Diapo séance 2

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Séance 2 – Les Lumières, la Révolution et l’Empire bouleversent

l’histoire du monde

Jacques-Louis David, Bonaparte franchissant le Grand-Saint-Bernard, huile sur toile, 271 × 232 cm,

1802, Musée national du Château de Versailles.

Institut d’Études politiques d’Aix-en-Provence – Certificat d’études politiques – François Parchemin – La France dans le monde

I – L’influence de la France des Lumières

A – La France de Louis XV, un modèle de modernité

Vues des ports de France par Joseph Vernet

L’entrée du port de Marseille, 1754

L’intérieur du port de Marseille (détail), 1754

Bordeaux, 1759

Toulon (détail), 1755

Joseph Vernet, La construction d’un grand chemin, huile sur toile, 97 x 102 cm, Musée du Louvre, 1774

Joseph Vernet, Les abords d’une foire, huile sur toile, 98 x 163 cm, Musée Fabre, Montpellier, 1774

B – Les philosophes contre l’absolutisme

A. Lemonnier, Lecture de la tragédie de l'orphelin de la Chine de Voltaire dans le salon de madame Geoffrin, 1812

Carte des académies «  Les académies dans les provinces ont produit des avantages signalés. Elles ont fait naître l’émulation, forcé au travail, accoutumé les jeunes gens à de bonnes lectures, dissipé l ’ ignorance et les préjugés de quelques villes, inspiré la politesse, et chassé a u t a n t q u ’ o n l e p e u t l e pédantisme »

Voltaire, Article « Académie »in Dictionnaire philosophique.

« Les Lumières furent un moment décisif dans l’histoire des idées et du processus de notre modernité. […] La raison fut, en effet, promue en impératif suprême, comme la matrice et le moteur d’une transformation optimiste du monde, capable de casser le cycle des violences, individuelles et collectives, capable aussi d’assurer tout à la fois le progrès, la régénération et le bonheur du genre humain. Car de la raison dans les sciences, on passa naturellement à la raison dans l’ordre économique, l’ordre politique, l’ordre social… »

Joël Cornette, Absolutisme et Lumières, 2005, Hachette, p. 253

René Descartes (1596-1650)

Montesquieu (1689-1755)

Les lettres persanes, 1721 De l’esprit des lois, 1748

François-Marie Arouet dit Voltaire (1694-1778)

Les lettres philosophiques ou Lettres anglaises, 1734

Candide, 1759

Le dictionnaire philosophique portatif, 1764

Le traité sur la tolérance, 1763

Denis Diderot (1694-1778)

dirige avec d’Alembert L’Encyclopédie ou

Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des

métiers, 1747-1765

Jean-Jacques Rousseau (1772-1778)

Du contrat social, 1762

«  Je voudrais bien savoir quel mal peut faire un livre qui coûte cent écus. Jamais vingt volumes in-folio ne feront de révolution ; ce sont les petits livres portatifs à trente sous qui sont à craindre. Si l'évangile avait coûté douze cent sesterces, jamais la religion chrétienne ne se serait établie »

Lettre de Voltaire à d’Alembert, 1756

Au total dix-sept volumes sont publiés entre 1751 et 1765 rassemblant 72 000 entrées rédigées par cent quarante collaborateurs. Soixante auteurs furent mobilisés pour les onze volumes de planches. Cinq volumes de suppléments furent ensuite publiés en 1776-1777 et deux volumes d’index en 1780.

L’Encyclopédie

La marquise de Pompadour par Quentin de la Tour

La favorite du roi se fait ostensiblement représenter avec

De l’esprit des lois de Montesquieu, La Henriade de Voltaire

et le volume IV de L’Encyclopédie

C – La Révolution américaine, première des Révolutions atlantiques inspirées par l’esprit des Lumières

John Trumbull, Déclaration d’indépendance, United States Capitol, 1819

La Déclaration d’indépendance présentée par la Commission des Cinq (John Adams, Roger Sherman, Robert Livingston, Thomas Jefferson et Benjamin Franklin) au Pennsylvania State House

Auguste Couder, Siège de Yorktown. Le Général Rochambeau et le Général Washington Donnent les derniers ordres pour l'attaque, October 1781, Musée national du château de Versailles, 1836.

