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CPGE – Classe d’ECE2
Economie Approfondie 2 Chapitre 1 - C. Rodrigues -
Première partie Microéconomie 2 : La concurrence
imparfaite
Chapitre 1 Les structures de marché en concurrence
imparfaite : le cas du monopole
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Introduction
Des marchés parfaits aux marchés imparfaits
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Les conditions de la concurrence pure et parfaite (CPP) //
• Modèle de la CPP :
i. Modèle de référence de la microéconomie standard
ii. Enseignement principal du modèle : le marché conduit à un « optimum de premier rang » (optimum de Pareto)
iii. Les conditions fondamentales du modèles ne sont pas clairement identifiées par Walras ou Pareto !
• 5 conditions et non des hypothèses !
1. Atomicité du marché
2. Fluidité du marché
3. Homogénéité du produit
4. Transparence du marché
5. Mobilité des facteurs de production
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Les conditions de la CPP : une élaboration progressive
Franck Hyneman Knight (1885-1972)
• Économiste américain. Il enseigne à l’Université de Chicago de 1927 à 1948.
• Bibliographie principale : • Risk, incertainty and profit. Boston,
(1921).
Edward Hastings Chamberlin (1899-1967)
• Économiste américain. Il fut professeur à l’Université de Harvard.
• Bibliographie principale :
• The theory of monopolistic competition (1933).
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Définition à ajouter au répertoire !
Concurrence
Concurrence pure et parfaite
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La firme dans le cas des marchés parfaits Figure n°1 //
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La maximisation du profit de la firme dans le cas des marchés parfaits
le profit unitaire (noté u) est positif tant que la recette de la dernière unité vendue (donc recette marginale notée Rm) est supérieure au coût de cette dernière unité (donc le coût marginal noté Cm).
u = Rm - Cm
Le profit total (noté t) est égal au produit du profit unitaire et des quantités produites. Il est donc maximal lorsque Rm = Cm.
t = u . Q
t = (P.Q) – CT
Avec : P.Q = Recette totale (notée RT).
• Remarques :
① L’évolution du Cm est indépendant de la structure du marché (qu’il y ait un, deux ou une infinité de producteurs, la structure de coûts de la firme ne change pas).
② La recette marginale – Rm - dépend du prix de vente. Le prix est déterminé sur le marché par les conditions de rencontre entre l’offre et la demande : si le marché est en CPP, le prix est une constante qui s’impose à la firme.
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Recette totale, recette moyenne et recette marginale de la firme
• Le profit total (πt) est égal à la différence entre les recettes et les coûts de production. • La Recette Totale (RT) est égale au produit des quantités vendues (Q) par le prix de vente unitaire (P) :
RT = P.Q • On en déduit ainsi que le profit total (πt) est égal à la recette totale moins le coût total :
Πt = RT – CT = (P.Q) – CT
• A partir de RT, on peut identifier la recette moyenne (RM) : • La recette moyenne (RM) est la recette par unité d’output ; elle est par définition identique au prix unitaire.
RM = RT / Q = P.Q / Q = P
• A partir de RT on peut identifier la recette marginale (Rm) : la recette marginale (Rm) associée à la vente d’un produit parfaitement divisible est la variation de la recette totale consécutive à la variation infinitésimale de la quantité vendue. Rm est la fonction dérivée de la fonction RT par rapport à Q :
Rm = RT / Q
Il existe entre RM et Rm les même relations qu’entre toutes les variables moyennes et marginales : quand RM augmente, cela veut dire que Rm > RM et inversement. Quand RM est constante, cela signifie que RM = Rm.
En situation de CPP, le prix est un paramètre pour la firme. Puisque RM = P, cela signifie que RM est aussi une constante et donc que Rm également. On a :
P = RM = Rm
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Définition à ajouter au répertoire !
Profit
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La fonction d’offre de la firme : de la productivité aux coûts de production Figure n°2 //
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La fonction d’offre de la firme Figure n°3 //
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La maximisation du profit de la firme dans le cas des marchés parfaits Figure n°4 //
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• En CPP, le producteur est « price taker » (preneur de prix) : il est rationnellement incité à s’aligner sur le prix du marché
• Attention à une erreur d’analyse :
1. « Price taker » ne signifie pas que le producteur est « obligé » de suivre le prix du marché
2. Il est rationnellement conduit à ne pas pratiquer un prix différent :
Que se produit-il si la firme propose un prix de vente plus élevé ?
Que se produit-il si la firme propose un prix de vente plus faible ?
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La maximisation du profit de la firme dans le cas des marchés parfaits
Testons nos compétences ! Exercice d’application n°1
• Considérons un marché de Concurrence pure et parfaite comprenant 100 firmes ayant toutes les mêmes coûts de production (chaque firme est donc représentative des conditions de production de toutes les autres). La firme représentative a la fonction de coût suivante :
CT(Q) = Q2 + 40
• Sur le marché, la demande totale est une fonction décroissante exprimée par la relation :
Qd = – 100P + 2000
• Questions :
1. Calculez la fonction d’offre individuelle et la fonction d’offre agrégée.
2. Calculez le prix d’équilibre du marché.
3. Calculez l’équilibre du producteur (le volume de produit qui maximise le profit).
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Testons nos compétences ! Exercice d’application
• Question 1 :
En CPP, le π est maximal quand P = Cm.
