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MEIE – Direction Générale de la Compétitivité, de
l'Industrie et des Services
Septembre 2010
© Quantis 2010
Affichage environnemental des
produits : guide méthodologique de collecte des données et de calcul à
l’aide de l’allocation site/produit
Guide méthodologique de la collecte de données
Quantis FRANCE | 8, allée de l'innovation, ESPACE GOURAUD, 02200 Soissons TEL + + 33 177 11 30 53| info.france@quantis-intl.com | www.quantis-intl.com
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Ce document a été réalisé dans le cadre du projet décrit ci-dessous.
INFORMATIONS
Titre du projet
Établissement d'une méthodologie et d’outils d’accompagnement de PMI
pour le suivi des flux nécessaires à la mise en place de l’affichage
environnemental sur les produits
Client Ministère de l'économie, de l’industrie et de l'emploi
Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services
Responsabilité
L’utilisation des informations contenues dans ce document est sous l’entière
responsabilité du lecteur. Quantis ne peut être tenu responsable des
éventuelles pertes ou dommages provenant de l’utilisation des informations
contenues dans ce document.
Version 3.0
Quantis
Benoît Verzat, analyste (benoit.verzat@quantis-intl.com)
Julien Boucher, directeur France (julien.boucher@quantis.intl.com)
Damien Friot, directeur R&D Quantis international (damien.friot@quantis-
intl.com)
En collaboration avec le cabinet Ernst&Young (arnaud.herrmann@fr.ey.com)
Contact Client
Claire Bellini
Ministère de l'Economie de l'Industrie et de l'Emploi
DGCIS
Chargée de mission "environnement et biens de consommation"
12 rue Villiot
75012 PARIS
claire.bellini@finances.gouv.fr
01 53 44 91 71
Guide méthodologique de la collecte de données
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Sommaire 1. Introduction ................................................................................................................................ 1
1.1. Contexte .............................................................................................................................. 1
1.2. Objectifs du guide méthodologique ...................................................................................... 3
1.3. Les notions clés de l’affichage environnemental ................................................................... 3
1.3.1. Le cycle de vie ............................................................................................................... 3
1.3.2. Une perspective multicritère ......................................................................................... 4
1.3.3. L ‘unité fonctionnelle & le flux de référence ................................................................... 4
1.3.4. La catégorie de produits ................................................................................................ 5
1.3.5. La Catégorie d’Affichage (CA) ......................................................................................... 6
1.3.6. Les flux .......................................................................................................................... 7
1.3.7. Les Facteurs Environnementaux (FE).............................................................................. 9
1.3.8. Allocation d’un flux à des co-produits et allocation sites/produits.................................. 9
2. Méthode de collecte des données et de calcul à l’aide de l’allocation site/produit .................... 11
2.1. Intérêt de la méthode ........................................................................................................ 11
2.2. Présentation synthétique de l’allocation site/produit ......................................................... 12
2.3. Présentation par étape de l’allocation site/produit ............................................................. 13
2.3.1. Définition des objectifs et classification des données .................................................. 14
2.3.2. Collecte des données ................................................................................................... 18
2.3.3. Calcul des impacts site et affinage de la classification .................................................. 22
2.3.4. Génération de l’information environnementale produit .............................................. 22
3. Exemple d’utilisation de la méthodologie .................................................................................. 28
3.1. Définition des objectifs et classification des données.......................................................... 28
3.2. Collecte des données.......................................................................................................... 29
3.3. Calcul des impacts site et affinage de la classification ......................................................... 29
3.4. Génération de l’information environnementale produit ..................................................... 30
4. Glossaire ................................................................................................................................... 32
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Tableaux
Tableau 1 : Distinction entre données spécifiques et semi-spécifiques - extrait du projet de référentiel
sur les shampoings ............................................................................................................................. 8
Tableau 2 : Exemples de processus et d’un facteur environnemental relatifs aux Gaz à Effet de Serre 9
Tableau 3 : Exemple d’inventaire...................................................................................................... 16
Tableau 4 : Définition des types de flux ............................................................................................ 17
Tableau 5 : Sources principales de données pour les flux, hors littérature ........................................ 19
Tableau 6 : Disponibilité et sources de données nécessaires à l’affichage environnemental ............. 20
Tableau 7 : Catégories d'affichage et poids produits annuellement - exemple .................................. 28
Tableau 8 : Collecte des flux propres - exemple ................................................................................ 29
Tableau 9 : Collecte des flux communs - exemple ............................................................................. 29
Tableau 10 : Collecte des flux différenciés - exemple ........................................................................ 29
Tableau 11 : Allocation des flux par étape de production - exemple ................................................. 30
Figures Figure 1 : Le cycle de vie d'un produit ................................................................................................. 4
Figure 2 : Le concept d'unité fonctionnelle ......................................................................................... 5
Figure 3 : Exemple de granulométries possibles de catégories d'affichage ......................................... 7
Figure 4 : Schéma général des étapes de la méthode d'allocation site/produit ................................. 12
Figure 5 : Schéma détaillé des étapes de calcul d'un affichage environnemental .............................. 14
Figure 6 : Exemple de catégories d’affichage pour une entreprise de textile ..................................... 15
Figure 7 : Schéma d’allocation site/produit ...................................................................................... 18
Abréviations
ACV : Analyse de Cycle de Vie
BDD : Base De Données
CA : Catégorie d’Affichage
DGCIS : Direction Générale de la Compétitivité, de l'Industrie et des Services
FE : Facteur Environnemental
GES : Gaz à Effet de Serre
GT : Groupe de Travail
UF : Unité Fonctionnelle
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1. Introduction
1.1. Contexte1
L’affichage environnemental des produits connaît un essor au niveau international. Les modalités
d’application sont propres à chaque pays mais de grandes tendances se dessinent, comme le fait
d’appliquer une perspective Cycle de Vie, c’est à dire de considérer toute, ou partie, de la chaîne de
production-consommation. La même tendance est perceptible pour les standards au niveau
entreprise, comme par exemple dans le cadre du Bilan Carbone® en France ou de l’extension du
protocole des Gaz à Effet de Serre (GES) au niveau international.
En France, la loi n°2009-967 du 3 août 2009 énonce dans son article 54 que :
Les consommateurs doivent pouvoir disposer d’une information environnementale sincère, objective et
complète portant sur les caractéristiques globales du couple produit/emballage et se voir proposer des produits
respectueux de l’environnement à des prix attractifs. La France soutiendra la reconnaissance de ces mêmes
exigences au niveau de l’Union européenne. La mention des impacts environnementaux des produits et des
offres de prestation de services en complément de l’affichage de leur prix sera progressivement développée, y
compris au niveau communautaire, tout comme l’affichage et la mise à disposition, sur les lieux et sites de
vente, de leur traçabilité et des conditions sociales de leur production. La méthodologie associée à l’évaluation
de ces impacts donnera lieu à une concertation avec les professionnels concernés.
Depuis le printemps 2008, le développement des méthodologies d’évaluation des impacts
environnementaux s’effectue dans le cadre de la plateforme ADEME/AFNOR, sous la présidence de
l’ADEME, avec la participation de professionnels et de la société civile. Un référentiel de bonnes
pratiques AFNOR (BP X 30-323) établit les principes généraux afin de fournir un socle commun aux
entreprises qui souhaitent s’engager dans une démarche d’affichage environnemental. Le référentiel
établi notamment que les produits d’une même catégorie doivent être comparables, c’est à dire
qu’ils doivent avoir les mêmes indicateurs, et que ces indicateurs doivent être calculés selon une
méthodologie identique. Ces méthodes de calculs sont développées par des groupes de travail
sectoriels (GT), chacun travaillant sur une famille de produits. Une annexe méthodologique générale
qui précise des points d’évaluation communs à tous les produits a également été développée et
1 Cette section reprend en partie le contenu du guide de lecture de l’annexe méthodologique du BPX 30 -323.
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adoptée en juillet 2009. Cette annexe traite essentiellement des questions liées aux frontières du
système, aux règles de comptabilisation et aux émissions de GES (en équivalents CO2), cet indicateur
étant commun à toutes les catégories de produits.