La reddition de Cornawallis à Yorktown (octobre 1781) en présence de Rochambeau, de Grasse, La Fayette et George Washington

John Trumbull, La reddition de Lord Cornwallis, 1817

Benjamin West, American Commissioners of the Preliminary Peace Agreement with Great Britain, 1783-1784, Winterthur Museum, Delaware.

John Jay, John Adams, Benjamin Franklin, Henry Laurens et William T. Franklin lors de la négociation du traité de Paris (1783). La délégation britannique refusa de poser et le tableau resta inachevé.

Un exemple de contestation de l’ordre ancienPièce de 1778 censurée jusqu’en 1784

«  Non, monsieur le comte, vous ne l’aurez pas… vous ne l’aurez pas. Parce que vous êtes un grand seigneur, vous vous croyez un grand génie !… noblesse, fortune, un rang, des places, tout cela rend si fier ! Qu’avez-vous fait pour tant de biens ? vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus : du reste, homme assez ordinaire ! tandis que moi, morbleu, perdu dans la foule obscure, il m’a fallu déployer plus de science et de calculs pour subsister seulement, qu’on n’en a mis depuis cent ans à gouverner toutes les Espagnes ; et vous voulez jouter ! »

Extrait de la pièce de Beaumarchais, Le mariage de Figaro, 1778 Acte V, scène 3

« Que je voudrais bien tenir un de ces puissants de quatre jours, si légers sur le mal qu’ils ordonnent, quand une bonne disgrâce a cuvé son orgueil ! Je lui dirais… que les sottises imprimées n’ont d’importance qu’aux lieux où l’on en gêne le cours ; que, sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur ; et qu’il n’y a que les petits hommes qui redoutent les petits écrits. (Il se rassied.) Las de nourrir un obscur pensionnaire, on me met un jour dans la rue ; et comme il faut dîner, quoiqu’on ne soit plus en prison, je taille encore ma plume, et demande à chacun de quoi il est question : on me dit que, pendant ma retraite économique, il s’est établi dans Madrid un système de liberté sur la vente des productions, qui s’étend même à celles de la presse ; et que, pourvu que je ne parle en mes écrits ni de l’autorité, ni du culte, ni de la politique, ni de la morale, ni des gens en place, ni des corps en crédit, ni de l’Opéra, ni des autres spectacles, ni de personne qui tienne à quelque chose, je puis tout imprimer librement, sous l’inspection de deux ou trois censeurs. Pour profiter de cette douce liberté, j’annonce un écrit périodique, et, croyant n’aller sur les brisées d’aucun autre, je le nomme Journal inutile. Pou-ou ! je vois s’élever contre moi mille pauvres diables à la feuille : on me supprime, et me voilà derechef sans emploi ! »

Extrait de la pièce de Beaumarchais, Le mariage de Figaro, 1778 Acte V, scène 3

II – La Révolution se présente comme un modèle universel

A – 1789, l’année sans pareille

Remontrances du Parlement de Paris, 4 mars 1776

«  C’est là une question d’État et une des plus importantes, puisqu’il s’agit de savoir si tous vos sujets peuvent et doivent être confondus, s’il faut casser d’admettre parmi eux des conditions différentes, des rangs, des titres, des prééminences.

Le service personnel du clergé  est de remplir toutes les fonctions relatives à l’instruction, au culte religieux, et de contribuer au soulagement des malheureux par ses aumônes.

Le noble consacre son sang à la défense de l’État et assiste de ses conseils le souverain.

