LES MEDICAMENTS ANTICANCEREUX - … · posologie moins élevée de chaque médicament . ......

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LES MEDICAMENTS

ANTICANCEREUX

Cours IFSI

Année 2014 Gaëlle JULIANS

Pharmacien

PLAN DU COURS

I. LES MEDICAMENTS ANTICANCEREUX

II. IATROPATHOLOGIE LIEE A LA

CHIMIOTHERAPIE ANTICANCEREUSE

III. MANIPULATION DES CYTOTOXIQUES

But de la chimiothérapie

- Détruire les cellules cancéreuses

- Éviter les rechutes locales

- Éviter l’extension métastatique

Comment?

- empêcher la cellule de se diviser

- tuer les cellules cancéreuses par

blocage de leur fonctionnement

GENERALITES (1)

GENERALITES (2)

La chimiothérapie est d’autant moins efficace

que la tumeur est de volume important

La chimiothérapie est TOXIQUE à la fois sur les

cellules cancéreuses et les cellules saines

Moelle osseuse

follicules pileux

épithélium digestif

GENERALITES (3)

Monothérapie Guérison ou rémission non durable

Développement spontané de résistance à l’agent

utilisé

Polychimiothérapie Gain d’efficacité

sans augmentation des effets toxiques

réduction des effets toxiques par l’utilisation d’une

posologie moins élevée de chaque médicament

PARTIE I

LES MEDICAMENTS

ANTICANCEREUX

1. LES AGENTS CYTOTOXIQUES

2. LES THERAPIES CIBLEES

3. LES IMMUNOMODULATEURS

4. L’HORMONOTHERAPIE

Les Chromosomes

Chez les cellules eucaryotes, les chromosomes

se retrouvent dans le noyau

Les chromosomes portent l'information génétique

transmise des cellules mères aux cellules filles lors

de la mitose ou de la méiose.

Les chromosomes sont habituellement représentés

par paires, en parallèle avec leur homologue. Ils

sont souvent illustrés sous leur forme condensée et

dupliquée (en métaphase de la mitose) sur un

caryotype.

Exemple de caryotype

La Chromatine

Niveaux de condensation de l'ADN (1) Molécule d'ADN bicaténaire (double brins) (2) Brin de chromatine (ADN avec histones)

(3) Chromatine au cours de l'interphase avec centromère (4) Chromatine condensée au cours de la prophase (deux copies de molécules d'ADN sont présentes)

(5) au cours de la métaphase

Les nucléotides

= acides désoxyribonucléiques dans l'ADN

= acides ribonucléiques dans l'ARN.

Un nucléotide est formé:

un groupement phosphate (acide phosphorique),

un sucre à 5 carbones (désoxyribose dans l'ADN

et ribose dans l'ARN)

Et une des 5 bases azotées (A, C, G, T ou U).

Le cycle cellulaire

La réplication de l’ADN

Lors de la réplication, les paires de bases sont tout d'abord désappariées

Une fourche de réplication va alors se former donnant 2 brins d'ADN simple-brin distincts.

Chacun de ces brins va être copié par l'action des ADN polymérases, pour former 2 nouvelles molécules d'ADN double brins identiques à la molécule initiale.

1. LES AGENTS CYTOTOXIQUES

Objectifs:

Altérer le fonctionnement de la cellule

cancéreuse:

- en empêchant la cellule de se diviser,

- En provoquant des altérations

métaboliques ou morphologiques

mort cellulaire

1. LES AGENTS CYTOTOXIQUES

Agissent uniquement sur les cellules engagées

dans le cycle cellulaire

On distingue:

- Les agents phase-dépendants - une phase précise

- Les agents cycle-dépendants - toute cellule dans le

cycle

Classification en fonction des mécanismes d’action des anticancéreux

a) Médicaments agissant sur la duplication de l’ADN ou sa transcription

a) Médicaments interférant dans la biosynthèse des ac. nucléiques et protéines nécessaires au bon fonctionnement des cellules

a) Médicaments agissant au niveau des fonctions cellulaires

1. LES AGENTS CYTOTOXIQUES

1. Les agents alkylants

Mécanisme d’action: formation de liaisons covalentes dans les chaînes d’ADN

Toxicités: hématologique, tissus épithéliaux,

SNC

1. LES AGENTS CYTOTOXIQUES

1. Les agents alkylants

1. LES AGENTS CYTOTOXIQUES

Agents mono-alkylants la liaison avec un composé électrophile entraîne une impossibilité

de se diviser lors de la mitose suivante

1. LES AGENTS CYTOTOXIQUES

Agents bi-alkylants En [2], l’atteinte du DNA porte à la fois sur une fraction déjà dupliquée et un fraction non dupliquée. En [3] et en [4], on aboutit à la constitution de petits brins de DNA sans aucune liaison entre eux, et ne pouvant être que difficilement réparables par les enzymes usuels de réparation.