Divers travaux complémentaires ont également eu lieu comme, par exemple, le développement
d’une base de données environnementale, la réalisation d’un logiciel ou encore ce guide
méthodologique de collecte des données et de calcul à l’aide de l’allocation site/produit.
La collecte des données et leur traitement en vue de calculer les impacts environnementaux des
produits est une étape qui peut se révéler longue et fastidieuse. Pour aider les PMI et PME à la mise
en place d’un affichage environnemental, la Direction Générale de la Compétitivité, de l'Industrie et
des Services (DGCIS) a ainsi décidé de piloter une étude destinée à produire une méthodologie et
une "boite à outils" adaptées aux conditions rencontrées dans les PME. Adopter une démarche
systématique permet, en effet, de valoriser au maximum les efforts de collecte et assurer des
résultats de qualité.
C’est dans le cadre de cette étude que le cabinet Quantis a développé la méthodologie présentée
dans ce document. Cette approche structurée permet (i) de valoriser les données existantes qu’elles
soient au niveau entreprise, site, ou produit, (ii) de réduire la quantité de données à collecter et
donc les ressources nécessaires à la génération d’information environnementale, et (iii) de
permettre la génération rapide d’information pour un grand nombre de produits. Cette
méthodologie a été testée auprès d’un panel de PMI en collaboration avec le Cabinet Ernst&Young.
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1.2. Objectifs du guide méthodologique
Ce guide décrit la méthodologie développée par Quantis pour structurer la phase de collecte des
données disponibles au sein d’une entreprise et leur traitement dans un but d’affichage
environnemental. L’objectif de l’allocation site/produit est de permettre la réalisation du bilan
environnemental de produits (exprimés en unité et en unité fonctionnelle) en tirant parti de
l’ensemble des informations existantes, qu’elles soient disponibles au niveau produit, site ou
entreprise. Cette approche permet ainsi de générer un grand nombre de bilans produits à un coût
réduit en systématisant l’allocation aux produits des données disponibles au niveau site et
entreprise.2
L’allocation site/produit est compatible avec les développements méthodologiques des Groupes de
Travail (GT) sectoriels et ce guide a été conçu en l’état actuel des décisions prises par ces groupes.
Certaines décisions, notamment relatives aux définitions des unités fonctionnelles et au contenu de
la base de données génériques, sont susceptibles d’évoluer : l’approche proposée dans ce guide est
ainsi décrite à un niveau suffisamment général pour que ces modifications puissent être intégrées
par les utilisateurs.
1.3. Les notions clés de l’affichage environnemental
L’affichage environnemental a pour objectif de proposer des indicateurs décrivant de manière
synthétique les impacts d’un produit. La démarche appliquée pour générer ces indicateurs se nomme
Analyse du Cycle de Vie (ACV). Certaines notions clés permettent de comprendre ce que
représentent ces indicateurs et comment ils sont élaborés.
1.3.1. Le cycle de vie
Les indicateurs incluent l’évaluation des impacts environnementaux sur l’ensemble des étapes de la
vie d’un produit : l’extraction ainsi que la production des matières premières et de l’énergie, la
fabrication du produit, sa distribution, son utilisation ainsi que son traitement ou son élimination en
2 L’allocation site/produit peut également être appliquée pour une évaluation intégrée des bilans produits, sites et entreprise. Une approche intégrée est pertinente dans le cas d’entreprises effectuant des analyses et un rapportage de l’information environnementale à différentes échelles.
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fin de vie. L’ensemble de ces étapes constitue le cycle de vie du produit, tel qu’illustré dans le
schéma ci-dessous.
Figure 1 : Le cycle de vie d'un produit3
1.3.2. Une perspective multicritère Durant le cycle de vie d’un produit, de multiples ressources naturelles sont utilisées et de nombreux
rejets ont lieu dans l’air dans l’eau et dans le sol. Les impacts potentiels d’un produit sont donc
multiples, pouvant avoir trait, par exemple au réchauffement climatique, à la qualité des
écosystèmes ou encore aux impacts sur la santé humaine. La démarche française est de considérer
les impacts clés pour chaque famille de produits. Cette démarche est donc multicritère, le carbone
étant le seul indicateur retenu obligatoirement pour chaque famille, celui-ci étant complété par les
indicateurs pertinents.
1.3.3. L ‘unité fonctionnelle4 & le flux de référence
L’Unité Fonctionnelle (UF) est l’unité de mesure utilisée pour évaluer le service rendu par le produit.
De la même manière que pour comparer le prix de deux fruits un consommateur ramène les prix au
kilo, pour pouvoir comparer les impacts environnementaux de deux produits, les impacts doivent
être ramenés à une unité de mesure commune.
3 Source: guide de lecture de l’annexe méthodologique du BPX 30 -323 4 Cette section est reprise du guide de lecture de l’annexe méthodologique du BPX 30 -323
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L’unité fonctionnelle est souvent exprimée sur une durée de vie particulière. Dans le cas de l’exemple
ci-dessous, si un vélo A génère deux fois moins d’impacts sur l’environnement qu’un vélo B, mais que
le vélo A doive être renouvelé au bout de 5 ans alors que le vélo B va durer 10 ans, il faut multiplier
les impacts du vélo A par deux pour les comparer à ceux du vélo B.
Figure 2 : Le concept d'unité fonctionnelle5
Exemples d’unités fonctionnelles :
• Shampoing : un lavage de cheveux effectué en France6
• Chaussures : porter selon un usage adapté une paire de chaussures en bon état pendant un an7
Le flux de référence est la mesure, dans un système donné, de ce qui est nécessaire pour remplir la
fonction tel qu’elle est exprimée par l’unité fonctionnelle.
Exemples de flux de référence :
• Shampoing : 8 grammes de shampoings3
• Chaussures : le nombre de paires de chaussure nécessaires pour assurer le service de l’unité
fonctionnelle 4
1.3.4. La catégorie de produits
Une catégorie de produit est un groupe de produits ayant une fonction équivalente, une même unité
fonctionnelle et pour lequel des règles méthodologiques spécifiques ont été définies. Les
5 Source: guide de lecture de l’annexe méthodologique du BPX 30 -323 6 Source : référentiel sectoriel GT4b 7 Source : projet de référentiel chaussures GT5
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caractéristiques de chaque catégorie ont été définies par les GT, listés ci-après, chacun travaillant sur
une famille de produit regroupant plusieurs catégories de produit.
Liste des groupes sectoriels8
1.3.5. La Catégorie d’Affichage9 (CA)
Le concept de catégorie d’affichage a pour objectif de permettre la définition du niveau d’affichage
pertinent. De nombreux produits diffèrent, en effet, physiquement (en terme de coloris par
exemple) sans que cela n’entraîne de différence significative au niveau des impacts. Il apparaît
judicieux, dans un objectif d’économies de moyens et pour pouvoir considérer un grand nombre de
produits, de considérer ces produits comme ayant des impacts similaires et donc de les traiter de
manière unique. Une catégorie d’affichage regroupe ainsi les produits qui obtiendront la même
évaluation environnementale dans le cadre de l’affichage environnemental : il n’est donc pas
possible d’établir une distinction entre les produits au sein d’une catégorie d’affichage, même si
ceux-ci diffèrent dans la réalité.
Suivant le nombre de produits regroupés au sein d’une catégorie d’affichage on parle d’une
granulométrie plus ou moins fine. Le schéma suivant illustre les différentes catégories d’affichages
envisageables pour le cas des shampoings.
