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KULTUR 29
L’Hôtel Palace n’existe plus. John Dolibois, l’un des cinq
principaux interrogateurs américains censés obtenir des pires
crimi- nels de l’humanité des informations sur le régime nazi, est
mort en mai 2014. Il n’y a plus de survivants. Il n’y a qu’une
masse de documents déclassifiés – des millions de pages – devenue
accessible aux cher- cheurs depuis quelques années. Et le tra- vail
de fin d’études de Sally Kremer, une jeune historienne
luxembourgeoise. Willy Perelsztejn se trouvait donc face à une
difficulté de taille: l’absence d’archives visuelles et
audiovisuelles d’Ashcan. «Pour les Américains, c’était une opéra-
tion secrète qui devait le rester», précise le réalisateur. «Il
était interdit de filmer et d’enregistrer à
Mondorf-les-Bains.»
Ainsi, pour créer le film, le co-fon- dateur de la société de
production belge «Les Films de la Mémoire» opte pour une forme
assez originale: la fiction théâ- trale. Le spectateur suit les
préparations de la création de la pièce «Codename Ashcan» (jouée en
mai dernier au TNL) et découvre – au travers des discussions entre
la metteuse en scène Anne Simon et les acteurs – la personnalité et
la psy- chologie des prisonniers. Steve Karier qui incarnait
Hermann Göring avait, par exemple, très peur de rendre son per-
sonnage sympathique. John Dolibois, par contre, admirait cet homme
sans scupules et totalement imprévisible qui pouvait entrer dans
une fureur noire à un moment, puis raconter des blagues plus ou
moins drôles à l’autre. Dans le docu- mentaire, on entend
Maximilien Jadin même dire: «Si je voulais aller à une fête et
m’amuser, j’irais avec Göring.» À Ash- can, le spécialiste du
renseignement nazi se montrait coopératif. Il voulait
parlait.
Freakshow En 1945, des hauts dignitaires nazis sont prisonniers à
Mondorf-les-Bains. Parmi eux Hermann Göring et Karl Dönitz. Le nom
de code de cette opération secrète est aussi le titre d’un
intelligent documentaire signé Willy Perelsztejn: «Ashcan».
Mais il ne se faisait aucun reproche. Vu qu’il n’obéissait qu’à la
loi. Celle du Troi- sième Reich. Même constat pour Karl Dönitz, le
successeur désigné de Hitler, et Julius Streicher, l’éditeur du
journal de propagande antisémite «Der Stürmer».
Bien sûr que l’Hôtel Palace était pla- cée sous haute surveillance.
D’un côté, il fallait calmer les Luxembourgeois qui auraient bien
voulu lyncher les «vedettes» nazies. De l’autre, il ne fallait en
aucun cas que quelqu’un se suicidait pendant l’internement. John
Dolibois parle d’un «rôle de pacificateur». Selon ses rapports, la
plupart des prisoniers étaient d’humeur morose. Ils ruminaient ou
s’évitaient. Cer- tains se regroupaient. D’autres se croyaient
immortels. Mais tous voulaient échapper aux accusations d’avoir
participé à des crimes. Par moments, on a l’impression qu’ils
faisaient pitié. Alors qu’en réalité, ils ne subissaient que le
même sort que leurs victimes. Ils avaient tout perdu du jour au
lendemain. Ils étaient logés dans de petites pièces extrêmement
rudimen- taires. Ils furent traités avec mépris par les dirigeants
du camp. On ne leur servait que des rations limitées. N’empêche que
par rapport aux conditions dans les camps de mort, à
Mondorf-les-Bains, c’était le grand luxe. John Dolibois parle
cependant d’un grand choc. Pour eux, bien entendu.
À part de suivre l’équipe théâtrale dans son travail et d’entrer
dans le questionne- ment du jeu des comédiens, le film explore
également les questions auxquelles les historiens et experts
veulent trouver des réponses. Afin de mieux comprendre cette
période grise entre la fin de la Deuxième Guerre mondiale et le
procès de Nurem- berg. Les alliés ont gagné, mais ils ne
«Ashcan» lève le voile sur un épisode exceptionnel et méconnu de
l’Histoire.
30 KULTUR
savaient quasiment rien du régime nazi qui avait mis l’Europe à feu
et à sang. Ainsi fut née l’opération Ashcan, et le choix de
Mondorf-les-Bains comme endroit pour y installer une prison secrète
n’était point un hasard. C’était discret. C’était pratique. Or,
imaginer qu’en 1945, les victimes des camps de concentration furent
envoyés à Mondorf-les-Bains pour s’y remettre, alors que quelques
pas plus loin, ceux qui les avaient mis dans les camps se
promenaient dans le parc, mangeaient ensemble au restaurent de
l’hôtel ou discutaient sur la véranda, ça fait quand même
deux.
Autre fait aujourd’hui incompréhen- sible: il n’y a pas de traces
écrites des interrogatoires. Il s’agissait de conversa- tions non
enregistrées, sans notes. Les Américains pensaient qu’ainsi les
prison- niers seraient plus causants. «On vou- lait instaurer un
climat de confiance», explique John Dolibois, le plus jeune
des
L’unique photo de groupe des prisonniers
La salle à manger modeste de l’Hôtel Palace
KULTUR 31
Pas de torture à Mondorf-les-Bains. Pas de comparaison avec
Guantánamo.
Mais ce n’était pas non plus un
Club Méditerranée pour nazis.
interrogateurs et le seul à avoir témoi- gné sur son travail à
Mondorf-les Bains, notamment dans son livre «Pattern of Circles»
paru en 1989. Pas de torture donc à Ashcan. Pas de pression. Pas de
comparaison avec Guantánamo. Mais ce n’était pas non plus un Club
Méditer- ranée pour nazis. Göring et les autres sont traités comme
des prisonniers de guerre sans avantages d’aucune sorte et sans
égards particuliers. On les détestait, mais en même temps il
fallait les proté- ger. Parce que «c’était des êtres humains».
L’étaient-ils vraiment?
Le plus contrariant dans cette his- toire, c’est que ni les
Américains ni les Allemands ne semblaient savoir ce qui se passait
vraiment. Bien que les premiers eussent réussi à déchiffrer les
bases du sys- tème nazi, les autres restaient dans l’igno- rance
qu’ils pourraient être traduits en justice. Ils collaboraient en
fournissant des
masses d’informations précises sur le fonc- tionnement des
ministères et de l’armée, sur les structures du pays et la gestion
des finances tout en minimisant néanmoins leurs responsabilités
propres. Ils étaient même convaincus que la reconstruction de
l’Allemagne ne pourrait pas s’opérer sans eux. Beaucoup ne
voulaient même pas croire au procès. Vu les crimes com- mis, un tel
comportement irrite.
Au fur et à mesure que la pièce de théâtre prend forme, un voile se
lève: On sait maintenant qui étaient les prisonniers, qui les
interrogeait, à quoi ressemblait la prison, comment les criminels y
étaient traités, quels renseignements ils donnaient aux Américains.
Ce mariage du documen- taire et de la fiction donne au film une
belle dynamique. De sorte que le specta- teur se sent impliqué au
cœur du sujet. La décision de ne pas avoir recours à une voix off
renforce non seulement les tensions
narratives, mais évite aussi les pièges de la réécriture de
l’histoire. S’y ajoute un bel hommage au travail si important et
mal- heureusement méconnu dans les coulisses d’une création
théâtrale.
Le 8 août 1945, après trois mois d’interrogatoires, les prisonniers
furent transférés à Nuremberg. Hermann Göring fut reconnu coupable
de tous les chefs d’accusation par l’ensemble des juges et se
suicida lors de la nuit prévue pour son exécution. Julius Streicher
fut condamné à mort sans discussion. Karl Dönitz ne reçut qu’une
peine de prison de dix ans et mourut en 1980.
Texte: Gabrielle Seil Photos: Fam. Kremer A.M./Mondorf-les-Bains
(2), Corbis, wp.com
John Dolibois
Action !
Le Festival international de programmes audiovisuels 2018 vu par
les futurs journalistes de
Sciences Po Bordeaux
Ashcan : l’ovni historique
La fiction théâtrale Ashcan retrace, au travers d’un concept
artistique inédit, la période
méconnue de la 2e Guerre Mondiale. Un peu plus de trois mois durant
lesquels les hauts
dignitaires nazis ont été emprisonnés, en attendant les procès de
Nuremberg.
Photo:/Ashcan
« Pour entrer là-bas, il fallait un pass signé par Dieu. Et
quelqu’un devait vérifier la signature ».
John Dolibois se rappelle des conditions d’accès drastiques au
Palace Hotel, au Luxembourg,
au début de l’été 1945. Âgé de 25 ans à l’époque, le jeune homme
originaire du Grand Duché
y officiait pour le compte de l’armée américaine. Il était chargé
d’interroger les hauts dignitaires
nazis, incarcérés sur le site après la débâcle du IIIe Reich, dans
cet hôtel de Mondorf-les-Bains
rebaptisé « Ashcan ». Une période méconnue que Willy Perelsztejn a
voulu dévoiler, grâce à
un travail d’archives pharaonique. Seulement, un problème s’est
posé. Un film qui
reconstituerait cette phase de la guerre ne rendrait pas compte
d’une réalité, plus faite
d’incertitudes que d’événements à proprement parler. Un
documentaire ne serait pas non plus
optimal pour restituer la complexité de ce qui se jouait à ce
moment.
