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Institut de formation aux opérations de paix™
Auteur du Cours
Professeur Tom Woodhouse Université de Bradford, Royaume-Uni
Éditeur de la Serie
Harvey J. Langholtz, Ph.D.
Le maintien de la paix et la résolution de conflits internationaux
Institut de formation aux opérations de paix™
Auteur du Cours
Professeur Tom Woodhouse Université de Bradford, Royaume-Uni
Éditeur de la Serie
Harvey J. Langholtz, Ph.D.
Le maintien de la paix et la résolution de conflits internationaux
Photo de couverture : Photo ONU #587609 par Isaac Billy. Le Secrétaire général Ban Ki-moon visite le site de Tomping de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), à Juba, où les Nations Unies ont protégé environ 20 000 civils déplacés par les combats entre les forces du gouvernement et les rebelles. 6 mai 2014.
© 2016 Institut de Formation aux Opérations de Paix. Tous droits réservés.
Institut de Formation aux Opérations de Paix 1309 Jamestown Road, Suite 202 Williamsburg, VA 23185 USA www.peaceopstraining.org/fr/
Première édition : 2000 par Professeur Tom Woodhouse et Dr. Tamara Duffey Deuxième édition : 2015 par Professeur Tom Woodhouse
Les informations contenues dans cette publication ne reflètent pas nécessairement les opinions de l’Institut de formation aux opérations de paix, de(s) l’Auteur(s) du cours, des organes des Nations Unies ou des organisations affiliées. L’institut de formation aux opérations de paix est une ONG internationale à but non lucratif enregistré auprès de l’ Internal Revenue Service of the United States of America sous le numéro 501 (c)(3). Même si tous les efforts ont été déployés afin de vérifier le contenu de ce cours, l’Institut de formation aux opérations de paix et l’Auteur (s) n’assument aucune responsabilité à l’égard des opinions et des informations contenues dans le texte, qui ont été obtenues dans les médias libres et d’autres sources indépendantes. Ce cours a été rédigé à des fins pédagogiques et d’enseignement, cohérent avec la politique et la doctrine des Nations unies, mais n’instaure ou ne promulgue aucune politique ou doctrine des Nations Unies. Des opinions diamétralement opposées sont parfois fournies sur certains sujets, afin de stimuler l’intérêt, et sont en accord avec les normes académiques libres et justes.
La version originale du cours est en langue anglaise. Les autres versions peuvent varier légèrement de la version originale. Les traducteurs consentent tous les efforts possibles en vue de préserver l’intégrité des informations contenues.
v
INSTITUT DE FORMATION AUX OPÉRATIONS DE PAIX
Table des matières
Le maintien de la paix et la résolution de conflits internationaux
Avant-propos de l’éditeur de la série x
Avant-propos de l’auteur xi
Méthode pédagogique xiii
Leçon 1 Emergence et Développement du Domaine de la Résolution de Conflit 14
Section 1.1 Historique de la résolution de conflit 16
Section 1.2 Relation entre la résolution de conflit et le maintien de la paix 28
Leçon 2 Nature du Conflit 34
Section 2.1 Définition du conflit 36
Section 2.2 Structure et dynamiques des conflits 37
Section 2.3 Dimensions objectives et subjectives du conflit 38
Section 2.4 Positions, intérêts, besoins et valeurs 40
Section 2.5 Pouvoir 41
Leçon 3 Résolution de Conflit : Concepts Clés et Compétences 46
Section 3.1 Gestion, règlement, résolution et transformation de conflit 48
Section 3.2 Résultats gagnant-gagnant 53
LE MAINTIEN DE LA PAIX ET LA RÉSOLUTION DE CONFLITS INTERNATIONAUX
INSTITUT DE FORMATION AUX OPÉRATIONS DE PAIX
vi
Section 3.3 intervention de tierces parties 54
Section 3.4 Techniques et approches en matière de résolution de conflit 60
Section 3.5 Formation en résolution de conflit 69
Leçon 4 Dynamiques des Conflits Contemporains 80
Section 4.1 Définir les principaux conflits contemporains 82
Section 4.2 Courants, distribution et coûts des conflits contemporains 83
Section 4.3 Types de conflit 90
Section 4.4 Théories des conflits 91
Section 4.5 Sources globales des conflits contemporains 97
Leçon 5 Cartographie de Conflit 102
Section 5.1 Qu’est-ce que la cartographie de conflit ? 105
Section 5.2 Rwanda : carte du conflit 108
Section 5.3 Suivi de Conflit à l’Ère de la Cybertechnologie : la plate-forme d’Ushahidi et les Réseaux Sociaux 119
Leçon 6 Alerte Précoce et Prévention de Conflit 124
Section 6.1 Théorie de la prévention des conflits : Prévention « légère » et « profonde » 128
Section 6.2 Prévention des conflits violents : Cas et organisations 132
Section 6.3 Étude de cas sur la prévention des conflits : la FORDEPRENU 135
Section 6.4 Défis pour la Prévention des conflits au 21ème siècle 138
Leçon 7 Maintien de la Paix et Résolution de Conflit en Zones de Guerre 146
Section 7.1 Modèle contingence-complémentarité 149
Section 7.2 Modèle de contingence en matière de maintien de la paix 152
LE MAINTIEN DE LA PAIX ET LA RÉSOLUTION DE CONFLITS INTERNATIONAUX
INSTITUT DE FORMATION AUX OPÉRATIONS DE PAIX
vii
Section 7.3 Définition du maintien de la paix 154
Section 7.4 Développement du maintien de la paix dans les années 1990 155
Section 7.5 Critiques du maintien de la paix dans les années 1990 159
Section 7.6 Maintien de la paix comme résolution de conflit 161
Section 7.7 Réforme et croissance du maintien de la paix suite au Rapport Brahimi, de 2000 à 2014 165
Leçon 8 Réglements de Paix et Consolidation de la Paix Post-Conflit 176
Section 8.1 Définition des règlements et de la consolidation de la paix 179
Section 8.2 Cadre de Travail pour la consolidation de la paix de l’ONU 181
Section 8.3 Maintien de Consolidation de la Paix au Sierra Leone: de la MINUSIL au BINUSIL/UNIPSIL, de 1999 à 2014 185
Section 8.4 Restaurer la coopération et la confiance : la consolidation de la paix à partir de la base 188
Section 8.5 Coordination des rôles militaires et civils et consolidation de la paix 194
Section 8.6 Étude de cas de l’auteur : Contingence et complémentarité en Action : la consolidation de la paix basée sur la communauté en Bosnie 195
Leçon 9 Culture, Résolution de Conflit et Maintien de la Paix 204
Section 9.1 Culture dans la théorie et la pratique de la résolution de conflit 206
Section 9.2 Réponse culturelle N°1 209
Section 9.3 Réponse culturelle N°2 210
Section 9.4 Les problèmes culturels dans le maintien de la paix 212
LE MAINTIEN DE LA PAIX ET LA RÉSOLUTION DE CONFLITS INTERNATIONAUX
INSTITUT DE FORMATION AUX OPÉRATIONS DE PAIX
viii
Section 9.5 Étude de cas : l’intervention en Somalie 216
Section 9.6 Construire des compétence de sensibilisation culturelle 223
Section 9.7 Utilisations positives d’initiatives culturelles pour le maintien de la paix 227
Leçon 10 Questions de Différences entre les Sexes en Maintien de la Paix 232
Section 10.1 Différences homme-femme et styles de gestion de conflit 235
Section 10.2 Équilibre des genres dans les opérations de maintien de la paix 236
Section 10.3 Critiques homme-femme de la théorie et de la pratique de résolution de conflit 238
Section 10.4 Analyse des genres des conflits 238
Section 10.5 Rôle des femmes locales en matière de construction et de consolidation de la paix 247
Section 10.6 Résolution de conflit et maintien de la paix sexo-spécifiques : l’intégration des rapports hommes-femmes dans la législation et l’émancipation des femmes, de 2002 à 2014 250
LE MAINTIEN DE LA PAIX ET LA RÉSOLUTION DE CONFLITS INTERNATIONAUX
INSTITUT DE FORMATION AUX OPÉRATIONS DE PAIX
ix
Appendices
Appendice A : Liste d’acronymes 258
Appendice B : Missions de maintien de la paix actuelles 263
À propos de l’auteur : Professeur Tom Woodhouse 264
Instructions pour l’examen final 265
LE MAINTIEN DE LA PAIX ET LA RÉSOLUTION DE CONFLITS INTERNATIONAUX
INSTITUT DE FORMATION AUX OPÉRATIONS DE PAIX
x
Bienvenue dans ce cours numérique sur Le maintien de la paix et la résolution de conflits
internationaux. Je suis ravi de votre inscription. L’auteur de ce cours, le Professeur Tom Woodhouse,
l’a écrit pour apporter aux étudiants une compréhension de base dans le domaine de la résolution de
conflit tant dans la théorie que dans son application. Au travers de 10 leçons structurées, ce cours va
familiariser l’étudiant aux sujets principaux de la résolution de conflit.
Saisir les considérations théoriques et pratiques derrière la résolution de conflits internationaux et
le maintien de la paix est essentiel dans le complexe monde d’aujourd’hui. Le caractère intraitable de
la Guerre Civile en Syrie, le conflit le plus meurtrier dans le monde en ce moment, a mis en lumière
les défis que les praticiens de la résolution internationale de conflits doivent affronter. La gigantesque
crise humanitaire causée par cette guerre engendre des conséquences politiques et sociétales encore
incalculables. Des conflits armés dans d’autres régions du Moyen Orient, d’Afrique ou d’autres endroits
reflètent l’atmosphère tumultueuse du moment. La liste des conflits semble s’allonger chaque année, et
dans certains cas, les conflits en question s’étendent de génération en génération.
Pourtant, chaque jour, des gardiens de la paix de différents horizons font tout leur possible au niveau
local pour résoudre les disputes de manière pacifique, restreindre l’envergure et le niveau de violence et
chercher des solutions à des conflits profondément enracinés. Les ONG apportent de l’aide humanitaire
à ceux qui en ont besoin. Les diplomates travaillent à la négociation pacifique d’accords pour mettre fin
aux conflits. La police civile maintient l’ordre et protège les civils dans les endroits où elle peut le faire.
Tous ces acteurs jouent des rôles importants dans la résolution internationale des conflits.
En suivant ce cours, l’étudiant acquerra une meilleure compréhension de la nature d’un conflit, du
rôle de la culture dans un conflit, des concepts de résolution de conflits, d’alerte précoce, d’accords de
paix et de construction de la paix post-conflit.