Cm = ∂CT / ∂Q = 2.Q
L’offre individuelle s’écrit (on exprime Q en fonction de P) :
P = 2.Q
Q = P/2
L’offre totale sur le marché est par conséquent égale à 100 fois l’offre individuelle :
Qm = 100. Q
Qm = 100 . P/2
Qm = 50P
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Testons nos compétences ! Exercice d’application
• Question 2 :
• Sur le marché, l’équilibre est défini par l’égalité entre l’offre et la demande : Qd = Qs
• Il vient donc :
2000 – 100P = 50P
P = 13,33 F CFP
• A ce prix, la quantité échangée est donnée par la fonction d’offre du marché aussi bien que par la fonction de demande.
• On remplace P = 13,33 dans l’une ou l’autre des équations et on obtient la quantité d’équilibre :
Q = 666,66
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Testons nos compétences ! Exercice d’application
• Question 3 :
• Chaque firme produit Q = P/2 ; soit une production de Q = 6,666 unités de biens (un centième de la production totale du marché).
• On sait que le profit de la firme est :
Πt = Q . (P – CM)
• Or, CM = CT/Q ; il vient donc :
CM = (40 + Q2) / Q = (40/Q) + Q
• Quand Q = 6,666 :
CM = 12,66
• Calcul du profit :
Πt = 6,666 . (13,33 – 12,66) = 4,466
• Le profit cumulé de toutes les entreprises est alors :
Πm = 100. πt
Πm = 446,6 F CFP
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1. Qu’est ce que le monopole ?
1.1. Monopole et concurrence
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H. Von Stackelberg (1905-1946)
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• Heinrich von Stackelberg est un économiste allemand.
• Il publie en 1934 son ouvrage Structure de marchés et équilibre qui traite entre autre des marchés duopolistiques.
Les formes de la concurrence imparfaite Le tableau de Stackelberg
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Définition à ajouter au répertoire !
Monopole
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Le monopole
• Remarques :
① Même s’il n’y a qu’une seule firme sur le marché, on continue à considérer qu’il s’agit d’un marché (tous les marchés ne sont pas nécessairement concurrentiels).
② Avec le monopole, les modèles économiques présentent une corroboration empirique plus forte qu’en CPP (forte portée heuristique)
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Le monopole, la concurrence et le marché
• Monopole : non respect de la condition d’atomicité du marché
• Remarques :
• Certains types de monopoles restent présents sur un marché parce que d’autres firmes n’ont pas la possibilité d’entrer sur le marché.
Dans ce 2ème cas (mais qui n’est pas obligatoire pour qu’il y ait monopole), la condition de libre entrée du marché n’est pas respectée.
• Dans d’autres cas de figure, le monopole est compatible avec le respect de la condition de libre entrée (monopole naturel)
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Le monopole, la concurrence et le marché
• Le monopoleur a deux avantages par rapport aux firmes qui évoluent en situation de concurrence :
1. il n’est pas contraint par la concurrence puisque les produits fabriqués proviennent d’une seule firme ;
2. il est « price maker » : il fixe le prix de vente contrairement à la situation concurrentielle lorsque le marché est atomistique du point de vue de l’offre.
Attention à une erreur d’analyse : le principe de « price maker » ne signifie pas que le monopoleur ne subit aucune contrainte. Il doit tenir compte de la fonction de demande du marché
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1. Qu’est ce que le monopole ?
1.1. Monopole et concurrence
1.2. Les origines des monopoles
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Les origines des monopoles 1. Monopole et rendements d’échelle croissants
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• La condition de fluidité du marché est respectée
• Les coûts moyens et marginaux de long terme restent décroissants
Coûts Prix
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Coût moyen
Coût marginal
Les origines des monopoles 1. Monopole et rendements d’échelle croissants
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• De période en période, le marché connaît une concentration progressive.
• Plus la concentration s'opère, plus l'entrée sur le marché devient coûteuse car il faut produire à très grande échelle pour être rentable (les économies d’échelle évincent les firmes de petite taille du marché).
Exemple 1 : secteur des énergies fossiles (Standar oil compagny à la fin du XIXème siècle, Total-Fina-Elf ou Exxon-Mobil aujourd’hui).
Exemple 2 : le marché aérien civil (Airbus, Boeing).
Dans ce cas de figure, le monopole ou l’oligopole peut être la solution la plus efficace.
Empiriquement, les rendements d’échelle croissants conduisent le plus souvent à des duopoles ou des oligopoles.
Le cas limite des rendements d’échelle croissants : le monopole naturel
Qu’est ce qu’un rendement d’échelle ?
• En longue période, l’entreprise peut tenter d’améliorer ses
rendements en augmentant son volume de production.
Deux stratégies :
1) Elle augmente l’ensemble des facteurs de production dans
les mêmes proportions, on dit qu’elle change
d’échelle (K/L constant) rendements d’échelle
2) Elle modifie son modèle technologique et change la
proportion des facteurs rendements de substitution.