« J’ai voulu interviewer John Dolibois avant qu’il ne soit trop
tard, j’y suis allé en 2010 et je
l’ai filmé pendant trois jours, se rappelle Willy Perelsztejn.
Après, j’ai pensé à faire une pièce
de théâtre ». Un vrai pari sur les acteurs qui se doivent de
connaître leurs personnages sur le
bout des doigts. Mais une simple pièce de théâtre ne suffisait pas
pour le réalisateur belge. Il a
alors décidé de filmer les répétitions, pour mettre en avant la
réflexion des comédiens, la
manière dont ils s’approprient ceux qu’ils incarnent. À cela
s’ajoutent les ressorts explicatifs
du documentaire : historiens, spécialistes des renseignements et
même psychiatres défilent pour
analyser les trois ou quatre mois durant lesquels Goering, Doenitz,
Keitel, Ley ou encore
Streicher sont enfermés sous la férule des Américains. Pour
compléter l’information apportée
par ces experts, des scènes inhabituelles sont intégrées à l’heure
et demi que dure l’oeuvre. Les
échanges internes à l’équipe de la pièce sont mis en avant, comme
un apport supplémentaire de
renseignements, à la fois sur les événements traités, mais aussi
sur la manière de les aborder.
« Un film très dense »
Un à un, les comédiens évoquent en réunion ou face caméra le
personnage qu’ils doivent jouer,
en livrant leur analyse sur ces dirigeants nazis déchus du pouvoir
immense qu’ils possédaient
quelques semaines auparavant. Leurs personnalités sont abordées,
ainsi que la façon de les
reproduire sur scène, afin d’éviter d’humaniser les monstres qu’ont
pu être certains d’entre eux.
Dans la foulée, John Dolibois relate ses souvenirs de l’époque
concernant chacun d’eux. Il avait
créé une relation particulière avec ces dignitaires proches d’Adolf
Hitler alors qu’il était en
charge de leur bien-être et devait les interroger. Le but de cette
période à Ashcan était de
comprendre le fonctionnement du régime nazi, avant les procès de
Nuremberg qui allaient se
tenir en 1946. Si le film-documentaire tourne parfois au catalogue
de dirigeants allemands de
l’époque, il se démarque tout de même de tout ce qui peut se faire
pour deux raisons.
Particulièrement riche en informations, il déterre des archives
oubliées jusqu’en 1985 et
contribue à en apprendre beaucoup plus sur les personnalités des
collaborateurs du Führer et
leur façon de gérer la chute du IIIe Reich. Il dénote aussi et
surtout par l’immersion qu’il
propose au cœur d’une production théâtrale, rarement envisagée en
dehors du cadre des
traditionnels making-of. « C’est un film très dense, reconnaît
Willy Perelsztejn. Mais le travail
des acteurs amène l’information. Il fallait sortir des règles
habituelles de la dramaturgie-fiction
et de celles du documentaire d’habitude fait avec une voix off ».
Cette alternance entre
comédiens, experts et les souvenirs de John Dolibois, parfois
ponctuée d’images d’archives,
offre une vision assez complète de la période d’isolement des
responsables du Reich.
« Les acteurs ont joué le jeu car ils ont pu incarner ces
personnages hors du commun au
travers de la réalité historique fournie par les documents que nous
avions et pas par l’image
qu’on en a habituellement. Il fallait que ça vienne d’eux pour que
ce soit sincère. Pour moi, on
va plus loin que les documentaires traditionnels car là, ce sont
avant tout des hommes et des
femmes qui réfléchissent. »
Une originalité appréciable, mais qui peut poser des problèmes au
moment de commercialiser
cet ovni artistique. Si Willy Perelsztejn a trouvé des diffuseurs
en Belgique et bien sûr au
Luxembourg, il admet rencontrer des difficultés face à des acteurs
plus conséquents. « Les
diffuseurs principaux ont eu peur du projet quand je leur ai parlé
de fiction théâtrale ». En
France, un seul moyen pour l’instant de découvrir Ashcan : la
diffusion, courant 2018, sur
France 3 Lorraine.
http://paperjam.lu/news/un-festival-jouissif 1/5
La conférence de presse du LuxFilmFest est un marathon pour
annoncer les quelque 80 films qui seront présentés pendant les 11
jours de festival.
(Photo: Edouard Olszewski)
LUXEMBOURG CITY FILM FESTIVAL
«Un festival jouissif» Le
Luxembourg City Film Festival a annoncé sa programmation et la
composition de son jury. Le niveau monte et la qualité est au
rendez-vous.
Ça aura été le mot le plus utilisé de la conférence de presse du
LuxFilmFest: jouissif. Alexis Juncosa, en charge de la
programmation, ne boudait pas son plaisir et sa fierté – qu’il
partage naturellement avec l’équipe et le comité artistique – à
chaque nom dévoilé, chaque titre égrené. Il faut bien reconnaître
que cette 8 édition a de la gueule.
D’abord parce qu’elle permet au public d’aller dès ce soir
applaudir Vicky Krieps dans son premier film américain, «Phantom
Thread», qui sera présenté en avant-première, comme un amuse-bouche
au LuxFilmFest. La comédienne luxembourgeoise a eu les faveurs de
la presse américaine et se présente avec une modestie naturelle
devant ses compatriotes.
luxfilmfest2018_trailer_MASTER_Rec709_24fps_201 80131_+-HD1080P_QT
h264 - 10000 - 2.0 de Raoul Nadalet
Un premier petit bonbon, donc. L’autre belle nouvelle est la
composition du jury international qui sera placé sous la haute
autorité d’Atom Egoyan. Le réalisateur canadien à la carrière
prestigieuse («De beaux lendemains», «Exotica», «Ararat»…) sera
rejoint par son compatriote réalisateur Bruce McDonald, par
l’actrice portugaise Leonor Silveira, par le producteur et
réalisateur installé au Luxembourg Stephan Roelants et par la chef
décoratrice française Anne Seibel.
Viennent ensuite les annonces des films en séances exceptionnelles.
Le très beau «The Breadwinner» fera l’ouverture, «pas parce que
c’est une coproduction luxembourgeoise, pas parce qu’il est dans la
course aux Oscars, mais parce que c’est une histoire forte,
touchante et universelle», a détaillé le programmateur. En clôture
du festival, un autre film d’animation, «Isle of Dogs» de Wes
Anderson, clin d’œil à l’exposition consacrée à son travail
organisée dans le cadre du festival l’année dernière. Le film fait
l’ouverture du
http://www.lequotidien.lu/culture/theatrecinema-le-camp-ashcan-sorti-des-oubliettes/
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Accueil | Culture | [Théâtre/Cinéma] Le camp Ashcan sorti des
oubliettes
[Théâtre/Cinéma] Le camp Ashcan sorti des oubliettes Auteur :
Mathieu Rosan Dans Culture Mis à jour le 28/04/17 13:56 | Publié le
28/04/17 13:56
Quinze comédiens vont se partager la scène du TNL pour la pièce
Codename Ashcan. La plupart étaient présents jeudi, pour la
présentation du projet, à l'emplacement où s'est déroulée, en
1945,
cette histoire. (Photo : Isabella Finzi)
Les anciens se souviennent du camp Ashcan à Mondorf, où ont été
gardés prisonniers de grands dignitaires nazis en 1945. Mais les
autres? Codename Ashcan rappelle ce pan de l’histoire nationale.
Organiser une conférence de presse en plein air avec la météo des
derniers jours ne semblait, à première vue, pas une excellente
idée. Les responsables du projet Codename Ashcan y tenaient
pourtant. Car c’est à cet emplacement même, dans le parc du Domaine
thermal de Mondorf, juste devant le Parc Hôtel, que se tenait
l’ancien Palace Hôtel, où ont
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seule
été emprisonnés secrètement, en 1945, la plupart des plus célèbres
dirigeants nazis. Une histoire oubliée à la base de ce projet
artistique hors du commun, proposant une pièce de théâtre,
présentée au TNL en mai, et un film documentaire, produit par
Nowhere Land Productions, prévu en salle pour 2018.
C’est rare, au Luxembourg, d’organiser une conférence de presse
pour présenter une pièce de théâtre. Surprenant aussi d’y voir de
nombreux officiels tels que le secrétaire d’État à la Culture, un
député-maire, des officiels de l’ambassade américaine ou encore des
directeurs et présidents de grandes entreprises. Preuve s’il en
fallait que Codename Ashcan n’est pas un projet artistique comme
les autres.
Non seulement parce qu’il marie théâtre et cinéma, mais surtout
parce qu’il remet sous les projecteurs le «douteux privilège»
qu’eut la commune de Mondorf-les-Bains en 1945 d’héberger 59
survivants de l’élite du Troisième Reich. Parmi eux : Göring, von
Ribbentrop, Keitel, Jodl, Dönitz, Funk, Frick, von Krosigk, von
Rundstedt, Kesselring.