1. Les agents alkylants

Mécanisme d’action: formation de liaisons covalentes dans les chaînes d’ADN

Toxicités: hématologique, tissus épithéliaux, SNC

a) Moutardes à l’azote (IV ou po) Cyclophosphamide ENDOXAN*,

Ifosfamide HOLOXAN*, Melphalan ALKERAN*, Chlorambucil CHLORAMINOPHENE*

b) Nitroso-urées bonne pénétration dans le SNC tumeurs et

métastases cérébrales Carmustine BICNU*, Streptozocine ZANOSAR*

1. LES AGENTS CYTOTOXIQUES

c) Sels de platine Cisplatine CISPLATINE*

Cancer du testicule, ovaire, col de l’utérus, ORL, vessie….

Toxicité: néphrotoxicité, ototoxicité, toxicité hématologique moins

marquée

Carboplatine CARBOPLATINE*

Risque rénal réduit, Thrombopénie +++

Oxaliplatine ELOXATINE*

Cancer colorectal en association avec le 5FU

d) Apparentés Dacarbazine DETICENE*

Mélanome malin, Maladie de Hodgkin, LMNH, Sarcome tissus mous

Temozolomide TEMODAL*

Gliome malin

Toxicité hématologique +++

1. LES AGENTS CYTOTOXIQUES

2. Les agents intercalants

1. LES AGENTS CYTOTOXIQUES

Lors de la division cellulaire, il ne peut y avoir de désenroulement par les topo-isomérases et le DNA ne va pas être transcrit.

a) Inhibiteurs de la topoisomérase I

Mécanisme d’action: l’agent se lie au complexe enzyme-ADN et

stabilise la cassure du brin d’ADN

Irinotécan CAMPTO*

Cancer colorectal

Toxicité digestive+++, neutropénie sévère nécessitant une ATBie si associée à la diarrhée.

Topotécan HYCAMTIN*

Cancer de l’ovaire

1. LES AGENTS CYTOTOXIQUES

b) Inhibiteurs de l'ADN topoisomérase II : anthracyclines Toxicité cardiaque aiguë ou chronique, corrélée à la dose

administrée. Doxorubicine ADRIBLASTINE*, CAELYX* (forme liposomale)

Cancer de l’ovaire, sein, poumon, vessie, estomac, LMNH, Mie de Hodgkin, leucémies

Epirubicine FARMORUBICINE*

Cancer de l’ovaire, sein, poumon, LMNH, Mie Hodgkin…

Daunorubicine CERUBIDINE*,

LMNH, Mie Hodgkin, LA, LMC

1. LES AGENTS CYTOTOXIQUES

c) Inhibiteurs de la topoisomérase II : épipodophyllotoxines

arrêt du cycle cellulaire en G2, puis des aberrations

chromosomiques et la mort cellulaire. Les cellules en G0 ne possédant que peu de topoisomérases II sont peu sensibles à ces agents.

Etoposide (ou vépéside).

1. LES AGENTS CYTOTOXIQUES

d) inhibiteurs de l'ADN topoisomérase II :

autres intercalants

Mitoxantrone NOVANTRONE* Toxicités

hématologique, cardiaque, digestive

1. LES AGENTS CYTOTOXIQUES

3. Les antimétabolites

Mécanisme d’action: agents qui se substituent à des métabolites fondamentaux de la cellule.