Les rendements d’échelle sont facilement modélisables :
mesure de l’évolution de la production à technologie et à
prix relatifs des facteurs constants
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Définition à ajouter au répertoire !
Rendement d’échelle
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• Lorsqu’on multiplie les quantités de chaque facteur K et L
par un même coefficient quelconque :
1) Soit la production Q est multipliée par le même
coefficient, on dit alors que les rendements d’échelle sont
constants ;
2) Soit la production est multipliée par un coefficient plus
élevé, les rendements d’échelle sont croissants ;
3) Soit la production est multipliée par un coefficient plus
faible, les rendements d’échelle sont décroissants.
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Qu’est ce qu’un rendement d’échelle ? //
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Remarque mathématique relative aux rendements d’échelle
• Les rendements d’échelle traduisent le degré d’homogénéité de la fonction de production. On dit qu’une fonction est homogène de degré h si :
f (λK, λL) = λh f (K, L)
si h = 1 les rendements sont constants
si h > 1 les rendements sont croissants
si h < 1 les rendements sont décroissants
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Remarque graphique relative aux rendements d’échelle
Rendements d’échelle et économies d’échelle //
• Il ne faut pas confondre « rendements d’échelle » et « économies d’échelle ». Il est possible d’interpréter les rendements en terme de coûts :
Si les rendements d’échelle sont croissants, les coûts de la firme sont décroissants à long terme ;
Les économies d’échelle traduisent une situation de rendements d’échelle croissants.
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Définition à ajouter au répertoire !
Economie d’échelle
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Rendements d’échelle et économies d’échelle //
Les économies d’échelle incitent au processus de croissance interne des firmes (développement de la firme par investissement productif) ainsi qu’au processus de concentration des firmes : question de la taille critique de la firme
Lorsque les rendements d’échelle sont décroissants, cela signifie que les coûts sont croissants à long terme : il y a alors déséconomies d’échelle
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• Pour certains secteurs de production, il apparaît que les
conditions techniques de la production (rendements
d’échelle croissants) et la taille du marché suppriment
toute possibilité de rentabilité à des entreprises
concurrentes.
• Exemple : production d’électricité, transport ferroviaire,
transport collectif urbain.
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Les origines des monopoles 2. Les monopoles naturels
Définition à ajouter au répertoire !
Monopole naturel
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• Condition de fluidité du marché respectée (absence de barrières à l’entrée)
• Théories du monopole temporaire par la différenciation des produits (concurrence monopolistique) :
J.A. Schumpeter, Business cycles (1939)
E. Chamberlin, The monopolistic competition (1933)
J. Robinson, L’économie de la concurrence imparfaite (1975)
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Les origines des monopoles 3. Monopole et innovations
Joseph Aloïs Schumpeter (1883-1950)
• Economiste autrichien difficile à classer dans une école théorique sinon qu’il est en rupture avec la conception néoclassique.
• Son objectif principal était d’expliquer la dynamique économique là où les économistes néoclassiques cherchaient à rendre compte des situations de déséquilibre ou d’équilibre. Ses travaux l’ont conduit à mettre l’accent sur le rôle de l’innovation dans les fluctuations économiques.
• Bibliographie principale :
• Business cycles (1939).
• Capitalisme, socialisme et démocratie (1942)
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La concurrence monopolistique
Joan Robinson
(1903-1983)
• Économiste britannique. • Disciple de Keynes (un des membres les plus assidu
du Circus) • Elle enseigne à l’Université de Cambridge
• Bibliographie principale : • L’économie de la concurrence imparfaite.
Cambridge, (1975).
Edward Hastings Chamberlin (1899-1967)
• Économiste américain. Il fut professeur à l’Université de Harvard.
• Bibliographie principale :
• The theory of monopolistic competition (1933).
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• L’innovation conduit la firme à devenir un monopoleur (droit de propriété sur l’innovation)
• Ce monopole est temporaire (durée de vie du brevet)
Voir chapitre 2 d’EA2 !
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Les origines des monopoles 3. Monopole et innovations
• Si une firme contrôle totalement l’offre d’une matière première
indispensable à la production d’un certain bien, elle se trouve en
situation de monopole sur le marché de ce bien.
• Exemples :
a. industrie de l’aluminium aux Etats-Unis avant la seconde
guerre mondiale. La firme ALCOA (Aluminium Company of
America) contrôlait l’approvisionnement de bauxite et
bénéficiait d’une position de quasi monopole sur le marché de
l’aluminium.
b. Dans une zone géographique donnée, une firme peut détenir le
monopole de la production de ciment (exploitation d’une
carrière, pharmacie sur dans une zone rurale).
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Les origines des monopoles 4. Monopole et ressources rares
• Dans certains cas, les monopoles découlent d’une volonté étatique : monopole institutionnel (monopole légal)
• Plusieurs modalités :
a. soit directement par la loi (en France, c’est le cas de la distribution de gaz et d’électricité par GDF et EDF ou les transports par chemin de fer avec la SNCF).
