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Thème 3 : Mondialisation et intégration européenne
Chapitre 7) Les fondements du commerce international et de l’internationalisation de la production
PARTIE 1 : LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL
Ce que dit le programme
Définitions du chapitre :
Avantage comparatif (NPT) : Un pays dispose d’un avantage comparatif dans la production du bien pour lequel il est le plus efficace comparativement aux autres pays.
Commerce international (NC) : ensemble des flux de biens et services faisant l'objet d'un échange entre des espaces économiques nationaux (mesuré par les exportations/importations mondiales).
Dotation factorielle (NPT) : Combinaison de facteurs de production (travail, capital et ressources naturelles) dont dispose un pays et qui détermine sa spécialisation d’après la théorie HOS.
Gains à l’échange (NPP) : Surplus réalisé par l’échange marchand de ce que l’on produit.
Libre-échange (NPT) : doctrine s’appuyant sur la théorie des avantages comparatifs prônant la disparition de tout obstacle douanier (quotas), fiscal (taxe), monétaire (monnaie sous-évaluée) ou règlementaire (normes environnementales, qualité) dans les échanges internationaux afin de les faciliter dans une « concurrence libre et non faussée » au bénéfice de tous les participants (gain à l’échange).
Mondialisation (NC) : émergence d’un vaste marché mondial des biens, des services, des capitaux et de la force de travail, s’affranchissant de plus en plus des frontières politiques des Etats, et accentuant les interdépendances entre les pays.
Protectionnisme (NPT) : Ensemble des barrières (tarifaires ou non tarifaires) qui protègent la production nationale de la concurrence étrangère.
Spécialisation (NPT) : concentration de la production d’une entreprise ou d’un pays sur un nombre limité de produits.
Taux de change (NC) : Le taux (ou cours) de change est le prix relatif d’une monnaie par rapport à une autre. Il dépend de l’offre et de la demande de devises (monnaie étrangère) qui se rencontrent sur le marché des changes.
Sujets de bac déjà « tombés » sur le commerce international :
Dissertation : Comment peut-on expliquer les échanges internationaux de marchandises ? Dans quelle mesure le recours au protectionnisme est-il souhaitable ? Le commerce international ne présente-t-il que des avantages ? Le commerce international et l'internationalisation de la production n'ont-ils que des avantages ?
EC1 Quels sont les avantages du commerce international pour les producteurs ? Présentez deux avantages du commerce international pour le consommateur. À quels risques économiques peuvent s’exposer les pays qui mènent une politique protectionniste ? Vous présenterez deux risques liés au protectionnisme.
EC2 Vous présenterez le document, puis vous caractériserez l'évolution des exportations mondiales de marchandises
depuis 1948. (lecture de proportions). Vous présenterez le document, puis caractériserez les principales évolutions du commerce international qu'il
met en évidence. (lecture de proportions et de leur évolution dans le temps) Vous présenterez le document puis vous caractériserez les évolutions du commerce international qu'il met en
évidence. (proportions, TCAM).
PLAN DU CHAPITRE
Introduction générale du chapitre
Voir diapos 1 à 7.
PARTIE 1 : Les fondements du commerce international
1. Les grandes évolutions du commerce international
1.1. Constat et causes de l’accélération des échanges internationaux
Voir diapos 8 et 9. Voir diapos 10 à 13. Voir diapos 14 à 17 et vidéo sur le porte-conteneur Voir diapo 18 commerce intra-firmes.
1.2. Des transformations dans la structure par produits
Voir TD Document polycopié n°1 Structure par produit
1.3. Des évolutions dans les échanges entre zones géographiques
Voir TD Document polycopié n°2 Structure par pays exportateur
Voir TD Document polycopié n°3 Flux d’échanges entre pays
Voir TD synthèse sur les faits stylisés
2. Les écarts de coûts de production constituent les déterminants essentiels des échanges internationaux et de
la spécialisation des différents pays
2.1. La théorie des avantages comparatifs de David Ricardo
Exercices polycopiés n°1 à 5
2.2. La théorie HOS : l’avantage comparatif repose sur les dotations factorielles
Document 3 p. 73 Bordas Voir diapo 19 Document 4 p.73 Bordas Document polycopié n°5 Les avantages comparatifs
peuvent être construits
2.3. Les autres déterminants du commerce international : rendements croissants et différenciation des produits
Document polycopié n°6Les rendements croissants et le mystère de l’échange intra-branche
3. Le débat libre-échange/protectionnisme
3.1. Les avantages du libre-échange
Voir point de cours sur économie d’échelle et lien avec taille du marché
Voir diapo 20 Exercice polycopié n°6
Exercice polycopié n°7 Document polycopié n°8 Les transferts de
technologie et la croissance chinoise Schéma de synthèse résumant les trois canaux par
lesquels l’ouverture internationale permet de stimuler le progrès technique
3.2. Les effets pervers du libre-échange
Document polycopié n°9 Les effets sectoriels du libre-échange
Document 4 p.75 Bordas
3.3. Les fondements du protectionnisme et ses outils
Voir diapo 21 Outils du protectionnisme Voir diapos 22, 23 et 24 Document 3 p.77 Bordas Document 4 p.77 Bordas Document polycopié n°10 Des politiques
protectionnistes contre les concurrences déloyales
3.4. Les limites du protectionnisme
Document polycopié n°11 Les limites du protectionnisme
Exercice polycopié n°8 Tableau récapitulatif avantages et inconvénients respectifs du libre-échange et du protectionnisme
4. Les effets de la variation des taux de change
Voir TD sur les taux de change
PARTIE 2 sur l’internationalisation de la production à suivre…
Introduction
Voir diapos 1 à 7.
Annonce du plan du chapitre
Dans cette PARTIE 1, on se concentrera sur les questions liées au commerce international.1. On commencera par dresser un panomara des principales évolutions du commerce mondial et par analyser le principal déterminant des échanges internationaux et de la spécialisation (notion d’avantages comparatifs). 2. Puis, nous aborderons le débat libre-échange versus protectionnisme.
Dans la PARTIE 2, nous nous intéresserons à l’internationalisation de la production (essor des FMN).
PARTIE 1 : Les fondements du commerce international
Commerce international : ensemble des flux de biens et services faisant l'objet d'un échange entre des espaces économiques nationaux (mesuré par les exportations/importations mondiales).
1. Les grandes évolutions du commerce international
1.1. Constat et causes de l’accélération des échanges internationaux
→ Augmentation des échanges internationaux .
Voir diapos 8 et 9.
Deux enseignements : Depuis les années 1950, la croissance du
commerce international a toujours été supérieure à celle de la production mondiale (part croissante de la production est échangée au niveau international). Tendance à l'ouverture de l'économie mondiale est à l'œuvre depuis les années 1950.
Dans la période récente, l'écart entre les deux taux de croissance s'est nettement accru. Donc la tendance s'est accélérée dans la période récente (à partir des années 90) : une part croissante de la production mondiale de marchandises fait l'objet d'échanges internationaux.
Avec la crise de 2009, le volume du commerce international s’est contracté plus vite que le PIB, mais est reparti à la hausse en 2011 (voir diapo 9)
→ Cause n°1 : Raisons institutionnelles . V olonté politique depuis 1945 de libéralisation.
Voir diapos 10 à 13.
→ Cause n°2 : Raisons technologiques.
Voir diapos 14 à 17 et vidéo sur le porte-conteneur
Voir diapo 18 commerce intra-firmes.
Synthèse du 1.1. : La mondialisation apparaît donc lorsque les barrières (techniques et institutionnelles) qui la contiennent se lèvent peu à peu. Importance de cette idée : l’internationalisation des échanges n’est pas un phénomène naturel sur lequel les hommes n’ont pas de prise, c’est un phénomène qui comme souvent résulte de décisions politiques.
1.2. Des transformations dans la structure par produits
Voir TD
Document polycopié n°1
1) Commentez l’évolution de la structure des exportations mondiales depuis 1913.
Alors que les échanges de produits primaires représentaient les 80% du commerce international de marchandises en 1913, le poids des produits manufacturés est devenu majoritaire depuis les années 1950 ; ils en constituent aujourd’hui environ les 2/3. Les échanges de services se sont développés plus tardivement que les échanges de biens sous l’effet des progrès des techniques d’information et de communication ; ils représentent aujourd’hui environ 20% des échanges et progressent à peu près au même rythme que l’ensemble du commerce mondial. Du fait de leur importance, et bien que certains services restent difficilement exportables, les échanges de services font désormais l’objet de négociations internationales.
Du point de vue de l'économie française, un exemple d'exportation de service : les dépenses des touristes étrangers en France. Exemple d'importation de service : la souscription d'un contrat d'assurance par une entreprise française auprès d'une compagnie anglaise.
La part des services dans le commerce mondial reste inférieure à leur part dans la production mondiale pour deux raisons principales :
certains services sont par nature difficilement exportables (restauration, coiffure, services non marchands comme l’enseignement, services aux personnes comme la santé). “ Secteur abrité ”, c’est à dire abrité de la concurrence internationale. Ce secteur abrité peut être considéré comme un gisement d’emplois pour lesquels le coût salarial a peu d’importance puisqu’il n’y a pas de concurrence internationale possible.
marchés nationaux de services sont restés jusqu'à récemment traditionnellement plus protégés que les marchés de biens. Cependant, la libéralisation des échanges de services est désormais à l'œuvre (cf les négociations du Cycle de Doha). Parallèlement, les progrès des télécommunications (internet) facilitent l'achat et la vente de services à l'étranger. L'essor du tourisme international participe également au phénomène.
1.3. Des évolutions dans les échanges entre zones géographiques
Voir TDDocument polycopié n°2Importance de la triade dans les exportations mondiales.
→ Asie progresse fortement, notamment sous l’impulsion de la Chine.→ Baisse de la part des exportations de l’Amérique du Nord et de l’Europe depuis 1973.→ Marginalisation Afrique et Amérique du Sud.
