6 ENTRETIEN Stéphane Badia - omg.sfmg.orgomg.sfmg.org/content/com/article_badia.pdf · existe une...

Preview:

Citation preview

6

LA REVUE DU PRATICIEN MÉDECINE GÉNÉRALE l TOME 22 l N° 793 l 15 JANVIER 2008

par Caroline van den BroekENTRETIEN

Stéphane Badia

Recueillir des données de santé objectives

Les données de chaque médecin du réseausont adressées automatiquement (mais ano-nymisées) au département d’informationsmédicales de la SFMG (DIM). Les donnéesagrégées de tout le réseau sont ensuitemises à disposition sur un site Internetpublic (www.omg.sfmg.org/).

Pourquoi avez-vous décidé d’y adhérer ?J’ai décidé d’adhérer à l’OMG il y a deux ans,après avoir participé à un séminaire de for-mation organisé par la SFMG sur la struc-turation des données du dossier médical.Dans un premier temps, cette formation m’amontré l’intérêt du DRC dans ma pratiquequotidienne. Un peu inquiet au début parrapport à l’utilisation de cet outil de recueildirectement en cours de consultation, je mesuis très vite aperçu que la « période d’ap-prentissage » était très courte. En fait, leDRC est parfaitement adapté à la démarchediagnostique en soins primaires et auxpathologies qui y sont prises en charge,autant de raisons qui facilitent son appro-priation. Maintenant, je ne pourrais plus

m’en passer, je dirais même que le DRC mefait gagner du temps en termes de saisie !En outre, les dossiers de mes patients sontparfaitement renseignés.

Oui, mais il n’est pas obligatoire de faire partie de l’OMG pour utiliserle DRC…En effet, mais, au-delà de cette motivationinitiale, faire partie d’un réseau commel’OMG m’apporte aussi d’autres satisfactions.En premier lieu, je dirais, de la convivialité. Ilexiste une liste de diffusion où tous les inves-tigateurs peuvent s’exprimer. Les demandesde conseils, voire d’assistance technique, ysont fréquentes. Celles-ci trouvent toujoursune solution rapide grâce au dynamisme descolistiers. C’est très rassurant, on se sentbeaucoup moins seul. On a vraiment l’im-pression de faire partie d’une équipe. Par ail-leurs, une lettre mensuelle m’apporte beau-coup d’informations sur la vie du réseau, surl’utilité des données, sur les formations, voiredes références bibliographiques. Et puis le site de l’OMG est aussi très richeen informations, je m’y connecte souvent.

Le recueil et l’analyse de données épidé-miologiques sont au cœur des activitésde la SFMG depuis plus de 15 ans. C’est

pour cela qu’a été créé l’Observatoire demédecine générale.

Qu’est-ce que l’Observatoire de médecine générale ?Stéphane Badia : L’OMG a été créé en 1993par la Société française de médecine géné-rale (SFMG). Il s’agit d’un réseau de méde-cins généralistes qui recueillent, en continu,leurs activités de soins grâce à un dossiermédical informatisé structuré. Les patholo-gies prises en charge par les investigateursde ce réseau sont relevées avec le même outil,le dictionnaire des résultats de consultation(DRC-SFMG). Ce dictionnaire rassemble lesdéfinitions des 276 diagnostics (dits résultatsde consultation) les plus fréquents en soinsprimaires et recouvre environ 95 % des patho-logies rencontrées par les médecins généra-listes dans leur exercice. Si l’OMG avait pourbut initial de vérifier, à grande échelle, la per-tinence, la cohérence et la faisabilité desdéfinitions du DRC, il est maintenant unimportant outil de recueil épidémiologique. Actuellement, environ 125 confrères parti-cipent à l’OMG, mais je crois que des parte-nariats sont en cours avec certaines URMLpour mutualiser et développer ce réseau.

Médecin généraliste à Meyras (Ardèche), investigateur au sein de l’OMG

Accès libreRevue médicaleCommunication

Accès personnelComparaison despratiques

Le dossier médical

Validation, traitement des données et analysePréparation, mise en ligne des données

Démarchequalité

Démarchemédicale

Figure – L’Observatoire de la médecine générale. Un outil par et pour les médecins généralistes.[ ]

WEB DIM

“ L’Observatoire demédecine générale estun outil important pourla santé publique.”