8 Source : www.affichage-environnemental.afnor.org 9 La catégorie d’affichage est un concept proposé dans le cadre de l’allocation site/produit. Il n’est pas explicitement mentionné dans le
cadre de l’affichage environnemental (référentiel BPX 30-323 et guides méthodologiques sectoriels) ni utilisé en ACV.
GT 1 : Alimentation et aliments pour animaux domestiques
GT 2 : Matériel/équipement (consommateur d'énergie), piles
et accumulateurs
GT 3D : Produits d’entretien (détergent, materiel, etc.)
GT3J : Produits du jardin, adjuvants, pesticides
GT 4H : Hygiène
GT 4B : Beauté
GT 5 : Chaussures, maroquinerie
GT5 : Habillement, textile de maison
GT9 : Vaisselle, ustensiles de cuisine, arts de la table et
décoration
GT 10S : Equipements de sport (hors habillement), matériel
de camping, matériel de mobilité (vélos, etc.)
GT10J : Jeux, jouets
GT 11 : Outillage non électrique et quincaillerie
GT12 Projet pilote services financiers (banques et assurances)
GT 13 : Voitures et deux roues motorisés
GT 14 : Bijouterie, lunettes, joaillerie, orfèvrerie
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Figure 3 : Exemple de granulométries possibles de catégories d'affichage
1.3.6. Les flux
Un flux est une quantité de produit, de matière ou d’énergie pouvant être exprimée selon une
grandeur physique (kg, m3, km, etc.) ou monétaire nécessaire au fonctionnement du système du
cycle de vie du produit.
Exemple: 7 500 kWh d’électricité consommés sur le site de production des produits étudiés
C’est par la multiplication de la quantité de chacun des flux nécessaires au fonctionnement du
système d’un produit avec des Facteurs Environnementaux10, provenant d’une base de données
environnementale, qu’il sera possible de déterminer l’impact d’un produit.
Certains flux étant plus pertinents que d’autres en terme d’impact ou plus faciles à collecter, les GT
ont déterminé quelles sont les données qui doivent impérativement être collectées et celles pour
lesquelles une valeur générique peut être utilisée. La quantité d’un flux peut ainsi être déterminée,
selon le flux, à l’aide de trois types de données :
10 Les Facteurs Environnementaux sont définis au point 1.3.7
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- « données primaires » ou « spécifiques » : ces données doivent obligatoirement être
collectées dans l’entreprise et correspondre à la réalité du produit modélisé ;
- « données semi-spécifiques » : ces données sont des valeurs proposées par l’ADEME dans les
référentiels sectoriels, à utiliser en cas d’absence de données primaires ;
- « données secondaires » ou « génériques »: valeurs par défaut fournies par l’ADEME qui
doivent être utilisées pour certaines phases du cycle de vie (par exemple quand une
harmonisation entre les différents produits d’une même catégorie est requise comme pour
la phase d’utilisation d’un shampoing). Ces données peuvent également provenir d’analyses
de littérature, de consensus d’experts ou encore de bases de données.
A titre d’exemple, le projet de référentiel sur les shampoings propose la distinction suivante :
Tableau 1 : Distinction entre données spécifiques et semi-spécifiques - extrait du projet de référentiel sur les shampoings
Données spécifiques Données semi-spécifiques
Composition du produit Mise en forme de l’emballage primaire
• Quantité de chaque ingrédient en extrait sec (ingrédients purs)
• Quantité d’eau totale dans la formule
• L’énergie nécessaire au soufflage du contenant peut être considérée comme une donnée semi-spécifique.
Description d’emballage primaire et sa recyclabilité Quantité d’emballages secondaires et tertiaires
• Quantité et matériaux des éléments de l’emballage primaire (contenant et bouchon)
• Taux d’incorporation de matériau recyclé • Respect ou non des consignes de tri d’Eco-
Emballages. A titre d’exemple, la présence de métal dans un emballage primaire perturbe fortement le procédé de recyclage. Ce type d’emballage n’est pas considéré comme recyclable.
• Les quantités d’emballages secondaires (carton de regroupement) et tertiaires (palette et film de palettisation) peuvent être des données moyennes semi-spécifiques au regard de la contribution de ces étapes aux impacts du cycle de vie.
Données du site de production : fabrication du mélange et conditionnement des produits
Transport amont d’approvisionnement en ingrédients et en emballages
• Lieu de production (zone géographique du site ou des sites de production)
• Quantité et type d’énergie consommée (électricité du réseau, fioul lourd, gaz naturel, etc.)
• Quantité et devenir des déchets dangereux et non dangereux non valorisés (incinération ou mise en décharge)
• La distance, le mode et les paramètres d’approvisionnement en ingrédients et en emballages primaires peuvent être considérés comme des données semi-spécifiques.
Transport du site de conditionnement vers le lieu de vente
Taux de pertes de produit sur les lignes de production
• Distance moyenne parcourue entre le site de production et le lieu de vente
• Type de transport (routier, rail, maritime) • Dans le cas du transport routier : charge utile du
camion, charge réelle (ou taux de remplissage), consommation à plein, taux de retour à vide.
• Le taux de pertes de produit sur les lignes de fabrication et de conditionnement du shampoing peut être considéré comme une donnée semi-spécifique.
Taux de pertes de produit dans le contenant après utilisation par le consommateur
• La quantité résiduelle de shampoing restant dans le contenant (flacon, tube, bouteille) lorsque l’utilisateur le jette aux ordures ménagères peut être considéré comme nulle.
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1.3.7. Les Facteurs Environnementaux (FE)
Les Facteurs Environnementaux représentent les impacts environnementaux générés par unité de
flux. Ces facteurs sont pré-calculés par des experts en ACV pour un certain nombre de processus,
c’est à dire des flux génériques de valeur unitaire. Ces processus sont accessibles dans des bases de
données spécialisées. Le tableau ci-dessous présente, à titre illustratif, quelques processus et un
facteur environnemental, les émissions de GES, issus de la base de données du Bilan Carbone ®.
Tableau 2 : Exemples de processus et d’un facteur environnemental relatifs aux Gaz à Effet de Serre
Processus Facteurs Environnementaux
(Emissions de GES)
Ciment 862 kg CO2-eq. /tonne
Acide sulfurique 148 kg CO2-eq./tonne
Sucre 733 kg CO2-eq./tonne
Gazole 3 482 kg CO2-eq./tonne
1.3.8. Allocation d’un flux à des co-produits et allocation sites/produits
Lors de l’utilisation d’un flux dans une étape de production de laquelle résulte plusieurs produits, il
est nécessaire de définir comment ce flux, et donc ses impacts environnementaux, vont être répartis
entre les différents produits. C’est ce qu’on appelle l’allocation aux co-produits.
Le référentiel méthodologique général de l’affichage environnemental, le BPX 30 – 320, laisse à
l’utilisateur la possibilité de définir le type de clé d’allocation selon une des procédures suivantes,
classées par ordre de priorité :
répartir en fonction de processus distincts : il s’agit d’affiner la modélisation et de séparer une étape de production en sous-étapes ;
répartir en fonction de relations physiques (masse, énergie, etc.) liées aux unités fonctionnelles du produit ;
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répartir en étendant les frontières du système et en incluant la fonction des co-produits : il s’agit d’évaluer les impacts évités grâce à la production des co-produits ;
répartir en fonction de la valeur économique ;
répartir en fonction de plusieurs des règles ci-dessus.
Cette règle méthodologique, qui se rapproche de celle de la norme ISO 14 044, est utilisée
classiquement en ACV.
La méthodologie proposée dans ce guide dite « allocation site/produit », consiste à systématiser
l’application de la démarche d’allocation pour faciliter le traitement des données disponibles aux
niveaux entreprise et site afin de déterminer l’impact des produits qui y sont générés. Cette
méthode laisse la possibilité d’utiliser différentes grandeurs (massique, volumique, économique,
etc.) pour allouer ces flux, de la même manière que le permet le référentiel méthodologique.