Voir TD Document polycopié n°3Régionalisation des échanges (cf diagonale). Tendance à commercer avec des pays de la même zone (commerce intra-zone).
SYNTHESE : Quels sont les grands enseignements de ce TD concernant le commerce international ?
1. Evolution structure par produits. Hausse de la part des produits manufacturés dans le total des échanges internationaux (représentent aujourd’hui 2/3 des échanges). Essor récent des services (20% des échanges). Baisse de la part des produits primaires qui représentaient 2/3 des échanges en 1945.
2. Evolution répartition spatiale des échanges. Aujourd’hui : 80% des échanges internationaux par Asie + Amérique du Nord + Europe (triade). Forte progression de l’Asie depuis 1973 sous l’impulsion du Japon, puis depuis 20 ans de la Chine. Baisse du poids de l’Europe et plus nettement de l’Amérique du Nord. L’Afrique est marginalisée.
3. Tendance aux échanges intra-zone et intra-branche. Les pays commercent prioritairement avec des pays appartenant à la même zone régionale. Poids important des échanges entre pays développés (échanges intra-branches), beaucoup plus que des échanges entre pays développés et en développement.
4. Spécialisation différente entre pays développés (produits chimiques, pharmaceutiques, automobiles, services commerciaux) et pays émergents (produits manufacturés tels que textile, habillement, électronique…). Lié à dotation factorielle (nous reviendrons sur ce point plus tard dans le chapitre).
Transition : quels sont les déterminants de l’échange international et de la spécialisation. Notion d’avantages comparatifs.
2. Les écarts de coûts de production constituent les déterminants essentiels des échanges internationaux et de la spécialisation des
différents pays
2.1. La théorie des avantages comparatifs de David Ricardo
La théorie des avantages comparatifs de David Ricardo
Problématique générale : Comment la théorie des avantages comparatifs permet de comprendre les déterminants des échanges internationaux de biens et services et de la spécialisation des différentes économies ?
Première partie : Avantages comparatifs et spécialisation
Problématique : Comment peut-on déterminer la production dans laquelle un pays doit se spécialiser ? Objectifs. A l’issue de cette première partie, vous devrez être capables de :
® Distinguer les notions d’avantage absolu et d’avantage comparatif.® Expliquer le raisonnement permettant d’identifier l’avantage comparatif d’un pays.® Expliquer qu’un pays doit se spécialiser en fonction de son avantage comparatif.
Exercice 1 : l’avantage comparatif de ZlatanPour expliquer la théorie de l'avantage comparatif selon David Ricardo, le plus simple est de commencer par un
exemple ultra-simplifié. Supposons que le monde se résume à deux individus, Zlatan et Laura, et qu'il n'existe que deux biens sur cette planète, le vin et les draps. Supposons également que le prix des biens dépende de leur coût de production qui est égal à la quantité de travail qui a été nécessaire pour les produire.
Chacun des deux individus souhaite pouvoir picoler tranquillement, mais aussi avoir chaud durant la nuit. Pour pouvoir répondre à leurs besoins, nos deux individus peuvent donc répartir leur 12h de travail journalier soit à la production de vin, soit à la confection de draps (oui, oui, on taffe 12h par jour maintenant). Zlatan est plus efficace que Laura dans la production des deux biens ! Pour produire un litre de vin, il faut en effet à Zlatan seulement 1 heure de travail, tandis qu'il en faut 5 à Laura. En ce qui concerne les draps, notre ami Zlatan a besoin de seulement 3 heures pour confectionner un beau petit drap, alors que Laura est moins productive et a besoin de 6h pour le même résultat. Dans ce cas là, pourquoi Zlatan aurait-il intérêt à échanger avec Laura, étant donné qu'il est meilleur dans la production des deux biens (ses coûts de production sont plus faibles) ? C'est justement le principe de l'avantage comparatif !
Commençons d'abord par une situation sans échange, où chaque individu produit les deux biens de son côté. (…) En effet, Zlatan se dit alors "étant donné que je suis le meilleur partout, pourquoi irai-je échanger un quelconque bien ?" ! Il se rapproche alors du concept d'avantage absolu d'Adam Smith. Mais c'est là que Laura vient le voir, en lui présentant LA solution permettant aux deux individus d'améliorer leur bien-être via le concept d'avantage comparatif.
Pour la production de vin, Zlatan est 5 fois plus rapide que Laura. Par contre, pour la confection de draps, il n'est "que" 2 fois plus rapide. Là où il est le meilleur, comparativement à Laura, c'est donc dans la production de vin. Même raisonnement pour Laura ! Là où elle est la moins mauvaise, comparativement à Zlatan, c'est dans la confection de draps, car elle met certes 2 fois plus de temps pour tisser un drap, mais cela lui prend 5 fois plus de temps pour produire un litre de vin. Ce concept de "meilleur / moins mauvais" relativement à l'autre individu est ce que l'on appelle l'avantage comparatif. Selon David Ricardo, chaque pays doit se spécialiser dans la production du bien pour lequel il a un avantage comparatif, c'est à dire là où sa productivité relative est la plus forte et donc ses coûts de production relatifs les plus faibles.
Adapté d’un billet du site « Captaineeconomics ». http://www.captaineconomics.fr/-avantage-comparatif-selon-david-ricardo-exemples
Questions : 1) On peut représenter schématiquement l’exemple du texte de la manière suivante (Z = Zlatan, L = Laura):
a) Pourquoi Zlatan parvient-il à obtenir de plus faibles coûts de production ? Interdit de répondre « parce que c’est Zlatan ! » J’attends un raisonnement économique.
Les coûts de production dépendent de la quantité de travail nécessaire pour produire. Or, Zlatan est plus rapide : pour produire une quantité identique à celle de Laura, il utilise moins d’heures de travail. En somme sa productivité est plus élevée ce qui lui permet de produire à moindre coût.
b) Pourquoi peut-on dire que Zlatan a un avantage absolu pour la production des deux biens ?
Selon Adam Smith, on dispose d’un avantage absolu lorsqu’on est plus efficace que les autres dans la production d’un bien. C’est le cas de Zlatan aussi bien pour la production du vin que du drap.
c) Ajoutez un élément au schéma à partir du passage grisé.
d) En déduire la production pour laquelle Zlatan dispose d’un avantage comparatif.
Zlatan dispose d’un avantage comparatif dans la production de vin car c’est pour cette production qu’il est le plus efficace comparativement à Laura (5x plus rapide pour le vin contre seulement 2x plus rapide pour le drap). Si la question de l’intérêt de la spécialisation à partir des avantages comparatifs était récurrente chez les élèves dès cette première étape, peut-être l’introduire dès maintenant en leur précisant qu’elle sera largement développée dans la seconde partie.Consacrer sa force de travail à produire du drap serait une erreur car c’est du temps qu’il ne pourrait plus consacrer à la production de vin, c’est-à-dire là où il est le meilleur comparativement à Laura. Cela renvoie au concept de coût d’opportunité, mais choix pédagogique de ne pas complexifier encore la séquence avec ce nouveau concept. Faire comprendre l’idée sous-jacente suffit largement.
2) Examinons maintenant le cas de Laura en reprenant les chiffres du texte.
+- Z LCoûts de production du vin
+- Z LCoûts de production du drap
1h
5h
3h
6h
+- Z LCoûts de production du vin
+- Z LCoûts de production du drap
1h
5h
3h
6h
5 fois plus
rapide !2 fois plus
rapide !
Dans quelle production se situe l’avantage comparatif de Laura ? Justifiez.
Laura ne dispose d’aucun avantage absolu car elle est moins efficace pour les deux productions. Mais pour la production du drap, elle parvient à réduire l’écart de coûts de production avec Zlatan : elle est deux fois moins rapide (ses coûts de production seront deux fois plus élevés) alors que pour le vin, elle est cinq fois moins rapide (ses coûts de production seront cinq fois plus élevés). C’est donc pour le drap qu’elle dispose d’un avantage comparatif car c’est pour cette production qu’elle est la plus efficace comparativement à Zlatan.
Après cette première approche du concept d’avantage comparatif, vous allez découvrir le modèle de Ricardo qui concerne l’échange international.
Exercice 2
David RICARDO (économiste britannique, 1772-1823)S’inscrit dans la filiation d’Adam Smith
(économistes classiques).
Le contexte de ses travaux sur le commerce international
Les Corn-Laws (1815) étaient des lois qui interdisaient toute importation de céréales en Angleterre quand leur prix passait en-dessous d’un certain seuil. Ces lois protectionnistes visaient à protéger l’agriculture britannique de la concurrence internationale pour éviter les baisses de prix.Ricardo se positionne pour leur abolition. Selon lui, le libre-échange permettrait de réduire le prix des denrées alimentaires et donc le salaire des ouvriers facilitant le développement de l’industrie. Il souhaite donc faciliter la spécialisation de l’Angleterre dans l’industrie. Les corn-laws seront finalement abolies en 1848.
LA NOTION D’AVANTAGE COMPARATIF chez RICARDO
Un pays dispose d’un avantage comparatif dans la production du bien pour lequel il est le plus efficace comparativement aux autres pays.
Explication du passage de la définition : « le plus efficace comparativement aux autres pays ». → Si le pays est le meilleur au niveau international dans plusieurs productions, il choisira celle où il creuse le plus
l’écart avec les autres pays. → Si le pays n’est le meilleur dans aucune production, il choisira celle où le retard est le plus réduit avec les autres
pays.
La détermination des avantages comparatifs dépend des coûts de production comparés et donc indirectement des productivités comparées.