0006_MG793_ENTRETIEN 9/01/08 10:14 Page 6

ENTRETIEN

LA REVUE DU PRATICIEN MÉDECINE GÉNÉRALE l TOME 22 l N° 793 l 15 JANVIER 2008

7

En tant qu’investigateur de l’OMG, je peuxconsulter mes données, en toute confiden-tialité, directement sur le site, les comparerà celles des autres membres du réseau. Cecime permet de savoir exactement « ce queje fais » par rapport à « ce que je crois faire »et aussi par rapport à « ce que font les autres »généralistes. C’est une première étape d’éva-luation de ma pratique. C’est aussi une façonde repérer dans quel domaine il est le pluslogique que je conforte mes compétencesen formation continue.Enfin, je pense que l’OMG est un outilimportant pour la santé publique et je suisassez heureux d’y contribuer. En effet, lesinformations du site donnent une bonneidée des pathologies prises en chargeen médecine générale. Elles peuvent trèscertainement intéresser nos responsablesprofessionnels et institutionnels. Je crois que,pour sa part, la SFMG exploite ces donnéespour des communications dans les congrèsscientifiques ou pour ses publications.Toutes ces raisons que je n’appréhendais pasil y a deux ans confortent mon engagementdans ce réseau.

Quelles seraient les raisons qui vous feraient conseiller à un confrèred’adhérer à l’OMG ?Parmi tout ce que j’ai déjà dit, la raison prin-cipale est certainement l’utilisation d’un dos-sier médical structuré. C’est très « confor-table » au quotidien. Comme je le disaisprécédemment, la saisie des diagnostics està la fois plus facile, plus rapide et plus stan-dardisée. En effet, le DRC propose pourchaque résultat de consultation des critèresd’inclusion très explicites. Certains résultatss’accompagnent d’une liste de risques qu’il

faut savoir évoquer même devant certainstableaux cliniques a priori banals. C’est uneaide précieuse et très sécurisante. Sanscompter que la structuration de mes dos-siers médicaux grâce à ce langage communstandardisé conduit à la traçabilité et à lajustification des décisions prises, ce qui n’estpas sans intérêt d’un point de vue médico-légal.Il est certain que, comme moi, les confrèresqui adhéreraient au réseau OMG y trouve-raient bien d’autres satisfactions.

Pensez-vous que faire partie d’un tel réseau aide à aller chercher des informations sur Internet (familiarisation avec l’ordinateur) ? Personnellement j’étais déjà à l’aise avec l’ou-til informatique bien avant d’adhérer àl’OMG (qui ne nécessite d’ailleurs aucuneconnaissance spécifique en informatique).Le but de l’Observatoire n’est pas d’inciterou d’expliquer aux médecins commentchercher des informations sur Internet. Toute-fois, la lettre mensuelle donne souvent desadresses utiles.

Est-ce un pas vers l’e-formation ?Étant en secteur rural, j’utilise beaucoupl’outil informatique pour ma formation pro-fessionnelle. Je pense que cette façon de seformer va beaucoup se développer dans lesannées à venir, d’autant que les jeunes sontmieux préparés et familiarisés avec l’ordi-nateur, et ce dès le plus jeune âge. Travailler en réseau via le Net sera banalisé,même si nous ne sommes actuellementqu’au début de cette nouvelle ère. Mais cen’est pas, à ma connaissance, l’objectif del’OMG.Pour conclure, je ne vois que des avantagesà faire partie de l’OMG. Appartenir à ceréseau me rend des services quotidiens et,pour moi, situé en milieu rural, faire partied’une telle équipe est une formidable sourcede réassurance professionnelle. ●

“ Faire partie de ce réseau est uneformidable source de réassuranceprofessionnelle.”

OMG, quelques chiffres

• 13 années d’informations validées• 625 000 patients• 5,3 millions d’actes• 7,3 millions de résultats de

consultation• 12 millions de lignes de

prescription• 5 millions de questionnaires

DR

0006_MG793_ENTRETIEN 9/01/08 10:14 Page 7

Recommended