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2. Méthode de collecte des données et de calcul à l’aide de l’allocation site/produit
2.1. Intérêt de la méthode
La mise en place de l’affichage environnemental nécessite la collecte d’informations au sein de
l’entreprise (emballages, quantité d’électricité consommée, eau, etc.). Ces informations (nommés
« flux ») sont disponibles à des échelles diverses (au niveau de l’entreprise, de sites, de bâtiments,
d’une chaine de production ou d’un produit, etc.) et selon diverses unités (quantités annuelles,
quantité par kilo de produit, etc.). Pour calculer le bilan environnemental d’un produit à l’aide de
l’ensemble de ces informations, il convient de déterminer quelle part d’un flux, par exemple
l’électricité mesurée au niveau d’un site, est utilisée dans la production d’un produit particulier.
L’objectif de l’allocation site/produit est de systématiser cette démarche afin de permettre la
réalisation du bilan environnemental de l’ensemble des produits d’une entreprise en tirant parti de
l’ensemble des informations existantes aux niveaux produit, site et entreprise. Cette évaluation
environnementale est conforme aux exigences du BPX-30 323 et permet de couvrir un grand nombre
de produits à un coût réduit11.
Cette approche est à mi-chemin entre une approche ACV détaillée de produit, et une ACV
d’entreprise (type Bilan Carbone ADEME). Une approche ACV détaillée est centrée sur un produit
particulier. La question qui se pose au praticien est de déterminer la quantité d’un flux donné dans le
cycle de vie de ce produit, puis de se reposer la même question pour le produit suivant. Cette
démarche est fastidieuse et peu opérationnelle dans le cadre de l’affichage environnemental où de
nombreux produits sont à évaluer en un temps restreint.
Une approche très simplifiée consisterait à réaliser un bilan site ou entreprise et à allouer l’ensemble
des impacts aux différents produits générés dans le périmètre concerné à l’aide de clés grossières,
telles que la masse des produits ou le chiffre d’affaire généré par ceux-ci. Cette approche ne
permettrait pas une évaluation suffisamment fine et spécifique des produits pour les différencier
dans le cadre de l’affichage environnemental, car les flux sont rarement distribués de manière
uniforme entre les produits.
11 L’allocation site/produit peut également être appliquée pour une évaluation intégrée des bilans produits, sites et entreprise. Une approche intégrée est pertinente dans le cas d’entreprises effectuant des analyses et un rapportage à différentes échelles.
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La méthode d’allocation site/produit proposée ici, permet d’affiner cette approche basée sur un
bilan site ou entreprise en effectuant un traitement plus fin de certains flux identifiés comme
pertinents.
2.2. Présentation synthétique de l’allocation site/produit
L’allocation site/produit se déroule en 4 grandes étapes, reprises ci-dessous :
Figure 4 : Schéma général des étapes de la méthode d'allocation site/produit
1) Définition des objectifs et classification des données
i) Identification des produits pour lesquels l’affichage sera effectué, des catégories de produits qui s’y rapportent et de leur unité fonctionnelle.
ii) Définition du niveau d’affichage pertinent, c’est à dire les catégories d’affichage.
iii) Identification des données (flux, Facteurs Environnementaux associés aux flux et données complémentaires12) et première classification des flux, selon leur nature, en flux communs, différenciés ou propres.
2) Collecte des données
i) Collecte des données disponibles dans l’entreprise (flux, FE associés aux flux et données complémentaires).
ii) Collecte des données disponibles en-dehors de l’entreprise, par exemple dans la littérature scientifique ou auprès d’experts.
3) Calcul des impacts sites et affinage de la classification
i) Calcul des impacts environnementaux des flux au niveau site par simple multiplication des flux obtenus par les Facteurs Environnementaux correspondants.
ii) Re-classification des flux communs dont l’impact est important en flux différenciés et collecte supplémentaire des données.
12 Les données complémentaires sont les données nécessaires à la détermination des clés d’allocation site/produit. L’identification des ces données complémentaires dépend de la nature des flux.
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4) Génération de l’information environnementale produit
i) Application des clés d’allocation site/produit à chacun des flux afin d’obtenir une quantité de flux par unité fonctionnelle de la catégorie d’affichage.
ii) Calcul des impacts environnementaux par unité fonctionnelle pour chaque catégorie d’affichage par simple multiplication des flux obtenus par les FE.
2.3. Présentation par étape de l’allocation site/produit
Les quatre étapes de la méthode d’allocation site/produit sont décrites tour à tour dans les
paragraphes suivants. Une représentation schématique selon deux axes (étapes et type
d’information) est proposée ci-après.
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Figure 5 : Schéma détaillé des étapes de calcul d'un affichage environnemental
2.3.1. Définition des objectifs et classification des données
2.3.1.1. Identification des produits, catégories et unités fonctionnelles
La définition des objectifs consiste tout d’abord à lister les produits concernés par la démarche
d’affichage environnemental. Les produits d’une entreprise peuvent être classés en trois groupes :
les produits ne faisant pas l’objet de l’affichage environnemental, les produits pour lesquels
l’affichage environnemental est effectué à l’aide d’une approche autre que l’allocation site/produit
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et ceux faisant l’objet de l’allocation site/produit. L’allocation site/produit considérant l’ensemble
des flux d’une entreprise, il convient, en effet, d’allouer ces flux à l’ensemble des produits générés et
pas uniquement aux produits concernés par l’affichage. Les produits non concernés peuvent être
considérés de manière agrégée.
Une fois les produits recensés, la prochaine étape est la définition des catégories de produits et leurs
unités fonctionnelles, en se référant aux référentiels publiés par les différents GT, pour chacun des
produits retenus pour l’affichage 13.
2.3.1.2. Identification du niveau d’affichage pertinent
La définition du niveau pertinent d’affichage, donc des catégories d’affichage, vient ensuite. Ce
niveau détermine le nombre d’évaluations environnementales qu’il va falloir générer. L’exemple ci-
dessous montre comment une entreprise de textile ayant une production annuelle de 40 produits
totalisant 40’000 unités peut être amenée à calculer finalement seulement 3 évaluations
environnementales différentes.
Figure 6 : Exemple de catégories d’affichage pour une entreprise de textile
13 Ces référentiels devraient être suffisamment nombreux pour qu’il y ait pas besoin de définir de manière autonome et donc potentiellement subjective les unités fonctionnelles.
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2.3.1.3. Identification des données et première classification des flux selon leur nature
Les données à identifier comprennent les flux au niveau entreprise, site et produits ainsi que les
données complémentaires nécessaires à l’allocation globale (unités et quantités commune) et à
l’allocation par étape (paramètres) et les Facteurs Environnementaux non disponibles dans la base
de données de l’ADEME.
Les données étant disponibles au niveau de l’entreprise, des sites et des produits, l’établissement
d’un inventaire succinct des données de flux disponibles est souhaitable afin de déterminer quelles
sont les données les plus faciles à collecter ainsi que celles déjà disponibles. Le détail des flux à
collecter sera déterminé au sein des GT. Chaque GT rendra public un document détaillant les
données à collecter et les règles méthodologiques spécifiques aux produits du GT. Cet inventaire
couvre des données diverses, tel qu’illustré dans le tableau 3.
Tableau 3 : Exemple d’inventaire
Exemple d’inventaire
Données entreprise : flux entrants
• Achats : matières premières, énergie, emballages
• Logistique amont: distance de l’usine à l’entrepôt du fournisseur, moyens de transport utilisés, etc.
