"Vestige" - Benjamin Ghesquière

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School's project for the HESIAJ, from Namur, Belgium.

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Vestige

de BENJAMIN GHESQUIERE

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ACTE I

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Liz

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WILLIAM, et LIZ, jeunes mariés. Un couple heureux, un amour passionel. L’histoire d’une vie.

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- « Will, j’ai peur de vivre, seule. De vieillir seule, à attendre la mort. »

LIZ:

- « A t’attendre.

(long silence)

- Même pour une journée. »

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Elle reprend, le regard inquiet: - « Tu me promets de ne jamais m’abandon-ner, de partir après moi? »

- « Une journée, quelques heures, quelques minutes...»

- « Tu me le promets? », dit-elle en l’enlaçant très fort.

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WILLIAM: - « Je te le promets. »

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- « Jamais je ne t’abandonnerai. »

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Mon âme a disparue.

Qui suis-je, maintenant? Une mer morte.

Ton voeu est exaucé.

Disparue avec toi. »

« Dear Liz,

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« Mon meilleur ami a tué ma femme. »

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ACTE II

Scott

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Maintenant, ils me sont indispensables.

Ils étaient les pièces manquantes à ma vie, d’une valeur équivalente, l’un autant que l’autre.

Il est rapidement devenu mon binome. Et ce, dès le premier jour à l’université, où il était mon compagnon de chambre.

C’est grâce à Scott que nous nous sommes rencontrés, il y a des années, sur le campus.

On ne peut rêver meilleur ami, au monde. Il a le talent de nous rendre heureux, Liz et moi.

SCOTT!

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Plus on s’aime, plus c’est dangereux. SCOTT était notre arbitre. Il nous protégeait l’un de l’autre. Il connaissait nos limites, nos fai-blesses et nos coups de sang. Il mettait de

l’ordre dans notre couple.

Mais on s’aimait. D’un amour vif, d’un amour pur. Parfois j’ai l’impression qu’avec LIZ, nous sommes une seule âme parta-gée entre deux corps. On s’était retrouvé.

Nous nous sommes marriés jeunes. C’était le moment, même si nous n’étions pas riches.

Il fut notre témoin, au marriage. Des deux côtés.

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Il aurait tout fait pour moi, J’aurais tout fait pour lui. Il était le frère que je n’ai jamais eu.

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Un jour, on travaillait à l’appartement.SCOTT est graphiste, moi expert en com-munication. Les deux disciplines allant de paire, on bosse souvent ensemble.

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Le projet sur lequel on travaillait, était ambitieux. On avait fait une petite nuit. Scott n’avait pas dormi. Comme beaucoup de graphistes, la nuit lui porte chance. Il avait fini sa partie. Je terminais la mienne, dans

l’urgence.Et le téléphone sonna.

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LIZ est professeur de piano. Elle venait de terminer une leçon, en ville. Elle téléphonait pour savoir si je pouvais venir la chercher.

J’ai acquiescé, sans même décrocher les yeux de mon écran.

Voyant que j’étais débor-dé, SCOTT s’est proposé.

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LIZ avait une confiance totale en SCOTT.Il faisait souvent le chauffeur. Il lui était aussi précieux que pour moi. Elle avait remarqué

ses petits yeux, mais elle avait vu pire.

Elle ne s’était même pas proposée pour conduire.

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Et Scott ferma les yeux.

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Il suffisait de trois secondes.

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Trois secondes pour changer de bande, Et changer ma vie.

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ACTE III

Will

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Les mois passèrent. Je ne dormais plus, ne sortais plus. Je ne travaillais plus. Je passais mes journées assis sur le lit, à fixer la garde-robe de LIZ, et ces vêtements qu’elle ne por-

tera jamais plus. Une coquille vide, dans un lit vide.

J’étais veuf.

Dépeuplé de mon monde.

Dépossédé de ma moitié,

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Ma souffrance, rancunière, aveugle, démesu-

rée, n’écoutait personne.

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L’’intensité de l’amour que je portais envers LIZ était devenue proportionnelle à la haine

que j’avais envers SCOTT.

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SCOTT devait mourir, pas LIZ.

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Une haine si injuste, que j’en oubliais l’unique vérité.

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J’étais autant coupable de la mort de LIZ. SCOTT aurait préféré mourir, que de porter

ce fardeau. Aveuglé par la haine, j’en avais oublié l’essentiel:

SCOTT était tout ce qui me restait.

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Et j’étais sur le point de le perdre.

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Pour toujours.

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Par ma faute.

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Il voulait se voir agoniser. Il voulait mou-rir, dans la souffrance. Dans son sang. Il n’estimait pas mériter une mort rapide:

Il se détestait. Mon incapacité à lui pardonner, le tuait. Le silence lui était insuppor-table. Sa mort devait être son dernier message, pour son frère d’autrefois...

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J’ai été égoïste.

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La rancune ne me rendra pas LIZ. J’ai conduit la personne la plus importante, après ma femme, à vouloir se tuer. J’en veux aux évènements, plus à Scott. Malgré la dou-

leur... J’accepte aujourd’hui que LIZ soit du passé,

et décide de vivre, pour moi. Avec SCOTT: plus proche que jamais.

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On se retrouvera, de l’autre côté.

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« The life of the dead is placed in the memory of the living. »

Marcus Tullius Cicero

1000 mercis à mes dévoués acteurs, Marta Hamplova et Gregory Bertrand, ainsi qu’aux professeurs de l’HEAJ.