Je vous souhaite tous les succès dans votre étude de ce matériel et dans vos projets après
l’accomplissement de ce cours.
Cordialement,
Harvey J. Langholtz, Ph.D.
Directeur Executif de l’institut de Formation aux Opérations de Paix
Avant-propos de l’éditeur de la série
LE MAINTIEN DE LA PAIX ET LA RÉSOLUTION DE CONFLITS INTERNATIONAUX
INSTITUT DE FORMATION AUX OPÉRATIONS DE PAIX
xi
Avant-propos de l’auteur
Le maintien de la paix est devenu la stratégie d’intervention la plus communément adoptée par la
communauté internationale en matière de gestion et de résolution de conflits de l’après Guerre froide.
Aussi, à cause de la complexité croissante des menaces qui s’imposent à la sécurité internationale, les
réponses déployées par les opérations de maintien de la paix sont devenues de plus en plus élaborées.
Elles sont devenues de plus en plus fonctionnelles (ce qui comprend désormais la prévention de
conflit, l’assistance humanitaire, la surveillance des droits de l’homme et des opérations électorales,
la démobilisation et la réintégration, la consolidation de la paix et la reconstruction post-conflit), ce
qui se reflète au sein de la composition des missions (lesquelles incluent aujourd’hui soldats de la paix
militaires et civils, personnels humanitaires, et acteurs intergouvernementaux, gouvernementaux et
non gouvernementaux).
Les nouvelles demandes qui sont exigées des opérations de maintien de la paix ainsi que le caractère
à multiples facettes des opérations contemporaines exigent de porter une plus grande attention à
la formation ainsi qu’à la préparation de toute personne amenée à s’engager dans cette voie. Une
composante essentielle de la formation comme de la préparation repose sur une meilleure compréhension
des conflits et de leur résolution. Les expériences de maintien de la paix passées démontrent que
pour être couronnées de succès, les acteurs internationaux requièrent une compréhension de la nature
comme de la pertinence des théories et de la pratique de la Résolution de conflit, pour être à même de
mieux opérer, tant au niveau des politiques qu’au niveau du terrain.
Cette nouvelle version du cours revoit en profondeur la publication originale de 2000. Premièrement,
les révisions sont présentées sous la forme d’une complète mise à jour chronologique, pour montrer
le maintien de la paix ONU tel qu’il était au moment de la réédition, le nombre de ses déploiements,
les missions établies depuis 2000 (date de la première publication de ce cours) et celles sur le terrain
au moment où j’écris. La Leçon 4 sur la dynamique des conflits couvre intégralement les données des
conflits avec des statistiques sur les endroits, les intensités et les types de conflit ainsi que sur les
informations sur la façon de se tenir à jour sur ces conflits en perpétuelle évolution.
Deuxièmement, les révisions couvrent le développement continu de la doctrine du maintien de
la paix, de sa théorie et de sa pratique, particulièrement en rapport avec le rôle de l’analyse et de la
résolution des conflits sur la même période. Au centre de cette évolution, de nouvelles politiques et
pratiques ont émergé et intégré les compétences de résolution de conflit plus profondément encore
dans les bases du maintien de la paix. Ces innovations incluent l’émergence de la Commission de
consolidation de la paix (CCP), opérationnelle depuis 2006 et mettant en rapport le maintien de la
paix des Nations Unies et un redressement post-conflit durable et sur le long terme : l’émergence de
l’idée d’une sécurité humaine et d’une norme de Responsabilité de Protéger qui pourraient générer de
nouveaux défis complexes dans la résolution de la paix pour ses soldats ; les réformes du maintien de
la paix qui ont suivi les recommandations du Rapport Brahimi de 2000 ; l’émergence de projets culturels
soutenus par les soldats de la paix ; l’attention croissante accordée à rendre les opérations de maintien
de la paix plus sensibles aux différences entre les sexes suite à la ratification de la RSCNU 1325 et la
spéculation sur les nouveaux modes de maintien de la paix appropriés aux conflits du vingt-et-unième
LE MAINTIEN DE LA PAIX ET LA RÉSOLUTION DE CONFLITS INTERNATIONAUX
INSTITUT DE FORMATION AUX OPÉRATIONS DE PAIX
xii
siècle, nécessitant de plus hauts standards de formation en résolution de conflit pour les personnels
du maintien de la paix. Les étudiants de la nouvelle version de ce cours noteront aussi l’impact de la
technologie dans l’information et de la communication sur le maintien de la paix et la résolution de
conflit. Dans tout le cours, des outils et ressources disponibles en ligne sont aussi recommandés.
But
Le but général de ce cours est d’offrir à l’étudiant une compréhension de base du domaine de la
Résolution de conflit et de son application — au niveau théorique comme au niveau pratique — aux
interventions de maintien de la paix dans le cadre des conflits internationaux contemporains.
Portée
Ce cours analyse l’émergence et le développement académique de la discipline de la Résolution de
conflit et sa relation avec l’évolution du maintien de la paix. On examinera dès le début les contributions
de la théorie comme de la pratique de la Résolution de conflit dans le domaine du maintien de la
paix. Nous définirons la nature du conflit et les dynamiques des conflits contemporains, ainsi que
les concepts clés et les techniques de résolution de conflit. Ce cours explore les domaines qui vont
améliorer significativement les réponses aux urgences complexes de notre temps, ce qui comprend
l’analyse et la cartographie des conflits, l’alerte précoce et la prévention des conflits, les approches
contingence-complémentarité, la coordination entre les agences, la consolidation de la paix post-conflit
et la réconciliation, la compréhension culturelle et la sensibilisation aux différences sexo-spécifiques.
–Professeur Tom Woodhouse, 2015.
Visionner une introduction vidéo
de ce cours à l’adresse suivante
<http://www.peaceopstraining.
org/fr/videos/410/le-maintien-de-
la-paix-et-la-resolution-de-conflits-
internationaux/>.
LE MAINTIEN DE LA PAIX ET LA RÉSOLUTION DE CONFLITS INTERNATIONAUX
INSTITUT DE FORMATION AUX OPÉRATIONS DE PAIX
xiii
Méthode pédagogique
Ce cours autorégulé vise à donner une flexibilité aux étudiants dans leur approche à
l’apprentissage. Les suggestions suivantes visent à motiver et guider les étudiants concernant
quelques éventuelles stratégies et les attentes minimales pour suivre et réussir ce cours :
• Avant de commencer à étudier, consultez l’intégralité du cours. Notez les objectifs des leçons
qui vous permettront d’avoir une idée de ce qui sera examiné tout au long du cours.
• Le contenu vise à être pertinent et pratique. Au lieu de mémoriser des détails, efforcez-vous
de comprendre les concepts et les perspectives globales du système des Nations Unies.
• Mettez en place des lignes directrices sur la manière dont vous voulez gérer votre temps.
• Étudiez le contenu de la leçon et les objectifs d’apprentissage. Au début de chaque leçon,
orientez-vous vers les points principaux. Si vous le pouvez, lisez le texte deux fois afin de vous
assurer une compréhension et une assimilation maximum et espacez vos lectures.
• Lorsque vous finissez une leçon, répondez au questionnaire. Pour toute erreur, retournez à la
section correspondante et relisez-la en retenant les informations correctes.
• Après avoir étudié toutes les leçons, préparez-vous pour l’examen final en révisant les points
principaux de chaque Leçon. Puis, connectez-vous à votre classe en ligne et passez l’examen
final en une seule session.
» Accédez à votre classe virtuelle à l’adresse suivante : <https://www.peaceopstraining.org/fr/users/user-login/?next=/users/> du monde entier.
• votre examen sera noté électroniquement. Si vous obtenez la note de passage de 75 %
ou une note supérieure un Certificat de réussite vous sera remis. Si vous obtenez une note
inférieure à 75 % vous aurez la possibilité de passer une deuxième version de l’examen final.
Éléments principaux de votre classe virtuelle »
• Accès à tous vos cours ;
• Un environnement d’examen sécurisé pour finaliser votre formation ;
• Accès à des ressources de formation additionnelles, y compris des
suppléments multimédias aux cours ;
• Possibilité de télécharger votre Certificat de réussite pour tout cours
complété ;
• Forums dans lesquels discuter des sujets pertinents avec la Communauté
POTi.
14
Dans cette leçon » Objectifs de la leçon »
INSTITUT DE FORMATION AUX OPÉRATIONS DE PAIX
LE MAINTIEN DE LA PAIX ET LA RÉSOLUTION DE CONFLITS INTERNATIONAUX
LEÇON
Section 1.1 Historique de la résolution de
conflit
Section 1.2 Relation entre la résolution de
conflit et le maintien de la paix
• Retracer les origines historiques du domaine de la résolution de conflit.
• Identifier les pionniers et les institutions qui ont contribué au développement de la théorie ainsi que de la pratique en matière de résolution de conflit.
• Discuter de certaines méthodes et procédés de la gestion de conflit mis de l’avant par ceux qui ont développé ce nouveau champ théorique.
• Définir la relation entre le domaine académique de la résolution de conflit et la pratique du maintien de la paix.
• Résumer les contributions que la théorie et la pratique de la résolution de conflit offrent au maintien de la paix.
• Commencer à réfléchir sur ses propres expériences en matière de conflit et de résolution de conflit au sein de situations conflictuelles et d’environnements de maintien de la paix.
« L’objectif des opérations de paix n’est pas la victoire militaire. Le conflit c’est l’ennemi, plutôt que les forces particulières de l’ennemi. »
–Richard Rinaldo (1994), Manuel de l’Armée de terre des États-Unis 100-23 : Opérations de Paix
Photo ONU #650990 par Cia Pak.
Emergence et Développement du Domaine de la Résolution de
Conflit1
LEÇON 1 | EMERGENCE ET DÉVELOPPEMENT DU DOMAINE DE LA RÉSOLUTION DE CONFLIT
15
Introduction
Dans le cadre de cette leçon, vous découvrirez les
origines historiques et le développement du champ
académique de la résolution de conflit, en commençant
aux origines de la recherche sur les questions de paix et
les premiers développements institutionnels des années
1950 et 1960. Nous présenterons les débats et les idées
en cours, ainsi que la pertinence des idées relatives à la
résolution de conflit envers le maintien de la paix.
