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Culture, Loisirs, Patrimoine au Nord de Paris. Dossier spécial Auberges - Estaminets.
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GRAND AIRLA FORÊT DE CRÉCYUN WEEK-END À CALAISCHÂTEAU LA TOUR À GOUVIEUX
INSOLITEMACHINES PARLANTES À COUSOLRELA MIMOLETTE ROUBAISIENNEL’UNIQUE MUSÉE HORTA À TOURNAI
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ESTAMINETSet auberges
ENQUÊTEPATRIMOINE RELIGIEUX. DES ÉGLISES MAIS ENCORE ?
LES VALEURS SÛRES, NOUVELLES ADRESSES, DÉCORS INSOLITES...
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PAYS DU NORD 3
EDITO Mars - Avril - Mai 2014
229, rue Solférino, 59000 Lille - Tél. : 03.20.15.99.41 - fax : 03.20.42.00.13 - Courriel : redac@pays-du-nord.fr - Site : www.pays-du-nord.fr - Sarl au capital de 15 244,90 €€RCS Lille 2000B00358 - Edité par SARL PAYS DU NORD. Associé principal : Normédia - Directeur de la publication et de la rédaction : Laurent Treilhou - :Rédactrice en chef :Ludivine Fasseu, redac@pays-du-nord.fr. Ont participé à ce numéro : • Rédacteurs : sClaire Decraene, Maxime Deplancke, Claire Devilliers, Caroline Devos, Kaltoume Dourouri, YvesFagniart, Ludivine Fasseu, Joffrey Levalleux, Nicolas Montard, Daniel Mouray, Louise Roussel, Frédéric Sartiaux. • Photographes : tHannelore Balesse, Francis Bertout, BenoitBremer, Laure Decoster, Stéphane Dubromel, Sébastien Jarry, Olivier Leclercq Frédéric Sartiaux. - Photos de couverture : Sébastien Jarry - Photos d’édito : ySébastien JarryPUBLICITÉ/ MARKETING : Normédia - Chef de publicité : . Mélanie Dupont-Menini, m.dupont@normedia.fr 229, rue Solférino, 59000 LILLE, tél. : 03.20.15.99.15. - Fax : 03.20.42.00.13.ABONNEMENTS : Adresse postale : Pays du Nord, 229, rue Solférino, 59000 LILLE, courriel : abo@pays-du-nord.fr - Service clients : . tél. : 03.20.15.99.41. - Fax : 03.20.42.00.13.Relations réseau : Distri-Médias - Représentation de l’éditeur en Belgique : Tondeur Diffusion, 9 avenue Van Kalken, 1070 Bruxelles, Tél. : +00 32 (0)2.555.02.17. - nRéalisationgraphique : Normédia, 229, rue Solférino, 59000 LILLE - Direction artistique : Ingrid Antczak-Herbert, Laurent Treilhou. - Graphiste : x Ingrid Antczak-Herbert, Yves Girod-RouxPhotogravure : Normédia - Imprimerie : Aubin, 86340 Ligugé - Distribution : MLP - Dépôt légal : à parution - N° de commission paritaire : 0317 K 88854 - ISSN : 1263-8730 - aLa
o reproduction totale ou partielle des articles publiés dans ce numéro est interdite sauf autorisation préalable du directeur de la publication. Les articles publiés dans ce numéron’engagent que la responsablilité de leurs auteurs.
P arce que nous sommes perdus dans un coin reculé, nous nous devons de proposer une cuisine et un service de qualité. La moindre erreur et notre clientèle se détourne
de nous » me confi e Valérie Mullier de l’estaminet de La q
Couturette à Saméon. Et elle a raison. Des estaminets dans le Nord-Pas de Calais, il y en a pléthore maintenant. Et aufi n fond de sa campagne de Saint-Amand-les-Eaux, un client
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déçu, c’est un client perdu. Alors Valérie redouble d’eff orts. Leur p g
métier est loin d’être évident. Les tenanciers des estaminets que nous avons visités pour réaliser ce dossier disent souff rir de la crise mais surtout de l’eff et de mode qui s’est emparé del’estaminet. Certains pensent qu’il suffi t d’une pancarte pour seprétendre estaminet mais ils se trompent. Si chacun possède sa
propre défi nition de l’établissement, tous s’accordent à dire que l’estaminet, c’est avant tout une ambiance, un état d’esprit, une ode à la région, à son histoire et à ses habitants. Non, n’est pas estaminet qui veut ! Derrière les adresses que nous avons sélectionnées, se cachent des hommes et des femmes au sens du partage hors du commun. Passionnés par leur territoire, leur terroir ou les deux, ils partagent un peu d’eux-mêmes dans leur établissement. Et ça se sent. Parce qu’il n’y a pas une défi nition précise de l’estaminet, nous vous proposons une sélection large pour varier les plaisirs. Avec toujours pour mot d’ordre la qualité et le
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partage. Bien sûr, nous n’avons pas pu tous les mettre, pardon à ceux qui se sentiront froisser de ne pas fi gurer dans ce dossier. Mais un constat s’impose. Malgré cet eff et demode, ils sont encore nombreux à mettre l’authenticité au cœur de leur établissement. Et rien que pour cela chapeau bas.
Ludivine FasseuRédactrice en chef
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ESTAMINETS
ET AUBERGES
DOSSIER
Le sens de la convivialitéON LES AIME POUR LEUR DÉCOR, LEURS SPÉCIALITÉS NORDISTES, LEUR CARTE DE BIÈRES SPÉCIALES, MAIS SURTOUT POUR LEUR SENS DE L’ACCUEIL. LES ESTAMINETS SONT AUX GENS DU NORD CE QUE LE PUB EST AUX IRLANDAIS. P.26 À 56
4 PAYS DU NORD
LES LIEUX DE CULTEEnquête
Bien sûr nos régions du nord possèdent un patrimoine religieux remarquable. Cathédrales, collégiales, églises gothiques et romanes, églises fortifi ées... Mais encore ? Nicolas Montard et Stéphane Dubromel ont sillonné la région pour partir à la découverte d’autres édifi ces cultuels comme la mosquée de Villeneuve d’Ascq, l’église orthodoxe russe de Bruxelles, la synagogue de Lille ou encore le temple bouddhiste de Roubaix.
P 58 À 64
SOMMAIRE Mars-Avril-Mai 2014
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PAYS DU NORD 5
ZOOM // La ferme aux avions de Steenwerck.
P 6
Vivre ici L’INSTANT NATURE // Le Tarier Pâtre
P 8
ON EN PARLE // Les Fromages Losfeld.
P 12
PASSION // Les machines parlantes de Cousolre.
P 16
MAISON DU NORD // Une fermette à Ploegsteert.
P 18
GRANDE GUERRE // Le Plustreet 14-18 Expérience.
P 22
CULTURE // La salle des Batailles de Mons-en-Pévèle.
P 66
DANS LES COULISSES // Archives départementales du Nord.
P 68
BALADE // Forêt de Crécy-en-Ponthieu.
P 72
INITIATIVE // La maison du développement durable à Hénin-Beaumont.
P 76
PATRIMOINE // Château de La Tour à Gouvieux.
P 78
DestinationsIDÉE WEEK-END // Calais.
P 82
MUSEE // Beaux-Arts de Tournai.
P 86
BONNES ADRESSES // La Ruche aux Livres à Wavrin et l’Estaminette à Lille.
P 90
LIVRE // Les richesses du Marais Audomarois et Trop Bon les frites, beignets et croquettes.
P 94
COURRIER DES LECTEURS // P 98
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ZOOM La ferme aux avions de Steenwerck
6 PAYSPAYS DUDU NORDNORD
C’est l’actualité « patrimoine » de cesdernières semaines. La (désormais) célèbre
ferme aux avions de Steenwerck, surnommée également «la maison aux canons» par
de nombreux automobilistes de l’A25 esten danger depuis que son propriétaire est
parti en maison de retraite. Les œuvres qui garnissent les façades et la cour se
détériorent à vue d’œil. Retour en arrière.Arthur Vanabelle, réalise sa première œuvre
alors qu’il n’a que 18 ans. Depuis ce jour, lorsde son temps libre, le cultivateur bricole les
matériaux ramassés pour en faire des armesde guerre. Sa ferme, qu’il décore petit à petit
de ses objets, devient populaire au point de ramener des journalistes japonais. Malgré
son âge Arthur ne se soucie pas de l’avenirde ses travaux, au contraire, il en rajoute avec
l’aide de son frère César. Mais voilà, les deux hommes partis en maison de retraite, on ne
sait que faire de cette ferme-musée.Depuis que la presse a fait état de la situation,
des anonymes de toute la région se sont regroupés pour ne pas voir tomber dans l’oubli
cet emblème régional. En deux semaines, la page facebook « Sauvons la ferme aux
avions de Steenwerck », créée par Matthieu Prudhomme a recueilli plus de 36 000
soutiens. De son côté, le peintre Grisha Rosov,a lancé l’idée de la création d’une association pour soulever des fonds. Sa pétition en ligne
a recueilli plus de 14 000 signatures. Le maire de Steenwerck, Joël Devos, s’inquiète :
« les détériorations ne font qu’accroître et l’investissement ainsi que l’entretien ne se
payeront pas si facilement ». Il remarque aussil’agitation des idées commerciales et préfères’allier avec la Drac et le LaM pour travailler
sur le dossier. Lors de la visite de notrephotographe Sébastien Jarry, fi n janvier, desagents de la mairie, commençaient à retirer quelques pièces pour les mettre en lieu sûr.
Affaire à suivre.
Un sauvetage à l’unisson
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8 PAYS DU NORD
Le tarier pâtreL’INSTANT NATURE D’YVES FAGNIART LLeee tarriieer pâtre
L’aurore est magique, quand son cortège de lueurs douces s’infi ltre entre les herbes engour-dies, traverse les haies encore endormies et va s’accrocher aux branches des arbres qui s’étirent vers le ciel. J’aime partager ce moment avec mes chevaux, accoudé à la barrière de leur pré.
Je voudrais alors pouvoir arrêter le temps, pour que ce fugace instant de bonheur dure une éternité. Ce dimanche-là, repu des lumières naissantes d’un premier soleil de mars, je m’apprête à regagner la maison quand je suis attiré par le cri aigu d’un petit oiseau au plastron roux qui s’agite furieusement sur un piquet. Vite, les jumelles ! J’ose à peine lever les bras de peur qu’il s’enfuie avant que je puisse l’identifi er. Mais non, il est toujours là… Un tarier
ves FagniartTexte et Aquarelles : Yv
on cortège de L’Laurore est magique, quand soherbes engour-lueurs douces s’infi ltre entre les hndormies et va dies, traverse les haies encore enres qui s’étirent s’accrocher aux branches des arbrmoment avec vers le ciel. J’aime partager ce
ère de leur pré. mes chevaux, accoudé à la barrièr que ce fugace Je voudrais alors pouvoir arrêter le temps, pour
instant de bonheur dure une éternité.
s d’un premier Ce dimanche-là, repu des lumières naissantesaison quand je soleil de mars, je m’apprête à regagner la ma
suis attiré par le cri aigu d’un petit oiseau au plastron roux suis attiré par le cri aigu d’un petit oiseau auqui s’agite furieusement sur un piquet. Vite, les jumelles ! J’ose à peine lever les bras de peur qu’il s’enfuie avant que je puisse l’identifi er. Mais non, il est toujours là… Un tarier
LE TARIER PÂTRE, PETIT COQUIN
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L’INSTANT NATURE D’YVES FAGNIART
pâtre m’apparaît, dans tout l’éclat de son plumage usé de printemps, avec sa cagoule noire et son écharpe blanche. En fait, c’est lui qui m’observe et me défi e. Agitant sa queue noire et déployant ses ailes foncées pour mieux m’intimider, il fait ainsi ressortir les taches blanches du croupion et des couvertures alaires, qui semblent dès lors plus grandes et plus brillantes.
Je n’ose y croire : ce petit turdidé, que l’on a appelé aussi «traquet» ou «witchâ» en patois, se fait plus rare chez nous depuis
quelques temps ! Il faut dire que ma prai-rie a tout pour lui plaire : une clôture en bois et des argousiers à hautes tiges qui lui serviront de miradors, une large haie pour s’abriter, et même un petit ruisseau bordé d’herbes folles pour accueillir son nid. Sans l’intensifi cation de l’agriculture qui exploite la moindre parcelle de terre, sans les fauches trop précoces des talus et l’épandage de pesticides au bord des chemins, sans le manque d’entretien des clairières où les jeunes plantations se développent vite en endroits fermés où il ne peut survivre, il serait resté fi dèle à
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ncées pour mieuxuxuxuxuxuxuxux mmmmmmmmmmmmmmmmmmmmm’i’i’i’i’i’i’i’i’i’i’i’i’i’’i’iiintntntntntnntntntntntnnnntnnnnn iimidii ere , ilil i rrressortr ir les tacaccacaa hehehehehehehehehehehehehehehhehhhhh s s sss s sssssssss blbbbbbbb anchchhhhese du n et des coouvuvuvuvuvuvvuvuvvuvuvvuverererererererererrrrrtutututututututututututututuututturerrerererrrererererr s alaa aiires, qquiui ntt ddddèsè loroo s plplplplplplplplplplplplplplpllusususususuusususuususuususususu ggggggggggrararaandndndn es et plus es.
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10 PAYS DU NORD
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la terre qui l’a vu naître, et ne m’aurait jamais fait l’immense honneur de s’invi-ter chez moi !
Mais le voici qui quitte son poste et s’envole vers un buisson au-dessus duquel il entame un étrange ballet : on dirait une fl oche de carrousel qui monte et descend sur place, suspendue à un invisible fi l. Notre petit coquin drague… Je réajuste mes jumelles à la recherche de celle à qui est destiné ce vol nuptial. Plus discrète et plus terne que son amoureux, avec qui elle vit en couple toute l’année, la femelle a la gorge foncée ou mouchetée et des miroirs alaires blancs quasi inexistants. Après une union brève avec son com-pagnon, dont elle ne s’éloigne jamais de plus de 20 mètres, c’est elle qui construit le nid d’herbe, brindilles, feuilles séchées, poils, plumes ou laine, caché au bout d’un tunnel sous la végétation. C’est également elle qui couve, pendant une quinzaine de jours, les 5 à 6 œufs bleus
pâles qu’elle y dépose. Elle assume encore seule les premiers temps du nourrissage des jeunes, qui dure 15 à 25 jours. Ensuite, elle partage la tâche avec le mâle. Perché sur des aff ûts bas et dégagés au printemps, plus hauts quand la végé-tation estivale a pris de l’essor, le tarier plonge sur sa proie, avant de s’en saisir et de voler au ras des herbes jusqu’à un autre poste de surveillance. Les mouches, four-mis, vers, sauterelles et chenilles dont il se nourrit sont impitoyablement écrasés sur des pierres pour les ramollir et les avaler, avant de les régurgiter dans les gorges roses jaunâtres des jeunes.
Parfois, il attrape aussi en plein vol quelque papillon ou autre insecte ailé. Les derniers jours avant le sevrage des petits, la femelle aban-donne sa famille pour aller construire un peu plus loin le nid qui ser-
vira à la nichée suivante, pouvant ainsi engendrer jusqu’à 3 couvées par an. Je suis des yeux le petit garde champêtre inespéré qui danse toujours autour de mes chevaux. Il restera tout au plus jusqu’à la fi n de l’été, et fuira le froid de l’hiver et la neige. Peut-être que je ne le reverrai jamais… Et je voudrais, pouvoir arrêter le temps pour que ce fugace instant de bonheur dure une éternité.
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12 PAYS DU NORD
ON EN PARLE La mimolette de Roubaix
Depuis 150 ans, chez les Losfeld, on est
affineur de père en fils. Une marque bien
connue des consommateurs nordistes. Ce que
l’on ignore, c’est que l’affinage de centaine de
milliers de fromages, se passe à Roubaix, au
cœur d’anciennes caves textiles.
Découverte... odorante. Texte et photos : Claire Decraene
MIMOLETTES PAR MILLIERS
Rue du Luxembourg. Devant nous, la hautesilhouette d’une an-cienne usine textile, et
un panneau «César Losfeld». Longeant les murs de briques, une légère odeur defromage semble s’échapper des soupirails. Nous sommes au bon endroit. Dans unbureau de l’entreprise, sous les portraitsde ses ancêtres, César-Yves Losfeld, di-recteur, raconte l’histoire familiale : «Mes
arrières-grands-parents se lancent dans
l ’affi nage de Maroilles et de Vieux-Lille
à la fi n du XIXe XX siècle. Ils affi naient chez
eux, à Mouvaux, dans la cave où passait un
petit ruisseau, l ’Espierre, off rant une humi-
dité satisfaisante. Puis ils les vendaient au
porte-à-porte aux bourgeois de Roubaix et
de Tourcoing. Madame, Sophie-Adélaïde,
plus cultivée que son mari, ouvrier dans
une brasserie, avait le sens du commerce.»
Rapidement, l’entreprise prend son essor, alliant affi nage et négoce dès l’entre-deux-guerres. La deuxième génération sespécialise dans l’affi nage de mimolettes, appelées alors «fromages de Hollande».
Mi-mou, mi-dur
«Les Hollandais fabriquaient cette mimo-
lette uniquement pour l ’export, lui préférant
le gouda et l ’edam, explique encore César-
Yves Losfeld. Ils l ’appelaient le ‘commissie
kasse’ : le fromage à la commission. On pense
qu’il était coloré (au rocou) pour marquer
cette destination, la couleur orange sym-
bolisant également l ’origine hollandaise.»
Quant à son nom, il daterait d’après la Seconde Guerre mondiale. Dans les an-nées 30, la crise qui suscite la fermeturedes frontières, empêche l’importation du Hollande. Les industriels français com-mencent à en fabriquer. Les affi neurs lui trouvent alors ce nom de mimolette, un fromage à pâte pressée «mi-molle, mi-dure». Au début des années 70, la famillefait l’acquisition à Roubaix des anciennes fi latures Cordonnier pour développer son activité commerciale et d’affi nage. «Il fallait des locaux où les conditions de
température soient les plus stables possibles.
Ces murs de plus de un mètre d’épaisseur au
niveau des fondations assurent toute l ’an-
née une température de 12 à 14°C et une
hygrométrie à 90% d’humidité. Les murs
en briques jouent le rôle de régulateurs.»
L’entreprise exploite une cave sous un entrepôt moderne, édifi é sur les ruines de bâtiments incendiés en 1973. Puis achèteles caves des bâtiments annexes, abritant, en surface, l’entreprise Liberty Box. Ici, le temps s’écoule diff éremment. Dansune atmosphère saturée d’amoniaque, des centaines de milliers de fromagess’affi nent lentement, de 3 jusqu’à 24 moispour la mimolette extra-vieille. «Le nord
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PAYS DU NORD 13
ON EN PARLE
Il faut 50 litres de lait pour fabriquer une mimolette (10 litres par kilo de fromage). La mimolette ou «Boule de Lille» est consommée dans la région depuis le XVIIe siècle.
« Une légère odeur de fromage semble s’échapper des soupirails. »
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14 PAYS DU NORD
ON EN PARLE La mimolette de Roubaix
ne comptant plus de fabricants {NDLR : las
mimolette est fabriquée majoritairement en Normandie, en Loire-Atlantique et dans la Meuse}, nous avons réinitié une
fabrication en Belgique, avec du lait du
nord, continue César-Yves Losfeld. Les mi-
molettes arrivent ici à 4 semaines.»
Sous l’action du ciron
Sur les planches en sapin brut, chaque fromage est retourné et brossé toutes les 3 semaines. Antonio Machado, l’un des employés, travaille ici depuis 30 ans. Aff ecté au contrôle dans les ateliers de découpe, de conditionnement et dans les caves, il refait pour nous le geste du brossage : «Aujourd’hui, les brosses sont en
nylon mais avant, on utilisait des brosses en
chiendent», raconte t-il. Chaque étagère accueille 126 fromages sur un rayon, «2 000 sur toute une longueur de cave». Une étiquette identifi e l’emplacement, le four-nisseur, le nombre de pièces, le numéro de lot pour la traçabilité, et la catégorie (jeune, etc...). L’artisan de l’affi nage, c’est un acarien, étalé sous forme de poudre. «Cette pe-
tite bestiole, appelée ciron - ou artisan en
Auvergne - s’attaque aux champignons se
développant sur la croûte du fromage et
tente aussi d’y pénétrer. C’est pourquoi il faut
brosser la croûte...» L’acarien va créer un échange entre l’intérieur et l’extérieur du fromage, il en modifi e les caractéristiques physico-chimiques. «Ce fameux petit goût
noisette leur serait un peu dû». L’export sur la partie affi nage représente actuellement 15% des ventes. Parmi les acheteurs, des pays frontaliers (Allemagne Angleterre, Belgique, Suisse...) mais aussi la Russie et le Japon. Même si «la demande du côté
des pays asiatiques reste faible». Les Etats-Unis, soudainement réfractaires aux aca-riens depuis avril 2013, en bloquent tou-jours l’importation...
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brossé toutes les 3 semaines. »
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LES SAMEDI 26ET DIMANCHE 27
AVRIL 2014
Sans titre-1 1 07/03/14 16:43
16 PAYS DU NORD
PASSION Jean-Paul Maieu, collectionneur
A Cousolre (Avesnois), Jean-Paul Maieu a créé de toutes pièces le
Musée de la machine parlante. S’y trouvent des orgues de barbarie, des
disques en chocolat et des poupées qui parlent. Un petit lieu atypique
qui risque de faire grand bruit. Texte : Joff rey Levalleux -x Photos : Hannelore Balesse
GOOD VIBRATIONS
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PAYS DU NORD 17
PASSION
En matière de collec-tionneurs, on en voit de toutes les couleurs en ce bas monde. Il y a les fer-
rovipathes (trains miniatures), les sca-laglobuphiles (férus de boules de rampes d’escaliers) ou encore les glacophiles (amateurs de pots de yaourts). Dans la plupart des cas, il s’agit d’une passion dévorante, donc égoïste, donc cantonnée aux quatre murs de « sa » maison. « La
mienne était devenue trop petite », explique Jean-Paul Maieu. Il faut dire qu’il n’a pas choisi la plus discrète des collections. Depuis sa tendre enfance, cet homme auregard bienveillant a le béguin pour les gramophones, les phonographes et, de façon générale, pour tout ce qui émet un son. Après un demi-siècle d’accumula-tion d’objets chinés en brocantes, achetés dans les (rares) musées ou acquis sur le net, Jean-Paul a fi ni par trouver une issue à son encombrante passion. Depuis un an, il a rangé ses centaines d’objets sous ce qui fut jadis un quai de déchar-gement de poids-lourds à Cousolre, non loin d’Avesnes-sur-Helpe. Le résultat est stupéfi ant.
La bonne voix
Quand elle est émise depuis les deux énormes pavillons de quatre-vingt-dix centimètres de diamètre, notre Marseillaise en a de l’allure. « Ce phono-
graphe date de 1910. Il vient de Caen. Ce
que vous voyez là-bas, ce sont deux singes
musiciens sur un orgue. C’est rarissime car le
meuble a été conçu dans les années 1870. »
Soit à l’époque de Napoléon III. On s’engratte encore la tête. Jean-Paul, lui, continue sa visite tel un Zébulon monté sur piles inépuisables. Derrière les vitrines, il a mis en scène ses plus belles pièces, depuis l’originedu gramophone à cylindre (fi n 19e) à la première radio solaire (1985). Entreces deux dates, le visiteur découvre despetits bijoux. Des disques en chocolat de la maison Stollwerck, un meublemassif qui emprunte autant au juke-box qu’au walkman, la première poupéequi parle d’Henri Lioret ou le célèbregramophone « La voix de son maître »reconnaissable entre tous à son fi dèleJack Russell. « C’est le début de la publicité.
Le chien est en carton bouilli d’époque »,
précise notre guide. A Cousolre, l’arrivée d’un tel musée afait grand bruit. Les premiers curieux às’être timidement présentés ne sont pasforcément ceux que l’on croit. Parmi eux, des Chinois, pressés d’enfi ler le casque du vieux poste à galène que Jean-Paul areçu en héritage de son père.
Pratique Musée de la machine parlante,
43 A, route Nationale à Cousolre.Tél. : 03.27.39.49.25ou 03 27 61 39 78http://ot.cousolre.free.frOuvert le samedi et le dimanchede 14 h à 18 h (3€/2 €)
« Un demi-siècled’accumulationd’objets chinésen brocantes » 1897
Un gramophone à monnayeur
▼
1900 Le premier pavillon en cristal
▼
1906 Le phonopostal ou carte postale
qui parle
▼
1911 Une pendule équipée d’un système de phonographe
▼
1926Le plus petit disque du monde
de chez Mikiphone
▼
1930 Le « Guiniphone », un phonographe doté d’un pavillon
en carton
▼
1933Le poste mappemonde
« Colonial radio » du designer américain Raymond Loewy
▼
1948 Le « Somkorette », le poste du fumeur et sa réserve de cigares
▼
1965 Le mange-disque en bandoulière Pepito
▼
1985La première radio solaire
Ce que vous pourrez voir
Phonographe
La première poupée qui parle
d’Henri Lioret
Le «fume
La
re le et
La prepoupée qu
d’Henri
emièrui parl
Liore
Disque Pathé qui devait être écouté avec un diaphragme
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18 PAYS DU NORD
MAISON DU NORD Une ancienne fermette à Ploegsteert
La route oscille entre les deux pays si proches... tantôt en France, tantôt en Belgique. Au détour d’une voie, elle nous emmène sur un chemin au cœur d’un verger. Ce sont des pommiers et non des vignes. Pourtant on se croirait presque soudainement un peu plus au sud. Mais
non... briques et tuiles rouges, porche d’entrée, cour au carré, la fermette apparaît, typique du nord. Dans la cour pavée, les oliviers entourés de nuages de lavande lui donnent toutefois un petit air méridional. « C’est une ancienne ferme – reconstruite avec
les dommages de guerre – que le précédent propriétaire avait entière-
ment rénovée, en conservant l’esprit des lieux », raconte Daphnée. « Nous cherchions une maison à la campagne, relativement isolée
pour la tranquillité, et nous nous sommes immédiatement sentis
bien ici. »
Daphnée, un prénom signifi ant ‘laurier’ et fêté à la Sainte
Fleur... Une prédestination pour celle qui exerça dix ans le métier de fl euriste ? Cette touche-à-tout passionnée par la décoration, l’art du paysage et le bricolage excelle en particulier dans le jardin. Le mot est faible d’ailleurs pour désigner le résul-tat de cinq ans de besogne.