• Les infrastructures et les biens d’équipement Données entreprise : flux sortants
• Vente : nombre, valeur et poids des produits finis
• Logistique aval : distance de l’usine à l’entrepôt de l’acheteur, moyens de transport utilisés),
• Déchets liés aux opérations Données de site
• Les procédés de transformation utilisés ainsi que leurs intrants et les flux sortants
Données de produit • Les ingrédients des produits et les recette de
fabrication • L’utilisation énergétique des produits générés • La fin de vie des composants du produit et de
l’emballage
Le BPX 30 323 précise cependant que certaines données sont à exclure de l’évaluation
environnementale des produits :
a) les opérations de compensation carbone ;
b) les flux liés à la recherche et au développement (R&D) ;
c) les flux liés aux transports des salariés du domicile jusqu’au lieu de travail ;
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d) les flux liés aux services associés à un produit ou un système tels que la publicité, le
démarchage et le marketing ;
e) les déplacements des clients pour se rendre sur le lieu de vente du produit14 ;
Une fois cet inventaire succinct réalisé, les données de flux sont à classer selon leur nature, en trois
groupes présentés dans le tableau 4. L’appartenance à un groupe détermine le traitement à
effectuer ainsi que les données complémentaires à collecter.
Tableau 4 : Définition des types de flux
Type de flux Définition Exemple
Flux propre Les données sont connues au
niveau du produit : ce sont des
données par unité de produit.
- Ingrédients d’un produit alimentaire (par exemple 200 grammes de sucre par kg de compote)
- Quantité de plastique composant une bouteille de shampoing
Flux commun Les données sont connues au
niveau de l’entreprise : ce sont des
données annuelles. Le flux est
utilisé de manière similaire entre
les produits.
- Consommation de fioul pour le chauffage des locaux (par exemple 30 tonnes de fioul par an allouées à 5000 tonnes de rillettes : 0,006 kg de fioul / kg de rillettes. L’unité commune est ici le kilo de rillettes.
Flux différencié Les données sont connues au
niveau de l’entreprise : ce sont des
données annuelles. Le flux est
utilisé de manière différenciée par
UF de catégorie d’affichage
- Consommation de gaz dans une fromagerie produisant des fromages avec ou sans étape de cuisson
- Consommation d’électricité dans une usine de shampoings où certains produits ne passent que par une étape, l’étiquetage des flacons
Le traitement appliqué à chaque flux dépend de son type (figure 7):
§ Pour les flux propres, il est possible d’obtenir aisément la quantité de flux par Unité Fonctionnelle (UF), en
appliquant l’allocation directe.
§ Pour les flux communs, il est également possible d’obtenir aisément la quantité de flux par UF, une fois
que l’unité commune est identifiée, en appliquant l’allocation globale
§ Pour les flux différenciés, il convient d’appliquer l’allocation par étape qui demande de collecter également
des données complémentaires (généralement des paramètres techniques).
14 Le BPX 30 23 indique que cette information est mise à disposition du consommateur, mais pas de manière intégrée aux indicateurs concernant l’affichage environnemental des produits.
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Figure 7 : Schéma d’allocation site/produit
A qualité équivalente, l’utilisation d’un flux propre donnera des résultats plus précis qu’un flux
différencié, respectivement un flux commun. En fonction des règles édictées par les GT, des données
disponibles et du niveau de précision attendu, cette première étape de classification permet de
déterminer quelles seront les données de flux (au niveau du produit ou de l’entreprise) ainsi que les
données complémentaires à collecter.
2.3.2. Collecte des données
La collecte des données est l’étape demandant le plus de temps. Les données doivent être collectées
et documentées (sources, périmètre du flux, hypothèses) afin d’en assurer la vérifiabilité et la
reproductibilité. La description du périmètre couvert par chaque flux permet de s’assurer a) de la
cohérence du jeu de données, b) que l’ensemble du cycle de vie du produit est considéré et qu’il
n’est considéré qu’une seule fois, c’est à dire qu’il n’y a pas de double comptage. Certains flux
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peuvent être considérés plusieurs fois si leurs périmètres sont différents. Il peut, par exemple, y avoir
deux flux « eau » dans le cas de la production de shampoing : le premier étant l’eau intégrée dans la
composition des shampoings et le second étant l’eau utilisée pour le nettoyage des locaux.
La collecte des informations nécessaires au calcul de l’affichage environnemental peut nécessiter
l’implication d’un grand nombre de services au sein de l’entreprise : achats, production, distribution,
etc.. Il est souhaitable de désigner une personne qui sera chargée de s’assurer du bon déroulement
de la collecte des données et qui coordonnera la collecte des informations au sein des différents
services en vue de l’évaluation finale. Il est également souhaitable que la direction communique à
l’ensemble des acteurs le rôle de cette personne et les objectifs de l’affichage environnemental dès
le début du projet afin de faciliter le processus de collecte.
Une partie des données est disponible dans l’entreprise tandis que d’autres sont disponibles en-
dehors de celle-ci, par exemple, chez les fournisseurs ou dans la littérature scientifique ou encore
auprès d’experts. En dehors des données issues de la littérature ou communiqués par les experts, les
sources principales concernant les flux sont décrites dans le tableau 5.
Tableau 5 : Sources principales de données pour les flux, hors littérature
Type de source Description Exemple
Données documentées
La quantité d’un flux est déjà renseignée dans les documents internes dont dispose l’entreprise pour le bon fonctionnement de son activité
Recette des produits alimentaires
Données mesurées Certaines quantités non disponibles doivent être mesurées (poids, volume, temps, etc.).
Poids des emballages
Données provenant de factures Certaines données peuvent être obtenues en se basant sur les factures de l’entreprise.
Consommation d’électricité, de fioul, de gaz, d’eau
Données génériques du guide méthodologique sectoriel
Certaines données sont directement extraites des guides méthodologiques de la catégorie de produit étudiée.
Consommation d’énergie pour le chauffage de l’eau lors de la phase d’utilisation d’un shampoing
La disponibilité, le format des données, les sources et l’intérêt des différentes données disponibles
sont décrites dans le tableau 6.
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Tableau 6 : Disponibilité et sources de données nécessaires à l’affichage environnemental
Flux caractéristique
Données disponibles Format de la donnée Niveau de
disponibilité Source Commentaire sur la disponibilité Intérêt pour le calcul de l'affichage
Ventes globales - Chiffre d'affaires global (€)- Nombre d'unités vendues (nb) ü Comptabilité /
financeToutes les sociétés effectuent un suivi de leur vente à ce niveau de détail qui équivaut au suivi des factures de ventes.
- Non exploitable directement pour le calcul des impacts - Utile pour le calcul des règles d'allocation
Ventes par client- Chiffre d'affaires par client (€)- Nombre d'unités vendues par client (nb)
ü~
Comptabilité / finance
Un tel suivi n'est disponible que chez les PMI ayant déjà atteint un certain niveau de maturité.Toutefois, la mise en place d'un tel suivi est jugé rapidement envisageable par les PMI interrogées.
- Estimation des flux sortants (en particulier transport aval)- Utile pour le calcul des règles d'allocation (en particulier pour le transport aval)
Ventes par référence- Chiffre d'affaires par référence (€)- Nombre d'unités vendues par référence (nb)
~ Comptabilité / finance
Un tel suivi n'est disponible que chez les PMI ayant déjà atteint un certain niveau de maturité.La mise en place d'un tel suivi est réalisable mais nécessiterait des ressources significatives sur une période importante.A noter que la complexité du suivi est directement liée aux nombres de références.
- Quantification précise des flux sortants - Répartition de l'impact environnemental par unité de produit
Stocks- Suivi financier des stocks (€)- Suivi logistique des stocks par unité/référence
ü Comptabilité / logistique
Les PMI disposent généralement d'un suivi assez fin de leurs stocks de produits finis (au niveau de la référence).
