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DIXIÈME RÉUNION DES MINISTRES PIC10/10
DE LA SANTÉ DES PAYS OCÉANIENS 22 juin 2013
Apia (Samoa) 2-4 juillet 2013 ORIGINAL: ANGLAIS
DÉVELOPPEMENT DES RESSOURCES HUMAINES POUR LA SANTÉ
DANS LE PACIFIQUE
Dans plusieurs États et Territoires insulaires océaniens (ÉTIO), le ratio du nombre d'agents de santé par habitant est inférieur au minimum de 2,3 pour 1 000 habitants recommandé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Sur le marché du travail, nombre d'entre eux sont en butte à des forces extérieures telles qu'il leur est difficile d'équilibrer l'offre et la demande de personnel de santé, leur accessibilité au plan économique et les besoins sanitaires actuels et futurs des populations. Le retour imminent de nombreux médecins diplômés formés à l'étranger viendra peser encore davantage sur la planification des effectifs et les budgets de la santé dans cinq pays insulaires océaniens au moins. Le Cadre d'action en faveur des ressources humaines pour la santé dans la Région du Pacifique occidental (2011–2015) fournit des orientations claires sur les problématiques auxquelles chaque État Membre devra s'attaquer dans le contexte de son propre marché du travail.
Avec l’appui de partenaires extérieurs, de nombreux États Membres ont entrepris un programme d'analyses approfondies visant à mettre à jour les profils de leurs ressources humaines pour la santé, étudier les options politiques en se fondant sur des éléments probants, et élaborer ou actualiser les plans nationaux de développement du personnel de santé. Les démarches sous-régionales se sont révélées particulièrement utiles, car elles permettent aux pays de partager leurs stratégies d'intégration des jeunes diplômés formés à l'étranger et d'en discuter. La création de groupes de travail multisectoriels sur cette question, par exemple à Kiribati, à Tuvalu et aux Îles Salomon, et l'élaboration de plans sur les prestataires de services cliniques spécialisés, via le Programme de renforcement des services cliniques spécialisés dans le Pacifique (SSCSiP), ont un effet déterminant sur la planification générale des effectifs de santé et les processus décisionnels en la matière.
Le renforcement des capacités des programmes d'internat dans l'ensemble du Pacifique sera décisif pour l'intégration des diplômés en médecine formés à l'étranger. Ce sera en outre une avancée importante pour l'élaboration de normes régionales fondées sur les compétences pour les médecins débutants, qui viendront compléter les travaux de même nature concernant les infirmières diplômées du Pacifique. L'engouement que suscitent les cours du Réseau océanien d'apprentissage ouvert des professions sanitaires (POLHN) confirme que l'apprentissage à distance et les formules d’éducation flexibles sont des modalités importantes pour la formation initiale, la formation professionnelle continue et l'évolution de carrière.
Des plans nationaux cohérents et éclairés doivent être élaborés pour garantir tout à la fois la disponibilité de soins de qualité, la rétention et l'affectation de personnels compétents, en nombre suffisant, et là où ils sont nécessaires, notamment dans les zones rurales et isolées. Il convient d'envisager l'adoption d'un programme d'action complet, dans le droit-fil du programme de développement post-2015. Il est proposé de relancer un groupe de travail technique dans le cadre de l’Alliance océanienne pour les ressources humaines en santé (PHRHA) qui serait chargé de veiller à la cohérence des activités des partenaires techniques dans les pays insulaires océaniens et de maintenir la collaboration, la coordination et les interactions avec et entre les pays, qui sont des conditions essentielles pour promouvoir le changement et s'assurer que les investissements soient stratégiquement ciblés
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1. CONTEXTE
Les agents de santé sont les piliers de tout système de santé. Le personnel de santé
influe sur tous les aspects du système, de l'accès aux services sanitaires et de leur qualité
jusqu'au coût des prestations de soins. Ils constituent généralement le poste le plus important
et le plus coûteux des systèmes de santé.
Le ratio d'agents de santé par habitant est positivement corrélé aux taux de survie
infantile, juvénile et maternelle. L'OMS juge qu'un ratio de 2,3 médecins, infirmières et
sages-femmes pour 1 000 habitants est le minimum nécessaire pour assurer une couverture de
80 % des services essentiels, tels que l'accouchement assisté par du personnel qualifié et la
vaccination des enfants. En dessous de ce seuil, on considère que les pays — parmi lesquels
plusieurs pays insulaires océaniens — connaissent une pénurie critique de personnels de santé
(voir la figure 1).
Figure 1: Densité des effectifs de santé dans le Pacifique (médecins, infirmières, sages-
femmes pour 1 000 habitants
Source : Données actualisées provenant des profils sanitaires des pays (OMS 2011) et, le cas échéant, des
profils nationaux sur les ressources humaines pour la santé, 2012–2013.
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Les Ministres océaniens de la santé ont identifié plusieurs problèmes prioritaires
auxquels sont confrontés les pays de la région en ce qui concerne les ressources humaines
pour la santé, notamment:
1) une pénurie de personnel dans des domaines et des profils de compétences
spécifiques, ainsi que le recrutement, la rétention et le vieillissement des effectifs ;
2) l'absence de politiques efficaces concernant le personnel de santé, les systèmes de
gestion et d'information et les capacités de planification ;
3) l'accès aux possibilités d'éducation et de formation afin de pallier les déficits
actuels et les besoins de formation professionnelle continue ;
4) les conditions de travail dans le secteur public, les capacités institutionnelles et les
obstacles financiers qui freinent leur amélioration ; et,
5) les conséquences de la mobilité croissante des personnels de santé, tant au sein des
pays que sur la scène internationale.
Au nombre des problèmes prioritaires, citons également la répartition déséquilibrée
des effectifs ; leurs résultats ; les exigences uniques imposées par la dispersion de petites
populations dans des zones reculées ou rurales, dans des îles périphériques et sur de vastes
distances géographiques ; et le manque relatif de développement des autres composantes des
systèmes de santé.
Le Cadre d'action en faveur des ressources humaines pour la santé dans la Région du
Pacifique occidental (2011–2015) de l'OMS, dont un résumé est présenté à l'annexe 1, décrit
les fonctions fondamentales liées aux politiques, à la gestion, à l'éducation, au financement, à
la direction et au partenariat, que tous les pays doivent prendre en compte, ainsi que les
conditions spécifiques du marché du travail dans chaque pays, qui sont essentielles à la
construction d'un effectif de santé efficace et durable.
