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L’Entreprise Libérée : pour ou contre? Sortir de la dichotomie JH Coaching Christine Marsan

Conference entreprise libérée

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Page 1: Conference entreprise libérée

L’Entreprise Libérée :

pour ou contre?

Sortir de la dichotomieJH Coaching

Christine Marsan

Page 2: Conference entreprise libérée

De quoi parle-t-on?

Page 3: Conference entreprise libérée

L’Ent

repr

ise Li

béré

e : d

éfini

tion

(rapp

el)

Une entreprise est dite libérée « lorsque la majorité des salariés dispose de la liberté et de

l’entière responsabilité d’entreprendre toute

action qu’eux-mêmes estiment comme étant la meilleure pour la vision de l’entreprise. »

Liberté & Cie. I.Getz, B.M. Carney.

Page 4: Conference entreprise libérée

Rapi

de

hist

oriq

ue

1995 : Tom Peters, Liberation Management (l’Entreprise Libérée).

2009 : Isaac Getz, Liberté et Cie.2014 : Frédéric Laloux,

Reinveting Organizations.

Page 5: Conference entreprise libérée

Les p

rincip

es e

n br

ef (1

) :

- La capacité d’écoute des

dirigeants,- la liberté des salariés,

moteur de motivation et de

créativité, - la vision partagée ; des

valeurs communes ; et une

adhésion de tous à la culture

de l’entreprise, - la disparition de la hiérarchie

pyramidale et du contrôle,

- la disparition des symboles

de

privilèges,

- la disparition des horaires

imposés,

Page 6: Conference entreprise libérée

Les p

rincip

es e

n br

ef (2

) :

- Les salariés sont

légitimes à prendre des

décisions sur ce qui les

concernent,- Chacun est responsable ;- Les salariés soucieux du

client ; Placer le client au

centre de l’organisation

« aimer le client » (Favi) ;- Chacun est solidaire de ses

collègues.- Rechercher le bonheur et

le bien-être de tous ;

Page 7: Conference entreprise libérée

Effet

de

mod

e?

Comme toute nouvelle notion

dans la société ou

l’entreprise, on ne peut

échapper à l’effet de mode,

boosté par les médias, et à

l’opportunisme « business ».Evitons le piège de la

saturation, car l’EL est

l’expression d’un

changement profond de

société. Elle répond aussi

aux demandes des jeunes

générations.

Page 8: Conference entreprise libérée

L’opp

ortu

nism

e ne

tie

ndra

pas

lo

ngte

mps

Pourquoi l’effet de mode et

l’opportunisme ne

tiendront pas longtemps?1 – C’est une tendance de

fond de l’évolution de

conscience de la société

(nouveau paradigme) ;2- l’Entreprise Libérée ne

peut être mise en place

de manière durable que

par des personnes qui

incarnent ses principes.

Page 9: Conference entreprise libérée

L’Ent

repr

ise L

ibér

ée :

choc

des

civil

isatio

ns

Ce que l’Entreprise

Libérée reflète c’est le

« choc des civilisations »

de la société civile qui se

retrouve dans les

organisations. Pluri-référentiels de

valeurs, normes,

comportements, représentations

du

monde qui se percutent

avant d’apprendre à se

rencontrer.

Page 10: Conference entreprise libérée

Un changement

de paradigme

Page 11: Conference entreprise libérée

Chan

ger

radi

cale

men

t son

re

gard

Un changement de

paradigme implique un

changement radical de regard

sur la réalité : exemples de

Frédéric Laloux : Aristote et

les dents des femmes – les 3

cerveaux ou la Terre est plate

et Galilée. Lorsque nous ne sommes pas

prêts nous ne voyons pas la

réalité, juste notre conviction

sur ce qu’elle devrait être. Et

nous pouvons basculer de

l’observation « objective » à

la croyance.

Page 12: Conference entreprise libérée

Aucun problème ne peut être résolu

sans changer le niveau de conscience

qui l’a engendré.

