Correction de linterrogation 6 avril 2011. 1. Correction de la dictée

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Correction de l’interrogation

6 avril 2011

1. Correction de la dictée

La télévision, en dévoilant les visages, pensées et caractères, a instauré des liens nouveaux entre l’homme politique et l’homme de la rue. Cette relation nouvelle qu’elle a créée dès son apparition prolonge les contacts directs que, la plupart du temps, les candidats ou les élus ont patiemment recherchés avec les électeurs.

Orthographe d’usage

Dès (et non dés)

Les contacts directs (et non directes)

Patiemment (car adverbe > adjectif « patient »)

Orthographe grammaticaleTrois participes passés:

Instauré:• Participe passé employé avec « avoir » • Suivi du COD « des liens nouveaux »Invariable

Créée:• Participe passé employé avec « avoir » • Précédé du COD « que » (mis pour « relation

nouvelle »

Accord au fém. sing.

Recherchés:

• Participe passé employé avec « avoir »

• Précédé du COD « que » (mis pour « contacts directs »

Accord au masc. pl.

Elle est démocratique, mais impose d’assez curieuses servitudes. « Vous vous présentez, monsieur le candidat, en costume clair sur fond clair ? C’est plutôt maladroit, parce que les contours de votre personnage seront flous, et votre programme politique risquera de sembler nébuleux.

Orthographe d’usage

servitudes (> servir)

monsieur le candidat (sans majuscule, sauf dans les titres)

plutôt (à ne pas confondre avec « plus tôt », substituable avec « plus tard »)

parce que: en deux mots

Attention ! Si vos yeux sont tristes et qu’on voie sur votre visage une sorte de lassitude, il faut craindre que vous vous aliéniez des sympathies qu’en y songeant plus tôt vous auriez pu vous attirer. »

Orthographe d’usage

Vous vous aliéniezs’aliéner qqch: perdre, se rendre hostile

Plus tôt (à ne pas confondre avec « plutôt  »)

Orthographe grammaticale

Si vos yeux sont tristes et qu’on voie sur votre visage une sorte de lassitude…

Pourquoi un subj. présent?Cf. B.Us. Grevisse

Après « que » remplaçant « si » au début d’une proposition coordonnée, on met un subjonctif (paragraphe 404b)

Ex. Si le film intéresse et qu’on le suive avec attention, on n’entend pas la musique. (Gilson)

… vous auriez pu vous attirer.

Attention au voisinage trompeur du « vous »: « attirer » non « attirez »

Outre-Atlantique notamment, tout cela constitue une technique au point. Les hommes politiques américains sont si conscients de l’importance de ces détails qu’on les a rarement vus sur petit écran sans qu’ils aient consulté quelque spécialiste pour être guidés sur le choix de leur cravate, sur la pose de leur voix, de leurs gestes, de leurs regards.

Orthographe d’usageOutre-Atlantique

Notamment

Les hommes politiques américains (adj. qual.)

Cravate

La pose de la voix (différent de « la pause »)

Orthographe grammaticaleOn les a rarement vus… - p.p. employé avec « avoir »- le COD « les » mis pour « les hommes politiques

américains » est placé devantAccord au masc. pl.

Pour être guidés…-p.p. employé avec « être »- Le sujet est « les hommes politiques… » masc. pl.

Quelque spécialiste= n’importe quel, un quelconque,…= ici singulier, mais cela fonctionnait avec un pluriel

On n’en saurait douter : la télévision est en train de transformer l’éloquence politique : au lieu de belles périodes oratoires, il faut des phrases simples, concises, percutantes. Celui qui apparaît sur l’écran ne peut tolérer que l’attention se relâche et meure ; il doit, coûte que coûte, empêcher les téléspectateurs de s’évader vers le potage familial ou l’enfant qui pleure.

Orthographe d’usage

Oratoire (cf. oral)

Il apparaît = A.O.

Il apparait = N.O.

Coûte que coûte = A.O.

Coute que coute = N.O.Pas de traits d’union

Orthographe grammaticale

On n’en saurait douter

• Ne pas oublier l’adverbe de négation « ne » après le « on »

• « saurait » (et non « serait »!)

L’enfant qui pleure (et non « pleurt »)Verbe du 1e groupe (-ER) donc 3e p.sing. –e

2. Exercice de ponctuation

« Une fille de dix-huit ans se retourne sur sa vie » paraît dans l’édition du dimanche du New York Times Magazine, le 23 avril 1972. Je parle dans cet article des diverses expériences sociales, culturelles et politiques qui ont influencé ma génération, et j’explique comment elles ont contribué à ce dégoût prématuré de la vie si manifeste dont nous souffrons, moi et mes contemporains.