Nombre de pays vont être bientôt confrontés à un remaniement majeur de la
composition des personnels de santé du fait du nombre croissant de jeunes diplômés en
médecine issus d'institutions de la région et d'ailleurs. Outre les écoles de médecine
implantées de longue date dans le Pacifique — l'École de médecine des Fidji, désormais
intégrée à l'Université nationale des Fidji (FNU), et l'Université de la Papouasie-Nouvelle-
Guinée (UPNG), deux nouveaux établissements d'études médicales de premier cycle ont été
créés au cours des dix dernières années : l'Université océanienne de médecine (OUM) au
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Samoa, et l'École de médecine du Dr Umanand Prasad (UPSM), une école privée rattachée à
l'Université des Fidji à Lautoka.
Depuis 2007, de jeunes Océaniens sont également partis étudier la médecine à Cuba, à
la Escuela Latino-Americana de Medicina (École médicale d'Amérique latine — ELAM) et
dans d'autres pays du monde, notamment en Chine, en Géorgie, au Maroc et en Fédération de
Russie. Parallèlement, la FNU a accueilli davantage d'étudiants et l'UPSM continue
d'accepter de nombreuses inscriptions nouvelles.
Le tableau 1 résume la représentation actuelle des pays insulaires océaniens dans les
trois écoles de médecine qui accueillent le plus grand nombre d'étudiants dans la région, et
établit des comparaisons avec les densités actuelles de ressources humaines pour la santé. La
figure 2 illustre l'année durant laquelle chaque promotion de diplômés de la FNU, de
l’ELAM, de l’UPSM et de l’OUM devrait venir grossir les rangs des effectifs médicaux. Au
minimum, ces chiffres doubleront le nombre de médecins généralistes dans six pays (ceux
situés au-dessus du trait tiré en gras dans le tableau 1) entre 2013 et 2018.
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Tableau 1: Densité d’agents de santé dans certains pays insulaires océaniens
(estimations les plus récentes), et nombre d'étudiants en médecine actuellement en
formation dans les trois plus grandes institutions du Pacifique
Pays
Nombre de
médecins
pour
10 000
habitants
No.
d’infirmières
et de sages-
femmes pour
10 000
habitants
Nombre actuel d'étudiants en
médecine
No.
d'étudiants
en médecine
pour 10 000
habitants
FSMed
(Fidji)
ELAM
(Cuba)
UPSM
(Fidji)
Kiribati 3,8 37,1 12 31 – 4,17
Nauru 7,1 70,7 2 7 – 9,75
Îles Salomon 2,2 20,5 38 98 11 2,85
Tuvalu 10,9 58,2 6 19 – 26,15
Vanuatu 1,2 17,0 12 25 – 1,58
Fidji 4,3 22,4 301 7 176 5,78
Palau 13,8 57,1 – 6 – 3,01
Tonga 5,6 38,8 31 6 – 3,63
Total
: 402 199 187
Sources : OMS (2012), Secrétariat général de la Communauté du Pacifique (2011), SSCSiP (2012 et
HRH Knowledge Hub (Carrefour de connaissances sur les ressources humaines pour la santé) (S. Lin et G.
Roberts, Université de Nouvelles-Galles-du-Sud (Australie) ; communication personnelle, 2013).
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Figure 2 : Nombre prévu d'étudiants en médecine qui commenceront leur internat, par
année Nombre d'étudiants en médecine actuellement inscrits à la FNU, à l’ELAM, à
l’UPSM et à l’OUM
Les drapeaux signalent l'entrée sur le marché du travail de la première promotion de diplômés de l'École de
médecine cubaine ; les données pour l’OUM concerne seulement les étudiants originaires de pays insulaires
océaniens, et seulement jusqu'en 2015
De manière générale, cette augmentation des inscriptions en médecine s'est produite
sans qu'il soit tenu compte des plans nationaux pour les ressources humaines pour la santé ou
de quelconques projections objectives quant aux besoins de formation ou de personnel.
Même si l'afflux de médecins permettra de toute évidence à certains pays de pourvoir
certains postes vacants et de répondre ainsi aux besoins des stratégies nationales pour les
soins de santé primaires et à la demande des populations, d'autres ne pourront pas absorber
tous les nouveaux diplômés de retour au pays faute de places disponibles. Au plan des
risques, signalons également une inflation possible des coûts directs et indirects, le
déplacement potentiel des corps établis d'auxiliaires médicaux et d'infirmières diplômées, et
l'inaptitude des pays à assurer la supervision et l'encadrement d'un corps médical de plus en
plus constitué de médecins sans grande expérience.
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2. REALISATIONS ET PROGRES
Initiatives engagées au niveau national
Plusieurs pays insulaires océaniens ont adopté des mesures visant à renforcer les
capacités de leurs personnels de santé dans tous les domaines couverts dans le Cadre d'action
en faveur des ressources humaines pour la santé, ou sont en passe de le faire. Les résultats et
les progrès obtenus jusqu'ici ont cependant été inégaux.
Les Fidji, les Îles Marshall, les Îles Salomon, Kiribati, Samoa, Tuvalu et Vanuatu ont
tous créés des groupes de travail nationaux sur les ressources humaines pour la santé, pour
corriger des problèmes spécifiques, tels que l'intégration des diplômés de médecine formés à
l'étranger, ou fournir un appui général aux personnels de santé.
Quinze pays sont en train d'actualiser leur profil national en matière d'effectifs de
santé, au moyen d'un outil OMS dédié, avec l'assistance technique du HRH knowledge Hub
de l'Université de Nouvelles-Galles-du-Sud (Australie) et de l'OMS. Les profils révisés
fourniront une description à jour des effectifs de santé, selon les critères suivants : filière,
type d'établissement, sexe, âge, province, zone (urbaine ou rurale), compétence et niveau
d’études. Ils incluront en outre de nouvelles sections sur les politiques relatives aux
ressources humaines, notamment la législation sur le recrutement, l'affectation et le rôle du
secteur privé ; l'analyse des financements et de la rémunération ; la gouvernance et les
systèmes d'information sur le personnel de santé. Ces informations actualisées contribueront
à améliorer le suivi et les analyses de tendance, aider les décideurs à prendre des décisions
éclairées et à promouvoir le partage d'information et les comparaisons entre les pays pour
acquérir une connaissance plus fine de la dynamique des ressources humaines pour la santé
dans le Pacifique.
La Banque mondiale a apporté à certains pays insulaires océaniens une assistance
technique et une aide à la réalisation d'analyses en vue de l'élaboration de réformes de la
performance des systèmes de santé, et plus particulièrement un appui pour la planification et
la gestion des ressources humaines. Citons notamment un rapport publié en avril 2013,
intitulé Papua New Guinea Health Workforce Crisis : A Call to Action (La crise des
personnels de santé en Papouasie-Nouvelle-Guinée : un appel à l'action) ; l'assistance
actuellement fournie aux Îles Salomon pour la détermination des attributions et des besoins
de personnel à différents niveaux de prestation des services sanitaires, et la mise en place de
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solutions stratégiques et financières permettant de retenir les médecins spécialisés ; ainsi
qu'un recensement des personnels de santé réalisé à Vanuatu en 2012.