- Correction des données de ventes pour obtenir la production réelle de l'entreprise (flux sortants)
Composition du produit
- Ingrédients, formule, recette ü R&D/Marketing Toutes les sociétés connaissent la composition précise des produits qu'elles vendent.
- Identification et quantification des flux propres - Estimation de flux entrants non disponibles
Achats globaux
- Montants achats (€)- Nombre d'unités achetées (unité: MWh, tonnages, volumes selon la nature de la matière première)
ü Comptabilité / finance
Toutes les sociétés effectuent un suivi de leur achats à ce niveau de détail qui équivaut au suivi des factures des fournisseurs. Le degré de formalisation de ce suivi est cependant variable.
- Non exploitable directement pour le calcul des impacts - Utile pour l'analyse des flux entrants
Achats par fournisseur
- Montants achats par fournisseur (€)- Nombre d'unités moins sytématique
ü Comptabilité / finance
Un tel suivi n'est disponible que chez les PMI ayant déjà atteint un certain niveau de maturité.Toutefois, la mise en place d'un tel suivi est jugé rapidement envisageable par les PMI interrogées.
- Calcul des flux entrants consommés (y compris le transport amont)- Utile pour le calcul des règles d'allocation (en particulier pour le transport amont)
Achats par référence - Montants achats par référence (€)- Nombre d'unités achetées ~ Comptabilité /
finance
Un tel suivi n'est disponible que chez les PMI ayant déjà atteint un certain niveau de maturité.La mise en place d'un tel suivi est faisable mais nécessiterait des ressources significatives sur une période importante.A noter que la complexité du suivi est directement liée aux nombres de références.
- Quantification des flux entrants consommés (à corriger par les eventuels effets de stockage)
Stocks - Valeur des stocks (€) - Quantités stockées par unité/référence
ü Comptabilité / logistique
Les PMI disposent généralement d'un suivi assez fin de leurs stocks de matières premières.
- Correction des données d'achats pour obtenir les consommations réelles de flux entrants
Consommations - Nombre d'unités consommées ~ Fonctions support
Le suivi des consommations réelles est moins systématique que le suivi des montants achetés.
- Quantification précise des consommations de flux entrants
Matières premières et
énergies
Produits finis
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Flux caractéristique
Données disponibles Format de la donnée Niveau de
disponibilité Source Commentaire sur la disponibilité Intérêt pour le calcul de l'affichage
Achats globaux - Montants achats (€) ü Comptabilité / finance
La plupart des sociétés effectuent un suivi de leur achats au niveau de détail qui équivaut au suivi des factures des fournisseurs. Le degré de formalisation de ce suivi est cependant variable.
- Calcul des règles d'allocation
Achats par fournisseur
- Montants achats par fournisseur (€)- Nombre d'unités achetées
ü Comptabilité / finance
Un tel suivi est disponible dans les sociétés ayant déjà atteint un certain niveau de maturité.La mise en place d'un tel suivi est envisageable.
- Calcul des flux entrants consommés (y compris une partie du transport amont)- Utile pour le calcul des règles d'allocation (en particulier pour le transport amont)
Achats par référence- Montants achats par référence (€)- Nombre d'unités achetées ~ Comptabilité /
finance
Un tel suivi est disponible dans les sociétés ayant déjà atteint un certain niveau de maturité.A noter que la complexité du suivi est directement liée aux nombres de références. La mise en place d'un tel suivi demande du temps.
- Quantification des flux entrants consommés (à corriger par les eventuels effets de stockage)
Information sur la composition des produits
- Données techniques sur les produits achetés (fiches techniques, cahier des charges, composition, provenance géographique, etc…)
û Achats / Production
La disponibilité de ce type de données est très variable d'un fournisseur / secteur à l'autre. Elle est très faible dans le cas de sous-produits complexes et quasiment inaccessible dans le cas de fournisseurs étrangers.
- Informations nécessaires pour la caractérisation des flux entrants
Transport amont Transport par référence achetée
- Ligne dédiée sur les factures d'achats (€) ~ Comptabilité /
achats
L'accessibilité aux données de transport amont est très variable d'une entreprise à l'autre et dépend de la complexité de la chaine d'approvisionnement. Lorsqu'elle est disponible, elle prend souvent la forme d'une ligne dédiée sur la facture des fournisseurs qui ne précise pas forcément la provenance ni le mode de transport utilisé. Dans un nombre limité de cas, un suivi dédié au transport amont est en place.
- Quantification du flux entrant du transport amont par catégorie de produit
Transport aval Transport par référence vendue
- Montants facturés (€)- Distances par mode de transport utilisé
ü Comptabilité / finance
Généralement, la quantification du transport entre l'entrepôt et le distributeur (qui est basée sur le suivi des factures transporteurs) est accessible.La quantification du transport entre le distributeur et le consommateur est moins souvent disponible.
- Quantification du flux entrant du transport aval par catégorie de produit
Déchets Volumes de déchets générés par catégorie
- Montants facturés (€)- Volumes ou tonnages enlevés (BSDI)- Volumes ou tonnages facturés
~ Fonctions support
Généralement, seules certaines catégories de déchets sont particulièrement bien suivies, notamment les déchets dangereux et les déchets valorisés.
- Quantification d'un des principaux flux sortants de l'entreprise. Le calcul d'impact environnemental de ce type de flux nécessite un suivi des volumes générés à minima par grande catégorie de déchets.
Produits semi-finis
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2.3.3. Calcul des impacts site et affinage de la classification
Le calcul des impacts environnementaux annuels des flux au niveau site (c’est à dire les impacts des
flux communs et différenciés) a pour objectif d’identifier si certains flux communs devraient être
traités de manière plus fine compte tenu de leur importance en terme d’impact. Un traitement plus
fin signifie appliquer à ces flux l’allocation par étape : ces flux sont donc reclassés en flux différenciés.
Une des possibles manières de procéder est de multiplier, pour les flux communs et les flux
différenciés, les quantités annuelles collectées par les Facteurs Environnementaux puis d’ordonner
les flux par ordre d’importance de leurs impacts pour identifier les candidats potentiels à la
reclassification. Si celle-ci s’avère souhaitable, car des flux communs ont des impacts importants, une
nouvelle étape de collecte des données complémentaires s’avère nécessaire.
Le calcul des impacts peut s’effectuer dans un logiciel de type tableur ou dans un logiciel spécialisé
de type ACV.
2.3.4. Génération de l’information environnementale produit
La génération d’information environnementale par produit ou catégorie d’affichage s’effectue en
deux temps. En premier lieu, les clés d’allocation site/produit sont appliquées à chacun des flux afin
d’obtenir une quantité de flux par unité fonctionnelle de la catégorie d’affichage. Ensuite il est
possible de calculer les impacts environnementaux par unité fonctionnelle pour chaque catégorie
d’affichage par simple multiplication des flux obtenus par les Facteurs Environnementaux.
2.3.4.1. Application des clés d’allocation site/produit
Trois types d’allocation (directe, globale et par étape), illustrés dans la figure 7, correspondent aux
trois types de flux (propre, commun et différenciés).
A. Allocation directe
Lorsqu’un flux est directement accessible par UF de la catégorie d’affichage (exemple : le poids des
différents ingrédients dans un plat cuisiné), c’est la situation la plus simple, celle du « flux propre».
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Dans ce cas, il s’agit d’une « allocation directe » et aucun calcul n’est nécessaire si ce n’est de
prendre en compte les taux de pertes production15, les données sont en effet disponibles par
produit.
En revanche, lorsque le flux est accessible au niveau de l’entreprise ou d’un site, généralement pour
une durée annuelle, il est nécessaire de répartir le flux entre les différents produits. On distingue
deux cas : l’allocation globale et l’allocation par étape.
B Allocation globale
Dans l’allocation globale, il est considéré que le flux est utilisé de manière identique pour la
production des différents produits ou catégories d’affichage exprimés dans une unité commune.