+- Z LCoûts de production du vin
+- Z LCoûts de production du drap
1h
5h
3h
6h
Modèle de Ricardo : L’économie mondiale est composée de deux pays (Angleterre et Portugal) et deux biens : le vin qui symbolise
l’agriculture et le drap qui symbolise l’industrie. Les deux pays ont des niveaux de productivité différents et donc des coûts de production différents (le coût
dépend de la quantité de travail nécessaire pour produire le bien). Dans ce modèle, se spécialiser signifie qu’un pays réalise l’intégralité de la production mondiale d’un bien. Pour
se procurer l’autre bien, il devra échanger une partie du bien qu’il produit auprès de l’autre pays.
PORTUGAL ANGLETERRE
VIN : 1 tonneau 80 120
DRAP : 1 mesure 90 100
Lecture : pour produire 1 tonneau de vin, le Portugal doit utiliser 80 travailleurs.
1) Montrez que le Portugal dispose d’un avantage absolu pour les deux productions.
Le Portugal est le plus efficace pour les deux productions (pour une même production, il utilise moins de travailleurs), il dispose bien d’un avantage absolu.
2) Calculez le rapport entre les coûts de production de l’Angleterre et ceux du Portugal pour la production du vin. Puis intégrez votre résultat dans une phrase qui en donne la signification.
120/80 = 1,5 Les coûts de production de l’Angleterre sont supérieurs de 50% à ceux du Portugal pour la production de vin.
3) Même question pour le drap.
100/90 = 1,11 Les coûts de production de l’Angleterre sont supérieurs de 11% à ceux du Portugal pour la production de drap.
4) Calculer le rapport entre les coûts de production du Portugal et ceux de l’Angleterre pour la production du vin. Puis intégrer votre résultat dans une phrase qui en donne la signification.
80/120 = 0,66 Les coûts de production du Portugal sont inférieurs de 33% à ceux de l’Angleterre pour la production du drap.
5) Même question pour le drap.
90/100 = 0,9 Les coûts de production du Portugal sont inférieurs de 10% à ceux de l’Angleterre pour la production du drap.
6) Synthétiser les résultats des questions 2 à 5 en remplissant le tableau ci-dessous.
Ecarts relatifs de coûts de production
PORTUGAL ANGLETERRE
VIN Coûts de production inférieurs de 33% par rapport à l’Angleterre
Coûts de production supérieurs de 50% par rapport au Portugal
DRAP Coûts de production inférieurs de 10% par rapport à l’Angleterre
Coûts de production supérieurs de 11% par rapport au Portugal
7) Selon la théorie des avantages comparatifs de Ricardo, dans quelle production devra se spécialiser l’Angleterre ? et le Portugal ? Justifiez en intégrant des données chiffrées.
Le Portugal dispose d’un avantage absolu pour les deux productions.
Mais c’est pour la production du vin qu’il parvient à creuser l’écart de coûts de production le plus important par rapport à l’Angleterre (-33% contre seulement -10% pour le drap). Comparativement à l’Angleterre, c’est bien pour la production de vin que le Portugal est le plus efficace. Il dispose donc d’un avantage comparatif dans cette production.Il doit donc se spécialiser dans la production de vin et consacrer toute sa force de travail à produire du vin. En effet, en produisant du drap, il mobiliserait des travailleurs qui – comparativement aux travailleurs de l’Angleterre – seraient beaucoup plus utiles et efficaces dans la production de vin. Cela renvoie au concept de coût d’opportunité, mais choix pédagogique de ne pas complexifier encore la séquence avec ce nouveau concept. Faire comprendre l’idée sous-jacente suffit largement.
C’est pour la production du drap que l’Angleterre parvient à limiter l’écart de coûts de production par rapport au Portugal (-11% seulement contre -50% pour le vin). Comparativement au Portugal, c’est bien pour la production de drap que l’Angleterre est le plus efficace. Il dispose donc d’un avantage comparatif dans cette production.Il doit donc se spécialiser dans la production de drap et consacrer toute sa force de travail à produire du drap. En effet, en produisant du vin, il mobiliserait des travailleurs qui – comparativement aux travailleurs du Portugal – seraient beaucoup plus utiles et efficaces dans la production de drap.
Seconde partie : Les avantages de la spécialisation et de l’échange international Problématique : Quels avantages procurent aux deux pays la spécialisation et l’échange international ?
Objectifs pédagogiques . A l’issue de cette seconde partie, vous devrez être capables de : ® Montrer le lien entre spécialisation et nécessité de l’échange international.® Expliquer pourquoi la spécialisation selon les avantages comparatifs permet de générer un gain à l’échange pour
les deux pays (y compris celui qui dispose des avantages absolus dans toutes les productions).
Exercice 3Commençons par analyser la situation en autarcie : les deux pays sont polyvalents et auto-suffisants, produisent à la fois le drap et le vin et n’échangent pas entre eux.
Remarque : Pour ne pas compliquer les calculs, on considèrera que chaque pays ne produit qu’un tonneau de vin et une mesure de drap ce qui suffit à satisfaire ses besoins. Mais on pourrait aussi bien raisonner sur une production d’un million de tonneaux de vin et d’un million de mesures de drap par exemple. Il suffirait alors de multiplier le nombre de travailleurs nécessaires par 1 million.
1) De combien de travailleurs au total le Portugal a-t-il besoin pour produire 1 tonneau de vin ET 1 mesure de drap ? Répondre directement dans le tableau.2) Même question pour l’Angleterre.3) De combien d’hommes l’économie mondiale a-t-elle besoin pour produire 2 tonneaux de vin ? Répondre directement dans le tableau.4) Même question pour produire 2 mesures de drap.5) Combien l’économie mondiale mobilise-t-elle d’hommes pour produire 2 tonneaux de vin ET 2 mesures de drap ? Répondre directement dans le tableau.
Nombre de travailleurs nécessaire pour satisfaire les besoins en situation d’autarcie
PORTUGAL ANGLETERRE ECONOMIE MONDIALE
VIN : 1 tonneau 80 120 200
DRAP : 1 mesure 90 100 190
Total 170 220 390Lecture : pour produire 1 tonneau de vin, le Portugal doit utiliser 80 travailleurs.
Exercice 4LE PASSAGE DE L’AUTARCIE A L’ECHANGE INTERNATIONAL ET A LA SPECIALISATION
® On suppose maintenant que chaque pays se spécialise selon ses avantages comparatifs. Cela signifie qu’il abandonne totalement la production de l’autre bien qu’il se procurera en échangeant avec l’autre pays.
® Donc un pays (le Portugal) va produire 2 tonneaux de vin, à savoir l’intégralité de la production mondiale et l’autre (l’Angleterre) va produire 2 mesures de drap.
® Les deux pays vont s’échanger 1 mesure de drap contre 1 tonneau de vin. Hypothèse : un litre de vin a le même prix qu’une mesure de drap.
Remarque. Pour des raisons pédagogiques évidentes – éviter de compliquer inutilement les calculs et le raisonnement –, j’ai fait le choix de ne pas évoquer avec les élèves la question des prix relatifs internationaux en faisant l’hypothèse qu’un litre de vin s’échange contre une mesure de drap. Pour qu’il y ait gain à l’échange, ce prix relatif international doit être compris entre les prix relatifs internes des deux pays ; c’est le cas ici puisque le prix relatif interne au Portugal est de (80/90 = 0,88) et le prix relatif interne en Angleterre est de (120/100 = 1,2).
1) Remplir le tableau suivant qui résume la situation en cas de spécialisation :
Nombre de travailleurs nécessaire pour satisfaire les besoins en situation de spécialisation et d’échange international
PORTUGAL ANGLETERRE ECONOMIE MONDIALE
VIN : 2 tonneaux 160 0 160
DRAP : 2 mesures 0 200 200
Total 160 200 360
2) Par rapport à la situation en autarcie, comment a évolué le nombre de travailleurs nécessaire au Portugal pour obtenir sa consommation totale composée d’un tonneau de vin et d’une mesure de drap ?En autarcie, le Portugal mobilisait 170 travailleurs pour produire un tonneau de vin et une mesure de drap.Avec la spécialisation et l’échange international, il mobilise 160 travailleurs pour produire deux tonneaux de vin : il en garde un pour sa consommation et échange l’autre contre une mesure de drap.Le Portugal a donc « économisé » 10 travailleurs.
3) Par rapport à la situation en autarcie, comment a évolué le nombre de travailleurs nécessaire à l’Angleterre pour obtenir sa consommation totale composée d’un tonneau de vin et d’une mesure de drap ?En autarcie, l’Angleterre mobilisait 220 travailleurs pour produire un tonneau de vin et une mesure de drap.Avec la spécialisation et l’échange international, il mobilise 200 travailleurs pour produire deux mesures de drap : il en garde une pour sa consommation et échange l’autre contre un tonneau de vin.L’Angleterre a donc « économisé » 20 travailleurs.
4) Qu’ont apporté la spécialisation et l’échange international à ces deux pays ? Indice : que peuvent faire le Portugal et l’Angleterre des travailleurs « économisés » ?
Portugal : Hausse du niveau de vie car les travailleurs économisés par le Portugal peuvent être mobilisés pour produire davantage de vin qui pourra être au choix consommé ou échangé pour obtenir davantage de drap.Angleterre : Hausse du niveau de vie car les travailleurs économisés par l’Angleterre peuvent être mobilisés pour produire davantage de drap qui pourra être au choix consommé ou échangé pour obtenir davantage de vin.
Remarque : Préciser aux élèves que ce mécanisme sera remobilisé pour comprendre l’effet de la spécialisation en fonction des dotations factorielles, pour justifier l’intérêt du libre-échange (la spécialisation et l’échange international permettent à chacun des pays d’améliorer le niveau de vie de leur population), et dans le chapitre sur l’UE pour justifier l’intérêt du grand marché.
Exercice de synthèseEventuellement à faire en TD l’après-midi si manque de temps.
Exercice 51) Complétez le schéma d’implication ci-dessous en mettant les expressions suivantes dans le bon ordre :
• Spécialisation et échange international• Production avec les plus faibles coûts de production comparativement aux autres pays• Gain à l'échange• Avantage comparatif
2) Explicitez chaque lien du schéma. N’oubliez pas de définir les termes et d’expliciter les mécanismes en jeu.