Au bord de l’eau...« Lorsque nous nous sommes installés, l’extérieur ne me plaisait
pas du tout. Il n’y avait qu’un immense plan d’eau avec quelques
rares plantations », se rappelle la jeune femme. Aidée d’un architecte-paysagiste, Daphnée repense totalement l’espace. La métamorphose est saisissante. Un peu comme dans un théâtre de verdure, on passe d’un univers à l’autre, guidé par la fée aux mains vertes. ‘Guest star’ des lieux : le plan d’eau accessible par une terrasse en pierre bleue. Les alentours de cette dernière sont un enchantement de buis, de rosiers blancs odorants, d’horten-
SUPPLÉMENT D’ÂMEPloegsteert, paisible ville entre France et Belgique, abrite sur ses terres
campagnardes une ferme rénovée avec beaucoup de goût. La bâtisse dénichée
par Daphnée et Pierre a acquis, grâce à leur talent sensible, un cachet
et une poésie rares. Texte : Claire Decraene / Photos : Jonah Samyn
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PAYS DU NORD 19
MAISON DU NORD
→
sias, d’hostas et autres gardenias. Entièrement vidé et remblayé, le plan d’eau est tout simplement passé de rond à rectangulaire. « C’était Beyrouth », s’amuse Daphnée aujourd’hui. « Je voulais
absolument préserver les poissons, alors ils ont temporairement dé-
ménagé chez nos voisins ! » Les carpes ont retrouvé leur quiétude, comme les libellules, les poules d’eau ou les grenouilles, que l’on observe à loisir depuis le ponton, charmé par les saules têtards et les joncs mus par le vent. « C’est superbe le soir au coucher du
soleil, et idéal pour un thé entre copines. » On la croit bien volon-tiers ! La vue sur le plan d’eau s’achève sur une prairie fl eurie et un verger de pommiers en palissade, poiriers et cerisiers. Mais il y a encore un potager, les deux ruches de Pierre, un jardin d’esprit anglais, la pâture des deux adorables ânesses, Panama et Mimosa, et un peu plus loin, une tonnelle romantique ancienne en fer forgé couverte d’une épaisse glycine. Un jardin poétique et inspiré, qui vieillira comme un bon vin, acquérant rondeur, force et densité.
Harmonie naturelle
À l’intérieur, simplicité raffi née et esprit de famille règnent. La fermette, conçue selon un plan en U, off re deux longues ailes autour du corps principal. La dépendance de droite, esprit grange, abrite une piscine de dix mètres sur cinq, avec espace sauna, vestiaire, douche et commodités. « Grâce à une pompe à
chaleur, l’eau est à 30°C, un bonheur ! ». Elle donne sur la grande pièce de vie : le salon, séparé de la salle à manger et de la cuisine par un mur cheminée couleur gris, contemporain et élégant. Daphnée privilégie cependant les couleurs claires. Elle a choisi un blanc cassé pour les murs et a réchauff é la pièce en faisant poser un parquet en chêne grisé. Des placards imaginés avec des portes anciennes cérusées accentuent le côté cosy de l’endroit. « Nous les avons dénichées chez Antiek Bouw à Ypres, une société
spécialisée dans les matériaux de construction anciens, c’est le paradis
des portes ! »
Le ponton dévoile une superbe vue sur le plan d’eau, la prairie fl eurie et la campagne environnante.
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20 PAYS DU NORD
MAISON DU NORD Une ancienne fermette à Ploegsteert
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→ La salle à manger bénéfi cie d’une superbe hauteur de plafond et s’ouvre vers l’étage en mezzanine grâce à un escalier judicieu-sement repeint dans les mêmes tons fi celle et lin que les meubles de la cuisine. Imposant avec sa balustrade en fer, il se fond désormais dans l’espace avec la légèreté qui lui faisait défaut et s’harmonise parfaitement avec le carrelage pierre d’église noir brillant. Les amis et la famille sont gâtés avec deux vastes chambres dévolues à leur séjour. Dans l’une d’elles trône une baignoire à pattes de lion, accentuant le romantisme des lieux.
Souvenirs de familleUn peu partout dans la maison, des objets au charme désuet – boîtes à chapeau, de toilette, horloge – et des meubles de famille parfois décapés et repeints ont trouvé leur place. « J’adore peindre,
mon mari m’appelle la poule ‘peindeuse’ », s’amuse Daphnée, qui n’aime pas la monotonie. « Ces meubles ont tous une histoire : ce-
lui-ci appartenait à mon grand-père. Il y rangeait ses outils. » Avec beaucoup d’inventivité, elle les associe à de petites fantaisies décoratives de chez Sia, Jardins d’Ulysse... Reconversion réus-sie pour ce petit meuble de musique noir style Napoléon III.Monté sur roulettes, il change fréquemment de place, selon
l’inspiration de la maîtresse de maison. On y rangeait initiale-ment des partitions de piano. Elles protègent ici des manuels de jardinage anciens, ailleurs un petit bibelot ou une plante. Sous l’escalier, une commode chinée à l’Espace Nord-Ouest (regroupement d’antiquaires) de Bondues accueille les photos de famille. Un étroit petit deux-corps ancien conjugue l’authen-ticité avec la grande table de ferme dégotée chez un antiquaire de Caestre. Idéale pour les repas de famille.La deuxième aile de la ferme, tout en longueur accueille une enfi lade de pièces : le bureau de Daphnée, la chambre d’enfant, un dressing et la chambre parentale. Panneaux de lin, couleurs claires, l’ensemble respire encore charme, quiétude et intimité. « Il faut prendre le temps de vivre dans une maison pour savoir
comment on l’aménage. » Avec goût, créativité, patience et plaisir, Daphnée a exploité tout le potentiel de cette jolie fermette. On quitte les lieux avec le sourire, tant le bonheur qui y règne est communicatif.
Un parquet en chêne, des portes anciennes cérusées et des meubles de famille associés à des objets déco actuels accentuent l’esprit cosy de la grande pièce de vie.
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22 PAYS DU NORD
GRANDE GUERRE : Plugstreet 14-18 Experience
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PAYS DU NORD 23
GRANDE GUERRE
Au cœur des bois de Ploegsteert, à quelques mètres du grand mémorial britannique
où sont inscrits les noms de 11 000 victimes de la Grande Guerre, le tout nouveau
Centre d’Interprétation « Plugstreet 14-18 Experience » offre un regard différent sur le
conflit, au plus près du terrain. Texte : Ludivine Fasseu - Photos : Sébastien Jarry (sauf mentions contraires)
EN DIRECT DU FRONT
→
Le 7 juin 1931, le duc de Brabant (futur Léopold III) inau-gurait à Ploegsteert, l’un des plus grands
mémoriaux britanniques de la Grande Guerre. Gardé par des lions, ce dernier conserve les noms de 11 447 soldats ensevelis à jamais dans la boue des tran-chées. Depuis, malgré le temps qui passe, les Britanniques sont toujours nombreux à faire le voyage pour rendre hommage à ces braves, morts loin de chez eux. Mais que savent ces visiteurs du confl it ?Quel était le quotidien de leurs aïeux ? Que se passait-il sur le terrain lorsqu’ils sont tombés ? Et la vie dans les tran-chées ? Et les populations qui vivaient à quelques mètres de la ligne de front ? Et les Allemands juste en face, vivaient-ils de la même façon la guerre ? Ce confl it semble loin et pourtant il est si proche. Un siècle nous sépare seulement de cette boucherie mais comment imagi-ner ce qu’ont enduré les populations de l’époque. Plusieurs musées racontent le confl it : l’Historial de Péronne dans la Somme reste un incontournable. Citons également dans le secteur le musée In Flanders Fields à Ypres ou encore le Musée-mémorial de Passchendaele
(Zonnebeke). Depuis novembre 2013, le Centre d’Interprétation de Ploegsteert vient compléter le propos de ces grands incontournables et off re un nouveau regard sur le confl it. « Curieux, les tenan-
ciers de l ’auberge juste en face du mémorial
ont comptabilisé pendant près d’une année
les personnes qui se rendaient sur ce site de
mémoire. Au fi nal, ils étaient presque une
centaine par jour. Seulement, il n’y avait
rien à côté de ce mémorial pour apporter
un éclairage sur la mort de ces pauvres
victimes. En 2006, une étude menée sur le
potentiel touristique du secteur a révélé l ’in-
térêt de créer une nouvelle structure sur cette
frange de l ’histoire. Et nous voilà, année de
centenaire, prêts à accueillir les visiteurs »
explique Florence Dekimpe, chargée de la communication du Plugstreet 14-18.
La “ High tech ” au service de l’histoire
Dans un bâtiment sous-terrain, le Centre d’Interprétation de Ploegsteert joue la carte de la modernité. La Grande Guerre se découvre principalement sur écrans. Une poignée d’objets rappelle la dureté du confl it mais on est loin du tradition-nel musée de la guerre. L’intérêt n’est pas
là. Le plongeon au cœur du confl it se fait essentiellement par l’image. Ainsi la vi-site commence par un fi lm sur le contexte géopolitique d’avant-guerre : la colonisa-tion, les tensions des Balkans, l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand d’Au-triche... Si la population de l’époque ne s’attendait pas à une telle guerre, quelques signes précurseurs sur la scène politique européenne annonçaient le confl it. Mais les sphères dirigeantes semblaient bien loin du peuple. Le peuple justement, qu’en est-il ? Quel fut leur quotidien à eux, aux soldats, aux civils ? Le Centre de Ploegsteert arrive à rendre la guerre concrète. Grâce à une anima-tion, le visiteur découvre par exemple les diff érents mouvements de la ligne de front fi xée entre Comines et Warneton. La carte animée détaille les va-et-vient
des deux armées pendant les quatre an-nées du confl it, avec au nord du sail-lant (Ploegsteert) : les alliés, et au sud (Warneton) : les Allemands. L’animation détaille l’arrivée des Anglais, le début de la guerre des tranchées, la première attaque au gaz le 22 avril 1915 -les villes sont évacuées- la stagnation pendant deux lon-gues années, la préparation de la bataille de Messines, prélude de grandes opéra-tions comme la 3e bataille d’Ypres
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24 PAYS DU NORD
puis l’arrivée des Américains qui obligent les Allemands à battre en retraite.
Le pouvoir de l’image
Une fois les bases posées, le visiteur rentre un peu plus dans le confl it, dans l’intimité des soldats ou dans celle des familles restées à l’arrière. Chacun peut se composer sa propre visite en fonction de son intérêt. Un écran géant de style tablette permet de superposer des pho-tos. On peut ainsi comparer des tran-chées, des villes avant et après le passage des troupes. En agrandissant les images, on peut comprendre le système des tranchées : comment on est passé d’une simple tranchée au départ à un système complexe de plusieurs lignes de défense protégé par d’épaisses barricades de fi ls de fer. La vie en dehors du front tient une place prépondérante. Lorsqu’à l’été
1914, le tocsin sonne la mobilisation, les habitants de Comines-Warneton sont loin d’imaginer que leur ville va être coupée en deux. Ils savent que quelque chose se trame, des cavaliers français sont passés un peu plus tôt, mais de là à imaginer ce degré d’horreur... Certains subiront l’occupation allemande, d’autres celle de l’Empire britannique. Tous au fi nal connaîtront l’exil. Dès la fi xation du front, les fermes et les usines sont réquisitionnées. Sur la Grand-Place de Comines, tombée aux mains des Allemands, un bureau de change rem-place la boucherie... Ainsi des centaines de photos et de vidéos organisées en thématiques éclairent les visiteurs sur les diff érentes facettes de la guerre : les divertissements -pour garder le moral des troupes- la censure, la propagande et même l’humour. Bruce Bairnsfather, l’un des plus célèbres caricaturistes de la
Grande Guerre, réalisa ses dessins dans le secteur de décembre 1914 à avril 1915. Le centre revient également sur les diff é-rentes trêves de Noël qui se sont opérées ici (sujet à découvrir dans notre numéro spécial Grande Guerre en octobre 2014) et bien sûr sur la dévastation quasi-totaledes villes alentours. Une photo aé-rienne de Comines-France prise en 1917 montre un paysage lunaire. Seules quelques cheminées restaient debout au lendemain du confl it.
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28 PAYS DU NORD
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LA TAVERNEDU WESTHOËK,CHARGÉE DE SOUVENIRS
Des vieux réveils, des machines à café d’époque, une petite cuisinière des années 50, des chapeaux, paniers, porcelaines… Depuis l’ouverture de la Taverne du Westhoëk
il y a 11 ans, Marie-Pascale Fauquet chine de vieux objets et
partage avec ses clients un bout de son enfance et ses sou-
venirs personnels. L’ambiance est familiale : pendant que les
enfants jouent dans la salle aux jeux traditionnels fl amands, les
parents profi tent d’un repas-concert à l’accordéon autour de
la cheminée et du bar central. Sur la route de la mer, Marie-
Pascale travaille le poisson, pour lequel elle respecte une
charte éco-responsable. Les grillades au feu de bois ont aussi
leur place à la Taverne du Westhoëk, avec notamment le jarret
de porc de la ferme Behart, à quelques pas de là. Ici la cuisine se veut authentique, tout est fait maison à base de produits
locaux. Et pour ne rien gâcher, Marie-Pascale –l’une des ini-
tiatrices de la fête de la soupe à Lille- vous propose chaque
week-end une bonne soupe maison ! ✱Textes Louise Roussel
LA TAVERNE DU WESTHOËK,2, route de Wylder, 59380 Quaëdypre, tél. : 03.28.68.68.14. Ouvert du jeudi midi au dimanche midi.
Hondeghem, petit village des Flandres niché
dans la campagne hazebrouckoise a su conserver
ses traditions. Groupés autour de la petite place,
son église, sa mairie, un cimetière, deux écoles
et... son estaminet. Une bâtisse de caractère, da-
tant du tout début XVIIIe siècle dont la blanche
façade aux riants volets mauves se distingue
de loin. Tout en longueur, cette ancienne mai-
son commune (on s’y retrouvait pour débattre,
rendre la justice...) transformée en café dans les
années 70 devient estaminet tel qu’on les connaît
en 2001. Depuis 4 ans, Dominique et Eliane,
originaires de Bailleul, en perpétuent l’esprit avec
passion et conviction. Chineurs, ils étoff ent le
décor déjà admirable : suspensions de barbotines,
objets religieux, portraits d’ancêtres, vierpots,
moulins à café, publicités anciennes... un vrai
régal pour les yeux. Côté papilles, la carte simple et effi cace, est judicieusement im-primée sur les tables : tout est sous les yeux ! « Ici, tout est fait maison » insistent-ils, et « nous
privilégions les producteurs locaux » : fromages de
la Ferme des Récollets, viande du Chemin de la
Ferme à Staple, bières locales évidemment (une
bonne dizaine au choix Chimay bleue, 3 Monts,
Bracine, Maredsous etc...) Dominique cuisine
les grillades (travers de porc, andouillettes, et
les tripes !) dans l’âtre de l’imposante cheminée,
convivialité garantie. Une adresse de charme,
incontournable, et dont on ne se lasse pas.
✱Textes Claire Decraene
T’OUDEWETHUYS,IMMUABLE !
ESTAMINET DE LA MAISON COMMUNE, 105 La Place, 59190 Hondeghem. 03.28.41.39.59. Ouvert vendredi, samedi et dimanche midi et soir. Réservation conseillée.
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L’AUBERGE DU NOORDMEULEN,PIONNIÈRE ET GOURMANDE
Direction Sercus, « village-patrimoine ».
Un clocher roman du XIIe siècle et de
l’autre côté de la rue, un estaminet à la
façade si pimpante qu’on a déjà envie
de s’y réfugier. Ce «drankhuis» (débit de
boissons) est le seul rescapé parmi les 17 qui existaient durant l’Entre-deux-Guerres. « Si votre ventre crie famine,
vous êtes au bon endroit, car saint Erasme est
invoqué pour soulager les maux de ventre »,
lit-on encore sur le panneau en façade. Il y
a huit ans, de retour de Th onon-les-Bains,
Dominique et Patrick Beun cherchaient
à reprendre un commerce à la campagne,
dans leur fi ef nordiste. Les lieux simples,
sans chichis, ont conservé leur caractère :
poutres et briques apparentes, carrelage
ancien, solide comptoir surmonté du lion
des Flandres, comme il se doit. Côté
cuisine, on aime les frites fraîches et
croustillantes cuites au gras de bœuf, le fa-
meux lapin au pruneaux, « la recette de ma
belle-mère » confi e Dominique, la souris
d’agneau fondante devenue incontour-
nable et la tête de veau traditionnelle. Une
bonne adresse que les locaux plébiscitent
et que vous prendrez plaisir à découvrir
pour un repas dominical après une balade
en pays fl amand. ✱Textes Claire Decraene
Quel charme ! Cette ferme da-tant de 1807 nichée dans la cam-pagne de Steenvoorde a tout bon.Salué par un 1er prix des Vieilles
Demeures Paysannes Françaises
pour sa restauration exemplaire, l’en-
droit situé à 500 mètres d’un moulin
à vent (le fameux NoordMeulen)
s’ouvre aux hôtes parmi les pre-
miers en Flandre dès 1982. Les pa-
rents d’Anne Schepens élèvent des
chèvres et deviennent restaurateurs
avec, dès les débuts, cette originalité
pour laquelle les clients viennent au-
jourd’hui de loin : un menu unique
tous les week-ends. Et le premier client qui réserve a la primeur de l’entrée et du plat ! Anne, leur
fi lle, et son époux Jean-François re-
prennent la table en 2000. Encore
une fois du fait maison, des recettes
familiales, des produits hyper-lo-
caux et un tour de main qui fait la
diff érence. Parmi les spécialités, une
goyère au pavé de Cassel, la tourte au
fromage de chèvre de la ferme, le po-
tjevleesh maison aux quatre viandes
blanches, le poulet mijoté à la bière
des Trois Monts, raisin et carottes,
ou le coq à la fl amande fl ambé au
genièvre... Vous l’aurez compris, ici
on privilégie le goût, l’authentique
et le copieux : pour 18 euros (entrée,
plat et dessert) ou 21 euros (velouté
et fromages en prime). Dans un dé-
cor digne d’un musée fl amand, vous
serez servis en costumes tradition-
nels de paysanne endimanchée et
meunier fl amand, « inspiré du géant
hazebrouckois Tisje-Tasje », ponctue
Jean-François. Une vingtaine de jeux
fl amands, des animations variées
(spectacle humoristique, balades
en attelage, chanson...), complètent
l’excellent bulletin de cette auberge.
✱Textes Claire Decraene
AU SAINT-ÉRASME 18, route de Blaringhem,
59173 Sercus. Tél. : 03.28.41.85.43. www.estaminet-le-st-erasme.com
Ouvert le jeudi midi, le vendredi et le samedi midi et soir, le dimanche
midi et tous les jours fériés.
AU SAINT-ERASME,SIMPLE ETCHALEUREUX
AUBERGE DU NOORDMEULEN, Route de Wormhout, 59114 Steenvoorde. Tél. : 03.28.48.11.18. www.aubergedunoordmeulen.fr
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DOSSIER > ESTAMINETS & AUBERGES
Il est l’un des premiers estami-nets à être fondé dans la région, à
la même époque que « In de Wulf »
et « De Halve Maan » dans le même
secteur. En 30 ans cet estaminet
fl amand s’est imposé comme un in-
contournable aux pieds des Monts
de Flandre. De Tere Plekke c’est
« ce qui nous tient à cœur » en fran-
çais. Pas étonnant qu’on y croise des
clients qui reviennent vingt ans après
leur première visite, le cœur chargé
de souvenirs. Les murs en briques
apparentes, les boiseries et le poêle
central donnent au lieu beaucoup
de cachet. Les vieilles pancartes des
années 70 côtoient les bougies et
les ardoises à la craie. Sur le côté,
un escalier escarpé vous mène sous
les poutres, sur une mezzanine en
bois chaleureuse et conviviale. Sur fond de blues ou de country, on y déguste les fameuses faluches garnies au maroilles ou au lard, et on termine bien sûr par la traditionnelle brioche perdue glace spéculoos. Nicolas et Alex
vous accueilleront avec humour et
bonhomie et se fera un plaisir de
vous conseiller l’une des 80 bières à
la carte. ✱Textes Louise Roussel
TERE PLEKKE, Koudeketstraat 21, 8951 Dranouter, 00.32.57.44.65.67. Ouvert les vendredi et samedi soirset le dimanche toute la journée.
DE TEREPLEKKE,UN EMBLÈMERÉGIONAL
Encore une bonne adresse, bien connue des amoureux de la Flandre. Sur la route de Bailleul, le
village de Caestre accueille une au-
berge à l’esprit fl amand, tenue depuis
18 ans par Philippe Boddaert et Marc
Denorme. « La bâtisse date de 1800
et a abrité l ’atelier d’un bourrelier au
début XXe siècle, avec un estaminet »
explique ce dernier. Tous deux ont
une belle carrière derrière eux. Marc
est ainsi passé par les fourneaux de
l’Huîtrière, du Compostelle ou en-
core du Bistrot Tourangeau. Pas de
secret pour expliquer la réputation du
lieu (trophée de la restauration Gilles
Vartanian en 2012 pour la cuisine à la
bière) : du fait-maison, un ambiance
conviviale, simple, un décor tradi-
tionnel avec une large cheminée accueillant de savoureuses gril-lades «Ribbetjes» (côtes de porc), andouillette, jambonneau sauce moutarde à l’ancienne, et toutes
les autres spécialités que l’on cherche
dans ce type d’endroit : carbonade à
la Saint-Bernardus, potjevleesh mai-
son, langue de bœuf sauce piquante,
poulet fermier label rouge au ma-
roilles, assiette de fromages locaux...
Arrosées de bières trappistes (Chimay,
Rochefort, Westmalle Triple, Orval),
de bières d’Abbaye, de spéciales et de
classiques du coin (Fromulus, Bracine
Triple, Hommel Bier, Bière des Trois
Monts). Aujourd’hui, le temps est
venu de passer la main. Le 1er avril,
Antonin Maresciano, 28 ans, originaire
de Flêtre et ayant fait ses classes chez
Guy Savoy et dans diverses bonnes
adresses en France, reprendra les rênes
de cette maison « avec l ’esprit qui en a
fait la réputation : un excellent rapport
qualité-prix (NDLR : 9,50 euros le
plat du midi !), des produits locaux, mais
aussi quelques touches de modernité en
cuisine et dans le décor. » La promesse
d’un vent de renouveau donc, dans
le respect de la tradition. A suivre...
✱Textes Claire Decraene
L’AUBERGEFLAMANDE,LA TRADITION RENOUVELÉE
AUBERGE FLAMANDE, 2590, route de Caestre, 59190 Caestre. Tél. : 03.28.40.25.25. Ouvert le midi du mardi au dimanche, le vendredi et le samedi soir.
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ESTAMINET L’ANDOUILLER, 15 place du Marché, 62870 Douriez, tél. : 03.21.90.41.53. www.estaminetdelandouiller.com
< DOSSIER
La façade imposante de la Taverne du Bruegel
trône depuis 1597 sur les quais du Pont Saint-Jean
à Bergues. D’abord commerce de charbon, puis de
bière, la bâtisse est transformée en estaminet il y a
plus de 25 ans. André Blondel, gérant de l’établisse-
ment depuis 10 ans a misé sur cet héritage : la cor-nemuse résonne dans chacune des pièces, les serveuses sont en costumes traditionnels et des
photos anciennes habillent les murs. Le Bruegel,
c’est aussi un lieu plein de surprises : quatre espaces
aux ambiances diff érentes se succèdent : la grande
salle –ancienne cour extérieure- où vous pourrez
déguster une Tartine berguoise ou un lapin à la
fl amande sur de grandes tablées de bois, la cave
voûtée – intimiste –, la petite cuisine cachée dans
un recoin de l’établissement, ou l’estaminet, authen-
tique et convivial. ✱Textes Louise Roussel
Un vendredi soir sur les bords de l’Authie. Dans le petit vil-
lage de Douriez, à deux pas de l’église, quelques notes de pijpzak
(cornemuse fl amande) et de violon réchauff ent l’air humide de ce
début de printemps. Une odeur de feu de bois et de viande rôtie
s’échappe de la façade de ce qui semble être un ancien café. C’est
là le fi ef de Michel Vasseur : l’Estaminet de l’Andouiller. Dès
le passage de la porte, de grandes tables et un feu de cheminée
accueillent les visiteurs. Un cochon de lait dore, léché par les
fl ammes de l’âtre. Rien de tel pour vous transporter dans l’es-prit des grands banquets paysans. Les murs, décorés de vieilles
scies, de pots à lait, et de houblon séché, fi nissent de donner le ton.
Au fond de la salle, un groupe de musique traditionnelle charme
les gourmets venus se délecter de lapin à la chicorée, fi let mignon
au maroilles, queue de bœuf à la bière et autre fi celles picardes.
Michel Vasseur offi cie en cuisine. Sa spécialité ? L’andouille.