La dernière classe de la nation, qui ne peut rendre à l’État des services aussi distingués, s’acquitte envers lui par les tributs, l’industrie et les travaux corporels. »

Extraits du cahier de doléances du clergé du bailliage d'Orléans 31 mars 1789

Que Sa Majesté, à l'exemple de ses prédécesseurs, accorde toute protection et faveur à la religion, qui est le plus ferme appui du trône, qu'elle emploie tout son zèle pour et son autorité pour la défendre des attaques multipliées de l'impiété et de la philosophie moderne. [...]

Que l'on prenne en une particulière considération l'amélioration du sort des curés [...] par l'augmentation de la portion congrue (revenu minimum), qui est encore fort insuffisante. Qu'il soit proposé des moyens de retraite aux curés

Que les ecclésiastiques soient maintenus dans la jouissance de toutes les dîmes dont ils sont en possession.

Que la liberté personnelle des citoyens soit mise à l'abri des atteintes auxquelles elle est exposée par l'usage arbitraire des lettres de cachet...

Que le retour des États généraux soit rendu périodique, l'intervalle de leurs assemblées successives fixé, et l'époque de la tenue qui devra suivre prochainement les États de 1789 arrêtée...

Extraits du cahier de doléances de la noblesse du bailliage de Vendôme, 24 Mars 1789

ART. 1. Lesdits États Généraux seront rendus périodiques à des époques [...] qu’ils fixeront eux mêmes. […]

ART. 2. Il sera établi des États Provinciaux dans tous le Royaume. [...] Le devoir du député (de la Noblesse) est de conserver à son Ordre les droits honorifiques et les prééminences dont la Noblesse française a joui ou a dû jouir jusqu’à ce jour. […]

ART. 5. La Noblesse consentira un subside (impôt) sur toutes les propriétés immobilières, quelle que soit la qualité du propriétaire. […]

ART. 6. Il ne sera fait aucun emprunt, ni levé aucun impôt sans le consentement de la Nation légalement convoquée en États Généraux. […]

ART. 8. Les dépenses de chaque département (ministère), même celles de la Maison du Roi seront fixées et il sera procédé à une réduction des pensions.[...]

ART. 11. La liberté individuelle des Français sera assurée par la suppression de toutes les lettres closes, lettres d’exil et autres espèces d’ordre arbitraire (lettres closes ou lettres de cachets, lettre dans laquelle le roi décide de vous envoyer en prison sans jugement ni recours). [...]

Extraits du cahier de doléances fait en l’assemblée générale de La Chapelle de Craonne, tenue sous le vestibule de l’église, le 6e jour de mars 1789.

Article premier : […] les députés aux États Généraux sollicitent le rétablissement des droits imprescriptibles de la nation : en conséquence, que nul impôt ne puisse être établi sans le consentement des États généraux assemblés. ART. 2 : Qu’il soit statué que les États Généraux auront lieu de cinq ans en cinq ans.[…] ART. 4 : Les députés demanderont l’abolition entière de tous les privilèges des nobles, clercs et gens de place. ART. 5 : L’abolition de la gabelle, des tailles […] et autres droits (impôts prélevés par le roi). ART. 6 : Que pour remplacer ces impôts et droits, il soit établi une capitation personnelle, une taxe foncière […] qui frappe indistinctement les citoyens des trois ordres. ART. 9 : Que soient abolies les justices et polices seigneuriales, les droits de chasse, de pêche, les banalités, le cens et devoirs seigneuriaux ; que soit demandé le droit de tuer, chacun dans son champ, les lapins et autres animaux nuisibles à l’agriculture. ART. 10 : Que les charges et offices (fonctions dans l'administration royale, réservées aux nobles) soient donnés en récompense du mérite. ART. 13 : […] qu’on puisse abolir les dîmes (impôt prélevé par le Clergé). ART. 16 : Que les emplois civils, militaires, ecclésiastiques soient possédés de façon que la noblesse n’ait plus de préférence et le tiers état plus d’exclusion.