Albert Einstein

Page 13: Conference entreprise libérée

La co

opér

atio

n un

e te

ndan

ce d

e fo

nd

La biologie nous donne des

leçons de durabilité depuis

3,8 milliards d’années. Elle

met en lumière le fait que

la coopération (symbiose

notamment) est le mode

relationnel privilégié de la

nature. (Biomimétisme, J.M.

Pelt). La compétition coûte trop

cher en énergie. Tirons les leçons du vivant

pour inspirer nos modes de

vie.

Page 14: Conference entreprise libérée

Dist

orsio

n de

nos

re

prés

enta

tions

Le darwinisme social a posé

la compétition et la loi de la

jungle comme les seuls

principes du vivant. Mais Darwin lui-même dans

ses travaux sur la

Descendance de l'Homme a

démontré que les êtres

humains font évoluer la

civilisation vers la

coopération, le soin aux plus

fragiles. "La sélection

naturelle sélectionne la

civilisation qui élimine la

sélection". Patrick Tort.

Page 15: Conference entreprise libérée

L’êtr

e hu

mai

n es

t em

path

ique

Depuis, les travaux sur les

émotions (A. Damasio, D.

Goleman) puis

les

neurosciences mettent en

évidence le fait que les bébés

manifestent spontanément de

l'empathie (A.Berthoz, O.

Maurel, J. Lecomte, J. Rifkin).

Alain Caillé, de Norbert Alter à

la suite de Marcel Mauss ont

mis en exergue les pratiques

millénaires d’échanges des

peuples premiers (don et

contre-don), principes

fondateurs de la coopération

et de la paix sociale.

Page 16: Conference entreprise libérée

Educ

atio

n et

ép

igén

étiq

ue

C'est principalement

l'éducation qui va

encourager des

comportements agressifs

par manque de capacité

de gestion des tensions,

des conflits et

d’expression des

besoins.Tout comme pour l’ADN,

c’est l’épigénétique qui

contribue à la

manifestation des gènes.

Page 17: Conference entreprise libérée

Et s

i Rou

ssea

u av

ait

rais

on

La vision de la nature de

l'homme est par conséquent

totalement modifiée.

"L'homme est un loup pour

l'homme" de Hobbes (Plaute)

devient un parti pris et non

plus un prédicat de la nature

humaine. Toutefois, nombreuses sont les

écoles (stratégie, commerce,

ingénieurs..) qui continuent à

véhiculer l'Art de la guerre

comme manuel incontournable

de la stratégie. Pourtant, l’art de la paix

(économique, R. Dumedjian)

devient une référence pour les

économies émergentes.

Page 18: Conference entreprise libérée

L’éte

rnel

déb

at s

ur la

na

ture

de

l’hom

me?

La théorie X et Y de

MacGrégor (1960) reprend le

postulat des philosophes sur

la nature de l’homme. La réalité est évidemment

que la nature de l’homme est

ambivalente et que la

diversité existe à laquelle il

faut adapter les organisations

et le management. Les jeux de pouvoir et

d’influence sont aussi le fruit

d’un certain niveau de

conscience des individus et

d’un certain niveau

d’existence (spirale

dynamique).

Page 19: Conference entreprise libérée

Le n

ivea

u de

con

scie

nce

fait

la d

iffér

ence

Toutefois, avec un niveau de conscience plus élevé et partagé (notamment

par l’éducation)

les comportements changent. Dans le cas d’un

changement profond de paradigme les différents référentiels

sont concomittants et créent de la confusion > parfois de la violence.

Page 20: Conference entreprise libérée

Evol

utio

n de

la

cons

cien

ce

hum

aine

Spirale dynamique (Carl Graves), théorie intégrale (Ken Wilber)

Placer l’image spirale

Page 21: Conference entreprise libérée

Com

plex

ité e

t co

opér

atio

n

Enfin, la complexité de notre

monde (mondialisation des

marchés, interconnexion de

milliards de personnes via

Internet et les réseaux sociaux,

modification des usages)

implique des réponses co-

élaborées, ce qui induit la

coopération. Les crises à répétition démontre

que notre civilisation traverse un

changement de paradigme

majeur et nous sommes

contemporains de cette

transition. D’où les référentiels multiples et

la variété de comportements

parfois contradictoires.