Cet ancien boucher-charcutier la fabrique sur place. Michel
ne se voyait pas rester sans rien
faire une fois la retraite venue. Il
voulait partager son amour de la
bonne chère. C’est tout naturelle-
ment qu’il a ouvert ce lieu convi-
vial. Une table à ne pas manquer.
✱Textes Benoit Bremer
TAVERNE « LE BRUEGEL » 1 place du Marché aux Fromages, 59380 Bergues, tél. : 03.28.68.19.19. Ouvert 7 jours sur 7, midi et soir.
Bar-tabac ouvert tous les jours sauf le mercredi. Repas à partir du jeudi midi et soir au dimanchemidi. Soirées spécialités Ch’tis ouPicardes les premier et troisième vendredis de chaque mois.(Réservation conseillée)
✴
Des murs en lambris vieux rose, des nappes aubergine, des briques claires,
des broderies et des vieux livres, le Bistrot de Tonton est diff érent, et ça se voit.
Ancien commercial reconverti, Eric Dumetz a mangé pendant trente ans dans
toute la France, et s’inspire pour son établissement des bouchons lyonnais ou
des bistrots du sud-ouest. La décoration est tendance, mais reprend les codes
de l’estaminet, comme le poêle à bois ou les vieilles caisses de bière de la bras-
serie Ricour. « L’estaminet, il est avant tout dans l ’assiette », explique Eric. Fils de boucher, il sait choisir sa viande et il est reconnu pour ça. Pavé anglais,
tripes de porc sauce Hoegaarden, andouillette, terrines : ici les abats et la viande
tiennent une place de choix. La bière vient de la brasserie du Pays Flamand à
Blaringhem, les pommes de la ferme Herman à Méteren, les andouillettes de
Comines… Bref, tout est local et tout est fait maison ! ✱Textes Louise Roussel
LE BISTROT DE TONTON, COMME CHEZ SOI
L’ANDOUILLER,BONNE VIANDE ASSURÉE
LA TAVERNELE BRUEGEL,CHARGÉE D’HISTOIRE
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LE BISTROT DE TONTON, 29 place de l’Eglise, 59270 Merris. Tél. : 03.28.42.72.00. Ouvert le mardi, mercredi, jeudi et dimanche midi, le vendredi midi et soir et le samedi soir.
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SAMÉON, PETIT VILLAGE DE LACAMPAGNE DE SAINT-AMAND-LES-EAUX. IL Y A 5 ANS, LA MAIRIE DÉCIDE DE DYNAMISER LACOMMUNE EN REDONNANT VIE À QUELQUES COMMERCES : EN 2010, UN GÎTE RURAL (DESTINÉ AUX PÉLERINS EN ROUTE VERS COMPOSTELLE), UNE BOULANGERIE, UNE COIFFEUSE, UNE ÉPICERIE. PUIS EN 2011,
UN ESTAMINET...
« Lorsque nous avons entendu parler de l ’appel
d’off res lancé pour reconvertir les anciens abattoirs
et cette habitation en restaurant, nous n’avons
pas trop hésité. Nous étions à un tournant de
notre vie, il fallait se lancer. Nous nous sommes
portés candidats et nous avons été retenus »
explique simplement Valérie Mullier, native
de la commune. Aux côtés de son époux Eric,
professeur charcutier-traîteur aux CFA de
Tourcoing et Prouvy, l’ancienne infi rmière
troque sa blouse et se met aux petits soins des
amoureux de bonne chère. « C’était un pari
mais je ne regrette pas. J’aime beaucoup échanger
avec les clients, voir ce qui leur plaît, ce qui leur
plaît moins. Et puis, nous sommes heureux de
prendre part à la dynamique d’un village. Sans
l ’installation de ces nouveaux commerces dont
nous faisons partie, le village serait mort à petit
feu ». Attentionnées, Valérie et son équipe
ont fait de cet établissement, un estaminet
convivial où l’on se sent bien. Florian, le fi ls,
et Benjamin le neveu ont rejoint l’aventure.
« Nous travaillons en famille, ça n’est pas tous les
jours facile mais c’est très enrichissant » s’amuse
Valérie.
UNE REMISE EN QUESTIONPERMANENTE
Néanmoins, la restauratrice sait que le pari
n’est pas gagné. « C’est un métier où l ’on ne peut
se reposer sur ses lauriers. Surtout quand l ’éta-
blissement se situe comme ici en rase campagne.
(NDLR : Couturette signifi e d’ailleurs « petite
parcelle de culture » ). Nous n’avons pas le droit
à l ’erreur, il faut sans cesse se réinventer et surtout
miser sur la qualité, sinon le client ne fera pas
l ’eff ort de venir jusqu’ici » explique-t-elle. Ainsi
côté cuisine, les époux Mullier proposent une
cuisine d’estaminet à base de produits frais –
« tout est cuisiné sur place » - et en grande ma-
jorité issus du secteur. Ils ont d’ailleurs reçus
le label « Artisan en Or ». Le potjevleesh, la
carbonade et le maroilles sont sans surprise à
la carte, mais charcutier de métier, Eric a fait
des abats sa spécialité. Côté décor, on retrouve
l’esprit des estaminets d’autrefois sans pour
autant trouver une surcharge d’objets. « Je
ne voulais pas copier les estaminets qui existent
déjà, je voulais apporter ma touche personnelle.
Certains me disent que c’est plus épuré que dans
d’autres estaminets. En fait, je voulais que les
clients se sentent comme à la maison ».
✱Textes Ludivine Fasseu LL PHOTOS Sébastien Jarry
ÉSAMÉON REVITGRÂCE À SON ESTAMINET
ESTAMINET DE LA COUTURETTE, 156 rue de la Mairie, 59310 Saméon, tél. : 03.20.64.59.28. Ouvert le midi du mardi au ven-dredi, le mardi et vendredi soir ainsi que le samedi et dimanche soir. L’estaminet fait également traiteur et salle de séminaire.
Bon plan : possibilité
de balades en calèches au départ
de l'estaminet. '
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Le Barbue d’Anvers
Il faut passer le porche et s’aventurer dans une petite cour pour découvrir ce bel immeuble en briques du XVIème siècle. Le Barbue c’est un estaminet, oui mais lillois ! Un cadre qui mêle les belles patines des planchers et pla-fonds, les briques peintes ou bros-sées et une belle collection de pots et autres récipients dans son apothicai-rerie. Dans ce cadre particulièrement chaleureux, il offre une cuisine régio-nale généreuse alliant les classiques fl amiches et carbonades joliment re-visitées à d’autres recettes plus éla-borées. Incontournable tant pour les lillois que pour tous ceux qui veulent découvrir l’âme du Nord !
1 bis rue St-Etienne - 59800 Lilletél. : +33 (0)3 20 55 11 68 Ouvert du lundi au samedi midi et soir.
Le Petit Barbue
Cet autre petit coq (car le barbue d’Anvers est un gallinacé) n’a rien à envier à son grand frère. Situé au cœur du Vieux-Lille, il impose déjà par la beauté de sa façade fl amande. Idéalement placé avec sa belle ter-rasse donnant sur les pelouses de l’ilôt Comtesse, il assume son ca-ractère lillois. Gourmand, il fait la part belle à une cuisine régionale riche et conviviale. Des plats emblématiques à déguster avec une bonne bière lo-cale bien sûr. Sur ce terrain aussi le Petit Barbue ne s’en laisse pas comp-ter et propose une grande variété de bières du Nord et de Belgique. Bref un petit coq bien sympathique.
3 avenue du Peuple Belge59000 Lilletél. : +33 (0)3 20 06 81 65 Ouvert du lundi au dimanche midi.
De Tere Plekke
C’est à la frontière franco-belge, aux pieds des Monts des Flandres que l’on déniche De Tere Plekke. Son nom signifi e en fl amand « Ce qui nous tient à cœur » et l’on comprend pourquoi, dès le seuil franchi. Cet endroit, c’est l’âme même de l’estaminet fl amand, avec son ambiance intime et festive en même temps, ses grandes tables massives, ses guirlandes de houblon. L’hiver on s’y réchauffe autour du grand poêle. L’été on profi te du bon air en terrasse. Et à chaque fois on y retrouve avec plaisir les plats et les bières qui font la renommée de l’es-taminet. Un moment incomparable et inoubliable !
Koudekotstraat 218950 Dranouter-Heuvelland - Belgiquetél. : +32 (0)57 44 65 67 Ouvert le jeudi, vendredi et samedi soir, le dimanche midi et soir.
Esprit Estaminet
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34 PAYS DU NORD
DOSSIER > ESTAMINETS & AUBERGES
« C’est en allant manger à l’estaminet un dimanche que j’ai appris qu’il était à vendre » se souvient Olivier Desrumeaux, propriétaire de l’Estaminet
du Chemin Vert à Neuville-en-Ferrain. Nous sommes en 2011. L’homme
n’hésite pas longtemps. L’ancien responsable des Grillons à Neuville-en-
Ferrain cherche depuis quelques temps déjà à reprendre une aff aire. Il pense
même un moment à s’exiler. Mais, cet estaminet lui tient particulièrement à
cœur. « Je l ’ai toujours connu, je suis né dans la rue ! » explique-t-il. « Il faut croire
qu’il m’attendait ». Après quelques travaux, Olivier rouvre les portes de celui
qui fut longtemps le café Picon. Au programme : un estaminet, un vrai, où la convivialité demeure une priorité. « Je voulais qu’il reste dans son jus ».
Côté décor, on retrouve bien sûr des objets chinés un peu partout, des vitraux
qui racontent l’histoire de la commune et même une photo ancienne de son
grand-père sur le banc de l’école. Dans l’assiette, on se régale des recettes
élaborées à partir des produits frais et locaux. Le fromage vient de la Ferme
du Vinage à Roncq, les andouillettes de Comines, les légumes de la Ferme du
Pellegrin à Halluin, etc. On ne ratera ni le potjevleesh maison qu’il vend égale-
ment à emporter – « j’en fais 15 kg par semaine » – ni les boyaux gras, « recette du
beau-père », ni enfi n la tarte aux pommes, « à quiare es gueule à terre ». C’est dit !
✱Textes Ludivine Fasseu LL
ESTAMINETDU CHEMIN VERT, RETOUR AUX SOURCES
DE VIERPOT,LA FLANDRE DANSTOUTE SA SPLENDEUR
L’ESTAMINET DU CHEMIN VERT, 102 rue du Dronckaert, 59960 Neuville-en-Ferrain, tél. : 03.20.85.97.02. Ouvert tous les midis, et les jeudi, vendredi et samedi soirs. Fermeture le lundi. Terrasse couverte et fermée, soirées accordéoniste sur demande (ainsi que quatre fois par an).
Attention vue d’exception ! Sur les hau-
teurs du mont de Bœschèpe, niché sous les
ailes du moulin de l’Ingratitude, l’estaminet
du Vierpot dispose d’un des plus beaux pa-
noramas de la région. Mais le Vierpot, c’est
avant tout une ambiance. Une atmosphère
dont les Flamands ont seuls le secret, où
règne une chaleur sans pareille. Ici, on rit fort et les habitués partagent volontiers leur amour de la Flandre à quiconque veut bien les écouter. Ainsi racontent-ils
aux randonneurs de passage l’histoire du pot
à braises, « vierpot » en fl amand, qui servait à
allumer et entretenir les pipes. Autour d’une
bière (60 à la carte essentiellement belges),
d’une limonade, ou d’un jus de pommes
fermier, les langues se délient. On commente
chacun des objets entreposés un peu partout
et les photographies noir et blanc d’hier. Et fi -
nalement, alors que les minutes passent, on se
surprend à partager une planche avec un in-
connu ! Ici la restauration est simple, typique
des estaminets d’autrefois. Au programme :
beaucoup de bonne humeur, des planches à
base de fromage, de charcuterie ou de potje-
vleesh, des « patates » à la pelure ou au beurre
d’ail, une petite gaufre en guise de dessert, les
traditionnels jeux fl amands pour mettre tout
le monde d’accord, sans oublier les picons,
spécialités de la maison (avec modération) !
✱Textes Ludivine Fasseu LL PHOTOS Jérôme Berquez
ESTAMINET DE VIERPOT , 508 rue de la gare , 59299 Bœschèpe , tél. : 06.87.44.06.51 (Annick). De janvier à décembre : ouvert le samedi, le di-manche et les jours fériés de 11h à 20h30 (21h le samedi). D’avril à septembre : le mercredi, jeudi et vendredi, service du midi.
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ESTAMINETS & AUBERGES < DOSSIER
PAYS DU NORD 35
< DOSSIER
Il y a dix ans, lorsque Olivier Sowinski revient à
Saint-Omer, patrie dont il est originaire, il opère un
retour aux sources et veut créer un lieu dans lequel
il se sent bien, dans lequel il aimerait manger. Ce
lieu, c’est Tante Fauvette, un minuscule restaurant
d’une dizaine de couverts, qui a pris une place
toute particulière dans la restauration audomaroise.
Pousser la porte de Chez Fauvette, c’est comme
s’inviter à manger chez Olivier. « Ce sont mes objets,
mes livres, mes jouets quand j’étais petit » explique
le maître des lieux. Tante Fauvette, c’est d’ailleurs
le petit nom de son arrière-grand-tante chez qui
« il y avait toujours quelque chose en train de mijoter.
Un lieu empli d’odeurs » s’émeut-il avant d’ajouter :
« la cuisine, c’est 10 % de savoir-faire et 90 % de
souvenirs ». L’homme pratique ce qu’il appelle la
« franche cuisine ». Comprenez une cuisine simple,
brute, sans artifi ces. « J’aime les gros ronds de carottes
et les dés mal taillés. Je cuisine à l ’huile d’olive et à l ’eau
et n’utilise pas d’épices. Je ne veux surtout pas maquiller
les saveurs. Je cherche le goût » explique-t-il. Ainsi la
carte change au gré des saisons et de ce qu’il trouve
sur le marché. Olivier ne travaille que des produits
frais. Les légumes viennent du marais et parfois
même de son jardin. Simplicité et générosité se
dégagent de cette adresse. « La cuisine c’est avant tout
un moment de partage. Je discute beaucoup avec mes
clients. J’adore recevoir des gens qui viennent d’ailleurs
pour discuter de cuisine et de tout plus largement. C’est
un enrichissement mutuel et perpétuel ! ». Une chose
est sûre, Olivier ne triche pas et ça se sent.
✱Textes Ludivine Fasseu LL PHOTOS Laure Deccoster
CHEZ TANTE FAUVETTE, 10 rue Sainte Croix, 62500 Saint-Omer, tél. : 02.21.11.26.08. Ouvert du mercredi soir au samedi soir.
DE KAUWACKERS,BIENVENUE CHEZ VOUS
« Quand on rentre ici, on est à la maison » voilà
comment Jérémy Dehem présente son estaminet,
et c’est exactement ce qu’on ressent en entrant au
Kauwackers, à Dranouter. Des poutres appar entes
ornées de houblon et des abat-jours au crochet rouge
fl ottent au-dessus des tables carrelées et du comptoir
ancien. Un petit feu de bois repend une chaleur douce
et conviviale, et l’odeur de la cuisine vient rapidement
aiguiser les papilles. Ici tout est fait maison : du waterzoï à la gantoise de poulet au jambonneau de porc à la moutarde, en passant par la carbonade
fl amande à la bush blonde. Jérémy s’est même spécia-
lisé en pâtisserie à Bruges pour pouvoir préparer ses
propres crèmes glacées (osez la crème glacée spéculoos,
c’est un délice !). Ne manquez pas non plus la carte
de bières du Kauwackers : plus de 220 bières belges
et nordistes référencées et classées par brasserie !
✱Textes Louise Roussel
DE KAUWACKERS, Kauwackerstraat 1, 8951 Dranouter, tél. : 00.32.57.44.74.90.Ouvert les jeudi et vendredi soirs et les samedi et dimanche toute la journée.
CHEZ TANTEFAUVETTE,MOMENT DE PARTAGE
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DE KAUWACKERS, Kauwactél. : 00.32.57.44.74.90.Ouvet les samedi et dimanche tou
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DOSSIER > ESTAMINETS & AUBERGES
Devenue en quelques années une adresse in-contournable pour déguster une cuisine de ter-
roir à Cambrai, l’Eau à la Bouche cultive la bonne
humeur et l’amour de la région. Ici, il faut maî-triser les bases du « ch’ti » pour comprendre ce que vous aurez dans l’assiette... Dans un cadre
à mi-chemin entre la taverne fl amande et le chalet
de haute montagne, on aime le décor qui invite au
voyage dans nos contrées (nombreux objets chinés
et exposés un peu partout), les classiques de la
cuisine régionale revisités, le large choix de bières
et l’accueil toujours très sympathique. Situé sur un
bras de l’Escaut, l’estaminet vous donnera peut-
être – en plus de l’eau à la bouche - des idées de
balades. ✱Textes Ludivine Fasseu LL PHOTOS Rino Noviello
L’EAUÀ LA BOUCHE,COMME CHEZ TI !
AU JOYEUXRETOUR DESPÊCHEURS,NOUVEAU CAP
Séduisante histoire que celle de cet
estaminet qui exista dans ce petit vil-
lage de pêcheurs dès le milieu du XIXe
siècle. L’arrière-petit-fi ls de la première
bazenne, Jean-Claude Pollefoort un mé-
decin passionné de traditions fl amandes,
fi t, en 2008, renaître l’esprit des lieux
détruits pendant la Seconde Guerre mon-
diale. Encore fallait-il trouver un bon
gestionnaire. Après quelques vicissitudes,
l’estaminet semble avoir trouvé depuis no-
vembre 2012 son rythme de croisière.
Denis Picquette, dunkerquois exilé pro-
fessionnellement en Haute-Savoie entame
ici une nouvelle carrière en compagnie
de son épouse Emmanuelle. Séduit par
« les ondes positives du lieu » il a conservé
une déco exceptionnelle liée au milieu de
la pêche régionale, glanée précédemment
avec patience. Mais compte bien instiller
sa touche. Avec une carte originale où il n’hésite pas à intégrer aux grands classiques du genre des spécialités plus montagnardes (fondues savoyardes ou
bourguignonnes, raclette, charbonnade).
A nouveau capitaine, nouvelles latitudes...
✱Textes ET PHOTOS Claire Decraene
L’EAU À LA BOUCHE, 6, rue de Douai 59400 Cambrai. Tél. : 03.27.37.56.25. Ouvert le mardi, le mercredi et le dimanche le midi ; le jeudi et le vendredi le midi et le soir ; le samedi soir.
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ESTAMINETS & AUBERGES < DOSSIER
L’ESTAMINETDE L’ERMITAGE,HALTE FORESTIÈRE
Le long de la D 959, impossible de manquer cette
ancienne maison forestière habillée de rose. En
plein cœur du Bois-L’Evêque, commune d’Ors,
territoire de l’Avesnois, cet estaminet a ouvert ses
portes il y a 7 ans, mais a été repris il y a deux ans
par les dynamiques Bruno et Sabine Juskiewski.
«Il y a 15 ans, c’était une ruine raconte Bruno, ancien
fonctionnaire gérant d’une cuisine hospitalière, je pas-
sais tous les jours devant en me disant ‘Un beau jour, je
l ’aurai !’» Lorsque l’occasion de reprendre l’établisse-
ment se présente, aucune hésitation, il quitte tout à
5 ans de la retraite et se lance avec son épouse. Les lieux ont une histoire : ancien relais de chasse de l’évêque Fénelon, ils dateraient du XVIIe
siècle. Quoique aujourd’hui, tout ait été refait, dans
un esprit simple, chaleureux, au goût du jour. En
cuisine, Bruno propose une cuisine traditionnelle :
moins de dix plats à la carte : carbonade, tête de
veau, souris d’agneau, andouillette sauce moutarde,
pavé de sandre au beurre noisettes, moules-frites sur
réservation le vendredi soir... Les frites sont de la
maison bien sûr et on retrouve la star fromagère du
secteur en fl amiche, évidemment. Une quinzaine de
bières dont les voisines Chimay, et du cidre, rappel
du terroir local, désaltèrent locaux, randonneurs
et touristes de passage... Car justement à côté, on
visitera la maison forestière Wilfred Owen, l’illustre
poète anglais tombé ici à la veille de l’armistice,
avant de partir en randonnée sur ses traces...
✱Textes ET PHOTOS Claire Decraene
ESTAMINET DE L’ERMITAGE, RD 959, 59360 Ors. Tél. : 03.27.77.99.48. Ouvert du mardi au dimanche midi,le vendredi et samedi soirs.
Ouvert 7/7 de mi juin à fi n août. Hors saison mardi,
mercredi et dimanche de 9h à 17h, jeudi, vendredi et
samedi de 9h à 23h.
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QUELLE FRUSTRATION.VOUS VOUS EN DOUTEZ, NOUS N’AVONS PAS LAPLACE POUR PARLER DE TOUTES LES ADRESSES QUI NOUS SEMBLENT INCONTOURNABLES, ALORS VOICI UNE LISTE D’ESTAMINETS PLÉBISCITÉS PAR NOS INTERNAUTES (TRANSMIS PARCOURRIEL OU VIA NOTRE PAGE FACEBOOK) :
V@US LES AIMEZ !NOUS AUSSI ♥ ♥ ♥
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♥ LE CHAT QUI PÊCHE À OXELAËRE :« Bel estaminet typique avec un très beau jardin
autour de l ’étang. Les patrons sont chaleureux ».
♥ A L’POTÉE DE LÉANDRE À SOUCHEZ :« De Nice, nous avons été agréablement surpris
par l ’accueil et la table de ce restaurant. A essayer
sans modération ! »
♥ CHEZ MÉMÈRE HARLÉ À WIRWIGNES :« Une bonne cuisine du terroir, un cadre typique
et un accueil des plus chaleureux ». NDLR : C’est aussi l’une des plus anciennes auberges du Boulonnais (près d’un siècle d’existence).
♥ L’HAGHEDOORN À MÉTEREN :« Un établissement sans chichis, avec de nombreuses
animations, et un ‘potje ‘ délicieux ! »
♥ ESTAMINET DE LA FERME DU MONTSAINT-JEAN À HALLUIN :« Bel estaminet dans une ferme à cour carrée.
Les assiettes sont copieuses et le choix de bières
judicieux »
♥ LE KERELSHOF À CASSEL :« Une carte simple avec cinq plats maximum
mais tout semble frais. La « patronne » délivre
de bons conseils pour choisir des bières du coin.
Un incontournable ! »
♥ AUBERGE DU LAJKONIK À BEUVRY :« Un super endroit pour découvrir la culture et la
gastronomie polonaise. Une ambiance formidable ! »
♥ LE KASTEELHOF À CASSEL :« Dans le pur jus fl amand, une vue à couper
le souffl e ! »
♥ AU TROU FLAMAND À LEDRINGHEM :« Un estaminet peu connu qui pourtant vaut
le détour ! L’ambiance est conviviale, le cadre
typique des estaminets et les plats copieux. »
♥ LE MONTEBERG À DRANOUTER : « Des petites côtes à l ’ail à déguster sans
modération, tout comme la vue ! »
♥ LA BROCANTINE À CYSOING :« Très sympathique, on peut même acheter le
décor ! ». NDLR : Temporairement fermé lorsque nous avons eff ectué nos reportages, nous n’avons pas pu le tester.
♥ CHEZ FLAVIEN À MONS-EN-PÉVÈLE :« De grandes tablées, idéales en famille. Une
cuisine simple mais comme on l ’aime ».
♥ IN DEN GODENDAG À CASSEL :« Un bon et vrai estaminet, avec une cuisine
fl amande faite à partir de produits frais. On
sort, on n’a plus faim ! »
♥ L’ESTAMIGOTTE À LINSELLES :« Un super rapport qualité-prix et très bon
accueil. »
♥ DE DRIE KALDERS À SAINT-OMER :« Dans les caves de Saint-Omer, des plats
typiques des estaminets, il ne nous en faut pas
plus pour y retourner ! »
♥ AU GALLODROME À DRINCHAM :« Accueil très chaleureux dans un petit estaminet
convivial au décor traditionnel ».
♥ AU LION D’OR À HARDINGHEN :« Un chouette estaminet de randonnée. Mention
spéciale pour le poulet de Licques ! »
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Communiqué
ESTAMINETSSorties &ESTAMINET DU CHEMIN VERT
A seulement 15km au nord deLille et à la frontière franco-belgede Rekkem, l'Estaminet du CheminVert vous invite à vous plonger dansl'authenticité de l'estaminet flamand.Une ambiance chaleureuse garan-tie. Des spécialités : potjevleesch,boyaux gras façon papy Jules,carbonnade flamande, gambetteed’ pourchiot ( jambonneau rôti) letout à base de produits des fermeslocales ! L'estaminet offre également
un large choix de bières locales dontla fameuse Queue de Charrue etl'incontournable Ch'ti Blonde. Pourles groupes l'estaminet proposediverses animations musicales.L'Estaminet du Chemin Vert102 rue du Dronckaert59960 Neuville en Ferrain03 20 85 97 02
L'ESTAMINET DE L'ANDOUILLER
Voilà bien un estaminet où tous les platssont préparés maison ! Michel Vasseur,ancien boucher charcutier-traiteur deMontreuil y veille depuis l'ouvertureen 2002 ! On ne peut pas passer laporte de cet estaminet sans goûter safameuse andouille de campagne, saterrine d'andouille au pain d'épiceset au fromage de chèvre, son potje-vleesch... Une cuisine savoureuse etunique. Le cadre, lui aussi, a su conser-ver tout le charme de l'époque :l'intérieur comme l'extérieur respirentl'authenticité et la chaleur. Que vouscherchiez un bon repas au coin du feu,ou juste une bière au bar, l'Estaminetde l'Andouiller saura vous contenter.Si un peu d'animation vous tenterendez-vous les 1er et 3e vendredi du mois pour déguster le cochon delait ou la tête de veau lors des soiréesch'ti ou picardes !15 place du Marché62870 Douriez - 03 21 90 41 53
BRASSERIE CASTELAIN
Près de 90 ans de Savoir-Faire Artisanal...