En général, il s’agit de monopoles naturels mais pas obligatoirement (il y a débat sur le fait de savoir si la production d’électricité relève d’un monopole naturel aujourd’hui) ;
des activités comme les pharmacies ou les services notariés peuvent devenir des monopoles institutionnels s’il n’y a qu’un seul prestataire dans une zone géographique donnée (monopole géographique).
b. Soit indirectement en isolant totalement le marché intérieur de la concurrence étrangère par une protection douanière (les politiques protectionnistes peuvent conduire à des situations de monopole légal si le marché est international).
Exemple : Polynésie française !!
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Les origines des monopoles 5. Monopole et intervention de l’Etat
2. L’équilibre du monopole
2.1. L’équilibre en courte période
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L’équilibre du monopole et l’équilibre concurrentiel : différences et similitudes
• Le monopoleur se trouvant seul sur le marché, il se trouve confronté à l’intégralité de la demande : contrairement à la concurrence parfaite, il n’y a pas de différence entre la demande à la firme et la demande de marché
• Deux conséquences : i. Le prix est librement fixé par le monopoleur (le monopoleur
est price maker) ; ii. La demande est une fonction décroissante qui s’impose au
monopoleur
• Similitudes avec le producteur concurrentiel : i. Le monopoleur cherche à maximiser son profit ii. Le volume de production optimal est obtenu lorsque la
recette marginale s’égalise avec le coût marginal (Rm = Cm).
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Document n°1 figure n°5
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Recette moyenne et recette marginale pour le monopole
• Si le producteur décide d’appliquer le prix de P1, la courbe de RM (courbe de demande) indique que les quantités qu’il pourra vendre sont de Q1.
• Si en moyenne, la recette lui rapporte P1 (RM = RT/Q = P.Q/Q = P), la recette de la dernière unité vendue (donc Rm) est bien plus faible puisque le prix doit être décroissant pour que les quantités augmentent.
• Graphiquement, pour un prix de P1, la recette marginale est égale à Rm1 avec P1 > Rm1.
• Conclusion : • La RM de la firme mesure la recette que la firme perçoit par produit
vendu : cela correspond nécessairement au prix de vente unitaire et donc à la courbe de demande. Celle-ci est décroissante car la demande à la firme n’est plus infiniment élastique comme c’est le cas en CPP.
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• Exemple numérique :
• Considérons la fonction de demande sur un marché partiel en fonction de Q :
f(Q) = - 4Q + 100
• Cette fonction de demande est égale au prix de marché :
P = -4Q + 100
• On sait que :
• RT = RM.Q = P.Q
• RT = -4Q2 + 100Q
• On en déduit Rm = ∂RT/∂Q :
Rm = -8Q + 100
On vérifie bien que la pente de Rm est supérieure à celle de RM !
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Recette moyenne et recette marginale pour le monopole Testons nos connaissances !
L’équilibre du monopole en courte période Figure n°6
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L’équilibre du monopole en courte période Figure n°6
• Conclusion n° 1 :
le monopoleur est rationnellement conduit à fixer un prix de vente supérieur à son coût marginal (Em).
Si la firme avait évolué en CPP, le prix de vente aurait été plus faible
• Conclusion n° 2 :
Le prix étant plus élevé qu’en concurrence, la quantité échangée sera plus faible.
Dans les deux cas, on vérifie bien que le monopoleur ne permet pas une allocation optimale des ressources au sens de Pareto : l’économie produit moins de richesses et les fait payer plus cher à la collectivité
L’économie se trouve en deçà de la frontière des possibilités de production).
C.
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Définition à ajouter au répertoire !
Optimum de Pareto
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L’équilibre du monopole en courte période Figure n°6
• Explication de la conclusion n°1
o Si le monopoleur se comportait comme une firme concurrentielle : • Il procèderait à une tarification au Cm (point Em sur la figure 6) tout en
rationnant le marché car les consommateurs sont disposés à consommer plus que Q*.
• On vérifie qu’avec une tarification au Cm, le profit du monopoleur est inférieur à celui qui découle de l’équilibre classique du monopole.
• Rappel : Πt = RT – CT
ou Πt = Q* . (P – CM*)
En refusant la tarification au Cm (puisqu’en monopole, la firme est
« price maker »), le monopole acquiert donc un profit au détriment du consommateur. On appelle ce profit « rente de monopole » : la structure de monopole entraîne un transfert du surplus du consommateur vers le producteur.
C.
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Rappel : le surplus des consommateurs et le surplus des producteurs Figure n°7
C.
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Rappel : le surplus des consommateurs et le surplus des producteurs Figure n°7
C.
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• Sur un marché concurrentiel, on identifie simultanément :
• le surplus du consommateur qui traduit le fait que les consommateurs étaient disposés à payer un prix plus élevé pour les premières unités de produits que celui qu’ils paient effectivement ;
• le surplus du producteur qui traduit le fait que les producteurs étaient prêts à consentir des prix de vente plus faible pour les premiers produits que ceux qu’ils consentent effectivement.
Il y a échange sur le marché précisément parce que les consommateurs et les producteurs retirent un avantage net c'est-à-dire une différence entre les satisfactions qu’ils en retirent et le coût d’opportunité des ressources qu’ils sacrifient : l’échange s’arrête au point d’équilibre, celui-ci traduisant le fait qu’on a totalement épuisé les gains total à l’échange.