a) Antagonistes foliques

Méthotrexate METHOTREXATE* voie IV, IM, SC, intrarachidienne

Cancer sein, ORL, vessie, testicule, poumon, LMNH, choriocarcinome…

Toxicité rénale+++, hépatique, cutanée et neurologique

1. LES AGENTS CYTOTOXIQUES

Raltitrexed TOMUDEX*

Cancer colorectal

Pemetrexed ALIMTA*

mésothéliome, cancer du poumon

b) Antagonistes puriques

Mercaptopurine PURINETHOL*

LA

Fludarabine FLUDARA*

1. LES AGENTS CYTOTOXIQUES

c) Antagonistes pyrimidiques

5-fluorouracile (5-FU) IV

souvent utilisé en association avec l’acide folinique

nombreux Cancers

capécitabine XELODA* po

Cancer colorectal, du sein

cytarabine ARACYTINE* IV, IR

LAM, LAL

gemcitabine GEMZAR*

Cancer bronchique, pancréas, vessie, sein

d) Autres Xydroxycarbamide HYDREA*

LMC, polyglobulies, splénomégalies...

1. LES AGENTS CYTOTOXIQUES

4. Les poisons du fuseau Mécanisme d’action: inhibent la division cellulaire en agissant sur la

formation du fuseau qui joue un rôle essentiel dans la mitose cellulaire

1. LES AGENTS CYTOTOXIQUES

a) Alcaloïdes de la pervenche inhibent la polymérisation du fuseau

Toxicité neurologique en cas d’administration prolongée

Vincristine ONCOVIN*

induction des rémissions dans les leucémies de l’enfant, Mie Hodgkin, rhabdomyosarcomes…

Vinblastine VELBE* Cancer du testicule, Mie Hodgkin, lymphomes, sarcome de Kaposi,

neuroblastome

Vinorelbine NAVELBINE*

Cancer du poumon, du sein

1. LES AGENTS CYTOTOXIQUES

b) Dérivés des taxanes

Inhibent la dépolymérisation lors de la formation du fuseau

Toxicité: alopécie+++

Docétaxel TAXOTERE**

Cancer du sein, du poumon, de la prostate

Toxicité: leuconeutropéniant

Paclitaxel TAXOL*

Cancer de l’ovaire, du poumon

Cabazitaxel JEVTANA*

Cancer de la prostate

1. LES AGENTS CYTOTOXIQUES

c) Inhibiteurs de la dynamique des microtubules

Inhibition de la phase de croissance des microtubules tubuline piégée

eribuline HALAVEN

Cancer du sein

Toxicité: leuconeutropénie, nausées, vomissements, leuropathie périphérique

1. LES AGENTS CYTOTOXIQUES

5. autres anticancéraux à visée antiproliférative

La L-asparaginase désamine la L-asparagine conduisant à l'inhibition de la synthèse protéique

L-Asparaginase KIDROLASE

LAL (induction ou consolidation), LNH

1. LES AGENTS CYTOTOXIQUES

2. LES THERAPIES CIBLEES

1. Les anticorps monoclonaux Nouvelle thérapeutique en plein développement en cancérologie

1. Rituximab MABTHERA*

Ac monoclonal antiCD20 porté par les LyB

LMNH, la LLC

2. Trastuzumab HERCEPTIN*

Ac anti Récepteur HER2 surexprimé dans certains cancers du

sein, de l'estomac

Toxicité cardiaque

3. Alemtuzumab MABCAMPATH*

Ac antiCD52

LLC

2. LES THERAPIES CIBLEES

3. Cetuximab ERBITUX*

Ac monoclonal anti-EGFR-1

Cancer colorectal métastatique

4. Panitumumab VECTIBIX*

Ac monoclonal anti-EGFR-1

Cancer colorectal métastatique chez les patients K-RAS sauvages

5. Bevacizumab AVASTIN*

Ac monoclonal anti-VEGF. Inhibe le processus d ’angiogénèse

Cancer colorectal métastatique, sein métastatique, poumon

métastatique, rein métastatique

6. Pertuzumab PERJETA*

Ac monoclonal anti-HER2 sur un autre épitope que le trastuzumab.

Cancer du sein

Administration voie injectable

2. LES THERAPIES CIBLEES

2. Les inhibiteurs de tyrosine kinase Imatinib GLIVEC*, anti c-kit, anti-BCR/ABL, anti PDGF

LMC, GIST

Coût du traitement annuel: 30 000 à 61 000€

Erlotinib TARCEVA*, Gefinitib IRESSA* anti EGFR

Cancer du poumon non à petites cellules

Cancer du pancréas métastatique (seulement erlotinib)

Lapatinib TYVERB*, anti EGFR et anti HER2

Cancer du sein métastatique

Sorafénib NEXAVAR*, Sunitinib SUTENT* anti VEGFR

Cancer du rein

GIST (sunitinib), cancer hépatocellulaire (sorafénib)

Administration voie orale

2. LES THERAPIES CIBLEES

Postulat:

L’organisme est capable de détecter la transformation de

cellules normales en cellules cancéreuses et de les

éliminer.