8 août 1788 Convocation des États généraux 27 déc. 1788 Doublement du nombre des députés du Tiers Janvier 1789 Qu’est-ce que le tiers état ? de Sieyès fév.-avril 1789 Réunion des assemblées pour élire les députés et rédiger les cahiers de doléances 5 mai 1789 Ouverture des états généraux 6 mai 1789 Les députés du Tiers se donne le nom de Communes 17 juin 1789 Le Tiers prend le titre d’Assemblée nationale 20 juin 1789 Serment du Jeu de paume 9 juillet 1789 L’Assemblée nationale se proclame constituante

La réunion des États généraux

Auguste Couder, Ouverture des États généraux à Versailles, 5 mai 1789, musée de l'Histoire de France (Versailles), 1839.

Auguste Couder, Le Serment du Jeu de Paume, 20 juin 1789, musée de l'Histoire de France (Versailles), 1848.

Jacques-Louis David, Le serment du Jeu de Paume, 20 juin 1789 Esquisse à l’encre brune, 66x101,2 cm, Musée national du Château de Versailles, 1791

Mai-juin 1789

de la solennité d’Ancien Régime au souffle

révolutionnaire

de la séparation en ordres à la fusion de la nation

La révolution populaire

14 juillet 1789 Prise de la Bastille 17 juillet 1789 Louis XVI reçoit la cocarde tricolore à l’Hôtel de Ville 18 juillet 1789 Départ des premiers émigrés 20 juillet 1789 Début de la Grande Peur

La forteresse de la Bastille au XVIIIe siècle

Jean-Pierre Houël, La Prise de la Bastille, 1789

Hubert Robert, La bastille, dans les premiers jours de sa démolition, huile sur toile, 77x114 cm, musée Carnavalet. La toile est signée « 20 juillet 1789, H. Robert pinxit »

Le bouleversement juridique

14 juillet 1789 Prise de la Bastille 20 juillet 1789 Début de la Grande Peur 4 août 1789 Abolition des privilèges (Nuit du 4 août) 26 août 1789 Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen 5-6 oct. 1789 Le peuple marche sur Versailles et oblige le roi et sa famille à s’installer à Paris

Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789

- La fin de l’absolutisme et la participation du peuple - La fin de l’arbitraire, des inégalités et la reconnaissance de libertés - L’importance de la loi - Le souci de préserver l’ordre public

On peut regrouper les articles de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 selon quatre thèmes principaux :

- La fin de l’absolutisme et la participation du peuple (art. 2, 3, 5, 6, 14, 15, 16)

- Fin de l’arbitraire, des inégalités et reconnaissance de libertés (art. 1, 6, 7, 8, 9, 10, 11)

- L’importance de la loi (art. 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11)

- Le souci de préserver l’ordre public (art. 4, 12, 13, 17)

B – Les guerres de la Révolution transforment l’Europe

Dans la nuit du 25 au 26 avril 1792 (cinq jours après la déclaration de guerre à l’Autriche), Claude Joseph Rouget de Lisle, capitaine du Génie en poste à Strasbourg rédige un Chant de guerre pour l’armée du Rhin devenu très vite La Marseillaise (chant national en 1795 puis hymne national en 1879).

Allons enfants de la Patrie, Le jour de gloire est arrivé ! Contre nous de la tyrannie

L'étendard sanglant est levé, (bis) Entendez-vous dans les campagnes

Mugir ces féroces soldats ? Ils viennent jusque dans vos bras Égorger vos fils, vos compagnes !

Refrain : Aux armes, citoyens,

Formez vos bataillons, Marchons, marchons !

Qu'un sang impur Abreuve nos sillons !

Que veut cette horde d'esclaves, De traîtres, de rois conjurés ?

Pour qui ces ignobles entraves, Ces fers dès longtemps préparés ? (bis) Français, pour nous, ah ! quel outrage !

Quels transports il doit exciter ! C'est nous qu'on ose méditer

De rendre à l'antique esclavage !

Refrain

Quoi ! des cohortes étrangères Feraient la loi dans nos foyers !

