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Dossier DOSSIER [ [ NRP Février 2015, n°25 NRP Juin 2019, n°47 [ CULTURE/MÉDIAS « LES ALGERIENS ET LEUR ASSIETTE » Histoire/Mémoire Ecomonie Les dépenses alimentaires plombent le budget des ménages algériens L’évolution de la consommation alimentaire en Algerie de 1962 aux annees 90 Oran comptait, avant l’indépendance, au moins 34 salles de cinéma: A quand la «florescence» du cinéma de proximité? Said Frahi B.H.

NRP Juin n°47 - ovh.net

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DossierDOSSIER

[

[

NRP Février 2015, n°25NRP Juin 2019, n°47

[CULTURE/MÉDIAS

« LES ALGERIENS ET LEUR ASSIETTE »

 

Histoire/Mémoire

EcomonieLes dépenses alimentaires plombent

le budget des ménages algériens

L’évolution de la consommation alimentaire en Algerie

de 1962 aux annees 90

Oran comptait, avant l’indépendance, au moins 34 salles de cinéma:A quand la «florescence» du cinéma de proximité?

Said Frahi

B.H.

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Sommaire

La NRP est la nouvelle formule de la « Revue de presse », créée en 1956 par le centre des Glycines d’Alger.[Attestation du ministère de l’information: A1 23, 7 février 1977]

Revue bimensuelle réalisée en collaboration avec le :

Ont collaboré à ce numéroRyad CHIKHI, Bernard JANICOT, Leila TENNCI, Ghalem DOUAR, Omar AOUAB

Sid Ahmed ABED, Adnane BELAIDOUNI, Laid Nasro OUENZAR, Sofiane BELKACEM, Yousouf HADJ CHERIF

CENTRE DE DOCUMENTATION ECONOMIQUE ET SOCIALE3, rue Kadiri Sid Ahmed, Oran • Tel: +213 41 40 85 83 •

Site web: www.cdesoran.org / Facebook : Cdes Oran

Economie

Les dépenses alimentaires plombent le budget des ménagesalgériens, P.11

Avec un salaire moyen mensuel estimé à 30 000 DA, il estdevenu difficile de subvenir aux besoins les plus élémentai-res d’une famille modeste, B.K. P.11-12

Produits alimentaires: la facture d'importation en baisse enjanvier 2019, P.12

Histoire/Mémoire

L’évolution de la consommation alimentaire en Algerie de1962 aux annees 90, Said Frahi, P13-.14

Culture/MédisOran comptait, avant l’indépendance, au moins 34 salles decinéma: A quand la «florescence» du cinéma de proximité?B.H. P.15

"Lemma Becharia" en tournée en Europe. P.15

Bibliographie

Dossier

« LES ALGERIENS ET LEUR ASSIETTE »

Ce que manger veut dire : le pain comme objet politique,MohamedMebtoul. p.4

Le consommateur algérien: roi de l’excès,Mohammed YazidBOURAHLA. p.5

Habitudes alimentaires en Algérie. p.5

Festival gout de France 2019 a Annaba, Ahmed Allia. p.6

Oran : premier festival international de la gastronomie du 21 au 24novembre. P.6

L'Algérie parmi les plus gros consommateurs mondiaux depomme de terre, p.7

Café : 84% des marques ne respectent pasles standards requis.P.7

La Société algérienne de nutrition alerte sur les dangers dudéséquilibre alimentaire,F.A. P.8

En Un Mois Les Algeriens Ont Mange 838 Millions DeDollars,Abdou Semmar, P.9

Selon la FAO : 4,6% des Algériens souffrent de la sous-alimenta-tion, Hani Abdi, P.9

Cancer : le nombre de cas explose en Algérie, la mauvaisealimentation mise en cause,Hassan Saadoun,P.10

[email protected]

N° 47, Juin 2019

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NRP, Juin 2019, n°47

Page 3: NRP Juin n°47 - ovh.net

Editorial

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NRP, Juin 2019, n°47

Omar AOUAB

Tout a commencé par « le manger » : l’être humain dans sa complexité est constitué d’une dualité

âme-corps (Descartes), bien que ce corps là ne puisse échapper au déterminisme de l’animalité

matérielle. Cette nature qui obéit aux lois de la transformation énergétique des substances ou des

atomes dans le temps et l’espace nous condamne à suivre les lois de nature dans la sphère de

l’homme primitif.

La nourriture est le lien direct entre l’être humain et la nature. Ce qui nous ramène au constat de la

dépendance culinaire chez l’être humain. Ce numéro-là de notre revue de presse, qui est un travail

d’équipe, est consacré à la question de la consommation des produits alimentaires et nutritifs chez

l’être humain en général et l’algérien en particulier.

Pour répondre à la question de ce dossier, il faut commencer par se demander d’où vient la nourriture

? Comment elle est commercialisée ? Et comment a évolué le comportement du consommateur

algérien ? Sachant que l’algérien n’est plus comme avant (la période de la politique plus au moins

égalitaire), avec l’ouverture du marché international (importation), et aussi l’investissement local

pour la production agroalimentaire.

En 2019, l’Algérie compte plus de 40 millions d’algériens qui doivent se nourrir tous les jours, ce qui

nécessite une grande production locale et souvent on est obligé de passer par l’importation des

aliments ou des ingrédients pour compléter le manque. L’algérien comme tout être humain sur

cette planète est aussi influencé par l’impact marketing dans tous les moyens de communication

sur tout ce qui est « bouffe ». Cela veut dire que l’espace concurrentiel est aussi nocif sur le plan santé

que budgétaire, car les industries agroalimentaires sont plutôt dans la logique de la rentabilité que

dans celle du plaisir culinaire. Ceci dit, parfois on met du poison dans nos assiettes sans même le

percevoir.

Revenons sur la question de départ : Que met l’algérien dans son assiette ? La question qui a inspiré

cet éditorial et peut aussi vous provoquer à réfléchir sur votre façon de manger, de se nourrir, de

s’alimenter. Par-dessus tout ça l’algérien est toujours impulsif dans ses achats quand il s’agit de la

bouffe, et la preuve : il suffit de visiter les superettes et les marchés non règlementés pendant le

mois sacré du Ramadan. La mal bouffe est un concept qui n’a pas encore trop de place sur les

assiettes ni dans les ventres des algériens.

« L’ALGERIEN ET SON ASSIETTE »

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NRP, Juin 2019, n°47

DOSSIER

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Ce que manger veut dire : le pain comme objet politique

Le pain peut aussi se lire comme unobjet politique. Si un produit alimen-taire est autant « démocratisé » dansla société, c'est bien le pain ordinaire.

Sa banalisation sociale est attestéepar sa disponibilité auprès des mar-chands informels tolérés mais illé-gaux, ayant la latitude de le vendrelibrement sur des espaces sociauxouverts peu appropriés pour déver-ser de façon peu hygiénique le pain,même à des heures tardives. Mais lesroyaumes de l'informel se nourris-sent et se renforcent grâce au for-mel. Autrement dit, les pouvoirs pu-blics agissent comme un acteur cen-tral, par le soutien financier apportéaux minotiers, leur permettant devendre la farine blanche à 2 000 DAle quintal aux boulangers contraintsd'accepter la règle du jeu fixée parl'Etat, leur imposant la fixation admi-nistrative du prix de la baguette à 10DA, pour un prix de revient estimé à9,40 DA, réalisant une marge béné-ficiaire médiocre de 60 centimes (El-Watan, 2017). Certains boulangers encolère ont tenté de s'autonomiser,en augmentant de façon illégale leprix du pain, pour être contraints,sous la pression, de revenir quelquesjours après, sur leur décision anté-rieure. Certains syndicats des boulan-gers proposent timidement uneamélioration de leur marge bénéfi-ciaire en réduisant le prix du quintalde la farine, sans pour autant que lespouvoirs publics réagissent jusqu'àprésent (El-Watan, 2017). Ce « silence» sous-entend la volonté de l'Etat demaintenir le statu quo actuel. Pourl'Etat, Il ne faut surtout pas s'aventu-

rer à une réforme du prix du pain. Ceproduit est politiquement vital poursa survie et sa reproduction. L'his-toire politique de certains pays ara-bes (Egypte, Tunisie, Maroc), mar-quée par les émeutes populaires dupain, interdit à l'Etat tout « égare-ment » ou changements de cap poli-tiquement risqué vis-à-vis de ce pro-duit alimentaire. Il semble donc diffi-cile de « jouer avec le pain » du pou-voir qui s'accroche à son maintien audétriment d'une réforme en profon-deur du prix du pain ; même s'il fautencore accroître de façon significa-tive les subventions de pour repro-duire une forme d'égalitarisme fic-tif, permettant, en réalité, à la popu-lation aisée d'en bénéficier, et aupopulisme de s'ancrer plus profon-dément dans la société…