Pour célébrer le 70ème Anniversaire des Nations Unies, un événement s’est tenu à Rejaf Est, à l’extérieur de Juba, afin de commémorer
l’occasion. Au cours des mois précédents, des troupes contingentes de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS)
ont activement collaboré avec la communauté locale à des projets tels que l’agriculture, la construction d’un terrain de basket ou
d’autres actions profitables. A cette occasion, les agences des Nations Unies ont offert des services, des démonstrations et du matériel
pédagogique aux participants. Des enfants à la célébration de la Journée des Nations Unies. 24 octobre 2015. Photo ONU #651332 par
JC McIlwaine.
Visionner une introduction vidéo
de ce leçon à l’adresse suivante
<http://www.peaceopstraining.
org/fr/videos/411/emergence-et-
developpement-du-domaine-de-la-
resolution-de-conflit/>.L’historique du maintien de la paix »
Pour en savoir plus sur l’historique des Opérations de Maintien de la Paix des Nations Unies, suivez le cours intitulé : Histoire des opérations de maintien de la paix des Nations Unies durant la Guerre froide : 1945 à 1987 sur : <http://www.peaceopstraining.org/courses/history-of-peacekeeping-194587/>.
LEÇON 1 | EMERGENCE ET DÉVELOPPEMENT DU DOMAINE DE LA RÉSOLUTION DE CONFLIT
16
Résolution de conflit
Tout en représentant un ensemble de techniques propres à aider à la résolution de conflit grâce à
d’une tierce partie, la Résolution de conflit est un domaine académique appliqué qui n’a cessé d’être
redéfini dans le cadre des cinquante dernières années et a continué de démontrer sa pertinence dans
l’ère de l’après Guerre froide. il a été développé par une variété de disciplines académiques, lesquelles
comprennent les relations internationales, l’économie, les études de développement, le droit, la
psychologie et la psychothérapie, la gestion, les études de communication, l’anthropologie, la sociologie
et les études de paix. Reposant sur l’hypothèse que le conflit peut être le catalyseur de changements
sociaux et personnels positifs, la résolution de conflit met l’accent sur la prévention, la désescalade,
l’arrêt ou la transformation d’un conflit violent en utilisant des méthodes pacifiques et non violentes.
Résolution de conflit et maintien de la paix
L’étude académique et la pratique de la résolution de conflit ont beaucoup en commun avec le
rôle du maintien de la paix dans la gestion des conflits internationaux. Alors que le domaine de la
résolution de conflit émergeait au cœur de la Guerre froide, Dag Hammarskjöld et Lester B. Pearson
définissaient les principes de base du maintien de la paix. Ces principes devaient guider le travail de
la première opération de maintien de la paix des Nations Unies, la Force d’Urgence des Nations Unies
(FUNU I), créée en réponse à la crise du Canal de Suez, au Moyen-Orient, en 1956. Les deux domaines
ont développé un intérêt commun dans la dynamique de la résolution de conflit et sont soutenus par un
grand nombre de principes et de concepts communs. Malgré une histoire de « négligence mutuelle »
entre le domaine de la Résolution de conflit et la pratique du maintien de la paix, de nouvelles tentatives
ont été réalisées pour unifier la théorie et la pratique de la résolution de conflit et le maintien de la paix.
Section 1.1 Historique de la résolution de conflit1
Dans cette section, nous allons rappeler l’évolution historique du domaine de la Résolution de
conflit ainsi que les personnalités qui sont contribué de façon décisive au développement des concepts.
Nous ne prétendons pas à l’exhaustivité ; un grand nombre d’autres acteurs ont joué à cet égard des
rôles importants. Dans les dernières étapes de son développement, un certain nombre de perspectives
critiques ont étendu son champ de réflexion.
Les précurseurs : avant 1945
L’échec des différents mouvements internationalistes de paix, socialistes ou libéraux, à empêcher
l’éclatement de la première Guerre Mondiale a motivé un certain nombre de personnes à développer une
« science de la paix » qui offrirait une base plus solide pour prévenir de futures guerres. Il faut relever à
cet égard les premières études empiriques sur la guerre et les conflits conduites dans les années d’entre
les deux guerres mondiales et menées par Pitrim Sorokin, Lewis Fry Richardson et Quincy Wright.
Pitrim Sorokin
Sorokin était professeur de sociologie en Russie, mais suite à une dispute avec Lénine en 1922, ce
dernier a décidé de fuir vers les États-Unis. il a alors fondé le Département de sociologie de Harvard
en 1930. Le troisième de ses quatre volumes sur Les dynamiques sociales et culturelles, publiés à la fin
1) Voir Miall, Ramsbotham, et Woodhouse, Contemporary Conflict Resolution. Cambridge : Polity Press (Troisième édition, 2011), Chapitre 2 et Chapitre 6.
LEÇON 1 | EMERGENCE ET DÉVELOPPEMENT DU DOMAINE DE LA RÉSOLUTION DE CONFLIT
17
Médiation »La photographie de
gauche montre une
réunion de l’Équipe
Commune de Soutien à
la Médiation de la MiNUS
(Mission des Nations
Unies au Soudan), qui
atteste de la coopération
entre l’ONU et l’Union
Africaine (UA).
De gauche à droite : Shirin Pakfar, Officier aux affaires politiques de la Mission des Nations
Unies au Soudan (MINUS) ; Jonas Westerlund, le conseiller particulier de Jan Eliasson ; Jan
Eliasson, Envoyé Spécial des Nations Unies au Darfur ; Pekka Haavisto, conseiller supérieur
de Jan Eliasson ; Ahmed Rufai Abubakar, Officier Supérieur aux Affaires Politiques de l’Union
Africaine (UA) ; et Nita Yawanarajah, Officier aux affaires politiques des Nations Unies pour
les Accords de Paix aux Darfur. A l’extrème droite se trouve Basha Abiodun, Directeur des
affaires politiques à la MINUS. 6 juillet 2007. Photo ONU #148894 par Fred Noy.
des années 30, comprenait une analyse de la guerre, y compris un recensement statistique des conflits
depuis le sixième siècle avant JC. Wright et Richardson se référèrent tous deux au travail de Sorokin.
Lewis Fry Richardson
Richardson était issu d’une importante famille Quaker en Angleterre. Il a travaillé pour le Service
météorologique, mais a servi de 1913 jusqu’à la fin de la guerre avec le « Service d’ambulance des
amis » en France. Son expérience de la guerre, associée à ses connaissances en matière de sciences
et de mathématiques ainsi que son intérêt grandissant pour la psychologie l’ont amené à s’interroger
sur les causes de la guerre. Le premier produit de ses recherches a été un essai, en 1919, intitulé « La
psychologie mathématique de la guerre », dans lequel on trouve pour la première fois le « modèle de
la course aux armements ». Il a dressé un catalogue de chaque conflit sur lequel il pouvait disposer
d’informations depuis 1820, et avait finalisé son recensement au milieu des années 40. Par contre, ses
recherches n’ont été publiées qu’après sa mort quand Wright (avec qui Richardson correspondait à la fin
de sa vie) et d’autres professeurs ont réussi à faire publier ces dernières en deux volumes (Les armes et
l’insécurité et Statistiques des conflits meurtriers) en 1960. Ses travaux ont été à l’origine de la création
de l’Institut de recherche Richardson sur la paix et les conflits.
Quincy Wright
Wright était professeur de sciences politiques à l’Université de Chicago à partir de 1923, avant de
devenir professeur de droit international en 1931. Avocat enthousiaste de la Société des Nations dans
les années 20 et 30, et ensuite des Nations Unies, il a produit un ouvrage monumental, Une étude de la
guerre, après 16 années de recherches approfondies. Son étude est l’une des premières tentatives de
réalisation d’une synthèse empirique sur la variété des facteurs en relation avec l’incidence historique
des guerres. En 1970, un comité d’académiciens américains l’a nominé pour le Prix Nobel de la Paix.
LEÇON 1 | EMERGENCE ET DÉVELOPPEMENT DU DOMAINE DE LA RÉSOLUTION DE CONFLIT
18
D’autres précurseurs
Ailleurs, d’autres travaux allaient permettre d’enrichir le champ de la Résolution de conflit. Il faut
relever le travail remarquable de Mary Parker Follett dans le domaine du comportement organisationnel
et des relations de travail. Développant une approche des « gains mutuels » dans le cadre d’une
négociation (en association avec ce que l’on appellera plus tard « le marchandage intégrateur » —
« integrative bargaining ») contre l’approche traditionnelle concession/convergence (associée avec « le
marchandage distributeur » — « distributive bargaining »), elle a anticipé les développements futurs
relatifs à la résolution de problèmes (ce que nous discuterons plus en profondeur dans les Leçons 2 et
3).
Des initiatives dans d’autres domaines ont aussi contribué au futur de l’étude interdisciplinaire de
la résolution de conflit : en psychologie ; les théories « frustration-agression » relatives aux conflits
humains et les travaux réalisés sur la psychologie sociale des groupes, en science politique ; l’analyse
des révolutions politiques ; en études internationales ; l’approche fonctionnaliste pour dépasser
la dynamique réaliste gagnant-perdant dans le cadre de relations interétatiques en compétition en
développant des synergies transcendant les frontières (i.e. la création de l’Union européenne). Les
analyses des approches pacifistes et non-violentes ont aussi influencé et appuyé le développement du
domaine de la Résolution de conflit. Par exemple, les traditions historiques du pacifisme, à l’instar de
celles contenues dans les croyances des Quakers, des Mennonites, ainsi que la philosophie bouddhiste
et les idées de Gandhi, ont renforcé l’analyse académique des conflits violents et des alternatives
pacifiques qui peuvent y mettre un terme.
Les fondations : les années 1950 et 1960
L’évolution historique du domaine de la Résolution de conflit a gagné en intensité dans les années
1950 et 1960, au beau milieu de la Guerre froide, avec le développement des armes nucléaires et alors
même que les grandes puissances semblaient menacer la survie de l’humanité. Un groupe de pionniers
issus de différentes disciplines a perçu tout l’intérêt de l’étude des conflits comme un phénomène
général, avec des propriétés similaires à celles qui se développent dans le champ des relations
internationales, de la politique intérieure des États, des relations industrielles, des communautés, des
Abdalmahmood Abdalhaleem Mohamad
(au centre), Représentant Permanent des
Nations Unies en République du Soudan
et Vice Président de la soixante-quatrième
session de l’Assemblée générale, convoque
le session spéciale de l’Assemblée pour
l’observance du 65ème anniversaire de la fin
de la Seconde Guerre Mondiale. A ses côtés,
se trouvent le Secrétaire Général Ban Ki-
moon (à gauche) et Muhammad Shaaban,
Vice-Secrétaire général de la Département
de l’Assemblée générale et de la gestion
des conférences. 06 mai 2010. Photo ONU
#435724 par Evan Schneider.
