121 Échographie de la membrane inter-osseuse de l’avant-bras : un protocole et un signe original...

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RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 2S85

120 Étude rétrospective de 58 arthroly-ses du coude au recul moyen de39 mois

Christophe CHANTELOT*, Camille BLONDEAU,Marc LIMOUSIN, Guillaume ROBERT,Henri MIGAUD, Christian FONTAINE

INTRODUCTION. La détermination des facteurs prédictifsdu résultat d’une arthrolyse du coude est discutée. Pour répondreà cette question, nous avons analysé une série homogèned’arthrolyse du coude ayant bénéficié d’un protocole de traite-ment chirurgical et de suites opératoires systématiques.

MATÉRIEL ET MÉTHODE. Entre 1995 et 2002, 67 arthroly-ses du coude ont été réalisées. Seulement 58 patients ont été revus(9 patients perdus de vue), il s’agissait de 34 hommes et 24 fem-mes. Le recul moyen était de 39 mois. L’indication a été posée pourune raideur post-traumatique dans 80 % cas. Les autres indicationsétaient : para-ostéoarthropatie (10 %), ostéochondromatose (5 %)et arthrose (5 %). Toutes les arthrolyses ont été réalisées à cielouvert (double voie : 67 %). Nous avons apprécié le gain de mobi-lité selon un protocole strict : les amplitudes articulaires ont étémesurées à chaque mois pendant les 6 premiers mois puis au recul.

RÉSULTATS. Au recul, nous avons gagné en moyenne 16° enflexion et 24° en extension. Le gain final d’amplitude articulaireétait de 40°. Nous avons perdu 40 % de la mobilité obtenue pen-dant l’intervention. Cette perte de mobilité était observée au coursdu premier mois. Le résultat était fixé au deuxième mois malgréune rééducation maintenue jusqu’au sixième mois. Le score de laMayo Clinic passait de 59 à 77. Les arthrolyses itératives n’ont pasamélioré le résultat final (4 cas). Les raideurs mixtes (en flexion eten extension) donnaient de meilleurs résultats. Parmi les différen-tes étiologies, les raideurs d’origine dégénérative ont donné lesplus mauvais résultats. L’ancienneté de la raideur n’était pas unfacteur influençant la mobilité finale.

DISCUSSION ET CONCLUSION. L’arthrolyse du coudedoit être contre-indiquée pour les coudes raides et arthrosiques.Nos meilleurs résultats ont été obtenus pour des raideurs post-trau-matiques, mixtes, sévères et d’origine extrinsèque. Il faut avertirles patients de la perte inévitable de 40 % du gain peropératoire.De même, les deux premiers mois sont les importants pour la réé-ducation, car le résultat final est fixé à ce délai, et il n’est pas pos-sible d’espérer un gain jusqu’à 6 mois comme classiquementsignalé. Les arthrolyses itératives ne doivent pas être proposées.

121 Échographie de la membrane inter-osseuse de l’avant-bras : un proto-cole et un signe original (« signe dela hernie musculaire provoquée »)

Marc SOUBEYRAND*, France WELBY,Ivan MAULAT, Clarisse LAFONT,

Renaud DEGEORGES, Zoubir BELKHEYAR,Frédéric TEBOUL, Amaury VANDEBROUK,Jean-Yves BEAULIEU, Sébastien DURAND,Christophe OBERLIN

INTRODUCTION. Les traumatismes de la membrane interos-seuse antébrachiale entraînent une instabilité longitudinale pou-vant se compliquer d’une ascension radiale avec syndromed’Essex-Lopresti. L’IRM, considérée comme le meilleur examenpour l’exploration de la membrane a ses limites et l’échographies’avère une alternative intéressante. Notre étude a cherché à véri-fier les données de la littérature sur l’échographie, à proposer unnouveau signe diagnostique (la hernie musculaire provoquée), àdéfinir un protocole précis, fiable et reproductible d’exploration dela membrane.

MATÉRIEL ET MÉTHODE. Sur 10 avant-bras de cadavresfrais, nous avons abordé la membrane par une voie radiale et dor-sale. La membrane était délimitée en trois portions égales (proxi-male, moyenne, distale) sectionnées longitudinalement etvariablement selon les sujets. La fermeture sur du gel d’échogra-phie évitait les artefacts gazeux. Chaque avant-bras était ensuiteanalysé en échographie par 2 radiologues (senior et interne) igno-rant le statut lésionnel des pièces. Chaque portion membranaireétait analysée (30 acquisitions au total) selon le protocole suivant :1-Détermination de la meilleure condition d’examen : voied’abord (comparaison dorsale/ventrale), plan de coupe (comparai-son longitudinal, axial), position de rotation de l’avant-bras (com-paraison pronation/neutre/supination). 2-Examen statique :possibilité/impossibilité de visualisation directe de la membrane,de son intégrité, de sa rupture. 3-Examen dynamique : présence ounon d’une hernie musculaire transmembranaire provoquée par lapression antéro-postérieure des loges antérieures. 4-Etudeclinique : 3 patients porteurs de lésions connues de la membrane et3 volontaires sains ont été examinés en échographie.

RÉSULTATS. 1-Conditions idéales d’examen : rotationneutre (100 %), coupe axiale (100 %) et abord dorsal (supérieur àl’abord ventral dans 80 % des cas en proximal et moyen et dans60 % en distal). La cartographie lésionnelle a été correctement éta-blie dans tous les cas par les deux opérateurs. 2-Examen statique :100 % des portions proximales, moyennes et 70 % des portionsdistales ont été visualisées. Pour le diagnostic de rupture membra-naire, les sensibilité/spécificité globales étaient de 84,6 %/70,5 %et étaient variables selon le niveau (proximal = 75 %/83 %,moyen = 100 %/80 %, distal = 50 %/50 %). 3-Examen dynami-que : il a corrigé l’examen statique dans 7/30 des acquisitions. Lesigne de la hernie provoquée a des sensibilités/spécificités de100 %/100 % aux trois niveaux. 4-Etude clinique : les conclusionssur cadavres s’appliquaient au vivant. La séméiologie échographi-que normale a été précisée.

CONCLUSION. Le signe de la hernie provoquée est le plusfiable. Notre protocole échographique permet un diagnostic pré-cis, fiable et reproductible de l’état des trois portions de la mem-brane. Il pourra guider l’indication d’une stabilisationlongitudinale antébrachiale (prothèse de tête radiale, ligamento-plastie de la membrane interosseuse) et servir au démembrementdes instabilités longitudinales antébrachiales.

*Christophe Chantelot, Service d’Orthopédie B,Hôpital Roger Salengro, CHRU de Lille, 59037 Lille Cedex.

*Marc Soubeyrand,Service de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique,

Hôpital Bichat, 46, rue Henri-Huchard 75018 Paris.

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