C’est donc dans la petite localité thermale, à l’ancien Palace
Hôtel, renommé pour l’occasion camp Ashcan (mot-valise regroupant
les termes anglais pour cendrier et poubelle), que ces dignitaires
seront regroupés, emprisonnés et interrogés par les forces
américaines. Il fallait en savoir plus sur le régime nazi, sur son
fonctionnement, sur le rôle de chacun dans les atrocités
découvertes depuis peu. Un travail qui mènera ensuite au célèbre
procès de Nuremberg.
Le Palace Hôtel n’existe plus. «À tort ou à raison, note le
secrétaire d’État à la Culture, Guy Arendt, il aurait pu devenir un
lieu de pèlerinage.» Rien d’ailleurs ne rappelle cet événement à
l’emplacement de cet ancien camp. Mais certains anciens se
souviennent encore de cette histoire hors du commun. Mais qu’en
est-il des plus jeunes? Ce pan de l’histoire nationale semble
totalement oublié, jusqu’à ce qu’une historienne de Mondorf, Sally
Kremer, écrive un mémoire sur cet épisode. Le sujet se retrouve
rapidement entre les mains du Centre national de l’audiovisuel, et
de là entre celles du producteur et réalisateur Willy Perelsztejn
qui, avec sa boîte de production Nowhere Land, avait précédemment
produit les documentaires Heim ins Reich ou encore Luxemburg,
USA.
Des liens entre 1945 et aujourd’hui
«On a tout d’abord fait une interview avec John Dolibois (NDLR :
ancien ambassadeur des États-Unis au Luxembourg et dernier des cinq
interrogateurs américains d’Ashcan) parce qu’il fallait sauver
toutes ces informations. De là, on a trouvé des rapports aux
États-Unis, mais aussi remarqué qu’il n’y avait pas d’archives
filmées de tout ça. Ni de photos, sauf celle de tout le groupe
(voir ci-dessous), donc on s’est demandé comment faire», explique
Willy Perelsztejn. «Il y a mille façons de créer de l’image, mais
dans le cas présent, pour faire mon film, j’ai eu l’idée de créer
une pièce de théâtre à ce sujet.» Il commande alors une pièce sur
le sujet à l’écrivain et journaliste belge Ouri Wesoly.
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un making of, mais pour suivre le processus, que l’on fait de toute
manière au théâtre, avec toutes ces réflexions sur les
personnages.» Elle ajoute : «Après, il y a bien sûr l’histoire, une
histoire méconnue ou plutôt oubliée par les jeunes générations, et
aussi ces personnages. On les traite toujours de monstres, mais
c’est trop simple.»
D’ailleurs, pour la metteur en scène, si cette histoire a beau être
historique, elle n’a rien d’une histoire du passé. «Si ça avait été
des monstres, toute cette horreur ne serait arrivée qu’une fois,
alors que, depuis, il y a eu plein d’autres dictateurs, plein
d’autres génocides, plein d’autres phobies exploitées par des
dirigeants politiques. Le fait de les décortiquer permet de
révéler, au contraire, certains principes plus généraux qui
existent d’ailleurs encore aujourd’hui. Car la pièce crée aussi un
lien avec ce qu’on connaît de nos jours. On a eu une situation,
pendant une répétition, où le comédien qui joue Dönitz a essayé
quelque chose de différent. Il m’a regardée avec un côté tellement
hautain, suffisant que j’ai tout de suite eu l’impression de voir
Bachar el-Assad. Ça fait peur de retrouver un dirigeant actuel là-
dedans. Avec lui, ou encore avec ce qu’il s’est passé ces dernières
semaines avec les homosexuels en Tchétchénie, on est dans le même
genre d’absurdités monstrueuses que ce qu’on a pu entendre de la
Seconde Guerre mondiale.»
Bref, Codename Ashcan replonge donc dans la véritable histoire de
ces trois mois de l’année 1945, pour nous parler tout autant de ces
personnages historiques que de notre monde d’aujourd’hui. Trois
mois pour faire la lumière sur le nazisme
La pièce permet ainsi aux spectateurs d’observer de l’intérieur le
comportement de ces prisonniers au cours de cette phase transitoire
entre celle d’ennemis vaincus et celle de criminels de guerre. Au
début de leur emprisonnement, le procès de Nuremberg n’est pas
encore une possibilité. Ils s’ouvrent donc sans détour. D’autant
plus que certains se connaissaient peu et que d’autres se
haïssaient ouvertement. Ils fournissent donc des informations
primordiales. Mais rapidement la possibilité d’une inculpation se
fait sentir. Chacun essaye alors de minimiser sa propre
responsabilité.
Si on peut regretter l’absence de révélations sur les camps de
concentration et surtout d’extermination, ces trois mois ont permis
de faire la lumière sur le nazisme. La pièce raconte donc ces
«premiers pas d’une société démocratique qui doit faire la lumière
sur les pires crimes contre l’humanité», soulignent les
responsables. La pièce, présentée à partir du 18 mai au TNL, mettra
en scène les principaux prisonniers nazis ainsi que leurs
interrogateurs américains. Il y sera question d’interrogatoires,
mais aussi d’interrogations. Sur la vie dans cette prison
particulière, les objectifs des interrogatoires, les techniques
utilisées.
Ce projet documentaire étant soucieux de véracité, la pièce sera
bilingue allemand/anglais, chaque personnage s’exprimant dans sa
langue d’origine. Mais pour que tout le monde puisse suivre, chaque
propos sera en même temps surtitré dans l’autre langue. Le travail
de préparation a duré près de quatre ans. Le film documentaire tiré
de ce processus créatif se fera, lui, encore attendre une bonne
année. En attendant, neuf représentations de la pièce sont prévues
du 18 au 30 mai au TNL, deux d’entre elles étant des séances
scolaires, deux autres étant réservées à Mondorf et ses résidents.
Un juste retour des choses.
Pablo Chimienti
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Biennale de Venise : inauguration du pavillon luxembourgeois
27/05/2018
Gala des étoiles au Luxembourg : du ballet et bien plus encore
27/05/2018
TNL – Luxembourg.
www.tnl.lu
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Accueil | Culture | « Codename Ashcan » au TNL : des nazis à
Mondorf-les-Bains
« Codename Ashcan » au TNL : des nazis à
Mondorf-les-Bains Auteur : Sylvain Amiotte Dans Culture, Spectacles
Mis à jour le 24/05/17 11:59 | Publié le 24/05/17 11:57
Écrite par Ouri Wesloy, adaptée et mise en scène par Anne Simon, la
pièce plonge d'entrée le spectateur dans l'ancien Palace Hôtel du
parc de Mondorf-les-Bains. (photo Bohumil Kostohryz)
Jouée en ce moment au TNL, la pièce Codename Ashcan traite du
nazisme avec réussite. Un spectacle de plus de deux heures sur des
prisonniers nazis et leurs geôliers américains, soyons honnête, sur
le papier, ça n’a pas l’air très folichon, d’autant que les bancs
du TNL ne
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seule
sont pas vraiment réputés pour leur confort. Mais voilà, comme dans
le milieu sportif, ce qu’il y a sur le papier c’est une chose, ce
qu’on voit sur le terrain en est une autre.
Car ce Codename Ashcan , une création mondiale sur le camp de
prisonniers et d’interrogatoire pour haut dignitaires nazis à
Mondorf-les-Bains, première étape qui donnera naissance au procès
de Nuremberg, est une réussite. Écrite par Ouri Wesloy, adaptée et
mise en scène par Anne Simon, la pièce plonge d’entrée le
spectateur dans l’ancien Palace Hôtel du parc de la cité thermale
grand-ducale. Là, devant une grande tablée et entouré de quelque
chaises, attend un officier des renseignements américains.
Rapidement arrivent Hans Frank, Franz von Papen, Wilhelm Keitel,
Robert Ley, Julius Streicher, Karl Dönitz et Walter Warlimont. Ils
sont tous militaires de haut rang ou hauts dignitaires du parti
nazi. Chacun se présente au public, dans de rapides apartés, puis
tous font bloc contre les responsables du camp pour faire respecter
leur rang militaire, pour sauvegarder certains de leurs anciens
privilèges… Eux, qui ont servi un des pires régimes de l’histoire,
font même appel à la Convention de Genève.
Là arrive Hermann Göring avec son bâton ridicule de
Reichsmarschall. Jovial, souriant, intelligent, «baroque» diront
même les Américains… il s’impose rapidement comme un prisonnier à
part, que même les officiers du renseignement regardent avec un
grand respect. En arrivant, il tente même de proposer une alliance
à Eisenhower, commandant en chef des Forces alliées en Europe,
contre le communisme. Une de ses nombreuses fanfaronnades!
Au départ, il n’est pas encore question de Nuremberg, le travail
des Américains consiste à tirer de tous ces hommes le plus
d’informations possibles sur le fonctionnement du Troisième Reich.