Objectif:

Stimuler le système immunitaire

pour accroître l’élimination des cellules cancéreuses.

3. LES IMMUNOMODULATEURS

1. Les cytokines a) Interférons Possèdent des activités antivirales, immunomodulatrices et

antiprolifératives (sur les cellules normales et tumorale par allongement de toutes les phases du cycle cellulaire).

IFN -2b INTRONA*, IFN -2a ROFERON A*

Leucémies, sarcome de Kaposi, cancer du rein, mélonome...

b) Interleukine 2

aldesleukine PROLEUKIN*

augmente la prolifération des Ly T et de l ’IFN.

Cancer du rein évolué,

Toxicité: fuites capillaires entraînant une prise de poids, œdème, troubles pulmonaires et cardiaques

3. LES IMMUNOMODULATEURS

2. Autres immunomodulateurs Thalidomide

en dermatologie, myélome multiple, myélodysplasie.

Toxicité: effet tératogène, toxicité neurologique

Lenalidomide REVLIMID*

myélome multiple, myélodysplasie

Toxicité : thrombopénie, risque thrombo-

embolique et tératogène

Pomalidomide IMNOVID*

myélome multiple en rechute

Toxicité : thrombopénie, risque thrombo-

embolique, effet tératogène

3. LES IMMUNOMODULATEURS

Cancer de la PROSTATE Sont hormonodépendants dans 80% des cas.

But du TTT: Arrêt de la production d ’androgènes.

• Les anti androgènes

se lient de manière durable aux récepteurs des androgènes

Cyprotérone ANDROCUR*, Flutamide EULEXINE*, Nilutamide

ANANDRON*, Bicalutamide CASODEX*

• Les analogues de la LH-RH

L’imprégnation continue par des analogue de la LH-RH crée une

désensibilisation des tissus cibles

Goséréline ZOLADEX* implant SC , Triptoréline DECAPEPTYL*

sol inj, Luproréline ENANTONE* sol inj

4. L ’HORMONOTHERAPIE

Le protocole décrit avec précision:

le type de pathologie pour lequel il est prescrit

(localisation cancéreuse, histologie)

éventuellement le stade,

son intégration au sein d'un protocole global

pluridisciplinaire,

les situations cliniques associées permettant ou

interdisant son utilisation,

d'éventuelles indications (ou contre-indications)

exceptionnelles,

les références de littérature utiles

PROTOCOLE DE CHIMIOTHERAPIE

Pour chacun des médicaments prescrits:

la dose (rapportée au poids, à la surface

corporelle, à la concentration sanguine souhaitée,

etc.),

le jour voire l'heure d'administration, l'ordre de

passage des médicaments,

le mode d'administration,

les thérapeutiques adjuvantes nécessaires ou

utiles (hydratation, antiémétiques, etc.),

les précautions particulières d'utilisation et de

surveillance.

PROTOCOLE DE CHIMIOTHERAPIE

Description des cycles de traitement

Le protocole décrit en outre :

l'intervalle qui sépare les cycles de traitement (ou cures) ce qui

définit la dose - intensité,

le nombre de cures programmées,

les principales toxicités attendues,

les conditions de reprise du traitement (récupération clinique et

biologique du patient),

les toxicités nécessitant un arrêt définitif ou un retard du

traitement,

les mesures préventives et/ou curatives utilisées en cas de

toxicité majeure.

les modifications du traitement rendues nécessaires par une

toxicité accrue,

les règles générales d'adaptation de posologie

PROTOCOLE DE CHIMIOTHERAPIE

Prescription de chimiothérapie Médecins prescripteur: trois types de prescripteurs différents

les médecins généralistes

les médecins spécialistes, les radiothérapeutes et les

hématologues (DESC)

les oncologues médicaux (DES)

Des situations d'exception, dues à la jeunesse des diplômes

d'oncologie (DES et D.E.S.C.) seront nécessaires pour assurer la

continuité des soins, sous réserve de conditions de sécurité

adéquates pour les malades.