LEÇON 1 | EMERGENCE ET DÉVELOPPEMENT DU DOMAINE DE LA RÉSOLUTION DE CONFLIT
19
familles ou bien simplement entre individus. Par contre, elles
ne furent pas prises au sérieux par tout le monde. Le domaine
des relations internationales a sa propre compréhension des
conflits internationaux et ne voyait pas la valeur des nouvelles
approches qui étaient proposées. La combinaison implicite
de l’analyse et de la pratique dans les nouvelles idées qui
semblait apparaître n’était pas facilement réconciliable avec
les institutions académiques traditionnelles ou encore les
traditions propres aux praticiens qu’étaient les diplomates ou
les politiciens.
Par contre, ces nouvelles idées ont soulevé l’intérêt de
beaucoup de personnes et ont commencé aussi à se développer
puis se répandre. Certaines personnes en Amérique du Nord
ou en Europe se sont décidées à mettre sur pied des groupes
de recherche, des centres formels au sein d’institutions
académiques et des revues spécialisées ont été mise en place
au service de ces nouvelles idées (la première institution de
recherche sur les questions de paix et de conflit fut le Peace
Research Laboratory, fondé par Theodore F. Lentz à St. Louis,
dans le Missouri, après l’explosion des bombes sur Hiroshima
et Nagasaki en 1945). Ce nouveau domaine a aussi commencé
à générer ses propres sous-divisions, avec différents groupes étudiant les crises internationales, les
guerres internes, les conflits sociaux ainsi que les différentes techniques de négociation et médiation,
ou bien encore les jeux expérimentaux.
Kenneth Boulding et le Journal of Conflict Resolution
Boulding est né en Angleterre en 1910. Personnellement et spirituellement engagé comme membre
de la Société des Amis (Quakers), et professionnellement comme économiste, il a émigré en Amérique
en 1937, a épousé Elise Bjorn-Hansen en 1941, et a mis en place avec cette dernière un partenariat
qui allait se développer comme une contribution majeure au domaine de la recherche sur la paix et les
conflits. Après la guerre, il fut nommé professeur d’économie à l’Université du Michigan. Là, avec un
petit groupe de professeurs (comprenant le biologiste- mathématicien Anatol Rapoport, le psychologue
social Herbert Kelman et le sociologue Norman Angell), il a fondé le Journal of Conflict Resolution (JCR)
en 1957, et a mis sur pied le Centre pour la recherche sur la résolution de conflit en 1959.
Les publications de Boulding portaient sur la prévention de la guerre, essentiellement à cause de
l’échec du domaine des relations internationales en la matière. Son livre, Conflict and Defense, soutient
la thèse du déclin de l’État nation, alors que ses Perspectives on the Economics of Peace soutiennent que
les prescriptions conventionnelles des relations internationales n’étaient pas en mesure de reconnaître,
ni même d’analyser, les conséquences de ce déclin. Si la guerre est le résultat de caractéristiques
inhérentes au système des États souverains, il devrait dès lors être possible de le réformer par un
changement de l’organisation internationale, ainsi que par le développement de la recherche et de
l’information. La collecte et l’analyse des données pourraient permettre de mieux comprendre de
Ibrahim Gambari, Secrétaire général
adjoint aux affaires politiques, s’adresse
aux correspondants sur le rôle de la
société civile dans la prévention des
conflits armés au Quartier Général
de l’ONU. 22 juillet 2005. Photo ONU
#83688 par Eskinder Debebe.
LEÇON 1 | EMERGENCE ET DÉVELOPPEMENT DU DOMAINE DE LA RÉSOLUTION DE CONFLIT
20
manière scientifique la construction progressive des conflits, et de remplacer les fausses perceptions qui
naissent sur le terrain de la diplomatie. Par exemple, dans la première édition du JCR, Wright écrivait
un article proposant un « projet pour la création d’un centre de renseignements mondiaux », ce qui
illustrait l’influence que Richardson avait eu sur lui, tout en anticipant ce que l’on a récemment fini par
appeler « alerte précoce » et « prévention des conflits ».
Johan Galtung et la Résolution de conflit en Europe du nord
L’émergence des recherches sur la paix et les conflits en Scandinavie est remarquable, en particulier
grâce au travail de Galtung. Ses travaux, ces trente-cinq dernières années, ont eu un impact phénoménal
tout comme son influence sur l’institutionnalisation et le développement des études de paix. Galtung,
d’origine norvégienne, est devenu professeur à l’Université Columbia en 1958, retournant à Oslo en
1960 pour aider à la création d’une unité de recherche sur les conflits et la paix à l’Université d’Oslo
— il est le précurseur de l’Institut International de Recherche sur la Paix d’Oslo (IIRP). Il est aussi le
fondateur du Journal of Peace Research, lancé en 1964.
Galtung a développé la distinction entre la violence directe (i.e. des enfants sont assassinés), la
violence structurelle (i.e. des enfants meurent de pauvreté) et la violence culturelle (i.e. tout ce qui
nous aveugle ou que nous cherchons à justifier). Nous transformons la violence directe en changeant
les comportements associés au conflit, la violence structurelle en éliminant les injustices structurelles,
et la violence culturelle en changeant les attitudes des gens. A cette thèse, on peut ajouter une
distinction supplémentaire entre la paix négative et la paix positive, la première étant caractérisée par
l’absence de violence directe, et la seconde par sa capacité à surmonter aussi les violences structurelles
et culturelles. Une autre idée importante associée au travail de Galtung est celle du triangle des conflits
(que nous évoquerons dans la Leçon 2). Il fut aussi le premier à dresser une distinction analytique entre
trois tâches qui pourraient être entreprises par la communauté internationale en réponse aux conflits :
le maintien de la paix, la construction de la paix et la consolidation de la paix. Ces catégories étaient
aussi utilisées (mais avec certaines révisions) dans l’Agenda pour la paix (1992) de Boutros-Ghali,
pour décrire les différences entre les multiples interventions opérationnelles employées aux étapes
spécifiques d’un conflit.
Le développement d’institutions de recherche sur la paix en Europe durant les années 1960 a été
grandissant. En 1962, l’Institut de polémologie a été créé à Groningen, aux Pays Bas; en 1966 l’Institut
international de recherches sur la paix de Stockholm (SIPRI) a été ouvert pour commémorer les 150
années de paix qu’avait connues la Suède ; et en 1969, l’Institut de recherche de Tampere a été
inauguré en Finlande.
John Burton et un nouveau paradigme en études internationales
Burton est né en Australie en 1915. A
la suite de ses études à la London School
of Economics en 1938, il intègre la fonction
publique australienne, participe à la
conférence fondatrice des Nations Unies à
San Francisco, sert au Ministère des Affaires
étrangères australien avant de devenir
L’association internationale de recherche consacrée à la Paix (IPRA) »
Pour en savoir plus sur l’iPRA, connectez-vous sur
<http://iprapeace.org/>.
LEÇON 1 | EMERGENCE ET DÉVELOPPEMENT DU DOMAINE DE LA RÉSOLUTION DE CONFLIT
21
ambassadeur au Sri Lanka. Après avoir bénéficié d’une bourse de recherche à l’Université nationale
australienne à Canberra, il est nommé à un poste à l’University College de Londres en 1963. Sa
nomination coïncide avec la formation de la Société de recherche sur les conflits à Londres, dont il
devient le premier Secrétaire honoraire.
Du temps où il était diplomate, Burton a été rapidement déçu par la diplomatie traditionnelle et
a commencé à promouvoir l’importance de rallier, sur la question des conflits au niveau international,
des vues multidisciplinaires qui proviennent d’horizons différents de ceux du champ des relations
internationales. Il a rompu avec la tradition sociologique en regardant le conflit comme dysfonctionnel,
au lieu de considérer le conflit comme quelque chose d’intrinsèque aux relations humaines. Ses idées
sur la meilleure façon de gérer les conflits étaient influencées par la théorie des systèmes ainsi que la
théorie des jeux, qui permettent d’analyser les options disponibles aux parties en conflit. Le premier
résultat de cette initiative fut la publication de Conflict in Society.
Cette publication se plaçait dans la perspective de coordonner les études internationales de
l’association internationale de recherche consacrée à la Paix, International Peace Research Association
(IPRA), qui a tenu sa première conférence à Groningen, aux Pays Bas en 1965. Dans le même temps,
Burton a commencé à développer ses théories sur l’emploi de la communication contrôlée, ou encore la
méthode de résolution des problèmes, en matière de conflits internationaux (que nous verrons dans la
Leçon 3). Ceci a amené à la formation du Centre pour l’analyse des conflits à l’ University College, de
Londres en (1966), placé sous l’autorité de Burton.
Burton a ensuite passé une certaine période de temps à l’Université du Maryland, où il a aidé Edward
Azar à mettre sur pied le Centre pour le développement international et la gestion des conflits — Center
for International Development and Conflict Management. Azar et Burton ont développé le concept
de conflit social prolongé, élément central d’une théorie des conflits internationaux qui combine des
A la fin des années 70, la guerre et le conflit civil ont dévasté le Kampuchéa et forcé
des centaines de milliers de personnes à fuir leur foyer et à trouver nourriture et
refuge en Thaïlande voisine. Les offices de secours des Nations Unies en coopération
avec des groupes indépendants répondu à la crise en aidant à établir des camps
de réfugiés le long de la frontière et fournissant de la nourriture, des fournitures
médicales et d’autres produits de base. Quelques réfugiés au Kampuchéa vivants
dans des espaces surpeuplés à la frontière entre le Kampuchéa et la Thaïlande. 1979.
1er janvier 1979. Photo ONU #31683 par Saw Lwin.
LEÇON 1 | EMERGENCE ET DÉVELOPPEMENT DU DOMAINE DE LA RÉSOLUTION DE CONFLIT
22
dimensions sociales internes et internationales et développe un niveau hybride intermédiaire entre la
guerre interétatique et des troubles de nature purement internes. Ce modèle anticipe une grande partie
de la réévaluation de la pensée des relations internationales entreprise depuis la fin de la Guerre froide.
Ce qui a permis à Burton d’être en mesure de trouver une réponse à ces conflits prolongés est
l’application de la théorie des besoins humains par l’approche de la méthode de résolution de problèmes.
La théorie des besoins soutient que les conflits prolongés ont pour origine le refus de la satisfaction
de l’un ou de plusieurs besoins humains de base, comme la sécurité, l’identité ou la reconnaissance.