Suite à un débat nourri lors de la réunion de novembre 2012 de l'Alliance océanienne
pour les ressources humaines en santé (PHRHA), les pays ont convenu que faciliter l'accès à
des programmes d'internat locaux et renforcer les capacités de ces programmes constituait
une stratégie essentielle et pratique pour faciliter la bonne intégration des diplômés de
médecine, bien plus nombreux qu'à l'accoutumée, qui entreront dans l'effectif de santé de
plusieurs pays insulaires océaniens entre 2013 et 2020 (voir le tableau 1 et la figure 2).
Kiribati a été le premier pays à appliquer cette stratégie (voir l'encadré ci-dessous).
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Établissement d'un nouveau programme d'internat pour le Pacific central
Kiribati sera le premier pays à accueillir des médecins diplômés de l'Escuela Latino-
Americana de Medicina (ELAM) ; ils seront 18 à revenir en août 2013 après avoir obtenu leur diplôme auprès de cette école cubaine.
Kiribati n'a pas de programme d'internat en propre. Par le passé, les médecins diplômés du pays faisaient leur internat dans le pays où ils avaient été formés, généralement les Fidji. Toutefois, l'accès aux places d'internat y est désormais extrêmement limité du fait de la hausse imminente de la demande interne de la part de jeunes diplômés de la Faculté de médecine, des sciences de la santé et d'enseignement des soins infirmiers de la FNU et de l'École de médecine du Dr Umanand Prasad (voir le tableau 1).
En janvier 2013, le Ministère de la santé et des services médicaux de Kiribati a lancé un vaste processus de consultations qui a réuni des cliniciens, des décideurs de haut niveau du secteur de la santé, et des représentants de l'OMS et de la FNU afin d'étudier la possibilité d'établir un nouveau programme d'internat. Les participants ont conclu que c'était faisable, avec une certaine dose d'appui technique et d'encadrement clinique de la part de la FNU, et en ont défini la structure et la forme en se fondant sur une analyse minutieuse et détaillée des compétences que doivent acquérir les médecins débutants. L'évaluation reposerait sur l'achèvement d'un programme détaillé ainsi que sur les rapports structurés des superviseurs, comme cela se fait dans les autres programmes d'internat de la région.
Un examen collégial du programme d'internat proposé à été effectué à Tarawa (Kiribati) en mars 2013, avec la participation de représentants des services et personnels de santé des Îles Salomon et de Tuvalu et des experts indépendants de l'OMS et de la FNU. Les participants ont approuvé dans sa conception le programme d'internat proposé, y compris les stratégies d'appui aux ressources humaines pour la santé mises en place par le Ministère de la santé et des services médicaux et le Bureau de la fonction publique de Kiribati. Ils ont recommandé que les internes soient soumis à une pré-évaluation détaillée de leurs compétences au démarrage de leur internat, et qu'une autre évaluation soit réalisée à l'achèvement du programme par le premier groupe d'internes. La FNU élaborera des outils à cette fin.
Nauru et Tuvalu se sont déclarés vivement intéressés par la possibilité d'envoyer à Kiribati leurs jeunes diplômés de retour de l'étranger pour qu'ils participent au nouveau programme d'internat, à compter de 2014 et 2015 respectivement, pour les accueillir à tour de rôle durant leur deuxième année d'internat et les affecter dans différentes communautés. Cette formule donnera naissance à un programme d'internat innovant qui reposera intégralement sur la coopération entre trois pays.
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Le dialogue engagé entre le Ministère de la santé et des services médicaux et le
Bureau de la fonction publique de Kiribati a été capital, car il a permis d'identifier et de
réserver des postes pour le premier groupe de diplômés attendus sans avoir à déloger d'autres
catégories d'agents de santé. Une bonne communication et des interventions auprès du
Conseil des ministres et du Ministère des finances et du développement économique ont
permis de s'assurer que des financements suffisants seront mobilisés pour ces postes.
Un processus semblable est en cours aux Îles Salomon qui doivent évaluer dans quelle
mesure les services de santé du pays pourront absorber plus de 90 nouveaux médecins formés
à l'étranger dont le retour est attendu entre 2014 et 2019. Le processus a débuté par un atelier
organisé par le Ministère de la santé et des services médicaux et le groupe de travail sur les
médecins diplômés formés à l'étranger, qui a réuni à Honiara des représentants de l'OMS, de
la FNU, de Kiribati et de Vanuatu. Kiribati a présenté les enseignements tirés de l'élaboration
de son nouveau programme d'internat axé sur les compétences, un processus qui a bénéficié
de la participation et de l'appui de secteurs multiples. Les principales décisions et mesures
prises à compter de l'élaboration de ce programme sont résumées à la liste de contrôle qui fait
l'objet de l'annexe 2.
Le nouveau programme d'internat de Kiribati et le programme renforcé des Îles
Salomon seront fondés sur une évaluation détaillée des compétences attendues des médecins
débutants. Ces travaux trouveront leur utilité lors de la définition des normes régionales axées
sur les compétences pour les programmes d'internat.
Initiatives régionales
Alliance océanienne pour les ressources humaines en santé
L'Alliance océanienne pour les ressources humaines en santé a été constituée en 2008
pour trouver des solutions intégrées à tout un éventail de problèmes touchant au personnel de
santé, et contribuer ainsi au développement des systèmes de santé dans le Pacifique. Elle est
principalement financée par l'Agence australienne pour le développement international
(AusAID).
L'Alliance a tenu sa troisième réunion en novembre 2012. À cette occasion, il a de
nouveau été souligné qu'une attention plus marquée devait être apportée aux domaines de
travail prioritaires, notamment:
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1) suivi, étude et analyse des tendances de la situation des ressources humaines pour
la santé dans le Pacifique, réalisés en temps opportun, et examinant les problèmes et
les défis rencontrés au niveau régional et infrarégional ;
2) maintien et développement d'une plateforme de coordination et de collaboration
entre les pays et les partenaires travaillant dans le domaine des personnels de santé en
vue de la gestion de l'information et des ressources entre les pays insulaires océaniens
; et,
3) promotion de l'éducation et de la formation des professions de santé au moyen de
l'établissement de cadres régionaux définissant les normes fondamentales pour les
programmes d'enseignement, la formation professionnelle continue et le champ
d'exercice des différentes professions sanitaires.