L’allocation de l’ensemble des flux communs à l’ensemble des produits du site se base sur cette unité
commune, par exemple le nombre total d’unités produites ou le tonnage de production. Une fois
l’unité commune définie, l’allocation est réalisée par la division de la quantité d’un flux commun par
la quantité respective de chaque produit, exprimée dans cette unité commune.
Cette allocation globale est valable quand elle correspond à la réalité, c’est à dire que le flux est
effectivement distribué de manière uniforme entre les produits, ou quand il s’agit d’une
approximation suffisante compte tenu du peu d’impact résultant de ce flux.
Exemple :
La donnée disponible est un flux commun d’électricité : la consommation globale annuelle
[kWh/an], Fcom(élec). Il s’agit de déterminer la consommation par kilogramme de shampoing
[kWh/kg], fshampoing(élec). Deux cas peuvent se produire :
• Cas 1 : toutes les catégories d’affichage étudiées ont des flux de référence qui s’expriment
dans la même unité (par exemple des kilos).
• Cas 2 : une des catégories d’affichage étudiées a un flux de référence qui s’expriment dans
une unité différente des autres (par exemple des kilos et le nombre de produits).
15 Dans le cas où les catégories d’affichages correspondent à un regroupement de produits pour lesquels les flux propres diffèrent (par exemple dans le cas de deux lasagnes surgelées avec des recettes très légèrement différentes), la quantification des flux spécifiques pourra cependant nécessiter le calcul d’une moyenne pondérée.
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B.1 Cas 1 : unité de flux de référence identique pour toutes les CA
Dans ce premier cas, le site de production et donc la consommation électrique sert à fabriquer des
shampoings dont l’unité du flux de référence est le kilogramme de shampoing. L’unité commune
pour l’allocation des flux commun est donc la production annuelle de shampoing [kg/an], Pshampoing.
fshampoing =Fcom
Pshampoing [kWh/kg]
B.2 Cas 2 : des unités de flux de référence différentes pour les CA
Dans ce deuxième cas, le site de production fabrique des shampoings, dont le flux de référence
s’exprime en kilogramme, et d’autres produits dont l’unité du flux de référence diffère. Prenons
arbitrairement l’exemple d’une usine produisant des shampoings et des chaussures. L’unité du flux
de référence des chaussures est le nombre de paires de chaussure. Si le site de production ne
dispose pas de compteur d’électricité séparé pour ces deux productions, une règle d’allocation pour
répartir la consommation d’électricité doit être définie.
Dans ce cas de figure, deux alternatives sont proposées :
(i) Si un lien de causalité peut être établi, une allocation sur une base physique doit être privilégiée
(se référer aux guides méthodologiques des catégories de produits). Dans le cas de l’exemple
précédent, supposons que cette consommation soit essentiellement due au chauffage des locaux
d’un site de stockage, c’est le volume des produits qui s’avère déterminant et l’allocation volumique
est par conséquent plus pertinente. Les informations complémentaires sont, dans ce cas, le volume
total des shampoings du site de production [m3/an], Volumeshampoing et le volume total des
chaussures du site de production [m3/an], Volumechaussure.
fshampoing = Fcom ×Volumeshampoing
Volumeshampoing + Volumechaussure
×1
Pshampoing [kWh/kg]
(ii) Dans le cas où peu d’information est disponible pour cette allocation, une allocation économique
peut être pertinente : les données complémentaires nécessaires sont le chiffre d’affaire des
shampoings du site de production [€/an], ChAfshampoing et le chiffre d’affaire des chaussures du site
de production [€/an], ChAfchaussure.
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[kWh/kg]
C Allocation par étape
L’allocation par étape s’applique aux flux de niveau de l’entreprise ou site pour lesquels une
allocation globale est trop grossière ou pour lesquels il est connu pour des raisons techniques que
leur utilisation est différenciée dans la production de certains produits. La fabrication de certains
produits demande, par exemple, plus d’électricité que d’autres.
L’allocation s’effectue en deux temps. Premièrement en déterminant pour chacune des étapes de
fabrication quels sont les produits et flux concernés par l’étape (par exemple combien de T-Shirt
passent par l’étape teinture, et combien par l’étape broderie). Dans un deuxième temps, en
déterminant, pour chaque étape, quels sont les différents modes d’utilisation propres à un ou
plusieurs produits (par exemple combien de temps passe le T-Shirt dans le bassin de teinture). Pour
chaque mode de production, il convient de déterminer quels sont les paramètres pertinents (ce sont
les données complémentaires). Ci-dessous sont présentés deux exemples, avec et sans le recours à
des modes d’utilisation différenciés.
C.1 Exemple simple – par étape, sans mode d’utilisation
Suite à l’identification des étapes dans lesquelles un flux particulier, la consommation d’électricité,
est utilisée de manière différenciée pour la production de différents produits, il est possible de
calculer l’allocation en deux temps, d’abord par étape puis pour l’ensemble des étapes.
La donnée disponible est un flux différencié d’électricité : la consommation globale annuelle
[kWh/an], Fdiff (élec). L’objectif est de calculer deux flux : la consommation d’électricité par
kilogramme de shampoing A [kWh/kg], fshamp A (élec) et la consommation d’électricité par
kilogramme de shampoing B [kWh/kg], fshamp B (élec).
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C.1.1 Calcul des consommations du flux pour chacune des étapes par kg de
shampoing
La quantité du flux électricité utilisée à l’étape de production « i » Etapei annuellement pour la production d’un kilo de shampoing fdiff_ i (élec) [kWh/kg], est calculée en divisant le flux d’électricité utilisé dans l’étape i, Fdiff_i (élec) [kWh/an] par la quantité de shampoing passant par
cette étape Pi, [kg/an].
fdiff _ i =Fdiff _ i
Pi [kWh/kg]
C.1.2 Calcul de la consommation du flux différencié pour le shampoing A
En sommant l’ensemble des étapes de production pour lesquelles le produit A est concerné, iA, il est
possible de calculer la partie allouée du flux au produit A.
fshampA = fdiff _ iiA∑
[kWh/kg]
La partie du flux allouée au produit B peut être, dans ce cas, calculée par différence entre le total du
flux et la partie allouée au produit A.
C.2 Exemple plus complexe - par étape avec des modes d’utilisation
Deux types de T-shirts sont produits, correspondant à deux catégories d’affichage (1000 T-shirts
rouges et 10 000 T-shirts bleus) sur un site. Le flux « consommation d’eau » est utilisé de manière
différenciée entre les deux T-shirts à l’étape de production « teinture ».
Le passage des t-shirts rouges à l’étape de teinture est significativement plus long que celui des t-
shirts bleus. Cela entraine une variation de la consommation d’eau (pour l’étape de teinture)
significative entre les catégories d’affichage. Pour le flux eau, il convient de distinguer plusieurs
modes d’utilisation de l’étape teinture. Le paramètre différentiateur et donc la donnée
complémentaire, est, dans ce cas, le temps de passage des t-shirt dans les bains de teinture. Il sera
ainsi possible de calculer le temps d’utilisation de l’étape de teinture par mode d’utilisation et en
dériver l’utilisation du flux par UF.
Quantité annuelle cumulée du flux pour cette étape :
Quantité d’eau annuelle utilisée pour la phase de teinture = 20 000 m3
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Paramètre par UF de chacune des catégories d’affichage :
T-shirt rouge : temps de teinture = 2h
T-shirt bleu : temps de teinture = 1h
Calcul de la quantité Q pour l’ensemble des produits pour cette étape :
Q = 2 x 1 000 + 1 x 10 000 = 12 000 heures
Calcul de la quantité de flux par unité du paramètre :
20 000 m3 / 12 000 heures = 1,6 m3/h
On obtient ainsi la quantité de flux pour l’étape teinture, par UF, pour chaque catégorie d’affichage.