C’est en 1926 qu’est née la Brasserie de Bénifontaine dans le Pas-de-Calais. Près de 90 ans plus tard, elle demeure une entreprise familiale, qui a su convaincre grâce à l’authenti-cité et la qualité de ses bières, toutes brassées dans le pur respect des traditions : « L’amour du métier, l’art de brasser ».
Ses bières : CH’TI Blonde, C H ’ T I A m b r é e , C H ’ T I Triple, la Bio Jade (Blonde et Ambrée) Maltesse Triple, Derby, CH’TI de Printemps, CH’TI de Noël.
La gamme CH' TI a reçu 8 médailles (d'or, d'argent et de bronze) à Dublin, Munich et Bruxelles en 2013 et aussi à Paris lors du Concours Général Agricole 2014.Ses produits sont disponibles sur l'ensemble des circuits de distribution (GD, CHR, magasins Bio, export et CH'TI boutique à Bénifontaine).
Les visites de la brasserie sont possibles sur rendez-vous. Tél. : 03 21 08 68 68contact@chti.com www.chti.com
LE BISTROT DE TONTONLe bistrot de Tonton c'est commeà la maison... en mieux ! Les spécia-lités régionales sont faites maison, à
partir deproduitsfrais. Vousp o u r re zy décou-v r i r l aMerrifletteet d'autresspécialitéslocales. La
carte des bières est elle aussi biengarnie, avec une quarantaine debières à disposition. Si l'envie dejouer vous prend, vous êtes au bonendroit : des jeux traditionnels sontlà pour vous. L'estaminet se composede deux salles, pour une capacitéde 80 personnes, afin de pouvoiraccueillir toute la famille ! Le bistrot de Tonton 29 Place de l'Église, 59270 Merris - 03 28 42 72 00
LE GODELOT
Michel et Alexis Landrieux (affairefamiliale.) sont là pour vous accueillir.Le Godelot est un établissementsitué au cœur de la forêt deMormal, au bord de l'Avesnois cequi lui confère une ambiance touteparticulière. Pour vous accueillir, ildispose d’un bar, de plusieurs sallesde restaurant, d’une salle de récep-tion ou séminaire et d’une terrasse.Situé à 45 min de Lille, 25 min deValenciennes, 20 min de Maubeuge,10 min de Le Quesnoy. Ouverttous les midis sauf le mardi, ainsique le vendredi et samedi soir.Sur réservation .Auberge du Godelot951 route départementale59530 Locquignol03 27 49 03 32www.aubergedugodelot.fr
L ' a b u s d ' a lc o o l e s t e s t d a n g e re u x p o u r l a s a n t é . à c o n s o m m e r a v e c m o d é r a t i o n .
LE CHÂTILLONEntrez dans ce bateau amarréen p le in cœur de la marée Boulonnaise, à coté du port. Vous y dégusterez du poisson directement débarqué des bateaux de pêche le matin même.
Le patron, Patrice Baude, poisson-nier pendant 35 ans vous assure un poisson ultra-frais et un service de qualité dans les plus brefs délais.Que vous soyez marins, pécheurs, touristes, ou simplement curieux, le Châtillon vous accueille le matin dès 4 h pour boire un café ou manger un sandwich avec les professionnels du coin.Ouverture du lundi au vendredi midi et le premier dimanche midi du mois (il est préférable de réserver)Le Châtillon 6, rue Charles-TellierBoulogne-sur-MerTél. 03 21 31 43 95
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En traversant les vertes vallées de la vallée de la Course, le gastronome ne peut manquer l’auberge d’Inxent.
Le lieu, tenu depuis 1997 par Laurence et Jean-Marc Six, vaut le détour rien que pour sa bâtisse datant du XVIIIe
siècle. L’une des dernières constructions en torchis avec deux étages du secteur. Entrons pour voir… Une vieille
cuisinière à bois, un comptoir avec d’anciens tiroirs à tabac, une comtoise, des plafonds bas, tout est là, on est
dans une auberge, c’est sûr. Sur la droite, une porte s’ouvre et le sourire de Laurence vous accueille : « Bienvenue à
L’Auberge d’Inxent ». Vite à table ! Jean-Marc, amoureux de la cuisine de terroir, est aux fourneaux. Tous les pro-
duits qu’il utilise, sans exception ou presque, sont du secteur. Une sorte de restaurateur ‘’locavore’’. « C’est un parti
pris que j’ai décidé de mettre en place dès le début », explique-t-il. « Je voulais faire de la cuisine 100 % régionale
en m’appuyant sur les producteurs qui m’entourent ». Le pari est tenu. Jean-Marc vous fait découvrir le pays de
Montreuil dans l’assiette. Des exemples ? Estouff ade de bœuf du Montreuillois à la bière de Samer et pain d’épices,
fi let mignon de porc du Montreuillois à l’Hydromel d’Ici, truite de Beussent meunière, et j’en passe. En deux
mots : un régal. Le petit plus ? La balade en fi n de repas dans le jardin de l’auberge où, au fond, coule la Course.
✱Textes ET PHOTOS Benoit Bremer
AU BORD
L’AUBERGE D’INXENT
L’AUDOMAROIS ET LES SEPT VALLÉES NE SONT PAS À PRIORI DES TERRES « D’ESTAMINETS », QUOIQUE CERTAINS TIRENT LEUR ÉPINGLE DU JEU ! PARCOURUES PAR DE NOMBREUX COURS D’EAU, CES RÉGIONS SE CARACTÉRISENT PAR LEUR NOMBRE ÉTONNANT D’AUBERGES AU CHARME PARFOIS DÉSUET ET D’OÙ L’ON POUSSE VOLONTIERS LA BALADE. VOICI UNE SÉLECTION D’AUBERGES QUI SE PRÊTENT AUTANT À LA GOURMANDISE QU’À LA PROMENADE BUCOLIQUE.
L’AUBERGE D’INXENT, 318 rue de la Vallée, 62170 Inxent, tél. : 03.21.90.71.19.Fermée le mardi et le mercredi hors saison et le mardi uniquement en juillet et août.
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ESTAMINETS & AUBERGES < DOSSIER
Un potjevleesh, une bière locale sirotée en
terrasse les pieds (presque) dans l’eau et un
petit tour en barque. La défi nition du bonheur ?
C’est en tout cas la clé de la réussite de l’au-
berge Au Bon Accueil, à Salperwick. Situé en
plein cœur du marais audomarois, l’établis-sement marie des plaisirs simples : celui
de déguster un cuisine d’estaminet (grillades
sur planches, potjevleesh, carbonade) dans
un cadre champêtre, de profi ter pleinement
des paysages verdoyants en louant une barque
pour sillonner le marais, ou tout simplement
de boire un verre en famille ou entre amis sans
voir le temps qui passe. Ici, le brouhaha de la
ville et les tracas du quotidien semblent loin.
✱Textes Ludivine Fasseu pHOTOS Olivier Leclercq(vue du ciel)
AUBERGEDU BONACCUEIL
L’établissement niché dans un cadre verdoyant en plein cœur du marais audomarois est acces-
sible en barque... ou à pied selon votre état de
forme ! A Nieurlet, l’auberge de Booneghem fait
désormais partie des adresses qu’il faut avoir testées
dans l’Audomarois. Un accueil convivial dans un
décor champêtre et surtout des plats confection-
nés à base de produits frais -même le pain est fait
maison- diffi cile de faire plus authentique. On aime plus particulièrement le tableau du ter-roir qui change régulièrement au gré des sai-sons, les produits dénichés par le chef qui revisite
les classiques de la cuisine nordiste et la tête de
veau proposée chaque premier mercredi du mois.
Après la dégustation, une balade en barque dans le
marais ou dans la réserve naturelle du Romelaëre
achèvera en beauté cette sympathique découverte.
✱Textes Ludivine Fasseu PHOTOS Laure Decoster
AUBERGEDU BOONEGHEM
AU BON ACCUEIL, 29 rue du Rivage Boitel,
62500 Salperwick, tél. : 03.21.38.35.14.
Ouvert tous les jours de 9 h à 18 h (du 1er mars au 31 octobre)
AUBERGE DE BONNEHEM,
114 route de Booneghem, 59143 Nieurlet,
tél. : 03.21.88.28.50. Ouvert le midi du
mercredi au dimanche et le soir du vendredi
au dimanche.
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DOSSIER > ESTAMINETS & AUBERGES
L’AUBERGEDU VIEUX LOGIS
L’AUBERGE DU VIEUX LOGIS, 7 route de Montreuil, 62170
La Madelaine-sous-Montreuil, tél. : 03.21.06.10.92.
Fermeture le dimanche soir, le lundi soir, le mardi soir,
et le mercredi
Aux pieds des remparts de Montreuil-sur-Mer, dans
le petit village de La Madelaine, l’auberge du Vieux Logis
étonne par son cadre à la fois bucolique et authentique. En
1991, après avoir passé plusieurs années dans le tumulte
parisien, Véronique, l’Etaploise et son époux Etienne, le
Montreuillois tombent sous le charme de cet ancien “café
dineur ’’. “Lorsque nous l ’avons visité, nous étions certain
du potentiel de cet endroit. Il était pourtant inoccupé depuis
5 ans. Nous avons eu beaucoup de travail pour lui donner
l ’aspect qu’il a aujourd’hui ’’. Il faut dire que la bâtisse date
de 1845. C’est ainsi que s’est fait leur retour aux sources.
Depuis, Etienne offi cie en cuisine et Véronique au service.
La cuisine y est traditionnelle et généreuse. A la carte, s’il y a une spécialité à ne pas manquer c’est bien ‘’l’Cau-dière d’Etaples’’. Ce plat traditionnel des pêcheurs
étaplois était autrefois constitué des restes de la pêche,
que l’on appelait ‘’la part du marin’’. Etienne la prépare
avec des poissons et des crustacés pêchés par un chalut
Etaplois : l’Odette Marcel. Autant dire que cette caudière
est un concentré de terroir maritime. En fi n de repas, nous
vous conseillons une petite balade dans les marais de la
Madelaine, situés à une cinquantaine de mètres de l’au-
berge. ✱Textes ET PHOTOS Benoit Bremer
LE CHATILLONÀ BOULOGNE-SUR-MER
« C’est pas l’homme qui prend la mer, mais la mer qui prend l’homme, tatatin. Moi
la mer elle m’a prit, j’me souviens un mardi ». Voilà ce qui vient à l’esprit lorsque l’on
franchit les portes du Chatillon à Boulogne-sur-Mer. On imagine volontiers Renaud,
guitare sèche à la main, chanter au milieu des marins. A Capécure, où bat le cœur du
port de pêche, l’établissement accueille dès 5 heures du matin les pêcheurs et dockers,
et ce depuis 1950 ! A l’époque, ils s’y retrouvaient pour boire, manger chaud et partager
leur quotidien. L’esprit de l’estaminet n’est pas loin. Aujourd’hui, les professionnels de
la mer partagent les tablées avec le public (habitants et touristes). Dans une ambiance
conviviale, le restaurant propose une cuisine à partir des poissons fraîchement pêchés.
Diffi cile de faire plus local et plus frais ! A l’intérieur, tout rappelle les bateaux de
pêche : hublot, voiles tendues au plafond, gouvernail… Voici une adresse qui dépayse
à coup sûr. Les prix sont un peu plus élevés que dans un estaminet traditionnel
mais la qualité a un coût. On aime : le fi let de poisson du jour désarété et sa sauce.
Textes Ludivine FasseuLL
LE CHATILLON, 6 rue Charles Tellier, 62200 Boulogne-sur-Mer, tél. : 03.21.31.43.95. Du lundi au vendredi midi, pour la restauration, de 11h30 à 15h30. Pour le bar : les lundi, mardi et jeudi de 5h à 16h30, les mercredi et vendredi de 4h à 16h30, le samedi de 4h à 12h30. Pas de restauration le samedi midi.
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DOSSIER > ESTAMINETS & AUBERGES
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LA
NOUVELLE
JEUNESSEdes estaminets
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ESTAMINETS & AUBERGES < DOSSIER
Après avoir travaillé pendant sept ans
dans l’industrie, notamment comme
manager de la productique en
Belgique, Sébastien Van-Tornhout
ne se prédestinait absolument pas
à la restauration. Victime collaté-
rale de la crise de 2008, il s’est re-
trouvé du jour au lendemain sans
emploi. Retourné vivre auprès de
ses parents à Méteren, il est tombé
un peu par hasard sur l’annonce de
cession du café du village, l’emblé-
matique Caf ’2000. L’envie d’être son
propre patron, le contact avec la
clientèle et le bon feeling avec l’an-
cienne propriétaire ont poussé le
jeune homme, alors âgé de 25 ans,
à reprendre et transformer le café en
bar-brasserie. Non sans diffi culté :
sa première caisse s’élevait à… 10€ !
C’était en juillet 2009. Sébastien
se lançait dans l’aventure sans ex-
périence mais pas sans précaution.
Le jeune homme a suivi toutes les
formations utiles proposées par la
Chambre de commerce et d’indus-
trie (CCI) et a travaillé dans plu-
sieurs restaurants pour apprendre le
métier. Bien conseillé, entouré et
motivé, le jeune fl amand a modifi é
petit à petit la décoration de l’établis-
sement. Y sont entreposés de nom-
breux objets chinés par la famille.
Côté assiette, Sébastien revendique
une cuisine simple et accessible. Pas
de chichis au Galopin, mais unique-
ment des plats faits maison, frais
avec des produits locaux comme en
témoigne la carte de bières venant de
Merville ou Blaringhem. Convaincu
d’habiter dans une région touris-
tique, Sébastien est l’ambassadeur
de cette Flandre festive et conviviale.
De nombreuses soirées à thème sont
d’ailleurs proposées comme les soi-
rées jeux qui connaissent un franc
succès.
RETOUR AUX SOURCES
Le parcours professionnel de Matthieu Sawras est complètement diff érent. Ce passionné de cuisine a toujours voulu travailler dans la restauration. Il a déjà œuvré pour de grands établissements de la cuisine régionale comme l’Hermitage Gantois ou l’Ecume des Mers… Mais ce fl amand d’origine voulait revenir aux sources pour retrouver une certaine convivialité propre au secteur des Flandres qu’il ne trouvait pas forcément ailleurs. Grâce à son talent et au réseau qu’il s’est constitué, Matthieu Sawras s’est ouvert les bonnes portes et a pu reprendre en juillet 2012 et à l’âge de 27 ans la brasserie St George à Eecke alors tenue par Michel Joly, ancien footballeur passé par Lens. Un véritable coup de cœur ! Même si le métier de restaurateur est diff érent de celui de cuisinier, Matthieu Sawras prend plaisir à mener son entreprise et y ajouter son grain de sel. Il souhaite amener de la cuisine de qualité à des prix raisonnables en composant avec les plats typiques fl amands et les grillades au feu de bois, véritable spécialité de la brasserie. Conscient qu’il n’est pas entièrement dans le moule des estaminets, Matthieu assume. Il recherchait le contact avec la clientèle, il l’a (eu).
UNE RECONVERSION
Tiphaine Brice Ducourant est
un subtil mélange entre ses deux
confrères précités. Autodidacte et
passionnée de la Flandre, elle est
également très attentionnée envers
ses clients. Ne se voyant pas éternel-
lement dans le domaine du social,
la jeune bailleuloise s’est concentrée
pendant un an pour travailler et
obtenir son CAP cuisine. Voulant
vivre de sa passion, elle s’était mis en
tête de reprendre un établissement
en Flandre mais pas forcément un
estaminet. Cette opportunité, elle
l’a eue en milieu d’année 2013.
Après quelques mois de travaux
pour rendre le lieu plus chaleureux
et accueillant, Tiphaine a ré-ouvert
la Maison commune (‘t Wethuis)
de Saint-Jans-Cappel en septembre
2013. La jeune femme cherche
avant tout à travailler avec des pro-
duits frais, de saison et locaux… La
décoration est simple, tamisée et
épurée, Tiphaine cherche à satisfaire
le client par un esprit de famille,
une cuisine comme à la maison.
S’il faut retenir un point commun
à ces jeunes entrepreneurs, c’est la
passion. Passion de la Flandre avant
tout, de ses habitants, des produits
du terroir, de l’atmosphère et du
cadre de vie qui existent dans ce
petit coin de l’ouest, le long de la
frontière belge…
✱Textes Maxime Deplanche PHOTOS Sébastien Hennebique
LE GALOPIN, 53 rue nationale, 59270 Méteren, 03.28.49.12.22. Ouvert le midi (mardi, mercredi, jeudi, vendredi, dimanche) et le soir (vendredi, samedi, dimanche)
BRASSERIE ST GEORGES, 5 rue de Caestre, 59114 Eecke, 03.28.40.13.71. Ouvert les vendredi, samedi et dimanche, midis et soirs.
LA MAISON COMMUNE, 80 rue de Bailleul, 59270 Saint-Jans-Cappel, 03.61.45.22.55. Ouvert midi et soir du jeudi au dimanche.
LANCÉS CORPS ET ÂME DANS L’AVENTURE DE L’ESTAMINET. ILS S’APPELLENT SÉBASTIEN VAN-TORNHOUT, 30 ANS PATRON DU GALOPIN À MÉTEREN, MATTHIEU SAWRAS, 28 ANS,MAÎTRE DE LA BRASSERIE ST GEORGES À EECKE, ET TIPHAINE BRICE DUCOURANT, 30 ANS, TENANCIÈRE DE LA MAISON COMMUNE À SAINT-JANS- CAPPEL DEPUIS SEPTEMBRE 2013. TROIS PROFILS, TROIS VISIONS MAIS UNE PASSION COMMUNE ET COMMUNICATIVE...
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On se croirait dans le repaire d’une fée,
loin des décors fl amands des estami-
nets traditionnels. En pleine campagne
de Saint-Sylvestre-Cappel, la pétulante
Dominique passionnée de « contes et de
bouquins », membre de moult associa-
tions culturelles locales, transforme en
septembre 2010 l’ancienne porcherie
de la ferme familiale en « un lieu de ren-
contre, où l ’on vient d’abord pour passer
un bon moment ». Avec la complicité
de son mari artiste, elle imagine un
endroit coloré, chaleureux où le regard
se perd dans des arabesques dorées,
des peintures appelant
l’imagination, des cou-
poles de papier mâché
chatoyantes. Un ren-dez-vous de curieux, où l’on vient nourrir autant son âme que son corps. N’attendez
pas une plâtrée de frites
ou un choix gargan-
tuesque de plats. Sur
le concept d’un bar à
soupe, Dominique met
en avant une assiette
saine et goûteuse de
fromages locaux, char-
cuteries bio, potjevleesh
parfois. Le tout accom-
pagné par une belle carte
de bières locales. Alors
le vendredi soir c’est
soirée anti-télé avec des
chansons, contes, poésies,
jeux de société. De temps
à autres, des groupes lo-
caux viennent se produire
pour un moment d’hu-
mour ou de chanson française
« bien balancée » (programmation sur le
site Internet). Temps conté le samedi
par Dominique. Et les «blueseux» du
dimanche soir trouveront ici un re-
mède bonne humeur, effi cace et pas
cher, grâce à la formule «soupe du
jardin – croque-monsieur – crêpes».
✱Textes Claire Decraene
DES MOTS À LA BOUCHE, 1 chemin
princier 59114 Saint-Sylvestre-Cappel.
Tél : 06.89.07.29.44. Ouvert du vendredi au dimanche soir dès 18h.
Pays du Nord avait couvert l’ouverture de
cet estaminet, en 2002 au cœur d’une
ferme au carré de la campagne de Nieppe.
L’Estaminet des Damoiselles se mérite
toujours, plus facile à trouver grâce au
panneau installé au début du chemin
éponyme ; alors avancez, le bonheur est
au bout ! Aux commandes depuis la pre-
mière heure : Fabien Dubarre, passionné
de musique folk et joueur de cornemuse
depuis l’âge de 10 ans {NDLR : Son CD
«La cornemuse, Fabien Dubarre» de la
collection «Un artiste, Un instrument»
chez Bemol productions. Il a fait de cet estaminet en Flandre un lieu convi-vial, populaire et musical. Une décen-
nie après son lancement, l’estaminet, ins-
tallé dans d’anciennes écuries, a conservé
l’authenticité rustique de sa fonction
précédente. On se régale dans les stalles
de briques, intimes, chaleureuses. L’étage,
sous charpente, a également beaucoup de
charme, pour un total de 90 couverts. Ce
que l’on aime encore ici, ce sont bien sûr
les animations : jeux, expos, sessions folk
cela va sans dire, et veillées (avec Jean-
Jacques Révillon chanteur et musicien,
tous les 3e jeudis de chaque mois impair).
Dans l’assiette, on viendra chercher le
potjevleesh « servi à la louche, avec les os,
à l ’ancienne », la carbonade « et le welsch
que, dans le secteur, nous avons fait partie
des premiers à proposer », ajoute Fabien. Et
sur la carte, un logo indique les produits
locaux issus du terroir à moins de 10 km...
✱Textes Claire DecraeneLES DAMOISELLES, 656 chemin
des Damoiselles, 59850 Nieppe.
Tél. : 03.20.30.62.08.
Ouvert du jeudi midi au dimanche
soir, sauf le samedi midi.
ADRESSESinsoliteslESSESESSEESSESSELESDAMOISELLES,JOYEUX RENDEZ-VOUS !
DES MOTSÀ LA BOUCHE,INCLASSABLE
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A Montreuil-sur-Mer, niché entre la
rue du Clape-en-Bas et la promenade
des remparts, le Pot du Clape est un
jeune établissement fondé par Arsène
Pousset en 2012.Tourquennois d’ori-
gine, Arsène aime la cuisine généreuse,
familiale et régionale. Son restaurant
respire cette générosité. La décoration,
entre estaminet et brasserie, est à l’image
du patron. Mais Arsène s’est éloigné de
l’estaminet ou de l’auberge tradition-
nelle pour proposer son péché mignon :
les soupes ! Pourquoi en parler dans ce
dossier ? Tout simplement parce que les
soupes d’Arsène sont toutes fabriquées
dans le Pays de Montreuil à partir
de légumes cultivés dans la région.
Au Pot du Clape l’on pourra ainsi déguster la traditionnelle soupe à l’ail, ou encore un astucieux mé-lange d’endives et de maroilles. Le
tout accompagné de fl amiches qui elles
aussi sentent bon le terroir. Arsène
les confectionne à la demande et les
cuit au feu de bois devant les clients.
✱Textes ET PHOTOS Benoit Bremer
LE POT DU CLAPE, rue du Clape-
en-Bas n 62170 Montreuil-sur-Mer,
03.21.05.46.35. Ouvert tous les jours
en été, fermé le lundi, le mardi soir et le
mercredi en hiver
Déco style années 30, vieilles affi ches de fi lm, ambiance jazzy… Bienvenue au Barbier ! A l’origine épicerie de frontière, l’établissement a ensuite été à l’abandon pendant plus de 30 ans. En 1998, les deux frères Igor et Th ierry Degorre la reprennent et décident d’en
faire un estaminet. Lors des travaux, ils y trouvent un siège de barbier qui donnera alors le nom à leur aff aire…
LES ESTA-MUSÉES
D’autres auberges et estaminets étonnent par leur décor insolite ou leur ambiance survoltée : Le Potin de Casseroles à Béthune avec ses multi-ples instruments de musique accrochés aux murs ; le Ch’ti Boucannier à Avelin dans une ancienne étable dans un décor de pirates ; le Baladin à Torcy avec des portes à l’envers, des tables au plafond et des concerts presque tous les week-ends ; l’auberge de la britannique Avril Williamà Auchonvillers et son décor sur la Grande Guerre (retrouvez un ar-ticle dans notre prochain numéro spécial consacré à la Première Guerre mondiale), la Ferme aux chansons à Berthen, un restaurant guinguette comme il n’en existe plus ; le café des Orgues à Heerzelles, pas vraiment un estaminet mais le lieu de rendez-vous de tous les danseurs ; le ca-fé-musée de la douane à Hestrud avec une exposition sur le thème de la frontière en guise de dessert, l’estaminet de la brasserie historique du Cateau-Cambrésis au cœur d’une ancienne brasserie dans laquelle on peut encore voir le brasseur à l’œuvre... Parmi tant d’autres.
LE POT DU CLAPE,DES SOUPESDE TERROIR
DE BARBIER,RETOUR DANS LESANNÉES 30
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Aujourd’hui, l’antique salon de barbier est conservé, les vieilles boîtes de mousse à raser ou de
brillantine et les fi oles d’eau de Cologne vous font voyager dans le temps…Côté cuisine, on se régale du désor-
mais célèbre potjevleesh d’Igor qui a
remporté un prix au concours européen
du potjevleesh de Bailleul ! Le sau-
mon est fumé par les deux frères, tout
comme les croquettes de crevettes et le
confi t de canard sont préparés maison.
Chaque premier jeudi du mois, Igor
et Th i erry transforment leur estaminet
en salle de cinéma pour une soirée
spéciale « fi lm et cornet de frites ! ».
Textes ET PHOTOS Louise Roussel
DE BARBIER, Hillestraat 5, 8950
Dranouter, tél. : 00.32.57.44.59.24.
Ouvert les vendredi et samedi soirs et le
dimanche toute la journée.
« Sur 12 litres de lait chaque jour. Si la
moitié est vendue et l ’autre utilisée pour
faire du beurre et du fromage, quelle
quantité est vendue pour un mois de
trente jours » ? Voilà un petit problème détaillé sur un set de table que vous pourrez résoudre entre le potjevleesh et la crème brûlée à la vanille. Ou entre l’andouillette grillée et le mi-cuit au caramel, à vous de voir. Direction Phalempin. Depuis le 18 avril 2011, l’ancienne école des fi lles, rue Jean-Baptiste Lebas abrite un nouvel estaminet lancé par Benoît Rouquet (et deux associés), un Valençois, tombé sous le charme des gens du nord (encore un !). A l’École, on retrouve les plats traditionnels de l’estaminet (carbonade, potjevleesh, grillades) dans un décor pour le moins studieux...