L’équilibre du monopole en courte période Figure n°6
• Explication de la conclusion n°2
o Si le marché était composé de « n » firmes concurrentielles plutôt que le monopoleur :
Supposons que le monopole soit composé d’une série d’établissements (de succursales de production) qui ont les mêmes coûts et qui auraient pu constituer des entreprises indépendantes sur un marché concurrentiel.
La courbe de Cm du monopole est égale à la somme des courbes de Cm des firmes qui auraient composé ce marché (somme des courbes d’offre individuelles).
La partie du Cm du monopoleur supérieure au CM représente donc l’offre totale du marché concurrentiel.
Le point d’équilibre entre l’offre et la demande sur ce marché concurrentiel aurait été Ec (figure n°6).
On vérifie qu’en ce point, le prix est plus faible et la quantité d’équilibre plus importante qu’en Em. Le monopole produit bien moins de richesses et les fait payer plus cher aux agents économiques.
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L’équilibre du monopole en courte période Figure n°6
Résumons-nous !
• L’équilibre du monopole en courte période est caractérisé par la double situation suivante :
a) le prix de marché est supérieur au coût marginal et se détermine en fonction du volume optimal d’output et de la fonction de demande du marché ;
b) la quantité produite est inférieure à ce qu’elle aurait été en situation de concurrence parfaite.
• Question : • Comment se calcule la maximisation du profit dans le cas
du monopole ?
C.
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La maximisation du profit du monopoleur
• Rappel sur le mécanisme de la maximisation du profit du producteur //
• Expression n°1 du profit :
Le profit total (noté t) est égal au produit du profit unitaire et des quantités produites. Il est donc maximal lorsque Rm = Cm.
t = u . Q
C.
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La maximisation du profit du monopoleur
• Rappel sur le mécanisme de la maximisation du profit du producteur //
• Expression n°2 du profit :
Le profit total est égal à la différence entre le recette totale (RT = P.Q) et le coût total :
t = (P.Q) – CT
C.
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La maximisation du profit du monopoleur
• Rappel sur le mécanisme de la maximisation du profit du producteur //
• Expression n°3 du profit :
Le profit total est égal à la différence entre le prix de vente du produit (P) et le coût moyen correspondant au volume produit (CM) pondéré par le volume de production (Q) :
t = (P* – CM*) – Q*
C.
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La maximisation du profit de la firme dans le cas des marchés parfaits Figure n°4 // - Reprise
C.
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La maximisation du profit de la firme dans le cas du monopole Figure n°8 //
C.
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Source : E. Buisson, M. Navarro. La microéconomie en pratique. A. Colin 2013
Testons nos compétences ! Exercice d’application n°2
• La fonction de coût total (CT) d’une firme en monopole est donnée par la relation suivante :
CT = 2Q2 – 3Q
• La fonction de demande de marché est donnée par l’équation suivante : P = –2Q + 19
• Questions : 1. Déterminez le prix de vente (en Francs CFP !) et le volume de production (en
unités de produits vendues !) permettant au monopoleur de maximiser son profit.
2. Calculez le profit optimal (en Francs CFP). 3. Supposons que la firme ait un comportement concurrentiel et propose un prix
de vente égal au Cm. Calculez le prix de vente correspondant ainsi que le profit obtenu.
4. Supposons que la fonction de Cm identifiée dans la question 1 corresponde, dans sa partie supérieure au CM, à la fonction d’offre d’un marché partiel composé de nombreuses firmes concurrentielles. Calculez les quantités et le prix d’équilibre de ce marché à court terme. Commentez le résultat obtenu.
C.
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Testons nos compétences ! Exercice d’application
• Question 1 • La quantité optimale de production se détermine en égalisant Cm et Rm
Cm = CT/Q = 4Q – 3 • Rm est la fonction dérivée de la fonction de recette totale. Or, la fonction de
demande du marché correspond à la recette moyenne (RM) pour la firme en monopole. On sait que : RM = RT/Q
RT = –2Q2 + 19Q • Il vient donc :
Rm = RT/Q = –4Q + 19 • On détermine Q* en égalisant Rm et Cm :
– 4Q + 19 = 4Q –3 Qm* = 11/4 = 2,75 UO (Unités d’Output)
• On obtient le prix de vente du monopoleur P* en remplaçant Q* dans l’équation de la RM.
RM = RT/Q = -2Q + 19 On trouve :
Pm* = 27/2 = 13,5 F CFP
C.
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Testons nos compétences ! Exercice d’application
• Question 2 :
• On sait que Πt = RT – CT RT (Qm*) = Pm*.Qm* = 37,125 F CFP
• Et : CT (Qm*) = 2(11/4)2 – 3(11/4) = 6,875 F CFP
Πtm = 30,25 F CFP Calcul alternatif :
Πtm = (P*-CM*) . Q* Pour trouver CM*, on remplace Q* dans la fonction de coût moyen : CT/Q = CM CM = 2Q – 3 CM* = 2.2,75 – 3 = 2,5 F CFP
Πtm = (13,5 – 2,5) . 2,75 = 30,25 CFP
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Testons nos compétences ! Exercice d’application
• Question 3 :
• Si la firme adopte un comportement concurrentiel (stratégie irrationnelle si elle n’est pas contrainte à le faire et qu’elle est en monopole), elle établit son prix de vente en égalisant Cm et Rm. Au point d’intersection :
Rm = Cm, Qm* = 2,75 CFP
• On remplace Q par cette valeur dans la fonction de Rm ou de Cm :
P = -4Q + 19
P = -4(2,75) + 19
P = 8 F CFP
Calcul du profit de la firme :
Πt = (P – CM*) . Q*
Πt = (8 – 2,5) . 2,75 = 15,125 F CFP
On vérifie bien que le profit de la firme est plus faible qu’en situation de monopole.