1. Un pays dispose d’un avantage comparatif dans la production pour laquelle il est le plus efficace (plus forte productivité et donc plus faibles coûts de production) comparativement aux autres pays. Le pays qui est le plus efficace partout a un avantage comparatif dans la production pour laquelle il creuse l’écart le plus important en termes de productivité et de coûts de production. Le pays qui est le moins efficace partout a un avantage comparatif dans la production pour laquelle il réduit l’écart en termes de productivité et de coûts de production.
2. Les pays doivent se spécialiser dans la production pour laquelle ils disposent d’un avantage comparatif et abandonner les autres productions. La consommation de ces autres productions sera rendue possible par l’échange international.En effet, il est préférable de mobiliser les travailleurs là où ils sont les plus efficaces comparativement aux autres pays.
3. La spécialisation et l’échange international permettent d’affecter les travailleurs de chaque pays là où ils sont les plus efficaces, comparativement aux travailleurs des autres pays. Ainsi, la spécialisation et l’échange international génèrent des gains à l’échange, c’est-à-dire un surplus réalisé par l’échange marchand de ce qui est produit dans le pays. Grâce à l’échange international, le niveau de vie s’accroît donc dans l’ensemble des pays par rapport à la situation d’autarcie. L’échange international est bien un jeu à somme positive.
1 2 3Avantage comparatifProduction avec les plus faibles coûts de production
comparativement aux autres pays
Spécialisation et échange international
Gain à l'échange
2.2. La théorie HOS : l’avantage comparatif repose sur les dotations factorielles
Document 3 p. 73 Bordas Soit deux nations qui disposent de stocks donnés de facteurs de production, le travail et le capital,
indispensables pour produire deux biens. Les deux nations ont des dotations relatives en facteurs de production différentes, les dotations relatives étant mesurées par le stock de capital rapporté au travail disponible. Supposons que l'Angleterre ait un stock de capital relativement au travail plus élevé que le Portugal.Les deux biens [le drap et le vin] sont produits avec des techniques différentes dans un pays, mais le même
bien est produit avec la même technique dans les deux pays. Supposons que le drap nécessite relativement plus de capital que de travail, alors que la situation inverse prévaut pour le vin. Dans ce cas, l'Angleterre tendra à se spécialiser dans la production de drap et le Portugal dans celle de vin parce que le capital est relativement moins cher en Angleterre (car il est relativement plus abondant). Il existe toujours dans ce modèle des avantages comparatifs, mais leur origine diffère de celle retenue chez Ricardo : les différences des productivités relatives du travail sont remplacées par les différences des dotations factorielles relatives. [...]Le message des théories traditionnelles en ce qui concerne la politique commerciale est donc que le
protectionnisme doit être banni : l'ouverture aux échanges internationaux est à l'origine de gains pour toutes les nations échangistes.
Michel RAINELLI, «Internationalisation des échanges et croissance », in Pascal COMBEMALE, « Les grandes questions économiques et sociales », La Découverte, 2009.
Le saviez-vous ?La théorie des dotations factorielles est aussi appelée théorie HOS, d'après les initiales des noms des économistes qui l'ont énoncée : Eli Heckscher (1879-1952), Bertil Ohlin (1899-1979) et Paul Samuelson (1915-2009).
1. Définir. Qu'appelle-t-on les dotations factorielles ?
Combinaison de facteurs de production (travail, capital et ressources naturelles) dont dispose un pays (travail qualifié, travail peu qualifié, ressources naturelles, capital).Le modèle initial n’évoquait que capital, travail et ressources naturelles sans distinguer travail qualifié et non qualifié. Les travaux de Léontiev ont amené à intégrer cette distinction à l’analyse des différentes spécialisations.
2. Analyser. De quoi dépend la spécialisation selon la théorie des avantages comparatifs? selon la théorie HOS ?
Dans la théorie des avantages comparatifs de Ricardo, la spécialisation dépend des différences de coûts relatifs entre pays qui eux-mêmes dépendent des différences de productivité entre les deux pays (et, in fine, ces différences de productivité dépendent de techniques de production différentes).
Dans la théorie HOS, la spécialisation dépend de la dotation factorielle ; par exemple si un pays est riche en facteur pétrole, il doit se spécialiser dans la production pétrolifère.Plus généralement, les pays ont intérêt à se spécialiser dans les productions mobilisant les facteurs de production qu'ils possèdent en abondance. En effet, ce facteur plus abondant que dans les autres pays sera moins cher, ce qui réduira les coûts de production comparativement aux autres pays. De ce fait, ils devront importer les produits incorporant les facteurs de production qui leur manquent. Ils les obtiendront à un prix moins élevé que s’ils devaient les réaliser eux-mêmes, réalisant ainsi un gain à l’échange grâce à la spécialisation et l’échange international.
POINT BAC (argumentation )Quand vous évoquez le modèle HOS dans une copie, vous pouvez remobiliser ce que vous savez de la notion d’avantage comparatif. Les dotations factorielles doivent être analysées comparativement aux autres pays et c’est bien au final les coûts de production comparés qui sont censés déterminer la spécialisation.
Voir diapo 19
Point commun entre Ricardo et HOS : Sur deux points, la théorie HOS reste fondamentalement le prolongement de celle de Ricardo : la spécialisation repose sur la loi des avantages comparatifs qui ont leur origine dans des différences de coûts comparatifs ; la spécialisation profite à tous les participants à l'échange. NOTION DE GAINS A L’ECHANGE.
3. Comparer. Les spécialisations visibles dans le document 1 correspondent-elles à la théorie HOS ?
Globalement, les spécialisations visibles dans le document 1 correspondent aux dotations factorielles.Par exemple, la France étant relativement riche en travail qualifié et en capital, elle se spécialise dans des productions de TGV nécessitant du travail qualifié.
Document 4 p.73 Bordas
1. Sur 100 euros d’importations françaises venant de Chine en 2009, environ 15 en moyenne concernent de l’habillement. Sur 100 euros d’exportations françaises vers la Chine, environ 23 en moyenne concernent l’aéronautique.
2. Parmi les importations françaises en provenance de Chine, il y a de l’habillement, des ordinateurs, des téléphones : ces productions (qui consistent essentiellement en du montage pour les deux dernières) nécessitent surtout du travail non qualifié. Parmi les exportations françaises vers la Chine, il y a de l’aéronautique, des machines, des produits chimiques, autant de productions qui nécessitent du travail qualifié (capital humain), du capital physique et du capital technologique.
3. Ce document semble donc confirmer la théorie HOS, et plus précisément le paradoxe mis en avant par Léontiev, qui distingue, au sein de la dotation factorielle, le travail qualifié du travail non qualifié.Document polycopié n°5 Les avantages comparatifs peuvent être construitsLa dynamique de "remontée des filières" appliquée par les pays asiatiques semble également suivre le modèle HOS : ces pays commencent par exporter des chaussettes et des t-shirts, qui exigent surtout du travail peu qualifié dont ils disposent en abondance, puis passent progressivement aux textiles synthétiques qui nécessitent du capital et une main-d’œuvre plus qualifiée, obtenus dans la première phase de leur développement. Avant de se lancer, comme la Chine, dans l'exportation de vêtements remplis de nanotechnologies, capables de changer de texture selon le temps qu'il fait, ce qui réclame une main-d’œuvre qualifiée et du capital.
Arnaud Parienty, « Les mécanismes du commerce international », Alternatives économiques, n° 298, janvier 2011.
1) En quoi l’évolution de la dotation factorielle des pays asiatiques peut expliquer l’évolution de leur spécialisation ?
Les dotations factorielles peuvent se transformer au cours du temps : à titre d’exemple, un pays qui élève le niveau de formation d’au moins une partie de sa population transforme le rapport entre le travail qualifié et le travail non qualifié dont il dispose par rapport aux autres pays.
Dans le modèle d'industrialisation qualifié de « remontée de filières », on observe qu'un pays initie le processus d'industrialisation sur un produit à faible technicité, il en devient exportateur, puis, une fois accumulé capital et main-d’œuvre qualifiée pour cette production (connaissances et savoir-faire), l'abandonne pour un produit factoriellement proche mais de plus haute technicité. Cet « abandon » permet à un autre pays voisin d'entamer son propre processus d'industrialisation. Ainsi, on observe trois phases : premièrement, le pays importe le produit, puis, souvent par imitation, il substitue la production nationale aux importations avant de l'exporter lorsque la maîtrise technologique est aboutie et lui donne un avantage comparatif sur les pays concurrents.
Les avantages comparatifs eux-mêmes peuvent donc évoluer au cours du temps, notamment lorsqu’un pays innove ou investit dans son système éducatif pour disposer de compétences techniques ou de savoir-faire qui ne sont pas encore accessibles au reste du monde. Les différences entre pays, qui expliquent leurs spécialisations, peuvent être le fruit des hasards de l’histoire ou de la géographie, ou de politiques volontaristes pour modifier leurs avantages comparatifs.