Étant donné la pénurie de spécialistes cliniciens et de services spécialisés et la faible
demande dans les petits pays insulaires océaniens, nombre d'entre eux ont recours aux
équipes itinérantes de spécialistes et aux systèmes d'orientation des patients à l'étranger pour
les soins tertiaires et les soins secondaires spécialisés. Le programme Renforcement des
services cliniques spécialisés dans le Pacifique, qui est financé par l'AusAID et hébergé à la
FNU, a pour objet de résoudre les difficultés liées à la prestation de soins spécialisés en
aidant les pays insulaires océaniens à planifier leurs services cliniques spécialisés, à en
favoriser l'accès, à les héberger, à les évaluer, et à renforcer les compétences, capacités et
aptitudes des agents de santé pour répondre aux besoins en services cliniques.
Quatorze pays insulaires océaniens ont travaillé avec le programme Renforcement des
services cliniques spécialisés dans le Pacifique depuis son lancement en 2011, afin
d'améliorer la planification des ressources humaines pour la prestation de services cliniques
spécialisés et pour améliorer la coordination des formations dans ce domaine ainsi que l'accès
aux possibilités de formation. Citons quelques réalisations communes:
1) cartographie des profils démographiques et des qualifications les plus élevées
(deuxième et troisième cycle) des cliniciens employés par les ministères de la santé;
2) amélioration de l'accès aux formations cliniques spécialisées, et création d'une
page Web qui recense les programmes d'études spécialisées de second cycle auxquels
les agents de santé des pays insulaires océaniens peuvent avoir accès;
3) collaboration étroite avec les organismes cliniques professionnels du Pacifique
(par exemple la Société océanienne des anesthésistes et l'Association des chirurgiens
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des pays insulaires du Pacifique) afin d'améliorer l'accès à une formation
professionnelle continue de qualité;
4) mobilisation de financements en vue de l'octroi de bourses d'études cliniques de
deuxième cycle pour corriger la réelle pénurie de bourses à ce niveau; et,
5) recherche de solutions à la pénurie de techniciens et d'ingénieurs diplômés en
biomédecine dans le Pacifique, et concertation avec les établissements de formation
en vue de la mise en place d’un programme de formation en biomédecine dans le
Pacifique.
On trouvera à l’annexe 3 quelques unes des conclusions du travail de cartographie.
Dans chacun des profils de pays, il est indiqué que les personnels de santé doivent être en
mesure d’apporter des services cliniques essentiels et spécialisés ; ces profils constituent un
état des lieux initial qui permettra d’élaborer des plans pour le développement des personnels
de santé spécialisés. Dans certains cas, ces plans servent déjà de catalyseur à la planification
générale des ressources humaines pour la santé au niveau national.
HRH Knowledge Hub (Carrefour des connaissances sur les ressources humaines pour la
santé)
Le HRH Knowledge Hub réalise des analyses stratégiques sur des questions touchant
aux personnels de santé dans la région Asie-Pacifique pour qu'elles servent de base à la
formulation d'approches et de solutions stratégiques innovantes, fondées sur des bases
factuelles, et pour renforcer la planification des ressources humaines pour la santé et la
gestion des effectifs. Cette entreprise a été financée par l'AusAID jusqu'en juin 2013. Une
série de documents d'analyse a été publiée sous le titre Evidence and Policy Options for
Healthcare Education and Training in Pacific Island Countries (Éléments et solutions
stratégiques pour l'éducation et la formation des personnels de santé dans les pays insulaires
océaniens). Des versions abrégées des analyses sont en cours d'impression dans le cadre du
Dialogue océanien sur la santé, et plusieurs synthèses politiques ont été extraites des
documents d'analyse en vue de leur présentation à la dixième Réunion des Ministres
océaniens de la santé.
Réseau océanien d'apprentissage ouvert des professions sanitaires
Après une phase pilote, en 2002-2003, qui a donné de bons résultats, le Réseau
océanien d'apprentissage ouvert des professions sanitaires (POLHN) a été établi en 2004 par
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l'OMS et les ministères de la santé des pays insulaires océaniens. Il a d'abord été financé par
le Gouvernement du Japon (2003–2008), puis par la Nouvelle-Zélande (2009–2012). Le
nombre de centres, de cours et d'étudiants du Réseau a augmenté à la faveur de l'amélioration
de la connectivité et de la bande passante dans le Pacifique (voir la figure 3), offrant ainsi un
accès bien meilleur à la formation continue au moyen de l'apprentissage à distance et selon
des modalités caractérisées par leur souplesse. Le Réseau intervient aujourd'hui via 37 centres
d'apprentissage répartis dans 12 pays.
Figure 3: Croissance de la capacité du POLHN et du nombre d'inscriptions, 2007–2011
Les Fidji, les Îles Salomon et Vanuatu ont développé de façon spectaculaire leur
couverture et leurs activités en ouvrant de nouveaux centres d’apprentissage et/ou en
accueillant plus d’étudiants. Des cours homologués sont proposés, via le Réseau POLHN, par
la FNU (diplôme et maîtrise de santé publique et de gestion des services de santé), le Pacific
Paramedical Training Centre (diplôme de laborantin) et l'école américaine Penn Foster Career
School (diplôme d'assistant dentaire enseigné à titre pilote aux Samoa américaines et aux Îles
Marshall). Des formations à l’informatique ont également été dispensées à trois niveaux par
l'intermédiaire du POLHN pour combler les besoins en personnel auxiliaire d'appui, par
exemple les agents de bureau et d'administration.
Le Réseau gagne aujourd'hui en importance pour la formation professionnelle
continue dans le Pacifique, car il offre aux professionnels de santé des cours en ligne, des
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2007 2008 2009 2010 2011
Tendances du POLHN
No. d'étudiants No. de centres d'apprentissage No. de cours
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cours « hybrides » ainsi que des possibilités de conférence téléphonique et de
vidéoconférence aux fins de la formation professionnelle continue.
D'autres partenaires apportent aux pays de la région un appui technique et une
assistance pour la réalisation d'analyses dans des domaines tels que les politiques et la gestion
des ressources humaines pour la santé, les normes et la qualité de l'enseignement et de la
formation, les compétences, ainsi que l'éthique et l'exercice professionnels. Ce sont
notamment des associations de médecins, d'infirmières et de professions de santé connexes,
le Réseau océanien des hauts fonctionnaires de la santé (PSHON) ; l'Association océanienne
des fonctionnaires des services de santé (PIHOA) ; des institutions de formation aux
professions de santé ; le centre collaborateur de l'OMS pour les soins infirmiers, l'obstétrique,
et le développement de la santé à l'Université de technologie de Sydney ; et le centre
collaborateur de l'OMS pour l'enseignement des soins infirmiers et de l'obstétrique et pour le
renforcement des capacités de la recherche à l'Université James Cook de Townsville.
