Collaboration école-famille à l'ère du numérique

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A U D R E Y R A Y N A U LT , M . É D .T E C H N O P É D A G O G U E À L A F A C U L T É D E M É D E C I N E U D E M ( C I O ) , É T U D I A N T E -

C H E R C H E U R E A U D O C T O R A T S O U S L A D I R E C T I O N D E T H I E R R Y K A R S E N T I E T I S A B E L L E B R A U L T

COLLABORATION ÉCOLE-FAMILLE À L’ÈRE DU NUMÉRIQUE

Conférence donnée au Colloque-Parents du Collège Saint-Jean-Vianney le 22 novembre 2014

• Avant tout une enseignante.

• Intéressée par la motivation des élèves en lien

avec la collaboration entre l'école et la famille.

• M.Ed à ce sujet en 2012, dirigée par Serge J.

Larivée de l'Université de Montréal

• Microprogramme en intégration des TIC en

éducation à l’UdeM en 2013

• Intéressée de plus en plus à la collaboration et

surtout à la valeur que les technologies peuvent

ajouter à la collaboration.

• Son projet de doctorat, sous la direction de Thierry

Karsenti et Isabelle Brault, porte sur l'effet que les

technologies éducatives ont sur la collaboration

dans le partenariat de soins et de santé.

Qui suis-je ?

Ce que vous connaissez de la collaboration école-famille ?

BREF HISTORIQUE DE LA COLLABORATION ÉCOLE-FAMILLE (É-F) AU QUÉBEC

• Projet éducatif = écoles plus autonomes• Ceci a eu une influence sur le retour des

parents à l’école.• On prend en compte l’ensemble des relations

de l’élève pour intervenir (écosystème de l’individu)

• L’école ne peut plus se centrer uniquement sur l’enfant mais doit s’intégrer dans une communauté éducative constituée par les parents, les enseignants et les professionnels de l’école et de la communauté afin de favoriser la réussite des élèves (Terrisse, Larivée et Blain, 2008).

POUR DÉBUTER, VULGARISONS UN PEU!

• Collaboration école-famille• Implication parentale• Implication parentale à la maison• Implication parentale à l’école• Implication parentale pour l’école (à partir de la

maison)

ÉTAT DE LA SITUATION

• Réalité montre une faible implication parentale à l’école et principalement chez les parents issus de milieux défavorisés.

• Ceux qui collaborent de façon soutenue à l’école constituent une minorité et sont, pour la plupart, issus de milieux favorisés(Deniger et Roy, 2002 ; Perier, 2005).

L’IMPLICATION PARENTALE

• Fait référence à la façon dont le parent prend part à la scolarisation de son jeune, aux activités auxquelles il participe à la maison, à l’école ou dans la communauté (Epstein, 2011 ; Sheldon et Epstein, 2005).

FACTEURS INFLUENÇANT L’IMPLICATION PARENTALE

• Selon Epstein (2011), l’implication parentale est influencée selon des facteurs:

• 1) d’ordre organisationnel (conciliation travail-famille-école, garde des enfants, etc.) ;

• 2) d’ordre relationnel (accueil à l’école, attitudes du personnel scolaire, etc.) ;

• 3) d’ordre psychologique (référence à leur vécu scolaire, sentiment d’incompétence face à la complexité de l’organisation

QUAND LES PARENTS S’IMPLIQUENT-ILS?

• Davantage en début de scolarisation• Downs a indiqué que les parents des

élèves du secondaire participent moins que la moitié des élèves d’âge primaire à des conférences données à l’école ou à des programmes ou activités scolaires.

• Certains parents ont peur d’être jugés ou de ne pas avoir les compétences requises et remettre en cause leur participation, et cela pour justifier leur faible participation.

SUITE

• Le type d’implication favorisé par l’enseignant influencera le rôle éducatif que le parent décidera d’assumer (Epstein, 2011)

• Donc les parents s’impliquent généralement moins à l’école qu’à la maison par manque de temps

• et aussi parce qu’ils connaissent moins le système ce qui entraîne un sentiment de compétence faible (Larivée, 2011 ; Moseman, 2003).