Quoi ! ces phalanges mercenaires Terrasseraient nos fiers guerriers ! (bis) Grand Dieu ! par des mains enchaînées

Nos fronts sous le joug se ploieraient De vils despotes deviendraient Les maîtres de nos destinées !

Refrain

Tremblez, tyrans et vous perfides L'opprobre de tous les partis,

Tremblez ! vos projets parricides Vont enfin recevoir leurs prix ! (bis)

Tout est soldat pour vous combattre, S'ils tombent, nos jeunes héros, La terre en produit de nouveaux,

Contre vous tout prêts à se battre !

La Marseillaise, 1792 (suite)Refrain

Français, en guerriers magnanimes, Portez ou retenez vos coups ! Épargnez ces tristes victimes,

À regret s'armant contre nous. (bis) Mais ces despotes sanguinaires, Mais ces complices de Bouillé, Tous ces tigres qui, sans pitié, Déchirent le sein de leur mère !

Refrain

Amour sacré de la Patrie, Conduis, soutiens nos bras vengeurs

Liberté, Liberté chérie, Combats avec tes défenseurs ! (bis) Sous nos drapeaux que la victoire

Accoure à tes mâles accents, Que tes ennemis expirants

Voient ton triomphe et notre gloire !

1. Une nation en armes en état de légitime défense

- la défense légitime pour une juste cause - une nation en armes prête au combat

2. La haine de l’Ancien Régime

- La haine des traitres émigrés et du despotisme étranger - L’exaltation des valeurs nouvelles

Dans la nuit du 25 au 26 avril 1792 (cinq jours après la déclaration de guerre à l’Autriche), Claude Joseph Rouget de Lisle, capitaine du Génie en poste à Strasbourg rédige un Chant de guerre pour l’armée du Rhin devenu très vite La Marseillaise.

Source de l’analyse : Arnauld Chappeau, Méthode du commentaire de texte historique, Seli Arslan, 2008, pp. 22-26

Deux thématiques principales :

Horace Vernet, La bataille de Valmy. Le 20 septembre 1792, 1826.

« Dès ce moment, jusqu'à celui où les ennemis auront été chassés du territoire de la République, tous les Français sont en réquisition permanente pour le service des armées. Les jeunes gens iront au combat; les hommes mariés forgeront des armes et transporteront des subsistances ; les femmes feront des tentes, des habits et serviront dans les hôpitaux ; les enfants mettront les vieux linges en charpie, les vieillards se feront porter sur les places publiques pour exciter le courage des guerriers, la haine des rois et l’unité de la République ».

Article premier du décret du 23 août 1793.

La levée en masse

Horace Vernet, La bataille du pont d’Arcole, 260 × 194 cm, 1826

Antoine-Jean Gros, Napoléon au pont d’Arcole,

73 x 59 cm, Musée du Louvre, 1801.

La France à l’issue du traité de Campo-Formio (1797)

Fin de la première coalition contre la France. Les hostilités

reprennent dès 1798.

Jean-Léon Gérôme, Le général Bonaparte et son état-major en Egypte, 1867

Jean-Léon Gérôme, Bonaparte devant le Sphinx, 1868

François Bouchot, Le général Bonaparte au Conseil des Cinq-Cents, à Saint-Cloud. 10 novembre 1799, château de Versailles, 1840.

Coup d’État du 18 brumaire an VIII

C – Le dérapage de la Révolution

Les provinces sous l’Ancien Régime

Projet du comité Sieyès-Thouret du 19 septembre 1789

80 départements de 18 lieues de côté (70 km)

La France découpée en 83 départements (1790)

Charles Thévenin, Fête de la Fédération, 1790, musée Carnavalet, Paris.