2.3. Les autres déterminants du commerce international : rendements croissants et différenciation des produits
Document polycopié n°6 Les rendements croissants et le mystère de l’échange intra-brancheLa théorie de l'avantage comparatif ignore la présence dans de nombreuses activités de rendements
croissants (le fait que les coûts diminuent au fur et à mesure que la production augmente). Dans ce cas, les avantages comparatifs se construisent de manière cumulative : une hausse de la production se traduit par une baisse des coûts unitaires de production, donc par une hausse de la productivité qui accentue l'avantage comparatif originel au point de donner lieu à un avantage quasi absolu. Certains biens sont ainsi fabriqués dans un nombre très réduit de pays, par exemple les motos (Japon), les films à grand spectacle (Etats-Unis, Inde) ou les voitures de luxe (Allemagne). L'avantage comparatif interdit également de rendre compte des échanges de biens très proches : pourquoi
exporter des 207 et des Clio vers l'Allemagne ou l'Italie, si c'est pour importer des Fiat Punto ou des Volkswagen Polo en échange ? La nouvelle théorie du commerce international, initiée dans les années 1980 par l'Américain Paul Krugman, explique ces échanges par le goût des consommateurs pour la variété (tout le monde ne veut pas la même voiture) et par (à nouveau) les rendements croissants : si développer un nouveau modèle coûte 2 milliards d'euros, par exemple, ce coût fixe représente 1 000 euros par voiture si on vend 2 millions de voitures, mais 4 000 euros si on n'en vend que 500 000. Plus le marché est grand et plus la variété de produits disponibles à un prix accessible est grande, ce qui incite à l'échange international sans que l'avantage en termes de dotation factorielle y soit pour quelque chose .
Arnaud Parienty, « Les mécanismes du commerce international », Alternatives Economiques n° 298, 2011.
1) Pourquoi les pays de grande taille (dont le marché intérieur est important) vont exporter plus facilement certaines productions ?
Les productions à rendements croissants vont être accaparées par les grands pays pour une raison simple. En situation d'autarcie, ces pays ont un coût de production plus faible puisqu’ils ont un marché plus grand (économies d’échelle). Si on a deux pays identiques en tout sauf la taille, celui qui aura un grand marché de production aura des économies d’échelles plus grandes, donc un coût moindre que le pays le plus petit. Avec l'ouverture, le grand pays devient exportateur (vers les pays de petite taille).On peut prendre l’exemple des Etats-Unis et de la production de séries télévisés. Les séries américaines à gros budgets sont plus facilement amorties car le potentiel de spectateurs aux Etats-Unis est important : le coût de production unitaire diminue au fur et à mesure que la série va être diffusée pour un grand nombre de spectateurs. Ainsi, ces séries seront difficilement concurrencées au niveau international.
Les rendements croissants remettent donc en cause la théorie des avantages comparatifs. Ce ne sont pas les différences de productivité ou de dotations factorielles qui expliquent ici la spécialisation, mais les économies d’échelle possibles dans certains pays et pas dans d’autres. Par ailleurs, les firmes vont chercher à se spécialiser pour bénéficier de ces rendements d’échelle ; la spécialisation est ici la résultante des luttes commerciales et non d’un calcul rationnel fondé sur l’avantage comparatif.
2) Pourquoi les échanges intra-branches ne peuvent être expliqués par la théorie des avantages comparatifs ?
La théorie de l’avantage comparatif explique les échanges de produits différents entre pays différents. Mais dans les faits, l’essentiel du commerce international se réalise entre pays semblables qui s’échangent des produits substituables. Comment, par exemple, expliquer que l’Allemagne et la France s’échangent mutuellement des voitures ? Cette partie du commerce international semble échapper aux déterminants décrits par la théorie de l’avantage comparatif, et a suscité l’apparition de théories alternatives.
Krugman montre que les produits ne sont pas rigoureusement identiques (une Renault n’est pas une Opel). Ils présentent un potentiel de différentiation résultant de leur image de marque, de leurs qualités spécifiques. En effet, le goût du consommateur pour la variété offre une part de marché à tout exportateur qui propose une spécification différenciée d’un même produit générique. Ceci résulte de la volonté du consommateur de se différencier en acquérant des produits ayant une image de marque valorisante. Les fondements du commerce international ne reposent plus sur la compétitivité prix mais sur la compétitivité hors-prix.Par ailleurs, le commerce international permet l’accès à un large marché pour rentabiliser les stratégies de différenciation (économies d’échelle). En effet, une firme n’a intérêt à investir pour différencier ses produits que si elle est assurée d’en vendre un nombre suffisant pour rentabiliser son investissement.Ces nouvelles théories du commerce international permettent d’expliquer les échanges intra-branches.
Dans la théorie traditionnelle, concurrence pure et parfaite (par les prix, produits homogènes, rendements constants). Dans les approches contemporaines, concurrence imparfaite (recherche de position de monopole par l'innovation, par la différenciation des produits, par les barrières à l'entrée des concurrents...). Le commerce mondial n’est plus représenté comme un jeu paisible où chaque nation exploiterait au mieux ses avantages comparatifs, mais comme le lieu de rapports de force, de luttes concurrentielles, de rivalités entre firmes pour accroître leurs parts de marché.
3. Le débat libre-échange/protectionnisme 3.1. Les avantages du libre-échange
On peut commencer par évoquer les gains directs obtenus lorsqu’un pays passe de l’autarcie à la spécialisation ou approfondit sa spécialisation en s’ouvrant davantage aux échanges internationaux.
Avant de faire un exercice qui schématise ces gains directs, il est nécessaire de présenter une notion importante pour comprendre les effets de l’ouverture internationale.
La notion d’économie d’échelleLe concept d’économie d’échelle désigne la baisse des coûts unitaires de production obtenue lorsque la taille de la production (l’échelle) augmente. Une cause essentielle des économies d'échelle tient dans la présence de coûts fixes, comme par exemple l'achat d'un siège social, la location d'un bâtiment ou la mise en place d'une infrastructure de réseau. Ainsi, en accroissant le volume de sa production, une entreprise pourra répartir ces coûts fixes sur davantage de produits, ce qui permettra une baisse du coût unitaire.Par exemple, une entreprise automobile obtiendra d'importantes économies d'échelle si elle répartit le coût de la mise en service d'une chaîne de production sur davantage de voitures, en cas d'augmentation de la production.
Augmentation de la taille du marché et économies d’échelleL'élargissement des marchés est un avantage très important de l'échange international pour les activités où existent des économies d'échelle. Lorsque les coûts de production sont principalement des coûts fixes, comme l'écriture d'un logiciel ou la réalisation d'un film, tout élargissement de la production permet de réduire les coûts. À l'extrême, des biens comme les grands avions ne peuvent voir le jour sans un marché mondial. Cet effet est d'autant plus important que le marché intérieur est étroit. Il est donc maximal pour un pays faiblement développé, qui ne peut compter sur un marché intérieur suffisant.
Voir diapo 20
Exercice polycopié n°61) Remplissez le schéma avec les expressions suivantes : Dotations factorielles + Productivité du travail – Hausse de la productivité – Spécialisation et ouverture internationale – Baisse des coûts unitaires – Stimule la demande2) Expliquez les flèches 1 et 2.
Avantages comparatifs
Hausse de la taille du marché donc économies d’échelle
Allocation optimale des ressources
Croissance économique
Baisse des prix et hausse des salaires, donc hausse du
pouvoir d’achat des ménages
Stimule l’offre
1
2
Avantages comparatifs
Hausse de la taille du marché donc économies d’échelle
Allocation optimale des ressources
Hausse de la productivité
Spécialisation et ouverture internationale
Croissance économique
Baisse des coûts unitaires
Baisse des prix et hausse des salaires, donc hausse du
pouvoir d’achat des ménages
Stimule l’offre Stimule la demande
Dotations factorielles +
Productivité du travail
2)Flèches 1 et 2 : La spécialisation à partir des avantages comparatifs permet d’affecter le travail et le capital là où ils sont les plus efficaces relativement aux autres pays ; ils sont alloués de manière optimale (allocation optimale des ressources).Cette allocation optimale permet de produire davantage avec la même quantité de facteurs, ce qui traduit une hausse de la productivité.
Remarque : ces gains ne sont obtenus qu’une seule fois : lors du passage de l’autarcie à l’échange international ou lors de l’approfondissement de la spécialisation.
Voyons à présent les conséquences indirectes de la spécialisation et de l’ouverture internationale, liées notamment à la stimulation du progrès technique (gains dynamiques car cumulatifs) et aux effets de l’intensification de la concurrence internationale.
Exercice polycopié n°7
Des prix bas pour tous
La façon la plus simple de conquérir des parts de marché est d’offrir un meilleur prix. Sur un marché concurrentiel, les prix sont tirés vers le bas. C’est un avantage pour les consommateurs, mais pas uniquement : les entreprises sont encouragées à produire si plus de gens ont les moyens d’acheter leurs produits, ce qui stimule l’ensemble de l’économie.
Une meilleure
qualité
La concurrence incite également les entreprises à améliorer la qualité des produits et des services qu’elles vendent, afin d’attirer plus de clients et d’accroître leurs parts de marché. La qualité peut signifier : des produits qui durent plus longtemps et fonctionnent mieux ; des services après-vente ou de dépannage plus performants ; un meilleur accueil du client.
Plus de choixSur un marché concurrentiel, les entreprises cherchent à distinguer leurs produits des autres. Pour le consommateur, cela signifie plus de choix, et la possibilité d’opter pour le rapport qualité-prix qui lui convient le mieux.
InnovationPour offrir ce choix aux consommateurs, et produire mieux, les entreprises doivent être innovantes, depuis la conception des produits jusqu’aux services offerts, en passant par les techniques de production.
Manuel Hatier, tableau réalisé à partir du site internet de la Commission européenne, 2011.
1) Quel est l’effet du libre-échange sur la concurrence internationale ?
Libre-échange accroît la concurrence : les entreprises nationales sont en concurrence avec des entreprises du monde entier.
2) Résumez les deux arguments montrant que cette concurrence internationale peut être favorable aux consommateurs.
Cette concurrence accrue les incite fortement à faire des efforts pour améliorer leur compétitivité. Soit en réduisant leurs coûts de production et donc leurs prix. Soit en proposant de meilleurs produits aux consommateurs (de qualité, diversifiés, innovants).
3) Dans la dernière ligne du tableau, retrouvez le passage qui correspond aux innovations de produit et celui qui correspond aux innovations de procédé.
Innovation de produit : offrir un choix (plus large) au consommateur.Innovation de procédé : mieux produire, donc innover pour réduire les coûts de production.
