016 NDLR) », affirme ce dernier, en écho à Bruno Koné lorsque celui annonce qu’« aucune licence ne sera maintenue artificiellement en vie ». Car la multiplication des autorisations et des licences n’est pas sans conséquence, non seulement sur la qualité du réseau, mais également sur la santé publique. Franck

Fanny, DG de la société de géo-localisation O-one, nous livre son point de vue sur la question :

« Plus il y a d’ondes qui circulent dans l’air, plus elles se polluent. L’air, c’est un conduit, mais c’est aussi une route : s’il y a trop d’éléments sur cette route, il y aura collision, ce qui se répercutera inévitablement sur la qualité du réseau. Est-ce bien raisonnable de concentrer sur la seule surface d’Abidjan 7 opérateurs qui se font la guéguerre pour avoir le meilleur réseau ? À ce stade-là pour que la qualité des ondes reste pure, il faut augmenter le niveau de transmission, certainement au-dessus des seuils acceptables en termes d’infrastructures et de santé publique… Je peux vous assurer que si vous passez 15 coups de fil dans la matinée, vous vous endormirez avec une migraine. Quand tu vois ton téléphone qui transforme ta télé en grille-pain à chaque coup de fil, dis-toi bien que c’est la même chose avec ton cerveau, sauf que ton cerveau, ce n’est pas du Samsung. Il faut que le régulateur tienne compte de cela, d’autant que comme les opérateurs réalisent 80 % de leur chiffre d’affaires sur la seule ville d’Abidjan, cela engendre une forte concentration d’antennes au-dessus de nos têtes, et je ne peux pas m’empêcher de me demander s’il n’y a pas des personnes migraineuses ou des enfants qui naissent prématurés à proximité des endroits où sont installées ces antennes… »

Les enjeux du tout numérique (Secteur)

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La 3G+ en question

La « toile » reste encore embryonnaire en Afrique : les statistiques de l’UIT (Union internationale des télécommunications) indiquent que le taux de pénétration d’internet était de 9,6 % en 2011 (contre 30 % dans le reste du monde), soit quelque 90 millions d’internautes sur 900 millions d’Africains.Cependant, depuis 2009, la capacité internet du continent a été multipliée par 300 et celle de la bande passante en Afrique de l’Ouest par 43 pour atteindre 14,6 térabits par seconde, tandis qu’en 2010, Google enregistrait une hausse de 50 % des requêtes issues d’Afrique subsaharienne sur son moteur de recherche.

La 3G+ représente 12 % du marché africain, et seulement 3,2 % des utilisateurs 3G+ dans le monde résident dans des pays émergents. Même si cette technologie y est disponible, elle reste encore chère et ne concerne pas le gros des utilisateurs de téléphone : seulement 3,6 % des abonnés en 2010. Avec 88 % du marché africain, la 2G conserve le monopole sur le segment des télécoms : à l’heure actuelle, les offres prépayées proposant des services basiques comme la voix ou le SMS constituent encore plus de 90 % des communications et contribuent à près de 95 % au chiffre d’affaires des opérateurs. Parallèlement, le marché des smartphones reste peu développé, car peu accessible (pas moins de 60 000 FCFA… l’équivalent du SMIG ivoirien) à la majorité des utilisateurs de téléphonie mobile.

II. GRILLE TARIFAIRE DES OPÉRATEURS (au 31 mars 2012 / Source: ATCI)

1. Tarifs d’Orange

Formule Zen, Family, Fun, FunMax Pro Vers la France 79 (minute indivisible) 79 (minute indivisible)

Vers la zone 1 (Monaco, Liban, USA, Canada,Royaume Uni, Chine, Inde, Allemagne) 115f (minute indivisible) 99f (minute indivisible)

Vers la zone 2(Bénin, Burkina, Cap-Vert, Gambie, Ghana, Gui-

née, Guinée-Bissau, Libéria, Mali, Niger, Nigéria, Sénégal, Sierra Léone, Togo), Afrique du Sud 140f (minute indivisible) 120f (minute indivisible)

Vers la zone 3 (Reste du monde) 300f (par tranche de 10s) 300f (par tranche de 10s)

Les SMS vers les filiales Afrique 75 75

Vers autres opérateurs 100 100

1.2 A l’international

Zen Family Fun FunMax Pro si conso < 2500 si conso > 2500 si conso < 2500 si conso > 2500

Appels vers Orange 99f/min 79f/min 89f/min 89f/ min 89f/ min 89f min 79f/min

Appels vers N° préf 99f/min 35f/min 60f/min 60f/ min 60f/ min 60f/min 79f/min

Appels vers autres réseaux 99f/min 99f/min 99f/min 99f/ min 99f/ min 99f/min 79f/min

SMS vers Orange 50f 50f 50f 25f 50f 25f 50f

SMS Vers autres réseaux 50f 50f 50f 50f 50f 40f 50f

MMS vers Orange 150f 150f 150f 50f 150f 150f 150f

MMS Vers autres réseaux 150f 150f 150f 150f 150f 150f 150f

Navigation Internet WAP 15F/ Page 15F/ Page 15F/ Page 1F/ page 15F/ Page 0F, illimitée 15F/ Page

Navigation Internet WEB 1F/ ko 1F/ ko 1F/ ko 1F/ ko 1F/ ko 1F/ ko 1F/ ko

1.1 En local

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En Côte d’Ivoire, la pénétration d’internet demeure lente : 4,5 % selon le site Internet World Stats. Par ailleurs, l’accès à internet se limite exclusivement à la ville d’Abidjan (90 %), l’intérieur du pays étant insuffisamment maillé en infrastructures de transport du signal et les fournisseurs d’accès internet (FAI) préférant investir dans les zones à forte densité, économiquement plus viables. Si

le pays compte environ 2 millions d’internautes et quelque 400 cybercafés répartis sur le territoire national, on n’y recense que 60 000 abonnés à l’ADSL du fait du coût élevé de la connexion (150-200 FCFA l’heure ; entre 30 et40 000 FCFA/mois) et des terminaux. À cet égard, 2012 apparaît pour beaucoup d’internautes ivoiriens comme l’année de tous les espoirs, puisque

Prix à la minute TTC MTN Seconde MTN Xtracool MTN Premium

Vers MTN

peak 6h-17h 90 90 90

Off-peak 17h-24h 60 60 60

Night 00h-06h 60 60 60

Numéros complices 42

Vers Xtracool

Peak 6h-17h 42

Off-peak 17h-24h 42

Night 00h-06h 0 FCFA si 200 FCFAen compte principal

Vers autres réseaux et fixe 120 120 90

International

West Africa 180 180 120

Europe (France) 325 360 120

Others 500 120

SMS

Onnet 25 25 25

Offnet 50 50 50

Bundle sms 500 SMS for 100 FFA

Tranche de facturation 1s 1s 20s

2. Tarifs de MTN

Jour Semaine Mois

Bundle Premium (prix à la minute)

Coût d’accès 750 5 000 20 000

Minutes 10 70 300

Tranche de facturation 60s 60s 60s

Hors bundle (prix à la minute)

Vers MTN 75 75 75

Vers autres réseaux et fixe 75 75 75Vers 7 destinations inter :France, Chine, USA, Nigeria, Liban, MTN Ghana, MTN Benin 75 75 75

Tranche de facturation 60s 60s 60sInter en dehors des 7 destinations Tarifs en vigueur pour profil MTN