3. ENJEUX ET DIFFICULTES
Travaux d'analyse réalisés au niveau des pays à l'appui de la planification des ressources
humaines pour la santé
Les pays ont tous besoin de données exactes sur l’effectif de santé en vue de la
planification et de l'élaboration de politiques sur les ressources humaines pour la santé. Ces
données ne sont pas toujours disponibles. La difficulté consiste dès lors à les recueillir, à les
analyser et à les maintenir constamment à jour au moyen de systèmes nationaux efficaces de
gestion de l'information.
De même, les projections concernant les besoins de personnel et leur affectation
doivent être fondées sur les priorités définies dans les plans stratégiques nationaux pour la
santé, et sur de solides analyses concernant la situation épidémiologique, la charge de
morbidité, les modèles de soins, les régimes d'orientation-recours et la détermination des
fonctions et attributions. Quelques travaux en ce sens ont déjà démarré aux Îles Salomon et à
Vanuatu, mais les autres pays devront réunir davantage de données pour disposer d'éléments
objectifs sur lesquels fonder leurs plans actualisés pour les personnels de santé.
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Participation multisectorielle à la planification nationale des ressources humaines pour la
santé
Dans le Pacifique, l'action engagée pour résoudre les difficultés liées à l’effectif de
santé et à la prestation de services sanitaires a été globalement cantonnée au secteur de la
santé. Dans la plupart des pays insulaires océaniens, la formation préalable des professionnels
de la santé relève toutefois du secteur de l'éducation ou de la santé, et la situation n'est pas
toujours la même selon la catégorie d'agents de santé considérée. Les professionnels de la
santé sont employés par les ministères de la santé, mais la gestion et la création d'emplois
publics incombent aux ministères du travail ou de la fonction publique nationale, tandis que
que le financement des effectifs est, au final, la responsabilité des ministères des finances,
voire du Conseil des ministres lui-même dans certains pays.
À l'heure actuelle, les départements publics concernés ne font pas grand-chose pour
que les gouvernements s’engagent à affecter en priorité les ressources publiques nécessaires
pour leur donner la marge de manœuvre budgétaire qui leur permettrait de former et de
retenir la bonne combinaison et l’effectif utile de professionnels de santé.
La création de groupes de travail multisectoriels chargés de faciliter l'absorption des
nouveaux diplômés par les effectifs de santé, par exemple à Tuvalu, et la participation directe
de ces groupes de travail à l'action des services de la fonction publique et du Conseil des
ministres, comme à Kiribati, montrent clairement à quel point cette participation est
importante. Ces démarches stratégiques multisectorielles de haut niveau doivent être
maintenues pour que les systèmes de santé des pays du Pacifique soient en mesure de fournir
durablement les services nécessaires pour répondre aux besoins actuels et futurs des
populations.
Assurance-qualité des programmes d'internat récemment créés ou développés
Les programmes d'internat récemment créés ou développés doivent contribuer à
l'intégration des diplômés en médecine de retour au pays. Ces programmes sont lourds
d’exigences, notamment du point de vue de la qualité de l'encadrement qui détermine à la fois
la crédibilité générale du programme, mais aussi les perspectives de carrière des nouveaux
diplômés. La mise en place de solides mécanismes d'assurance-qualité contribuera à faire
évoluer les normes régionales qui détermineront les conditions d'inscription et d'admissibilité
pour les formations futures aux diverses spécialités cliniques.
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La préparation et les analyses exhaustives entreprises par le Ministère de la santé et
des services médicaux de Kiribati, le Ministère de la santé de Tuvalu et le Ministère de la
santé et des services médicaux des Îles Salomon, ainsi que par leurs partenaires, pour élaborer
et offrir un programme d'internat pertinent témoignent de l'importance de cette étape pour
l'acquisition des compétences jugées nécessaire chez les jeunes diplômés en médecine.
Il n'existe pas encore dans le Pacifique d'entité accréditée pour l'étude et la définition
des normes et compétences enseignées par les programmes d'éducation et de formation des
professions de santé, que ce soit au niveau de la formation préalable ou de la formation
continue.
Formation professionnelle continue
La formation professionnelle continue a un rôle important à jouer pour que les
professionnels de la santé restent compétents, que leurs pratiques soient conformes aux
avancées de la médecine et des technologies sanitaires, et qu’ils soient ainsi en mesure
d'offrir des soins de qualité et d'assurer la sécurité de leurs patients. Plusieurs problèmes et
difficultés doivent être résolus, notamment la réalisation d'évaluations des besoins en matière
de formation professionnelle continue, en vue de l'élaboration et de la mise en place de
programmes à cet effet ; l'adoption de politiques et de réglementations qui font de la
participation à des activités de formation professionnelle continue une condition préalable au
renouvellement de l'enregistrement et des permis d'exercer ; l'amélioration des possibilités de
formation professionnelle continue, en termes d'accessibilité, de flexibilité et de diversité ; la
mise en place d'incitations fondées sur les résultats pour l'accès aux possibilités de formation
et l'avancement de carrière.
4. FUTURES ORIENTATIONS
Action centrée sur les pay: Amélioration de la qualité de la planification nationale des
ressources humaines pour la santé
Conformément à la recommandation formulée par l’Alliance océanienne pour les
ressources humaines en santé (PHRHA) à sa réunion de novembre 2012, il convient
d'accorder la priorité à la constitution et/ou au renforcement de groupes de travail nationaux
sur les ressources humaines pour la santé, en veillant à leur composition multisectorielle.
PIC10/10 page 17
Ces groupes de travail sont considérés comme des mécanismes nationaux de référence,
à même d'apporter leur contribution technique et analytique à la planification et aux systèmes
nationaux de gestion des effectifs de santé, et d’offrir un forum national solide et crédible
d’échange et de partage pour l'élaboration des politiques, stratégies et plans. Leur
responsabilité consiste à formuler ou à renforcer les plans nationaux pour les ressources
humaines pour la santé de manière à ce qu'ils reflètent les besoins actuels et prévoient des
solutions aux difficultés actuelles et futures des pays insulaires océaniens et de la région tout
entière dans ce domaine.
Collaboration entre les pays à l'échelon sous-régional
Une réunion des directeurs de la santé et une réunion des directeurs de services
cliniques se sont tenues à Nadi (Fidji) en mai 2013, et diverses possibilités y ont été
examinées en vue de la mise en place d'une « architecture » régionale océanienne de la santé.