Il ne s'agit pas ici de s'interroger surles causes mais sur les effets de lasurconsommation de pain, accédantmême, et c'est une énigme scienti-fique, à quantifier de façon absolueet précise le nombre de baguettesdéversées dans l'espace urbain, es-timées à 7 millons par jour ! (El Watan,23 décembre 2017). Pour que la sur-consommation du pain ne soit pasappréhendée comme un objet poli-tique qui relève essentiellement del'ordre social, il est en effet aisé etconfortable de braquer son regardsur les agents sociaux étiquetés parleur « incivisme » et leurs dérives. Ens'octroyant le statut d'entrepreneurmoral, les pouvoirs publics se posi-tionnent dans un impensé, refusantd'approfondir les raisons de ce retourdu pain dans l'espace urbain - à moins

Mohamed Mebtoulde considérer de façon erro-née, le consommateur commeun acteur libre de ses actes - lespouvoirs locaux se limitent àregretter le gaspillage, ou pourle dire plus explicitement « l'ir-responsabilité de la populationl» Ecoutons le wali d'Alger : « Jevous cite, par exemple, l'exem-ple du pain qui m'inquiète vrai-ment. Savez-vous qu'à Alger,Netcom et Extranet ramassentchaque semaine, 10 tonnes depain. Cela sans compter la quan-tité collectée auprès des restau-rants, des cantines et ailleurs,par les éleveurs pour en faireun aliment de bétail. L'Algérieimporte le meilleur blé au prixfort, qu'elle revend à un prixmoindre, en raison du soutienaux produits de première né-cessité. Je déplore vraiment cegaspillage » (El Watan, 28 dé-cembre 2017).

Force est de relever que l'abon-dance du pain dans l'espaceurbain n'est pas de l'ordre duhasard ou de l'arbitraire.L'abondance et le gaspillage dupain représentent, en réalitédes éléments résiduels face àla primauté du statut quo im-posé par les pouvoirs publics quiont opté pour le pain au détri-ment de la reconnaissance po-litique de la citoyenneté(Mebtoul, 2013). Faire en sorteque le pain soit déversé enquantité importante, même àdes coûts élevés dans l'espaceurbain, assumés par l'Etat ren-tier, est une garantie contre lesincertitudes politiques pouvantremettre en question la stabi-lité du régime politique, si lepain venait à manquer ouconnaitrait une augmentationsubstantielle du prix de la ba-guette. Il est important d'appré-hender la question du mangerou du style alimentaire des per-sonnes en référence à leur viequotidienne pour en compren-dre le sens…

04 Janvier 2018

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DOSSIER

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Le consommateur algérien:

roi de l’excès

Qu’on se le dise franchement: l’Algérien ADORE consom-mer. Sans pour autant y être obligé,….Inconsciemment,il se retrouve à acheter de tout et du n'importe quoi; ….,….. Tout prétexte est bon pour satisfaire son amour in-conditionnel à l’égard de la consommation impulsive.

Il est bien connu que chacun de nous a ses propres pré-férences …de ses dépenses quotidiennes. Chacun estdonc libre d’acheter tels ou tels biens qu’il juge « meilleurs» …, en ayant toujours pour but d’atteindre un niveau desatisfaction plus élevé.

Le problème qui se pose est : pourquoi, lors de nos achats,abusons-nous autant ?

Ne vous est-il jamais arrivé d’entrer dans un centre com-mercial avec l’intention de faire des courses bien préci-ses …. mais que, à la sortie, vous vous retrouviez avec lamoitié de votre caddy farcis de produits supplémentai-res dont vous n’aviez….pas prévu l’achat ? Ceci est leparfait exemple de l’abus de consommation.

En effet, malgré notre rationalité qui devrait nous réson-ner en nous incitant à n’acheter que ce dont on a besoin;nous dépensons exagérément ! Nous sommes attirés parles publicités, les promotions…. Envoûtés, nous ache-tons en quantité sans modération ni contrôle de soicomme si nous étions hypnotisés…, on frôle la surcon-sommation.

…exemple sur le mois sacré de Ramadan où la surcon-sommation…. atteint son comble. Le citoyen est prisd’une incommensurable envie d’achat qui le pousse àacheter presque tout ce qui croise son chemin et avecdes quantités plus que suffisantes. Bien entendu, la moi-tié de ces aliments finiront malheureusement à la pou-belle. N’est-ce pas du gaspillage pur? ….. De plus,écologiquement parlant, il en résultera de sérieuses ré-percutions sur l’environnement terrestre ….

C’est à partir de cela qu’il est … primordial, de quittercette mauvaise habitude, si ce n’est l’éradiquer ! On de-vrait songer beaucoup plus à consommer ce dont on abesoin et non tout ce dont on a envie. Se contrôler étantla règle d’or; on se doit de se libérer de l’esclavage quenos pulsions de consommation exercent sur nous.

…, il est important de savoir quand, où et comment dé-penser. Tout en se souciant de la quantité des biens ache-tés afin d’éviter le gaspillage, parce qu’en réalité, c’est lagourmandise des consommateurs qui fait beaucoup plusde ravages que leur nombre.

Mohammed Yazid BOURAHLA

24 Mars 2017

Habitudes alimentairesen Algérie

Comme dans bien d'autres pays, les habitudes ali-mentaires en Algérie ont changé, s'éloignant durégime méditerranéen pour aller vers une nourri-ture plus riche en graisses animales et en sucre.Pour autant, les fruits et légumes sont variés et peuchers, le poisson très accessible, les céréales à labase de la cuisine traditionnelle. Le plus connu deses plats est évidemment le couscous, sans oublierles pâtisseries traditionnelles au miel en passant parla chakchouka (sorte de ratatouille ou piperade) oula chorba (soupe traditionnelle avec viande et légu-mes).Les supermarchés sont de plus en plus nombreuxdans les grandes villes (la grande distribution fran-çaise est arrivée à Alger), et les supérettes sont par-tout.La restauration rapide est aussi implantée dans lesgrands centres urbains, mais elle reste locale, lesgrandes enseignes type Mac Donald ayant du mal às'implanter du fait de la législation pour y travailler.En cause, l'obligation de tout fabriquer localement,la difficulté du transfert de droits d'entrée et deroyalties.L'eau n'est que rarement potable et si l'Algérie en-tretient des vignobles on ne trouve pas tout le tempsdu vin dans les tous restaurants (cela est plus diffi-cile en dehors d'Alger). D'une manière générale, levin est correct. Depuis quelques années des viticul-teurs, privés de l'Ouest algérien, proposent des pro-duits de bonne qualité largement exportés en Eu-rope. Sinon il existe dans la plupart des grandes vil-les des revendeurs de boisson alcolisées : '"les dé-positaires". Les algériens restent de grands consom-mateurs de vin et spiritueux.En quelques années, le coût de la vie à Alger a for-tement augmenté. Différence de prix suivant lesquartiers : on note une très nette différence entreles prix des quartiers résidentiels et les autres etplus particulièrement avec les marchés populaires.On compte à ce jour 3 hypermarchés Uno, Ardis etCarrefour. Ce sont dans les épiceries et supérettesde quartier que les courses se font le plus souvent.A Alger et dans les villes, les magasins ouvrent àpartir de 9 h toute la journée et 7 jours/7 excepté levendredi entre 13 h et 15 h (pendant la prière). Cer-tains ferment après 21 h.On trouve la plupart des produits d’importation àl’exception du porc qui est interdit à la vente (maistoléré dans les valises), mais l’approvisionnementest irrégulier. Si l’on souhaite garder ses habitudeset consommer des produits importés, il faut comp-ter de 20 à 30 % plus cher, en particulier pour lesaliments tels que l’huile Puget, les fromages fran-çais ou le saumon… Mais on peut très bien se con-tenter de produits locaux de bonne qualité.Il faut parfois aller dans plusieurs magasins pour fairela totalité de ses courses car dans les supérettes, iln’y a pas de fruits ni légumes, ni viande. Les pro-duits frais que l’on achète au marché ou chez lesmaraîchers sont excellents. Il faut savoir choisir sonboucher et son poissonnier.