Page 22: Conference entreprise libérée

Rev

isit

er n

otre

m

odèl

e éc

onom

ique

Notre mode de vie :

consommation à outrance,

pollution, prédation des

ressources naturelles a

raréfié ces dernières au

point que nous ne pouvons

pas continuer notre modèle

économique sur les

énergies fossiles. Revisiter

les énergies, trouver

d’autres solutions implique

des innovations, des

créativités qui reposent sur

des coopérations inédites

entre acteurs.

Page 23: Conference entreprise libérée

Des

gén

érat

ions

de

ssin

ent n

otre

futu

r

Les générations Y et

suivantes sont en quête de

bonheur, de bien-être,

privilégiant l'équilibre vie

perso/vie pro, et le sens sur

l'obéissance, conduisent à

ancrer une civilisation de

l'empathie versus celle de

l'individualisme. Même si les classes d’âge ne

sont pas homogènes, une

tendance de fond est

notable (référence études

dont SoonSoon). Les créatifs

culturels portent la mutation.

Page 24: Conference entreprise libérée

Cohé

renc

e de

vi

e et

de

sens

Les personnes sont de

plus en plus nombreuses à

vouloir vivre une existence

cohérente : concilier leurs

valeurs, le sens de leur

vie, le bien-être au travail

et un travail/activité qui

réunisse tous leur talents

et valorise leur singularité.

Les Entreprises Libérées

apportent cet espace de

cohérence (même si elles

sont perfectibles!).

Page 25: Conference entreprise libérée

Les critiques

faites à l’encontre de

l’Entreprise Libérée

Page 26: Conference entreprise libérée

Les

frei

ns à

la

tra

nsit

ion

de

soci

été

Une volonté délibérée de

faire perdurer un modèle,

entropique. Perpétuer les

représentations inexactes, encourager les

modes compétitifs pour

préserver des intérêts

individuels. Croire que la compétition

est seule source de

créativité féconde. Les invariants humains

(besoin de pouvoir, de

reconnaissance..).

Page 27: Conference entreprise libérée

Les

prin

cipa

les

criti

ques

Erreur de vouloir supprimer le

management et les fonctions

« support »; Le management permet de gérer

les conflits et les situations

complexes ; « On n’est pas au pays des

Bisounours »; « Si c’était si bien, pourquoi pas

d’autres? » Attention au mélange de genres,

de méthodes toutes faites et de

« captation » de notions

appliquées par d’autres

entreprises (telle le bonheur au

travail)… »

Page 28: Conference entreprise libérée

Des

cri

tique

s au

x dé

rive

s

Attention que l’Entreprise Libérée

ne soit pas l’occasion de

supprimer le management avec

comme seule visée une réduction

des coûts et un accroissement de

la charge de travail des salariés.

La nature de l’homme (point de

vue de Rousseau) rencontre dans

la réalité la pluralité des niveaux

de conscience (Hobbes, Plaute).

L’asservissement volontaire.

Attention aux dérives du leader

autocrate. Chacun contrôle chacun.

Page 29: Conference entreprise libérée

Les

inva

rian

ts

hum

ains

Le besoin de pouvoir de chacun ;

Les excès de l’égo ; La jouissance dans la

contradiction ou le fait de

s’opposer (rébellion pour exister) ;

Le besoin de manifester la

violence individuelle et collective ;

Les jeux de pouvoir et

d’influence ; Trouver un espace de liberté

versus les règles de

fonctionnement vécues comme

des contraintes.  En résumé : comment permettre à

chacun d’exister (place, pouvoir,

reconnaissance) tout en mettant

ses compétences et sa

contribution au service de

l’ensemble.