La participation de nombreux pays aux ateliers sur l'intégration des médecins
diplômés formés à l'étranger qui ont été organisés à Tarawa (Kiribati) et à Honiara (Îles
Salomon), ainsi qu’aux groupes de travail organisés avec les directeurs de services cliniques à
Nadi a montré l'efficacité et l'utilité des démarches sous-régionales étant donné que des pays
voisins sont souvent confrontés à des difficultés analogues. Les participants peuvent travailler
de concert pour résoudre leurs problèmes communs au moyen de solutions fondées sur la
coopération et, comme le montre le programme d'internat de Kiribati, ces solutions passent
parfois par une programmation conjointe permanente.
Les réunions de Tarawa et d’Honiara étaient consacrées à l'intégration des jeunes
diplômés de retour au pays, mais ont également permis un examen stratégique général de la
situation des ressources humaines pour la santé dans les pays participants. Ces réunions ont
en outre été un moyen efficace de faire intervenir des représentants d'autres secteurs, tels que
les organismes nationaux de planification de la population active.
Maintenir l’équilibre au sein du corps de cliniciens
Avec en toile de fond le débat sur l'architecture régionale de la santé dans le Pacifique,
les directeurs de la santé et les directeurs de services cliniques ont également rappelé que le
Programme de renforcement des services cliniques spécialisés dans le Pacifique (SSCSiP)
était en mesure de fournir des conseils sur des formules et des solutions efficaces, à l'échelon
PIC10/10 page 18
national, sous-régional et régional, tenant compte des besoins actuels des pays. Le Groupe de
référence des parties prenantes au SSCSiP, dont sont membres des secrétaires permanents de
la santé et des directeurs de services cliniques, a identifié les priorités suivantes en matière de
services cliniques spécialisés dans leurs pays respectifs et dans la région:
1) aider les pays insulaires océaniens à élaborer des plans de développement des
ressources humaines en vue des services cliniques spécialisés ;
2) leur apporter un appui pour la mise en œuvre de ces plans ; et,
3) engager une action résolue de plaidoyer auprès des bureaux nationaux d'octroi de
bourses et des partenaires dans le développement afin qu'ils allouent ou réservent
davantage de bourses en vue des formations cliniques de second cycle, de courte
ou longue durée.
Dans plusieurs pays, le retour d'un grand nombre de médecins diplômés à l'étranger
ajoutera aussi aux besoins d'encadrement d'un effectif croissant de médecins débutants et
créera un véritable gouffre au sein des effectifs cliniques entre les spécialistes et les internes
dont ils assurent l'encadrement. Augmenter aussi vite que possible le nombre de superviseurs
adjoints titulaires de diplômes de second cycle serait un moyen rapide de rétablir les
équilibres entre les médecins de différents niveaux.
Maintenir la dynamique pour l'élaboration de normes régionales
Une attention accrue sera portée à l'amélioration de la qualité, des normes et des
possibilités d'éducation, de formation et d'emploi des professionnels de la santé. Cette action
doit être menée au sein des systèmes de santé des pays et dans le droit-fil des priorités
nationales pour la santé.
Certaines initiatives en cours dans la région se prêteraient particulièrement bien à une
intensification des travaux conduits dans ce domaine. À titre d'exemple, le Conseil pour
l'évaluation de l'enseignement dans le Pacifique sud (SPBEA) a déjà lancé un ambitieux
programme visant à recenser les qualifications délivrées dans le Pacifique au titre de
l'enseignement universitaire et professionnel, et à élaborer des critères et des mécanismes de
reconnaissance réciproque.
Cela contribuerait à produire des effectifs de santé en adéquation avec les besoins et
aptes à pratiquer sur un marché du travail mobile et transnational. À cet effet, il conviendrait
PIC10/10 page 19
de définir précisément les normes et compétences particulières exigées des médecins, des
sages-femmes et des infirmières désireux d'exercer dans le Pacifique. L'action engagée en ce
sens pourrait être amplifiée de manière à satisfaire les besoins actuels et futurs des
populations de la région, en s'inspirant des éléments d'information et des tendances à l'œuvre
sur la scène internationale en ce qui concerne l'éducation des professions de santé, les permis
d'exercer et les normes de formation professionnelle continue, et en veillant à une bonne
correspondance entre les choix de carrière et les possibilités de formation professionnelle.
Collaboration, coordination et partenariats
Il faudra par ailleurs promouvoir un engagement accru de la part de plusieurs
partenaires aux travaux d'analyse générale sur les ressources humaines pour la santé. Une
interface devra être assurée entre ces travaux et plusieurs autres stratégies et programmes
régionaux menés dans le Pacifique. L'accent devrait être mis sur les moyens de promouvoir
une utilisation optimale des ressources, de réduire les charges administratives et
transactionnelles des pays, et de bâtir un ensemble cohérent de données compatibles pour
faciliter la prise de décision à l'échelon national et le dialogue régional sur les politiques,
conformément à l'Accord de Cairns sur le renforcement de la coordination du développement
dans le Pacifique.
Si l'on en juge les premiers résultats de l'action menée en collaboration en vue de
l'intégration des jeunes diplômés formés à l'étranger, l’Alliance océanienne pour les
ressources humaines en santé (PHRHA) offre d'ores et déjà une plateforme efficace. Le
groupe de travail technique de l'Alliance pourrait être redynamisé afin qu’il puisse
entreprendre des examens réguliers des activités des partenaires et des avancées des pays. Il
constituerait un petit forum au sein duquel les partenaires techniques pourraient utilement
partager leurs plans et leurs résultats, se pencher sur les nouveaux éléments d'information,
analyser le contexte et les orientations globales des pays insulaires océaniens, et maintenir la
collaboration et la communication avec et entre les pays.
La révision actuelle du Plan Pacifique pour l'intégration et la coopération régionale
offre aux pays et aux partenaires du développement une occasion opportune de réexaminer
les solutions aux difficultés que la région rencontre depuis longtemps dans le domaine des
ressources humaines pour la santé, de manière à transcender les frontières nationales et à
promouvoir des démarches multisectorielles. Elle peut aussi devenir un vecteur de
PIC10/10 page 20
changement en apportant de nouveaux investissements stratégiquement axés sur les produits,
les effets directs et les résultats.
PIC10/10 page 21
ANNEXE 1
Résumé du Cadre d'action de l’OMS en faveur des ressources humaines pour la santé
dans la Région du Pacific occidental (2011-2015)
Composante Définition Sous-composantes
Politiques Règles, réglementations et législations régissant les conditions d'emploi, les normes de travail et le développement des personnels de santé.