« Jurons sur l’Autel de la patrie, et en présence de l’Être suprême, de maintenir de tout notre pouvoir la Constitution du royaume, d’être fidèles à la nation, à la loi et au roi, d’exécuter et de

faire exécuter les décrets de l’Assemblée nationale, sanctionnés ou acceptés par le roi. »

Un représentant du peuple en mission, Huile sur toile, 1793, attribuée à David, musée de la Révolution, Vizille.

Après la chute du roi (prise des Tuileries le 10 août 1792), la République est proclamée

le 21 septembre : une assemblée unique (la Convention) assume tous les pouvoirs.

- embrigadement des citoyens (fêtes révolutionnaires, certificats de civisme)

- début du calendrier républicain (semaine de dix jours, 12 mois de 30 jours avec des noms rappelant les éléments naturels)- représentants du peuple en mission (imposent l’esprit révolutionnaire, pleins pouvoirs)

Le Calendrier républicain :Mois d'automne (terminaison en aire)

Vendémiaire  (22 sept. ~  21 oct.) - Période des vendanges Brumaire  (22 oct. ~  20 nov.) - Période des brumes et des brouillards Frimaire  (  21 novembre~  20 décembre) - Période des froids (frimas)

Mois d'hiver (terminaison en ôse)Nivôse  (21 décembre  ~  19 janvier) - Période de la neige Pluviôse  (20 janvier  ~  18 février) - Période des pluies Ventôse  (19 février  ~  20 mars) - Période des vents

Mois du printemps (terminaison en al)Germinal  (21 mars  ~  19 avril) - Période de la germination Floréal  (20 avril  ~  19 mai) - Période de l'épanouissement des fleurs Prairial  (20 mai  ~  18 juin) - Période des récoltes des prairies

Mois d'été (terminaison en idor)Messidor  (19 juin  ~  18 juillet) - Période des moissons Thermidor  (19 juillet  ~  17 août) - Période des chaleurs Fructidor  (18 août  ~  16 septembre) - Période des fruits

Caricature anonyme de 1792

Vitrail de l'église de Montilliers, réalisé par Jean Clamens

en 1901.

Massacre du Moulin-de-la-Reine, le 5 avril 1794, où

22 femmes et enfants sont fusillés

par des soldats républicains.

III – L’Empire napoléonien ou le second moment d’hégémonie française en Europe

A – L’Empire, un régime hybride

Costumes officiels

Conseil des Anciens

Conseil des Cinq-Cents

Un des cinq directeurs

François Bouchot, Le général Bonaparte au Conseil des Cinq-Cents, à Saint-Cloud. 10 novembre 1799, château de Versailles, 1840.

Coup d’État du 18 brumaire an VIII

Auguste Couder, Installation du Conseil d'Etat au Palais du Petit-Luxembourg le 25 décembre 1799, Musée national du Château de Versailles, 1856.

Jean-Auguste-Dominique Ingres,Bonaparte, Premier consul

1804musée du Grand Curtius, Liège.

Jacques-Louis David, Sacre de l'empereur Napoléon et couronnement de l'impératrice Joséphine le 2 décembre 1804, 621 x 979 cm, 1806.

François Gérard, Napoléon Ier en costume du Sacre,

225 × 147 cm, 1805, Musée national du Château de

Fontainebleau

Jean-Auguste-Dominique Ingres, Napoléon Ier sur le trône impérial,

huile sur toile, 263 × 163 cm, 1806, Musée de l’armée, Paris.

Jacques-Louis David, Serment de l'armée fait à l'Empereur après la distribution des aigles, 5 décembre 1804, 610 × 970 cm, 1810.