Et pour ça, ils ont besoin de la collaboration de leurs anciens
ennemis. Alors il va falloir savoir jouer de la carotte et du
bâton, entre le respect des règles demandé par le dirigeant du camp
de prisonniers et le besoin de créer un climat de confiance pour
les officiers qui doivent mener les interrogatoires.
«Make Germany great»
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Tweet
En tout, ce sont 16 personnages qui évoluent sur le très beau
plateau imaginé par Anouk Schiltz. Alors si la metteuse en scène
n’arrive pas à éviter de temps en temps une certaine cacophonie,
celle-ci demeure malgré tout assez bien maîtrisée. Même réussite au
niveau de la tonalité de la pièce qui parvient à faire cohabiter
une grande solennité, voire une martialité, et un aspect clairement
grand-guignolesque, qui offre quelques éclats de rire dans ce récit
pourtant très grave – que ce soit dans la prononciation de la ville
de Mondorf-les- Bains ou encore dans la manière dont Göring et
Dönitz, désignés à tour de rôle comme les successeurs de Hitler à
la tête du Troisième Reich, tentent de se présenter comme le favori
de l’ancien Führer.
Un récit qui, par contre, ne juge pas. Il présente. Après tout,
certains CV se suffisent à eux- mêmes! La pièce est par ailleurs
magnifiquement bien interprétée, prenante. Elle propose quelques
belles réflexions : un ancien ambassadeur nazi est-il un prisonnier
de guerre ou civil? Les nazis ont-ils commis des crimes de guerre
ou contre l’humanité? Et puis, il y a ce nazi qui se plaint du fait
que les Américains leur reprochent ce qu’ils ont fait aux juifs,
alors qu’eux ont, selon lui, fait «la même chose avec leurs nègres
et leurs indiens»!
Évidents aussi quelques beaux clins d’œil à notre société
d’aujourd’hui, comme quand ce général explique, en anglais, que
leur but était de «Make Germany great», ce qui n’est pas sans
rappeler un certain homme orange dans une Maison-Blanche.
Bim!
Bilingue allemand-anglais pour être au plus près de la réalité
historique décrite, la pièce propose aussi des surtitrages dans
l’autre langue, pour une meilleure compréhension pour les non
polyglottes. Reste que ça va parfois très vite, ça fuse de tous les
côtés et qu’il faut bien s’accrocher. Mais que les choses soient
claires, même avec cette contrainte linguistique, ce Codename
Ashcan vaut clairement la peine!
Pablo Chimienti
Théâtre national – Luxembourg. Mercredi 24 mai à 20 h. Puis les 26,
30 et 31 mai à 20 h. Infos sur le site www.tnl.lu
Le Quotidien respecte la vie privée de ses lecteurs et se conforme
strictement aux lois en vigueur sur la protection de la vie privée
et des libertés individuelles.
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http://paperjam.lu/news/un-festival-jouissif 4/5
«A Prayer before Dawn» (Jean-Stéphane Sauvaire), hors
compétition
Pour la première fois aussi, le LuxFilmFest s’ouvre à une série
télévisée avec les deux premiers épisodes de «Bad Banks», série
coproduite par Iris Productions dans laquelle Désirée Nosbusch joue
des coudes avec Paula Beer. Une étrange conspiration sur fond de
sécurité financière, à découvrir en exclusivité avant leur
diffusion télévisée.
Les productions et coproductions luxembourgeoises trouvent toujours
leur place dans le festival, et cette édition ne fera pas exception
avec notamment «Ashcan» (Willy Perelsztejn), l’histoire méconnue de
cette prison secrète basée à Mondorf-les-Bains (Luxembourg), dans
laquelle furent détenus de hauts dignitaires nazis après la
victoire des Alliés. Autre documentaire très attendu: «Schaarze
Mann – Un noir parmi nous» (Fränz Hausemer) sur le premier homme
noir ayant acquis la nationalité luxembourgeoise.
Ashcan, Made in Luxembourg (Photo: Bohumil Kostohryz)
Des rendez-vous tous les jours
Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)
http://www.monarchie.lu/fr/agenda/2018/03/02032018-ashcan/index.html
1/1
02-03-2018
Leurs Altesses Royales le Grand-Duc et la Grande-Duchesse
assisteront à la projection du film « Ashcan », en présence
notamment du réalisateur, Monsieur Willy Perelsztejn.
Copyright
http://www.cna.public.lu/fr/actualites/film-tv/2018/03/ashcan-luxfilmfest/index.html
1/2
CINÉ UTOPIA
Le documentaire Ashcan de Willy Perelstzejn, coproduit par le CNA,
est présenté en avant-première au Luxembourg City Film
Festival!
Le film sortira à l'automne 2018 dans les salles
luxembourgeoises.
De mai à août 1945, les principaux dignitaires nazis encore en vie
(parmi eux Hermann Goering, Karl Doenitz, Robert Ley, Julius
Streicher, Franz von Papen...) sont emprisonnés et interrogés à
l'Hôtel Palace à Mondorf-les-Bains. Cette prison secrète est connue
sous le nom de code Ashcan. L'un des interrogateurs est le jeune
soldat d'origine luxembourgeoise et futur ambassadeur américain au
Luxembourg John E. Dolibois .
En 2017, Anne Simon a mis en scène au Théâtre national du
Luxembourg une pièce intitulée Codename Ashcan. Les répétitions
pour cette pièce ont été filmées et intégrées dans le documentaire
Ashcan - The Secret Prison mis en scène par Willy
Perelsztejn.
Le film raconte le face-à-face entre les interrogateurs américains
et les criminels nazis , explique le questionnement, les
tâtonnements et la tactique des premiers ainsi que les réactions,
esquives et refus
http://www.cna.public.lu/fr/actualites/film-tv/2018/03/ashcan-luxfilmfest/index.html
2/2
d'endosser leurs responsabilités des deuxièmes et constitue ainsi
un témoignage inédit sur une période peu connue entre la fin de la
2e guerre mondiale et le procès de Nuremberg.
Réalisateur : Willy Perelsztejn Musique : André Mergenthaler Image
: Carlo Thiel
Son : Carlo Thoss Montage : Ewin Ryckaert
Avec Richard Bessel, François Heisbourg, Lothar Jonck, Patrick
Mandoux, Jean-Michel Sterkendries, Maximillien Jadin, Steve Karier,
Martin Olbertz, Fred Frenay, Dennis Kozeluh, Ulrich Kuhlmann, Marco
Lorenzini, Georg Luibl, Georg Marin, Thomas Wiβmann, Daron Yates,
e.a.
POUR EN SAVOIR PLUS
http://www.plurio.net/fr/5/eid,898521/ashcan.html 1/2
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ASHCAN Luxembourg City Film Festival, 2018
Films - Documentaire
02/03/2018 Date(s) et horaire(s)
Plus d'information L'histoire méconnue de la prison secrète où
étaient incarcérés des dirigeants nazis à Mondorf-les-Bains au
Luxembourg. L'histoire méconnue de la prison secrète où les
principaux dirigeants nazis ont été détenus après la victoire des
Alliés, le 8 mai 1945, sous autorité des forces alliés à
Mondorf-les- Bains au Luxembourg : Göring, Dönitz, Keitel,
Rosenberg, Ley, Frank, Streicher, Seyss-Inquart, Lutz von Krosigk,
von Papen. C'est la période grise entre la fin de la guerre et le
procès de Nuremberg. Le film plonge le spectateur au c?"ur de la
découverte du régime nazi et de ses dirigeants par le renseignement
militaire américain. Sans le moindre usage de la force ou de la
torture, une poignée de jeunes officiers américains vont obtenir
des pires criminels de l'humanité des informations exceptionnelles
sur le régime vaincu. Le film dévoile des informations conservées
secrètes jusqu'à ce jour.
Contacts pour cet événement Téléphone (Contact): 00352(0) 28 22
93
E-mail (Contact): info@luxfilmfest.lu
Film, audiovisuel Festivals
[ modifier cet enregistrement ]
1 2 3 4
26 27 28 29 30 31
Soirée de projection - Festival du...
13/03/2018 Festivals Centre culturel du Roeulx
Le Roeulx, Wallonie
Ixelles, Bruxelles
04/03/2018 Festivals Ciné Utopia
22/03/2018 Why we cycle
Caesar
d'Etat"
hellénique
corrigé
POCHE - 6 SHORTS FOR THE LITTLE ONES
04/03/2018 ON THE WING
02-03-2018
L'histoire méconnue de la prison secrète où étaient incarcérés des
dirigeants nazis à Mondorf- les-Bains au Luxembourg. L'histoire
méconnue de la prison secrète où les principaux dirigeants nazis
ont été détenus après la victoire des Alliés, le 8 mai 1945, sous
autorité des forces alliés à Mondorf-les-Bains au
Luxembourg : Göring, Dönitz, Keitel, Rosenberg, Ley, Frank,
Streicher, Seyss-Inquart, Lutz von Krosigk, von Papen. C'est la
période grise entre la fin de la guerre et le procès de Nuremberg.
Le film plonge le spectateur au c?"ur de la découverte du régime
nazi et de ses dirigeants par le renseignement militaire américain.
Sans le moindre usage de la force ou de la torture, une poignée de
jeunes officiers américains vont obtenir des pires criminels de
l'humanité des informations exceptionnelles sur le régime vaincu.