21 Juin 2016

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NRP, Juin 2019, n°47

DOSSIER

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Ahmed Allia

FESTIVAL GOÛT DE FRANCE 2019 À ANNABALaurence Salomon remet “les clés essentielles d’une alimentation saine

La chef de cuisine prodiguera une foulti-tude de conseils pour vivre mieux et pluslongtemps, comment choisir ses alimentsde base parmi ceux qui sont des alliés pournotre santé, ou encore comment les pré-parer pour bien garder leur richesse en vi-tamines et oligoéléments.

Invitée de l’Institut français deAnnaba dans le cadre de la Se-maine culturelle de la gastrono-mie et de la francophonie, lachef de cuisine et naturopathe,Laurence Salomon a animé uneconférence sur “Les clés essen-tielles d’une alimentationsaine” dans l’enceinte d’un éta-blissement hôtelier. Devant unpublic nombreux cette passion-née de l’art culinaire a fait partde toutes les connaissancesdans le domaine de la gastronomie, ou plu-tôt dans celui de la cuisine originelle,comme elle tient à l’appeler.

C’est ainsi qu’elle prodiguera une foulti-tude de conseils pour vivre mieux et pluslongtemps. “La meilleure manière d’allierplaisir et bien-être”, en apprenant à choi-sir ses aliments de base parmi ceux qui sontdes alliés pour notre santé, comment lespréparer pour bien garder leur richesse envitamines et oligoéléments, jusqu’au triqu’il faut nécessairement faire lors de

l’achat des produits laitiers, les fromageset les pains, qui composent les repas sains,ceci en passant par les épices et autres as-saisonnements. “Cuire à température mo-dérée, sans brûler les aliments, ni faire fu-mer les huiles. Varier les différents types

de cuisson (vapeur, four, étouffé, poêlé) etéviter les fritures. Se faire plaisir à chaquerepas en cuisinant avec les herbes et lesépices douces pour donner davantage degoût aux plats. Mastiquer davantage cha-que bouchée pour avaler ‘liquide’. Respec-ter la règle 80/20 : c’est-à-dire consommer80% de produits en affinités avec le vivantqui est en nous (avec toujours le mêmemot d’ordre non dénaturés, raffinés,frais…et bien cuisinés) et 20% d’alimentsqui sortent de ce cadre”, sont autant derecommandations qui constituent la cui-

Oran : premier festival international de la gastronomiedu 21 au 24 novembre

Le premier festival international de lagastronomie sera organisée du 21 au 24novembre en cours à Oran, a t-on apprismercredi du président du Club des arti-sans boulangers de la wilaya.

Au total 30 wilayas et six pays étrangers,à savoir le Mali, la Turquie, la Tunisie, leMaroc, l’Egypte et la Syrie ont con-firmé leur participation à cettepremière édition du festival inter-national de la gastronomie qui seramarquée par la tenue de plusieursconcours culinaires, a indiqué FouziBaïche lors d’une conférence depresse, annonçant que ce rendez-vous international coïncidant avecla célébration du MawlidEnnabaoui...

Quarante candidats dont 34 Algé-riens et 6 étrangers prennent partà ces concours culinaires qui met-tront en compétition notammentles meilleurs en boulangerie, en pâtisse-rie-chocolaterie, en gâteaux traditionnelset plats traditionnels et universels, ontexpliqué les organisateurs, ajoutant queces compétiteurs seront mis à contribu-tion devant un jury composé de chefs cui-siniers étoilés nationaux et étrangers

émérites. Il s’agit, entre autres, de l’am-bassadeur des Cuisiniers arabes (2017-2018), Mustapha Bensaadi et de l’ambas-sadrice de la cuisine algérienne,Mokhtaria Rezki et autres chefs…, a t-onannoncé de même source, soulignant quel’objectif de cette manifestation est de

mettre en valeur l’art culinaire algérien.

Le programme du festival ….prévoit desséances de formation au profit des jeu-nes pour leur apprendre l’art culinairealgérien riche…, …. selon les organisa-teurs, faisant savoir que les lauréats bé-

néf icieront d’une formation àl’étranger qui sera prise en chargepar certains sponsors.

Au menu de cet évènement, figu-rent en bonne place des séancesde dégustation, ont assuré égale-

ment les organisateurs.

Le représentant de la direc-tion du tourisme et de l’arti-sanat de la wilaya d’Oran, LiesHadjidj, a indiqué que ce ren-dez-vous vient à pointnommé pour "mettre en va-leur notre patrimoine culi-naire et ne fait que renfor-cer la destination ’Algérie, àtravers la promotion du sec-teur du tourisme à Oran, villeaccueillante et qui prépareactivement les jeux méditer-ranéens 2021".

sine originelle. Un patrimoine danslequel elle s’investit sans compter,allant jusqu’à lui créer une structurepropre dans sa ville, Annecy, aprèsavoir régalé un nombre incalculabled’amateurs de bonne chère, qui fonttout de même attention à leur forme

physique. “Pendant 13 ans,j’ai proposé des plats créa-tifs et d’inspiration unique,au sein de mon restaurant‘Nature et saveur’ à An-necy”, indique modeste-ment l’hôte de Annaba,comme pour inviter le pu-blic à se lancer dans l’aven-ture de la restaurationsaine. “J’ai ensuite créé lecentre pédagogique ‘Cui-sine originelle’ avec cours

de cuisine et nutrition, espace ‘Ma-gasin biologique’, espace cave à vinsnature et enfin un espace bol d’airJacquier”. Joignant la parole à l’acte,cette experte en gastronomie a gra-tifié une cinquantaine de gourmetsde la ville épicurienne d’un repasqu’elle a préparé elle-même, assistéedu chef et du personnel de cuisinede l’établissement hôtelier.

30 Mars 2019

14 Novembre 2018

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NRP, Juin 2019, n°47

DOSSIER

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11 Novembre 2018

23 Juillet 2018

L'Algérie parmi les plus grosconsommateurs mondiaux de

pomme de terreL’Algérie est classée parmi les plus gros pays consommateursde pomme de terre avec une disponibilité alimentaire annuellede plus de 111 kg/habitant.

“Les disponibilités alimentaires à la consommation en pommede terre sont de 111,5 kg par habitant annuellement, contre uneconsommation mondiale moyenne de 31 kg/habitant/an. Cettequantité place l’Algérie parmi les plus gros consommateurs dece produit à l’échelle mondiale.”

Des chiffres qu’a donnés le ministre de l’Agriculture, du Déve-loppement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi, diman-che à Alger lors d’une journée nationale de la pomme de terreorganisée par le Conseil national interprofessionnel de cettefilière agricole.

A titre comparatif, la Bélarusse occupe la première place avecune consommation de 181 kg/habitant/an, alors que celle duRoyaume-Uni est de 102 kg et la Tunisie avec 30 kg. En Afrique,la consommation moyenne est de 4 kg/habitant/an.

Par ailleurs, le ministre a affirmé que la demande nationale enpomme de terre est assurée à 100% par la production nationalequi avait atteint 47 millions de quintaux (qx) en 2017, contre 26millions qx en 2009, avec un rendement de près de 310 qx/hectare. La stabilité du marché en ce qui concerne ce légume a

permis, selon lui, de rassurer les agriculteurs en les encoura-geant à élargir les superficies cultivées qui sont passées de105.121 hectares en 2009 à 148.692 hectares en 2017.