La consultation de chimiothérapie Elle comprend :

un examen soigneux du malade,

la confirmation du bien-fondé de l'indication,

la recherche des éventuelles interférences

pathologiques ou médicamenteuses

la prescription des examens complémentaires

indispensables,

la description des éléments de surveillance

nécessaires à la sécurité du traitement,

l'organisation pratique de la chimiothérapie

(traitement ambulatoire, hôpital de jour, hôpital de

semaine, secteur stérile, etc.).

La feuille de prescription

Les éléments suivants y figurent :

identification du malade, poids, taille, (surface corporelle),

protocole utilisé,

éléments biologiques permettant la prescription,

numéro de la cure, date et heure de prescription,

nom des médicaments (abréviations standards), doses unitaires, doses calculées,

mode d'administration,

hydratation, antiémétiques et autres médicaments associés

L'information du malade

le but de la chimiothérapie

les résultats attendus

les modalités pratiques (hospitalisation,

piqûres, examens),

les principaux effets secondaires

attendus, et de façon positive les moyens de

les combattre,

les principaux signes d'alerte d'une

complication, l'explication aux proches

PARTIE II

IATROPATHOLOGIE

LIEE A LA CHIMIOTHERAPIE

ANTICANCEREUSE

La chimiothérapie est contre-indiquée

pendant la grossesse et l ’allaitement

Elle est toxique pour l ’ensemble des tissus à

renouvellement rapide:

Cellules hématopoïétiques

muqueuse digestive

épithélium vésical

Follicules pileux

TOXICITES

La chimiothérapie anticancéreuse présente de

nombreuses toxicités qu'on peut classer en

deux grandes catégories :

les toxicités aiguës, qui, pour la plupart,

sont assez communes d'un médicament à

l'autre,

les toxicités chroniques, qui, au contraire,

pour la plupart, sont particulières à une

famille thérapeutique.

Atteinte des cellules souches hématopoïétiques

Mécanisme: destruction des cellules souches hématopoïétiques en voie de différenciation.

Toxicité réversible, non cumulative et dose-dépendante (exception: nitroso-urées, mitomycine C,

busulfan et carboplatine)

1. ANEMIE Taux d’hémoglobine inférieur à 11 g/dl chez la femme et 12g/dl

chez l’homme.

PREVENTION et TRAITEMENT:

- Facteurs de croissance hématopoïétiques de la lignée érythrocytaire érythropoïétine recombinante EPREX*, NEORECORMON*, darbépoïétine ARANESP*

- Transfusion de culot globulaire lorsque Taux Hb < 8-9 g/dl

Atteinte des cellules souches hématopoïétiques

2. LEUCONEUTROPENIE

Taux PNN<1,5G/L, Taux globules blancs<2G/L

Intensité et délai de survenue de la neutropénie fonction du cytotoxique administré.

Nadir (point d’intensité maximal de la neutropénie): 8 à 14 jours après traitement

Sensibilité aux infections bactériennes, virales ou fongiques.

PREVENTION

Facteurs de croissance hématopoïétiques: G-CSF recombinant filgrastim NEUPOGEN*, Pegfilgrastim NEULASTA*, lénograstime GRANOCYTE*

TRAITEMENT:

- Facteurs de croissance hématopoïétiques

- Hospitalisation en cas d’hyperthermie, éventuellement isolement du malade, recherche de germe

Atteinte des cellules souches hématopoïétiques

3. TROMBOPENIE

Anticancéreux les plus thrombopéniants:

nitrosourées, mitomycine C et busulfan

Risque hémorragique non corrélé au

taux de plaquettes.

TRAITEMENT:

- Transfusion de concentrés plaquettaires (5 à

10 unités plaquettaires par jour en fonction du

poids, si taux < 30 G/L)

Alopécie

Totale ou partielle

Obstacle à une bonne observance de la chimiothérapie

Survient 10 jours après le début de la chimiothérapie, effet maximal 1 à 2 mois après.

TTT les plus alopéciants: Daunorubicine, docétaxel, paclitaxel, épirubicine

PREVENTION

information du patient sur le caractère réversible / iiréversible

Achat d’une perruque (remboursée par la SS)

Casque réfrigérant (5-10 min avant le début de l’injection et 2h après son arrêt).