Tranche de facturation 60s 60s 60s

Crédit GPRS par jour 20 Mo 20 Mo/jour 20 Mo/jour

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19I MAI 2012

deux câbles sous-marins de très grande capacité, ACE du groupe Orange (5,12 Tbit/s) et WACS du groupe MTN, pourraient entrer en service d’ici le mois de juillet. Comme l’explique Bruno Koné, « l’arrivée de ces câbles augmentera significativement le niveau de l’offre, et induira une compétition plus ouverte, qui fera sans nul doute baisser de façon importante le prix de la bande passante et les prix de connexion à l’internet ». Pour pallier l’inertie d’internet, le ministère envisage également une défiscalisation, notamment au niveau des coûts des équipements TIC, en particulier des terminaux tels que les ordinateurs. « Il y a sans doute des mesures ciblées que nous pourrons proposer au gouvernement pour donner une plus forte impulsion à l’accès des populations à l’internet. Nous n’excluons pas d’aller jusqu’au subventionnement de l’ordinateur pour un certain nombre de groupes sociaux ou professionnels », précise le ministre. Un soutien qui pourrait profiter à parts égales aux populations et à l’État, en contribuant à réduire la fracture numérique tout en augmentant dans le même temps le taux de pénétration de l’internet, et par voie de conséquence, les recettes générées. Mais pour l’heure, c’est l’arrivée de la 3G+ qui crée le « buzz » en Côte d’Ivoire. Après le Maroc en 2007 et la Tunisie en 2010 (en Europe, cette technologie est disponible depuis 2002), la terre des Éléphants emboîte enfin le pas à ses voisins nigérien, gabonais, congolais… et prend à son tour le wagon de l’internet mobile en marche. Pour des raisons techniques liées à la disponibilité du spectre de fréquences, le nombre maximum de licences a été fixé à 4, et sur les 6 opérateurs mobiles en service à l’heure actuelle, 5 ont retiré le dossier d’appel d’offres et seulement 3 ont déposé une offre. Au total, 3 d’entre eux ont été retenus : Orange, MTN et Moov. Bien qu’attendu avec ferveur, le lancement de la 3G+ s’est avéré quelque peu cacophonique. Souvenez-vous : « Cher client utilisateur de l’internet mobile (…) préservez votre crédit de communication en vous déconnectant après chaque navigation » ; « Conseil 3G+ : pour mieux gérer l’autonomie de votre batterie, pensez à vous déconnecter de la 3G+

Les enjeux du tout numérique (Secteur)

Bruno Koné, ministre des Postes et des Technologies de l’information et de la communication

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après navigation ». Un message survenu un peu tard puisqu’entre temps, de nombreux abonnés voyaient leur batterie dépérir en un clin d’œil… et leur crédit s’évaporer comme neige au soleil. Chez les consommateurs, les avis sont partagés. Certains d’entre eux considèrent qu’il ne faut pas confondre vitesse et précipitation : « On lance on lance, mais on lance où si ça n’arrive pas dans le téléphone ? Nous ce qui nous intéresse c’est le service, pas l’innovation. Tu crois qu’ils proposeraient un remboursement symbolique pour avoir oublié de nous ‘’prévenir’’ ?! C’est un effet d’annonce, et forcément une décision du siège. Les opérateurs ne maîtrisent déjà pas la 2G, ils veulent juste accroître leur footprint en Afrique en passant à la 3G+, vu que tu valorises ton réseau par le nombre de licences que tu possèdes. Mais pour moi, nous ne sommes pas des clients, simplement des ‘’bêta-testeurs’’. Quant au prix, 20 FCFA la minute, personnellement je le trouve tout sauf avantageux… La 3G+ n’est pas encore au point, mais je suis sûr que pour leur prochaine campagne, ils vont faire la promotion des smartphones low cost », analyse Patrick, un jeune techie ivoirien.

Reste que le potentiel ivoirien dans le secteur des NTIC est énorme, et ses acteurs l’ont bien compris. L’arrivée de la 3G+ va bouleverser la téléphonie et l’internet mobiles, en ouvrant la voie aux communications par voie IP. Par le jeu de la concurrence, les consommateurs verront de fait baisser le coût des communications (téléphoniques et mobiles). L’enjeu des prochains mois réside donc dans la capacité des autorités de régulation à donner les moyens aux opérateurs d’accomplir leur mission et de sanctionner les manquements. K K K KK K

(1) M. Koné précise que plus exactement, ce sont environ 16 millions de cartes SIM que les opérateurs ont en portefeuille, ce qui représente entre 10 et 12 millions d’utilisateurs si l’on tient compte des « multi-SIMers » (utilisateurs possédants plusieurs cartes SIM)

MOOV KOZ (COMIUM) GREEN

Abonnés prépayés (prix à la minute)

intra-réseau 79 99 60

vers autres réseaux mobiles 84 99 90

vers réseaux fixes 84 99 90

vers Afrique 240 99 140F à 220F selon les destinations

vers Europe 240 99 100F à 500F selon les destinations

vers Amérique 240 99 100F à 500F selon les destinations

vers Asie 240 99 100F à 700F selon les destinations

Abonnés contractuels (prix à la minute)

intra-réseau 61 24 75

vers autres réseaux mobiles 87 99 75

vers réseaux fixes 105 99 75

vers Afrique 165 99 140F à 220F selon les destinations

vers Europe 165 99 100F à 500F selon les destinations

vers Amérique 165 99 100F à 500F selon les destinations

vers Asie 165 99 100F à 700F selon les destinations

Autres tarifs

Connexion internet (1Ko) 60 1 1F/Ko navigation Web - 10F/Ko navigation WAP

Prix d’un SMS national Intra-réseau 40 40

Prix d’un SMS national vers autres réseaux 50 50 50

Prix d’un SMS international 75 75 75

Prix d’un MMS 150 100 100

3. Tarifs de MOOV, COMIUM et GREEN

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21I MAI 2012

Trois questions à Vérone Mankou, créateur de la Way-C, première tablette tactile made in Congo. Présent à Abidjan à l’occasion des JNTIC (Journées nationales des technologiesde l’information et de la communication), il inaugurera dans la foulée la commerciali-sation de son « bébé » en Côte d’Ivoire.

N& : Quelle est la genèse de la tablette Way-C ? V.M. : L’idée m’est venue fin 2005-début 2006, après une longue période de réflexion sur le meilleur moyen de démocratiser internet, sans forcément passer par des moyens (PC, notebook…) que la logistique traditionnelle rend difficiles à mettre en place en Afrique. Le concept a pris forme en quelques mois, mais j’ai fini par le mettre en stand-by à cause du manque de moyens et d’investisseurs. Je me suis finalement lancé mi-2010. La phase recherche et développement nous a coûté près de 85 millions FCFA. La Way-C a été conçue au Congo et tout comme Apple, nous supervisons sa production à Shenzhen, en Chine. L’Africain n’ayant pas un grand pouvoir d’achat, souhaite un produit de même qualité qu’en Occident, pour un prix abordable. C’est là que nous tirons notre épingle du jeu : c’est un choix stratégique pour la simple raison que dans ce domaine, les majors ne s’intéressent pas à l’Afrique. C’était donc une opportunité pour nous de concevoir ce produit.

N& : Quel regard portez-vous sur l’Afrique des TIC, la Côte d’Ivoire en particulier ?

V.M. : L’Afrique est à l’heure des grands changements. Partout on voit des jeunes briller par leurs innovations et leur volonté de faire bouger les lignes. La Côte d’Ivoire n’est pas en reste. Quand on voit les initiatives récentes en termes de TIC, quand je sais qu’ici il y a plus d’un Tech hub qui existe et quand je vois la réactivité des jeunes Ivoiriens sur internet et des manifestations comme les JNTIC, je ne peux qu’être émerveillé de ce qui se fait ici et des bonnes perspectives dont cela augure.