Normes professionnelles, octroi de permis d'exercer, accréditation
Champ de pratique autorisé des différentes catégories de personnel de santé
Décisions politiques, sociales et financières ayant une incidence sur les ressources humaines pour la santé
Emploi, droit et règles régissant la fonction publique
Gestion des
effectifs de
santé
Exploitation intégrée des données, politiques et pratiques en vue de la planification, du recrutement, de l'engagement, de l'affectation et du perfectionnement des agents de santé
Systèmes régissant la planification, le recrutement, l'engagement et l'affectation des effectifs
Environnement et conditions de travail : relations professionnelles, sécurité sur le lieu de travail, satisfaction professionnelle, évolution de carrière
Systèmes d'information sur les ressources humaines pour la santé
Gestion des résultats, évaluation, encadrement, productivité
PIC10/10 page 22 Annex 1
Rétention des effectifs : incitations financières et non financières
Financement Mobilisation, allocation et décaissement des fonds liés aux dépenses de personnel
Salaires et indemnités Budget affecté aux ressources humaines pour la
santé Comptes nationaux concernant les ressources
humaines pour la santé et information en la matière
Mobilisation de ressources financières (par ex. pouvoirs publics, fonds mondial, PEPFAR, donateurs)
Éducation Production et perfectionnement constant de personnels dotés des compétences nécessaires
Formation initiale rattachée aux besoins en matière de santé
Formation en cours d'emploi (par ex. à distance, panachée, formation continue)
Capacités des établissements de formation Formation d'agents de santé communautaires et
de prestataires de soins hors structures officielles Partenariats Relations formelles et
informelles pour un bon alignement des principales parties prenantes (par ex. prestataires de services, secteurs, donateurs, programmes) afin d'optimiser l'utilisation des effectifs de santé
Mobilisation des populations à l'appui de la prestation de soins et de traitements et de la gouvernance des services sanitaires
Accords public-privé Mécanismes et processus de coopération
multipartite (comités interministériels, conseils consultatifs pour les agents de santé, groupes de coordination des donateurs)
Leadership Aptitude à diriger, rallier les individus, mobiliser des ressources et atteindre les objectifs
Identification, sélection et soutien d'ambassadeurs et de défenseurs des personnels de santé
Développement des compétences de direction chez les gestionnaires de personnel à tous les niveaux
Capacités en vue de la collaboration sectorielle et multisectorielle
Modernisation et renforcement des associations
PIC10/10 page 23
ANNEXE 2
Intégration des diplômés de médecine formés à l'étranger
PROJET DE LISTE DE CONTRÔLE DES POINTS ET MESURES PRIORITAIRES
Codage couleur
Rouge = Points ou mesures spécifiquement axés sur l'intégration des diplômés de médecine formés à l'étranger dans l'effectif de santé Noir = Mesures relatives au cadre politique général régissant les ressources humaines pour la santé et visant à créer un environnement favorable à l'intégration des jeunes diplômés
DOMAINE D'ACTION CONCERNANT LES RESSOURCES HUMAINES POUR LA SANTÉ et principaux produits et effets directs
1. Leadership
Constitution d'un groupe de travail national chargé de l'intégration des nouveaux diplômés (Ministère de la santé, partenaires techniques et bailleurs de fonds) Accord sur le mandat et les fonctions de secrétariat du groupe de travail Réunions du groupe de travail une ou deux fois par mois pendant la phase d'établissement du programme d'internat et jusqu'à l’achèvement de l'évaluation de la première cohorte (ou plus longtemps si nécessaire) Démarches engagées par le groupe de travail pour obtenir l'appui des grands intervenants d'autres secteurs (Ministère de l'éducation, Ministère des finances et du développement économique, Ministère des affaires étrangères et de l'immigration ; et autres partenaires du développement, le cas échéant Après l'intégration des deux premières cohortes dans l'effectif de santé, décision visant le maintien du groupe de travail ou l’intégration de ses fonctions dans les attributions ordinaires des organismes participants 2. Cadres politiques
Adoption d'un plan stratégique national pour la santé constituant le cadre fondamental des priorités de développement des ressources humaines pour la santé
PIC10/10 page 24 Annexe 2
DOMAINE D'ACTION CONCERNANT LES RESSOURCES HUMAINES POUR LA SANTÉ et principaux produits et effets directs
Décision de politique déterminant si les diplômés issus de différents programmes d'études médicales de premier cycle suivront des filières communes ou différentes d'intégration dans les effectifs de santé et d'évolution de carrière
Approbation du programme d'internat en tant que stratégie d'intégration des diplômés en médecine formés à l'étranger
Élaboration d'un Plan national pour les effectifs de santé, rattaché aux priorités de santé publique, à la charge de morbidité, aux modèles de soins et d'orientation-recours, et précisant les rôles et attributions des agents de santé à différents niveaux de prestation de services
Chiffrage et approbation du Plan national pour les effectifs de santé
3. Systèmes d'information et de gestion des ressources humaines
3a. Gestion
Désignation, confirmée par le Ministère de la santé, du responsable des questions concernant les ressources humaines pour la santé Constitution d'un groupe de travail national sur les ressources humaines pour la santé Démarrage des travaux de définition des fonctions et attributions des personnels de santé Définition des fonctions et attributions des personnels de santé basée sur le Plan national pour les effectifs de santé (y compris la formation médicale de premier et de second cycle) à moyen et à long terme Réunion consacrée à la révision du Plan national pour les effectifs de santé (dans le même temps que la réunion annuelle d'évaluation du secteur, de planification et de négociations préalables à l'élaboration du budget) 3b. Systèmes d'information
Informatisation de la base de données nationale d'information sur les ressources humaines pour la santé (qui englobe toutes les catégories d'agents de santé/l'intégralité de l'effectif) 4. Finances
PIC10/10 page 25
Annexe 2
4a. Financement du programme d'internat
Mobilisation de fonds publics en vue du programme d'internat Ouverture d'un dialogue avec les partenaires du développement/donateurs en vue de la mobilisation des financements complémentaires nécessaires Détermination et approbation du mécanisme de gestion des fonds, en fonction de la ou des sources/filières de financement Décaissement efficace et en temps voulu des fonds destinés à financer le programme d'internat 4b. Financement des postes de médecins internes