Image typique d'une lésion unguéale due à

l'utilisation du docetaxel

Nausées, vomissements

Le risque émétique dépend de plusieurs facteurs:

Type de cytotoxique utilisé (potentiel émétisant)

Mode d’administration (bolus plus émétisant)

Lié au malade: femmes, jeunes

Comorbidités: hépatites, métastases cérébrales…

Association radio-chimiothérapie

3 types

Anticipés. TRAITEMENT: benzodiazépines

Immédiats: ½ à 2 heures suivant la chimiothérapie

Retardés: 3 à 4 jours après le cycle

Nausées, vomissements

Le risque émétique dépend de plusieurs facteurs:

Type de cytotoxique utilisé (potentiel émétisant)

Mode d’administration (bolus plus émétisant)

Lié au malade: femmes, jeunes

Comorbidités: hépatites, métastases cérébrales…

Association radio-chimiothérapie

3 types

Anticipés. TRAITEMENT: benzodiazépines

Immédiats: ½ à 2 heures suivant la chimiothérapie

Retardés: 3 à 4 jours après le cycle

Nausées, vomissements TRAITEMENT

Antihistaminiques: Diphénhydramine DRAMAMINE*

Neuroleptiques: Métoclopramide PRIMPERAN*, Chrolpromazine LARGACTIL*, Alizapride PLITICAN*

Corticoïdes: dexaméthasone SOLUDECADRON*, Méthylprednisolone SOLUMEDROL*

Antagonistes sérotoninergiques: Ondansétron ZOPHREN*, Granisetron KYTRIL*

Antagoniste des récepteurs de la substance P: Aprépitant EMEND*

Mucites, Stomatites

Dues:

Au cancer lui-même (immunodépression)

Aux cytotoxiques (5-FU, bléomycine, anthracyclines, méthotrexate)

A la radiothérapie

Manifestations

De l’erythème à un œdème douloureux ou des ulcères

PREVENTION

Remise en état de la denture avant la chimiothérapie

Bains de bouches (ELUDRIL*, bicarbonate de sodium 1,4%, amphotéricine B, lidocaïne 5%), cps gingivaux muco-adhésifs (LORAMYC*)

Maintien de la salivation

Atteinte des organes

Toxicité cardiaque médicaments responsables: anthracyclines,

trastuzumab

Toxicité dose-dépendante, cumulative.

Il existe des doses maximales cumulatives à ne

pas dépasser

PREVENTION pour les anthracyclines

utilisation de dexrazoxane CARDIOXANE*

Posologie: 20 fois celle de la l’adriamycine, ou 10

fois celle de l’épirubicine en perfusion avant

celle de l’anthracycline.

Atteinte des organes

Toxicité neurologique

atteinte centrale : antimétabolites (aracytine, 5-

FU, méthotrexate)

atteinte périphérique : alcaloïdes de la

pervenche (vincristine, vinblastine), sels de

platine, bortézomib VELCADE*, thalidomide

Seulement des traitements symptomatiques

Conduite à tenir:

Bilan neurologique complet avant chaque

cure, surveillance clinique +++

Atteinte des organes

Toxicité auditive médicaments responsables: Cisplatine.

Manifestations: atteinte de l’oreille interne

Aucun traitement disponible

Conduite à tenir:

Audiogramme avant le début du traitement

puis au cours des cycles.

Si perturbations, réduction de posologie

Atteinte des organes

Toxicité digestive: diarrhées

médicaments responsables:

Fluorouracile, inhibiteurs de la

topoisolérase I (irinotécan,

topotécan)

PREVENTION:

Hydratation importante

Lopéramide IMODIUM*

Atteinte des organes

Toxicité rénale

médicaments responsables: Cisplatine,

méthotrexate, lomustine, mitomycine C

PREVENTION:

Hyperhydratation avant le traitement

Pour cyclophosphamide et ifosfamide: prévention

par administration d’uromitexan MESNA*

Toxicité sur les organes de la reproduction

Les anticancéreux affectent le métabolisme

de l’ADN

Danger d’altération du patrimoine des cellules de

la reproduction (effet mutagène)

Chez l’homme: risque d’azoospermie

Chez la femme: Troubles du cycle, complications

ovariennes, causes de stérilité.