Benoît Rouquet a écumé les brocantes et vide-greniers de la région pour faire écho à l’histoire des lieux. Ainsi sur les murs de l’ancienne salle de classe, on retrouve des cartes, des manuels, des photos anciennes illustrant l’école
d’hier. L’homme a joué le concept jusqu’au bout en proposant une assiette du bon élève (un peu de potje, un peu de carbonade et un toast jambon maroilles) que nous vous conseillons, un manuel d’oenologie et diff érents menus allant du cours moyen au certifi cat d’étude. Le tout préparé « maison » avec une grande partie des produits issue de la région. Une adresse conviviale, qui plaira aux petits et aux grands. L’été, on apprécie la belle terrasse sous l’ancien préau. ✱Textes Ludivine Fasseu LL PHOTOS Sébastien Hennebique
L’ECOLE, 16, rue Jean-Baptiste-Lebas à
Phalempin, Tél. : 03.20.97.14.79. Ouvert
du lundi au vendredi midi ainsi que du
jeudi au samedi soir.
L'ÉCOLEÀ PHALEMPIN
Envoyez-nous
vos coups de cœur auberges,
estaminets et restaurants au
décor et à l’ambiance insolites
sur redac@pays-du-nord.fr
Nous les relayerons dans nos
prochains numéros et sur la
page Fabebook de
Pays du Nord.
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L'escalier extérieur n’apparaît pas
sur la photographie de 1911. Seule
la Clique de Berlaimont, avec ses
clairons, ses cors de chasse et ses
trompettes de cavalerie, prend la
pose. L’ouvrage en bois d’iroko a
pris racine en 2005, tel le bolet
au pied du chêne. Située au sud
de la forêt de Mormal, l’Auberge
du Croisil est une bâtisse aux
larges épaules galonnées de deux
majestueux tilleuls. Depuis 1986,
Nathalie et Edgar Ducrocq vivent
dans ces lieux reculés. Mais comme
le rappelle Edgar, « il ne faut pas
hésiter à s’aventurer dans les sous-
bois. Cette forêt a un charme fou. »
Accoudé au bar de son auberge
centenaire, à 57 ans, l’homme af-
fable semble ne faire qu’un avec cet
environnement où le brame du cerf
a encore raison du klaxon. « Mais
pour voir ses bois, mieux vaut se lever
tôt. Ou se coucher tard… » Les ran-
donneurs, les familles et les amis
qui atterrissent au Croisil prennent
assez vite conscience de la majesté
des lieux. A défaut de voir le gibier,
ils viennent savourer un cassoulet
maison à la graisse d’oie, un pi-
geonneau du chasseur ou un fi let
de truite saumoné au maroilles. Des
plats authentiques savourés dans un
cadre rassurant avec tableaux aux
murs, tomettes au sol et cheminée
qui crépite.
CONVIVIALITÉ ATTACHANTE
L’âtre est peut-être le point com-
mun entre l’Auberge du Croisil et
celle du Coucou. Repris en octobre
dernier par Pascaline Bader, cette
pittoresque maison légèrement en
hauteur est le repaire des amateurs
de grillades. Ici, la côte à l’os et l’en-
trecôte ont un succès fou. Originaire
d’Alsace, Pascaline a conservé l’âme
des lieux et ne tarit pas d’éloges
envers Maxime, un chef « vérita-
blement investi » qui élabore la carte
avec des produits locaux. Le but ?
Mettre tout en œuvre pour faire
du Coucou « un endroit convivial
où l ’on vient partager un moment
de plaisir. » Deux fois par jour, les
conversations emplissent la grande
salle commune tandis qu’à un saut
d’écureuil, la gouaille de Michel
Landrieux fait vibrer la carcasse
de l’Auberge du Godelot1. Mi-
estaminet mi-taverne, le Godelot
affi che un décor ahurissant. Les tro-
phées de chasse portent les lunettes
des Blues Brothers, des centaines de
billets de banque ornent les murs et
Oscar, l’astronotus de Panama, se
prélasse dans son aquarium. « Ce qui
est sûr, c’est que l ’endroit marque les
esprits », synthétise Alexis, le fi ston
de 26 ans. Y compris dans l’assiette.
Ici, on fait dans le velouté de moules
au curry, dans le boudin noir aux
pommes, dans la poire du boucher
à l’ail et aussi dans le champignon
qu’Alexis est lui-même allé cueillir.
Mais le fi n du fi n, ça reste l’accueil.
Ça commence par une chaleureuse
poignée de main, ça se poursuit par
un p’tit verre de Lillet Blanc pour
très vite prendre la tournure d’un
fi lm d’Audiard. On n’est pas sorti
de l’auberge.
✱Textes Joffrey Levalleux PHOTOSHannelore Balesse
AUBERGE DU CROISIL, route de Maroilles, 59530 Locquignol. Tél. : 03.27.34.20.14. Fermé le dimanche soir, le lundi et le mardi soir.
AUBERGE DU COUCOU, route forestière du Chemin planté, 59530 Locquignol. Tél. : 03.27.63.15.51 Fermé le vendredi et le samedi soir.
AUBERGE DU GODELOT, 951 route départementale 59 530 Locquignol. Tél. : 03.27.49.03.32.Fermé le mardi.
1/ Godelot serait la contraction de « godet » et d' « eau », en référence aux rafraîchissements qu’on apportaitjadis aux valeureux chevaux qui tiraient les grumes.
LES
AUBERGESde Mormalde Mormal
BERGESBERGESBERGESPLANQUÉES AU CŒUR DU PLUS GRAND MASSIF FORESTIER DE LA RÉGION, TROIS TAVERNES (CROISIL, COUCOU ET ((GODELOT) RÉPONDENT AUX MÊMES TTVALEURS DE CONVIVIALITÉ. ON Y SAVOURE DES PLATS AUTHENTIQUES JUSQU’À EN OUBLIER L’HEURE QUI PASSE.
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Voilà quelques années que Pays du Nord Magazine se
penche sur les estaminets. Des guides, des hors-séries,
des dossiers... Nous suivons de près ces établissements,
premiers ambassadeurs de l’art de vivre dans le nord. Un
constat s’impose. L’estaminet d’aujourd’hui se révèle bien
diff érent de celui d’hier dans lequel les travailleurs et habi-
tants venaient casser la croute et raconter le bout de gras. Il
faut bien le dire, l’estaminet d’aujourd’hui tend de plus en
plus vers le restaurant que vers « une assemblée de buveurs
et de fumeurs », défi nition de l’Académie française en 1802.
Certains regretteront cette évolution voyant disparaître
petit à petit ces cafés conviviaux où l’on pouvait manger
pour pas cher une cuisine de grand-mère, ramener sa
gamelle pour certains, fumer, jouer, voire danser. D’autres
diront que l’estaminet n’est pas mort, qu’il a évolué certes
mais qu’il reste l’un des seuls endroits où l’on peut dégus-
ter une cuisine de terroir dans un cadre convivial qui sent
bon l’histoire de la région. Qu’il reste avec le bistrot un
endroit de vie sociale fort où on lie connaissance en deux
temps trois mouvements autour d’une bonne bière locale.
Ne voyons pas le verre à moitié vide, ils sont encore nom-
breux à faire vivre cet état d’esprit, un peu à la manière des
volkscafés en Belgique.
VICTIMES DE LA MODE
Mais comme le Bouchon lyonnais à qui on le compare
souvent, l’estaminet subit depuis quelques temps déjà un
eff et de mode, et il n’est pas toujours aisé de s’y retrouver.
Surfant sur la vague, certains pensent qu’il suffi t de coller
une plaque « estaminet » sur la devanture pour faire partie
de cette joyeuse famille. Mais que nenni. Ceux-là sont
souvent les premiers à mettre la clé sous la porte. Nous
constatons d’ailleurs chaque année un nombre important
de fermetures, de changements de propriétaires, d’ou-
vertures, et ce parfois même chez les plus typiques. On
regrette l’envolée des prix dans des établissements qui à
l’origine étaient avant tout le lieu de rassemblement des
petites gens. La carbonade fl amande à 16 euros, c’est un
peu cher... pour un plat simple et convivial à partager en
famille. Oui mais voilà, qui pourrait donner une défi ni-
tion de l’estaminet ? Nous avons lancé le débat sur notre
page Facebook, et le moins que l’on puisse dire, c’est que
le sujet est épineux. « Je ne pense pas qu’un estaminet doit
s’aventurer dans la cuisine décorative, ce n’est pas son métier »
commentait un internaute au sujet d’une photo d’une
assiette d’estaminet, que pourtant, nous apprécions parti-
QUOI DE NEUF DANS LA PLANÈTE « ESTAMINETS » ? EN VOILÀ UNE QUESTION ?QUI FÂCHE. TROP DE NEUF PEUT-ÊTRE ? UTILISÉ À TOUTES LES SAUCES, LE TERME ESTAMINET SERAIT DEVENU UN MOT GALVAUDÉ POUR DÉSIGNER UN RESTAURANT DE TERROIR. SUR LE TERRAIN, LA RÉALITÉ EST PLUS MITIGÉE.
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culièrement. Ce à quoi une internaute répondit : « peut-être
qu’un estaminet ne se juge pas qu’au contenu de l ’assiette et à
sa quantité, il faut aussi voir le cadre, le service et l ’accueil.
C’est un tout ». En réalité, qu’on y aille pour la cuisine, pour
l’ambiance ou pour le décor, l’estaminet tient une place à
part dans le cœur des nordistes.
VERS UN LABEL ?
En Flandre, on parle d’ailleurs de la création d’un label
« estaminet des Pays de Flandre » avec la chambre de com-
merce et d’industrie d’Armentières-Hazebrouck, sur le
modèle de ce qui se fait à Lyon pour les Bouchons. L’idée ?
Distinguer les « vrais » estaminets des établissements qui
utilisent à tord ce mot. Les institutionnels du secteur n’en
sont pour l’heure qu’à la phase de réfl exion. Néanmoins, on
sent bien à travers leurs diff érentes actions menées ces der-
nières années qu’ils comptent redonner un peu de cadre à
l’existant. En Flandre, « les assiettes de pays » valorisent les
établissements (brasseries, estaminets et restaurants) qui
proposent des plats typiques du secteur cuisinés à partir de
produits locaux. Des manifestations mettent également à
l’honneur les estaminets à l’ancienne comme le « week-end
des estaminets » en avril où près de 70 établissements des
deux côtés de la frontière proposent des animations, jeux
populaires et dégustations. L’objectif : faire revivre l’estami-
net tel qu’il existait jadis. Convivialité assurée.
VIVE L’ESTAMINET ! Si la Flandre reste le berceau des estaminets, on ne peut
également que constater que le « concept » a fait des
émules un peu partout dans la région et même au-delà.
Aïe, on parle de « concept ». Bonjour l’authenticité. Sauf
que dans certains cas, l’exportation peut avoir du bon.
Attention : ni estaminet, ni auberge, cette adresse si-
gnée Marc Meurin fi gure dans ce dossier pour son esprit
bistrot chic, et sa cuisine d’excellence basée sur des prin-
cipes traditionnels. Et puis ces lieux ont une histoire, ils
respirent cette atmosphère lilloise chaleureuse et vivante
: un bel immeuble XVIIe, une vue sur l’Opéra, à deux
pas de la Grand Place. « Je suis très attaché à ma région,
j’adore la ville de Lille, j’y ai fait mes études. Un jour Francis
Holder vient manger au Beaulieu et me propose d’investir le
restaurant au-dessus de la boulangerie Paul, alors j’ai dis oui,
bien sûr », explique Marc Meurin. Carreaux de faïence
aux murs, boiseries, marbre noir de l’abbaye de Tournai
au sol et à l’étage la fameuse salle Tassel et ses peintures
sur bois classées, les lieux inspirent une « cuisine régionale,
de terroir mais moderne, enlevée, infl uencée par d’autres
continents. Une cuisine où l ’on sublime des produits frais,
avec simplicité, subtilité », continue Marc Meurin. La carte
qui change 4 fois par an affi chera pour ce printemps un
pigeonneau des Flandres cuit au foin bio et ses pommes
grenailles, un bœuf «Black Angus» et ses betteraves en
croûte de sel, une sole aux accents indiens, des noix de
Saint-Jacques boulonnaises mariées à un maki d’endives et
jambon. Les desserts transportent : sphère passion, fi nan-
cier amande-citron, choux à la vanille de Madagascar. Un
menu du jour à 31 euros justifi e un moment de récréation
culinaire, signé d’une toque deux étoiles, secondé par le
chef Gaëtan Citerne et une équipe jeune, dynamique,
investie. A la lilloise... Textes Claire Decraene
CHEZ MONSIEURJEAN,LE BISTROT CHIC
MONSIEUR JEAN, 12, rue de Paris, 59000 Lille. Tél. :03.28.07.70.72. www.restaurant-jeanjean.fr
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Loin des yeux mais pas loin du cœur... Stéphane Almire
a ouvert un estaminet à Laon. Dans un décor digne des
plus beaux estaminets fl amands, il propose une cuisine
de terroir et tient particulièrement à la provenance de ses
produits. Sur son menu, un astérisque signale même les
plats picards et nordistes. L’homme joue la transparence et
propose ainsi potjevleesh, bières nordistes, jus de pommes
et cidre de Th iérache. Bref, un beau mélange et un état
d’esprit proche des estaminets du nord. Citons également
dans l’Aisne, l’estaminet des Ch’tis réunis à Plomion,
ouvert par un couple de Lillois, devenu une référence en
quelques années.
DES ESTAMINETS ASSOCIATIFS
S’il fait des émules un peu partout, on peut voir également
que l’estaminet évolue même dans son principe. Une
nouvelle tendance par exemple : les estaminets « associa-
tifs ». Et pourquoi pas ? A Villeneuve d’Ascq, l’estaminet
Quanta ne désemplit pas. Le chef Benoit Flahaut, offi cie
en cuisine avec un personnel handicapé, et propose dans
le cadre typique de la ferme XVIIIe Petitprez, une cuisine
de terroir, régulièrement primée pour sa qualité, et un beau
panel de bières locales. L’endive, les lingots du Nord, le
porc fermier, le potjevleesch, Benoit Flahaut et ses équipes
prennent plaisir à revisiter les classiques de la cuisine ré-
gionale. Et grâce à l’estaminet, l’association Quanta peut
œuvrer à insérer des personnes en situation de handicap
mental. A Lens, Eric Dettwiller et Emmanuel Kessely rê-
vaient de créer un endroit « convivial pour lutter contre l ’iso-
lement social ». Ils l’ont fait en ouvrant L’Autre Estaminet.
Grâce à l’aide de nombreux bénévoles, ils se sont installés
dans le local de l’ancien restaurant Le Cheval Blanc sur
la place Jean Jaurès et ont peaufi né petit à petit cet éta-
blissement, qui fait aujourd’hui, de plus en plus d’adeptes.
Leur concept : proposer une carte sans alcool et multiplier
les temps de rencontres, quels qu’ils soient. Le client a
ainsi le choix entre de nombreux jus de fruits frais, des
smoothies et des cafés. A L’Autre Estaminet, on peut
boire et manger, bien entendu, mais aussi consommer de
l’art - plusieurs expositions sont proposées tout au long
de l’année- lire grâce à une bibliothèque, jouer avec ses
enfants et même participer à des ateliers, des conférences
ou encore des concerts. L’idée : échanger. N’est-ce pas là
le véritable esprit de l’estaminet ? ✱Textes Ludivine FasseuLL
ESTAMINET SAINT-JEAN, 23 rue Saint-Jean, 02000 Laon, tél. : 03.23.23.04.89. Fermé le lundi, le mercedi soir et le dimanche soir.
ESTAMINET QUANTA, 7 chemin du Grand Marais, 59650 Villeneuve d’Ascq, tél. : 03.20.19.07.08. Ouvert du lundi au vendredi de 10h à 18h30, le samedi de 15h30 à 23h et le dimanche de 10h30 à 18h30.
L’AUTRE ESTAMINET, 5 place Jean Jaurès, 62300 Lens, tél. : 03.66.07.63.43. Ouvert du mardi au samedi de 11h à 18h30.
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RELIGIEUXLE PATRIMOINE
Enquête
PAdes églises,mais encore ?
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ENQUÊTE
É glises catholiques, voire temples
protestants. Lorsque que l’on évoque le
patrimoine religieux sous nos latitudes, on
pense d’office à ces deux types d’édifices.
A raison : ils constituent, culture chrétienne
oblige, l’immense majorité du patrimoine de
la grande région. Pourtant, le Nord – Pas de
Calais, la Picardie et la Belgique accueillent
d’autres familles d’édifices de culte : des
synagogues, des mosquées, des églises
orthodoxes grecques ou russes. Ou même
encore des temples venus d’Asie lointaine.
PAYS DU NORD est parti à la découverte de
quatre lieux représentatifs : la synagogue de
Lille, qui trône quasi inchangée dans l’ancien
quartier de la fac de Lettres depuis la fin du
XIXe siècle ; l’église orthodoxe russe de
Saint-Job, à Uccle, dans la banlieue de
Bruxelles, édifiée en mémoire de la famille
impériale et des victimes des conflits
soviétiques ; la mosquée de Villeneuve-d’Ascq,
ouverte officiellement depuis 2011, mais pas
encore tout à fait finie ; la discrète pagode Wat
Bouddhabouxa, nichée au cœur de Roubaix
permettant aux Laotiens de se réunir.
Dans la métropole lilloise, on trouve aussi une synagogue avec les livres
de prières, mais également un temple laotien et ses bouddhas.
Le patrimoine religieux, ce ne sont pas que les églises catholiques ou les temples protestants. La preuve avec l’église orthodoxe russe d’Uccle en Belgique (photo de gauche) et ses icônes.
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L’endroit est paisible. Serein. Lumineux. « Et ouvert sur le monde » insisteMohammed El Mokhtari, ce vendredi après-midi de fi n décembre, juste après la principale prière de la semaine. « C’était vraiment le postulat de départ : que tout soit
transparent pour voir le monde extérieur, mais aussi que le monde nous voit afi n de ne
pas susciter les fantasmes. »
Avant que la mosquée ne se dessine rue Baudoin IX, juste à la sortie du boulevard du Breucq, le cheminement a été long. Les prémisses de la construction remontent à 2000-2001, lorsque, lassée de se réunir dans un préfabriqué exigu, la communauté musulmane de la ville nouvelle se lance dans ce projet de construction de mosquée. Pas une mince aff aire : loi de laïcité oblige, l’édifi ce ne pourra être fi nancé que par le privé. « On a donc demandé à nos fi dèles de nous aider. Certains ont donné jusqu’à
un mois de salaire par an à la communauté ». Des fonds qui s’élèveront à 4 millionsd’euros au fi nal, permettant d’acquérir un terrain déclassé de LMCU, avant en 2007 de commencer les travaux pour de bon. La mosquée a ouvert ses portes en 2012, mais n’est pas encore tout à fait fi nie : « Dans la partie du centre culturel, il y a encore
des murs à bâtir, etc »
Une mosquée qui évoluera au fi l du tempsMais aujourd’hui, les fi dèles peuvent venir prier dans ce magnifi que édifi ce qui brille par sa… simplicité. On est ici loin des fastes des mosquées de Jérusalem ou d’Istan-bul. « Nous voulions que ce bâtiment s’inscrive dans le patrimoine architectural nordiste
et villeneuvois. C’est avant tout un édifi ce du Nord ». Qui fait place à la lumière, qui provient des nombreuses ouvertures, et à une coupole magnifi que supportant un lustre de trois mètres de diamètre, ramené d’Istanbul. Et aussi, chose rare dans une
mosquée, pour prévenir l’affl ux de fi dèles, une mezzanine !
Avec son minaret de 18 mètres (mais qui ne sert pas pour l’appel à la prière, « aujourd’hui, les gens ont les smartphones pour
connaître l ’heure des prières »), sa couleur blanche, sa large galerie centrale séparant la salle de prières et la partie bureaux-centre culturel où il y aura des expositions organisées avec la ville de Villeneuve-d’Ascq, le bâtiment, chauff é au sol et par la géother-mie, est d’ailleurs bien plus qu’un lieu de prière : « C’est un lieu
de vie, d’accueil, de partage, de rayonnement. C’est un lieu cultuel et culturel ». Ouvert à tous : les Journées du Patrimoine en septembre ont attiré 300 personnes. Tous lesvendredis après-midis, à 14h, les bénévoles de l’association font visiter les lieux à ceux qui le souhaitent. Et ne manquent pas d’expliquer que ce nouveau patrimoinevilleneuvois évoluera bien encore dans les années futures : « Au fur et à mesure que
nous aurons l ’argent, nous continuerons à la rendre plus belle. »
Rue Baudouin IX à Villeneuve-d’Ascq. Tél. : 03.20.19.46.14.http://mosqueedevilleneuvedascq.fr
La mosquée de Villeneuve-d’Ascq :“un édifice villeneuvois” avant tout
“ Un lieu de vie, d’accueil, de partage”
Dans la très belle mosquée de Villeneuve-d’Ascq, le minaret ne sert
plus à appeler à la prière, à l’heure des smartphones. Il est néanmoins l’un des
symboles d’un édifi ce ouvert vers les Villeneuvois.
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Ne cherchez pas de statues ou de représentations humaines. Dans la religion juive, il est interdit de représenter des fi gures quelconques. « Seule petite fantaisie, sur la
façade, des animaux mythiques », note Edgar Leser, qui se défi nit comme simple fi dèle, en nous ouvrant les portes de la synagogue bâtie par l’architecte de la ville de Lille, Th éophile-Albert Hannotin. Inaugurée en 1891 pour remplacer l’ancien lieu de culte du Vieux-Lille devenu trop petit suite à l’arrivée importante de juifs d’Alsace-Lorraine, la synagogue de larue Angellier, dans le quartier « latin lillois », est aujourd’hui l’un des rares lieux deculte judaïque dans une région qui n’en compte que très peu : Lens, Valenciennes, Dunkerque, Amiens, Boulogne, « mais Lille est la seule grande synagogue monumen-
tale », explique Danièle Delmaire, qui édite la revue d’études juives du Nord, Tsafon.
« C’est dû aussi au fait que Lille est le siège du Consistoire ».Inscrite à l’inventaire des monuments historiques en 1984, la synagogue lilloise présente à peu de choses près la même confi guration qu’à la fi n du XIXe siècle. Et chose rare, le mobilier est d’époque : pendant la Seconde Guerre mondiale, lesAllemands y stockaient du matériel et avaient juste déplacé les meubles à la cave, sansles dégrader. Une chance, car nombre d’autres synagogues avaient connu un sort bien plus funeste. Depuis le XIXe siècle, les évolutions architecturales sont donc rares. L’étoile de David du vitrail a été changée, suite à des jets de pierre. Des incivilitésfréquentes ? « Ç« a arrive, ÇÇ modère Edgar Leser. Depuis les années 1970, la synagogue est
sous vidéo-surveillance ». Autres ornements qui ne sont pas d’époque, bien entendu: les plaques commémorant le souvenir des 350 morts lillois lors de la Shoah et lesanciens combattants.
« Nous n’avons jamais été des bâtisseurs de cathédrales »Au vingt-et-unième siècle, la synagogue est toujours le lieu de rencontres de lacommunauté juive de Lille, que l’on estime à 650 familles. Pas toutes pratiquantesbien entendu et avec un rapport diff érent au lieu que dans d’autres religions : « notre
patrimoine est spirituel, il n’est pas dans les bâtiments, estime Edgar Leser. Nous n’avons
jamais été des bâtisseurs de cathédrales. » Les fi dèles s’y réunissent ainsi le vendredi soir et le samedi pour Shabbat, pour les offi ces en hébreu. Sont-ils nombreux ? « On ne
compte pas. Plus d’une dizaine c’est sûr, sinon, on ne peut pas faire l ’offi ce complet ! »
L’édifi ce, que l’on peut visiter pendant les Journées du Patrimoine ou au moment desoffi ces (à condition d’en avoir fait la demande. Les écoles peuvent aussi le visiter), accueille aussi les mariages, avec le dé nuptial, qui trône non loin de la chaire, inusitéeaujourd’hui, ainsi que les fêtes juives qui rythment l’année, depuis maintenant 120 ans,
Rue Angellier à Lille. Tél. : 03.20.51.12.52.r
A Lille, la synagogue a résisté aux outrages du temps et de l'Histoire
Vous ne l’aviez peut-être jamais remarquée... mais rue Angellier
trône depuis plus d’un siècle la synagogue de Lille. Le mobilier y
est encore d’origine.