N& : Quels sont, selon vous, les freins au développement de la data en Afrique ? Comment y remédier ?

V.M. : L’absence d’infrastructures favorise la hausse des prix dans le secteur, car les acteurs sont obligés d’investir beaucoup de moyens en lieu et place des États. Il faut aussi une dynamique qui pousse les jeunes à s’investir dans les TIC et à croire en l’avenir du secteur, ce qui implique de miser sur les incubateurs, la formation et le financement, car la majorité des jeunes, comme ce fut le cas pour moi, a du mal à trouver des financements malgré leurs projets porteurs. Tant que ces 3 conditions ne seront pas réunies, l’Afrique aura du mal à prendre son envol.

E.V.

Caractéristiques techniques :

Processeur Cortex A8 de 1,2 GHzMémoire : RAM de 512 Mo et 4 Go de stockage (+ 32 Go via une carte micro SD)Espace disque : Disque dur de 7 goÉcran 7 pouces capacitif multitouches (supporte jusqu’à 5 doigts) d’une résolution de 800x480 pixelsBatterie : 10 h d’autonomie en musique, 6 h en navigationÉpaisseur : 1,25 cmSystème d’exploitation : Android 2.3.3. La tablette intègre aussi le VMK Market qui met en avant de nombreuses applications conçues par des développeurs africains.Fournie avec un emplacement de carte mémoire micro SDSupporte le Flash, les vidéos en HD et les jeux 3DPrix : 150 000 FCFADistributeur VMK Côte d’Ivoire :TOUREX-CI, Cocody-Pétro Ivoire /+ 225 22 52 62 40

Engineeredand designed in Congo

Les enjeux du tout numérique (Secteur)

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(Spot)

l l’a bien compris : Google ne fait pas dans l’humanitaire. Alors quand la firme californienne, success story emblématique des années internet, vient s’installer en Afrique, elle y cherche évidemment son intérêt. « Lors des premiers contacts, j’ai eu du mal à croire que Google allait venir dans la région », explique Tidjane Deme, aujourd’hui patron de Google pour l’Afrique francophone. « On s’est assis, et j’ai vite compris qu’ils avaient un intérêt à développer le marché internet en Afrique. » Il faut dire que le business de Google repose sur le développement d’internet, son ouverture au plus grand nombre : plus de gens connectés au World Wide Web, cela signifie plus de gens utilisant les services de Google sur la toile. Et donc des marchés qui se créent. Aider à rendre internet plus accessible et développer des contenus propres aux pays dont il s’occupe, c’est donc la mission de Tidjane Deme. « J’ai un rôle de plaidoyer », affirme-t-il. Et d’ajouter : « J’ai toujours eu la conviction qu’il fallait mettre internet au service de la région ».Pourtant, internet, Tidjane Deme n’est pas né dedans. « J’ai eu peu de contact avec l’informatique jusqu’à mon arrivée en Europe pour mes études », explique ce dernier. Après avoir grandi au Sénégal, il fait deux ans de classes préparatoires scientifiques en France puis intègre la très réputée école Polytechnique. Un déclic. « Il y avait un accès gratuit tout le temps et pour tous les étudiants ». Pour le passionné d’astronomie qu’il est alors, internet sera d’abord « une ressource éducative », puis un formidable outil de communication. « Quand ma famille à Dakar s’est dotée d’internet, cela a remplacé les cartes postales ! ». Il poursuit ses études en intégrant l’École nationale supérieure de techniques avancées (ENSTA) où il se spécialise en systèmes d’information, télécommunication et sciences informatiques.

Retour en Afrique au début des années 2000. Tidjane Deme montre rapidement une âme d’entrepreneur : il

monte plusieurs projets dont une entreprise spécialisée dans les NTIC. Un de ses premiers projets consistait à mutualiser l’accès aux ressources informatiques pour les petites et moyennes entreprises (PME) sénégalaises. « Cela n’a pas vraiment marché. C’était difficile mais intéressant... Il faut se planter sur un certain nombre de projets avant que ça marche. », analyse-t-il, philosophe. Il crée ensuite une société de conseil destinée à développer des applications web pour l’État ou les entreprises. C’est à ce moment-là que Google vient le chercher. « Ils recherchaient quelqu’un qui connaisse bien la région, avec un esprit d’entrepreneur. Il y a eu une correspondance naturelle », explique-il simplement. Une correspondance suffisamment naturelle pour qu’il soit élu, au Sénégal, l’homme de l’année 2010 dans le secteur des Technologies de l’information et de la communication.

N& : Comment expliquer la présence de Google en Afrique, et notamment en Afrique francophone ?

T.D. : Notre mission est d’abord d’aider à développer un écosystème favorable à l’accroissement de l’accès à internet dans la région, en travaillant sur le terrain avec des acteurs locaux et des ressources locales. On essaie de voir comment Google peut servir la région. Mais on est là aussi pour éduquer Google sur les particularités de la région.

N& : Comment définiriez-vous cet écosystème ?

T.D. : Il y a déjà une barrière d’accessibilité. Une large tranche de la population de la région n’a pas accès à internet, notamment de jeunes urbains qui connaissent cette technologie mais ne peuvent y accéder. Notre but est ainsi d’essayer d’atténuer ces barrières. Ensuite, il y a un problème de distribution des contenus locaux. Un Africain trouvera plus facilement de la musique américaine que de

iDepuis 2009, c’est le monsieur Google de l’Afrique francophone. Basé au bureau régional de Dakar, le Sénégalais Tidjane Deme dirige le développement de la firme californienne dans 19 pays – francophones – du continent. Après avoir grandi au Sénégal, et effectué des études d’ingénieur en Europe, Tidjane est revenu dans son pays natal au début des années 2000 pour y lancer plusieurs projets liés aux Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC)... jusqu’à ce que Google l’attrape dans ses filets. Sa mission est maintenant claire : aider au développement d’internet en Afrique.

propos recueillis par Olivier Monnier

DOCTEURDEME & misterGoogle

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23I MAI 2012

la musique africaine sur internet. Pour cela, on essaye de mettre la technologie de Google au service des plateformes locales.

N& : Concrètement, quel rôle peut avoir Google dans tout ça ?

T.D. : C’est un rôle de plaidoyer : on cherche à être une voie dans le secteur. On essaie de promouvoir des politiques publiques qui vont dans le sens du développement d’internet, et on crée des partenariats avec des opérateurs pour développer des produits et des services. C’est dans ce cadre que nous avons lancé les Google Apps pour accompagner les écoles dans le développement de leurs infrastructures, et rendre l’accès au haut débit gratuit à l’université. Ces programmes ont déjà été lancés au Nigeria, au Ghana et nous souhaitons les étendre dans l’espace francophone, notamment au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Cameroun. Cela aurait notamment beaucoup de sens en Côte d’Ivoire, compte tenu de la réouverture à la rentrée prochaine des universités.

N& : Vous étiez récemment de passage à Abidjan. Quelle est la place de la Côte d’Ivoire dans la stratégie régionale de Google ?

T.D. : La Côte d’Ivoire est l’un des trois pays prioritaires avec le Sénégal et le Cameroun. Non pas que nous nous désintéressions des autres pays, mais nous nous concentrons d’abord là où le potentiel est le plus fort et la possibilité de développement plus évidente. Quand nous sommes passés à Abidjan, nous avons ressenti une énergie, une réelle envie de relancer le pays. Nous voulons prendre part à ce mouvement. Il y a beaucoup de choses à faire, notamment pour les infrastructures qui sont par exemple moins développées qu’au Sénégal.