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Testons nos compétences ! Exercice d’application
• Question 4 : • En situation de CPP les quantités échangées se déduisent de l’égalisation
entre les fonctions d’offre et de demande. On résout donc : Cm = RM 4Q – 3 = 2Q + 19 Qc* = 11/3 UO
• On en déduit le prix d’équilibre en remplaçant la valeur de Q* dans la fonction de demande (RM) :
Pc* = –2(11/3) + 19 = 35/3 11,67 F CFP • Calcul du profit : • On sait que Πt = RT – CT
RT (11/3) = P.Q = 35/3 . 11/3 42,77 CT (11/3) = 2(11/3)2 – 3(11/3) 15,89
Πt = 26,88 F CFP
On vérifie bien que ce profit est plus faible que celui réalisé par la firme en situation de monopole.
On vérifie également que Qc > Q* et que Pc < Pm. Ce profit est plus faible que celui réalisé par la firme en situation de monopole.
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Le monopole et l’allocation des ressources : quelques prolongements
• A partir du milieu du XXème siècle, plusieurs travaux théoriques visent à mettre en évidence le caractère sous optimal de la production de richesses en situation de monopole :
i. Leibenstein, L’inefficience productive dénommée « inefficience X » (1966) : en l'absence de pression concurrentielle, les coûts moyens et marginaux de production augmentent plus fortement qu’en situation de concurrence ;
ii. Dasgupta et Stiglitz (fin des années 1980) : les entreprises en situation de monopole fournissent un faible effort de R&D (analyse en dynamique). Cette idée a donné lieu à de nombreux travaux empiriques : ainsi, dans le cas des États-Unis, Kamien et Schwartz ou encore Aghion et Howitt font apparaître une relation positive entre des indicateurs de l'innovation (tels que les dépenses de R&D ou le nombre de brevets déposés) et l'intensité de la concurrence.
iii. A. Harberger : l'inefficience allocative (« Monopoly and ressource allocation » AER, 1954) : le monopole vend plus cher et en quantité moindre par rapport à la situation concurrentielle (triangle de Harberger).
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Le triangle de Harberger : la charge morte du monopole Figure n°9
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• Question : que perdent les consommateurs dans la situation de monopole par rapport à la concurrence ?
En concurrence parfaite : l’équilibre de marché conduit les consommateurs à acquérir les produits au prix Pcce et d’en obtenir une quantité Qcce.
En situation de monopole : les consommateurs subissent une perte de surplus
ils sont obligés de dépenser le prix Pm pour se procurer la quantité Qm.
Cette perte de surplus est représentée par la surface A.
Les consommateurs ne peuvent plus acquérir la quantité Qcce : ils perdent donc également le surplus représenté par la surface B.
La perte globale du surplus des consommateurs est donc : A + B.
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Le triangle de Harberger : la charge morte du monopole Figure n°9
• Question : que gagne la firme dans la situation de monopole par
rapport à la concurrence ?
Le surplus du monopoleur augmente de la surface A car il accapare la
dépense supplémentaire effectuée par les consommateurs pour se
procurer Qm.
Le triangle C représente le surplus du producteur en situation de
concurrence. Mais, en monopole, la firme renonce à produire Qcce au
profit de Qm : elle renonce par conséquent à percevoir la surface du
triangle C.
Il faut noter que sur le plan microéconomique, la firme gagne a être
en monopole puisque le gain qu’elle réalise au niveau du transfert du
surplus des consommateurs (surface A) mais qui est neutre au
niveau macroéconomique, fait plus que compenser la perte qu’elle
subit par le triangle C (surface de A est supérieure à la surface de C).
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Le triangle de Harberger : la charge morte du monopole Figure n°9
• Question : quel bilan macroéconomique de la présence
d’un monopole ?
la perte totale pour la collectivité (perte
macroéconomique) est représentée par la surface B + C.
C’est la perte nette de satisfaction des consommateurs qui
n’est pas récupéré par le monopoleur (B) + la perte nette
du monopoleur (C). Cette surface (B + C) est aussi appelée
« charge morte du monopole » ou « triangle de
Harberger » : c’est une mesure de l’inefficacité sociale du
monopole si on la compare à la situation de concurrence.
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Le triangle de Harberger : la charge morte du monopole Figure n°9
• Résumons nous !
• En situation de monopole :
① Il y a un gain microéconomique pour la firme : elle réalise
un profit plus élevé que si elle était en situation de
concurrence (le surplus du producteur augmente)
② Il y a une perte macroéconomique pour la collectivité :
i. les richesses allouées sont moins nombreuses : présence
d’une « charge morte » ; une partie du surplus perdu par les
consommateur n’est pas récupéré par le monopoleur
ii. Le prix des richesses est plus élevé
C.