Toxicité des Thérapies ciblées

Différente des EI des cytotoxiques

Toxicité immédiate

Réactions d’hypersensiblité

Anaphylactique (Ac monoclonaux)

Syndrome de lyse tumorale

Toxicité hépatique

Diarrhées

Toxicité des thérapies ciblées

Toxicité retardée

Toxicité cutanée (eruption papulo-pustuleuse,

xerose, sd main-pied…)

Toxicité cardiaque

Toxicité rénale

Complication hémorragiques (retard à la

cicatrisation, risque de perf digestives).

Extravasation

nécroses cutanées étendues, très douloureuses.

nécessite des excisions chirurgicales, et entraîne des retards importants, voire l'arrêt définitif de la chimiothérapie.

Dispositif veineux implantable

Image typique

d'extravasation d'anthracycline

La meilleure protection est la prévention :

s'assurer que l'aiguille est bien en place et

bien fixée,

s'assurer d'un retour veineux,

bien fixer l'aiguille et la tubulure pour éviter

tout mouvement.

demander au patient d'alerter aussitôt

l'infirmier en cas de picotement local,

Extravasation

PARTIE III

MANIPULATION DES

CYTOTOXIQUES

Nature des risques

Risque de biocontamination

Concerne le produit et le patient

Risque de contact cytotoxique

Concerne les manipulateurs des produits

Les femmes enceintes et allaitantes sont exclues

des postes de préparation des cytotoxiques

Toxicité

Immédiate Contact avec des quantités non négligeables de

cytotoxiques,

Suite à des accidents de manipulation ou à l’absence de mesures de protection

= Réactions générales (rougeurs du visage, œdème palpébral, prurit avec rash érythémateux, ulcération de la muqueuse nasale…

= Réactions locales (irritations, nécorses cutanées localisées après piqure malencontreuse).

Toxicité

Retardée Contacts cutanés prolongés et inhalation de

gouttelettes en suspension dans l’air ambiant

= Effets cytogénétiques, mutagènes et probablement

cancérigènes.

Des moyens de protection

doivent être mis en place pour la

manipulation des cytotoxiques

Préparation des anticancéreux injectables

La protection individuelle du personnel

Tenue de manipulation:

blouse à manches longues et poignets élastiques - usage

unique (UU)

Cagoule ou charlotte à UU

Masque de protection à UU

Lunettes de protection

Double paire de gants d ’intervention à UU

Le personnel doit être protégé lors de :

la préparation des cytotoxiques, l’administration des

cytotoxiques, l ’élimination des déchets et le nettoyage des

plans de travail

Préparation des anticancéreux injectables

La préparation proprement dite

Principes généraux:

Préserver la stérilité du médicament

Préparer le matériel et les médicaments nécessaires

à la fabrication, et les disposer sur le plan de travail à

portée de main

Préparer les étiquettes (informations minimales: Nom

et prénom du patient, date et heure de reconstitution,

nom du médicament et dosage, solvant de

reconstitution, mode et durée d ’administration)

Procéder à un lavage antiseptique des mains

Préparation des anticancéreux injectables

Préparer le champ de travail:

Nettoyage du plan de travail avec un désinfectant de

surface

Champ de soins stérile avec face absorbante et face

imperméable

Disposer de collecteurs rigides pour objets piquants

Disposer d ’un sac pour ordures ménagères et un pour

déchets à risque infectieux

Préparer le matériel et les médicaments nécessaires

à la fabrication, et les disposer sur le plan de travail à

portée de main

PREPARATION PHARMACEUTIQUE

PRINCIPES DE

PREPARATIONS PHARMACEUTIQUES:

Bonnes Pratiques de Préparation (AFSSAPS, 2007)

LOCAUX – EQUIPEMENT BIOMEDICAL

Zone d’Atmosphère Contrôlée (ZAC) de classe C.

Postes de Sécurité Cytotoxique (Hottes).

SAS décontamination matériel/matières premières.

SAS personnel.

Cascade de surpression > 10 Pascals entre deux salles contiguës.

Effluents gazeux rejetés à l’extérieur de la pièce, à distance de présence humaine.

