Tourisme Responsable Les Echos 12avril2010

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16 RUE DU QUATRE SEPTEMBRE75112 PARIS CEDEX 02 - 01 49 53 65 65

12 AVRIL 10Quotidien Paris

OJD : 121356

Surface approx. (cm²) : 323N° de page : 11

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ATALANTE34820463200504/GST/ALA/1

Eléments de recherche : ATALANTE ou AGENCE ATALANTE ou VOYAGES ATALANTE : agence de voyages d'aventure/expéditions, toutescitations

CROISSANCE VERTE

Un label vert met les spécialistesdu tourisme au même pasPour mettre fin aux abusde langage, plusieursspécialistes du voyageont créé avec l'Af nor lacertification Tourismeresponsable. La moitiédes voyagistes d'aventureont obtenu le label.

I l était temps de mettre de l'or-dre », assure un voyagiste.Trois ans de tâtonnements ont

été nécessaires après la créationde l'Association du tourisme res-ponsable (AIR), qui rassemble lamajorité des opérateurs du secteurdepuis 2004, pour élaborer un ré-férentiel de certification et s'accor-der pour confier à l'Afhor (l'Agencefrançaise de normalisation) le soinde conduire des expertises indé-pendantes. « Cette culture d'entre-prise n'était clairement pas la nô-tre », reconnaît le président del'association, Yves Godeau.

Le nouveau label formalise lesactions menées dans les entrepri-ses pour « un tourisme plus res-ponsable envers ses clients, sesprestataires, ses salariés et les envi-ronnements dans lesquels ils évo-luent ». Depuis la certificationd'AUibert début 2008, 12 autresvoyagistes ont été audités et label-lisés : des grandes marques dusecteur, comme le groupe Voya-geurs du Monde (Nomade, Terresd'aventure...) et des opérateursspécialisés (Atalante, Chamina,Tirawa, Sans Frontières...). « Les22 adhérents de l'ATR seront certi-fiés d'ici à deux ans », assure l'ex-pert mandaté par l'Afnor pourréaliser ce travail.

Rien à voir avec une visite decourtoisie. « ll s'agit d'un contrôlede rigueur pour mesurer les écartsentre le discours de façade et laréalité», explique l'auditeur. Ren-

Les adhérents de l'Association du tourisme responsable se sont accordéssur des normes communes pour 8 destinations, dont le Maroc.

dez-vous chez l'agence de voyageAtalante pour s'en rendre compte.Avec 11 millions d'euros de chiffred'affaires et 7.000 passagers em-barqués chaque année, l'opéra-teur lyonnais figure parmi les ac-teurs dynamiques du secteur.L'entreprise est déjà certifiée,mais, chaque année, tous les pa-ramètres sont à nouveau vérifiés.

«Un exercice intrusif »Avec le président de l'entreprise,Christophe Leservoisier, son direc-teur général et le responsable de laqualité, l'auditeur va donc passerau crible tous les aspects de l'orga-nisation qui ont été pointés lors del'audit initial comme des sourcespotentielles de progrès. Les adhé-rents de l'ATR se sont entenduspour partager les mêmes normessociales, culturelles et environne-mentales fondées sur leur expé-

rience autour de 8 destinations deréférence : fordanie, Libye, Inde,Mali, Maroc, Mauritanie, Népal,Pérou. Ils en ont tire 25 chapitres(publiés au « fournal officiel »),dont l'auditeur pointe conscien-cieusement chaque item. « C'estun exercice intrusif», confirmeChristophe Leservoisier : donnéescomptables, distribution des résul-tats, stratégie de communication,politique de rémunération, détaildes formations...

Comme les inspecteurs du labelAgriculture biologique (AB), quivérifient la comptabilité pour dé-busquer la fraude, l'Afhor traqueles failles. Par exemple, les guidespartagent-ils les mêmes préoccu-pations de tourisme responsable ?Comment sont-ils formés ?

Chaque question ouvre un dé-bat Faut-il, par exemple, limiter lesfeux d'agrément? Pour les ama-

teurs de déserts, c'est une traditionqui se partage avec les Touaregs.Mais ces bûchers consomment lesmaigres ressources en bois, dont lararéfaction s'accélère avec le déve-loppement du tourisme d'aven-ture. «Nous agissons au cas parcas», ont tranche les membresd'ATR. Ici l'obligation d'utiliser legaz, là une interdiction d'arra-chage, là encore des restrictionsd'usage pour la seule cuisson desplats traditionnels. En Mauritanie,par exemple, même le bois mortest désormais strictement réserveà la consommation des chame-liers, tandis qu'au Népal, les voya-gistes sont encouragés à des ac-tions de reforestation locales.

C'est le respect de ces règles quevérifie l'auditeur de l'Afhor. Quitte àune inspection surprise à l'autrebout de la planète. Au bout du fil,le patron d'une agence tanza-nienne qui travaille pour Atalanterépond à ses questions : Commentformez-vous vos guides ? Quel âgea le plus jeune de vos employés ?Combien sont-ils payés ? Leursfrais de repas sont-ils pris encharge ? Comment les clients sont-ils sensibilisés au respect de la na-ture ? «Je ne cherche pas à piéger,mais à identifier les sources de pro-grès », explique l'expert.

La démarche est coûteuse. Pourmener à bien son projet de labelfi-sation, Atalante a dû créer unposte de responsable qualité, re-fondre son informatique au profitd'un outil coopératif, multiplier lesconsultations auprès de ses presta-taires et remettre à plat son organi-sation pour fluidifier la circulationde l'information à tous les niveaux.« Un travail fastidieux mais terri-blement structurant», résume lepatron. Comme chez le psy, l'occa-sion d'une introspection.

PAUL MOLCA

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