“La filière a connu, ces dernières années, une progression signi-ficative qui a permis non seulement de couvrir aisément lesbesoins nationaux mais également de dégager des excédents àexporter en facilitant, ainsi, une bonne régulation du marché.”

Évoquant les exportations de la pomme de terre réalisées du-rant les deux dernières années, M. Bouazghi a indiqué qu’elless’étaient établies à 817 tonnes en 2017 dont 500 tonnes vers leQatar et 249 tonnes vers l’Espagne. Toutefois, les quantitésexportées en 2017 ont nettement baissé par rapport à celles del’année 2016durant laquelle l’Algérie avait exporté 2.600 ton-nes vers 16 pays dont 849 tonnes vers les Émirats Arabes Unis,605 tonnes vers le Qatar et 487 tonnes vers l’Espagne.

Concernant la production de semences de pomme de terre, leministre a assuré que les superficies qui leur sont consacréesont presque doublé par rapport aux dix dernières années enatteignant 23.430 hectares. Ce qui a permis au pays de réduireses importations en pommes de terre de semences de 50% :“Notre objectif est d’assurer une disponibilité régulière quipermet d’atteindre un taux de couverture raisonnable de nosbesoins par la production nationale et de constituer des stocksde sécurité”.

Café : 84% des marques ne respectent pas

les standards requisLa majorité des marques de café produites localementne respectent pas les standards. L’Organisation algériennepour la protection et l’orientation du consommateur etson environnement (APOCE), l’a mis en exergue lors d’uneconférence de presse, menaçant de divulguer les nomsdes producteurs qui refusent de se conformer à la régle-mentation.

« Pas moins de 84% des marques nationales de café nerespectent pas la réglementation en vigueur en ce quiconcerne la qualité et l’étiquetage », a souligné l’APOCE,lors d’une conférence de presse animée à Alger par sonprésident Mestapha Zebdi.

Des échantillons de 12 marques ont été analysés par troislaboratoires algériens afin de relever le taux de sucreadditionnel dans le café. L’étiquetage de ces produits aégalement été passé en revue.

Ce que les résultats ont révélé, c’est que parmi les 12marques de café, cinq d’entre elles contiennent un tauxde sucre « satisfaisant » du point de vue sanitaire, c’est-à-dire que ce taux est inférieur à 3%. Cinq autres ont étédécrites comme « acceptables », dans la mesure où cetaux tourne autour de 3% et deux autres ont été quali-fiées de « tromperies », dans la mesure où le taux desucre ajouté dans le processus de torréfaction a atteintrespectivement 10% et 14%...

Sur ce point, il a noté que sur la campagne agricole 2017-2018, les importations en pommes de terre de semenceont nettement diminué par rapport à la campagne pré-cédente en passant de 72.000 tonnes à 35.000 tonnes.

Par ailleurs, le ministre a fait valoir qu’outre son impor-tance dans la sécurité alimentaire du pays, la filière depomme de terre a un impact certain sur la croissanceéconomique en général et sur le secteur agricole en par-ticulier. Selon ses chiffres, la valeur de la production depomme de terre a atteint 234 milliards de dinars en 2017,ce qui représente 8% de la production globale du secteur(production végétale et animale). Quant à sa contribu-tion dans la lutte contre le chômage, cette filière engen-dre annuellement 60.000 emplois, selon le ministre.

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NRP, Juin 2019, n°47

DOSSIER

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La Société algérienne de nutrition alerte sur les dangersdu déséquilibre alimentaire

L’évolution des habitudes nutritionnellesva de plus en plus tellement vite que lesnutritionnistes veulent attirer l’attentiondu consommateur à surveiller son régimealimentaire. Si le ministère de la Santéavait clarifié que l’Algérie “présente tou-tes les caractéristiques d’un pays en tran-sition nutritionnelle”, une étude menéepar la Société algérienne denutrition(SAN), basée à Oran, démontredésormais “les faiblesses du consomma-teur algérien en termes d’équilibre nu-tritionnel”. Ce qui n’est pas sans consé-quences néfastes sur la santé des Algé-riens qui sont de plus en plus victimessoit du surpoids et/ou de l’obésité, soitde la maigreur. Le surpoids et/ou l’obé-sité étant souvent le résultat d’une con-sommation incontrôlée, (excès de vita-mines et/ou de protéines), conjuguée àune dépense énergétique réduite, alorsque la maigreur est généralement la con-séquence de la sous-alimentation ou dela malnutrition. C’est ce qu’a expliqué, leprofesseur Malika Bouchenak, présidentede la SAN, qui a présenté devant desmédias, les résultats de cette enquête,première du genre dans notre pays. Cetteétude, intitulée “habitudes alimentaireset le risque cardio-métabolique chez desadolescents en milieu scolaire”, menéepar le Laboratoire de nutrition cliniqueet métabolique d’Oran, sur un échantillonde 400 adolescents âgés entre 10 et 17ans, a donné des résultats “assez alar-mants”, selon le professeur Bouchenak,déclarant que “la population étudiéeprésente des anomalies métaboliques,nécessitant un programme d’éducationnutritionnelle associée à une activité phy-sique régulière pour prévenir et/ou lut-ter contre le risque cardiométabolique”.Si une importante classe d’Algériens estpénalisée par la pauvreté et ne peut doncpas s’assurer le ratio journalier de vitami-

nes et de protéines comme recommandépar les nutritionnistes, une autre frangede la société, non moins importante, est,pour sa part, victime de la sédentarité,ce qui fait que leur dépense énergétiqueest souvent inférieure à l’apport alimen-taire. Ce qui a donné lieu, fera remarquerle professeur Bouchenak, à la coexis-tence, en Algérie, des deux phénomènesde la maigreur et du surpoids et/ou l’obé-sité. “En effet, l’enquête a démontré quechez ces adolescents étudiés, l’apport ali-mentaire quotidien (7 à 14 mégajoule)

est supérieur à la dépense énergétiquejournalière (DEJ) variant de 6,2 à 8,6mégajoule.” Chez ces adolescents, la DEJétant liée essentiellement aux activitésscolaires et domestiques, alors que leuractivité sportive ne dépasse pas 2 heurespar semaine. Ce qui reste“significativement” loin de la moyennerecommandée par l’OMS qui est d’avoir“une activité physique modérée à in-tense, d’au moins 60 minutes par jour “la

04 Septembre 2014

transition nutritionnelle est carac-térisée par la coexistence de la mal-nutrition, par carences globales ouspécif iques, et le surpoids et/oul’obésité, dans le même environne-ment et qui serait associée au ni-veau de développement économi-que des pays, à l’urbanisation, à unefaible qualité de l’alimentation ainsiqu’aux mauvaises conditions devie”, a constaté le professeurBouchenak qui insiste, de ce fait,sur la nécessité de sensibiliser no-tamment les enfants et les jeunesà s’adapter à un régime alimentaireéquilibré. Cela étant, chez les adul-tes, les habitudes nutritionnelless’avèrent généralement très diffi-ciles à changer. D’où l’insistance duprofesseur Bouchenak sur “l’édu-cation nutritionnelle associée à lapromotion de l’activité physique”.“Nos enfants doivent comprendrela valeur de la nutrition et de l’acti-vité physique pour leur santé toutau long de leur vie”, a-t-elle préco-nisé, non sans faire savoir que laSAN ambitionne de mener, à par-tir de cette année, “des program-mes sur la prévention des caren-ces nutritionnelles et du surpoids/obésité chez les jeunes (enfants,

adolescents), en favorisant la trans-mission des bonnes pratiques ali-mentaires”.