Page 30: Conference entreprise libérée

Les pistes de solution

Page 31: Conference entreprise libérée

Pour

quoi

dev

enir

une

En

trep

rise

Lib

érée

?

Identifier la maturité de

l’organisation à

se

transformer. Clarifier sa motivation à

vouloir devenir EL. Examiner les modalités de l’EL

et apprécier les impacts sur

l’entreprise concernée. Ce

qu’il faut modifier, pourquoi,

quels impacts, apprécier si

cela est souhaitable et adapté

à son activité et sa mission.

Apprécier les expériences,

REX et mettre en perspective

avec sa propre organisation,

qu’est-ce qui est transférable

et ne l’est pas ?

Page 32: Conference entreprise libérée

Les

cond

ition

s de

ussi

te

Clarifier la raison d’être et

co-élaborer le partage de

vision. Charte des valeurs

déclinées

en

comportements. Identifier les rôles et les

compétences nécessaires.

Définir ce qui peut être

délégué aux équipes et ce

qui reste en fonction

« support ». Anticiper les conditions de

cohérence de l’ensemble. Faire preuve de lucidité et

d’humilité.

Page 33: Conference entreprise libérée

Les

mod

es d

e

fonc

tion

nem

ent

mat

ures

Co-élaboration de règles

de gouvernance ad hoc

(altercratie : ce qui est

adapté à une organisation

et à sa maturité de

transformation). Cadre et

règles de prise de

décisions, modalités de

gestion des conflits,

gestion régulière des

tensions. Choix de transparence

dans les informations,

rémunérations, prise de

décision. Fonctionner en mode IC.

Page 34: Conference entreprise libérée

Com

péte

nces

, ta

lent

s, v

alor

isat

ion

Partir des besoins et des rôles

à pouvoir en fonction des

demandes des clients. Apprécier comment les

fonctions évoluent en

revisitant hiérarchie. Revisiter la place de chacun.

Revisiter les différentes

formes de leadership

nécessaires. Proposer des systèmes de

valorisation des contributions.

Recrutement par co-optation

(valeurs, comportements, SE

> SF), les équipes co-

décident.

Page 35: Conference entreprise libérée

La c

oopé

ratio

n s’

appr

end

Acquérir les compétences de

l’autonomie, de la gestion de

conflits, de la communication

bienveillante et efficace, des

situations complexes, d’une

gouvernance partagée et de la

gestion du leadership et du

pouvoir. Il s’agit, d’une part, d’un

véritable programme de

formation et de montée en

compétences de tous les

salariés ET, d’autre part, du

transfert des compétences des

facilitateurs/coachs.

Page 36: Conference entreprise libérée

Revi

site

r le

rôl

e du

m

anag

er e

t du

co

ach

Si le dirigeant et le manager ont à

revisiter leur rôle, il en est de

même du coach, qui plus les

entreprises s’autonomisent, plus

il/elle est amené à transférer ses

compétences. Reste le rôle de vigie, veilleur,

superviseur, soutien,

facilit’acteur, capitalisateur

d’informations et de REX pour

tirer les enseignements et les

partager aux dirigeants,

managers et collaborateurs.

Il est garant de la compréhension

complexe des situations et

permet une vigilance pour éviter

les dérives et prévenir des risques

et des excès.

Page 37: Conference entreprise libérée

En conclusion

Page 38: Conference entreprise libérée

Artic

ulat

ion

des

évol

utio

ns

1- changement radical de

paradigme ; 2- modification de la vision de

la nature humaine (démontrée)

3- Elévation du niveau de

conscience lié à la complexité

de ce nouveau paradigme 4- L’Entreprise Libérée reflète

les nouvelles pratiques (IC et

gouvernance) et les désirs de

sens et de cohérence. Apprendre en marchant :

essais, erreurs et corrections

dans un climat de bienveillance.

Accepter de gérer les

contradictions (issues des

niveaux de conscience..).

Page 39: Conference entreprise libérée

Bibliographie