Le film dévoile des informations conservées secrètes jusqu'à ce
jour. (Article provenant de Plurio.net) Ciné Utopia (Luxembourg,
Centre / Zentrum, LUXEMBOURG) 19:00 (Public)
http://www.plurio.net/5/outputlang,fr/eid,898521/agenda.html Letzte
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Do ku men tar fil me sol len die Er in ne rung wei ter ge ben. Die
sem Prin zip der mo der nen Ge schichts- for schung wird der
Dokumentarfilm „Ashcan“des bel gi schen Pro du zen ten Wil ly Pe
relst ze jn, der ges- tern Abend beim Film fes ti val Pre mie re
fei er te, durch aus ge recht. Dar über hin aus be leuch tet er ei
nen bis lang eher un be kann ten Aspekt der un mit tel ba ren Nach
kriegs ge schich te.
Ta ge blatt: „Ashcan“hieß ein Kriegs ge fan ge nen la ger in Mon
dorf-les-Bains, in dem gleich nach Kriegs en de, von Mai bis Au
gust 1945, die ho hen Na zi-Ver ant wor tungs trä ger un ter ge
bracht wa ren. Sie wur den dort von US-Sol da ten ver hört und dann
zu den Nürn ber ger Pro zes sen ge bracht. War um wird das 70 Jah
re spä ter in ei nem Dokumentarfilm noch mals er zählt?
Wil ly Pe relst ze jn: Weil die We nigs ten es ken nen. Als das Pro
jekt an mich her an ge tra gen wur de, war es für mich ei ne ganz
gro ße Her aus for de rung! Es gibt näm lich au ßer den Ver hör pro
to kol len kei- ner lei Do ku men te über das La ger und sei ne In
sas sen, nichts, das man hät te nach voll zie hen kön nen. Ei nen
Spiel film woll te ich je doch nicht ma chen, denn mei ne Spe zia
li tät sind his to ri sche Fil me. Ich will die Er in ne rung er
hal ten und vor al lem wei ter ver mit teln.
Und so ist das un mög li che Pro jekt her an ge reift … Die Idee
kam ur sprüng lich im Ja nu ar 2010 aus dem „Cent re na tio nal de
l’au dio vi su el“in Dü de lin-
gen, von Joy Hoff mann und Vi via ne Thill. Sie hat ten die Un ter
la gen der Mas ter ar beit der Mon dor fer His to ri ke rin Sal ly
Kre mer über die Ver hö re vor lie gen, die da mals von den US-Sol
da ten mit den Kriegs ge fan ge nen ge führt wur den. Das wa ren
sehr wich ti ge Per sön lich kei ten des Re gimes, wie der letz te
Reichs kanz ler Karl Dö nitz und der Hit ler-In ti mus Her mann
Goering.
Zu der Hand voll her vor ra gend aus ge bil de ten ame ri ka ni
schen Spe zia lis ten ge hör te auch der aus Lu xem burg ge bür ti
ge, spä te re US-Bot schaf ter John Do li bo is. Des halb war mei
ne ers te Sor ge, sei ne per sön li chen Er in ne run gen fest zu
hal ten. Im Mai 2010 ha be ich sechs St un den In ter view mit ihm
auf- ge zeich net (Do li bo is ist im Mai 2014 ge stor ben).
Da mit hat te Ihr Film ge wis ser ma ßen schon ei nen Ro ten Fa den
…
ASHCAN Der Dokumentarfilm er forscht ei nen un be kann ten Aspekt
un se rer Ge - schich te
Eine Herzensangelegenheit
05/03/2018 Eine Herzensangelegenheit
https://www.pressreader.com/luxembourg/tageblatt-luxembourg/20180303/281874413905857
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Um ihn aus zu bau en, wa ren je doch wei te re For schungs ar bei
ten nö tig. In den USA war das nicht ein fach, weil die Ame ri ka
ner kei ne frem den His to ri ker – und schon gar kei ne Film pro
du zen ten – an ihr Ge hei m ar chiv her an las sen. Ich muss te ei
nen ame ri ka ni schen His to ri ker an heu ern. Ich ha be mich
dann in sei ne Ar beit ein ge le sen und ha be dar aus ein Thea ter
stück ge macht. Mit die sem bin ich zu- rück zum CNA ge gan gen und
ha be mei ne Idee un ter brei tet: Das Thea ter stück (das im Mai
in Lu xem- burg auf ge führt wur de, A.d.R.) soll te dem Film als
Grund la ge die nen. Der Film fonds ist eben falls mit ein ge stie
gen.
Ge film tes Thea ter? Wur de das Ih ren An sprü chen ge recht? So
ein fach ist es nicht. An ne Si mon (die Thea ter re gis seu rin)
hat mei nen Text mit ih ren Schau spie-
lern auf ge ar bei tet. Durch die se an spruchs vol le Aus ein an
der set zung wur den die ein zel nen Schau spie- ler (Ste ve Ka ri
er spielt Her mann Goering) mit der Zeit re gel rech te Spe zia lis
ten ih rer je wei li gen Fi gur. Ich ließ auch His to ri ker, Psych
ia ter, Ge heim dienst-Spe zia lis ten zu Wort kom men. Da bei wur
den sehr in ter es san te Fra gen auf ge wor fen: Zum Bei spiel ob
man Sym pa thie für die ein zel nen Per sön lich kei ten er we cken
darf, die ja al le Kriegs ver bre cher wa ren und kein Ver ständ
nis ver die nen. Oder über ih re Be zie hung zu den fünf ame ri ka
ni schen Sol da ten, die die Ver hö re führ ten.
Ich ha be al le die se Pro ben ge filmt, mit samt den Be mer kun
gen der Re gis seu rin und den Dis kus- sio nen rund um die ein zel
nen Fi gu ren. So ent stand das Sze na rio.
Ist die se spe zi el le his to ri sche Ma te rie, die hier zu lan
de nicht im Schul pro gramm be han delt wird, nicht all zu an
spruchs voll für ein brei tes Pu bli kum? Viel leicht über schät
zen Sie die Lu xem bur ger?
Um als Fil me ma cher und in ei ner ganz spe zi fi schen Ni sche zu
über le ben, muss ich mein Pu bli- kum ge nau ken nen und es re
spek tie ren. Dass die Ge schich te kaum be kannt ist, macht sie
span nend, auch für ein ame ri ka ni schen Pu bli kum. Ich ha be
ver sucht, das Ma te ri al so zu ver ar bei ten, dass sich dar aus
ge wis ser ma ßen ei ne neue his to ri sche Per spek ti ve er gibt.
Ich ha be mir für die sen Film sehr viel Zeit ge nom men, weil ich
we der mich noch mein Pu bli kum un ter Druck set zen woll
te.
Der Film fei er te auf dem Film fes ti val Pre mie re. Wann kommt
er in die Ki nos? Wie sieht sei ne wei te re Lauf bahn aus?
Der Film geht noch zu wei te ren Fes ti vals. Erst im Herbst kommt
er ins Ki no. Ich ver ste he ihn als Ansporn für ei ne wei ter füh
ren de päd ago gi sche Initia ti ve. Des halb kommt par al lel da
zu ei ne DVD her aus, die in den Schu len ge zeigt wer den kann.
Wir ar bei ten zur zeit an den fran zö si schen, deut- schen und
eng li schen Ver sio nen, denn wir ha ben den Film an elf Fern seh
sen der ver kauft, die ihn vor- aus sicht lich zum En de des Jah
res zei gen wer den.
05/03/2018 RTL.lu - Film & Kino - VIDEO: "Ashcan" vum Willy
Perelszteijn: NS-Verbriecher am Palace Hotel zu Munneref
http://www.rtl.lu/kultur/film-a-kino/1032291.html 1/2
Leschten Update: 04.03.2018, 14:50:14
AUDIO: De Frank Hoffmann iwwer d'Zesummespill Film/Theater
Themen
luxfilmfest
Kino
Kultur
Kultur: Am meeschte gelies
1. VIDEO: 90. Oscar-Zeremonie: Beschte Film 2018 ass "Shape of
Water"
2. FOTOEN a VIDEO - Vintage Salon: Vu Vinylsplacken iwwer Kleeder
bis zu Miwwelen
3. Raspberry-Awards: "Emoji-Movie" ass schlechste Film vum
Joer
4. Fotoen a Videoen: Bis zu 35.000 Leit waren um Festival des
migrations
5. LuxFilmFest 2018 - Blog 5: Roude Léiw, huel se!
Munneref huet kuerz nom 2. Weltkrich eng wichteg Roll
gespillt. Am Palace
Hotel goufen NS-Verbriecher verhéiert, als Virbereedung op
d‘Nürnberger
Prozesser. Dëst Gefaangenelager war awer sou geheim, datt et
wéineg
Material driwwer gëtt An dohier wonnert et net, datt Camp Ashcan
och ville
Lëtzebuerger kee Begrëff ass. Wéi huet Camp Ashcan ausgesinn? Wee
war
ënnert de Gefaangenen? Wéi grouss waren d’Rivalitéiten ënnereneen?