F. A.

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NRP, Juin 2019, n°47

DOSSIER

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En Un Mois Les Algeriens Ont Mange

838 Millions De Dollars

Effarant! Les Algériens ont acheté pour pas moins de 838millions de dollars de produits alimentaires à l’étrangeren seul mois, à savoir le mois de janvier 2018. En effet, lafacture d’importation des produits alimentaires a atteintles 838 millions de dollars en janvier 2018 contre 747 mil-lions de dollars durant la même période de 2017, soit une

hausse de 12,2%, détaille le Centre national de l’informa-tion et des statistiques des Douanes. Cette facture con-firme l’incroyable dépendance de l’Algérie vis-à-vis del’étranger pour se nourrir. Une dépendance con-tre laquelle le gouvernement algérien semble im-puissant. Et aucun dispositif restrictif ne sembleavoir réussi à limiter cette facture très salée endevises. Il faut noter qu’au cours du mois de jan-vier 2018, parmi les principaux produits alimen-taires, la facture d’importation du sucre et su-creries a bondi à 114,6 millions de dollars contre96 millions de dollars, en hausse de 19,46% entreles deux périodes de comparaison. Même ten-dance pour le lait et produits laitiers qui ont étéimportés pour 153,63 millions de dollars en jan-vier 2018 contre 145,23 millions de dollars en jan-vier 2017 (+5,8%). Les importations des céréales,semoule et farine ont grimpé à 253,13 millions dedollars contre 240,61 millions de dollars (+5,2%).Le café et thé ont également enregistré une hausse desimportations qui se sont chiffrées à 29,52 millions de dol-lars contre 28,7 millions de dollars (+3%). A ce rythme, lesréserves de change de l’Algérie seront uniquement dé-diées au financement des produits alimentaires impor-tés depuis l’étranger. L’échec de l’agriculture algérienneest donc sans appel. N’en déplaise aux dirigeants algé-riens qui nous sortent des discours enthousiasmants dé-nués de tout fondement

Selon la FAO : 4,6% des Algé-riens souffrent de la sous-

alimentation

Abdou Semmar

26 Février 2018

Hani Abdi

15 Septembre 2018

Dans son rapport 2017 sur l’état de la sécurité ali-mentaire et de la nutrition et de la sous-alimenta-tion dans le monde, l’Organisation des NationsUnies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) faitétat des insuffisances alimentaires dont souffrentles Algériens. Bien que mieux classés que les autrespays de l’Afrique du Nord et beaucoup de pays afri-cains et asiatiques, l’Algérie est toujours touchéepar des insuffisances nutritionnelles, notammentchez les adultes. Ainsi donc, 4,6% de la populationalgérienne souffrent de la sous-alimentation, sou-vent due à un régime alimentaire non varié. Si l’Al-gérie ne souffre pas comme l’Egypte d’insécuritéalimentaire grave, elle continue à avoir parmi sapopulation des retards de croissance et des casd’obésité de plus en plus nombreux. En effet, 11,7%des enfants de moins de 5 ans souffrent d’un re-tard de croissance en raison d’une sous-alimenta-tion ou d’un déséquilibre alimentaire. Cela reste in-férieur à la moyenne établie en Afrique du Nord quiest de 17,6%. Aussi, 21,6% des personnes âgées deplus de 18 ans souffrent de l’obésité, autre aspectde la malnutrition. Ce qui est proche de la moyennenord-africaine établie à 21,9%. Autrement dit, il y ade plus en plus d’Algériens obèses. Globalement,les chiffres de la FAO sont loin d’être rassurants. Lasécurité alimentaire est de plus en plus menacéedans le monde. Le fait que le recul de la faim sem-ble marquer le pas n’a pas encore eu de répercus-sion sur la prévalence du retard de croissance chezl’enfant, qui continue à baisser, à un rythme toute-

fois ralenti dans certaines régions et pays. En Algé-rie, elle a baissé de 2005 à 2016 de 4 points. Globale-ment, la prévalence du retard de croissance abaissé, passant de 29,5 à 22,9% entre 2005 et 2016.Mais 155 millions d’enfants de moins de 5 ans conti-nuent à en souffrir de par le monde. Le rapportenvoie un signal d’alarme fort et clair en indiquantqu’il sera difficile de satisfaire à l’ambition de libé-rer le monde de la faim et de la malnutrition d’ici à2030 car, pour y parvenir, il faudra consentir desefforts renouvelés avec de nouvelles façons de tra-vailler.

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DOSSIERCancer : le nombre de cas explose en Algérie,

la mauvaise alimentation mise en cause

Durant l’année 2016, près de 44 800 cas de cancers ontété recensés. Ce chiffre devrait atteindre les 62 000 àl’horizon 2025, a révélé le Dr Djamila Nadhir, vice-direc-trice du service des maladies non-transmissibles au mi-nistère de la Santé…La progression du nombre de can-cers en Algérie est avant tout due aux « comportements». Qu’il s’agisse de tabagisme ou de mauvaises habitudesalimentaires, les Algériens ont des comportements dan-gereux qui ont un impact sur l’explosion du nombre decas de cancers. « S’il y a une bonne politique de préven-tion et si les citoyens sont conscients des habitudes àadopter pour éviter le cancer, on peut dire que oui, laprévention a un effet dans la diminution du nombre decas de cancers », a expliqué le médecin. « Concernant lecancer du poumon, si on évite de fumer, on peut éviter70 à 80% des cas…Il y a une étude sur l’alimentation et lecancer du côlon que nous voyons se propager de façoneffroyable alors qu’on peut éviter plus de 60%des cas », a expliqué le cadre du ministère de laSanté. Les habitudes alimentaires des Algérienssont pour beaucoup dans la prolifération des can-cers et autres maladies non-transmissibles. « Ilfaut que le citoyen algérien soit conscient de sonmode d’alimentation », insiste le Dr Nadhir. Se-lon elle, une étude menée par l’Algérie en coo-pération avec l’OMS en 2017 a révélé que seuls14,9% des Algériens se conforment aux recom-mandations de l’OMS qui incitent à manger troislégumes et deux fruits chaque jour. Les mauvai-ses habitudes alimentaires ont un effet négatifsur la santé qui est aggravé par la sédentarité. Lamême étude de 2017 a révélé que « la sédenta-rité touche 25% des Algériens, soit un Algériensur 4 », et les femmes sont beaucoup plus touchées queles hommes : elles sont une sur trois à être sédentaires,selon le Dr Nadhir. Les enfants sont fortement exposésaux facteurs de risques du cancer et des autres maladiesnon-transmissibles graves comme le diabète ou les mala-dies cardiovasculaires. Le Dr Nadhir a pointé du doigt «les femmes qui achètent le premier aliment (sucrerie)qu’elles trouvent chez l’épicier juste pour faire taire leurs

enfants et pour qu’ils ne pleurent pas ». Enoutre, les enfants sont également mis en dan-ger par les publicités qui les incitent à con-sommer des produits nocifs. « Il y a des négli-gences » à ce sujet, a-t-elle affirmé. Le plande lutte contre le cancer et les autres mala-dies non-transmissibles s’articule autour destrois axes : prévention, sensibilisation et dé-pistage précoce. « Une politique intégréeveut dire que tous les secteurs travaillent maindans la main et prennent des décisions en fa-veur du citoyen et d’un mode de vie sain », adétaillé Dr Nahdir, insistant sur l’impérative «intégration de la société civile » dans la politi-que de prévention. Cette politique a permisde réaliser plusieurs actions concrètes en fa-veur de la lutte contre le cancer. Parmi ces

réalisations, le Dr Nadhir a cité la diminution du tauxde sucre dans les boissons. Celui-ci est passé de «plus de 180 grammes par litre par le passé à moinsde 130 ou 120 grammes par litre ». Le taux de sucrequ’il est permis d’ajouter au café torréfié et moulupar les industriels a également été fixé par le minis-tère du Commerce (3%). La prise en charge précocedes malades est également indispensable, selon leDr Nadhir. « Le premier objectif de la stratégie anti-cancer est que les cas arrivent aux hôpitaux préco-cement », a-t-elle indiqué, ajoutant qu’avec « la nou-velle loi de Santé, il a été mis en place un réseau deprise en charge qui évitera que le citoyen soit perdu». À l’horizon 2025, s’il y a une bonne « promotiondes modes de vie sains et une politique de préven-tion réaliste, nous pourrons éviter 15% des cas decancers » sur les 62 000 prédits

Plus de 29000 décès en Algérie en 2018

03 Février 2019

Hassan Saadoun

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[ECONOMIE]Les dépenses alimentaires plombent le budget

des ménages algériensL’Economist Intelligence Unit (l’EIU)– une entité qui appartient au groupede presse britannique TheEconomist – classe l’Algérie à la 68eplace en termes de sécurité alimen-taire. Le Maroc fait légèrementmieux (67e) et la Tunisie prend la têtedu trio maghrébin (54e).