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ENQUÊTE Les lieux de culte
A l’époque où l’église russe a été bâtie, le choix d’Uccle n’était pas anodin : le terrain y était bien plus accessible qu’à Bruxelles même. Paradoxe : aujourd’hui, le prix au mètre carré dans cette banlieue chic de la capitale s’est envolé « et je pense que
le terrain vaut plus cher que l ’édifi ce » s’exclame Dimitri De Heering, président de l’association chargée de l’Eglise-Mémorial russe Saint-Job. Ce qui ne veut pas dire que les lieux manquent d’intérêt. Bien au contraire : celle dont la coupole blanche se détache dans l’avenue du Fré serait même l’une des rares églises russes orthodoxes dans le monde étant bâtie… comme une église russe orthodoxe. Entendez que si vous la téléportiez telle quelle sur les bords de la Volga, elle ne jurerait pas avec ses semblables. « Elle est construite sur le modèle d’une église du
XVIeII siècle, celle d’Ostrov, dans la région de Moscou, e reprend notre interlocuteur. C’est
fi nalement un très bon exemple d’architecture russe à l ’étranger. »
Une église liée à la Révolution russeL’histoire de l’église mémorial russe Saint-Job est intimement liée à la Révolution russe de 1917. Quand en 1918, la famille impériale est assassinée, ils sont nombreux à choisir la voie de l’exil. Dans les années 30, un groupe d’exilés en Belgique décide alors de construire une église à la mémoire de la famille impériale assassinée, mais aussi de toutes les victimes de la guerre civile qui fait rage en URSS. « L’argent a été
collecté dans le monde entier. Les donations étaient très faibles, mais la totalité a permis
de démarrer la construction en 1935 sur les plans de l ’architecte Nicolas Iselenov, reprendle président. Le gros œuvre a été fi ni avant la guerre, avant la consécration de l ’église
en 1950. » A l’intérieur de l’édifi ce, on retrouve les spécifi cités des églises ortho-doxes russes, dont l’iconostase, délimitation entre le sanctuaire et la nef, recouvert d’icônes traditionnelles, peintes dans le style du XVIe siècle par la princesse Lvov, alors en exil à Paris. Des plaques commémoratives recouvrent également les murs : pour la famille impériale, pour les prêtres et les évêques, et plus généralement pour toutes les victimes de la guerre civile.Consacrée à Saint-Job, jour de la naissance du tsar Nicolas II, l’église accueille tous les dimanches une centaine de personnes qui, debout, écoutent l’offi ce en slavon. Régulièrement, les sonneries des cloches, avec des mélodies russes, retentissent dans le quartier qui s’est habitué à ce patrimoine religieux original sous nos contrées. L’église s’est d’ailleurs refait une beauté en 2013. Une bagatelle de 700 000 euros fi nancée par l’Etat Belge : classée, l’église mémorial russe Saint-Job dispose des subsides de la direction des monuments et sites. L’église, en plus d’être ouverte au moment des offi ces au public, est aussi accessible lors des journées du patrimoine à l’automne.
Avenue de Fré, à Uccle (Bruxelles). 00.32.23.72.22.46. www.egliserussememorial.be
A Uccle “Bruxelles”, Saint-Job est une église russe orthodoxe qui ne dépareillerait pas en Russie
“ Une église à la mémoire de la famille impériale assassinée“
A Uccle, l’église orthodoxe russe se détache dans le paysage. A l’intérieur, on trouve une relique, mais
également des plaques en mémoire des personnes tuées pendant la guerre civile.
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C’est une façade en briques comme tant d’autres dans le Nord – Pas de Calais et à Roubaix. Seule une inscription Wat Bouddhabouxa diff érencie cette maison de ses voisines. Pourtant, à l’intérieur, c’est la surprise ! A droite de la cour, une ancienne écurie. Transformée en pagode laotienne qui laisse pantois les visiteurs ! « On a
tout transformé, racontent de concert les membres de l’association qui entourent le vénérable Chatchawan Surin, moine bouddhiste maître des lieux. Mais dans le
respect des normes en vigueur en France. » Entendez que les bâtisseurs ont dû se plier aux nombreuses règles des lieux publics (accès handicapé, sorties de secours) pour obtenir l’agrément leur permettant d’accueillir tout le monde. Ainsi, au milieu d’une salle somme toute classique, c’est le choc des cultures, avec les velux donnant sur les hauts murs de briques, et les nombreux bouddhas qui parsèment l’autel, la plupart venant de Th aïlande et du Laos, dont un taillé directement dans un tronc d’arbre vieux de 700 ans !
Le culte laotien présent depuis 1984Bâtie en 2004, ouverte après deux ans de travaux pour un investissement total d’en-viron 370 000 euros entièrement fi nancé par la communauté laotienne, la pagode faisait suite au précédent lieu de culte situé dans la zone de l’Union entre Roubaix et Tourcoing, détruit pour laisser place à un nouveau quartier. La présence d’un lieu de culte laotien (on trouve d’autres pagodes à Roubaix) remontait même à 1984, à Croix. Un besoin pour ces exilés - cent vingt famillesse sont installées à l’époque dans la métropole lilloise - partis dansles sombres heures de la guerre civile laotienne. « C’est un lieu qui
permet de nous réunir et d’entretenir les traditions de notre communauté. »
Sans se fermer sur l’autre : ici, les visiteurs sont bienvenus tant qu’ilsprennent rendez-vous par téléphone. Ceux qui veulent méditer ous’initier à l’art de la méditation peuvent également venir en journéedans la salle où trône le portrait du dernier roi laotien. Les prières ont lieu tôt le matin (à 6h) et le soir (à partir de 17h). Sans oublier les fêtes boudd-histes, une par mois environ, qui parsèment le calendrier, et qui attirent jusqu’à 250 personnes. En bonne entente avec les voisins : « Ils étaient étonnés au début, mais tout
se passe très bien ! »
Rue Favreuil, à Roubaix. 03.20.28.58.70. http://watbouddhabouxa.free.fr
Wat Bouddhabouxa, le bouddhisme au coeur de Roubaix
“ Un besoin pour ces exilés de la guerre civile laotienne“
ENQUÊTE Les lieux de culte
Des bouddhas dans une maison traditionnelle du Nord ? Bienvenue dans ce temple du bouddhisme au coeur de Roubaix, où les Laotiens exilés continuent d’entretenir la tradition.
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CULTURE La Salle des Batailles de Mons-en-Pévèle
Dix-neuf kilomètres séparent les deux villes. L’histoire
les rassemble. A 90 ans d’intervalle, Bouvines (1214)
et Mons-en-Pévèle (1304) vivaient des événements-
clés pour le royaume de France. Depuis le 1er février
dernier, la salle des batailles de Mons-en-Pévèle,
nouvel espace muséographique, confronte ces deux
batailles et plonge le visiteur en plein Moyen Age.
Texte : Ludivine Fasseu - Photos : DR
D’UNE BATAILLE À L’AUTRE
On a coutume de dire, qu’il y eût un « avant » et un « après » bataille de Bouvines en 1214. Au lendemain du confl it qui vit s’aff ronter les troupes royales françaises et une coalition de princes et seigneurs français, le pouvoir du roi de France se trouve renforcé. La victoire emportée par Philippe-Auguste marque le début du déclin de la prédominance seigneuriale. Un tournant, unchangement de société en tout état de cause. Et pourtant... « Très
peu de structures racontent cette histoire » regrette Cyrille Lemaire, adjoint à la culture de Mons-en-Pévèle et président de l’association musée Pévèle 1214-1304. A peine un siècle après la bataille de Bouvines, la bataille de Mons-en-Pévèle voit s’opposer, quant à elle, les troupes de Philippe le Bel aux troupes fl amandes. La Flandre se révolte contre le roi de France, qui une fois encore, marque son ascendant. « Les deux batailles
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« Une grande place a été donnée au
côté ludique. »
présentent beaucoup de similitudes » ex-plique Cyrille Lemaire, « elles ont joué un
rôle déterminant dans l ’histoire de France.
Quand j’ai entendu tout ce que l ’on faisait
à Bouvines pour le 800e anniversaire, je me e
suis dit que l ’on pouvait faire aussi quelque
chose de notre côté. En 2004, lorsque nous
avons commémoré les 700 ans de la bataille
de Mons-en-Pévèle, nous n’avions concrète-
ment rien à montrer ».
Un musée ludique
et interactif
Parce que l’union fait la force, la toute nouvelle Salle des Batailles de Mons-en-Pévèle se concentre sur les deux batailles et, il faut bien le dire, cette mise en perspective rend les propos beaucoup plus concrets. Concrètement justement, que peut-on voir et apprendre dans cenouveau musée ? Les visiteurs se voient conter les enjeux, le déroulement ou encore les conséquences de ces deux batailles, et ce de façon très claire et interactive. Une grande place a été don-née au côté ludique. Petits et grands s’amusent ainsi à deviner le poids d’une cotte de maille, soulever une épée ouenfi ler un heaume (casque de cavalerie) pour se rendre compte du poids de l’armature des combattants de l’époque. La salle met également en avant les rapports que Mons-en-Pévèle entretient avec la ville jumelée de Bruges, symbole du rapprochement entre les Flamands et les Français. Le message est clair. Le plus grand panneau du musée est consacrée à la paix. A l’issue de la visite, le visiteur est invité à réaliser une boucle dans la ville – le parcours de la Paix – pour découvrir quelques monuments comme la stèle de la Paix, la statue de Notre-Dame-de-la-Poterie ou encore le site du Pas Roland, lieu où se seraient déroulés les pourparlers préalables à la bataille de Mons-en-Pévèle le 18 août 1304.
Pratique Salle des Batailles (médiathèque), rue du Moulin, 59246 Mons-en-Pévèle,tél. : 03.20.05.22.95. Ouverte le mer-credi de 10h à 12h, le vendredi de 14hà 17h, le samedi de 10h à 12h et de14h à 17h, le dimanche et les jours fériés, de 14h30 à 16h30.
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« Le chantier des collections bat son plein dans les anciens magasins. »
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DANS LES COULISSES
Collecter, conserver, communiquer
et valoriser dans les meilleures
conditions possibles, telles sont les
missions fondamentales des Archives
départementales. Découverte d’un
pan fondamental de notre patrimoine
commun alors que s’est achevée en
octobre dernier la première phase du
déménagement des collections des
Archives départementales du Nord.
Texte et photos : Frédéric Sartiaux
Pour Mireille Jean, directrice des Archives départe-mentales du Nord depuis 2012, le déménagement des collections dont elle a la charge constitue un chantier exceptionnel, tant par le volume à déplacer que par les moyens mobilisés et l’organisation des
opérations. Car il s’agit d’assurer rien moins que le transfert de 60 kilomètres linéaires de documents, soit entre 800 000 et un million d’articles (boîtes, liasses, ouvrages ou registres).Point de départ de cette imposante migration, la pose le 17 septembre 2010 de la première pierre des nouveaux magasins des Archives départementales du Nord.Tandis que ceux-ci sortent de terre, le « chantier des collections » bat son plein dans les anciens magasins : dépoussiérage intégral des collections, reconditionnement de certains fonds, opérations d’étique-tage, récolement exhaustif des collections au départ…D’octobre 2012 à septembre 2013, ce ne sont pas moins de 1 850 tonnes d’archives, l’équivalent de 35 kilomètres linéaires, qui ont ainsi migré sur le site de la rue Saint-Bernard, entre les anciens et les nou-veaux magasins.Des semaines de travail ont ensuite été consacrées au contrôle du rangement, au récolement exhaustif des fonds à l’arrivée, au ré-étique-tage intégral de certains fonds, à la mise à jour des conditionnements. La seconde phase des opérations, programmée entre 2014 et 2015, concernera la translation des 25 kilomètres linéaires stockés dans le site annexe de la rue de Douai afi n qu’ils intègrent les nouveaux magasins de la rue Saint-Bernard. Un déménagement qui ne consti-tue pourtant pas une première dans l’histoire des Archives départe-mentales du Nord.
Les Archives départementales collectent une sélection de documents produits par toutes les administrations pour les conserver défi nitivement.
AU CŒUR DE NOTRE MÉMOIRE
Les archives sont dépoussiérées et conditionnées dans des matériaux spécifi ques pour garantir leur préservation.
Les archives sont sur tous supports, comme ce registre d’échantillons de tissus du Centre d’art et d’industrie de Tourcoing.
Caisses ayant servi
au transport des archives d’un notaire
de Bourbourg pendant la
Première Guerre
mondiale.
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70 PAYS DU NORD
DANS LES COULISSES Archives départementales du Nord
Une histoire
de déménagements
Retour plus de deux siècles en arrière. La loi du 5 brumaire an V (26 octobre 1796) donne naissance aux Archives départementales afi n de rassembler les documents provenant des administra-tions supprimées, des établissements ecclésiastiques nationalisés, des émigrés ainsi que les archives à venir des admi-nistrations nouvelles de l’Etat.Se voyant attribuées très vite les riches archives de la Chambre des comptes de Lille, le trésor des chartes des comtes de Flandre, les archives départementales du Nord vont connaître une histoire qui refl ète l’évolution même de la notion d’archivage.Au milieu du XIXe siècle, y sont dépo-sés les fonds de l’évêché-archevêché de Cambrai, de l’offi cialité et du chapitre métropolitain, enrichissement inappré-ciable avec en particulier le plus ancien document original du Nord (804), leterrier de l’Evêque (1275) et quatre diplômes impériaux scellés de bulles d’or. Parallèlement, les archivistes du Nord n’ont cessé de se préoccuper d’assurer la sauvegarde des archives administratives :administrations révolutionnaires du dé-partement, des districts et des cantons, préfecture, sous-préfectures, Conseil gé-néral, administrations domaniales, fi nan-cières et fi scales, des Ponts-et-Chaussées, Rectorat et Inspection d’académie, tri-bunaux, établissements pénitentiaires mais également minutes des notaires de plus cent ans, archives d’architectesou encore archives centenaires des com-munes de moins de 2 000 habitants sans oublier des fonds d’archives hospitalières (dont celles des hôpitaux de Lille) ou dechambres de commerce et d’industrie (dont celles de Lille, Roubaix, Tourcoing et Armentières-Hazebrouck). Ce sont ces archives, modernes ou même tout à fait contemporaines, qui, avec un rythme d’accroissement de plus d’un kilomètre par an, occupent la plus grande partie des 60 kilomètres de rayonnages…
Faire des choix
Humidité et infi ltrations d’eau, rayon-nages peu adaptés, il semble loin au-jourd’hui le temps où l’archiviste en
1840 décrivait avec force ses doléances au Préfet. Déjà en 1821, l’employé en chef aux archives, Rapy, s’inquiétait del’installation d’une « pompe à feu », auxusines Scrive, juste en face de la Maisondes archives. Ses inquiétudes furent en-core plus vives lorsqu’en 1822, la mairiede Lille et le Conseil général décidèrent d’aménager au rez-de-chaussée du bâti-ment du XVIIe siècle une école spéciale de chimie appliquée aux arts indus-triels comprenant un amphithéâtre et unlaboratoire, ainsi qu’un logement pour le directeur.Une époque qui semble aujourd’hui bien éloignée tant les nouveaux dépôts ont fait l’objet d’une réfl exion poussée. Contrôle de l’hygrométrie et des tem-pératures, inertie thermique, écono-mies d’énergie, aucun détail n’a été négligé dans la conception de ce qui va consti-tuer un bâtiment unique en France à la pointe des exigences de conservation ac-tuelles. S’inscrivant dans une démarche de haute qualité environnementale, il présentera un bilan énergétique positif avec une production interne d’énergiesupérieure aux besoins.
Mission régalienne
Mais ce n’est pas uniquement l’évolution des techniques de conservation qui a jus-tifi é la création de ce nouveau dépôt d’ar-chives. Au-delà de cela se pose un autredéfi : celui de l’infl ation des archives qui là encore ne date pas d’aujourd’hui puisqu’en 1901, Jules Finot signalait déjà dans son rapport au Préfet la saturation prochaine du dépôt du Pont-Neuf.Cependant, souligne Mireille Jean, « seulement 5 à 10 % des documents produits
seront après examen minutieux intégrés aux
collections des Archives départementales. »
D’autant qu’un peu paradoxalement aufi l du temps, la pérennité des supports sedégrade de plus en plus. « Le parchemin
est ainsi bien plus aisé à préserver, adapté
à nos climats, que les papiers actuels dont
les composants chimiques posent de réels
problèmes de préservation dans le temps.
A ce titre, un bon archiviste est donc éga-
lement quelqu’un qui sait détruire à bon
escient ». Avec la diffi culté fondamentaleque le choix de préserver ou de détruires’eff ectue à un moment donné avec unregard infl uencé par l’époque… Exemplefrappant, parce que jugés sans intérêt suffi sant, des documents concernant les grèves de juin 1936 ont été détruits dansles années 1950. Une erreur qui assurément ne se repro-duirait plus. « Les archives départementales
se voient confi er par l ’Etat une mission
régalienne de contrôle afi n de suivre la
manière dont les diff érentes collectivités
et organismes publics conservent leurs ar-
chives », continue la directrice des ADN. Des inspections sont eff ectuées à cetitre régulièrement tant dans les com-
munes, les hôpitaux, préfectures, tribunaux et prisons, commis-sariats, services et établissements rele-vant de l’éducation nationale ou d’autresministères… « Nous
allons dans les greniers
de tous ceux qui ont
une mission publique. » Ce qui représente dans le département du Nord pas moins de 2 500 entités, le tout pour une équipe de sept à huit personnes qui se livrent à un véritable travail de fourmi sur leterrain.
Mais d’autres défi s sont à venir… Depuisquelques années, l’archive n’a plus pour unique support le papier. Elle est éga-lement devenue électronique et doncimmatérielle avec en corollaire des pro-blématiques de préservation inédites. Avec pour objectif de toujours mieuxpréserver notre mémoire…
Pratique Archives départementales du Nord,
22 rue Saint-Bernard, 59000 Lille,tél. : 03.59.73.06.00.
« Le parchemin est bien plus
aisé à préserver que les papiers
actuels. »
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DANS LES COULISSES
Les archives départementales du Nord
h ffen chiffres (fin 2013)
• Personnel : 55
• Accroissement total des fonds publics dans l’année 2013 : 1,900 km
• Fonds conservés cumulés : 62 km
• Volume d’archives classées: 1,355 km
• Pages numérisées à ce jour : 7 563 164
• Pages mises en ligne : 5 116 749
• Communications d’archives : 26 426 documents originaux et 37 000 documents numérisés consultés en salle de lecture
• Visites sur le site Internet : 1 600 000
• Nombre de visiteurs sur site Internet : 391 000
• 49 magasins de 200 mètres carrés représentant 80 km de capacitéde conservation.
Les nouveaux magasins des Archives départementales du Nord ont été [re]construits selon les normes de conservation les plus innovantes. La moitié d’entre eux sont équipés de rayonnages mobiles électriques.
Le classement des archives, puis leur inventaire, sont des opérations indispensables pour en permettre la consultation par le public.
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72 PAYS DU NORD
BALADE Forêt de Crécy-en-Ponthieu
HISTOIRE(S) DE FORÊTDans nos régions Nord-Pas de Calais/Picardie, côté batailles on peut dire que l’on a été
servi… Si l’on remonte l’alphabet, on trouve A comme Azincourt (1415), puis B comme
Bouvines (1214) et enfin pour clore le tiercé, C comme Crécy (1346) dans la Somme…
A elles trois, ces batailles firent près de 10 000 victimes en trois jours ! Voilà pour le
petit cours d’histoire, mais restons-en à la lettre C comme Crécy. Et oublions un peu la
guerre pour regarder plutôt du côté de son massif forestier.
Texte et photos : Daniel Mouray (sauf mention contraire)
Située seulement à quelqueslieues du fond de la baiede Somme, au cœur duPonthieu, cette forêt consti-tue le plus important mas-sif forestier de la Somme. Avec ses 4 322 hectares, elles’étend sur 10 kilomètres
de long, plus de 4 kilomètres de large et traverse principalement la commune deCrécy-en-Ponthieu. Quant à son relief, il est presque nul, il varie de 30 à 70mètres. Mis à part la Maye qui prend sasource au nord à Fontaine-sur-Maye, iln’y a aucun cours d’eau dans cette forêt, seules neuf mares, creusées par la mainde l’homme, abreuvent la riche faunelocale. Quelques sources dites « tempo-raires » apparaissent parfois au printempscomme ce fut le cas en 1938, 1975, 1988, 1993, 1995 et 2001 (année des inonda-tions de la vallée de la Somme).
Côté histoire, la forêt actuelle est la par-tie restante d’un ancien massif forestier dont on trouve la trace sous le nom de« Cresiacum Foresti » à l’époque romainepuis « Forest de Crécy » en 1600. Onpeut se demander si, jadis, les massifsforestiers d’Hesdin au nord et celuid’Eu au sud ne faisaient pas qu’un ?Cette propriété royale a dépendu pen-dant longtemps du comté de Ponthieu, très puissant dans la région puis fut tenueen engagement par le duc de Guisejusqu’au milieu du XVIIe siècle. La forêt royale devint « domaniale », lors de laRévolution Française en 1789 et tous les
bois dits « ecclésiastiques » qui la joux-taient furent incorporés.
Trésors de patrimoine
Que peut-on y voir aujourd’hui ? L’arbrene doit pas cacher la forêt dit-on, maisdans le cas présent ici ce serait plutôt laforêt qui risquerait de cacher des trésors. Le massif ne compte qu’une petite di-zaine de bâtisses, occupées pour certainesseulement en période de chasse, les mai-sons forestières en lisière abritent lesagents de l’ONF ainsi que leurs bureaux. Si l’on prend le temps de s’y perdre, ondécouvre un pavillon de chasse au Poteaude Nouvion, des huttes forestières, deséglises, des plaques directionnelles ouencore des bornes. Mais pas n’importequelles bornes ! La longue borne est unvestige des limites des bois ecclésias-tiques tandis que la borne royale porte ladate de 1667 avec la fl eur de lys, preuvedit-on du passage de Louis XIV à cetteépoque… ? A regarder de plus près, lepatrimoine niché dans la forêt semblevouloir nous compter des histoires. Prenez les deux stèles par exemple. L’une, située près de la clairière du Muguet, est dédiée à Maurice Rohaut, victime d’unaccident de chasse en 1927. La seconde, sur la droite de la route menant de Crécy à Forest-l’Abbaye, fut érigée en 1921, en souvenir de deux forestiers, HenriBertaux et René Fleury, tués par l’ennemidurant la Première Guerre mondiale. Lescroix, calvaires en bois de haute taille, renferment eux aussi quelques secrets
comme la croix Hurette située en lisièresud de la forêt, qui rappelle le souvenir d’un ouvrier forestier nommé Hurettehabitant Nouvion, tué à cet endroit en1903. Autre curiosité : l’arbre à chapelle, situé dans le bois du Rondel, com-mune de Domvast, mais plus prochede Canchy. Cette petite chapelle enbois est fi xée autant que possible sur le
L’exploitation forestière :La forêt est depuis fort long-temps façonnée par l’homme. Vous pourrez remarquer, lors de votre randonnée, ce que l’on appelle communément des « clairières » qui sont en fait des coupes nécessaires à la continuité du massif forestier, car il faut assurer la relève d’arbres pour le long terme (80 à 110 ans). Actuellement la forêt domaniale est occupée en majeure partie à 64% de hêtres, 21% de chênes, 9% d’épicéas et enfi n 6% d’autres espèces telles que : bouleau, charme, saule, merisier, etc.…
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PAYS DU NORD 73
BALADE
Le Poteau de Nouvion
La croix Hurette
La Maye, le hêtre Richard, le Revenant, les frères ennemis
Le chêne des ramolleux
Plaque directionnelle
L’arbre à chapelle
La borne royale
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74 PAYS DU NORD
BALADE
tronc d’un arbre de forte taille. Cette niche aurait été placée par la châtelaine de Canchy en souvenir d’une personne disparue. La statuette fut sculptée par un artiste local Jean François Flicourt dit « Ch’Marmouset » (1734-1794) surnom dû aux fi gurines grimaçantes sorties de ses mains adroites…
Les arbres remarquables
Vingt-deux des trente arbres remar-quables, classés vers 1905, sont encore visibles pour les promeneurs qui partici-peront à cet étonnant et vivifi ant jeu de piste, pour cela le plan édité par l’Offi ce National des Forêts (ONF) est indis-pensable (disponible auprès de l’Offi ce de Tourisme de Crécy au prix de 3€). Plusieurs circuits sont proposés selon diff érents thèmes (petite ou grande ran-donnée, allées cavalières, routes privées ou publiques ouvertes à la circulation automobile). Ne négligez surtout pas les numéros de parcelles qui vous aideront beaucoup dans vos déplacements. Voici quelques-uns de nos coups de cœur :
Le chêne et le hêtre « Les frères enne-mis » : « Nous sommes deux et pourtant nous ne formons qu’un arbre ! Je suis un chêne, il est un hêtre. Agés de plus de 280 ans, nous avons poussé côte à côte. Nous étions amis jusqu’à ce que le hêtre ne me domine… Je souff re de ne pas
pouvoir me développer mais je prendsmon mal en patience ! Nous formonsun couple bien déséquilibré et pourtant exceptionnel ! ».
Le chêne « le Revenant » : Sans aucundoute le plus curieux ! Mais que lui a-t-ildonc pris, à sa naissance, de partir danstoutes les directions pour enfi n reprendredéfi nitivement la direction du ciel ?
Le chêne des « Ramolleux » : impres-sionnant par sa circonférence et sesramures innombrables, il est situé enlisière nord de la forêt entre Caumartinet Machiel.
Le hêtre « Richard » : âgé de prèsde 400 ans, il possède des dimensionsexceptionnelles : 33 mètres de hauteur et plus de 5 mètres de circonférence ! Sesprotubérances à la base du tronc peuvent représenter, suivant votre imagination, diff érents animaux…
Point de vue Pour clore cette visite dumassif forestier de Crécy-en-Ponthieu, n’omettez surtout pas la magnifi que pers-pective qu’off re le point de vue, en lisièrede forêt, sur le château et les étangsde Regnière-Ecluse, accessible par unagréable chemin de randonnée à partir de Machy.
Le réchauffement climatiqueL’ONF y pense déjà très sé-rieusement pour les géné-rations futures et anticipe. D’après des recherches effectuées dans le milieu sylvicole, il apparaîtrait que le hêtre supporterait moins bien le réchauffement climatique prévu dans les prochaines années, contrai-rement au chêne du fait de la différence de forme d’enracinement entre ces deux espèces (horizontal pour hêtre, vertical pour le chêne). Une place plus importante serait donc dédiée au chêne dit « ses-sile » (celui dont le bois sert à fabriquer les ton-neaux) ce qui donnerait à la forêt de Crécy dans 80 ans la situation suivante : 30% de chênes, 50% de hêtres, 20% de feuillus et 3% de divers.
