« Une prospérité sans croissance? » 06/05/2010. Lapport de Tim Jackson Important! Une agence...

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« Une prospérité sans croissance? »

06/05/2010

L’apport de Tim Jackson

• Important!• Une agence officielle se prononce en

faveur de la décroissance (une première?)– Commission sur le DD britannique

• Et propose une modélisation macroéconomique

une critique morale et locale de la croissance (cf. la critique des décroissants par R.Savage, Revue nouvelle, 2009)

1972-2010 : 4 décennies perdues? • Rapport du Club de Rome : « Halte à la

croissance? »• Confirmé par un rapport officiel

commandité par le président Carter (1980): « en dépit d’une production matérielle accrue, la population mondiale sera à bien des égards plus pauvre en 2000 qu’aujourd’hui »

« Europe 2020 »

• Conseil européen des 25 et 26 mars 2010

• « Une nouvelle stratégie européenne pour l’emploi et la croissance »

• «  L’UE a besoin d’une nouvelle stratégie pour assurer une croissance vigoureuse et créer davantage d’emploi. Il est essentiel de mettre en place des réformes structurelles si l’on veut faire en sorte que la reprise soit vigoureuse et durable […].  »

L’argumentaire de Jackson

• Le dilemme de la croissance• La réponse conventionnelle• La réponse de l’auteur : refonte de

notre modèle économique

Le dilemme de la croissance

• La croissance (du PIB) a échoué :– limites naturelles – rendement social décroissant

• Cependant : tabou de la décroissance, vu l’impact social potentiel – Cf. crise actuelle– PIB = travail X productivité– Économies structurellement dépendantes vav

de la croissance (ex. modèles macroéconomiques)

L’échec social

• « Percolage » de la croissance?• Dénoncé dès 1958 : « la société d’opulence »

(Galbraith), + Gorz, Illich, mai 68….• Jackson :

– La croissance « bonheur ». Frustrations engendrées par la consommation « positionnelle »

– Au-delà d’un certain niveau, croissance progrès social (espérance de vie, niveau d’éducation…)

– Résistance à la décroissance variable d’un pays à un autre : structures sociales!

– Et les inégalités de revenu? Paradoxe : Jackson dit que c’est central, mais pas de chiffres dans le rapport

Croissance et bonheur

Source : I. Cassiers et C. Delain (2006)

Croissance et bonheur

Réponse conventionnelle

• Croissance verte, « Green New Deal », keynésianisme vert= réorientation de l’investissement vers les

secteurs et métiers verts

• Double critique :– Il y a de la marge entre les discours et les

réalisations – Découplage insuffisant

• Du mythe de la croissance au mythe de la croissance verte (“angélisation du PIB”)

• Relance de la consommation (bis)

Découplage relatif mais pas absolu• GIEC : les émissions de GES doivent

baisser de 50 à 95 % d’ici 2050 (par rapport à 1990)

• Depuis 1990, elles ont augmenté de 40 % (le PIB a augmenté de 70 %)

• Atteindre les objectifs du GIEC nécessiterait une amélioration de l’efficacité énergétique (CO2 émis/$ produit) de 21 à 130 fois

Une autre décroissance est possible

Source : P. Victor (2007)

Utopique?

• Certains pays « (di)gèrent » la décroissance beaucoup mieux que d’autres– Pays confrontés à des crises (Japon, Chili,

Argentine…)– Comparaison entre pays(2005) PIB/habitant

(US $)Espérance de

vie

Etats-Unis 41 890 77,9

Cuba 6 000 77,7

Une économie tirée par la consommation

Profit

Consommation

Nouveautés

L’économie selon Jackson

• Investissement > consommation– Investissement axé sur l’économie des ressources,

plus le profit à court terme, ni l’»obsolescence programmée »

• Public > privé– « rôle crucial » du secteur public dans la transition

écologique : services, infrastructures, culture de la consommation durable

– Secteur bancaire et énergétique public• Marché du travail :

– Répartition du temps de travail et des revenus– Allocation universelle (?)

12 propositions

1. Développer des modèles macroéconomiques de décroissance

2. Investir dans l’emploi, les ressources, les infrastructures3. Renforcer la régulation financière4. Comptabiliser la consommation des ressources5. Partager le travail et le concilier avec la vie familiales6. S’attaquer aux inégalités7. Réformer les indicateurs8. Renforcer le capital humain9. Inverser la culture consumériste10. Imposer des limites d’utilisation des ressources11. Fiscalité verte12. Transfert des technologies vers le Sud et protection des

écosystèmes

La question des inégalités

• S’attaquer aux inégalités– Redistribution : révision des barèmes fiscaux, limites

inférieures et supérieures de revenu (les bonus…)– Égalité face à l’éducation, politiques anti-

discrimination– Amélioration de l’environnement local, serv.publics– Valorisation des activités socialement utiles : services

aux personnes– Condition pour réussir la RTT

• « Une société inégale est une société anxieuse, qui favorise la consommation positionnelle »

Le rôle de l’Etat

• Villages durables, simplicité volontaire : OK mais ça ne suffit pas– « Les exhortations simplistes à la résistance contre le

consumérisme sont vouées à l’échec »

• Nécessité de nouvelles structures sociales permettant aux gens de vivre mieux en consommant moins:– Infrastructures qui favorisent les transports en

commun et la mobilité douce– Système des salaires qui valorise les fonctions

socialement utiles (l’infirmière plutôt que le trader)– Messages des médias et du gouvernement

Pour conclure

• Jackson : réflexion radicale – post-capitaliste? - sous des dehors très « british »

• Crise = fenêtre d’opportunité pour relancer de l’utopie

• Pas étonnant que Gordon Brown ait trouvé ça « shocking »…

• Une plate-forme de réflexion pour fédérer les anciens, nouveaux et « nouveaux nouveaux » mouvements sociaux?

• Essentiel de construire des outils macroéconomiques concrets fondés sur la décroissance : à quand un scénario belge par le Bureau du Plan?

Reprendre le contrôle

• Le trait majeur du capitalisme, c’est la domination par le virtuel :– « Des forces abstraites et impersonnelles contrôlent

la vie sociale, malgré la capacité potentielle croissante des hommes à contrôler leur environnement social et naturel » (M. Postone)

– La valeur d’échange, la marchandise, la compétitivité, le « libre » échange, la croissance…

• Le travail humain, la nature ont une valeur en soi, et non comme « capital humain », « capital naturel »

• Créer de l’adhésion sur un projet radical

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