N& : Que pensez-vous de la communauté internet ivoirienne ?

T.D. : Elle est très vivante et très engagée. Cet engagement est palpable, et va au-delà de l’aspect purement technique : on a vu pendant la crise post-électorale le rôle qu’a joué la communauté, notamment sur Twitter

avec les hashtags (mots-clés) #civ2010 et #civsocial qui ont permis de fédérer les internautes pour informer et aussi mettre en place des mouvements d’entraide, de solidarité. La communauté a aussi montré sa capacité à se structurer naturellement autour de projets : lors de notre passage à Abidjan, elle a pris les devants pour organiser une rencontre avec le ministre des TIC Bruno Koné. Cela montre qu’il y a une attente extrêmement forte.

N& : Quelle peut-être la place d’internet dans le développement d’un pays comme la Côte d’Ivoire ?

T.D. : Les études ont montré que le développement des TIC a un impact important sur le PIB. Les TIC génèrent de l’emploi, et mettre l’information à la portée des gens a un impact essentiel sur l’économie, l’éducation. C’est d’autant plus intéressant dans un pays comme la Côte d’Ivoire où il y a une attente forte. Il y a ici une ferme conviction que la technologie peut jouer un grand rôle dans la reconstruction. On est loin d’autres pays qui voient internet comme un outil de subversion.

N& : Vous allez organiser mi-mai et pour la première fois les Google Days en Côte d’Ivoire. Quel est le but de cet événement ?

T.D. : Comme pour les précédents événements auSénégal et au Cameroun, c’est une occasion pour Google de faire partager ses connaissances. Le premier jour sera consacré aux développeurs pour les aider à utiliser les technologies Google. Le deuxième jour concernera les entreprises : il s’agira de leur montrer que nos technologies peuvent être mises au service de leur business, et accroître leur visibilité. De nombreux ingénieurs et experts seront là pour échanger, partager. Nous attendons environ 500 personnes par jour. K K K KK K

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(Coup de coeur)

N& : Quel est le rôle du galeriste ?C.F. : Il consiste à être le plus proche possible de ses artistes, les aider à travailler, produire, réaliser de bonnes expositions, faire en sorte que chacun de leurs shows soit un moment important de leur histoire, et aussi découvrir de nouveaux talents, ce qui est un réel moteur pour moi, car chacune de mes rencontres artistiques m’a transformée. Ce sont ces petits ou grands bouleversements que je souhaite transmettre au public, tout en offrant une bonne visibilité aux artistes que je défends. Il s’agit d’un engagement sérieux : il faut faire des choix forts, les porter et les défendre au mieux. Le galeriste se positionne aussi comme intermédiaire entre l’artiste, les collectionneurs, le public et les institutions, et peut avoir un rôle de conseil auprès des amateurs d’art qui souhaitent constituer leur collection.

N& : Quel est votre quotidien ? C.F. : Une grande part de mon temps est consacrée à la découverte : me déplacer, voyager, rencontrer... Je suis très proche des artistes avec lesquels je travaille. La confiance est essentielle. Nous parlons et échangeons beaucoup, et je me rends régulièrement dans leurs ateliers. L’organisation des expositions est un pôle essentiel ainsi que la communication avec le public, les collectionneurs et les institutions. Pour trouver les artistes, je voyage, vais à leur rencontre… Je lis aussi beaucoup et me documente sur internet.

N& : Pouvez-vous nous présenter la galerie Cécile Fakhoury ?C.F. : Je voyage en Côte d’Ivoire depuis plus de 10 ans et ai découvert dans ce pays et sur le continent africain une richesse culturelle exceptionnelle. Ce sont les rencontres avec les artistes qui m’ont poussée à développer un

projet dans ce sens. Quand je suis venue vivre à Abidjan, la galerie s’est imposée comme la structure la plus stimulante à monter. Ce sera un lieu entièrement dédié à la création contemporaine africaine où se dérouleront des expositions personnelles et collectives des artistes que représente la galerie. Le but est que chaque show apporte sa contribution à l’expression de l’art contemporain africain, un projet ambitieux qui a pour but d’œuvrer à la promotion de l’art contemporain africain sur son continent. Et à terme développer une visibilité des artistes à l’international.

N& : Quel regard portez-vous sur l’art africain ? C.F. : L’art contemporain africain est d’une richesse, d’une justesse et d’une force exceptionnelles. Pour beaucoup, il est facilement identifiable, coloré, folklorique, naïf ou traditionnel. C’est parfois vrai, mais cette vision est trop réductrice. Visuellement, certains travaux d’artistes de la galerie ne sont pas immédiatement assimilables à de l’art africain. C’est le cas de Nestor Da, un jeune photographe dont les œuvres peuvent être éloignées esthétiquement de toute connotation géographique sans qu’il ignore pour autant ses racines et sa culture africaine. Ce qui m’attire chez les artistes, c’est leur rapport au monde. Ce sont des personnes en accord avec leur époque, qui sont conscientes de leur origine et en tirent leur force. Leurs racines africaines, qu’elles soient tangibles ou pas, sont toujours présentes, et à côté de cela, ils sont portés et habités par la société actuelle. Ils sont peut-être le fruit de deux cultures, mais au lieu de s’enfermer dans l’une ou l’autre, les subliment pour créer un univers passionnant, parfois énigmatique, mais toujours lisible. Porteurs d’un regard neuf, fort, et souvent engagé, ces artistes nous proposent quelque chose de réellement nouveau, peut-être une vision plus globale du monde, une forme de nouvelle modernité.

Fille de galeristes, Cécile Fakhoury a été sensibilisée très jeune à l’art. Son cursus (une école de commerce et un 3e cycle en art contemporain à l’Institut d’études supérieures des arts de Paris), sa vocation et ses voyages ont fini par la lier à la Côte d’Ivoire où elle ouvrira une galerie à la rentrée prochaine, avec une exposition inaugurale présentant les travaux réalisés conjointement par Frédéric Bruly Bouabré, monstre sacré de l’art contemporain, et Aboudia, jeune prodige récemment révélé à la scène artistique internationale. News&co vous invite à découvrir en avant-première cette jeune femme, le regard qu’elle porte sur son métier et sur les artistes, et la vocation de sa structure, nouvelle venue dans le paysage artistique ivoirien.

propos recueillis par Élodie Vermeil

l’Art sans frontières

Cécile Fakhoury pour

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25I MAI 2012

N& : Comment définiriez-vous le regard que portent les artistes ivoiriens sur le monde ?C.F. : Ce qui m’a frappée chez beaucoup d’entre eux, c’est leur sens de l’observation. Ils ont un regard lucide, vif, parfois cru, mais toujours sincère et juste. Un des grands représentants de l’art ivoirien, Frédéric Bruly Bouabré, est l’homme le plus curieux et le plus attentif que je connaisse. Il m’a dit un jour, « ne cesse jamais de regarder ce qui t’entoure ». Je vis en permanence avec ce conseil.

N& : Et le regard que porte le monde sur l’art africain ? Comment, selon vous, « universaliser » l’art africain, souvent très géo-référencé ?C.F. : C’est tout le travail d’une galerie comme la mienne. Le but est de montrer aux Ivoiriens, aux Africains et au reste du monde, la capacité de nos artistes à dépasser les frontières, à se définir comme « artistes contemporains », dans une globalité.