BONNE NOUVELLE

• Les parents qui ne se sentent pas compétents manifestent des besoins d’information ou de formation pour arriver à jouer pleinement leur rôle (Terrisse, Larose, Lefebvre et Bédard, 2005).

IMPLICATION PARENTALE-RÉUSSITE SCOLAIRE ?

• L’implication des parents dans le cheminement scolaire est identifié comme un facteur clé de la réussite scolaire.

CE QUE RÉVÈLE LA RECHERCHE

• Lorsque les parents participent à l'éducation de leurs enfants à la maison et à l'école, et que l'expérience des relations avec les enseignants est caractérisée par la mutualité, chaleur, et le respect, les élèves auront des comportements qui prouvent leur motivation.

• Quand les attentes et les croyances à l’égard de l’enfant sont en accord commun entre l’enseignant et le parent, cela est encore plus positif pour l’élève (Vickers et Minke, 1995)

LES LIENS DES PARENTS AVEC L’ÉCOLE

• Les élèves dont les parents conservent un lien étroit avec l’école sont plus susceptibles d’avoir un haut degré d’engagement et de rendement à l’école.

• L’école doit entretenir un lien formel et informel avec les parents pour éviter de creuser le fossé entre l’école et la maison.

ENSEIGNANT-ÉLÈVE

• Ces élèves qui entretiennent un bon rapport avec leur enseignant gèrent mieux leur stress et ont des attentes élevées à l’égard de ce dernier.

• Ces conclusions valent lorsque l’enseignant valide auprès de l’élève cette qualité de la relation. (Little & Kobak, 2003; Midgley, Feldlauffer, & Eccles, 1989; Ridley, McWilliam, & Oates, 2000; Skinner & Belmont, 1993; Wentzel, 1999)

UNE ÉTUDE AU QUÉBEC

• Une récente étude sur la collaboration école-famille et la prévention du décrochage:

• Selon une étude réalisée par Duval, Dumoulin, Perron (2014), des enseignants manifestent qu’ils orientent leurs interventions liées à la collaboration É-F en se limitant seulement à informer les parents.

• Mais qu’ils tiennent compte de deux facteurs familiaux, le manque d’organisation familiale (facteur de risque) et le soutien scolaire (facteur de protection) lorsqu’ils interviennent auprès des parents en vue de prévenir le décrochage scolaire.

ENSEIGNANT-PARENT (SUITE)

• Le type d’implication :

• L’information mutuelle est un des types de collaboration école-famille le plus répandu dans les écoles québécoises tout comme l’invitation aux activités à l’extérieur de la classe (Larivée et al, 2008)

LE VIF DU SUJET: LES COMPÉTENCES PARENTALES À ET POUR L’ÉCOLE

• Lorsque les parents manifestent de la chaleur et de l’intérêt à l’égard de leur adolescent (engagement parental);

• Supervisent ses allées et venues (encadrement) et favorisent son autonomie (encouragement à l’autonomie);

• L’adolescent réussit et se comporte mieux, s’absente moins en classe, fait preuve de plus d’autonomie et d’orientation vers le travail et se développe de manière optimale (Deslandes, 2004)

L’INFLUENCE DES CROYANCES DES PARENTS

• Les croyances des parents à l’égard de la réussite et de l’échec viennent influencer leurs compétences et leurs efforts à aider leurs enfants à acquérir de nouvelles compétences et à développer de nouveaux intérêts (Hokoda and Fincham, 1995)

TYPE D’IMPLICATIONS (EPSTEIN)

1. les rôles et responsabilités des parents envers leur enfant ;

2. la communication entre l’école et la famille ; 3. la participation bénévole des parents à

l’école ;4. l’encadrement par les parents des travaux

scolaires réalisés à la maison ;5. la participation des parents au

fonctionnement de l’école ; 6. la collaboration avec la communauté.