Donc pour résumer, deux effets de l’ouverture qui passent par l’intensification de la concurrence : → Incite aux innovations de procédé pour réduire les coûts de production et réduire les prix.→ Incite à satisfaire les consommateurs par de meilleurs produits : par la différenciation des produits, par
l’amélioration de la qualité et par les innovations de produit.
Possibilité de faire un lien concurrence → PT (entendu ici comme un ensemble d’innovations). Si vous faîtes cela, n’oubliez pas d’ajouter aussi différenciation et qualité.Tous ces facteurs stimulent la demande.
→ D’une part car la baisse des prix dégage du pouvoir d’achat pour les ménages ; par exemple les pays occidentaux ont importé des biens de consommation produit dans les pays émergents (vêtements, ordinateurs, jouets…) ce qui a augmenté le pouvoirs d'achat de leurs consommateurs qui ont pu, peu à peu, déplacer leurs consommation sur des services produits sur place (création d’emplois).
→ D’autre part, la consommation est stimulée car avec les innovations, la différenciation, les entreprises répondent mieux au désir des consommateurs ou en créent de nouveaux.
Document polycopié n°8 Les transferts de technologie et la croissance chinoiseNovice en matière de TGV il y a encore six ans, la Chine dispose aujourd'hui d'un réseau de trains à grande
vitesse long de 3 300 km, d'ores et déjà aussi étendu que celui de l'Europe tout entière. Pékin, qui a importé l'essentiel de cette technologie de France (Alstom), d'Allemagne (Siemens), du Japon (Kawasaki) et du Canada (Bombardier), projette d'étendre son réseau de TGV à 18 000 km d'ici à 2020.Ce départ sur les chapeaux de roue en surprend plus d'un. Comment la Chine a-t-elle pu, en si peu de
temps, maîtriser le très complexe savoir-faire de la grande vitesse ? Peut-elle exporter des technologies dont le transfert n'était a priori autorisé que pour un usage en Chine ?« La Chine aurait pu faire son propre TGV », assure Sun Zhang, un professeur de l'université de Tongji, à
Shanghai, qui est l'un des pionniers chinois du rail à grande vitesse. Sun a participé dans les années 1990 à tous les programmes expérimentaux de TGV chinois : Étoile de Chine, Ville printanière et Pionnier. « Le problème, c'est que ça nous aurait pris quinze à vingt ans. Or la Chine veut aller très vite. » L'Étoile de Chine, qui selon lui a roulé à 321,5 km/h, prend aujourd'hui la poussière dans un vieux hangar, aux côtés des autres prototypes sans lendemain.La décision d'importer un maximum de technologies étrangères a été prise vers 2003, pour un coût global
de 9 milliards d'euros. « En négociant dur, ils ont obtenu une réduction de 10 », se félicite Sun Zhang.P. GRANGEREAU, Libération, 8 mai 2010.
1) Comment la Chine a-t-elle pu développer aussi rapidement son réseau de train à grande vitesse ?
Les échanges de biens et de services permettent des transferts de technologie qui bénéficient aux pays moins avancés et leur permettent un rattrapage. La Chine, par exemple, importe puis copie les technologies occidentales pour se les approprier (le TGV par exemple). Cela explique que les pays émergents tels que la Chine connaissent des taux de croissance que n’ont jamais connus les pays occidentaux au cours de leur histoire.
L’ouverture internationale accroît la vitesse de diffusion du progrès technique et du savoir. Lorsqu’une innovation est mise en place dans un pays, les autres vont en bénéficier. Lors des échanges internationaux, la technologie va se diffuser.
Les pays bénéficient donc mutuellement des différentes innovations ; il y a des externalités positives. Théories de la croissance endogène. C’est le cas notamment pour les PED qui en important des biens à fort contenu technologique vont s’approprier peu à peut ces technologies. Donc le progrès technique et la croissance sont favorisés par l’ouverture internationale. Bon prétexte dans un devoir sur la mondialisation pour montrer que vous maîtrisez le vocabulaire et les mécanismes autour de la croissance endogène.
Schéma de synthèse résumant les trois canaux par lesquels l’ouverture internationale permet de stimuler le progrès technique
Rappel diapo 20 Hausse de la taille du marché qui permet d’amortir les coûts fixes liés à l’innovation sur d’importantes quantités produites. Cela permet de rentabiliser plus facilement les frais engagés, notamment dans la R&D. C’est donc une forte incitation à innover.Sous la pression de la concurrence, les entreprises sont incitées à innover et à mener des stratégies de différenciation des produits. Ces nouvelles modalités de la concurrence ont un coût (notamment en investissements immatériels de recherche- développement) que les entreprises peuvent mieux amortir grâce à l'augmentation de la taille des marchés. Celle-ci leur permet d'exploiter les rendements d'échelle croissants, source d'économies d'échelle.
Ouverture Internationale
Diffusion du progrès technique par transferts de technologie
Hausse de la taille du marché et économies
d’échelle
Concurrence accrue
Voir diapo 20
Voir doc poly 8
Voir exo poly n°7
3.2. Les effets pervers du libre-échange Document polycopié n°9 Les effets sectoriels du libre-échange
1. En 2006, 58,3 % des articles d’habillement et de cuir vendus provenaient d’importations.
2. Entre 1960 et 2006, la part de la production nationale dans le total des ventes a diminué de 55,5 points, tandis que la part des importations a augmenté de 55,5 points. Dans le même temps, l’emploi dans le secteur a diminué de 87 %.
3. On peut expliquer ces constats par la disparition progressive d’une production nationale : les entreprises travaillant dans le secteur du textile ont tendance à délocaliser leur production dans des pays où la main-d’œuvre coûte moins cher, comme la Chine ou l’Inde. Ainsi, en 2001 en Chine, le coût horaire de l’industrie manufacturière est de 0,4 dollar contre 15,9 dollar en France (à nuancer car il faudrait raisonner en coût unitaire en tenant compte de la productivité). Les industries soucieuses de diminuer leur coût ont par conséquent tout intérêt à délocaliser leur production dans des pays comme la Chine.Bien évidemment, si les frontières étaient fermées ou si les importations étaient soumises à de forts droits de douane, elles ne pourraient pas le faire. C’est donc bien une des conséquences néfastes du libre-échange qui peut être mise en évidence ici.
De plus, cette situation fait pression à la baisse des salaires dans les pays riches dans les secteurs particulièrement exposés à la concurrence internationale. Ainsi, les inégalités ont augmenté dans presque tous les pays riches. L’écart relatif entre les plus pauvres et les plus riches s’est nettement accru, mais aussi l’écart entre les classes moyennes et les plus riches.Pierre Noël Giraud oppose les compétitifs (salariés travaillant dans des secteurs où le pays dispose d’un avantage comparatif), les exposés (salariés travaillant dans des secteurs où les entreprises résidentes ne sont plus compétitives) et les protégés (salariés travaillant dans des secteurs protégés de la concurrence internationale).Ceux qui tirent partie du processus de mondialisation sont bien évidemment les compétitifs (une bonne part sont des salariés qualifiés).
Les exposés (une bonne part sont des salariés peu qualifiés) en revanche voient leur situation se dégrader et connaissent un taux de chômage élevé et des réductions salariales car les entreprises dans lesquelles ils travaillent subissent de plein fouet la concurrence des pays à bas coût.
On pourrait se dire que ces destructions seront compensées par des créations liées aux exportations. Mais le contenu en emplois des exportations des pays développés est inférieur au contenu en emplois de leurs importations. En effet, leurs exportations sont moins intenses en travail que leurs importations. Lorsque les pays développés exportent 100 euros, ils créent moins d’emplois qu’ils n’en détruisent lorsqu’ils importent 100 euros. Le solde en termes d’emploi est donc négatif. Nathan document 2 p.81 bon exo pour démontrer cela
Perte de 500 000 emplois industriels en 10 ans. La part de l’industrie dans le PIB est passée de 24% à 14% (même si c’est à nuancer en raison du phénomène d’externalisation de fonctions comme l’entretien, la cantine, la comptabilité, l’informatique, les services juridiques ou la communication ET en raison du fait que l’intensification du PT peut expliquer également ces destructions).
Document 4 p.75 BordasDans le modèle standard de commerce international, les termes de l’échange, définis comme le prix des
exportations d'un pays divisé par le prix de ses importations, conditionnent en effet l’ampleur des gains à l'échange. Tout événement politique économique qui tend à accroître les termes de l'échange d’un pays lui sera bénéfique. Inversement, une dégradation des termes de l'échange s'accompagnera d'une perte de bien-être. [...]Dans les années 1950, un certain nombre d'économistes pensaient que les pays en développement, qui
exportaient principalement des produits primaires, étaient voués à connaître une détérioration continue de leurs termes de l'échange. En effet, ils prévoyaient que la croissance des pays développés s'accompagnerait d'une réduction progressive de la demande de biens primaires, alors que le développement des nations les plus pauvres se ferait par une expansion de leurs secteurs traditionnels d'exportation. [...] La croissance aurait détérioré les termes de l'échange [des pays les plus pauvres] au point que, in fine, leur situation s'empire. Ce problème est connu des économistes sous le nom de croissance appauvrissante.
Paul KRUGMAN et Maurice OBSTFELD, Économie internationale, Pearson, 2009.
1. Définir. Distinguez le commerce interbranche du commerce intrabranche.
Le prix des exportations augmente relativement à celui des importations. Donc, à quantité exportée identique, le pays peut importer davantage (il dispose alors de plus de richesses).
2. Illustrer. Expliquez la phrase soulignée en prenant l'exemple de l'automobile pour la France et l'Allemagne.Pour les pays producteurs de pétrole, une hausse du prix du pétrole (qui est alors une exportation) améliore leurs termes de l’échange. Par contre, cela détériore les termes de l’échange français.