N& : Comment se positionne l’art africain sur la scène internationale ? C.F. : Il est dynamique en Afrique du Sud, mais pas assez stable sur le reste du continent. Même s’il existe des structures et des actions fortes, comme la maison de vente Art House au Nigeria qui fonctionne très bien, le marché ne peut que grandir. On compte plusieurs événements culturels réputés, comme la Biennale de Dakar ou les

Rencontres de Bamako, mais très peu en termes de marché avec une véritable action commerciale. Il y a également des tentatives d’asseoir ce marché en Europe : en France, la maison de vente Gaia fait régulièrement des ventes d’art contemporain africain. À Londres, la maison de vente Bonhams excelle, avec de belles ventes bien construites. On trouve aussi plusieurs bonnes galeries d’art contemporain africain en Angleterre, la galerie Jack Bell par exemple. Des collections d’art contemporain africain ont été constituées de par le monde comme la collection Pigozzi en France. Ce qu’il faut retenir, c’est l’intérêt croissant porté à ce marché de la part des institutions, galeries et collectionneurs. Par exemple, la Tate Modern à Londres développe actuellement une section d’art africain, une première dans l’histoire de cette institution.

N& : À quoi voyez-vous qu’un artiste est prometteur ?C.F. : Quand je vis quelque chose de fort, qui m’imprègne et me colle.

‘‘ L’art contemporainafricain est d’une richesse, d’une justesse et d’une force exceptionnelles ’’

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N& : Pour vous, qu’est-ce qui fait qu’une œuvre d’art est frappante ?C.F. : Quand elle vous procure une émotion, un sentiment, négatif ou positif ; quand elle vous donne à réfléchir, qu’elle vous gêne, vous procure de la joie, du plaisir ; quand elle vous ouvre les yeux… Bref quand elle ne laisse pas indifférent.

N& : Pour vous, l’art contemporain s’inscrit-il dans la pérennité ou dans l’éphémère ?C.F. : C’est une démarche pérenne. L’art contemporain au final c’est quoi ? C’est nous, ça parle de nos vies, nos questionnements, nos angoisses, nos joies, nos sociétés ; du temps qui passe, de la mort, du sexe, de la politique, des conflits… Tout peut être abordé : l’art émeut, enseigne, fait réfléchir et peut même apporter des formes de réponses.

N& : Quelle est la genèse de l’exposition« Aujourd’hui je travaille avec mon fils Aboudia » qui inaugurera votre galerie ?C.F. : Aboudia, un des artistes de la galerie, avait le souhait de passer du temps avec Frédéric Bruly Bouabré, qu’il connaissait déjà, afin de travailler avec lui en se nourrissant de sa grande expérience. L’enseignement et l’échange sont au cœur de la démarche de Bouabré et ces deux artistes, malgré les six décennies qui les séparent, ont beaucoup en commun : un langage, une écriture, un mode de récupération... J’ai trouvé l’idée très intéressante, et

connaissant bien Fréderic Bruly Bouabré, ai organisé cette rencontre, qui m’apparaissait comme une belle vision de l’art ivoirien. Mais je ne pouvais pas savoir ce que donnerait cette collaboration. Nous avons donc passé plusieurs jours ensemble à Yopougon, avec Aboudia, Bouabré et toute sa famille, à échanger, parler, à les regarder travailler. C’était incroyable, la manière dont leurs idées et leurs gestes se répondaient. Ce fut une rencontre passionnante entre deux artistes ivoiriens de générations différentes, dont le résultat est une œuvre commune à la force singulière, où se dessinent et se répondent leurs regards sur le monde. Ensemble, ils ont réalisé 12 toiles de format moyen (60 x 80 cm), d’une force et d’une éloquence extraordinaires. Aujourd’hui, Frédéric Bruly Bouabré, Aboudia et moi-même souhaitons voir le résultat de cette collaboration exposé.

N& : Quels sont les artistes qui vous touchent ?C.F. : Il y en a beaucoup, comme Pascale-Marthine Tayou, un Camerounais à l’œuvre complexe et au regard très autonome. Barthélémy Toguo aussi, pour son engagement sans faille, ou encore Anri Sala, un artiste d’origine albanaise qui traite du son, du temps, et me transporte à chacune de ses œuvres.

N& : Que diriez-vous à un jeune artiste qui veut se lancer dans l’art ?C.F. : D’être très motivé, car ce n’est pas un milieu facile.Il faut avoir quelque chose à dire et croire en son talent. K

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27I MAI 2012

Culture & SociétéBrèves Dossiers Shopping

(Agenda)

Envir’expo(Salon international del’environnement d’Abidjan) | Hôtel Ivoire.

Organisée par l’Agence nationale de l’environnement (ANDE), sous la tutelle du ministère de l’Environnement et du Développement durable et en partenariat avec l’agence de communication Synergences Côte d’Ivoire, l’édition 2012 du Salon international de l’environnement de Côte d’Ivoire aura pour thème central : « Environnement et développement durable ». Grand rassemblement multisectoriel s’adressant aussi bien aux agences nationales de l’environnement des pays de la zone UEMOA et d’ailleurs qu’aux ONG environnementales, industriels, bailleurs de fonds, sociétés et entreprises liés de près ou de loin au secteur, Envir’expo escompte une affluence de 500 exposants et plus de 100 000 visiteurs. Au programme : une foire internationale et multisectorielle, un forum international gaz et pétrole sur le thème « La gestion des stocks gaziers et pétroliers », ainsi que de nombreuses activités parallèles parmi lesquelles un forum scientifique sur le thème de l’environnement et du développement durable, de nombreux ateliers et conférences, des soirées-débats et déjeuners sponsorisés, et un dîner-gala ponctué par la remise du Grand prix de l’environnement. Parmi les partenaires de cet événement, les ONG Green Cross Côte d’Ivoire et Terre d’amour, ainsi que la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire, à laquelle l’ANDE a confié le comité d’organisation d’Envir’expo à travers son président Jean-Louis billon.

Informations et inscriptions : http://www.envirexpo.ci

Google DaysFondation Charles Donwahi pour l’art contemporainOrganisée dans le cadre de l’initiative Google Africa, prévue depuis l’année dernière et reportée en raison de la crise post-électorale, cette première édition des Google Days, qui se déroulera sur deux jours à la fondation Charles Donwahi, s’adresse à la communauté des développeurs, techies et internautes ivoiriens, ainsi qu’aux responsables d’entreprises et entrepreneurs, auxquels seront présentés les produits et applications Google à travers divers exposés et ateliers. Le premier jour, consacré aux développeurs et webmasters, comprendra des sessions de formation pratique dispensées par des ingénieurs Google spécialisés dans divers outils Google tels que App Engine, Android, Google Maps, Google+… tandis que le 15 mai, dédié aux entreprises, aux spécialistes du marketing et aux entrepreneurs, verra se succéder des présentations d’ordre général et technique qui se focaliseront sur les produits et platesformes Google et proposeront divers conseils et tendances.

Informations et inscriptions : https://sites.google.com/site/gcotedivoire2012/

du 30 AVRIL au 5 MAI 14 et 15 MAI

JNTIC 2012(Journées nationales des technologiesde l’information et de la communication)

Palais de la culture

La 12e édition de ce salon incontournable du secteur en Afrique de l’Ouest est organisée par l’Union des entreprises de communication (UNETEL), à l’occasion de la journée mondiale des télécommunications. Placées sous le thème« Les femmes et les filles dans les TIC », les JNTIC 2012 se concrétiseront notamment par une exposition permanente, des ateliers thématiques et des conférences, des rencontres B to B et des rendez-vous d’affaires. Les invités de l’édition 2012 sont l’Afrique du Sud, le Maroc et la France. Pendant 4 jours, ce sont ainsi de nombreux acteurs et opérateurs de la sphère des TIC (groupements corporatifs, associations professionnelles, opérateurs télécoms, équipementiers en software et hardware, fournisseurs de services, intégrateurs, clients/prospects, entreprises et utilisateurs professionnels...) qui se croiseront au cœur d’un village technologique de 1 400 m2 répartis en 10pôles d’attraction, parmi lesquels les opérateurs télécoms membres de l’UNETEL, les équipementiers, les métiers de l’informatique, ainsi qu’un espace innovation permettant aux visiteurs d’expérimenter différents produits et solutions technologiques. Pas moins de 15 000 visiteurs sont attendus à cette occasion.