L’Indice mondial de la sécuritéalimentaire (GSFI) 2017, publiémardi 26 septembre, prend encompte les principaux problè-mes d’accessibilité, de dispo-nibilité et de qualité des ali-ments dans 113 pays analysés.Cette année, un nouveau cri-tère a été intégré. Il s’agit del’environnement avec uneétude sur la hausse de la tem-pérature, les sécheresses etinondations, la sévérité des tempê-tes, la hausse du niveau de la mer, etl’engagement de l’État dans la luttecontre les catastrophes naturelles.De ce fait, les indices chutent pourplusieurs États puisque selon l’EIUles conflits et conditions climatiquesont un impact direct sur la sécuritéalimentaire. 5% de la population souf-fre de malnutrition En l’Algérie, lapopulation est estimée à 41,7 millionsde personnes. Les chiffres de l’EIU,

arrêtés au mois de Septembre 2017,précisent que le PIB en parité depouvoir d’achat est de 630,3 milliardsde dollars alors qu’il est établi à 136,41milliards de dollars en Tunisie et299,51 millions de dollars au Maroc.

Dans les trois pays, le taux de malnu-trition est évalué à 5%. Selon l’EIU,les défis auxquels sont confrontésces États sont quasiment identiquesavec notamment une défaillance desautorités en termes d’engagementdans la recherche et le développe-ment agricoles. Les tarifs des impor-tations de produits alimentaires sontencore trop importants et les agricul-teurs maghrébins ont toujours du

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Avec un salaire moyen mensuel estimé à 30 000 DA, il est devenu difficile de subvenir aux besoins les plus élémentaires

d’une famille modeste.

mal à accéder à des financements.En outre, les produits intérieurs brutspar habitant des trois pays sont tropbas. Selon la Banque mondiale, ilsétaient, en 2016, de 3843,8 dollars enAlgérie, 3688,6 dollars en Tunisie et2832,4 dollars au Maroc.

L’alimentaire pèse lourd pourles ménages algériens et ma-rocains

En Algérie et au Maroc, l’ali-mentation compte presquepour la moitié des dépensesdes ménages (respectivement43,1% et 41,5%), alors que la Tu-nisie fait mieux avec un tauxde 28,1%.

Parmi les programmes positifsexistants dans les trois pays duMaghreb, il y a notamment les

filets sociaux de sécurité alimentairemis en place par les autorités et lesorganisations humanitaires, et labaisse de la proportion de la popula-tion vivant sous le seuil de pauvreté,indique l’EIU.

La vie est devenue de plus en pluschère pour la majorité des Algériens.Le pouvoir d’achat en Algérie subitune dégradation continue depuisplusieurs décennies. Les méfaits dela crise à laquelle est confronté lepays a eu un impact négatif sur lequotidien surtout du citoyen au re-venu modeste.La décélération de la croissance etl’inflation enregistrées actuellementpar l’économie nationale ont réduitles capacités de cette frange de lasociété à s’offrir les produits de largeconsommation compte tenu de lahausse inexorable des prix pratiquéssur le marché. Un fonctionnaire ayantun salaire moyen ne peut faire faceaux dépenses de tous les membresde sa famille. Ses difficultés durantle mois de Ramadhan à remplir son

couffin du strict minimum d’alimentsindispensables illustre parfaitementl’érosion de son pouvoir d’achat.Les tarifs des produits et des servi-ces ont connu une hausse considé-rable ces dernières années. L’onpeut citer l’exemple des prix desfruits et légumes, pourtant de saison,qui ont connu une flambée attei-gnant parfois les 100%. La consulta-tion chez un médecin spécialiste quiétait fixée entre 1 000 et 1 500 DA, ily a à peine quelques années, est pro-posée de nos jours à 2 000, voire à 2500 DA. Même les produits subven-tionnés ne sont paradoxalement pasvendus à leur juste prix. Si la courbedes prix des produits alimentairestrès prisés a suivi une tendancehaussière, celle des salaires, en re-

vanche, a stagné depuis 2012. Et ladévaluation du dinar n’a fait qu’ag-graver la situation.Si le gouvernement n’est pas enmesure, en ce moment, de procéderà une augmentation des salaires, ildevrait être, au moins, capable depréserver le pouvoir d’achat des ci-toyens, notamment ceux des cou-ches sociales les plus défavorisées.Sinon, un “salaire digne”, tel que leconçoit l’Association de protection etd’orientation du consommateur etde son environnement (Apoce), nedoit pas être au-dessous de 60 000DA par famille de cinq membres.Cette paie permettra un peu auxménages de s’assurer un seuil mini-mal de denrées alimentaires et quel-ques soins de santé. Mais, l’on ne doitpas penser à faire des économies ou

30 Septembre 2017

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[ECONOMIE]

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évoquer d’autres dépenses liées auxloisirs ou réaliser des projets… Or,l’Algérien perçoit en moyenne unsalaire estimé à 30 000 DA. Une ré-munération qui ne peut lui garantirdes conditions de vie accepta-bles. Entre les dépenses des di-verses fêtes et autres événe-ments, tels que le mois sacré,la saison estivale, la rentrée so-ciale, les familles algériennesaux bourses moyennes subis-sent une véritable saignée.D’autres observateurs esti-ment qu’un salaire moyen nepeut plus couvrir les dépensesdes ménages. Pour pouvoirsubvenir aux besoins essentielsde sa famille et vivre de ma-nière plus au moins décente,l’Algérien doit bénéficier, seloneux, d’un revenu mensuel qui avoisi-nerait les 76 000 DA. D’aucuns par-tagent un seul et même constat : l’Al-gérie est considérée comme un paysriche avec un matelas en devises

d’environ 80 milliards de dollars alorsque sa population est de plus en pluspauvre, car 70% des salariés perçoi-vent moins de 20 000 DA par mois etconsacrent plus de 80% de ce mo-

deste revenu aux biens de premièrenécessité…Par ailleurs, le pouvoir d’achat n’est

Produits alimentaires: la facture d'importationen baisse en janvier 2019

plus uniquement une question de sa-tisfaction de besoins élémentaires decitoyens, mais il risque aussi de de-venir un véritable problème de santé

publique. Car, si l’on se ré-fère à ses recommanda-tions, l’Organisation mon-diale de la santé (Oms) pré-conise la diversification dansla nourriture. Or, les habitu-des alimentaires de notrepays, conjuguées à une in-capacité à s’offrir certainsproduits alimentaires àcause de leurs prix exces-sifs, font que les menus desAlgériens ne sont ni richesni diversifiés.

La facture globale d'importation duGroupe des produits alimentaires aatteint 733 millions de dollars (usd)en janvier 2019 contre 851 millions usden janvier 2018, en baisse de 118 mil-lions usd (-13,87%), précise le Centrenational des transmissions et du sys-tème d'information des Douanes(CNTSID). ar catégoriesde produits, la factured'importation des céréa-les-semoule-farine a re-culé à 250,5 millions usden janvier 2019 contre265,6 millions usd en jan-vier 2018 (-5,7%).Le lait et les produits lai-tiers ont été importéspour 130,03 millions usdcontre 154,76 millions usd(-16%).Concernant les sucres etsucreries, ils ont été im-portés pour 61,07 millionsusd contre 114,67 millionsusd (-46,74%).Les légumes secs ont été importéspour 47,5 millions usd contre 56,66millions usd (-16,2%).Par contre, les importations du café-thé ont augmenté à 33,74 millionsusd contre 29,52 millions usd(+14,3%).Les importations des viandes ontégalement grimpé à 18,53 millionsusd contre 6,7 millions usd (+178%).