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Le triangle de Harberger : la charge morte du monopole Figure n°9
• La charge morte du monopole : l’exemple du secteur bancaire
• « Depuis la libéralisation du secteur bancaire qui a eu lieu au début
des années 1980, principalement avec la loi bancaire de 1984 en
France, et l’augmentation de la concurrence entre banques qui s’en
est suivi, la rentabilité des banques a diminué comme en atteste la
baisse continue du taux de marge globale d’intermédiation depuis
le milieu des années 1980, passant de 2,07 % en 1988 à 1,19 % en
1995. Selon A. Landier et D. Thesmar (2007), l'introduction de
davantage de concurrence a réduit les rentes de situation des
banques bénéficiant de marchés protégés, et a permis le
financement des firmes à un meilleur coût, tout en favorisant
l'innovation financière ».
C.
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Le triangle de Harberger : la charge morte du monopole Document 2 //
2. L’équilibre du monopole
2.1. L’équilibre en courte période
2.2. L’équilibre en longue période
C.
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L’équilibre du producteur sur le long terme en concurrence parfaite – Rappel ! Figure n°10 //
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L’équilibre du monopole en longue période Figure n°11 //
L’équilibre du monopole en longue période Figure n°11 //
• La figure n°11 représente les courbes de Cm et de CM d’une firme en situation de monopole sur le long terme. L’équilibre du monopoleur correspond au point d’intersection entre CmLP et Rm. On considère 2 situations de demande de marché :
1. Considérons RM1 et Rm1. Le point E1 s’établit dans la phase de production ou la firme est en rendements croissants. Si la firme était en situation de CPP, cette situation ne serait pas tenable à long terme pour elle puisque le prix de marché s’établirait à un niveau inférieur au minimum du coût moyen. Mais pour ce niveau de production Q1, le monopoleur établit rationnellement le prix P1 c'est-à-dire un prix qui est nettement supérieur au CM correspondant.
On montre ainsi que la firme en situation de monopole peut durablement rester dans sa phase de rendements d’échelle croissants : cette situation justifie l’existence d’un monopole si la demande de marché reste « bloquée » en Q1.
C.
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L’équilibre du monopole en longue période Figure n°11 //
• La figure n°11 représente les courbes de Cm et de CM d’une
firme en situation de monopole sur le long terme.
L’équilibre du monopoleur correspond au point
d’intersection entre CmLP et Rm. On considère 2 situations
de demande de marché :
2. Avec RM2 et Rm2, on retrouve une situation comparable
avec le calcul de l’équilibre du monopoleur sur le court
terme (phase de rendements d’échelle décroissants).
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• Conclusions sur l’équilibre du monopole à long terme :
1. Sur la longue période, la firme a intérêt à développer l’échelle de sa production (comme la firme concurrentielle) mais elle n’a pas nécessairement intérêt à poursuivre ce processus jusqu’à la phase des rendements d’échelle décroissants.
Le monopoleur est durablement rentable même si, pour des raisons techniques, les rendements d'échelle croissants perdurent (il est rentable sans dépasser l’EME).
2. En situation de CPP, l’équilibre de long terme est caractérisé par une entrée des firmes et une baisse puis annulation des profits normaux. Pour le monopole en revanche, s’il existe des coûts irrécupérables ou que le monopole est légal, le monopoleur conserve sa rente de monopole sur le long terme.
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L’équilibre du monopole en longue période Figure n°11 //
Transition : monopole et optimalité
• Le monopole conduit à une affectation et à une répartition des ressources qui ne sont pas pareto-optimales.
• S’il n’est pas possible ou souhaitable de réintroduire de la concurrence (monopole naturel ou monopole institutionnel), Est-il possible de réduire voire d’annuler la sous-optimalité du monopole ?
• Deux éléments de réponse :
1. On attribue une mission de service public au monopole accompagné d’un contrôle externe réalisé par l’Etat (sur la tarification par exemple).
2. On incite le monopole à user de la stratégie de discrimination par les prix.
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2. L’équilibre du monopole
2.1. L’équilibre en courte période
2.2. L’équilibre en longue période
2.3. L’équilibre du monopole discriminant
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Qu’est ce que le monopole discriminant ?
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• Dans les limites des contraintes données par la fonction de demande, le monopoleur peut donc agir sur les prix : en particulier, rien ne l’oblige à pratiquer le même prix pour toutes les unités d’output ou pour toutes les catégories de clients.
• Principe de l’utilité marginale décroissante (voir cours d’EA1) : les consommateurs sont disposés à payer plus cher les premières unités consommés que les autres.
• En raison des différences de préférences entre les consommateurs, certains clients sont disposés à payer plus cher que d’autres clients.
Traditionnellement, les modèles économiques distinguent trois degré de discrimination : discrimination de 1er, 2ème et 3ème degré.
Le monopole discriminant de premier degré
• La discrimination de premier degré correspond à une situation où le monopoleur vend des unités de biens à des prix tous différents. Le but est de vendre chaque unité de produit à chaque consommateur en fonction du prix maximal que celui-ci est prêt à consentir.