Informations et inscriptions : http://www.jntic.ci

du 15 au 18 MAI

9e édition du Marché desassurances, banques et établissements financiers(MABEF) | Caistab, Plateau

Principale plateforme de promotion des produits et services des banques, assurances et établissements financiers, des institutions de microfinance et de la monétique, et premier grand marché financier de Côte d’Ivoire et de la sous-région, le MABEF se déroulera pour sa 12e édition sous le thème « Les structures financières face aux enjeux de la croissance économique », et accueillera plus de 50 exposants en provenance de Côte d’Ivoire et de la sous-région, mais aussi de la Tunisie, du Maroc, de la Belgique et de la France. Les organisateurs misent sur près de30 000 visiteurs et les conférences, débats et panels prévus visent, selon Anderson Golé, chargé de communication de l’évènement, à « mettre les banques face à leurs responsabilités dans la phase de croissance économique et contribuer à l’accroissement du taux de bancarisation », en offrant un cadre d’échange pour la promotion et l’accessibilité des services financiers afin d’accroître leur taux d’utilisation par les populations. De nombreux établissements bancaires (BNI, SIB, SGBCI, Ecobank, BOA, BACI, BHCI…) sont attendus, ainsi que la Coopec et plusieurs structures de microfinance.

du 22 au 25 MAI

Grand jury de la publicité africainePalais de la culture

Véritable plateforme de promotion de la publicité, le GJPA ambitionne de promouvoir la publicité d’expression française, susciter des vocations, développer les liens entre les pays et mettre la publicité au service du développement durable. À travers ses ateliers, ses conférences et son village expo, l’édition 2012 récompensera les meilleures publicités, avec un accent sur les thèmes de l’agroalimentaire, la téléphonie, les établissements financiers, les transports et autres. Ouvert à toutes les agences légalement constituées du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Mali et du Togo, le GJPA a pour double objectif de distinguer les meilleures conceptions publicitaires et de constituer une tribune d’échanges pour les jeunes apprenants. Pour cette 2e édition, il est prévu, en plus du prix décerné à la meilleure publicité africaine (4 nominés), un prix GJPA développement durable pour la publicité qui aborde le mieux le thème du développement durable (3 nominés), et un prix de l’annonceur se distinguant par son engagement citoyen (3 nominés).

Informations et inscriptions : http://www.odyseepub.com

du 24 au 26 MAI

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(Hi-tech)

isons-le tout net : si vous cherchez la nouveauté sur l’habillage externe de la nouvelle tablette de la firme à la pomme, vous serez vite déçu. Difficile en effet de faire la distinction entre l’iPad 2 et son successeur, tant les deux modèles se ressemblent de prime abord. La seule différence perceptible réside dans la caméra frontale du dernier iPad, d’un diamètre légèrement supérieur à celle de l’iPad 2. L’iPad 3 est aussi légèrement plus lourd (50 g en plus) et plus épais (… de 1 mm) que son tout jeune« ancêtre ». Mais alors, en quoi le dernier-né de Cupertino est-il si révolutionnaire ?

Les nouveautés de ce joujou hi-tech résident avant tout dans ses performances logicielles, qui valent vraiment le détour. La tablette est en effet dotée d’un processeur A5X à 4 cœurs (1 GHz ARM Cortex-A9 dual core) : de quoi donner un sérieux coup de boost au démarrage des applications, aux jeux, à la 3D, au contenu audio/vidéo HD et Full HD, à Safari et au flash intégré. Seules contreparties – et tout de même pas des moindres – de cette haute performance : la tablette consomme beaucoup de mémoire, est très gourmande en énergie, et son utilisation entraîne de grandes réactions à effet Joules, avec fort dégagement de chaleur (le nouvel iPad chauffe 5,3 degrés de plus que l’iPad 2) en certains endroits : une surchauffe que le staff d’Apple, confronté aux associations de consommateurs, a néanmoins déclarée bénigne.L’une des nouveautés les plus appréciables du « petit dernier » réside dans sa fonction microphone : Siri Dictation. Il s’agit d’une application embarquée qui permet de dicter des mots à la tablette, laquelle se charge ensuite de produire le texte correspondant.« Oui, c’est vrai, ça marche bien cette fonction. Regardez

par exemple, il me suffit d’ouvrir mon application Notes et je peux dicter toutes mes notes de la journée. Même quand je me connecte en WiFi et que je vais sur Google, je dicte ma recherche et le texte est saisi dans la barre de recherche, puis j’appuie sur OK », explique un utili-sateur de la tablette rencontré à l’aéroport international d’Abidjan.

Une tabletterésolument « résolutionnaire »Visuellement, les jeux de courses, d’aventures, les images (photos/vidéos) ainsi que les pages web prennent une tout autre dimension sur le dernier iPad, grâce au nouvel écran HD Retina de très haute résolution, qui propose une définition de 2048x1536 pixels par pouce (contre 1024x768 pixels pour l’iPad 2 et les autres tablettes), soit une résolution de plus de 3,1 Mp (4 fois supérieure à celle de l’iPad 2) sur un écran de 9,7 pouces… Encore plus fort que l’affichage des téléviseurs HD ! Avec sa brillance et sa luminosité, ses blancs « plus blanc que blanc » et ses détails nuancés, cet écran ne manquera pas d’impressionner les utilisateurs. Un bond en avant au niveau de la définition qui se ressent particulièrement en fonction « zoom », où ce qui n’apparaissait auparavant que comme un amas de pixels est désormais lisible, net et précis. « Franchement c’est la seule chose que j’ai tout de suite aimée sur cette nouvelle tablette tactile d’Apple (…) Mon application préférée s’appelle Spy Mouse, c’est un jeu d’espionnage. J’apprécie encore plus ce jeu depuis que je l’ai essayé sur l’iPad 3, parce que les couleurs semblent presque palpables, et que l’on ne voit pas beaucoup de granulés ou d’images pixélisées », confie un revendeur d’appareils mobiles rencontré aux Deux Plateaux.

iPad3egénération :quoi d’neuf docteur ?

dSur la scène mobile, il fallait bien une tablette tactile pour battre l’iPad 2 d’Apple, caracolant en tête des ventes jusqu’au début de cette année 2012. Pari gagné avec… le nouvel iPad, lancé sur le marché français le 16 mars dernier et écoulé à 3 millions d’exemplaires à peine 72 h après sa mise en vente.

par Manassé Déhé

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29I MAI 2012

Depuis la sortie en mars dernier de l’iPad 3, le nombre d’applications qui supportent la haute résolution de la Retina n’a cessé d’augmenter. Bien que l’on compte à ce jour moins d’une centaine d’« apps » et de jeux capables de mettre en valeur la beauté de l’écran (notamment iBook, Newstand, Snapseed, FlickrHD, Gran tourismo HD…), les développeurs sont toujours à pied d’œuvre pour se mettre à jour. « J’utilise en ce moment l’iPad 2 et n’ai pas à m’en plaindre », poursuit notre revendeur. « Si je me décidais à acheter l’iPad 3, ce serait uniquement à cause des exploits de son écran Retina ».