La théorie distingue entre les intérêts et les besoins : les intérêts, composés essentiellement de biens
matériels, peuvent être vendus, négociés ou échangés ; les besoins, parce que non matériels, ne
peuvent pas faire l’objet d’échanges commerciaux ou satisfaits par des jeux de pouvoir. Par contre, les
besoins humains non matériels ne sont pas des ressources (i.e. un territoire, du pétrole, des minéraux
et de l’eau) et ne sont pas nécessairement rares. Avec un minimum d’efforts et de compréhension, les
conflits basés sur les besoins non satisfaits peuvent être résolus.
Les constructions : les années 1970 et 1980
Au début des années 1970, la Résolution de conflit avait défini son domaine de recherche propre.
Elle avait essayé de formuler une compréhension théorique des conflits destructeurs à trois niveaux,
dans le but de raffiner les réponses pratiques les plus appropriées. Dans un premier temps, au niveau
interétatique, l’effort principal s’est porté à traduire la détente entre les superpuissances en accords
formels de mode gagnant-gagnant. En second lieu, au niveau des politiques internes, l’accent a été mis
sur le développement de l’expertise en Résolution alternative des différends (RAD) (i.e. la conciliation
familiale, le travail et la médiation communautaire). Troisièmement, entre les deux, le développement
le plus significatif dans les années 1970 et 1980 a été la définition et l’analyse des conflits aux causes
profondes (“deep rooted conflicts”) (ou « conflits insurmontables » ou « conflits sociaux prolongés »)
au sein desquels la distinction entre les causes de niveau interne ou international était souvent difficile
à faire (nous décrirons ces types de conflits dans la Leçon 4). Cette période a aussi vu les premières
tentatives d’application de l’approche de résolution de conflit aux conflits réels.
L’école d’Harvard : la résolution de problèmes et la négociation par
Trois groupes de praticiens académiques s’étaient engagés dans le développement de la théorie
et de la pratique de la résolution de problèmes, auquel on a souvent référence sous le nom de
la « communication contrôlée » : un groupe basé à l’University College, de Londres, un groupe à
l’Université de Yale et, enfin, un groupe de l’Université d’Harvard. Les premières tentatives d’application
de la méthode de résolution de problème ont été développées dans le cadre de deux ateliers organisés
par le groupe de Londres en 1965 et 1966. Leur objectif était de traiter respectivement des conflits
entre la Malaisie, Singapour et l’Indonésie, et entre les communautés grecques et turques à Chypre.
L’un des facilitateurs du deuxième atelier était Herbert C.Kelman, éminent psychologue social qui a
développé le Programme sur l’analyse et la résolution de conflit à Harvard. Il est ensuite devenu le
plus grand praticien de la méthode de résolution de problèmes pendant une trentaine d’années, se
spécialisant entre autres dans le conflit israélo-palestinien. Une série d’ateliers interactifs de résolution
de problèmes conduits par Kelman dans les années 1974 à 1991 ont eu une influence importante sur la
conclusion finale des Accords d’Oslo en 1993.
LEÇON 1 | EMERGENCE ET DÉVELOPPEMENT DU DOMAINE DE LA RÉSOLUTION DE CONFLIT
23
Harvard a continué de se positionner en tête des études sur la négociation et la résolution de
conflit. Le Programme sur la négociation, de l’École de droit de Harvard implique un consortium de
centres académiques et s’appuie sur une série de disciplines ; il publie aussi le Negotiation Journal. Un
développement important au sein du programme est ce que l’on appelle l’approche de la négociation
par principes (“principled negotiation”), qui fait la distinction entre les positions (i.e. les demandes
concrètes) des parties, et leurs intérêts sous-jacents. Elle a été popularisée grâce à Roger Fisher et
William Ury dans le cadre de leur best seller, Getting to Yes. Dans un récent sondage, David Curran
a montré que le maintien de la paix peut être défini comme une approche à deux niveaux en ce qui
concerne la résolution de conflit : le premier niveau est un macro-niveau politique où les efforts pour
le maintien de la paix sont accomplis ; le second niveau est un micro-niveau, où les Casques bleus
travaillent à faciliter les accords et à résoudre les différends sur le terrain. Deborah Goodwin (qui dirige
la formation à la négociation pour l’Armée britannique à la Royal Military Training Academy à Sandhurst),
et dont le livre Soldier Diplomats, une référence sur l’utilisation des capacités de négociation par les
soldats aux maintien de la paix, utilise une approche de « négociation basée sur intérêt » développée
par le Harvard Negotiation Project pour la formation du personnel militaire. En substance, en suivant les
quatre facteurs-clés — les personnes (séparer les personnes des problèmes), les intérêts (se concentrer
sur les intérêts et non les positions), les options (générer une variété de possibilités avant de décider ce
qu’il faut faire) et les critères (insister sur le fait qu’un résultat soit basé sur des standards objectifs), les
soldats de la paix peuvent être formés à une méthode qui leur permette de faire face à des différends
tant sur le macro que sur le micro-niveau. Nous y reviendrons dans notre section sur la formation des
soldats de la paix2.
Adam Curle : la théorie et la pratique de la médiation
Avec un bagage universitaire issu de l’anthropologie, de la psychologie et du développement de
l’éducation, Curle a quitté Harvard pour occuper la première Chaire des études de paix de l’Université
de Bradford, au Royaume Uni en 1973. L’intérêt universitaire de Curle relatif aux études de paix est le
produit d’expériences menées en première ligne sur les conflits au Pakistan comme en Afrique, où il a
été le témoin privilégié des menaces du développement des conflits violents émergeants, mais aussi de
son engagement pratique comme médiateur en matière de construction de la paix.
Des expériences tirées de la Guerre du Biafra au Nigeria, Curle
ressentait le besoin de mieux comprendre la nature du développement
des conflits. Il voyait la violence, le conflit, les processus de
changements sociaux ainsi que les objectifs de développement comme
des thèmes reliés les uns aux autres. Son travail, intitulé Making Peace
(« Faire la paix »), définit la paix et le conflit comme un ensemble de
relations pacifiques et non pacifiques ; la construction de la paix, de la
sorte, consiste à opérer des changements au sein des relations entre
parties pour que ces dernières puissent se retrouver à partir d’un point
au-delà duquel le développement puisse commencer. Aux vues de son
passé académique, il était naturel qu’il voit la paix de manière large
2) Goodwin, D. The Military and Negotiation: The Role of the Soldier Diplomat, London, Cass, 2005 ; et Curran, D. (2013) “Training for Peacekeeping: Towards Increased Understanding of Conflict Resolution?”, International Peacekeeping, 20 : 1, 80-97.
Adam Curle »Pour accéder au travail
d’Adam Curle, in The Middle:
Non-official Mediation in
violent Situations dans
les Ressources pour la
Conciliation, cliquez ici
<www.c-r.org/downloads/
mediation_curle.pdf>.
LEÇON 1 | EMERGENCE ET DÉVELOPPEMENT DU DOMAINE DE LA RÉSOLUTION DE CONFLIT
24
en termes de développement humain, plutôt que comme un ensemble de règles et d’organisations
chargées « d’imposer la paix ». Pour Curle, la nécessité d’étudier les structures sociales provenait de la
nécessité d’identifier celles qui renforçaient plutôt que celles qui limitaient le potentiel humain.
Le travail de Curle est l’illustration à la fois de la nature appliquée de la résolution de conflit ainsi
que du lien crucial entre la théorie académique et la pratique. In the Middle (« Au milieu ») identifie
quatre éléments du processus de médiation, inspirés par les valeurs de sa pratique de Quaker, son passé
en psychologie humaine ainsi que ses expériences de terrain : premièrement, le médiateur agit pour
construire, maintenir et améliorer les communications ; deuxièmement, il agit dans le but de fournir de
l’information vers et entre les parties en conflit ; troisièmement, il doit « faire ami » avec les parties au
conflit ; et quatrièmement, il doit encourager ce qu’il appelle la « médiation active » (i.e. de cultiver la
volonté de s’engager dans une négociation fondée sur la coopération de tous). Il a développé le concept
de « médiation douce », qui sera plus tard appelée la « médiation de niveau 2 », ou la « diplomatie
citoyenne » (Voir la Leçon 3).
Elise Boulding : de nouvelles voix en matière de Résolution de conflit
Boulding a été formée comme sociologue et impliquée dans les premiers travaux du Centre du
Michigan, en tant que Secrétaire générale de l’association internationale de recherche consacrée à la
Paix (IPRA) à partir de 1964 ainsi que comme Présidente de la Ligue internationale des femmes pour
la paix et la liberté. Elle a été active dans la promotion des études de paix ainsi que dans la formation
au sein du système des Nations Unies, ceci comprenant des projets réalisés avec l’UNESCO, l’UNiDiR,
Le Conseil de sécurité a adopté la résolution 1325 (en 2000) pour pousser à la mise en valeur du rôle des femmes
dans la prévention de conflit, la promotion de la paix et l’assistance dans la reconstruction post-conflit au sein
des opérations des Nations Unies. La résolution appelle tous les acteurs engagés à adopter une perspective sur
la différence entre les sexes lors des négociations et de la mise en place d’accords de paix, et exhorte toutes les
parties engagées dans un conflit armé de respecter totalement les lois internationale en vigueur concernant les
droits des femmes et des filles en tant que civiles et réfugiées. Une vue d’ensemble sur la réunion alors que le vote
est en cours. 31 octobre 2000. Photo ONU #98193 par Milton Grant.
LEÇON 1 | EMERGENCE ET DÉVELOPPEMENT DU DOMAINE DE LA RÉSOLUTION DE CONFLIT
25
l’UNiTAR et l’Université des Nations Unies. Elle a introduit l’idée d’« imager le futur » (“imaging the
future”) — permettant aux peuples de sortir des coquilles protectrices où ils cherchent à se protéger,
sans connaissance de ce qui se passe dans le monde réel, et en les encourageant à participer aux
processus de résolution de paix et de conflit. L’usage de l’imagination sociale a été replacé dans le
contexte de ce qu’elle appelait les « 200 années actuelles », i.e. ce qui signifie que nous devons
comprendre que nous vivons dans un espace social qui plonge dans le passé et se projette dans le futur.