Relire ce texte vingt-cinq ans plus tard me met mal à l’aise. La jeune fille qui l’a écrit s’exprimait avec une aisance précoce. Mais ce qui me frappe aujourd’hui, c’est l’audace quasi insupportable de cet article. La voix qui s’élève dans le paragraphe d’introduction, et que je maintiens tout au long du texte, parle non seulement pour elle-même, mais pour ma génération. « Ma génération est celle des espoirs déçus… ». Selon qui? aurais-je envie de demander aujourd’hui. En quoi étais-je autorisée à parler au nom de tous les jeunes?

« Nous avons hérité des vieux habits de la génération précédente dont nous avons repris les coutures et retourné les ourlets afin d’inventer nos nouvelles modes. Nous avons pris les drogues des étudiants et en avons fait un usage banal au lycée. Nous avons eu les Beatles, mais pas les sosies sympathiques avec le même costume, la même coupe de cheveux et des chansons à faire pleurer. Ils sont venus à nous comme une mauvaise blague – vieux, barbus et discordants. Et nous avons hérité de la guerre du Vietnam juste après le sommet de la vague – trop tard pour brûler les ordres d’incorporation, trop tôt pour ne pas être incorporés. Les garçons nés en 1953 – l’année de ma naissance – seront les derniers à partir. »

J’évoque également les événements nationaux qui ont façonné la vision que ma génération a du monde – la crise des missiles de Cuba, l’assassinat de Kennedy. J’écris: « Tels les patients hyper-anxieux en analyse, nous chérissons les traumatismes de notre enfance. »

3. Syllabes et graphèmes

1. Candélabre• Graphique: Can (fermée) – dé

(ouverte) – la (ouverte) – bre (ouverte)

• Phonique: /Kɑ̃O / (ouverte) - /de / (ouverte) – /labR/ (fermée)

2. Thon

T(h): digramme – phonogramme (graphème représentant le son /t/)

où le « h » a un rôle de logogramme (distinction d’avec « ton »)

on: digramme – phonogramme (graphème représentant le son /ɔ/O)

4. Phrases à corriger

Le ventre de l’araignée, c’est son atelier, son magazin, c’est la poche où le cordier tient devant lui la matière du fil qu’il dévide ; mais l’araignée ne grossit la poche qu’aux dépends d’elle-même, à force de sobriétée. Et vous la verrez souvent, étique pour tout le reste, conserver toujours gonflé ce trésor où est l’élément indispensable du travail, l’espérance de son industrie et, bien sûre, sa seule chance d’avenir.

Un magasin (mais un magazine): erreur d’analogie (orthographe d’usage)

Aux dépens de… (> « dépenser », non de « dépendre »)

Sobriété: les noms féminins terminés par la syllabe /te/, ne prenne pas d’ « e ».

Bien sûr: adverbe invariable, s’écrit toujours sans « e »

Binche travaille et fait excellement ses affaires. Mais vienne le mardi gras, la petite ville secoue les soucis qui l’ont absorbée durant toute une année de fatiguante activité.

Excellemment: adverbe > adj. terminé par –ent (excellent)

Mardi gras: nom de fête, majuscule au nom, pas à l’adjectif si celui-ci suit.

Fatigante: adjectif verbal et non participe présent sans « u »

Diogène le Cynique allait constamment nue-tête et marchait nus-pieds ; non content d’une demi-pauvreté, il rejettait comme superflus les mille petites commodités de la vie domestique.

Nu-tête, nu-pieds: « nu » invariable quand il est placé devant le nom (avec trait d’union)

Il rejetait: un seul « t » car on n’a pas de e ouvert (ɛ ) à l’oral.

Superflues: accord de cette épithète détachée avec le nom « commodités »

Ce garçon distingue mal les vérités historiques des contes bleus des grand(s)-mères. Ses jugements sont remplis de vagues sous-entendus, et si vous le poussez sur quelque question, il se réfugie volontiers dans l’équivoque ou allègue ses arrière-pensées. S’il s’aventure dans une discussion, les moindres objections lui donnent de fâcheux crocs-en-jambe, et sa raison borgne et boiteuse à la fois, n’apercevant pas les garde-fous, s’abat et s’enlise dans l’illogisme le plus complet. Il est pourtant entouré car son père a des coffres-forts bien remplis.

• C’est ici que repose celui qui ne s’est jamais reposé. Il s’est promené à cinq-cent-trente enterrements. Il s’est réjoui de la naissance de deux-mille-six-cent-quatre-vingts enfants. Les pensions dont il a félicité ses amis, toujours en des termes différents, montent à deux millions six-cent-mille livres ; le chemin qu’il a fait sur le pavé, à neuf-mille-six-cents stades ; celui qu’il a fait dans la campagne à trente-six. (Montesquieu)

A.O.: traits d’union entre dizaines et unités seulement

Une chemise, un pantalon usé, collé aux jambes, décalquaient le squelette de l’homme : les omoplates durement dessinées, les côtes, le bassin étroit, les longs fémurs à peine recouverts de muscles, tout cela saillait en traits vigoureux sous l’étoffe mouillée par la sueur. L’ombre enveloppait les yeux bleu clair ; l’orbite était enfoncée sous des sourcils broussailleux.

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