A wéi
soll des wichteg Episod vun eiser Geschicht opgeschafft ginn?
Dëst Lager haten déi Alliéierten ënner amerikanescher Leedung um
Enn
vum zweete Weltkrich am Hotel Palace zu Munneref ageriicht. Hei
sinn
tëscht Mee a September 1945 verschidden héichrangeg Nazien a
Genereel
verhéiert ginn, ier se zu Nürnberg vru Geriicht koumen. Ënnert
de
Prisonéier waren ënner anerem Göring, von Ribbentropp oder
von
Runnstedt, ënnert de jonken amerikanesche Offizéier och de
spéideren
Ambassadeur zu Lëtzebuerg John Dollibois.
De belsche Realisateur Willy Perelsztijn beschäftegt sech a senge
Filmer
zënter 30 Joer mam Thema "Mémoire". Hie war och de Produzent
vum
Claude Lahr sengem Documentaire "Heim ins Reich". Mat dësem Film
wëll
hien en Thema opgräifen, iwwer dat nach wéineg bekannt ass.
Fir de Film "Codename Ashcan" z'illustréieren, gräift hien op en
Film-
Theater-Experiment zeréck. Dëst Lager zu Munneref war nämlech
sou
geheim, datt et nëmme wéineg Beweis-Material gëtt. Fir den
Documentaire
huet de Realisateur Willy Perelsztejn eng aussergewéinlech Method
gewielt:
hien huet am Abrëll d'lescht Joer d’Prouwe fir d’Theaterstéck
„Codename
Ashcan“ am TNL gefilmt.
Fir den Direkter vum TNL Frank Hoffmann ass dës Collaboratioun
eng
grouss Erausfuerderung an eng Innovatioun gewiescht.
VIDEO: "Ashcan" vum Willy Perelszteijn
NS-Verbriecher am Palace Hotel zu Munneref "Codename Ashcan" ass
den Titel vun enger Film- an Theaterproduktioun, an deem
d'Gefangene-Lager Ashcan am Mëttelpunkt steet.
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http://www.rtl.lu/kultur/film-a-kino/1032291.html 2/2
Den Documentaire „Ashcan“ vum Willy Perelszteijn huet e Freideg
um
Luxfilmfest seng Premiere gefeiert an am September kënnt de
Film
dann och bei eis an d'Kinoen.
Proposéiert vun Editus
https://www.100komma7.lu/program/episode/194032/201803031110-201803031120
1/3
Rezent Emissiounen
Samschdes um 11.10 Martine Reuter
E Freideg den Owend war am Kader vum Luxembourg City Film Festival
d'Avant-première vum Film "Ashcan" vum Willy Perelszstejn. Ënnert
dësem Code-Numm war an der US Arméi den Hotel Palace zu Munneref
bekannt. Do goufen nom Enn vum Zweete Weltkrich eng Rei héichrangeg
Nazi Offizéier festgehalen a verhéiert, ier si dunn dräi Méint méi
spéit fir de Prozess op Nürnberg transferéiert goufen. D'Martine
Reuter huet sech mam Produzent, Realisateur a Co-Zeennarist Willy
Perelsztejn ënnerhalen.
Lauschteren g
Ashcan - de geheimen Nazi-Prisong zu Munneref 03. Mäe 2018 -
11:10
Ashcan - de geheimen Nazi-Prisong zu Munneref 03. Mäe 2018 -
11:10
Nom Enn vum Zweete Weltkrich goufen hei eng Rei héichrangeg Nazi
Offizéier festgehalen, ier si fir de Prozess op Nürnberg
transferéiert goufen.
Gast Waltzing - Musek fir de Croc-Blanc 24. Feb 2018 - 11:10
https://www.pressreader.com/luxembourg/le-quotidien-luxembourg/20180302/282772062068624
1/1
de Willy Pe relsz te jn. L'his toire mé con nue de la pri son se
crète où les prin ci paux di ri geants na zis ont été dé te nus
après la vic toire al liée, le 8 mai 1945 à Mon dorf-les-Bains au
Luxem bourg : Gö ring, Dö nitz, Kei tel, Ro sen berg, Ley, Frank,
Strei cher, Seyss-In quart, Lutz von Kro sigk, von Pa pen. C'est la
pé riode grise entre la fin de la guerre et le pro cès de Nu rem
berg. Le film plonge le spec ta teur au coeur de la dé cou verte du
ré gime na zi et de ses di ri geants par le ren sei gne ment mi li
taire amé ri cain.
Ashcan Le Quotidien (Luxembourg) · 2 mars 2018 · VO st. fr.
29/05/2018 NS-Elite in Gefangenschaft - Hotel der Kriegsverbrecher
- SPIEGEL ONLINE
http://www.spiegel.de/einestages/ns-elite-in-gefangenschaft-hotel-der-kriegsverbrecher-a-948559.html
1/6
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Nachrichten einestages Kriegsverbrechen NS-Elite in Gefangenschaft
- Hotel der Kriegsverbrecher
Mittwoch, 28.10.2009 18:43 Uhr Drucken Nutzungsrechte
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Es waren Szenen wie aus einem Irrenhaus: Kurz nach dem Ende des
Zweiten Weltkriegs internierte die US-
Armee 52 Nazi-Größen in einem Kurhotel in Luxemburg. Karrieristen,
Militärs und hasserfüllte Antisemiten
wohnten plötzlich unter einem Dach - und boten ein skurriles Bild
zwischen Eitelkeit und Wahn.
Von Philipp Schnee
Der neue Gast des "Palace"-Hotels im luxemburgischen Badeort
Mondorf-les-Bains
brachte 16 Koffer, eine rote Hutschachtel und seinen Kammerdiener
mit. Die Fuß-
und Fingernägel trug er lackiert. Er war auffallend nervös, seine
Hände zitterten
stark. In einer Reisetasche schleppte er 20.000 Paracodin-Tabletten
mit sich, ein
Morphiumersatzmittel. Ebenfalls in seinem Gepäck: sieben Uhren,
kostbare Ringe,
Broschen, Orden und 81.268 Reichsmark. In seinen Kleidern
versteckte er
außerdem zwei Ampullen Zyankali.
Der Neue und sein Gepäck wurden bei seiner Ankunft gründlich
gefilzt - schließlich
kam er nicht als Kurgast, sondern als Gefangener Nr. 31 G 35 00 13.
Es war
Hermann Göring, Reichsforst- und Jägermeister, Oberbefehlshaber der
Luftwaffe,
Reichskommissar für Rohstoffe, Beauftragter für den Vierjahresplan.
Der 240 Pfund
schwere Reichsmarschall war einer der mächtigsten Männer in der
Hierarchie der
Nationalsozialisten gewesen. Am 20. Mai 1945, zwölf Tage nach der
Kapitulation
Deutschlands, wurde er in Mondorf interniert.
Streng abgeschirmt von der Öffentlichkeit errichteten die
Amerikaner dort im Mai
1945 ein sogenanntes Interrogation-Center. Das Lager mit dem
Codenamen
"Ashcan", zu Deutsch: Ascheimer. Es versammelte die gesamte
NS-Prominenz,
NS-Elite in Gefangenschaft
Hotel der Kriegsverbrecher
http://www.spiegel.de/einestages/ns-elite-in-gefangenschaft-hotel-der-kriegsverbrecher-a-948559.html
2/6
derer die US-Streitkräfte habhaft werden konnte. Außer Göring waren
dies vor allem
Reichsminister, hohe Funktionsträger und Generäle wie etwa Karl
Dönitz, Albert
Speer, Hans Frank, Fritz Sauckel und Joachim von Ribbentrop.
Amerikanische
Zeitungen nannten die illustre Runde von Gefangenen, die für ein
Gruppenbild auf
der Hoteltreppe posierte, spöttisch "Abschlussklasse 1945". Eitle
Gecken trafen
hier auf stramme Militärs und unverbesserliche Antisemiten. Während
der Zeit ihrer
Herrschaft hatten sie zahlreiche Rivalitäten ausgetragen - und
einander höchst
selten zu Gesicht bekommen, jetzt wohnten sie zusammen unter einem
Dach. Die
verblichene Eleganz des in den zwanziger Jahren erbauten
"Palace"-Hotels bot die
Kulisse für eine höchst reale Polit-Groteske.
Bizarres Kammerspiel
Ein fünf Meter hoher Stacheldrahtzaun, behängt mit Stoffbahnen und
Tarnnetzen,
umgab das Hotelgelände, auf den Wachtürmen standen schwerbewaffnet
Posten
mit Maschinengewehren. Im Hotelgarten aber spazierte die Nazi-Elite
- oder sonnte
sich in den Liegestühlen auf der Terrasse. "Besondere Freude", so
berichtet der
Gefangenenarzt Ludwig Pflücker, kam unter den Anwesenden bei der
Ausgabe von
Sonderrationen Schokolade auf. Die vielzitierte "Banalität des
Bösen", die
gefährliche und die höchst lächerliche Seite des
Nationalsozialismus - hier wurde
sie sichtbar.