« A regarder de plus près, le patrimoine niché dans la forêt semble vouloir nous compter des histoires. »
Maison forestière
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Comment passer d’une ancienne cokerie à un espace dédié à
l’environnement et au développement durable ?
La Communauté d’Agglomération Hénin-Carvin a réussi le pari en
transformant l’ancienne usine de Drocourt en parc écologique et
sportif avec comme pièce maîtresse une Maison de l’environnement.
Texte et photos : Caroline Devos
UN ANCIEN SITE MINIER ÉCOLO
Drôle de vision en arrivant à Hénin-Beaumont à lalimite de Rouvroy. Sur lesite de l’ancienne cokerie de
Drocourt, un bâtiment dédié à l’écologie est sorti de terre il y a quelques mois. L’usine de Drocourt, qui transformait la houille, était présente ici, au cœur du bassin minier, depuis les années 1930. Dans les années 1980, elle était même le leader européen en coke de fonderie1. L’usine fonctionnaitjour et nuit. Démantelée en 2004, la cokerie ne se résumait plus qu’à 160 hectares de friches bien embarrassantes. Que faire de
tout cet espace ? Toujours dans la logiquede donner un nouvel élan au bassin minier, la Communauté d’Agglomération Hénin-Carvin misa sur une totale reconversion dulieu et osa le pari de lui donner un caractèreécologique. Une sacrée revanche pour unsite qui avait connu tant de pollution...
Aquaterra
Inaugurée le 28 septembre 2013, la Maisonde l’environnement a pour but de sensibiliser et éduquer les populations aux thématiquesliées à l’environnement : l’éco-construction,
le climat, la santé ou encore la biodiver-sité. Comment économiser de l’énergie ? Comment mieux manger ? Aquaterra se veut concrète. Un parcours en intérieur (via une serre notamment) et en extérieur avec un jardin pédagogique (avec une ruche, un compost...), ponctué d’informations pra-tiques, permet à chacun d’imaginer des gestes simples pour minimiser son em-preinte sur la planète. Mieux, pour l’aider ! Les enfants (mais aussi les adultes) peuventconsulter des tablettes numériques où des quizz testent leurs connaissances en matière d’environnement et de développement du-
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1/ A l’origine le coke avait été produit pour rem-placer le charbon à bois.
rable. Des expositions temporaires sont également organiséesrégulièrement et un conseiller est présent sur le site pour délivrer de précieux conseils comme les aides possibles auxquelles on adroit lorsque l’on fait des travaux chez soi en privilégiant desmatériaux écologiques. Des animations destinées au grand pu-blic sont régulièrement organisées comme des chantiers natures. Proposés gratuitement, ces derniers permettent par exemple decomprendre comment utiliser intelligemment les ressources deson jardin. Et le bâtiment dans tout ça ? Il aurait été facile de direaux autres ce qu’il faut faire et ne pas faire… Mais non, véritable« pépite verte », la Maison de l’environnement montre l’exemple. Le bâtiment de 1000 mètres carrés est en bois, passif, isolé avecde la paille, chauff é aux granulés de bois et coiff é d’une toiturevégétalisée et de panneaux photovoltaïques. Aquaterra ne fait pas les choses à moitié. Mais surtout, il fallait montrer aux plussceptiques que c’était possible.
Le parc des îles
Autour de la Maison, un parc de 60 hectares se prête idéalement à la promenade. Des îles « pédagogiques » y ont été aménagées. Devenu un lieu de rencontres entre les marcheurs et autres cy-clistes, le parc accueille également de nombreuses manifestationssportives. Certaines associations y organisent des événementsimportants comme des démonstrations de parapentes installésen haut de l’un des terrils entourant le parc. Mais bien d’autresactivités y sont présentes : cerfs-volants, triathlon, biathlon, marche nordique... A l’est du Parc des îles, une salle d’escaladedoit même voir le jour prochainement. En attendant il y a déjàdes aires de jeux pour les plus petits et un boulodrome de huit pistes pour les amateurs !
Pratique Aquaterra, bd des frères Leterme à Hénin-Beaumont, tél. : 03.21.79.74.94.
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PATRIMOINE Le Château de la Tour à Gouvieux
PATRIMOINE & SHOW BUSINESSConstruit en 1913 à Gouvieux dans l’Oise, le Château de la Tour était
autrefois le lieu d’encanaillerie de personnalités parisiennes telles que
Jean Gabin ou Edith Piaf. Cette élégante demeure, transformée en hôtel-
restaurant, est gérée par la même famille depuis trois générations.
Texte et photos : Kaltoume Dourouri (sauf mention contraire)
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PATRIMOINE
En arrivant Chemin de laChaussée, un manoir de style anglo-normand se dé-voile peu à peu à ceux qui
ont le bonheur de fréquenter en semaine ou le temps d’un week-end cette bâtisse construite au début du XXe siècle par unefamille de banquiers parisiens souhaitant profi ter du charme et du calme de cet îlot de verdure proche de la capitale. Situé aux portes de la forêt de Chantilly, leChâteau de la Tour, établissement Relaisdu Silence, est doté d’un hôtel troisétoiles de 41 chambres et d’un restaurant gastronomique placé sous la houlette du talentueux et créatif chef Jean-Paul Picque. Cette très belle maison de maître était à l’époque le lieu où venait s’enca-nailler tout le gratin du « showbiz » pari-sien. Jean Gabin, Edith Piaf ou encoreTino Rossi venaient en eff et s’y détendre. Cette maison est aujourd’hui gérée par la troisième génération de la famille Jadas.
De Jean Gabin
à MasterchefPauline, la petite-fi lle, née en 1976, pour-suit l’entreprise familiale et oriente ce lieu de charme qui a gardé son cachet d’autrefois, vers l’accueil de mariages et de séminaires, entre autres prestations de haute tenue. « Mes grands-parents ont
acheté cette maison de maître en 1972, ils
y ont fait quelques travaux et ont ouvert
le château en 1974. J’ai de nombreux sou-
venirs de clients très fi dèles, des acteurs, des
sportifs comme Jean-Pierre Papin et des
anonymes attachés à cette maison. Des tour-
nages de fi lm ont même eu lieu ici comme
celui de Délit Mineur de Francis Girod en
1993 avec Claude Brasseur », témoigne Pauline Jadas dont le papa en grand féru de football et de rugby avait accueilli la mythique Squadra Azzurra, l’équipe italienne de football, qui lors de la coupedu monde de 1998 avait privatisé tout l’hôtel pour une mise au vert. Le cadre est en eff et des plus bucoliques et sereins. Dernièrement c’est Masterchef Saison 4, l’émission culinaire de TF1, qui avait choisi cette ambiance pour décor.
Le Château de la Tour à Chantilly-Gouvieux
entre histoire et modernité
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Un label qui en dit longRelais du Silence offre une sélection de plus de 200 hôtels en Europe dont la plupart sont situés en France. Véritables demeures de caractère (châ-teaux, manoirs, moulins, anciens pavillons de chasse…), ces établisse-ments jouissent de situations exceptionnelles, à l’écart des villes, au sein d’un environnement paisible et préservé. Fondé il y a plus de 40 ans, Relais du Silence rassemble des hôteliers amoureux de leur métier, de leurs établis-sements et qui mettent tout en œuvre pour offrir un service haut de gamme, authentique et convivial. Hormis le Château de la Tour, deux établissements situés en Picardie et dans le Nord-Pas de Calais font partie du réseau : Le Cise à Ault en baie de Somme et la Ferme Blanche à Lompret près de Lille.
La même devise
depuis 1974Au fi l des années, la maison a connu un remarquable essor, perpétuant les valeurs traditionnelles d’accueil et de qualité de l’hôtellerie française. « La bonne table,
l ’authenticité, les valeurs humaines et la
convivialité. tout ce que nous cultivons ici »,
affi rme la directrice. Epicurisme et sim-plicité restent les valeurs de référence du Château de la Tour qui arbore la devise : « Qui y rentre, s’y plaît » ! De quoi séduire !
et fi déliser une clientèle composée encore aujourd’hui de célébrités telles que les comédiens français Jean-Luc Anglade et Alain Delon. Même l’acteur britannique des séries télévisées Amicalement vôtre
et Le Saint, Roger Moore, appréciait l’ établissement qu’il aimait pour son côté à la fois chic et rustique.
Les artisans locaux
à l’ouvrage« En plus de la partie ancienne dotée
notamment d ’un bar à l ’anglaise, La
Causerie, que j’ai tenu à conserver, nous
avons, avec un architecte, ajouté une exten-
sion plus contemporaine. Je voulais garder le
charme de l ’ancien sans devenir pour autant
obsolète ou vieillot. Pour cela, j’ai travaillé
avec des artisans locaux, une décoratrice
d’intérieur et une couturière notamment.
Nous sommes un peu ici le dernier des
Mohicans. Mais cela doit plaire puisque
l ’hôtel ne désemplit pas. Les jeunes mariés,
par exemple, lorsqu’ils viennent faire la fête
ici avec leurs familles et amis, sont séduits
par notre beau parc et ses arbres centenaires,
les lapins, les petits oiseaux. Nous avons
même de la demande pour des mariages
d’hiver au coin du feu », complète Pauline
Jadas. Décoration fl orale de Chantilly, parquets d’origine, hauts plafonds ouvra-gés, lustres et cheminées d’antan. Oui l’endroit est romantique, chargé d’his-toire et sait vivre avec son temps.
Pratique Château de la Tour, Hôtel-Restaurant, Chemin de la Chaussée, 60270Chantilly-Gouvieux,tél. : 01.70.23.81.63.www.relaisdusilence.com
Tournage du fi lm Délit Mineur de Francis Girod
Quelques personnalités comme Alain Delon ou Roger Moore en 1984 au Château de la Tour
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IDÉE WEEK-END Calais
ENTRE TERRE ET CIEL !
CALAIS
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IDÉE WEEK-END
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Vendredi
15h Quoi de mieux que de prendre un peu de hauteur
pour faire connaissance avec une ville ? Direction le beff roi, sur la place du soldat inconnu. Du haut de ses 75 mètres, il délivre une vue à 360° sur la cité. A ses pieds, la statue de Rodin : Les Bourgeois de
Calais raconte un épisode clé de l’histoire de Calais. Inaugurée en 1895, elle rend hommage au courage de six Calaisiens pendant le siège des Anglais entre 1346 et 1347. En eff et, le roi d’Angleterre Édouard III avait décidé en août 1347 de réaliser un marché : laisser la vie sauve aux habitants en échange de celle de ces six Calaisiens.
Petite pause méritée après tant d’émotions…Voici une
adresse qui ne manque pas de charme. Rue de Malines, Anne-Sophie Noël-Bisshop et Jean-Michel Coulon, ont installé leurs chambres d’hôtes dans un ancien hôtel particulier du XIXe siècle. Au programme du Cercle des Malines : des chambres à la décoration raffi née sur le thème du voyage : Kenya, Venise, Rome, Indochine, Havane… Un dépay-sement qui se prolonge lors du petit-dé-jeuner avec le pain et les viennoiseries, préparés dans l’une des boulangeries de Jean-Michel !
18h30 Profi tez de votre soi-rée pour aller voir un
spectacle au Channel ou au Grand Th éâtre. Le premier s’est installé dans les anciens abattoirs de la ville en 1994. Spectacles de danse contemporaine, pièces de théâtre, concerts et même cirque, l’off re est très large. Quant au Grand Th éâtre de Calais, petit bijou d’architecture, il a été construit sur les plans de l’architecte Malgras-Delmas à la place de l’ancien cimetière de Saint-Pierre, aujourd’hui place Albert 1er. La première pierre a été posée le 9 juillet 1903 !
SamediA seulement 400 mètres de la maison d’hôtes d’Anne-
Sophie et Jean-Michel, plongez dans l’univers fascinant de la dentelle, indus-trie textile qui a littéralement façonné la ville. Au cœur du quartier historique des dentelliers, dans une ancienne usine ty-pique de la fi n du XIXe siècle, la Cité de la Dentelle et de la Mode revient sur l’histoire de cette industrie et son appli-cation dans la mode. Car la dentelle de
Calais, même si elle subit la crise depuis déjà quelques décennies, reste très prisée dans le milieu de la Haute Couture.
13h Du côté du port, le Grand Bleu fi gure parmi les incon-
tournables pour qui veut déguster un bon plat de poisson. Après ses études et des passages remarqués auprès de Marc Meurin ou encore Alain Ducasse, le chef Matthieu Colin est revenu dans son Calais natal. On aime sa cuisine inven-tive et originale réalisée avec des produits frais et de terroir.
15h Il est temps de partir du côté du port de Calais. A seule-
ment deux petites minutes de marche, vous êtes arrivés au phare. D’une hauteur de 58 mètres, celui-ci a été allumé pour la pre-mière fois en 1848. Dans le quartier du Courgain maritime, il n’a subi aucun dommage pendant les guerres ! Vous pouvez défi er les 271 marches et ad-mirer la vue sur la ville et la mer. Ensuite, direction le port de pêche, quai de la Colonne Louis XVIII. Chaque jour de nombreux bateaux viennent s’y amarrer pour vendre leur pêche du jour. Envie de continuer la marche ? Dirigez-vous vers la place d’Armes pour admirer la Tour du Guet, le plus ancien monument de Calais , d’où l’on guettait l’ennemi au Moyen Âge.
17h Un petit creux ? Ne partez pas trop loin, restez sur la place
d’Armes. Rendez-vous à la crêperie Tonnerre de Brest. La cuisine y est, bien entendu, typiquement bretonne. Mais on ne leur en veut pas, pour la simple et bonne raison que c’est bon ! Créée par deux sœurs, cette bonne adresse nous fait voyager en Bretagne tout en faisant quelques clins d’œil à notre terroir. Les crêpes ont pris un petit accent ch’ti : galette de courgettes à l’ail, ou de maroilles, de boudin noir et compote ou encore d’endives braisées. Un délice !
Première ville du Pas-
de-Calais par sa taille
et sa population, Calais
est également connue
pour être le premier port
français de passagers
grâce à ses liaisons
avec l’Angleterre. Mais
Calais est aussi une
ville d’histoire. Celle de
Yvonne et Charles de
Gaulle qui s’y marièrent
en 1921 en l’église Notre-
Dame ou encore celle
d’un passé industriel
encore très présent.
Texte : Caroline Devos Photos : Francis Bertout
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IDÉE WEEK-END Calais
Que visiter ?5. La Cité Internationale de la Dentelle et de la Mode.
135, quai du Commerce, 62100 Calais.Tél. 03.21.00.42.30. www.cite-dentelle.fr
3. Le musée des Beaux-Arts. 25 rue Richelieu, 62100 Calais.Tél. 03.21.46.48.40. www.musee.calais.fr
♥
Où dormir ?2. Le Cercle de Malines.12 rue de malines, 62100 Calais.
Tél. 03.21.96.80.65. www.lecercledemalines.fr
♥
Où déjeuner ou dîner ?4. Le Grand Bleu.8 Rue Jean-Pierre Avron, 62100 CALAIS
Tél. 03.21.97.97.98. www.legrandbleu-calais.com1. Crêperie Tonnerre de Brest. Place d’Armes, 62100 Calais.
Tél. 03.21.96.95.85. www.creperie-calais.fr
Restaurant Histoire Ancienne.
20 rue Royale, 62100 Calais.Tél. 03.21.34.11.20.www.histoire-ancienne.com
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Dimanche
10h Pour vos derniers instants à Calais, pourquoi ne pas
louer un vélo et vous mettre au vert ? Pour cela, rien de plus simple : direction les bornes Vél’in. Vous en avez une pas
très loin de la maison d’hôtes, à proxi-mité du théâtre. Profi tez-en pour aller voir l’église Notre-Dame, dans laquelle se sont mariés Yvonne et Charles de Gaulle. Une stèle en leur hommage y est même érigée. Seule église d’infl uence Tudor en Europe continentale, elle vaut vraiment le coup d’œil ! Ensuite, vous pouvez respirer le bon air au parc Richelieu. Ce dernier a été aménagé en 1862 sur les anciennes fortifi cations de la vieille ville. Le jardin tel qu’il est visible aujourd’hui a été redessiné en 1956. Au début du XIXe siècle s’y trouvaient les « Bourgeois de Calais » de Rodin. Avec ses points d’eau et ses belles allées, vous allez adorer la promenade !
13h Juste à côté du parc Richelieu, vous pouvez dé-
jeuner au restaurant Histoire Ancienne. Au cœur du centre-ville de Calais, avec sa façade typique de bistrot, ce restaurant se place dans la lignée des plus belles brasseries. Tenu par Patrick Comte, un artisan-restaurateur, vous y dégustez une cuisine classique de brasserie, le tout fait maison !
PratiqueOffi ce de tourisme de Calais Côte d’Opale.
62 100 Calais.Tél. 03.21.96.62.40.www.calais-cotedopale.com
Pas-de-Calais,Terre de trésorsle Département 5
Vauban Arras
Beffroi Calais
Marais audomarois
Le Pas-de-Calais ne manque pas de richesses. Porté et encouragé par les prestigieuses reconnaissances qu’il a obtenues, il marque sa volonté d’entrer dans une ère nouvelle.
www.labelspasdecalais.fr
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MUSÉE Beaux-Arts de Tournai
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MUSÉE
eu mais le OOux-Arts deOOe parmi les OOplat pays. OOe en formeOOgné Victor OOs, Bruegel,OOt, Ensor ouOOencore Toulouse-LautrecOOdévoilent des facettes
inattendues de leurs
palettes.Texte : Ludivine Fasseu Photos : Sébastien Hennebique
UNE RICHESSE INSOUPÇONNÉE
Chez le Père Lathuile de Manet, l’un des chefs-d’œuvre du musée Tournaisien.
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Beaux-Arts de Tournai
Ei d’un don qui EEu ! Au début du EEEEEEri Van Custem, EEd’art, prend les EEpremiers contacts pour l’avenir de sa E
collection, il se tourne naturellement vers le musée de Bruxelles. Mais le fonc-tionnaire bruxellois en charge du musée tatillonne. Certaines œuvres ne sont pas à son goût. La nudité de Périmèle, la
Nymphe de Capri de Léonce Le Gendrei
(1864), par exemple, l’eff raie. Si bien que le mécène, lassé par cette attitude, se décide à off rir sa collection à la ville de Tournai ! « Il suffi t parfois de pas grand
chose pour que le cours de l ’histoire change »
s’amuse Dimitri Kadjanski, directeur de l’offi ce de tourisme de Tournai. Il faudra néanmoins attendre un quart de siècle pour que le musée des Beaux-Arts de Tournai ouvre ses portes et rende ainsi accessibles les œuvres du mécène en 1928. Mais le jeu en valait la chandelle,
les légataires des œuvres de Van Custem confi ent la réalisation du musée à Victor Horta qui réalisera d’ailleurs à Tournai le seul musée conçu en tant que tel de sa carrière ! Etrange musée dont la forme et l’agencement des diff érentes pièces ne sont pas sans faire penser à la carapace d’une tortue. Le plan est centré, toutes les pièces tournent autour du hall des sculptures. « Il faut replacer sa construction
dans l ’époque. Alors qu’Horta commence à
dessiner les plans en 1911, la Joconde vient
d’être dérobée au Louvre. L’architecte est
marqué par l ’aff aire et essaie de parer aux
problèmes de sécurité » poursuit Dimitri Kadjanski. Si bien que lorsqu’il se place au centre du musée, le gardien a un œil sur toutes les salles disposées autour de lui. Les travaux débutent en 1912 sur le site d’une ancienne abbaye mais la Première Guerre mondiale marque un coup d’arrêt. Le musée ne sera achevé qu’en 1928. Entre temps, Horta a évo-
lué... Ainsi on retrouve les courbes ty-piques de l’Art Nouveau à l’extérieur dubâtiment tandis que l’intérieur se révèle beaucoup plus cubique. Autrement dit entre les deux son cœur balance... Al’époque, le génial architecte est en proie au doute et au questionnement entre Art Nouveau et Art Déco.
Les grands noms de la
peinture
Côté collections, le musée des Beaux-Arts de Tournai n’a pas à rougir. Les salles classées en sept thématiques (lebonheur de vivre, les travaux et les jours, l’éloge de la folie, matières et illusions, la vérité de l’être, au cœur de l’univers, foi et dévotion) abritent chacune leurs lots de petits et grands trésors. Le muséeprésente un panorama de peintures et de sculptures allant des primitifs fl amands
La Rixe. Le coup de la fi n (1900) - Rémi Cogghe.
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aux artistes contemporains, s’appuyant sur les fonds de la ville pour la peinture an-cienne et les Van Custem pour la peinture moderne. On retrouve les grands noms de l’histoire de l’art tels que Roger de le Pasture, Robert Campin, Pierre-Paul Rubens, Jacob Jordaens, Vincent Van Gogh, Georges Seurat ou encore Claude Monet. Tous dévoilent des facettes diff érentes de leur palette, et le conservateur Jean-Pierre De Rycke n’a pas hésité à bousculer les codes en confrontant des œuvres d’époque diff érente. Ainsi, Ensor, l’ostendait apparaît sous un jour nouveau dans plusieurs salles. Une nature morte, des marais… Mais où sont ses masques ? « Van Custem a acheté de
nombreuses œuvres d’Ensor -essentiellement
des dessins- mais elles sont toutes antérieures
à la période des masques » précise Dimitri »
Kadjanski. Ce sont donc ses toiles de jeu-nesse qui sont données à voir. Et pour cer-taines, on note déjà l’humour et l’ironie chers à l’expressionniste !
Face cachée
Vincent Van Gogh aussi étonne le visi-teur avec notamment une encre sur papier. Alors qu’en juillet 1888, il espé-rait l’arrivée à Arles de son ami PaulGauguin, Van Gogh réalisa une sériede cinq grands dessins très élaborésà la plume de roseau taillé et encresépia. L’un d’entre eux, représentant lesOliviers à Montmajours est exposé auxBeaux-Arts de Tournai. Au fi l de la visite, on redécouvre ainsi des facettes depersonnalités de grands noms que l’oncroyait connaître. Les « locaux » commeLouis Gallait font revivre les grands évé-nements de l’histoire de Tournai commel’abdication de Charles Quint, les der-niers honneurs rendus aux comtes d’Eg-mont et de Horne ou encore la peste en1092, terrifi ante de noirceur... Notonsd’ailleurs que s’il fallait retenir un fi lconducteur dans le parcours du musée, la
peine et le misérabilisme arriveraient en bonne place. Les personnages représen-tés par les diff érents artistes ont souvent quelque chose de lourd dans le regard.Enfi n parmi la grande collection d’im-pressionnistes, le visiteur se régalera à coup sûr des deux Manet -le musée tournaisien est l’un des seuls en Belgique à posséder deux toiles de l’artiste- Argenteuil (1874) et Chez le Père Lathuile
(1879), que beaucoup de critiques d’art considèrent comme l’une de ses plus belles réalisations.
Pratique Musée des Beaux-Arts de Tournai,
Enclos Saint-Martin, 7500 Tournai,tél. : 00.32.69.33.24.31.
A noter : nocturne du musée le 3 mai.
On redécouvre ainsi des facettes de personnalitésde grands noms que l’on croyait connaître. »
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90 PAYS DU NORD
BONNE ADRESSE La Ruche aux Livres à Wavrin
Sur la place principale de Wavrin, impossible d’échapper à La Ruche aux Livres
et son propriétaire Olivier Barbier. Cette librairie indépendante installée dans les
Weppes depuis 8 ans veut prouver à tout le monde que le livre n’est pas mort !
Texte et photos : Caroline Devos
UNE LIBRAIRIE QUI BOURDONNE !
« On m’a pris pour un fou ». Quand Olivier Barbier a créé La Ruche aux Livres, sa librairie indépendante
il y a 8 ans à Wavrin, le pari n’était pas gagné. Pourtant les habitants l’ont accueilli les bras grands ouverts : « la première
semaine j’ai reçu des bouquets de fl eurs et
encore aujourd’hui on me donne des petits
cadeaux lors des fêtes ». Le bouche-à-oreille a fonctionné. Olivier n’est pas peu fi er d’avoir su conserver sa clientèle malgré une concurrence féroce : « c’est avant tout la
librairie de ma clientèle » explique-t-il. Olivier doit sa réussite à la convivialité de sa Ruche. Ici point de relation patron/ clients, être libraire pour lui c’est avant tout « un métier humain ». Olivier Barbier est un véritable passionné. Les habitués viennent à La Ruche aux Livres pour dénicher la perle rare qui les aura touchés ou l’une des deux jeunes femmes qui travaillent avec lui. « Ici on est vraiment face aux clients, on ne
peut pas se cacher. Souvent les gens viennent
sans savoir ce qu’ils veulent précisément et c’est
alors à nous de savoir les conseiller au mieux ».
Plus qu’une librairie
Mais pas question de se contenter de l’activité de libraire. Face au Furet, à la FNAC ou aux sites internet marchands, La Ruche aux Livres a du trouver un moyen de se démarquer. Caroline, la responsable du magasin a mis en place un cercle littéraire composé aujourd’hui de 13 personnes. Les compères se rendent également dans des salons du livre et de la bande-dessinée. L’équipe organise aussi des rencontres avec des auteurs aussi diff érents les uns que les autres. Des séances de dédicaces qui font se déplacer jusqu’à plusieurs centaines de personnes, venant parfois même d’Amiens ou de Belgique ! Et puis comme dans la Ruche ça bourdonne de partout, les enfants peuvent faire comme les grands et prendre le temps de choisir LE livre qui leur donnera
envie de quitter l’écran de télévision ou la tablette numérique. Plus qu’une simple librairie, La Ruche aux Livres est devenue en quelques années un véritable lieu de vie. Si l’on regarde de plus près l’envie d’Olivier d’avoir « une librairie comme dans l’ancien
temps mais avec la technologie moderne », on peut dire que son pari est réussi !