Ces six (6) principaux produits ali-mentaires ont ainsi été importéspour un montant de 541,35 millionsusd contre 627,88 millions usd (-13,8%).En plus de ces six (6) principaux pro-duits, le reste des biens alimentaires

ont été importés pour 191,65 millionsusd contre 223,12 millions (-14,1%).Concernant les huiles destinées à l'in-dustrie alimentaire (classées dans leGroupe des biens destinés au fonc-tionnement de l'outil de production),leurs importations ont connu unehausse en s'établissant à 63 millionsusd en janvier 2019 contre 43 millionsusd au même mois de 2018 (+46,6%).Ainsi, la facture globale du Groupe

des produits alimentaires et des hui-les destinées à l'industrie alimentaires'est chiffrée à 796 millions usd enjanvier 2019 contre 894 millions usden janvier 2018, en baisse de 98 mil-lions usd (-11%).Médicaments: chute des importa-

tions Pour ce qui concerne lesmédicaments (classésdans le Groupe des biensde consommation non ali-mentaires), leur factured'importation a enregis-tré une baisse notable ens'établissant à 59,93 mil-lions usd en janvier 2019contre 133,44 millions usden janvier 2018, en baissede 73,51 millions usd (-55,1%).Pour rappel, de nouveauxmécanismes d'encadre-ment des importations demarchandises, dont des

produits alimentaires (hors produitsalimentaires stratégiques), avaientété mis en place dès le début de l'an-née 2018 dans le but de réduire ledéficit commercial et de promouvoirla production nationale.

B.K.

08 Mai 2019

19 Mars 2019

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[HISTOIRE/MÉMOIRE]L’Évolution de la consommation alimentaire

en Algerie de 1962 aux annees 90L'évolution de la consommationalimentaire en Algérie estinséparable de l'engagement del'Etat dans la gestion de l'offre deproduits et des prix. Jusqu'à la fin dela décennie 70, la politique qu'ilchoisit, est d'assurer une offreimportante en produits de base etune pression sur l'évolution des prix.Pour cela, il se dote: d'un monopolesur les importations et le commercede gros de ces produits notammentles céréales, l'huile…et d'unsystème de prix administrés etsoutenus, pour un très grand

nombre de produits de largeconsommation, qui fixe le niveau desprix à la consommation relativementbas. La remise en cause de lapolitique économique suivie durantla décennie 70, à partir de 1980,englobe ce choix d'aide à laconsommation. Le «pouvoir» luireproche de favoriser le gaspillagede certains produits (dont le pain), lasurconsommation, son coût trèsélevé. Conséquence, à partir de 1982l'Etat entame un processus dedésengagement d'aide au soutiende prix. Ce désengagements'accélère après 1986 (suite à labaisse des recettes extérieures). Les

crises sociales et politiques qui ontsuivi, et dont les causes sont enpartie la dégradation des conditionsde vie, relativisent de façonimportante la vision optimiste despartisans du désengagement sur lasituation alimentaire des Algériens.Quel bilan plus objectif peut-on fairede l'évolution de leur consommationalimentaire jusqu'aux annéesrécentes? Depuis 1962, laconsommation alimentaire desAlgériens a beaucoup progressé. Laration consommée est passée de1.723 à 2.944 calories entre 1961 et

1990. Les céréales y occupent uneplace importante. Entre 1970 et 1989les quantités annuellementconsommées (exprimées enéquivalent grain) sont multipliées par2,78 (1.687.000 tonnes en 1970,4.690.000 tonnes en 1989). Unphénomène que les enquêtes deconsommation contredisent, maisqui se vérifie dans les statistiquesdes entreprises qui mettent lescéréales sur le marché et lesestimations de la F.A.O. Selon lesstatistiques de ces entreprises, endeux décennies (de 1968 à 1989), laconsommation de céréales auraitplus que doublé notamment celle de

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la semoule qui progresse de 275.%.La F.A.O, pour sa part, estimequ'entre 1961 et 1990 le nombre decalories annuellement consomméespar les Algériens a été multiplié par1,7, celui des protéines par 1,6. Pourchacune de ces augmentations, lahausse de la consommation desproduits végétaux (et des céréales)constitue le facteur principal.L'enquête consommation de 1978révélait deux caractéristiques dansl'évolution de la consommation desdifférentes catégoriessocioprofessionnelles: - unrapprochement des quantitésconsommées pour les produits debase, vendus à prix soutenus,notamment les produits céréaliers et- une différenciation importantedans celles des produits locaux et desproduits qu'on peut qualif ier de«riches» (viande, lait, beurre,légumes et fruits frais....) dont les prixne sont ni soutenus ni réglementés.Les données changent durant lesannées 80, l'évolution est marquéepar l'accroissement et lagénéralisation des différences entregroupes sociaux. L'enquête de 1988le montre bien, les achats de viandedu groupe le plus riche sont 12 foisplus élevés que ceux du groupe leplus pauvre, contre 2 fois en 1980,les dépenses en lait 8,5 fois plusimportantes, contre moins de 2 foisen 1980. Fait nouveau, les riches(décile le plus riche) consommentaussi 3,5 fois plus de pain que ledécile le plus pauvre, achètent 2,6fois plus de couscous industriel, 4,3fois plus de riz. Seules la semoule etles pâtes alimentaires présententencore des niveaux deconsommation proches entre lescatégories socioprofessionnelles.Tous les groupes ont augmenté leurconsommation en produitscéréaliers durant la décennie. Lesraisons de cette augmentation etleur corollaire sont toutefoisdifférents. Pour les groupes pauvreset modestes, elle est due en partie à

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[HISTOIRE/MÉMOIRE]la substitution des céréales auxproduits frais devenus trop chers,voir inabordables compte tenu de lataille des ménages et du chômagequi touche de plus en plus d'actifs.Les produits céréaliers sont, avec lelait, les produits dont les prix sont lesplus accessibles grâce auxsubventions. Pour les groupesriches, l'augmentation de laconsommation de céréales est liéeau maintien du modèle alimentairetraditionnel où les céréales occupentune place centrale. Il n'y a passubstitution à la différence avec lesgroupes pauvres, maisaugmentation concomitante de laconsommation de tous les produits.La préparation des céréales

conjugue une multitude de produits(viande, légumes frais...) qui rendentles mets chers à l'inverse desgroupes pauvres qui cuisinent avecdes recettes où les céréales sontassociées à peu de produits. Deuxfacteurs ont largement contribué àl'accroissement des disparités entregroupes sociaux: - la hausse de prixdes produits alimentaires qui s'estaccélérée avec la politique delibéralisation. L'indice général desprix des produits alimentaires passede 100 à 181,8 entre 1982 et 1989. Lesprix des produits céréaliers (toujoursf ixés administrativement),augmentent de 82,7 %9 pendant lapériode- la montée du chômage;jusqu'en 1984 les créations d'emplois

ont permis aux ménagesd'augmenter leur revenu etd'améliorer leur consommation.Dans chaque ménage l'embauchede jeunes actifs (fils, filles, frères....),faisait contrepoids à l'inflation. Apartir de 1984, la chute des créationsd'emplois stoppe ce mécanisme. Lesenquêtes de consommationeffectuées depuis l'indépendanceindiquent toutes un clivage entreurbains et des ruraux. En 1988 laconsommation dans les zonesagglomérées était plus élevée qu'enzone éparse pour les légumes frais(121,4 kg/tête/an contre 94,6 kg/tête/an), les fruits frais et secs (30,1 kg/tête /an contre 19,9 kg/tête/an), laviande (26,3 kg/tête/an contre 18,2

kg/tête/an). Les habitants des zonesrurales consommaient, par contre,davantage de céréales. Leurconsommation de farine et desemoule était de 138,44 kg/tête/ancontre 73,61 kg pour les urbains, leursachats de céréales en grains avaientpratiquement doublé par rapport à1980 (35,55 kg et 73,20 kg); alorsqu'ils étaient inexistants dans lesvilles en 1988. Seul le pain deboulangerie était plus consommédans les villes (76,84 kg/tête/ancontre 13,67 kg). La population ruralereprésentait 75% en 1954, 50% en1987 a, moins de 50% en 1995. Autremutation importante, les emploisnon agricoles occupent une partcroissante de la population active.