Elle fut aussi une supporter précoce de l’idée de société civile — ouvrant de nouvelles possibilités
pour une culture civique globale qui soit réceptive aux voix des peuples et des communautés culturelles
qui ne font pas partie des discours traditionnels des politiques des États-nations. De la sorte, Boulding
anticipa un grand nombre des préoccupations des participants actuels de la résolution de conflit (i.e.
les communautés locales, les femmes, etc.). Pour Boulding, la prochaine moitié de nos « 200 années
actuelles » (i.e. les cent prochaines années à compter des années 1980) contient en soi la base d’une
culture civique mondiale et de processus pacifiques de résolution de problèmes entre nations, mais
aussi la possibilité de l’Armageddon. Le développement de réseaux citoyens locaux et internationaux
peut assurer que cette nouvelle culture se développe.
Pour Boulding, la construction de la paix doit faire appel à des « habiletés » spécifiques, une praxis
de la paix qui doit être enseignée pour que de plus en plus de personnes commencent à s’occuper
de gestion de conflit. Dans les relations qui construisent la vie politique et sociale, ainsi que dans les
structures et les institutions au sein desquelles elles s’inscrivent, le succès et la manière dont seront
mises en œuvre et opérationnalisées ces habiletés déterminera, à la fin, si nous sommes des « faiseurs
de paix » ou bien des faiseurs de guerre.
Le Vice-Secrétaire général Jan Eliasson (au centre) accueille Heraldo Muñoz, ministre
des affaires étrangère du Chili et président du Conseil de sécurité pour le mois de
janvier, lors d’une réunion du Conseil sur le maintien de la paix à la suite d’un conflit.
14 janvier 2015. Photo ONU #619286 par Debra Berkowitz.
LEÇON 1 | EMERGENCE ET DÉVELOPPEMENT DU DOMAINE DE LA RÉSOLUTION DE CONFLIT
26
Les reconstructions : les années 1990
Les années 1990 ont offert à la Résolution de conflit un grand nombre d’opportunités de faire des
contributions efficaces à la résolution de certains conflits meurtriers contemporains. Dans ce contexte,
il a été possible de tester un certain nombre d’idées tant aux niveaux local qu’international. il existe
quatre domaines autour desquels a pu se développer une certaine critique constructive, et où le travail
en matière de résolution de conflit a cherché à s’adapter aux conditions locales (ces points seront traités
en profondeur dans le cadre des Leçons 8, 9, et 10).
Consolidation de la paix à partir de la base
Dans le cadre des années 1990, on a assisté à un changement important d’une pratique de la
consolidation de la paix de nature hiérarchique (“top-down”) pratiquée par de puissantes ou influentes
parties externes, apportant leur propre conception du conflit et de sa résolution, mais en toute ignorance
des ressources et des parties locales, au profit d’un ensemble de pratiques et de principes auxquels
on fait collectivement référence sous le nom de « Consolidation de la paix à partir de la base ». La
résolution de conflit et le champ des études de développement ont travaillé ensemble dans ce sens.
John Paul Lederach, un universitaire–praticien riche d’une expérience importante en Amérique centrale
ainsi qu’en Afrique est l’un des leaders de cette approche.
La priorité du maintien de la paix et de la résolution de conflit est de développer une participation
grandissante et une prise de possession locale des déploiements du maintien de la paix et de fortifier
et d’équilibrer le nombre de civils et la capacité des missions avec un noyau militaire répondant à la
composition typique du maintien de la paix. Ces développements sont expliqués à la Leçon 8. Ces
deux dernières décennies, dans le cadre de cette tendance à élargir la participation et la prise de
possession locales, des efforts ont été faits pour sensibiliser le processus de maintien de la paix aux
valeurs culturelles et à la diversité, y compris l’égalité des genres.
Pouvoir, participation et transformation
Un autre domaine de critique constructive s’est développé à l’interface entre les approches
traditionnelles de résolution de conflit et la théorie sociale critique. Le travail de Vivienne Jabri en
est un exemple. A la fois comme sociologue et spécialiste de la résolution de conflit, elle entrevoit
le conflit violent comme un produit social et regarde vers la théorie structurationniste, qui reconnaît
la dépendance mutuelle de l’agence et de la structure, pour dresser un pont entre les approches
individualistes et structuralistes. Le danger de manquer d’incorporer une approche théorique-critique
est que toute tentative en matière de résolution de conflit ne fera que simplement renforcer l’ordre
même qui est à l’origine du conflit à ses débuts (incluant l’exclusion et la domination). Il en résulte une
récurrence continuelle des conflits plutôt que le développement d’une solution qui ne les fassent pas
réapparaître. Ces critiques se sont appliquées aux efforts de consolidation de la paix de la communauté
internationale, ainsi qu’aux efforts en matière d’aide internationale comme de développement. Cette
perspective met plus l’accent sur le processus de transformation des conflits, qui réfère aux dimensions
culturelles, relationnelles et structurelles profondes et sur le long terme de la résolution de conflit.
LEÇON 1 | EMERGENCE ET DÉVELOPPEMENT DU DOMAINE DE LA RÉSOLUTION DE CONFLIT
27
Une critique de genre de la résolution de conflit
Cette leçon a montré comment la Résolution de conflit a été développée comment un projet
universitaire, institutionnalisé dans un petit groupe de centres, la plupart d’entre eux gérés par des
hommes, même si cette majorité initiale tend actuellement à s’égaliser. Mais compter les hommes n’est
pas une finalité en soi si ce n’est pour rappeler dans la plupart des conflits violents, les femmes sont le
plus souvent les victimes silencieuses de ces derniers. Elles sont aussi à l’origine de nouveaux modes
de survie comme de résolution de conflits. L’engagement des femmes dans les processus formels de
paix et de négociation a été historiquement limité ; elles sont le plus souvent largement exclues des
négociations de haut niveau malgré leur participation active au sein de mouvements locaux de la paix
comme dans des initiatives de construction de la paix. L’exclusion des femmes des discours sur les
nouvelles structures politiques définies dans le cadre des accords de paix, et le processus politique des
négociations engagées au niveau international, peuvent représenter des facteurs qui perpétuent les
discours de violence et d’exclusion tout comme les institutions qui ont contribué au conflit dès le début.
La question de la culture
Dans la dernière décennie, la question s’est posée de savoir si le domaine de la Résolution de
conflit constituait un projet réellement global, à l’instar de ce que déclaraient ses fondateurs, ou
bien s’il reposait plutôt sur des spécificités culturelles particulières et non universelles. Des études
anthropologiques avaient montré depuis longtemps la diversité de l’expression des conflits ainsi que
la variété des pratiques de résolution de conflit au sein des différentes cultures. Ceci mena finalement
à une controverse majeure dans les années 1980 sous la forme d’une critique explicite de la théorie
de la satisfaction des besoins universels de Burton de la part des anthropologues Kevin Avruch et
Peter Black (Centre d’analyse des conflits, George Mason University, USA). D’autres ont aussi présenté
des perspectives différentes en réponse aux hypothèses « occidentales » qui prévalent en majorité, y
compris de la part de John Paul Lederach.
Opération hybride de l’Union africaine et
des Nations Unies au Darfour (MINUAD)
a accueilli un événement culturel et
sportif à El Sereif, dans le Nord du
Darfour, dans le cadre de la campagne
“We Need Peace Now”. Des spectateurs
applaudissent une course de chevaux
organisée pour cet événement culturel
et sportif. 20 mai 2014. Photo ONU
#589354 par Albert González Farran.
LEÇON 1 | EMERGENCE ET DÉVELOPPEMENT DU DOMAINE DE LA RÉSOLUTION DE CONFLIT
28
L’expansion de la construction de la paix, du maintien de la
paix et du travail de consolidation de la paix dans des zones de
conflits dans les années 1990 a mis la question culturelle tout
en haut de l’agenda des questions soulevées par la Résolution
de conflit. La présence de milliers de personnels militaires et
civils provenant de différents pays au sein de zones de conflits
dans toutes les parties du monde, s’efforçant collectivement
d’atteindre des objectifs de résolution de conflit, a montré
des discontinuités culturelles importantes. Dans de nombreux
de cas, l’incompréhension et l’ignorance culturelle, ou bien
l’inaptitude des approches engagées ne font aucun doute.
Section 1.2 Relation entre la résolution de conflit et le maintien de la paix
Définir la relation
A la fin de la Guerre froide, le maintien de la paix est devenu un élément central de la réponse de
la communauté internationale face à un grand nombre de conflits complexes et violents. De nouveaux
rôles et profils d’intervention ont vu le jour, que ce soit en matière d’intervention (FORDEPRENU en
Macédoine), d’intervention au sein de zones de guerre active (FORPRONU en Bosnie, ONUSOM en
Somalie), ou encore de consolidation de la paix dans un contexte post-conflit (ONUSAL au Salvador,
APRONUC au Cambodge, ONUMOZ au Mozambique). Par conséquence, il est devenu plus ordinaire
pour les théoriciens de la Résolution de conflit de faire référence au maintien de la paix comme un
instrument important de transformation positive des conflits. Dans ce sens, les gardiens de la paix
(militaires et civils) sont mis en demeure d’utiliser un plus grand nombre de stratégies psychologiques
ou de communication au lieu de la simple force militaire. De la même façon, l’une des tendances les plus
importantes qui ressort des analyses récentes publiées par des praticiens du maintien de la paix a été
Des Casques bleus boliviens distribuent de l’eau et des repas à des
résidents de la Cité Soleil, en Haïti. 15 janvier 2010. Photo ONU #4525125
par Marco Dormino.
John Paul Lederach »
Pour accéder à la version abrégée
de l’ouvrage de John Paul Lederach
The Little Book of Conflict
Transformation, cliquez ici <www.
beyondintractability.org/essay
transformation>.
LEÇON 1 | EMERGENCE ET DÉVELOPPEMENT DU DOMAINE DE LA RÉSOLUTION DE CONFLIT
29
l’augmentation des références que ces derniers font des différents aspects liés à la résolution de conflit.
Même si les objectifs et buts finaux du maintien de la paix peuvent être définis comme militaires
(contrôle de la fin des violences, sécurisation de l’environnement), humanitaires (livraison de l’assistance
humanitaire), politiques (restauration du gouvernement légitime), et économiques (aider aux efforts
de reconstruction et de développement), le maintien de la paix sur le terrain est essentiellement une
activité de gestion de conflits et des communications. Les principes originaux du maintien de la paix
(le consentement, l’impartialité, l’usage minimum de la force et la conduite légitime) peuvent être
respectés seulement à la condition d’une intégration plus étroite des stratégies de communication et de
résolution des problèmes, ceci en conjonction avec la résolution de conflit en matière de doctrine et de
pratique du maintien de la paix.
il est important de noter combien la doctrine militaire du maintien de la paix intègre le langage
de la résolution de conflit. Ceci comprend, par exemple, la doctrine du maintien de la paix de l’Armée
britannique, le Maintien de la paix élargi (“Wider peacekeeping”), ou encore sa plus récente doctrine,
en matière d’Opérations de soutien à la paix (“Peace Support Operations”)3. La même approche se
retrouve dans la doctrine américaine en matière d’opérations d’appui à la paix4.