3. Analyser. En quoi producteurs et consommateurs sont-ils des gagnants du commerce international ?
La « croissance appauvrissante » vient d’une augmentation des richesses produites (donc croissance économique), mais le prix à l’exportation de ces richesses diminuant, le pays peut de moins en moins importer ; donc, en produisant de plus en plus de richesses, il en dispose de moins en moins.
Les pays spécialisés dans les produits primaires, à savoir la majorité des PED, subissent donc une insertion défavorable dans la DIT. La conséquence en est une tendance à la détérioration des termes de l'échange pour les PED. (cf encadré Définitions et exercice). Ainsi, contrairement à ce qu'affirme l'analyse ricardienne de l'échange, tous les pays ne gagnent pas forcément à l'échange, cela dépend du type de spécialisation.
4. Déduire. Quelle partie du schéma du document 2 la diversification de la production vient-elle compléter ?
Le graphique dément la « croissance appauvrissante ». Dans les années 2000, les pays en développement ont vu leurs termes de l’échange s’améliorer, signe que la demande mondiale pour leurs produits s’accroît.
Ce constat optimiste doit cependant être nuancé : Voir extrait d’un document de la CNUCED : « Depuis 2002, la remontée des cours des produits de base est due principalement à la vigueur de la demande en Asie de l'Est et du Sud, en particulier en Chine et en Inde. [...]. Même si la poursuite de la croissance en Asie de l'Est et en Asie du Sud et la reprise enregistrée dans d'autres régions en développement devraient soutenir la demande de matières premières, le problème fondamental de l'instabilité des prix de ces produits et de leur baisse persistante en valeur réelle par rapport au prix des articles manufacturés, en particulier ceux exportés par les pays développés, n’est toujours pas résolu. Il est donc impératif pour les PED de ne pas tomber dans l’excès d’optimisme quant à leurs perspectives d’industrialisation et de diversification. Le redressement récent des marchés de matières premières risque de détourner l’investissement – intérieur et extérieur – réalisé dans le secteur manufacturier naissant des pays exportateurs de produits de base vers les industries extractives. »
A retenir : certaines spécialisations sont beaucoup plus favorables au développement d’un pays. Ce sont les productions qui disposent d’une demande mondiale dynamique. Donc le libre-échange peut être plus favorable à certains pays qu’à d’autres.
Résumé effets pervers du libre-échange : 1) Peut mettre en difficulté certains secteurs : disparition d’entreprises (effet négatif sur les producteurs) et destruction d’emplois (nuit aux consommateurs car hausse du nombre de chômeurs).2) Certaines spécialisations réduisent le gain à l’échange théoriquement engendré par l’ouverture internationale.
Transition : ces limites du libre-échange peut légitimer le recours à des mesures protectionnistes. C’est ce que nous allons étudier à présent.
3.3. Les fondements du protectionnisme et ses outils
POINT BAC : lorsque vous voulez montrer l’intérêt du protectionnisme, vous pouvez évidemment utilisez les arguments critiques du libre-échange et inversement.
Ne pas opposer frontalement libre-échange et protectionnisme. Protectionnisme ne signifie pas fermeture aux échanges. Voir diapo 21
OUTILS DU PROTECTIONNISME Voir diapos 22, 23 et 24
Document 3 p.77 Bordas
1. Deux raisons au manque de compétitivité initial des industries naissantes : elles ne peuvent bénéficier d'économies d'échelle du fait du faible niveau de la production et elles ne profitent pas encore des effets d'apprentissage que procure l'expérience accumulée. Leurs coûts et par là leurs prix de vente sont donc plus élevés que ceux des concurrents plus avancés.
Sur un marché où les rendements sont croissants (coût unitaire diminue lorsque la taille de la production augmente), une entreprise qui possède le plus de parts de marché réalise des économies d’échelle (réduction du coût quand l’entreprise gagne des parts de marché et produit plus). Les
industries naissantes, elles, n’ont pas la taille suffisante pour réduire suffisamment leurs coûts et faire face à la concurrence d’industries plus matures.
Il existe des effets d’apprentissage. Les entreprises plus anciennes ont amassé de l’expérience qui leur permet d’être plus efficaces. Là encore, une industrie naissante part avec un handicap.
En étant protégées, les entreprises peuvent, sans la contrainte à court terme des concurrents, desservir le marché national. Elles ont le temps nécessaire pour réaliser les économies d’échelle et les gains de productivité leur permettant de devenir compétitives.
Ces arguments sont particulièrement pertinents pour les pays en retard par rapport aux concurrents étrangers (ex : Allemagne au 19e siècle, PED au 20e siècle) ; pour les activités où les coûts fixes sont élevés et donc les économies d'échelle décisives pour la compétitivité.Ainsi le positionnement des NPIA dans la DIT a évolué. Ils ont su peu à peu modifier leur spécialisation pour s’orienter vers des productions nécessitant l’utilisation de travail qualifié.
2. La protection des industries naissantes est provisoire car, une fois les entreprises concernées devenues compétitives, elles ont la capacité de supporter la concurrence internationale, ce qui les incitera à innover ou à baisser encore leurs prix.
4. Protéger des industries vieillissantes consiste à donner le temps à des entreprises pour passer un « cap difficile » ; l’entreprise est viable à moyen terme, mais pas à court terme, d’où l’intérêt de la protéger sur du court terme. Protéger une industrie mourante consiste à donner le temps aux salariés de ces entreprises de retrouver un autre emploi ; une fois tous les salariés reconvertis, la protection est levée et la production est arrêtée.
On voit à partir de cette théorie de la protection des industries naissantes que les avantages comparatifs peuvent être construits par l’action de l’Etat en protégeant celles-ci pendant un temps de la concurrence étrangère et éventuellement en les subventionnant. Cela va à l’encontre de la vision que donnent les classiques et les néoclassiques des avantages comparatifs qui seraient des données sur lesquelles l’Etat ne pourrait pas intervenir.Par exemple, Airbus n’aurait probablement jamais pu exister si l’Union européenne n’avait pas encouragé son développement par des mesures protectionnistes. L’Union européenne s’est donc construit un avantage comparatif.
Document 4 p.77 Bordas
1)
2. Si les entreprises se font concurrence, elles produisent toutes les deux et elles sont perdantes toutes les deux. Une entreprise n’est gagnante que si elle produit seule.
4. Airbus a désormais toujours intérêt à produire. Or, si Airbus est sûre de produire, Boeing n’a alors plus intérêt à produire. Mais ce n’est pas si simple : en produisant tout de même, Boeing réalise une perte de 5, mais surtout le profit de son concurrent baisse de 105 (de 125 à 20) ; donc Boeing peut privilégier une perte pour elle-même dans le but de diminuer considérablement le profit de son concurrent.
5. Cet exemple justifie de subventionner, donc de protéger, une entreprise (ici Airbus), qui devient alors rentable. Le danger est qu’une guerre commerciale peut alors s’engager : les États-Unis peuvent décider de subventionner Boeing, ce qui génère des coûts publics supplémentaires, sans effet sur la compétitivité réelle des entreprises.
A retenir sur les politiques commerciales stratégiques
L’idée est de faciliter le développement de firmes nationales dans des secteurs jugés stratégiques.Sur des marchés oligopolistiques. Ils se caractérisent par des coûts fixes élevés du fait d'investissements initiaux considérables en capital fixe et recherche-développement. Il faut donc que les firmes détiennent une grande part de marché pour rentabiliser ces investissements (économies d'échelle). Ces coûts constituent une barrière à l'entrée de concurrents, d'autant plus efficace que ces coûts sont souvent irrécupérables.
Dans ce cadre, les pouvoirs publics peuvent soutenir une firme nationale (« champion national ») pour l'aider à s'implanter dans le secteur. Sur les marchés oligopolistiques, il n'y a pas de place « pour tout le monde » et le premier entrant sur le marché bénéficie d'un avantage décisif, il peut évincer les firmes étrangères rivales. Les pouvoirs publics peuvent donc intervenir dans la compétition entre les firmes pour en influencer l'issue à l'avantage d'une firme nationale.Cette stratégie s'applique en particulier aux activités à forte intensité de R&D. Non seulement parce que la R&D représente des coûts fixes élevés, mais aussi parce que ces dépenses sont source d'externalités positives. Permettant d'améliorer les connaissances existantes et d'en faire naître de nouvelles, elles sont source d'accumulation de capital humain. Ces connaissances, en se diffusant, favorisent la croissance économique.Les avantages comparatifs ne tombent en général pas du ciel, ils ne sont pas là par hasard : bien sûr, si le pays est très riche en pétrole ou en bauxite, ces produits constitueront une part importante de ses exportations. Mais, au total, l’essentiel des avantages dans le commerce international sont le résultat d’une volonté affirmée dans la durée, d’une construction qui ne doit pas grand-chose au hasard.A long terme, l’évolution de la croissance et des termes de l’échange d’un pays dépend de façon cruciale de sa capacité à produire et à exporter des biens faisant l’objet d’une demande forte à l’échelle mondiale. L’Etat a donc son rôle à jouer pour assurer le développement de firmes qui interviendront sur le marché mondial en leur permettant d’être les plus compétitives possibles. En ce sens, on peut parler d’avantages comparatifs construits par l’Etat. L’ouverture n’a d’ailleurs profité qu’aux PED suffisamment forts pour s’insérer positivement dans les échanges. Donc renouveau du protectionnisme.