Napoléon est continuateur de la Révolution

Napoléon a stabilisé la situation

Napoléon est fossoyeur de la Révolution

Il reconnaît la propriété et les libertés fondamentales en

faisant rédiger le Code Civil

Il stabilise l'économie grâce à la Banque de France et au franc

germinal

Il développe la censure, la police politique

Il conserve une apparence de séparation des pouvoirs

Il réforme l'administration, crée les préfets

Il tient le pouvoir en ses seuls mains, prend toutes les

décisions

Il pense apporter les idées des Lumières et de la Révolution

par la guerre aux Tyrans étrangers

Il permet assure la paix sociale et religieuse grâce au

Concordat

Il tente de créer une dynastie, une noblesse d'empire

Napoléon conserve les idées révolutionnaires de 1789

Napoléon assure la stabilité du pays en relevant

l'économie, contrôlant l'administration et

réconciliant les Français

Napoléon souhaite contrôler le pays, retrouver le faste de

la monarchie, il est en rupture avec les idées de 1789

Napoléon, continuateur ou fossoyeur de la Révolution française ?

B – L’Europe française des Bonaparte

Auguste Mayer, Titre inconnu, Huile sur toile, 1836, 105 cm x 162 cmLe navire-amiral français Bucentaure se défend désespérément lors de la

bataille de Trafalgar

Le système napoléonien

Joseph, roi de Naples puis d’EspagneJérôme, roi de

Westphalie

Louis, roi de HollandeLes frères de Napoléon

C – Des victoires comme seule légitimité

Caricature de James Gillray, 1805

Une lutte à l’échelle mondiale entre Napoléon et la Grande-Bretagne

L’Empereur inspecte les troupes à Boulogne qui préparent l’invasion de l’Angleterre

Charles Thévenin, Reddition de la ville d’Ulm, le 20 octobre 1805, Napoléon Ier recevant la capitulation du général Mack, 1815

François Gérard, Bataille d’Austerlitz (2 décembre 1805)510 x 968 cm, Musée national du Château de Versailles, 1810

« De notre camp impérial d’Austerlitz le 12 frimaire an 14Soldats, je suis content de vous.Vous avez, à la journée d'Austerlitz, justifié tout ce que j'attendais de votre intrépidité ; vous avez décoré vos aigles d'une immortelle gloire. Une armée de 100 000 hommes, commandée par les empereurs de Russie et d'Autriche, a été, en moins de quatre heures, ou coupée ou dispersée. Ce qui a échappé à votre fer s'est noyé dans les lacs. Quarante drapeaux, les étendards de la garde impériale de Russie, cent vingt pièces de canon, vingt généraux, plus de 30 000 prisonniers, sont le résultat de cette journée à jamais célèbre. Cette infanterie tant vantée, et en nombre supérieur, n'a pu résister à votre choc, et désormais vous n'avez plus de rivaux à redouter. Ainsi, en deux mois, cette Troisième Coalition a été vaincue et dissoute. La paix ne peut plus être éloignée ; mais, comme je l'ai promis à mon peuple avant de passer le Rhin, je ne ferai qu'une paix qui nous donne des garanties et assure des récompenses à nos alliés. (…) »

Le message de l’Empereur Napoléon à l’issuede la bataille des trois empereurs

Adolphe Roehn, Entrevue de Napoléon Ier et d'Alexandre Ier sur le Niemen 25 juin 1807

Le traité de Tilsit

Francisco de Goya, El dos de mayo de 1808 en Madrid,266 × 345 cm, Musée du Prado, 1814

Francisco de Goya, El tres de mayo, 266 × 345 cm, Musée du Prado, 1814

Vasiliy Vasilyevich Vereshagin, Napoléon à Borodino (7 septembre 1812), 1897

Viktor Mazurovsky, L’incendie de Moscou

Illarion Pryanishnikov, Episode de la guerre de 1812, 1874

Adolph Northen (allemand), La retraite de Napoléon de Russie

January Suchodolski (polonais), Le passage de la Bérézina, 1866

Ernest Meissonier, Friedland, 1807Oil on canvas, Metropolitan Museum of Art, 1875

Ernest Meissonier, Campagne de France, 1814Musée d’Orsay, 1864

Edouard Détaille, Bonaparte en 1898

Paul Delaroche, Napoléon abdiquant à Fontainebleau, 1845

Edouard Détaille, Le rêve, 300 x 400 cm, Musée d’Orsay, 1888