En 2008, le DOMP5 avait mis en place une « Doctrine Capstone » intitulée Opérations de maintien de
la paix des Nations Unies : Principes et Orientations6. Cette nouvelle doctrine a identifié trois « facteurs
de succès » en corrélation avec un maintien de la paix effectif, à savoir la légitimité, la crédibilité et la
promotion d’une prise de possession nationale et locale. Ces facteurs de succès sont à leur tour liés à
la gestion du consentement (basé sur les principes d’impartialité, de légitimité, de respect mutuel et
d’utilisation minimum de la force, de crédibilité et de transparence) qui est aussi une des fonctions des
techniques de promotion d’une bonne communication, de négociation et de médiation. Ces techniques
de consentement - promotion constituent les méthodes et processus « doux » du maintien de la paix,
au lieu des méthodes « dures », techniques ou militaires – sont destinées à gagner les cœurs et les
esprits.
3) Armée Britannique (1995), Wider Peacekeeping, Vol. 5 du manuel de Terrain de l’Armée, Londres : HMSO ; Quartier Général Commun Permanent, Peace Support Operations: Joint Warfare Publication, 3-50, Londres : HMSO.
4) États-Unis (1994), Manuel de terrain 100-23: Peace Operations, Washington, DC : Département de l’Armée.5) Dans le cadre de la restructuration organisationnelle à compter du 1er janvier 2019, le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP)
devient le Département des opérations de paix (DPO).6) Opérations de maintien de la paix des Nations Unies : Principes et Orientations- ”Doctrine Capstone.” Ce document se trouve sur la page du site du
Maintien de la paix des Nations Unies. <http://www.un.org/fr/peacekeeping/documents/capstone_doctrine_fr.pdf>.
LEÇON 1 | EMERGENCE ET DÉVELOPPEMENT DU DOMAINE DE LA RÉSOLUTION DE CONFLIT
30
SOURCES ET LECTURES RECOMMANDEES »Fetherston, A.B., O. Ramsbotham, et T. Woodhouse (1994), “UNPROFOR: Some Observations from a Conflict Resolution Perspective”, International Peacekeeping, 1(2) : 170-203.
Miall, Ramsbotham, et Woodhouse, Contemporary Conflict Resolution. Cambridge : Polity Press (Troisième édition, 2011), Chapitre 2, “Conflict Resolution: Foundations, Constructions and Reconstructions”, pp. 35-62 ; Chapitre 6, “Containing Violent Conflict: Peacekeeping”, pp. 147-170).
Woodhouse, T. (1998), “Peacekeeping and the Psychology of Conflict Resolution”, dans H. Langholtz (ed.), The Psychology of Peacekeeping, Westport, CT : Praeger, pp. 153-66.
Woodhouse, T. et O. Ramsbotham (eds.) (2000), Peacekeeping and Conflict Resolution. London : Frank Cass.
LEÇON 1 | EMERGENCE ET DÉVELOPPEMENT DU DOMAINE DE LA RÉSOLUTION DE CONFLIT
31
Objectif :
Permettre à l’étudiant de commencer à explorer la notion de conflit et la résolution de conflit en réfléchissant sur ses propres expériences au sein d’environnements de maintien de la paix.
Méthode :
Par vous-même, ou en compagnie d’autres personnes, réfléchissez à certaines situations auxquelles vous avez été confronté(e)s sur le terrain.
Considérations / Discussion :
» Est-ce que la situation impliquait d’autres groupes ou individus ? Si oui, qui ? Quels évènements permirent à ce que la situation devienne ainsi ?
» Comment vous êtes vous comporté dans ce contexte ?
» Est-ce que votre réponse a été appropriée ou inappropriée en fonction des circonstances, efficaces ou inefficace ?
» Quelles ont été vos forces et/ou faiblesses dans cette situation particulière ?
» Comment auriez-vous pu améliorer les résultats de cette situation si vous en aviez su plus ou bien si vous aviez répondu différemment ?
Aucune réponse n’est fournie pour les questions ouvertes. Elles sont uniquement destinées à la réflexion.
Exercice : Réfléchir sur l’expérience »
LEÇON 1 | EMERGENCE ET DÉVELOPPEMENT DU DOMAINE DE LA RÉSOLUTION DE CONFLIT
32
Test de fin de Leçon »
1. De première importance pour le développement du domaine d’étude de la Résolution de conflit entre les deux grandes guerres mondiales, on peut citer les travaux de :
A. Burton, Richardson, et Galtung
B. Sorokin, Richardson, et Wright
C. Azar, Burton, et Sorokin
D. Galtung, Richardson, et Wright
2. Le domaine de la Résolution de conflit a vu le jour en même temps qu’étaient définis les principes fondamentaux du maintien de la paix.
A. vrai
B. Faux
3. La contribution la plus importante de Kenneth Boulding dans le domaine de la Résolution de conflit a été :
A. La Résolution alternative des différends
(ADR)
B. Les ateliers de résolution de problèmes
C. La Revue des études de paix
D. Le Journal de la Résolution de conflit
4. La théorie des besoins humains de John Burton repose sur :
A. Faire des compromis sur les besoins par le
biais de la négociation
B. La satisfaction des besoins humains
fondamentaux grâce aux méthodes de
résolution de problèmes
C. Faciliter l’accès à des ressources rares
D. Un ensemble de règles d’imposition de la
paix
5. Les deux premiers ateliers de résolution de problèmes eurent pour objectif de mettre un terme à des conflits réels existant entre :
A. La Malaisie, Singapour et l’indonésie
B. Les communautés grecque et turque à Chypre
C. israël et la Palestine
D. Les communautés catholiques et protestantes
en irlande du Nord
6. Herbert Kelman devint un académique – praticien majeur en matière de résolution de problèmes, et aussi spécialiste d’un conflit en particulier :
A. irlande du Nord
B. Inde-Pakistan
C. Nigeria
D. israël-Palestine
7. Dressez la liste des quatre éléments du processus de médiation d’Adam Curle que ce dernier a développé dans son ouvrage In the Middle.
8. Pour encourager une plus grande participation au sein des processus de paix et de résolution de conflit, Elise Boulding a développé le concept de :
A. Médiation active
B. Communication contrôlée
C. imager le futur
D. Paix positive
9. La Praxis de la paix fait référence :
A. Aux habiletés nécessaires pour gérer un
conflit de manière constructive
B. Aux approches pacifistes de la violence
C. Aux campagnes contre le développement des
armes nucléaires
D. A l’analyse des conflits sociaux prolongés
10. Citez trois domaines grâce auxquels la théorie et la pratique de la résolution de conflit peuvent contribuer à la pratique du maintien de la paix.
Les réponses à ce questionnaire figurent à la page suivante.
LEÇON 1 | EMERGENCE ET DÉVELOPPEMENT DU DOMAINE DE LA RÉSOLUTION DE CONFLIT
33
Test de fin de Leçon »
Réponses »1. B
2. A
3. D
4. B
5. A
6. D
7. Construire/améliorer la communication,
fournir l’information, faire ami, encourager
la coopération.
8. C
9. A
10. Trois définitions extraites des choix
suivants: comprendre la nature
des conflits ; choisir des stratégies
d’intervention appropriées ; gérer les
relations avec les parties en conflit par la
négociation ; développer des techniques de
médiation ; promouvoir la réconciliation ;
faciliter la coopération, en incluant une
coordination inter-agence ; intégrer des
niveaux d’intervention ; gérer les politiques
de pouvoir ; développer des habiletés en
matière de sensibilité culturelle.