L’UNITE DE PREPARATION DES

CHIMIOTHERAPIES SUR PZQ (UPC-PZQ)

DEROULEMENT DE L’ACTIVITE

1. Prescription médicale : • A partir du thesaurus des protocoles

• Sur logiciel CHIMIO en réseau.

2. Analyse pharmaceutique de la

prescription Adéquation du protocole à la pathologie.

Vérification des doses prescrites (calcul de surface corporelle).

Vérification des jours d ’administration et de la voie

d ’administration.

Contrôles administratifs des n° de séjour.

(activité non pharmaceutique : 400 000€ de hors T2A cancéro en

janvier dont 10% potentiellement perdus sans contrôle

administratif).

DEROULEMENT DE L’ACTIVITE

3. Validation et édition de fiches de préparation :

Une fiche de préparation par médicament - fiche

standardisée:

- Nom du produit,

- Nom et volume du solvant de reconstitution,

- Nom et volume du solvant de dilution,

- Type de contenant (flacon verre, poche sans PVC),

- Particularité (tubulure opaque, perfuseur sans PVC…).

DEROULEMENT DE L’ACTIVITE

4. Préparation :

• Préparation des bacs (1 bac/produit) par l’aide-

manipulateur contrôlés par le manipulateur.

• Fabrication de la poche de chimiothérapie par le

manipulateur (double-contrôle).

• Conditionnement des préparations.

DEROULEMENT DE L’ACTIVITE

5. Conformité de la préparation avant la

livraison

6. Acheminement et administration des

préparations ; Les chimiothérapies doivent être acheminées vers les unités de

soins dans un contenant étanche, scellé et exclusivement

réservé à cet effet.

L’infirmière procède alors à un ultime contrôle avant

d ’administrer le traitement au patient concerné.

Chaque préparation est spécifique d'un

malade donné à un moment donné de son

traitement.

Elle nécessite un temps de réalisation

incompressible.

Ceci explique le délai qui existe entre la

prescription par l'oncologue et le début de

l'administration au patient.

PREPARATION INFIRMIERE

Contexte réglementaire

Circulaire n°678 du 3 mars 1987 relative à la

manipulation des médicaments anticancéreux en

milieu hospitalier

Circulaire DGS/OB n°381 du 2 mars 1990

relative à la formation continue des infirmiers

participant aux chimiothérapies anticancéreuses

Circulaire DGS/DH n°98/213 du 24 mars 1998

relative à l’organisation des soins en

cancérologie dans les établissements publics et

privés

Préparation des anticancéreux injectables en service de soins

Les Locaux

Préparation des cytotoxiques dans une pièce

réservée, même momentanément à cet usage

Entrée du local réglementée pendant les opérations de

reconstitution et de préparation

Fenêtres fermées de façon étanche

Surface de travail lisse pour faciliter la décontamination

Entretien et désinfection de la salle faciles

Plan de travail recouvert d’un champ à usage unique.

Il est fortement recommandé de disposer de hottes à

flux d’air laminaire vertical pour la protection du

produit ainsi que du manipulateur

Préparation des anticancéreux injectables

Préparer le champ de travail:

Nettoyage du plan de travail avec un désinfectant de

surface

Champ de soins stérile avec face absorbante et face

imperméable

Disposer de collecteurs rigides pour objets piquants

Disposer d ’un sac pour ordures ménagères et un pour

déchets à risque infectieux

Préparer le matériel et les médicaments nécessaires

à la fabrication, et les disposer sur le plan de travail à

portée de main

Préparation des anticancéreux

injectables Préparer les étiquettes (informations minimales:

Nom et prénom du patient, date et heure de

reconstitution, nom du médicament et dosage,

solvant de reconstitution, mode et durée

d ’administration)

procéder à un lavage antiseptique des mains

Elle doit se faire immédiatement après la

reconstitution

Avant toute administration:

Mettre un masque avant injection longue ou difficile

(pour éviter tout risque d ’inhalation)

Procéder à un lavage antiseptique des mains

Mettre des gants

Rinçage de veine

Administration des anticancéreux injectables

Cours IFSI anticancéreux 2011, Mme FOULMANN-

DONDIN Katy, pharmacien CHU de Martinique

Anti-cancéreux : utilisation pratique, Dossier du

CNHIM décembre 2013

Cours de chimiothérapie antitumorale et traitement

médical du cancer, 28ème cours de Gustave-Roussy

2013

Références bibliographiques

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