PROTECTIONNISME DEFENSIF
Document polycopié n°10 Des politiques protectionnistes contre les concurrences déloyalesLa déflation salariale (baisse des salaires ou transferts de cotisations vers les salariés) s'appuie sur les
délocalisations vers des pays à bas coût salarial et faibles réglementations sociales ou écologique et le chantage à l'emploi pour que les travailleurs renoncent à des acquis sociaux et à des hausses de salaires. Elle nécessite des mesures protectionnistes pour revaloriser les salaires et accroître la demande solvable des ménages. Par ailleurs, seul le protectionnisme peut arrêter la spirale du moins-disant fiscal et du moins-disant social qui s'est instaurée aujourd'hui en Europe.Ainsi, les entreprises, une fois mieux protégées de la concurrence extérieure, n'auront plus de prétexte pour
s'opposer aux revendications salariales en faveur d'un meilleur partage de la richesse produite. Aujourd'hui les principaux pays développés n'ont de choix qu'entre la déflation salariale ou la délocalisation et le chômage. Le protectionnisme n'est pas une panacée mais une condition nécessaire. Ces taxes, provisoires, visent à compenser les écarts de taux de change et de normes sociales et écologiques, entre les pays de la zone euro et les autres membres de l'Union.
D'après Jacques Sapir. Le Monde diplomatique, mars 2009.
1) Qu’entend-on par moins-disant fiscal et moins-disant social ?
Moins-disant fiscal : fait de pratiquer des impôts sur les entreprises plus faibles que dans les pays concurrents pour accroître la compétitivité des entreprises.Moins-disant social : fait de limiter les droits des salariés (conditions de travail, durée du travail, congés payés, prestations sociales) pour réduire le coût du travail par rapport aux entreprises étrangères.
2) Quelles sont les justifications du protectionnisme avancées dans ce texte ?
Le libre-échange encourage les politiques de rigueur salariale (pression à la baisse sur les salaires), les politiques de libéralisation du marché du travail, la réduction des impôts (dumping fiscal), des dépenses publiques et de la protection sociale (dumping social). Ces politiques sont défavorables à la demande mondiale et freinent la croissance des pays développés. De plus, les salariés voient leur situation se dégrader.Elle encourage aussi la recherche effrénée des gains de productivité qui freine l’emploi (utilisation de techniques économes en emploi pour faire face à la concurrence internationale). On peut ajouter que les pays développés respectent certaines normes environnementales qui sont coûteuses pour les entreprises et réduisent leur compétitivité. Comme ces normes ne sont pas présentes dans certains pays à bas coût, on parle de dumping environnemental.
Trois fondements des politiques protectionnistes : → Protection des industries naissantes.→ Politiques commerciales stratégiques.→ Protectionnisme défensif.
Mais si le protectionniste peut constituer une réponse efficace à certaines limites du libre-échange, nous allons voir qu’il peut lui-même entraîner des effets pervers.
3.4. Les limites du protectionnisme
Document polycopié n°11 Les limites du protectionnisme« Comme le note Robert Reich dans le cas américain – mais le propos vaut pour l'Europe aussi bien –, ce
nationalisme économique, la tentation de se replier sur son marché intérieur se sont en fait rapidement révélés contre-productifs aux producteurs qui en avaient été à l'origine les principaux porte-drapeaux. Lorsque la sidérurgie obtient, par exemple, d'être protégée de la concurrence étrangère, ce sont les producteurs automobiles qui découvrent brutalement qu'ils doivent payer 40 % plus cher que leurs concurrents leur consommation d’acier. [...] Lorsque l'industrie textile, enfin, obtient des protections, c'est toute l’industrie de l'habillement qui souffre.Difficile vis-à-vis du Sud, le protectionnisme ne l’est pas moins vis-à-vis du Nord. Qu'il suffise d'imaginer ce que
serait devenu le destin informatique de la France si elle avait perdu l'accès aux produits créés par Microsoft et dû s'appuyer sur la seule informatique créée par Bull. C'est le reste de l'industrie de la recherche qui aurait été bouleversé par un protectionnisme naïf. [...] De ce point de vue, on peut dire qu'aujourd’hui, la mondialisation est devenue une aventure obligée. »
Daniel Cohen, Richesse du monde et pauvreté des nations, coll. « Champs », Flammarion, 1998.
1) En quoi le protectionnisme peut-il entraîner une perte de compétitivité pour l’économie ? Appuyez-vous sur les exemples donnés dans le texte ?
Lorsqu’un secteur est protégé de la concurrence étrangère, il n’est plus incité à diminuer ses coûts, ce qui a des répercussions sur le reste de l’économie. D. Cohen explique ainsi que le fait de mettre en place des mesures protectionniste dans un secteur comme la sidérurgie a des conséquences très négatives sur le reste de l’économie : les producteurs automobiles doivent dès lors payer leur consommation beaucoup plus chère que leurs concurrents. Ils subissent donc une hausse de leur coût de production et sont donc pénalisés par rapport à leurs concurrents : ils perdent des parts de marché et sont contraints de réduire leur volume de production.
La mondialisation est une « aventure obligée » dans le sens où les échanges de technologies permettent aux pays d’améliorer la compétitivité de leurs entreprises, entraînant ainsi l’économie (croissance, augmentation de l’emploi). D. Cohen donne l’exemple de l’informatique : l’utilisation par la France de produits créés par Microsoft a eu des répercussions positives sur notre économie, en augmentant la productivité des entreprises, en facilitant la recherche. Sans l’utilisation de ces technologies, l’économie française aurait perdu en compétitivité et les entreprises auraient eu davantage de difficultés à affronter la concurrence étrangère.
2) Quelles conséquences pour les consommateurs ?
Cela renchérit le prix des produits du secteur protégé. Deux effets de cette hausse des prix : d’abord, les consommateurs du secteur protégé ont un niveau de vie moins élevé qu’en cas de libre échange puisqu’ils payent les produits plus chers. Produits moins innovants et de moins bonne qualité
3) Quelles mesures de rétorsion peut-on envisager lorsqu’une politique protectionniste est menée dans un pays ?
Plus globalement, les risques de mesures de rétorsion ne sont pas négligeables, ainsi que ceux liés à l’appauvrissement des autres pays puisque ce sont leurs exportations qui sont freinées. Parallèlement à la baisse des importations engendrée par les mesures protectionnistes, ce sont donc les exportations qui risquent de diminuer et l’on peut de plus craindre des effets cumulatifs récessifs au niveau mondial.
Dans les années 30, l’adoption de mesures protectionnistes par la plupart des PI a conduit à aggraver la crise économique. Protectionnisme dans tous les pays : récession mondiale.
Exercice polycopié n°8Remplissez le tableau ci-dessous avec les expressions suivantes :
Pertes d’emplois liées à l’affaiblissement de la croissance. Baisse des prix Pression à la baisse des salaires. Baisse du profit. Recettes fiscales avec droits de douane Positionnement sur des secteurs stratégiques. Peut enfermer l’économie nationale dans une spécialisation inadéquate par rapport aux avantages comparatifs. Baisse de la variété, de la qualité. Faire évoluer la spécialisation. Gain de parts de marché sur le marché intérieur lié à la limitation des importations. Hausse de la variété, de la qualité. Pertes de parts de marché sur le marché intérieur liées aux importations. Pratiques de moins-disant social et fiscal qui réduisent les recettes fiscales. Hausse du profit. Création d’emplois dans les secteurs non exposés (grâce à la hausse du pouvoir d’achat des consommateurs) Limite les pertes d’emplois dans les secteurs peu compétitifs. Hausse des prix. Donne le temps aux salariés de ces secteurs de se reconvertir. Temps pour atteindre une compétitivité suffisante (protectionnisme éducateur). Limite le développement des PED et donc les possibilités d’exporter dans ces pays. Destruction d’emplois dans les secteurs exposés à la concurrence internationale. Peut stimuler les gains de productivité et la croissance. Incitation à innover et à réduire ses coûts. Elargissement du marché (débouchés supplémentaires grâce aux exportations). Possibilité de survivre sur un marché oligopolistique (protectionnisme stratégique). Accès à des technologies étrangères. Mesures de rétorsion qui limite les possibilités d’exporter. Biens intermédiaires obtenus à moindre coût. Perte de pouvoir d’achat si mauvaise spécialisation (en cas de détérioration termes de l’échange)
Tableau récapitulatif des effets respectifs du libre-échange et du protectionnismeConsommateurs Producteurs Politique économique et
pouvoirs publicsTravailleurs
Effet positif du libre-échange
Baisse des prix Hausse de la variété, de la qualité.
Elargiss ement du marché (débouchés supplémentaires grâce aux exportations). Accès à des technologies étrangères. Incitation à innover et à réduire ses coûts. Biens intermédiaires obtenus à moindre coût.
Peut stimuler les gains de productivité et la croissance.
Création d’emplois dans les secteurs non exposés (grâce à la hausse du pouvoir d’achat des consommateurs)
Effet négatif du libre-échange
Perte de pouvoir d’achat si mauvaise spécialisation (en cas de détérioration termes de l’échange)
Pertes de parts de marché sur le marché intérieur liées aux importations. Baisse du profit.
Pratiques de moins-disant social et fiscal qui réduisent les recettes fiscales.
Destruc tion d’emplois dans les secteurs exposés à la concurrence internationale. Pression à la baisse des salaires.
Effet positif du protectionnisme
Gain de parts de marché sur le marché intérieur lié à la limitation des importations. Hausse du profit. Temps pour atteindre une compétitivité suffisante (protectionnisme
Recettes fiscales avec droits de douane. Positionnement sur des secteurs stratégiques. Faire évoluer la spécialisation.
Limite les pertes d’emplois dans les secteurs peu compétitifs. Donne le temps aux salariés de ces secteurs de se reconvertir.
éducateur). Possibilité de survivre sur un marché oligopolistique (protectionnisme stratégique).
Effet négatif du protectionnisme
Hausse des prix. Baisse de la variété, de la qualité.
Mesures de rétorsion qui limite les possibilités d’exporter. Limite le développement des PED et donc les possibilités d’exporter dans ces pays.
Peut enfermer l’économie nationale dans une spécialisation inadéquate par rapport aux avantages comparatifs.
Pertes d’emplois liées à l’affaiblissement de la croissance.
4. Les effets de la variation des taux de change
Sera traité en TD.
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