LE MAINTIEN DE LA PAIX ET LA RÉSOLUTION DE CONFLITS INTERNATIONAUX
INSTITUT DE FORMATION AUX OPÉRATIONS DE PAIX
260
Appendice A : Liste d’acronymes
Acronyme Signification
ACM Action Civilo-Militaire
ACL Assistant Civil de Liaison
AFL Forces armées du Liberia
AMiSOM Mission de l’Union Africaine en Somalie
ANASE Association des Nations de l’Asie du Sud-Est
APRONUC Autorité provisoire des Nations Unies au Cambodge
BACP Bureau d’Appui à la Consolidation de la Paix
BiNUSiL Bureau intégré des Nations Unies en Sierra Leone
CCP Commission pour la Consolidation de la Paix
CDR Coalition pour la Défense de la République
CEDAW Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard
des femmes
CiRC Comité international de la Croix-Rouge
CivPOL Contingent de Police civile
CG Conseil Général
CMCN Commission Mixte Cameroun-Nigéria
CMOC Centre d’Opérations Civilo-Militaire
CNS Coalition Nationale Syrienne
CNT Conseil National de Transition
CPA Accords de Naivasha
CPi Cour Pénale internationale
CPTM Matériaux fondamentaux de formation pré-déploiement
CR Conseils Régionaux
CSP Conflit social pro-tracté
CvR Commission de vérité et de Réconciliation
DDR Désarmement, Démobilisation, Réintégration
DFID Département pour le Développement International (UK)
DOMP Département des Opérations de Maintien de la Paix
ECHO Service d’aide humanitaire et de protection civile de la Commission
Européenne
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261
ECOMOG Brigade de surveillance du cessez-le-feu de la CEDEAO
EPNU Équipe de pays des Nations Unies
FAD Forces Alliées Démocratiques
FAL Forces Armées du Liberia
FARDC Forces Armées de la République Démocratique du Congo
FORDEPRENU Forces de Déploiement Préventif des Nations Unies
FORPRONU Force de protection des Nations unies
FiB Brigade d’intervention de l’ONU
FiNUL Force intérimaire des Nations Unies au Liban
FMi Fonds Monétaire international
FNPL Front National Patriotique du Libéria
FPR Front Patriotique Rwandais
FUNCINPEC Front Uni National pour un Cambodge Indépendant, Neutre, Pacifique et
Coopératif
FUNU Force d’Urgence des Nations Unies
GANUPT Groupe d’Assistance des Nations Unies pour la Période de Transition
GOMN Groupe d’observateurs militaires neutres
GOMNUiP Groupe d’Observateurs Militaires des Nations Unies pour l’inde et
le Pakistan
HCMN Haut Commissariat pour les Minorités Nationales
HRC Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés
ICAR Institut pour l’Analyse et la Résolution de conflit (USA)
iCiSS Commission internationale sur l’intervention et la Souveraineté des États
iCTJ Centre international pour la Justice Transitionnelle
iFi institution Financière internationale
iFOR Force d’implantation
IPRA Association internationale de recherche consacrée à la Paix
JRC Journal des Résolutions de Conflits
JPOTF Unité d’opérations psychologiques commune
KWi initiative des femmes du Kosovo
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262
LNZO Limite Nord de la Zone d’Opération
MARC Modes Alternatifs de Résolution des Conflits
MEGS Modules d’Entraînement Générique Standard
MiNUAD Opération hybride de l’Union africaine et des Nations Unies au Darfour
MiNUAR Mission des Nations Unies pour l’Assistance au Rwanda
MiNUL Mission des Nations Unies au Libéria
MiNURSO Mission des Nations Unies pour l’Organisation d’un Référendum au Sahara
Occidental
MiNUS Mission des Nations Unies au Soudan
MiNUSS Mission des Nations Unies au Soudan du Sud
MiNUSCA Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en
République centrafricaine
MiNUSMA Mission Multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au
Mali
MiNUSTAH Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti
MONUC Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo
MONUL Mission d’Observation des Nations Unies au Libéria
MONUOR Mission d’observation de l’ONU en Ouganda et au Rwanda
MONUSCO Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RD Congo
MNRD Mouvement révolutionnaire national pour le développement
NRA Armée de Résistance Nationale
OCB Organisation Communautaire de Base
OEA Organisation des États américains
OiG Organisation inter-gouvernementale
OiM Organisation internationale pour les Migrations
OL Officier de liaison
OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement
ONG Organisation Non-gouvernementale
ONU Organisation des Nations Unies
ONUB Opération des Nations Unies au Burundi
ONUC Opération des Nations Unies au Congo
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263
ONUMOZ Opération des Nations Unies au Mozambique
ONUSAL Opération des Nations Unies au Salvador
ONUSOM Opération des Nations Unies en Somalie
OSCE Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe
OTDHR Opération sur le Terrain pour les Droits de l’Homme au Rwanda
OUA Organisation de l’Unité Africaine
PAM Programme Alimentaire Mondial
PBS Fond pour la consolidation de la paix
PDC Protection Des Civils
PDi Personne Déplacée en interne
PESC Politique Étrangère et de Sécurité Commune
PNUD Programme des Nations Unies pour le développement
POS Procédure d’Opération Standard
PPC Parti du Peuple Cambodgien
PRiO institut de recherche pour la paix d’Oslo
PRSH Projet de Recherche pour la Sécurité Humaine
RCSNU Résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies
RDC République Démocratique du Congo
RSSG-SvC Bureau de la Représentante Spéciale du Secrétaire Général sur la violence
Sexuelle dans les Conflits
RTLMC Radio-Télévision Libre des Mille Collines
SFOR Force de stabilisation
SIPRI Institut International de recherche pour la paix de Stockholm
SWAPOL Police du peuple du Sud-Ouest africain
UA Union Africaine
UE Union Européenne
ULiMO-J Mouvement uni de libération pour la démocratie au Libéria – faction Johnson
ULiMO-K Mouvement uni de libération pour la démocratie au Libéria – faction Kromah
UNAVEM Mission des Nations Unies pour la Vérification en Angola
UNESCO Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture
UNFICYP Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre
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264
UNiCEF Fonds des Nations Unies pour l’Enfance
UNiDiR institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement
UNiPSiL Bureau intégré des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix au Sierra
Leone
UNiTA Union Nationale pour l’indépendance Totale de l’Angola
UNITAF Force d’intervention unifiée
UNiTAR institut des Nations Unies pour la formation et la recherche
UNMiBH Mission des Nations Unies en Bosnie-Herzégovine
UNOCi Opération des Nations Unies en Côte d’ivoire
UNREO Bureau d’Urgence des Nations Unies au Rwanda
UNSMS Système de Gestion de la Sécurité des Nations Unies
UNTSO Organisme des Nations Unies chargé de la Surveillance de la Trêve
ZNA Armée Nationale du Zimbabwe
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265
Appendice B : Missions de maintien de la paix actuelles
établie: 1978établie: 2011établie: 1974établie: 2007établie: 1999établie: 2003établie: 1991établie: 2014
établie: 2013établie: 2011établie: 2017établie: 2010
établi: 1948établie: 1964
établi: 1949
FINULFISNUAFNUODMINUADMINUKMINULMINURSOMINUSCA
MINUSMAMINUSSMINUJUSTHMONUSCOONUSTUNFICYPUNMOGIP
Force intérimaire des Nations Unies au LibanForce intérimaire de sécurité des Nations Unies pour AbyeiForce des Nations Unies chargée d'observer le désengagementOpération hybride Union africiane-Nations Unies au DarfourMission d'administration intérimaire des Nations Unies au KosovoMission des Nations Unies au LibériaMission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidentalMission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaineMission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au MaliMission des Nations Unies au Soudan du SudMission des Nations Unies pour l’appui la justice en HaïtiMission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en Rép. dém. du CongoOrganisme des Nations Unies chargé de la surveillance de la tr veForce des Nations Unies chargée du maintien de la paix á ChypreGroupe d’observateusr militaires des Nations Unies dans I’Inde et le Pakistan
ê
à
MINUSMAMali
MINUJUSTHHaïti
MONUSCORép. dém. du Congo
FISNUAAbyei
MINUADDarfour
UNMISSSoudan du Sud
MINUKKosovo
MINUSCARép. centrafricaine
MINURSOSahara occidental
UNMOGIPInde et Pakistan
FINULLiban
ONUSTMoyen-Orient
FNUODSyrie
UNFICYPChypre
Map No. 4259 Rev. 25 (F) UNITED NATIONSAvril 2018
Department of Field SupportGeospatial Information Section (formerly Cartographic Section)
OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DES NATIONS UNIES
» À la recherche de statistiques ou d’autres données concernant le maintien de la paix dans le monde aujourd’hui ? Rendez-vous sur la page de ressources des opérations de maintien de la paix des Nations Unies pour les informations les plus récentes concernant les actuelles opérations de maintien de la paix et autres missions des Nations Unies : <https://peacekeeping.un.org/fr/resources>.
Carte des Opérations de Maintien de la Paix d’ONU par section de la cartographique, avril 2018: <http://www.un.org/Depts
Cartographic/map/dpko/PKOF.pdf>.
LE MAINTIEN DE LA PAIX ET LA RÉSOLUTION DE CONFLITS INTERNATIONAUX
INSTITUT DE FORMATION AUX OPÉRATIONS DE PAIX
266
À propos de l’auteur : Professeur Tom Woodhouse
Son ouvrage, Contemporary Conflit Resolution (aujourd’hui à sa troisième édition) a été co-écrit par
Olivier Ramsbotham et Hugh Miall. Contemporary Conflit Resolution a été revu pour la publication d’une
quatrième édition, à paraître en janvier 2016. Pour plus d’informations sur ce livre, y compris un aperçu
gratuit des chapitres, voir ici : <http://www.polity.co.uk/ccr/authors/woodhouse.asp>.
Le livre a été traduit en japonnais et en espagnol, les versions en arabe et en chinois étant en
attente d’édition. Le chapitre six conduit a une exploration détaillée du maintien de la paix comme
mode de résolution de conflit. En janvier 2015, un volume d’accompagnement à Contemporary Conflit
Resolution a été publié : voir Woodhouse, Miall, Ramsbotham et Mitchell (eds) Contemporary Conflit
Resolution Reader, ici : <http://www.polity.co.uk/book.asp?ref=9780745686769%3E>.
.
Professeur Tom Woodhouse a dirigé la chair Adam Curle en Résolution de conflit à l’Université de Bradford de 1999 à 2012. Il a fondé le Centre de Résolution de Conflit à l’Université de Bradford en 1990. il est attaché au Département d’Études pour la Paix depuis sa formation en 1974, où il a été nommé en tant qu’assistant de recherche par le professeur fondateur Adam Curle. il a pris sa retraite en octobre 2012 et est actuellement Professeur émérite de l’Université de Bradford.
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267
Poursuivez votre expérience de formation POTI »
• Visiter <http://www.peaceopstraining.org/fr/courses/> pour une liste de tous les
cours disponibles.
• Si une catégorie d’étude particulière vous intéresse, telle que les Droits de
l’Homme, la Logistique ou les Études militaires, pensez au Programme de certificat
POST disponible dans six domaines de spécialisation. Voir les exigences : <http://
www.peaceopstraining.org/fr/specialized-training-certificates/>.
• Restez en contact avec le POTI en visitant notre page communautaire et en
discutant avec d’autres étudiants via les médias sociaux et en partageant
des photos de votre mission. Visiter <http://www.peaceopstraining.org/fr/
community/> pour plus d’information. Lors de la réussite de l’examen, votre nom
figurera également sur le Tableau d’honneur.
Format et sujet
L’examen final est un examen à choix multiples accessible depuis la Salle de classe en ligne. La
plupart des examens contiennent 50 questions. Chaque question contient quatre choix (A, B, C et D).
Il n’y a qu’une bonne réponse. Les questions de l’examen portent sur toutes les leçons de cours et
peuvent également porter sur les informations figurant dans les annexes et appendices. Les questions
ne porteront pas sur le contenu des vidéos.
» Accéder à l’examen depuis votre salle de classe en ligne via le lien suivant <www.peaceopstraining.org/users/courses/> et cliquer sur le titre du cours. Sur le site du cours, cliquer le bouton rouge « Commencer l’examen ».
Limite de temps
Il n’y a pas de temps limité pour l’examen. Cela permet à l’étudiant de lire et étudier attentivement
la question et de consulter le texte du cours. En outre, si l’étudiant ne peut compléter l’examen en une
fois, il peut sauvegarder l’examen et le reprendre sans être noté. Le bouton « Sauvegarder » est situé
au bas de l’examen, à côté du bouton « Soumettre mes réponses ». Appuyer sur le bouton « Soumettre
mes réponses » mettra fin à l’examen.
Note de passage
Pour réussir l’examen, un score de 75 % minimum est nécessaire. Un certificat électronique
d’accomplissement sera remis aux étudiants ayant réussi. Un score inférieur à 75 % implique l’échec à
l’examen. Les étudiants ayant échoué se verront remettre une seconde version alternative de l’examen
qui peut également être réalisé sans limite de temps. Un certificat électronique d’accomplissement sera
remis aux étudiants ayant réussi ce second examen.
Instructions pour l’examen final
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