Die Situation ähnelte einem bizarren Kammerspiel. Schnell zerfielen
die "Big 52",
wie amerikanische Journalisten die Hotelinsassen nannten, in
Cliquen: die Militärs,
die "Alten Kämpfer", die Bürokraten. Nur Göring schnitten sie alle,
niemand wollte
im Speisesaal mit ihm einen Tisch teilen.
Die Gefangenen unterhielten sich gegenseitig mit Vorträgen.
Reichsaußenminister
Lutz Schwerin von Krosigk etwa parlierte über Shakespeare, ein
Adjutant des
Feldmarschalls Keitel über Fischzucht. Robert Ley, Leiter der
Freizeitorganisation
"Kraft durch Freude" und wegen seines Alkoholismus hinter
vorgehaltener Hand nur
"Reichstrunkenbold" genannt, diskutierte wirtschaftliche Aspekte
des deutschen
Wiederaufbaus. Die Teilnahme an den Vorträgen war freiwillig -
nicht jedoch die an
den organisierten Filmvorführungen. Die Gefangenen bekamen so
Aufnahmen aus
den befreiten Konzentrations- und Vernichtungslagern zu sehen. Und
ihre
Reaktionen waren höchst unterschiedlich, wie ein Reporter des
amerikanischen
"Time"-Magazins beobachtete.
"Ein Irrenhaus"
Göring, der seine Mitverantwortung am Lagersystem offen zugab, rief
während der
Vorführung aus: "Solche Filme haben wir unseren russischen
Gefangenen gezeigt."
Julius Streicher, Herausgeber des antisemitischen Hetzblattes "Der
Stürmer",
knetet unruhig seine Hände. Feldmarschall Kesselring wurde bleich.
Hans Frank
biss auf sein zusammengeknülltes Taschentuch und würgte. Ribbentrop
verließ den
Saal mit gesenktem Kopf - und schritt zielstrebig in Richtung
Speiseraum.
Erika Mann, die Tochter des berühmten Schriftstellers und
Emigranten Thomas
Mann, die als Reporterin für amerikanische Zeitungen durchs
Nachkriegseuropa
reiste, geriet in Rage über das aggressive Selbstmitleid, die
larmoyante Unschulds-
und Unwissenheitsmentalität, die selbstsichere Arroganz der hier
versammelten
NS-Elite. "Ein gespenstischeres Abenteuer ist nicht vorstellbar",
schrieb sie über
ihren Besuch in dem Hotel, "aus dem die Insassen ein Irrenhaus
gemacht haben".
Die Lagerleitung von Camp Ashcan verwandte größte Sorgfalt darauf,
Selbstmorde
zu verhindern - man wollte den NS-Größen unter allen Umständen
einen
rechtsstaatlichen Prozess machen. Auch wenn die Alliierten zunächst
noch uneins
darin waren, wie und wo dieser stattfinden sollte. Rasierklingen
waren verboten,
ebenso Krawatten. Als Besteck gab es nur Löffel. Die Glasfenster
waren durch
Drahtglas und Gitter ersetzt worden.
Alltäglicher Wahn
http://www.spiegel.de/einestages/ns-elite-in-gefangenschaft-hotel-der-kriegsverbrecher-a-948559.html
3/6
Zur Startseite
Dies war offensichtlich auch nötig. Hans Frank, Mörder von
Millionen jüdischer
Polen im Generalgouvernement, hatte sich bei seiner Festnahme in
die Kehle
geschnitten und anschließend ein Messer in den Bauch gerammt.
Deshalb war ihm
Joachim von Ribbentrop, ehemals Reichsaußenminister, als
Zimmerkollege und
Aufpasser zugeordnet worden. Als Erika Mann auf ihrem Rundgang
durch das Hotel
einen Blick in ihr Zimmer warf, "las der Schlächter von Polen dem
Ex-
Champagnerhändler gerade aus der Bibel vor".
Ribbentrop war nervös und verletzt, unfähig, sein Zimmer
aufzuräumen, weil er in
Hitlers Testament nicht erwähnt worden war. Er weigerte sich, sein
Bett zu machen.
Julius Streicher trieb seinen rassekundlichen Wahn weiter,
beschimpfte einen
Dolmetscher als "Juden" und bezichtigte seinen Mitgefangenen Ley,
ein "Bastard"
zu sein, dessen arische Abstammung nie nachgewiesen worden sei.
Dönitz
weigerte sich vehement, mit dem in seinen Augen unbelesenen
Proleten Streicher
einen Tisch zu teilen.
Die herausragendste und schauerlichste Figur aber war der
pompös-barocke
Göring. Der ehemalige Postflieger liebte dramatische Auftritte.
"Die Uniform geht
über das Amt", hatte sein Rivale Joseph Goebbels einmal in seinem
Tagebuch über
ihn vermerkt. Um sich von den anderen Gefangenen abzuheben bestand
Göring
darauf, mit Zylinder zu essen - trotz seiner Degradierung kurz vor
Kriegsende sah er
sich als legitimer Nachfolger Hitlers. Bei den anderen war die
ausgetragene
Sträflingskleidung recht willkommen. Konnte sich der Träger doch
als "irgendein
deutscher Gefangener" und nicht als "Hauptkriegsverbrecher", was
die meisten
waren, fühlen.
Göring hingegen lag zumeist im rotgeblümten Schlafrock und
schwarzseidenen
Pyjama auf seiner Liege, die verstärkt werden musste, weil sie
unter seinem
enormen Gewicht zusammengebrochen war. Auf Anordnung des
Lagerkommandanten wurde er nach und nach seiner Tablettensucht
entwöhnt. Seit
einer Verletzung bei Hitlers Putschversuch im Jahr 1923 war Göring
zunächst
morphium-, dann paracodinabhängig. Während eines leichten Gewitters
erlitt er
einen Zusammenbruch - Angstzustände und Schweißausbrüche,
schließlich eine
leichte Herzattacke.
Regelrecht in Ekstase geriet er, nachdem er vom anstehenden Prozess
in Nürnberg
erfahren hatte: Es würden Scheinwerfer aufflammen, wenn er den
Gerichtssaal
betritt, und er würde dem Feinde seine Anklage über den
Bombenterror
entgegenschleudern, fabulierte der Reichsmarschall auf
Entzug.
Ganz anders Albert Speer, der Organisator der deutschen
Rüstungsindustrie: Er
spielte den distanzierten und zuvorkommenden Gentleman, gab sich
unwissend
und unschuldig. Arthur Seyß-Inquart, verantwortlich für die
Deportation Tausender
Juden, zeigte sich gern als geläuterter Christ. Und Karl Dönitz,
Nachfolger Hitlers
auf dem Reichspräsidentenamt, beantwortete eifrig und ausführlich
Fragen, die ihm
die US-Vernehmungsbeamten vorgelegt hatten. "Tatsächlich tat die
ganze Bande
jedoch ein und dasselbe: Sie schrieben und feilten an ihren
Rollen", die sie eifrig
für den Tag vorbereiteten, an dem sie vor Gericht stehen würden,
konstatierte Erika
Mann, die selbst mit ihrer Familie vor den Nationalsozialisten
hatte fliehen müssen.
Am 10. August 1945 war es soweit. Die Gefangenen wurden von Mondorf
nach
Nürnberg gebracht. Nach langem Hin und Her hatten sich die
Alliierten für die Stadt
der Reichsparteitage der NSDAP als Gerichtsort für die
Hauptverantwortlichen der
Nazi-Gräuel entschieden. Der Prozess, in dem die Richter über
Verbrechen bisher
ungekannten Ausmaßes zu urteilen hatten, wurde am 20. November 1945
eröffnet.
Finanzministerium muss nachbessern Luxemburg. Für Finanzminister
Pierre Gramegna ist das gestrige Urteil des Europäischen Ge
richtshofs unangenehm. Ende 2014 wollte die Regierung Luxemburg
endgültig aus der Schmuddelecke liolen und führte einen Austausch
von Steuerinfor mationen ein. Allerdings fiel das entsprechende
Gesetz zu streng aus. Die EU-Richter urteilten, dass Steuerzahler
das Recht ha ben müssen gegen den Informati onsaustausch mit dem
Ausland Einspruch erheben zu können. Diese Möglichkeit sieht das
Ge setz nicht vor. Der Finanzminister wird darauf reagieren
müssen. las • Wirtschaft, Seite 13
FC Etzella feiert 100 Jahre Ettelbrück. Die 1970er-Jahre mit dem
erstmaligen Aufstieg in die Nationaldivision gehören zwei
fellos zu den herausragenden Perioden in der 100-jährigen
Mittwoch, den 17. Mai 2017 - Jahrgang 169 - Nummer 115
www.wort.lu
Verleger: Saint-Paul Luxembourg
Als Göring in Mondorf zu Gast war „Ashcan": Ein Ka pitel Lokal-
und Weltgeschichte, das den meisten Luxemburgern heute unbekannt
ist. Das Theater und Filmprojekt von Anne Simon (Bildmitte) und
Willy Perelsztejn ändert dies - und erklärte u. a. Pri
märschülern, wie 72 Nazibonzen, unter ihnen Göring und von Ribben
trop, 1945 drei Mo nate lang zum Verhör im heute abgerissenen Pa
lace Hotel in Mon dorf weilten. vac • Kultur, Seite 19
https://www.wort.lu/de/kultur/fiktion-und-erinnerung-5a990fd2c1097cee25b82fb5
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Fiktion und Erinnerung Foto: Bohumil Kosthoryz Kultur
(https://wort.lu/de/kultur) 15 4 Min. 02.03.2018
Bad Mondorf, im Mai 1945. Die US-Armee bringt Nazigrößen – an ihrer
Spitze Hermann Göring – ins Hotel Palace. Zum Verhör. Codename
„Ashcan“ – Ascheeimer. Bis September sind führende Repräsentanten
Nazi-Deutschlands im improvisierten Gefängnis untergebracht und
werden von amerikanischen Offizieren ausgefragt. Damals weiß kaum
jemand in Luxemburg darüber Bescheid, und auch heute noch kennen
nur wenige diese Episode der Geschichte.