Said Frahi

05 Février 2019

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Entre 1966 et 1985, le nombre desemplois non agricoles passe de 0,8mill ion à 2,8 mill ions, grâceessentiellement à l'investissementpublic dans l'industrie, le BTP, et lacréation d'emploi administratif. Unepartie de ces nouveaux emplois estsituée dans les zones rurales où lespetites villes de l'intérieur du pays,et occupe la main d'œuvre locale,traditionnellement agricole. En 1987,30% des actifs ruraux occupésétaient employés hors desexploitations ou exerçaient desactivités mixtes dans la région deTiaret. Ce changement a influé sur

la consommation alimentaire dansles zones rurales, il a accru lesressources financières des ménagesqui ont augmenté et diversifié leurdemande alimentaire, il a égalementaccru le recours au marché, audétriment de l'autoconsommation.

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[CULTURE/MÉDIAS]Oran comptait, avant l’indépendance, aumoins 34 salles de cinéma: A quand la

«florescence» du cinéma de proximité?

Oran est une ville du cinéma par excel-lence. Combien avait-il de salles de ci-néma et de spectacle? La réponse à cettequestion qui mérite aujourd’hui plus quejamais d’être posée, risque d’étonner lesspécialistes. Il n’y a pas que l’effet de laparabole mais aussi l’oubli et l’absenceprolongée de nouvelles productions ca-pables de tenir en haleine les spectateursdevant le grand écran, pendant des dé-cennies. Les noms des anciennes sallespeuvent vous procurer de la nostalgie:«Lido» (Gambetta), «Bon accueil» (HLM),«Régina» (Mont-plaisant), «Olympia», «Al-cazar» et «Alhambra» (Saint Eugène),«Monaco: ex-Tivoli» (rue de Mostaga-nem), «Century» (Soummam), «Escurial»(Bd Emir Abdelkader), «George V: ex-Rio», «Balzac: ex Rialto», «Régent» (rueLarbi Ben Mhedi), «Mogador», «Studiodes Jeunes» et «Pigalle: ex-Richelieu» (StPierre), «Idéal» (Place des victoires),«Lynx: ex-Ritz», «Cinémathèque: ex-Miramar et ex-Vox» (Miramar), «Empire»et «Club» (rue Khémisti), «Familia» (SidiHouari), «Paris» (boulevard Maata),«Rex», L’Eldorado (Rue de Tlemcen), «LePlaza» (avenue Oujda), «Mondial»(Choupot), « Magic» (Sananès), «Capitol»(Boulanger), «Lux» (Hamri), «Kid» (CitéPetit), «Royal» ( Place 1er Novembre),«Roxy» (Bd Adda Benaouda), «Salle deprojection» (église de St-Eugène), ci-néma populaire (Dar Beida face Caserne),pour ne citer que ces salles de cinéma.C’est quasiment fou ce qu’abondait la villeen structures de loisir et de divertisse-ment de premier choix avant l’indépen-dance. La majorité est soit fermée, aban-donnée, rasée ou reconvertie en d’autresactivités. Chiffres à l’appui, Oran comp-tait à l’époque plus de trente (30) de sal-les de cinéma. Ces salles engendraient de

véritables fourmilières et faisaient lafierté de toute la population. Force ce-pendant est de s’apercevoir qu’on encompte aujourd’hui pas plus de 3 à 4 seu-lement qui sont fonctionnelles et qui for-cent l‘admiration grâce à leur réhabilita-tion . Seulement voilà, est-ce suffisant?Pour la petite histoire, cette armada desalles s’ajoutaient aux autres dans les vil-lages et communes pendant la faste pé-riode des années 70-80 comme à Gdyel,Arzew, Misserghin etc… En tout, il y enavait à Oran, 01 à 03 cinémas par quartier.C’est une partie du trésor du patrimoine(combien riche) qui s’en est allée et dontil ne reste que des traces indélébiles té-moignant la grande épopée du grandécran et du spectacle qui s’y faisaient. Lecinéma tente aujourd’hui de renaître etde résister. Le Festival international duFilm arabe en est une parfaite illustration.Que de noms l’ont adopté et y ont laisséleurs empreintes! Oran renouera-t-elleavec le «cinéma de proximité» comme ils’y faisait jadis? Est-il le temps du retourfracassant des salles de cinéma abandon-nées dans leur triste sort dans cette villemillénaire qui a marqué l’histoire? Dessalles du reste qui n’avaient rien à envierà celles en France et qui avaient accueillientre autres des chanteurs célèbres del’époque tels Johnny Hallyday (au Ré-gent), Paul Anka (à l’Empire). A présent,le public oranais peut d’enorgueillir du

fait qu’il se rattache progressivementavec son cinéma. Il commence à redé-couvrir, grâce au courage des amoureuxet ses adeptes, l’autre cachet de cetteville antique

"Lemma Becharia"en tournée en Europe

ALGER - La troupe féminine "LemmaBecharia", menée par la chanteuse SouadAsla, est programmée dans plusieurs vil-les européennes pour une tournée quis'étend du 9 juin au 31 août prochain, an-nonce la troupe sur sa page facebook.

Le groupe devra entamer sa tournée parun concert, prévu dimanche, à l'Institutdu monde arabe (Ima) à Paris, avant dese produire sur la scène du Festival "Anywhere in the wind blows" dans la villenéerlandaise de La Haye puis au Festivaldes cinq continents en Suisse.

Cette troupe créée pour faire revivre desgenres musicaux populaires féminins dela Saoura (sud-ouest algérien) est égale-ment attendue en Suède, en Pologne,aux Iles Canaries et dans plusieurs villesfrançaises.

Formé en 2015 par la chanteuse SouadAsla, le groupe est constitué d'une di-zaine de chanteuses et musiciennes de larégion de Bechar, dont Hasna El Becharia,Zohra Kherabi, Rabea Boughazi ou en-core Mabrouka Brik.

La "Ferda" féminine, le diwan mais aussi

des chants traditionnels des "Zeffanates"et "Djebbaryates" (troupes musicales lo-cales) chantés lors des fêtes familiales oupopulaires, sont autant de styles exécu-tés sur scène par la troupe qui entendvulgariser des musiques comme le"Haidous" et le "Chellali", très rarementjoué en public.

En février 2018, "Lemma Becharia" avaitsorti son premier album, "Lemma", dé-dié à la sauvegarde du patrimoine musi-cal de la Saoura.

Après plusieurs scènes en Algérie et enFrance, la troupe était invitée d'honneurdu Festival international de la hadra fémi-nine et musiques de transe d'Essaouira(Maroc) de 2016, avant une tournée enFrance et en Belgique en novembre 2018.

09 Juin 2019

B.H.

06 Novembre 2018

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Page 16: NRP Juin n°47 - ovh.net

[BIBLIOGRAPHIE]

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Ce dictionnaire contient un millier de notices biographi-ques d'auteurs-compositeurs-intérprétes célèbres ouméconnus, depuis au moins 2 siècles. Ce travail gigantes-que agrémenté de 250 illustrations, se veut à la fois réfé-rence et repère pour tout ce qui a trait au patrimoinelyrique

dictionnaire des musiciens et interprètesalgeriens

Achour CheurfiiAnep éditions, Alger 2012

Le tourisme durable dans les paysd’Afrique du Nord

Maghreb - Machrek 2019/1 (N° 239

[REVUE]

Marcher !

sous la direction de Amin Khan

CHIHAB ,Alger 2019

ABOU LEILA

Amin Sidi-Boumedine,2019

[MUSIQUE]

Ce livre, c’est donc « Marcher !”. Il regroupe de nom-breux acteurs et témoins des évènements actuels. Desphotographes, qui aujourd’hui constituent une avant-garde visuelle et documentaire du peuple en mouve-ment

[FILM]

Soolking

Fruit du démon, 2018