Avec cette 3e génération de tablette tactile, Apple gâte aussi les amoureux d’appareils photo haute résolution embarqués sur des appareils mobiles, et c’est un plaisir de photographier avec le nouvel iPad, qui permet d’obtenir des photos de meilleure qualité grâce à un capteur d’une résolution de 5 Mégapixels (contre… 0,7 Mp sur la version précédente) et de travailler les images à un niveau de détail bien plus élevé et avec un confort visuel incomparable.

À quand l’iPad 3 à Abidjan ?Il va falloir patienter encore avant que le nouvel iPad soit proposé à la vente en Côte d’Ivoire. Officiellement, aucun des six opérateurs mobiles que compte le pays ne propose encore dans ses rayons la 3e génération de la tablette. Rien de bien étonnant, puisque dans sa stratégie,

Apple a dans un premier temps privilégié le marché local américain, avec une version de lancement de l’iPad 3 qui ne fonctionne que sur les réseaux cellulaires 4G/LTE des États-Unis et du Canada. Ceci s’explique par le fait que l’iPad utilise une puce Qualcomm MDM9600 supportant divers réseaux 2G (GSM et EDGE), 3G (UMTS/HSPA/HSPA+/DC-HSDPA et CDMA EV-DO Rev. A) et 4G (LTE). Même en Europe, ce n’est qu’à la mi-mars que la tablette a commencé à être commercialisée dans quelques pays comme la France, la Belgique, le Luxembourg et la Suisse. Il a donc été difficile de trouver des utilisateurs de l’iPad 3 à Abidjan, et les rares que nous avons pu débusquer sont soit des expatriés européens ou américains fraîchement débarqués en Côte d’Ivoire, soit des Africains de la diaspora rentrés au pays depuis peu. Ceux-ci utilisent la tablette sur le traditionnel réseau WiFi, sans pour l’heure insérer de carte SIM dans leur tablette. En dehors des opérateurs mobiles, aucune boutique de particuliers ni même aucun agent de tropicalisation d’équipements mobiles ne proposent l’iPad 3 à la vente dans la capitale ivoirienne. « Nous attendons nos premières tablettes importées des États-Unis à partir du mois de mai de cette année. Avec les conditions de dédouanement, nous espérons vendre l’iPad 3 à 750 000 FCFA environ, contre 600 000 FCFA pour l’iPad 2 », affirme miss Carole, commerciale dans une boutique mobile de référence à Cocody-Deux Plateaux. Pour l’instant, aucune date officielle n’a encore été arrêtée quant à la commercialisation du nouvel iPad en Afrique. Affaire à suivre, donc… KKKKK

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(Art de vivre)

u de l’extérieur, rien ne distingue a priori Les Douceurs de Suzanne d’un autre établissement. Mais pousser la porte de ce salon de thé, c’est pénétrer dans un autre monde. Là, tout n’est que « [douceur], calme et volupté », déclinés dans un camaïeu de tons gris et écrus dont le charme suranné imprègne délicatement la patine des meubles et des cadres photo, le tissu damassé des fauteuils et des canapés, les bonbonnières et les cloches à cookies vintage à souhait, ou les petites pancartes de table rétro mentionnant chacune le nom d’un terroir cacaoyer du pays. Au milieu de la salle principale s’épanouit un arbre majestueux, dont les racines se prolongent en images sur les murs, contant l’histoire du pays et de ses fèves magiques. On y croise tour à tour Montezuma, empereur aztèque qui offrit au conquistador Hernan Cortes un« xocolatl » (breuvage épais édulcoré au miel et conçu à partir des « amandes » de cacao) en gage d’hospitalité lorsque celui-ci débarqua sur les côtes de Tabasco (Mexique) au XVIe siècle ; Houphouët à l’usine Renault en 1951 ; des responsables de l’industrie cacaoyère en visite organisée avec les membres de la Caistab dans les régions productrices au début des années 1960 ; Marie Goré, figure emblématique de la marche des femmes sur Grand-Bassam ; un antique planteur torréfiant ses fèves au feu, et les multiples visages de la Côte d’Ivoire d’antan. La Maison du chocolat ivoirien se présente donc comme un authentique salon de thé proposant des boissons, confiseries et pâtisseries 100 % forastero ivoirien, doublé d’une chocolaterie, véritable « comptoir du cacao » où les amateurs éclairés peuvent venir se ravitailler parmi une variété de plus d’une centaine de fourrages. Chocolat blanc, coco-pistache, pistache-feuillantine, graines de café du terroir, noisette-crème chocolat, riz soufflé, chocolat noir à 74 %, chocolat au lait à 53 % (contre un ratio moyen de 35 % habituellement), cornflakes, ganache ; truffes artisanales noisette, praline, whisky ; caramel « maison »,

chocolat au gingembre, chocolat cru, au coco grillé et même au koutoukou (« toujours en rupture », précise Suzanne Daher, propriétaire de l’enseigne et seul maître chocolatier d’Afrique de l’Ouest) : il y en a pour tous les goûts, sans lécithine de soja ni huile végétale, arôme artificiel ou conservateur. Chez Suzanne, il est même possible de commander des douceurs « sur mesure », avec le fourrage de son choix. « Tu viens avec ton cognac et ton vin, et on te fait ton chocolat ! », assure cette dernière. De quoi donner des idées-cadeaux pour le moins originales !Derrière ces douceurs pourtant, une bataille âpre qui n’était pas gagnée d’avance, et « durera tant que je serai vivante », confie la maîtresse des lieux. Si la boutique existait déjà en 2006, à son ouverture, elle fut boudée par la clientèle, peu réceptive au désir de Suzanne de mettre en avant « le produit fabriqué localement à partir de la matière première récoltée localement ». « La première année, j’ai distribué 100 kg de chocolat gratuitement. Puis la clientèle, au départ à 80 % européenne, a fini par devenir à 80 % ivoirienne », explique cette dernière.Aujourd’hui forte d’un joli succès, La Maison du chocolat ivoirien devrait d’ici peu s’exporter au-delà des frontières ivoiriennes, et ouvrir des franchises dans 5 autres pays, dont 2 en Afrique, avec toujours l’ambition de mettre le forastero ivoirien en avant. L’enseigne représentera également la Côte d’Ivoire au Salon du chocolat qui se tiendra à Paris du 31 octobre au 4 novembre prochain.

La femme-chocolatLa maîtresse des lieux est une femme peu ordinaire : maître chocolatier formé dans une école privée de Beyrouth, Suzanne Daher a complété son cursus par des formations à Bruxelles, avant de rechercher en autodidacte « les petits secrets des professeurs et des grands maîtres chocolatiers » pour s’enrichir de « tout

Savourez,vous êtes dans la maison

du chocolat ivoirien !

« Neuf personnes sur dix aiment le chocolat ; la

dixième ment. »(John G. Tullius)

« D’autres aliments ne sont que nourriture. Mais le chocolat est chocolat. »

(Patrick Skene Catling)

« La notion de chocolat contredit-elle le principe du

libre arbitre ? »(Sandra Boynton)

« Ne croyez pas que le chocolat soit un substitut

à l’amour... L’amour est un substitut au chocolat. »

(Miranda Ingram)

« La vie est comme le chocolat, c’est l’amer qui fait apprécier le sucre. »

(Xavier Brébion)

« Heureux chocolat, qui après avoir couru le monde

à travers le sourire des femmes, trouve la mort

dans un baiser savoureux et fondant de leur bouche. »(Anthelme Brillat-Savarin)

« Si j’étais directeur d’école, je me débarrasserais du professeur d’histoire et

je le remplacerais par un professeur de chocolat ; mes élèves étudieraient

au moins un sujet qui les concerne tous. »

(Roald Dahl)

Ils ont dit...