Peu de portée empiriquement mais permet de comprendre le « principe » de la discrimination : le monopoleur s’approprie totalement le surplus des consommateurs (en plus du sien) ce qui ramène l’économie dans une situation optimale au sens de Pareto. Il y a en effet transfert du surplus mais plus de « charge morte du monopole ».
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Le monopole discriminant de premier degré Figure n°12 //
• La discrimination de deuxième degré traduit le fait que le monopoleur vend les unités produites à des prix différents, mais à prix identique pour tous les consommateurs achetant la même quantité de biens.
La discrimination par les prix est dans ce cas fonction des quantités achetées et non des individus. On parle également de « tarification non linéaire » puisque le prix du bien n’est pas constant mais dépend de la quantité achetée.
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Le monopole discriminant de deuxième degré
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Le monopole discriminant de deuxième degré Figure n°13 //
• La discrimination au deuxième degré a une implication importante : l’égalisation entre le prix marginal et le coût marginal.
• Le consommateur paie un prix dégressif par tranche en fonction de la quantité qu’il achète : Consommateur 1 prix P1 et quantité Q1. Consommateur 2 consomme Q2 (avec Q2 > Q1) paie P1 pour la
quantité de biens égale à Q1 et paie P2 (avec P2 < P1) pour la quantité de biens comprise entre Q1 et Q2.
Etc. jusqu’au consommateur n.
• Le monopoleur a intérêt à poursuivre cette politique de prix jusqu’à ce qu’il vende à un consommateur Cn une quantité telle que la dernière unité vendue lui rapporte autant que ce qu’elle a coûté (donc que Rm = Cm). Il est donc conduit à baisser son prix (et donc Rm) jusqu’à l’égalité Cm = Rm.
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Le monopole discriminant de deuxième degré
Le monopole discriminant de troisième degré
• La discrimination du troisième degré caractérise une situation ou le monopoleur pratique des prix de vente différents selon l’individu qui achète en fonction de son appartenance à un groupe de clients particuliers.
Il s’agit dans ce cas de distinguer plusieurs sous-marchés et
différencier les prix entre ceux-ci ; mais le prix reste le même pour tous les clients appartenant à un même marché.
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Le monopole discriminant de troisième degré Figure n°14 //
2. L’équilibre du monopole
2.1. L’équilibre en courte période
2.2. L’équilibre en longue période
2.3. L’équilibre du monopole discriminant
2.4. L’équilibre du monopole naturel
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L’équilibre du monopole naturel
• Pour certains secteurs de production, il apparaît que les
conditions techniques de la production et la taille du
marché suppriment toute possibilité de rentabilité pour
des entreprises concurrentes.
• La présence de rendements d’échelle croissants liée
notamment à l’importance des coûts fixes initiaux conduit à
la concentration du secteur et, à terme, à la constitution
d’une situation limite : la suppression de toute forme de
concurrence.
• Exemple : production d’électricité, transport ferroviaire,
transport collectif urbain.
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Le monopole naturel Figure n°11 // - Reprise
L’équilibre du monopole naturel
• Conclusion : le nombre de firmes présentes sur le marché ne dépend parfois pas du bon vouloir des décideurs politiques ou des entrepreneurs :
• il existe des raisons techniques (coûts d’installation) ;
• la question de la taille du marché qui évince progressivement la concurrente pour ne garder qu’une seule firme.
• On dit dans ce cas que le monopole naturel est un optimum de second rang (second best) puisqu’on ne peut pas atteindre une affectation optimale des ressources avec une production concurrentielle.
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Le monopole naturel Figure n°15 //
L’équilibre du monopole naturel
• Cas complexe à gérer pour l’Etat : a) La présence d'un seul producteur est la solution la plus efficace si les
économies d'échelles sont fortes : l’Etat n’a donc pas intérêt à démanteler le monopole.
b) L’Etat ne peut pas non plus imposer une tarification au coût marginal car cela entrainerait la faillite du monopole.
c) Mais sans aucune intervention de l’Etat, le monopole va fixer un tarif élevé au détriment du bien-être collectif.
On envisage parfois de nationaliser les monopoles naturels afin que l’Etat contrôle la politique tarifaire du monopole, soit en proposant des tarifs équivalents au coût marginal de production et en couvrant les pertes, soit en imposant un tarif égal au coût moyen de production de telle sorte que le profit soit nul.
La nationalisation des réseaux ferrés en France (RFF) a été justifiée de cette manière sans que cela évince les dysfonctionnements (exemple des trains trop larges pour entrer en gare en métropole en 2014 !)
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Monopole naturel et marchés contestables Figure n°16
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Monopole naturel et marchés contestables Figure n°16
• Les marchés sont contestables lorsqu’il existe des coûts fixes
irrécupérables (sunk costs) très faibles
• En situation de monopole naturel les sunk costs sont
typiquement élevés : les firmes concurrentes ne peuvent
s’installer sur le marché (présence de barrières à l’entrée)
• Mais la structure des coûts irrécupérable peut évoluer au cours
du temps : un monopole n’est jamais naturel par nature !
• Exemples : compagnies aériennes sur certaines destinations
(Polynésie française) !
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