Calcul de la quantité du flux alloué par unité de chacune des catégories d’affichage :
T-shirt rouge = 2 x 1,6 = 3,2 m3
T-shirt bleu = 1 x 1,6 = 1,6 m3
Il est alors possible de redéfinir deux sous-étapes de production en distinguant l’étape
« Teinture t-shirts rouges » et l’étape « Teinture t-shirts bleus ». La consommation d’eau annuelle
pour ces deux étapes se calcule de la sorte:
Teinture t-shirts rouges : 3,2 x 1 000 = 3 200 m3 /an
Teinture t-shirts bleus : 1,6 x 10 000 = 16 000 m3/an
Une modification des catégories d’affichage peut néanmoins éviter à l’utilisateur de devoir appliquer
ce mode d’allocation complexe. Ainsi dans cet exemple, il est possible d’éviter une allocation par
étape en regroupant t-shirt rouges et t-shirt bleus au sein d’une même catégorie d’affichage. Ce
choix se justifie lorsque le flux différencié étudié ne représente qu’une part très marginale des
impacts totaux.
2.3.4.2. Calcul des impacts environnementaux par unité fonctionnelle pour chaque catégorie d’affichage
La dernière étape consiste à multiplier ces grandeurs par les facteurs environnementaux de la base
de données, puis à les additionner. On obtient ainsi les impacts environnementaux par UF des
catégories d’affichage.
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3. Exemple d’utilisation de la méthodologie
Un exemple simple d’application de la méthode d’allocation site/produit se basant sur le référentiel
le plus abouti actuellement : celui du GT sectoriel 4b sur les shampoings est présenté. Les données
sont des données fictives.
3.1. Définition des objectifs et classification des données
L’usine fictive analysée fabrique trois types de shampoing, tous sujet à l’affichage environnemental :
- « shampoing A » : fabriqué sur le site de l’usine - « shampoing B» : le shampoing arrive déjà préparé, il est mis en bouteille sur le site, - « shampoing C » : le shampoing arrive déjà embouteillé, il est seulement étiqueté
Ces trois types de shampoing correspondent ici aux trois catégories d’affichage retenues. L’unité
fonctionnelle mentionnée par le guide sectoriel est « un lavage de cheveux effectué en France »
avec pour flux de référence 8 g de shampoing.
Tableau 7 : Catégories d'affichage et poids produits annuellement - exemple
Identification des flux propres
Dans cet exemple, les flux propres correspondent :
- à la formule des shampoings (poids des produits chimiques et de la quantité d’eau utilisée)
- aux emballages des shampoings
Identification des flux communs
Les déchets de carton et l’utilisation de fioul pour le chauffage des locaux sont considérés comme
des flux communs.
Identification des flux différenciés
Les shampoings ne passent pas par les mêmes étapes de fabrication : l’utilisation de certains flux
comme la consommation d’électricité et la consommation d’eau sont donc susceptibles de varier de
manière importante par unité fonctionnelle des trois catégories d’affichage. Ces deux flux sont donc
classés comme « flux différenciés ».
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3.2. Collecte des données
Flux propres
Dans le tableau suivant les poids des flux propres sont renseignés pour chacune des trois catégories
d’affichage. L’information est directement disponible par flux de référence (ici 8 grammes de
shampoing).
Tableau 8 : Collecte des flux propres - exemple
Flux communs
L’unité commune considérée dans cet exemple est le poids de shampoings (directement lié à l’unité
fonctionnelle).
Tableau 9 : Collecte des flux communs - exemple
Flux différenciés
Tableau 10 : Collecte des flux différenciés - exemple
3.3. Calcul des impacts site et affinage de la classification
Il est fait l’hypothèse que pour l’exemple donné, le calcul des impacts ne donne pas lieu à une
reclassification des flux.
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3.4. Génération de l’information environnementale produit
Flux propres
Le tableau de collecte des flux propre correspond directement à l’information nécessaire au calcul
des impacts environnementaux des flux propres.
Flux communs
Les déchets de carton et l’utilisation de fioul pour le chauffage des locaux sont considérés comme
des flux communs: la quantité par catégorie d’affichage est donc obtenue en divisant la quantité
annuelle par le poids annuel de produit.
Exemple pour le flux domestique de chauffage des locaux :
fshampoing(fioul) = 3 000 MJ / 400 000 kg = 7,5 J / kg
fshampoing(fioul) = 0,06 J pour 8 g de shampoing (7,5 *0,008)
Flux différenciés
Les étapes de production sont les suivantes :
- fabrication - mise en bouteille - étiquetage - expédition - autres
Le shampoing A passe uniquement par les phases étiquetage et expédition. Les shampoings B et C
passent également par ces phases. La quantité totale de produits passant par ces deux phases est
donc de 400 000 kg. Le shampoing C passe seulement par l’étape d’étiquetage. Les shampoings A et
B y passent également.
La répartition de l’utilisation du flux électricité en fonction des étapes est la suivante :
Tableau 11 : Allocation des flux par étape de production - exemple
La répartition peut être obtenue en se basant sur des compteurs ou à défaut faire l’objet
d’estimations (par exemple à partir de la puissance des machines et leur temps de fonctionnement,
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ou de la surface des pièces froides pour l’électricité).
Le calcul du flux électricité pour le shampoing A , fshampoing A (élec), est donc :
[Conso(étiquetage) + Conso(expédition) + Conso(autres)]/tonnage annuel = (375+150+225)/400 000 = 1,875 x 10-3 kWh/kg
fshampoing A (élec) vaut donc 15 x 10-6 kWh pour 8 g de shampoing
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4. Glossaire
Catégorie d’Affichage (CA): groupe de produits qui obtiendront la même évaluation environnementale dans le
cadre de l’affichage environnemental
Catégorie de produit : groupe de produits ayant la même unité fonctionnelle
Données spécifiques : données qui doivent nécessairement être collectées pour l’évaluation environnementale
des produits étudiés
Données semi-spécifiques : données fournies par défaut en cas d’absence de données primaires
Données primaires : synonyme de données spécifiques
Données secondaires : données provenant d’analyses de littératures, de consensus d’experts, de bases de
données etc.
Données complémentaires : données à collecter en sus des flux. Elles sont de deux types: pour les flux communs,
ce sont des quantités dans l'unité commune définie; pour les flux différenciés ce sont principalement des
paramètres techniques liés aux modes de production.
Flux : quantité physique utilisée par le système entreprise-produits
Flux propre: flux connu au niveau de l’entreprise et utilisé de la même manière par UF de catégorie d’affichage
Flux différencié : flux connu au niveau de l’entreprise mais utilisé de manière différente par UF de catégorie
d’affichage
Flux de référence : mesure, dans système donné, de ce qui est nécessaire pour remplir la fonction tel qu’elle est
exprimée dans l’unité fonctionnelle.
Flux spécifique : flux connu au niveau du produit (donc directement accessibles par UF)
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Facteurs environnementaux : impacts environnementaux générés par unité de processus
Famille de produit : produits abordés au sein d’un même GT sectoriel de la plateforme ADEME/AFNOR
Processus : flux générique de valeur unitaire
Règle d’allocation : modalité de répartition des impacts entre plusieurs produits sortant d’un processus
Référentiel sectoriel : document issu de la plateforme ADEME/AFNOR contenant les règles méthodologiques
spécifiques à une catégorie de produit en vue de l’affichage environnemental
Type de catégorie d’affichage : regroupement de catégories d’affichages dont les flux de référence s’expriment
dans la même unité
Unité Fonctionnelle (UF) : quantité de référence pour quantifier la fonction du système sur la base de laquelle des
catégories de produits peuvent être comparées
Unité commune : quantité de référence pour allouer un flux commun entre différents flux
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