La Côte d’Ivoire aussi a sa « maison du chocolat ». Le « miracle ivoirien » est tellement indissociable de l’histoire de son cacao qu’il serait tout de même dommage que personne n’ait eu l’envie de rendre hommage, sous forme de produits finis « maison », à tous ces paysans anonymes ayant contribué à faire du pays le premier producteur et fournisseur mondial. Que les gourmands se rassurent : c’est chose faite (et bien faite) depuis novembre 2008.

par Élodie Vermeilv

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31I MAI 2012

La Brasserie, chez François Immeuble Les Ambassades, 17 av Delafosse - Plateau • Tél. : 20 22 40 61 - 47 20 34 36

Ouvert du lundi au samedi midi compris. Aucune carte de paiement acceptée.

« Une bonne cuisine de brasseriepour des déjeuners sans surprise »(Entre gourmets) par BD

« Salle bien éclairée, ambiance animée ». Voici ce qui frappe lorsque l’on entre dans ce restaurant, véritable institution de la cuisine française traditionnelle de brasserie à Abidjan. Une impression que la décoration vient encore renforcer : canapés recouverts de tissu damassé ; fauteuils et tabourets de bar en cuir bordeaux ; poutres et comptoir en acajou sombre ; suspensions rouges et blanches évoquant l’art nouveau du début du siècle dernier ; gravures et cartes postales aux tons sépia représentant des scènes de province française de la même époque. François Essirard, tour à tour aux fourneaux ou parmi ses clients, évolue de table en table avec une égale simplicité, un amour avéré pour son métier et un attachement aux choses bien faites. Sa cuisine reflète sa personnalité : sans prétention, constante, généreuse. La pièce de bœuf grillé constitue le cœur d’une carte déclinée notamment en aloyau aux champignons, ou encore pavé de bœuf sauce béarnaise ou Bercy, tel que la concoctait déjà certainement la grand-mère de François dans sa brasserie de Créteil, alors paisible petite ville du bord de Marne. Le bar occupe également une place de choix dans le menu, servi en épais filet ou en brochettes, grillé ou à la meunière, accompagné au choix d’une sauce nantaise, poivre vert ou pistou (avec tomates et crème fraîche), le tout assorti de haricots verts frais, petits légumes, riz et frites bien croustillantes.

À ces grillades, s’ajoutent des suggestions comme les tripes, le hareng pommes à l’huile, une merveilleuse salade de pieds de veau et pommes de terre sauce gribiche, ainsi que le Tartare au couteau, que plusieurs gastronomes considèrent comme le meilleur d’Abidjan. Concession à la mode, François propose désormais un café gourmand, nouveau dessert fort apprécié des habitués de l’établissement : avocats, médecins, fonctionnaires internationaux, banquiers et assureurs du quartier, qui constituent le plus gros de la clientèle. Opter pour le plat du jour (hachis Parmentier, carbonnade flamande, petit salé aux lentilles, papillotes de bar aux moules) arrosé d’une bière pression ou d’un ballon de vin, permet de déjeuner en une demi-heure ou moins, lorsque le choix se porte sur le carpaccio de bar, le jambon de Bayonne ou les quiches maison lorraine et à l’oignon. Avec ses entrées comprises entre 4 500 et 5 000 FCFA, son plat du jour à 7 000 FCFA, son ballon à 2 000 FCFA, et sa « monstrueuse » crêpe au chocolat à 3 000 FCFA, la Brasserie « Chez François » constitue indéniablement le meilleur rapport qualité/prix du Plateau dans sa catégorie. Ne reste plus qu’à espérer que François reprenne son service du soir, rétablisse son WiFi et accepte les cartes bancaires.

• On distingue 2 grandes catégories de fèves de cacao : les criollo, équivalents cacaoyers de l’arabica pour le café, que l’on trouve essentiellement à Madagascar et en Asie du Sud-Est, et les forastero, plus proches du robusta, qui poussent en Afrique équatoriale. Les fèves criollo ont un arôme acidulé et donnent un chocolat plutôt clair, du fait de leur blancheur originelle. Les forastero livrent, elles, un chocolat plus sombre, boisé et épicé.

• Tout comme le vigneron doit maîtriser sa vigne, ses vendanges, sa fermentation, sa vinification, le chocolatier doit maîtriser la fermentation, le séchage, la torréfaction et le conchage de ses fèves. La comparaison avec le vin est pertinente ; on parle désor-mais de « crus » et de« millésimes », de «cépage» pour les fèves, d’arômes « longs en bouche », de notes « acidulées », « boisées », de tons « poivrés », « fumés », « tourbés »…

• Depuis 2 ans, il existe une journée mondiale du cacao et du chocolat. Elle concerne tous les acteurs du secteur, en particulier ceux des pays tropicaux, et est célébrée le 1er octobre, une date

choisie par l’Organisation mondiale des planteurs de cacao pour promouvoir le travail de tous les petits planteurs dans les pays producteurs. En France, elle a été officiellement approuvée par le président de la République qui lui a accordé son patronage.

• L’accord vin/chocolat est délicat. Selon les spécialistes, le must est… le whisky, le rhum ou le cognac. Quant au traditionnel mélange champagne/chocolat, il serait à… proscrire.

• Le chocolatier travaille à partir de ce que l’on appelle le « chocolat de couverture » (chocolat brut destiné à être retravaillé ensuite par chaque créateur) tandis que le maître-chocolatier travaille lui-même la fève.

• Le forastero ivoirien entre dans la composition de 90 % des produits finis fabriqués à base de cacao ; il entre, par contre, moins souvent dans la liste des composants…

Sources : Libération, Le Figaro, Le Syndicat du chocolat

ce que l’école n’apprend pas ». Elle a ensuite entamé sa carrière en préparant des masses de cacao pour les usines. « Ma passion du chocolat me vient du plaisir que j’éprouve lorsque j’entre en cuisine », explique-t-elle. « Et aussi de l’histoire de tous ces gens pauvres et démunis qui ne savent plus à quoi rime leur travail ». Puriste avérée, elle affine son chocolat avec du sucre roux et des gousses de vanille de Madagascar et dans les fourrages, n’entrent que des produits 100 % ivoiriens (coco, gingembre, fruits), qu’elle fait venir des villages. Jusqu’aux emballages et aux coffrets en bois, confectionnés par des artisans du Cava. Une partie des revenus qu’elle tire de son commerce va aux planteurs, sous forme d’aides diverses comme l’achat d’intrants, l’aménagement ou réaménagement de parcelles, et même le conseil et la formation si le planteur fait sa propre torréfaction. Cette femme spontanée et volubile, qui vous accueille en ami venu lui rendre visite et, après s’être enquis de ce que vous souhaitez boire ou manger, entame la conversation « comme à la maison », forme actuellement 4 chocolatiers et envisage à terme d’ouvrir une école pour transmettre et perpétuer son savoir-faire. Son rêve ? Contribuer à la valorisation du travail des planteurs ivoiriens à travers les produits de La Maison du chocolat ivoirien - en créant notamment un grand cru du terroir par an -, et devenir créatrice de saveurs à l’instar de Patrick Roger et Pierre Marcolini, deux grands noms de la chocolaterie mondiale, pour mieux œuvrer à la promotion du cacao ivoirien. L’aventure commencera par le grand cru de Soubré, sur lequel elle travaille depuis 4 ans, et qui devrait être proposé à la vente d’ici peu.

KKKKK

Le saviez-vous ?

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