Pratique La Ruche aux Livres. 14 place de la République, Wavrin. Tél :03.20.58.06.01.larucheauxlivres@gmail.com
ET POURQUOI DONC ?
Mais pourquoi le nom : La Ruche aux Livres ?
Tout simplement car la contraction des noms
de famille d’Olivier et son épouse donne le son
« bzz » , le bruit de l’abeille !
BONNE_ADRESSE_RUCHE_AUX_LIVRES_114.indd 90 10/03/14 15:51
Oui, je désire commander la BD "Les enquêtes de l’inspecteur Pidmer", au tarif préférentiel de 16,30 € frais de port inclus.
Je la recevrai à l’adresse ci-dessous. Voici mes coordonnées :
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COUPON-RÉPONSE
Sortie en librairie : mars 2012.
PRIX : 12,50€
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A la manière du célèbre duo Sherlock
HHoHollmlmeses e ett DDoDoctcteueurr WWaWatstsonon, «« LLeLess enenququêêtêteses
dede l l’IInsnspepectcteueurr PiPidmdmerer » » m metettetentnt e enn scscènènee
dedeuxux a acocolylytetess aiailéléss, P Pididmemerr, u unn huhuîtîtririerer-ppieie,
et le prp ofesseur Numénius, un courlis cendré.
Au fi l de leurs prp omenades, ils nous
emmènent à la découverte des espèces et
des milieux naturels typiques de la Baie de
Somme et de la plaine maritime picarde.
Dix enquêtes amusantes et instructives
pour connaître les secrets des oiseaux, des
animaux et des paysages emblématiques de ce
merveilleux territoire.
Les enquêtes de L’INSPECTEUR
PIDMERUNE BANDE DESSINÉE
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7-12 ans et +Date de sortie : mars 2012 Format : Intérieur : 20x28 cm - couv : 20,5x28,8 cmPagination : 48 pages - Prix public : 12, 50 €
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92 PAYS DU NORD
BONNE ADRESSE L’estaminette à Lille
Rue de la Barre dans le Vieux-Lille, au milieu des cafés branchés et magasins chics,
une épicerie aux allures d’estaminet s’est spécialisée dans les produits du terroir.
Bières, fromages, confiseries et même yaourts… Tout est « made » in Nord-Pas de
Calais. Texte et photos : Caroline Devos
L’ESTAMINETTE, L’ÉPICERIE 100 % NORDISTE
En venant de la Grand-Place de Lille, il faut remonter la rue Esquermoise pour arriver rue de la Barre et à l’Estaminette
plus précisément. Créée en 2009 par quatre copains bien inspirés, l’épicerie a été reprise en novembre dernier par Sébastien Pollet et Serge Rybacki, deux amoureux du terroir. Au programme : une cinquantaine de variétés de bières, des fromages, de la confi ture au spéculoos... Mais aussi des produits plus originaux venus d’un peu plus loin, comme le pétillant à la rhubarbe de Picardie, le sirop de Liège ou encore la véritable cassonade belge. On y retrouve tous les produits d’hier (et d’aujourd’hui) qui ont fait du Nord-Pas de Calais, une région de bonne chère. Depuis peu, les deux compères développent le rayon frais en travaillant avec les fermes des environs. Ainsi, les yaourts viennent de Pévèle et la cave à fromages s’est enrichie du boulet de Cassel, un fromage fl amand « ressuscité » grâce à la Ferme des Templiers
à Oxelaëre. Côté références, si on demande à Sébastien ses incontournables, il hésite un instant avant d’annoncer : « les chocolats
de Saint-Jans-Cappel, les gaufres, les bières,
les saucisses au maroilles ou au spéculoos ».
Bref l’homme n’est pas peu gourmand…
Des produit locaux
Côté clientèle, l’Estaminette profi te du passage des nombreux touristes dans la capitale des Flandres pour faire connaître ses pépites. Sébastien se rappelle avoir servi « des Lyonnais, Marseillais, Toulousains,
Parisiens, Normands... », heureux de repartir avec un petit bout du Nord dans leurs valises. Mais avec le temps, on croise de plus en plus d’habitués, « ceux qui
viennent chaque semaine chercher leur bière
favorite » ou encore « des gens du quartier qui
viennent se servir dans les produits frais pour
dépanner le quotidien ». Et si fi nalement, ils repartent avec un boulet de Cassel plutôt qu’une mimolette industrielle,
le pari est gagné ! Pour pérenniser l’Estaminette, Sébastien et Serge prévoient de développer des animations autour d’événements gastronomiques. A mardi gras, ils présentent diff érentes variétés de confi ture à étaler sans modération sur les crêpes. Mais avant tout, les deux hommes souhaitent continuer à dénicher de bons produits. Sébastien se dit « être en recherche
permanente de nouveaux producteurs ». Parmi les nouveautés les plus attendues : le « vrai nougat » fabriqué dans le quartier de Lille-Fives.
Pratique L’Estaminette, 10 rue de la Barre,59000 Lille, tél. : 03.62.10.13.54. Dumardi au vendredi de 14h à 19h - Lesamedi de 11h à 19h. Possibilité de passer commande par internet : www.estaminette.com
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PAYS DU NORD
LA THIÉRACHE ET SES TRÉSORS
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105 106
AUTOUR DES PHARES MONUMENTS ET PAYSAGES VOIES ROMAINES
LA BIÈRE, SECRET DES MOINES
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AU TEMPS DES CHÂTEAUXLA FLANDRE À CŒUR OBJECTIF NATURE
DOSSIER TINTIN HERGÉ ET LA BELGIQUE
BAIE DE SOMME & 2 CAPS
LA TLA T ÉÉHIÉRHIÉRACHEACHE ETET
98
99 100 101
SPÉCIAL 100 - 150 PAGES ! QUE FAIRE AVANT L’ÉTÉ ?
D’OÙ VIENT LA CUISINE DU NORD ?
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LES CHEMINS DE L’ÉTÉ LES VOIES DU NORDVERS COMPOSTELE
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COMMENT LE NORD A INSPIRÉ LES PLUS GRANDS ?
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BALADES ROMANTIQUES DESTINATION WEEK-ENDS
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94 PAYS DU NORD
LES RICHESSES DU MARAIS AUDOMAROIS
LIVRE Coup de cœur
Photographe-naturaliste reconnu dans la région, Jean-Claude Carton collabore avec Pays du
Nord Magazine depuis plusieurs années déjà. Mais l’homme est du genre discret. Il disparaît parfois pendant des semaines voire des mois puis ressort de l’ombre pour apporter son fl ot de nouvelles images. Et là, on comprend. On comprend que l’homme a passé ces derniers temps dans la nature à attendre l’envol d’un oiseau, le galop d’une jument, la sieste
d’une grenouille verte sur un nénuphar ou le rayon de soleil venu illuminer son terrain de jeux. Et son terrain de jeux, c’est l’Audomarois, terre qui l’a vu naître. Correspondant d’agences (plus de 3 000 photos publiées en France et à l’étranger), il reste profondément attaché à ce marais qu’il parcourt depuis plus de 30 ans, appareil photo à la main.Son nouvel ouvrage, Les Richesses du Marais Audomarois, condense ce travail d’une patience inouïe. Il en a fallu des heures pour saisir ces centaines d’oiseaux, de libellules, de papillons et autres batraciens vivant dans le marais. Que de couleurs ! Au fi l des pages, on comprend mieux pourquoi ces terres humides façonnées depuis douze siècles par l’homme, sont rentrées l’année dernière dans la belle famille des sites « Man and Biosphere » reconnus par l’UNESCO. On s’étonne devant le nombre d’espèces d’oiseaux fréquentant le marais. On s’amuse du martin-pêcheur poisson dans le bec ou du couple de Traquets Tariers partageant le petit-
déjeuner... L’ouvrage se feuillette tel un album photos de famille. Le lecteur suit le parcours du photographe et découvre les richesses du marais au gré des pérégrinations de ce dernier. Les commentaires sont courts, les photos parlent d’elles-mêmes. Pas de chapitre, pas de textes, juste des centaines de photographies pour dévoiler le marais audomarois au fi l des saisons. Les images, étonnantes et inattendues, donnent à voir l’invisible. Seuls les plus patients et les plus curieux pourraient immortaliser ces instants de vie volés. Ceux qui n’ont jamais parcouru ces jardins fl ottants s’étonneront de voir qu’ils sont encore cultivés et que le facteur réalise toujours sa tournée en barque ! Pour les autres, on retrouve le marais tel qu’on l’aime : authentique et ressourçant.
Pratique Les Richesses du Marais Audomarois, 96 pages, 190 photographies, 29 €. Livre en vente chez le photographe, dans les librairiesde Saint-Omer, à l’Offi ce de Tourisme de Saint-Omeret sur le site www.labelimage.frJean-Claude Carton, 60 rue du Capitaine Revel, 62500 Saint Martin-au-Laërt, tél. : 03.21.38.31.21.
Fruit d’un travail de plusieurs années, cet ouvrage rassemble les plus belles
images de Jean-Claude Carton, un photographe passionné du marais audomarois.
Infatigable guetteur de lumière, il nous donne à voir l’invisible... Texte : Ludivine Fasseu
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En vertu de la loi Informatique et Libertés du 6 janvier 1978, vous disposez d’un droit d’accès et de rectification aux données vous concernant.
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2 ans soit 10 numéros (8 magazines + 2 hors-séries)
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96 PAYS DU NORD
TROP BON ! LES FRITES, CROQUETTES ET BEIGNETS Voici un ouvrage qui va en déculpabiliser plus d’un ou plus
d’une... Notre chroniqueur gastronomique Patrick Ville-
chaize a réuni les chefs d’Euro-Toques1 et remet au goût
du jour les plats à base de friture. De l’apéritif au dessert,
les frites, beignets, croquettes, chips et autres croustillants
se déclinent à toutes les sauces, et se révèlent plus diété-
tiques qu’on ne le pense. Texte : Ludivine Fasseu
Bien sûr, cet ouvrage ne vous délivrera pas la recette miracle pour rentrer dans du 36...
Quoique ! Les beignets de soles concoc-tés par Olivier Malévitch (Hermitage Gantois à Lille) ou les gambas en tempura d’Emmanuel Hernandez (Le Musigny à Valenciennes) rivaliseraient volontiers avec quelques salades bien garnies. Mais surtout, c’est tellement bon ! C’est tellement bon une frite arrosée d’un fi let de vinaigre ou une bonne croquette de crevettes bien de chez nous. A lire la recette de cette dernière (voir notre encadré), la préparation ne semble pas si sorcière. Avec la complicité des chefs d’Euro-Toques, Patrick Villechaize délivre ainsi 45 recettes, de l’apéritif au dessert, à base de plats en friture. Croustillants de langoustines au basilic, chips de cour-gettes, croquette de pomme de terre, dos de cabillaud poireaux frits, fi let de bar rôti pommes gaufrettes, beignets de cerise sans oublier les fameux croustillons… Le lecteur retrouve les grands classiques de la friture et se voit confi er quelques recettes plus élaborées pour faire bonne impression, tout en prenant plaisir ! Les recettes sont claires, illustrées par un photographe de talent, Th ierry Bineau, qui a dû saliver en immor-talisant les réalisations des chefs… Et puis, si vous culpabilisez encore de faire le plein
de glucides, sachez que l’on en a besoin, même pour maigrir ! Il paraîtrait que ces mêmes glucides enverraient des signes au cerveau, lui signalant qu’il n’y a pas de famine en vue, et qu’il peut continuer à pui-ser dans les réserves... Pour vous débarrasser des odeurs de fritures, placez sur le plan de travail un bol rempli de vinaigre blanc, conseil de l’auteur !
Pratique Trop Bon ! Les frites, croquettes
et beignets, Patrick Villechaize, 9 €, éditions Ouest-France.
LIVRE Coup de cœur
1/ Euro-Toques : Association de chefs quiœuvre pour la sauvegarde et la promotion des produits alimentaires de qualité.
CROQUETTES DE CREVETTESRecette de Yorann Vandriessche
Ingrédients (pour 4 pers) : 1 kg de crevettes grises (400 g décortiquées – 600 g de carapaces) – 100 g de farine – 100 g de beurre – 12 feuilles de gélatine – 70 cl de lait – 50 g de carottes – 50 g de céleri rave – 50 g d’oignon – huile de friture – herbes aromatiques – sel – poivre.
Préparation : • Faire suer au beurre tous les légumes taillés en fi ne brunoise avec les carapaces de crevettes. Ajouter le lait, laisser cuire et passer au chinois.
• Ajouter le roux fait avec le beurre et la farine, la gélatine fondue à l’eau tiède et les crevettes décorti-quées. Assaisonner.
• Façonner les croquettes et les plonger dans l’huile de friture à 180°. Servir avec une émulsion d’herbes aromatiques.
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Idées Week-end & Sorties
MUSIC’ À MA PORTEÀ MARCQ-EN-BARŒUL DU 15 MAI AU 12 JUIN
Vous aimez la musique maisne fréquentez pas forcémentles salles de concert. Pourquoine pas vous rendre à l’un desconcerts gratuits de Music’ à maPorte ? Sept spectacles dans deslieux inhabituels et dans tous lesstyles musicaux vous sont propo-sés à la porte de chez vous.
Rendez-vous les :Jeudi 15 mai à 19 h :Kouchtar OrchestarCollège Rouges BarresRock/Swing/FunkMardi 20 mai à 19h :Okay Monday - Espace TabarlyPop/RockJeudi 22 mai à 19h :Le Global : Compagnie duTire-Laine - Maison de laJeunesse de la BriqueterieMusiques du MondeMardi 27 mai à 19h :
Woodstock ExperienceParc Valmy – Rock/Pop/FolkMardi 3 juin à 17h : Trio classique : piano,violoncelle, flûte - La CorderieMusique classiqueJeudi 5 juin à 19h :
q qq q
Contrabando - Hôtel de VilleMusique cubaineJeudi 12 juin à 19h :Chauffe Marcel - CafétériaCasino – Soul MusicTous les concerts sont gratuitsRens. : 03 20 45 46 37
Retrouvez l’ensemble de cette programmation sur :
www.marcq-en-baroeul.org
15ème SALON DU JARDIN DE SENLIS FÊTE DU
PRINTEMPS → Du vendredi 28 au dimanche 30 mars 2014
Organisé par la Confrérie Saint Fiacre de Senlis, en partenariat avec la v i l le de Senlis, les Jardiniers de France, la Poste
et le Club de philatélie de Senlis, ce salon se tiendra Cours Thoré Montmorency. Sur 15.000 m2 d'es-paces verts, cette grande exposition-vente est dédiée aux amateurs de plantes rares, de plants de légumes mais aussi à l'aménagement de jardins. Durant tout le salon : cours de tailles d'arbres fruitiers, conseils et soins, plusieurs conférences les 29 et 30 mars, animations, ateliers de jardinage... seront proposés gratuitement au public. Un bureau de poste sera également ouvert sur place, avec son propre cachet, et proposant le timbre anniversaire pour les 15 ans du salon.Entrée du salon et parkings gratuitsp
www.salon-du-jardin-a-senlis.frg gg g
VILLE DE SAMER17ème salon de l’humour et de la caricatureLes 19, 20 et 21 avril 2014A Samer (près de Boulogne-sur -mer) se déroulera le 17ème
salon de l’humour et de la cari-cature. 8 des-sinateurs dedifférentesrégions deF r a n c e e tde Belgiqueseront pré-sents : Roth,Simon Garcia,Borot, Gruet,
Vomorin, Hans, Deroo et JustinDe 10h à 12h : exposition de plus de 300 dessins.De 15 h à 18h30 on pourra admi-rer les dessinateurs en action et repartir avec son portrait pour 5 €.Entrée gratuiteTél. mairie : 03-21-33-50-64mairie.samer@wanadoo.frwww.ville-samer.fr
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98 PAYS DU NORD
À VOUS LA PAROLE
Partagez avec nous vos « coups de
cœur » ou vos « coups de gueule » sur :
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QUEL AVENIR POUR LA PICARDIE ?En cette nouvelle année s’élève encore la crainte de voir le nom de Picardie disparaître de la carte de France, nous avons le cœur gros, notre image historique est immense, personne ne peut le nier et pourtant ? Soyons solidaires et pour se donner du courage, fredonnons la chanson « Roses de Picardie ». A bientôt chers amis, soyez assurés de notre fi délité de lecteurs de votre magazine. Josiane et Yves.
MERCI NOS LECTEURS ONT DU CŒUR, MERCI !
Suite au dernier édito dans lequel j’évoquais le parcours de mon aïeul Maurice Fasseu, blessé crânien pendant la Grande Guerre, vous avez été nombreux à m’envoyer des messages de sympathie. Certains d’entre vous se sont même proposés pour eff ectuer des recherches plus approfondies sur l’itinéraire de
Maurice pendant le confl it. Merci à vous, je ne manquerai pas de vous tenir informés des suites de mon enquête. Vos témoignages me touchent. Ludivine Fasseu.
A travers ces courriers, nous percevons également un intérêt grandissant pour cette guerre qui fi t des millions de victimes sur nos latitudes nordistes. Nous renouvelons ici notre appel à contribution dans le cadre d’un futur numéro spécial : envoyez-nous vos histoires, celles entendues par vos grands-pères, grands-mères, oncles ou encore voisins. Nous les publierons dans le hors-série Grande Guerre dont la sortie est prévue en octobre. Par courrier : PAYS DU NORD, rédaction, 229 rue Solférino, 59000 Lille.
Par courriel : redac@pays-du-nord.fr
ERRATUM : PDN 113
A NE PAS MANQUER CINÉMA À ARDRESRégionaliste, quelque peu historien et amateur d’art, j’ai apprécié votre livraison de Pays du Nord 112. Mais puisque vous y traitez de cinéma dans le Nord-Pas de Calais-Picardie et que vous y lovez Ardres, n’aurait-il pas été opportun d’évoquer les antécédents cinématographiques de ce chef-lieu de canton du Pas-de-Calais ?
-La présence des parisiens, de la grande Arletty au musicien Georges Van Parys sur les bords du lac, où le frère de l’actrice possédait une villa dans les années 1930.
- Le tournage du fi lm publicitaire vantant les
produits de la fi rme automobile anglaise BMC dans les années 1970.
- Le fi lm La Petite Bande en 1983 par l’excellent cinéaste Michel Deville où Ardres et l’Ardrésis servent de décor et où les Ardrésiens font de la fi guration. Etc...
Merci à Michel dont nous ne pouvons retranscrire l ’intégralité du courrier. Nous n’avons bien évidemment pas pu évoquer tous les tournages de fi lms dans la région. Un constat s’impose néanmoins. Les liens entre le cinéma et la région ne datent pas d’hier. Si la thématique vous intéresse, n’hésitez pas, comme Michel, à nous transmettre vos connaissances sur le sujet : redac@pays-du-nord.fr
PAYS DU NORD JUIN-JUILLET-AOUT SPÉCIAL CÔTENotre numéro d’été sera entièrement dédié au littoral. Château-musée de Boulogne, week-end Belle Epoque à Mers, le pays du Vimeu, les falaises, le tramway de la côte belge... De Knokke en Belgique à Mers-les-Bains, aux portes de la Normandie, nos journalistes vous livreront des bons plans visites mais surtout des reportages inédits pour découvrir des facettes méconnues de notre façade maritime.Cerise sur le gâteau : une vingtaine de pages sur la côte d’Opale et la baie de Somme vues du ciel et une enquête sur les parcs d’attractions !
PAYS DU NORD 3
EDITO Décembre-Janvier-Février 2013-2014
229, rue Solférino, 59000 Lille - Tél. : 03.20.15.99.41 - fax : 03.20.42.00.13 - Courriel : redac@pays-du-nord.fr - Site : www.pays-du-nord.fr - Sarl au capital de 15 244,90 € - -
RCS Lille 2000B00358 - Edité par SARL PAYS DU NORD. Associé principal : Normédia - Directeur de la publication et de la rédaction : Laurent Treilhou - :Rédactrice en chef :
Ludivine Fasseu, redac@pays-du-nord.fr - Secrétaire de rédaction : Caroline Devos, agenda@pays-du-nord.fr. Ont participé à ce numéro : • Rédacteurs : eThierry Butzbach, Caroline
Devos, Claire Devilliers, Samuel Dhier, Stéphane Dubromel, Yves Fagniart, Ludivine Fasseu, Nicolas Montard, Daniel Mouray. • Photographes : , Thierry Butzbach, Francis Bertout,
Benoit Bremer, Samuel Dhier, Stéphane Dubromel.- Photos de couverture : Benoit Bremer - Photos d’édito : Collection L.Fasseu - PUBLICITÉ/ MARKETING : Normédia - eChef de
publicité : Mélanie Dupont-Menini, m.dupont@normedia.fr 229, rue Solférino, 59000 LILLE, tél. : 03.20.15.99.15. - Fax : 03.20.42.00.13. - ABONNEMENTS : Adresse postale : u Pays du
Nord, 229, rue Solférino, 59000 LILLE, courriel : abo@pays-du-nord.fr - Service clients : tél. : 03.20.15.99.41. - Fax : 03.20.42.00.13. - Relations réseau : Distri-Médias - nReprésentation
de l’éditeur en Belgique : Tondeur Diffusion, 9 avenue Van Kalken, 1070 Bruxelles, Tél. : +00 32 (0)2.555.02.17. - Réalisation graphique : Normédia -, 229, rue Solférino, 59000 LILLE -
Direction artistique : Ingrid Antczak-Herbert, Laurent Treilhou. - Graphiste : Yves Girod-Roux - Photogravure : Normédia - Imprimerie : Aubin, 86340 Ligugé - Distribution : - MLP -
Dépôt légal : à parution - N° de commission paritaire : 0317 K 88854 - ISSN : 1263-8730 - f La reproduction totale ou partielle des articles publiés dans ce numéro est interdite sauf
autorisation préalable du directeur de la publication. Les articles publiés dans ce numéro n’engagent que la responsablilité de leurs auteurs.
«Nous avons la douleur d’informer nos camarades du décès d’un dent défenseur de notre cause : Maurice Fasseu ». Le Blessé
rânien, organe de la Fédération Nationale des Trépanés f
Blessés de la tête, le 15 janvier 1932.
P resque 100 ans. Il y a un siècle, mon aïeul
s’embarquait pour un confl it qui allait
embraser la planète toute entière. Savait-il
au moins ce qui l’attendait dans les tranchées ? Dans
quel état d’esprit était-il ? Maurice fut comme bon
nombre de jeunes hommes de son âge, appelé à
défendre son pays, son drapeau, ses frères, sa famille.
Je ne sais rien de lui. Si ce n’est qu’il ne mourut
pas au combat. C’est la guerre pourtant qui l’a
tué. Blessé crânien, Maurice retrouva son foyer.
Mais sa blessure de guerre l’aura rongé à petit feu.
La plaque qu’on lui avait posé dans le crâne pour
réparer le trou causé par un éclat d’obus lui provo-
quait d’atroces douleurs. Maux de tête, crises d’épilepsie... Maurice s’en est allé en
janvier 1932, 14 ans après la fi n du confl it...
C’est ce que je découvris en lisant l’article du Blessé Crânien, conservé précieu-
sement dans le grenier de ma grand-mère. Une histoire (malheureusement) q j p
banale pour l’époque. La Grande Guerre fît des millions de victimes.
Pour ne pas oublier, pour comprendre notre ADN, des cérémonies, événementsp p q
et manifestations rendront hommage, cent ans après, à tous ces hommes et
femmes qui se sont battus pour la Liberté.
Bien sûr, nous nous sentons concernés, nous qui œuvrons depuis 20 ans à faire
connaître l’histoire de nos régions du nord. Nous préparons activement un nu-
méro spécial Grande Guerre (sortie octobre 2014) dans lequel les combattants g p pp
mais aussi toutes les familles qui vivaient cette guerre par procuration, seront
largement à l’honneur. Et pour cela nous avons besoin de vous. Alors qu’une q g p p
grande collecte est lancée au niveau national (www.centenaire.org), nous vous g p q
invitons à nous raconter l’histoire de vos aïeux. Nous publierons certains de vos
témoignages dans notre numéro spécial. En attendant, vous retrouverez dans
chacun de nos numéros, une rubrique spéciale consacrée à la Grande Guerre
pendant tout le centenaire. Dans ce numéro, vous découvrirez le GHQ de
Montreuil-sur-Mer, un nouveau centre dédié à la Grande Guerre qui replace
les civils au cœur du confl it.
Ludivine FasseuRédactrice en chef
PAYSDUNORDMagazine
«NouardCret
MAURICE ET TANT D’AUTRES...
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ERRATUM BOUVINES EN PÉVÈLE Dans l’article consacré au 800e anniversaire de la bataille de Bouvines
(1214), notre journaliste a situé la bataille dans les Weppes alors qu’elle
se situe bien évidemment en Pévèle. Pour en savoir plus sur l’histoire et
le patrimoine du Pays de Pévèle : n’hésitez pas à contacter la dynamique
Société Historique du Pays de Pévèle, site : http://paysdepevele.com
Pour tout ce qui concerne le 800e anniversaire de la bataille :
www.bouvines2014.fr
Retrouvez également dans ce numéro page 66 un article complet sur la
nouvelle Salle des Batailles à Mons-en-Pévèle, qui met en perspective les
batailles de Bouvines en 1214 et de Mons-en-Pévèle en 1304.
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Haute Somme < Somme < Picardie
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JUSQU’AU 30 MARS à l’OT Haute Somme : Exposition « Palettes et Ciseaux » , une partie de l’expo du Musée Alfred-Danicourt présentant les biogra-phies et les œuvres d’artistes du XIXème
siècle originaires de la Haute Somme.
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