COMPÉTENCES JUGÉES NÉCESSAIRES PAR LES PARENTS POUR 5 TYPES D’IMPLICATION (LARIVÉE ET AL, 2013)

SERGE TISSERON, PSYCHIATRE, PSYCHOLOGUE

• Différence entre le livre et le numérique comme mode de construction des savoirs du vertical vers le mode horizontal (ex: Wikipédia)

• Parents doivent être prêts à l’inconnu• Livre = apprentissage par cœur• Culture des écrans = fait fonctionner pensée

spatiale• Culture du livre = personnes qui sont autorisées à

publier et culture du numérique = autorisées par les pairs.

• L’arme de la culpabilité. Perte de la « e-réputation » Préfèrent être punis par leurs parents que de perdre cette « e-réputation »

SUITE

• Dispersion = danger du numérique. • Attention: l’enfant doit avoir construit ses

repères dans le livre avant de l’introduire au numérique.

• Avant d’introduire le numérique: le jeune doit d’abord intérioriser les repères temporels du livre. Savoir s’autoréguler, ce que je veux aller chercher.

• 19minutes20 http://www.appea.org/Enfance_famille_societe/Ressources/tisseron_soudoplatoff

LE NUMÉRIQUE ET LA FAMILLE

• Accepter d’accompagner dans l’éducation inverse. Accepter le débat et la controverse avec son jeune.

• Alternance entre le livre et le numérique avec vos jeunes.

• Respecter les rythmes du petit: Amener les jeunes à anticiper leurs activités. Anticiper le temps. Imposer le temps. Favoriser la complémentarité. Pensée verbale à la pensée imagée.

• Encourager les activités de création

QUESTIONS POUR L’ADO JOUANT À DES JEUX SUR ORDI OU AUTRES APPAREILS

• Joues-tu seul ou avec d’autres?

• As-tu pensé à en faire ton métier?

• Fabriques-tu des petits films?

DES IDÉES

• Continuez de vous intéresser et de questionner vos jeunes

• Cultivez le goût de la découverte en proposant des activités, des projets nouveaux avec eux

• Prenez des risques même si votre jeune refuse parfois vos propositions

• Ayez un œil sur ses travaux et projets. Lisez ce qu’il compose ou produit

DES IDÉES (SUITE)

• Soyez à l’écoute…

• Valorisez les buts de maîtrise et non de performance

• Continuez d’entretenir des liens étroits avec les enseignants. Ils se feront un plaisir de partager avec vous AUSSI les bons coups!

DES IDÉES ENCORE!

• Parlez de vos bons coups au boulot et demandez à votre jeune ceux qu’il a vécus

• Ayez confiance en votre jeune et valorisez l’effort, la rigueur plus que les résultats en « note ».

• Continuez de feuilleter son agenda (virtuel) (Autonomie)

MERCI!

@audsoleil

RÉFÉRENCES

• Bergé, E. G., Garcia, V., Bédard, M., Fortin, A., & Côté-Bouchard, S. (2009). Les effets des technologies Internet sur les relations entre les parents et les adolescents dans les familles québécoises.

• Deslandes, R. & R. Bertrand (2005). "Motivation of Parent Involvement in Secondary-Level Schooling." Journal of Educational Research (3): 164.

• Deslandes, R. & R. Cloutier (2005). "Pratiques parentales et réussite scolaire en fonction de la structure familiale et du genre des adolescents." Revue française de pédagogie (1): 61-74.

RÉFÉRENCES

• Deslandes, R. e. B. R. (2004). "Motivation des parents à participer au suivi scolaire de leur enfant au primaire." Revue des sciences de l'éducation: 411-433.

• Epstein, J. L. & S. L. Dauber (1991). "School programs and teacher practices of parent involvement in inner-city elementary and middle schools." The Elementary School Journal: 289-305.

RÉFÉRENCES

• Serge J. Larivée, J.-C. K. e. B. T. (2006). " La collaboration école-famille en contexte d’inclusion : entre obstacles, risques et facteurs de réussite " Revue des sciences de l'éducation: 525-543.

• Serge J. Larivée et al. (2013). La collaboration école-famille: Quelles compétences les parents québécois jugent-ils nécessaires pour s’impliquer ? La revue internationale de l’éducation familiale. Numéro 34: 105 à 131.

• S.Tisseron, (2013). Association francophone de psychologie et de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent. La famille et la révolution numérique. Conférence donnée le 17 octobre 2013.