Willy Perelsztejn hat dazu einen Dokumentarfilm produziert. „Es ist
nur ein kurzes Kapitel in der großen Geschichte des Zweiten
Weltkrieges, nur eine Anekdote am Rande“, meint der Belgier, ein
gelernter Jurist. Bevor er zum Film kam, war er zunächst am
Luxemburger Bankenplatz beschäftigt. Mit seiner Schwester Diane hat
er 1987 „Les films de la mémoire“ gegründet.
Ein Drehbuch, in dem der Zuschauer noch atmen kann Ihm wird das
Projekt von Joy Hoffmann und Viviane Thill vom „Centre national de
l'audiovisuel“ (CNA) zugetragen. Perelstzejn hat gemeinsam mit den
beiden bereits für den in Luxemburg sehr erfolgreichen
Dokumentarfilm „Heim ins Reich“ von Claude Lahr zusammengearbeitet.
„Als ich Joy traf, hatte er eine Masterarbeit über die Operation
,Ashcan‘ unter dem Arm. Eine junge Historikerin, Sally Kremer aus
Bad Mondorf, hatte sie geschrieben. Es gab einen familiären Bezug
zum Thema: Die Amerikaner hatten ihrem Großonkel die Schlüssel des
Hotel Palace in die Hand gedrückt, als sie mit den Kriegsgefangenen
Bad Mondorf in Richtung Nürnberg verließen.“
https://www.wort.lu/de/kultur/fiktion-und-erinnerung-5a990fd2c1097cee25b82fb5
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15 Bilder zu einem geheimnisvollen und sehr kurzen Kapitel der
Geschichte des Weltkrieges und der Luxemburger Geschichte.
Am 8. Mai ist der Krieg vorbei, ab dem 10. Mai ist „Ashcan“
operativ, aber erst Mitte Juli bekommt die Presse Wind davon. Die
amerikanischen Zeitungen aber interessieren sich nur wenig dafür –
der Krieg im Pazifik füllt zu dem Zeitpunkt die Spalten.
Obwohl Perelsztejn Tausende Dokumente zu der Operation „Ashcan“
zusammentragen kann, will er keinen klassischen Dokumentarfilm
drehen ebenso wenig eine simple Nachstellung der historischen
Ereignisse inszenieren. Er entscheidet sich für ein Drehbuch „in
dem man noch atmen kann“. „Nur mit alten Papieren bebildert man
keinen Film, und eine Stimme im Off kann eine Produktion sehr
schnell töten“, meint er. So kommt ihm die Idee, die Geschichte
anhand eines Theaterstücks zu erzählen.
06/03/2018 Luxemburger Wort - Fiktion und Erinnerung
https://www.wort.lu/de/kultur/fiktion-und-erinnerung-5a990fd2c1097cee25b82fb5
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„Ich wollte allerdings kein fertiges Kammerspiel abfilmen, sondern
dessen Entstehungsprozess begleiten. Mir schien es gleichermaßen
spannend und lehrreich zu zeigen, wie sich Schauspieler, also
Menschen des 21. Jahrhunderts, heute diesem Thema nähern“, so
Perelsztejn.
Im September 2018 im Kino, 2019 im Fernsehen Das „Théâtre national
de Luxembourg“ produziert das Bühnenstück mit dem Titel „Codename
Ashcan“ im Jahr 2017; im Mai kommt es in einer Inszenierung von
Anne Simon auf die Bühne. 15 Darsteller spielen deutsche Gefangene
und amerikanische Befrager. Perelsztejn dreht bei den Proben.
„Wir hatten ursprünglich auch die Generalprobe auf dem Programm, da
aber einige der Schauspieler erkältet waren und die Truppe zwei
Tage vor der Premiere stand, wurde auf diese letzte Probe
verzichtet“, bedauert der Filmemacher. Das Theaterstück in voller
Länge hätte ein Bonus für die DVD werden können.
Lesen Sie mehr zu Ashcan
Theaterkritik zum Bühnenstück "Codename Ashcan"
[https://www.wort.lu/de/kultur/codename-ashcan-im-tnl-abschlussklasse-1945-
591f2d61a5e74263e13bfee2]
Ein völlig neues Experiment: Videos, Interviews, Bilder
[https://www.wort.lu/de/kultur/als-goering-in-bad-mondorf-zu-gast-war-wie-sag-ich-s-dem-
kinde-591b01b7a5e74263e13bf99c] zu Ashcan
[https://www.wort.lu/de/kultur/codename-ashcan-im-tnl-abschlussklasse-1945-591f2d61a5e74263e13bfee2]
Die ersten Rückmeldungen, die Perelstzejn bereits auf seinen Film
bekommen hat, sind positiv. Auch mehr als 70 Jahre nach Kriegsende
rufen Geschichten über den Zweiten Weltkrieg immer noch großes
Interesse hervor. Das liege daran, so Perelstzejn, dass sich diese
Katastrophe von einer Generation zur nächsten weitertrage und immer
wieder neue Fragen auftauchten. Die erste Nachkriegsgeneration habe
am wenigsten darüber erfahren wollen, heute aber will jeder so viel
wie nur möglich darüber wissen.
Das Luxemburger Filmfestival kommt für den belgischen
Filmproduzenten etwas verfrüht. „Die Übersetzungen des Filmes
fehlen noch, ebenso wie Begleitprogramme für Schulklassen.“ Im
September läuft der Film im Kino an. Zeitgleich kommt eine DVD auf
den Markt, und vier Monate später wird der Film im Fernsehen
gezeigt. ARD, Arte, 3Sat, FR3 Lorraine-Champagne, und die
belgischen Sender RTBF, VRT und BRF haben schon zugegriffen. Beim
„Festival international des programmes audiovisuels“ in Biarritz
lief er im offiziellen Wettbewerb, gezeigt wird er demnächst bei
einem Festival in Israel.
Dokumentarfilme mit Theater als Erzählform werden Willy Perelstzejn
auch weiterhin beschäftigen. Die Schriftstellerin Nathalie Ronvaux
und die Literatin Germaine Goetzinger schreiben derzeit für den
Belgier an einem Theaterstück über die Autorin und Frauenrechtlerin
Aline Mayrisch. Danach kommt dann der Dokumentarfilm.
https://www.wort.lu/de/kultur/fiktion-und-erinnerung-5a990fd2c1097cee25b82fb5
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„Ashcan“, eine Dokumentarfiktion von Willy Perelsztejn (L, B, F,
2017, 80 Minuten), eine Koproduktion CNA, RTL, Théâtre national du
Luxembourg. Der Film läuft heute Abend, um 19 Uhr, im Ciné Utopia,
in einer Vorpremiere beim Luxemburger Filmfestival. Die Vorführung
ist allerdings bereits ausverkauft.
Bildergalerie Bitte scrollen Sie nach unten, um weitere Bilder zu
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Bilder zu einem geheimnisvollen und sehr kurzen Kapitel der
Geschichte des Weltkrieges und der Luxemburger Geschichte.
06/03/2018 Luxemburger Wort - Fiktion und Erinnerung
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ASHCAN - ensemble coupures de presse 30-08-18
[Théâtre_Cinéma] Le camp Ashcan sorti des oubliettes
« Codename Ashcan » au TNL _ des nazis à Mondorf-les-Bains
«Un festival jouissif» _ Paperjam News
ASHCAN - ensemble coupures de presse 30-08-18
ASHCAN - 5 PRESSE 1 SEMINAIRE ECOLE ROYALE MILITAIRE
Fusion des articles_ASHCAN_06_03_18
Avant-première du film « Ashcan » - Cour Grand-Ducale de Luxembourg
- Mars 2018
_Ashcan_ présenté en avant-première au Luxembourg City Film
Festival! - Centre National de l'Audiovisuel __ Luxembourg - Mars
2018
ASHCAN – ASHCAN – Evénements en Grande Région –
www.plurio.net
ASHCAN (LUXEMBOURG) - Luxemburg
RTL.lu - Film & Kino - VIDEO_ _Ashcan_ vum Willy Perelszteijn_
NS-Verbriecher am Palace Hotel zu Munneref
Ashcan - de geheimen Nazi-Prisong zu Munneref _ radio 100,7
Ashcan