Confirmation des postes de médecins internes au sein de l'effectif de santé avant le retour dans le pays de chaque nouvelle promotion de médecins diplômés Analyse des coûts et projections relatives à l'absorption des internes dans l'effectif de santé Financement des postes de médecins internes sur le budget de la santé 5. Enseignement et formation
5a. Filières destinant à la pratique de la médecine
Conception du programme d'internat, soumis à l'examen et à l'approbation des pairs Définition du cadre de référence du mécanisme de coordination du programme d’internat et du mandat des spécialistes expatriés Recrutement et mobilisation du ou des coordonnateurs du programme et des spécialistes expatriés (en fonction des besoins) Information fournie aux étudiants à l'étranger par le Ministère de l'éducation sur les préparatifs et les dispositions prises en vue de leur internat et de leur intégration dans l'effectif de santé (par ex. au moyen de bulletins d'information réguliers) Conception et mise en place d'un programme d'orientation et d'introduction Conception et mise en place de programmes d'enseignement et d'apprentissage (y compris en vocabulaire médical si nécessaire) Maintien des programmes d'enseignement et d'apprentissage
PIC10/10 page 26 Annexe 2
Activités d'enseignement et de formation incluses dans le mandat des équipes médicales itinérantes Élaboration et approbation d'un programme de formation professionnelle continue au profit des diplômés de médecine, sur la base du programme d'internat 5b. Évaluation préalable, suivi et évaluation
Évaluation préalable de la première cohorte de médecins diplômés de retour de l'étranger durant le programme d'orientation et d'introduction Constitution d'un comité de formation actif, qui se réunit tous les trimestres au minimum ; encadrement et apport de conseils aux internes en fonction de leurs résultats Évaluation finale à l'achèvement de l'internat de la première cohorte de diplômés en médecine Évaluation indépendante du programme d'internat 5c. Homologation de la formation de second cycle
Poursuite du dialogue avec la FNU en vue de l'homologation du programme d'internat Accréditation des médecins diplômés formés à l'étranger à la fin de leur internat en vue de leur inscription à des formations cliniques de second cycle à la FNU 5d. Mise en œuvre
Recrutement des étudiants en médecine conditionné par le Plan national pour les effectifs de santé Attribution de bourses de formation spécialisée de second cycle conditionnée par le Plan national pour les effectifs de santé 5e. Infrastructure
Identification des installations pour les internes de garde Confirmation de l'accès aux moyens du Réseau POLHN pour les participants au programmes d'internat ; inscription aux cours à distance, dans les conditions définies aux programmes d'enseignement et d'apprentissage Utilisation des installations d'enseignement et de formation du pays en vue des cours du programme d'enseignement et de formation
PIC10/10 page 27
Annexe 2
5f. Octroi de permis d'exercer et enregistrement des médecins
Création d'une catégorie spécifique pour l'enregistrement provisoire des participants au programme d'internat en tant que médecins Admissibilité à l'ordre des médecins après confirmation de la réussite de l'internat Décision stratégique visant à déterminer s'il y a lieu d'inclure une catégorie de médecins non pratiquants au Conseil national de la médecine (ou son équivalent) À l'achèvement de la révision du Plan pour le Pacifique, ouverture d'un dialogue avec le Conseil pour l'évaluation de l'enseignement dans le Pacifique sud (SPBEA) sur la situation du programme d'internat dans le contexte de l'évolution des procédures régionales d'enregistrement 6. Partenariats
Ouverture et maintien d'un dialogue avec la Brigade médicale cubaine sur le rôle des médecins faisant leur internat dans le pays et les activités d'enseignement et d'apprentissage Ouverture et maintien d'un dialogue avec le Collège royal des chirurgiens d'Australasie (RACS) et le régime néo-zélandais de traitement médical (NZMTS), avec l'aide du programme de renforcement des services cliniques spécialisés dans le Pacifique (SSCSiP) si nécessaire) sur le rôle des équipes médicales itinérantes dans le programme d'internat et les activités d'enseignement et d'apprentissage Ouverture et maintien d'un dialogue entre les gouvernements des pays oc®aniens et le Fonds international de coopération et de développement (Taiwan, Chine) sur le r¹le des m®decins exerçant dans le pays et des équipes médicales itinérantes dans le programme d'internat et les activitésd'enseignement et d'apprentissage
PIC10/10 page 28
ANNEXE 3
Programme de renforcement des services cliniques spécialisés
dans le Pacifique (SSCSiP)
CARTOGRAPHIE DU PERSONNEL DE SANTÉ CLINIQUE DANS LES
PAYS INSULAIRES OCÉANIENS Tableau 1. Nombre de cliniciens locaux et expatriés dans chaque pays
Fid
ji
Îles
Sa
lom
on
Va
nu
atu
Sa
mo
a
Éta
ts f
éd.
Mic
ron
ési
e
Kir
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ti
To
ng
a
Îles
Ma
rsh
all
Pa
lao
s
Îles
Coo
k
Tu
va
lu
Na
uru
To
kéla
ou
Nio
ué Total
Nombre de cliniciens
locaux employés par le
Ministère de la santé
355 79 27 55 46 18 44 2 7 15 7 2 4 2 663
Nombre de cliniciens
expatriés employés par le
Ministère de la santé
38 2 8 10 18 7 0 8 8 10 2 7 0 2 120
Effectif total de cliniciens
(Locaux + expatriés) 393 81 35 65 64 25 44 10 15 25 9 9 4 4 783
Effectif total de cliniciens
(Locaux + expatriés)
pour 10 000 habitants
4,7 1,6 1,4 3,5 6,0 2,4 4,3 1,5 6,0 17,6 8,5 9,7 28,3 30,8
Figure 1. Proportion (%) de cliniciens locaux par rapport aux cliniciens expatriés
Tableau 2. Niveau de qualification le plus élevé des cliniciens locaux
Pays →
Qualification la
plus élevée ↓ Fid
ji
Îles
Sa
lom
on
Va
nu
atu
Sa
mo
a
Éta
ts
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érés
de
Mic
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Îles
Ma
rsh
all
Pa
lao
s
Îles
Coo
k
Tu
va
lu
Na
uru
To
kéla
ou
Nio
ué
Total
MBBS 354 43 12 32 30 9 23 2 2 9 2 2 3 1 424
Diplôme de
spécialité clinique
65 15 11 19 11 8 10 0 1 5 3 0 1 1 150
Maîtrise 34 20 4 2 5 1 8 0 4 1 2 0 0 0 81
Boursier/doctorat 2 1 0 2 0 0 3 0 0 0 0 0 0 0 8
Effectif total de
médecins locaux
titulaires d'un
diplôme de
spécialité clinique
101
36
15
23
16
9
21
0
5
6
5
0
1
1
239
Pourcentage de
cliniciens locaux
titulaires d'un
diplôme de
spécialité clinique
28,
5
45,
6
55,
6
41,
8
34,
8
50
47,
7
0
71,
4
40
71,
4
0
25
50
36
0% 50% 100%
Fidji
Vanuatu
États féd. Micronésie
Tonga
Palaos
Tuvalu
Tokélaou
355 79
27 55
46 18
44 2
7 15
7 2
4 2
38 2
8 10
18 7
0 8
8 10
2 7
0 2
Médecins locauxemployés par leMinistère de la santé
Médecins expatriésemployés par leMinistère de la santé
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