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La Génération Y : elle bouscule tout… NEWSLETTER - 26 MARS 2012 1 - © Agnes Menso Comment bouscule-t- elle l’ordre établi, en termes de recrutement, management et fidélisation ? Comment gérer cette génération qui laisse les entreprises perplexes, qu’on a labélisée, en essayant de se rassurer et se donner ainsi l’illusion qu’on peut la maîtriser… Et si on se disait, qu’il n’y a pas si longtemps, le poil à gratter des organisations était notre génération ? Tout d’abord, si nous commencions par dédramatiser cette génération, qui aujourd’hui a entre 15 et 30 ans et représente 20% de la population française ? Elle s’apprête à entamer - ou achève - de longues études, et rentre sur le marché du travail. La génération Y est une génération zappeuse. Elle a grandi avec des jeux vidéo, une télécommande, dispose de son blog et est en permanence connectée sur ses comptes Twitter et Facebook. En même temps qu’elle est sur Skype, elle envoie des SMS personnels pendant ses heures de travail (ou en cours). A la différence de la Génération X (qui a du faire d’énormes efforts d’adaptation), elle manie mieux le clavier que le stylo et ne supporte pas l’autorité pour l’autorité. Tous ces aspects n’en finissent pas de désarçonner les entreprises. A ces notions d’interactivité et d’interconnexion, elle se caractérise par deux autres «I», que sont l’individualisme et l’impatience; éléments auxquels la génération X n’était pas habituée.

La Génération Y : elle bouscule tout !

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La Génération Y : elle bouscule tout…

NEWSLETTER - 26 MARS 2012

1 - © Agnes Menso

Comment bouscule-t-elle l’ordre établi, en termes de recrutement, management et fidélisation ?Comment gérer cette génération qui laisse les entreprises perplexes, qu’on a labélisée, en essayant de se rassurer et se donner ainsi l’illusion qu’on peut la maîtriser…

Et si on se disait, qu’il n’y a pas si longtemps, le poil à gratter des organisations était notre génération ?

Tout d’abord, si nous commencions par dédramatiser cette génération, qui aujourd’hui a entre 15 et 30 ans et représente

20% de la population française ?

Elle s’apprête à entamer - ou achève - de longues études, et rentre sur le marché du travail.

La génération Y est une génération zappeuse. Elle a grandi avec des jeux vidéo, une télécommande, dispose de son blog et est en permanence connectée sur ses comptes Twitter et Facebook. En même temps qu’elle est sur Skype, elle envoie des SMS personnels pendant ses heures de travail (ou en cours).

A la différence de la Génération X (qui a du faire d’énormes efforts d’adaptation), elle

manie mieux le clavier que le stylo et ne supporte pas l’autorité pour l’autorité.

Tous ces aspects n’en finissent pas de désarçonner les entreprises.

A ces notions d’interactivité et d’interconnexion, elle se caractérise par deux autres «I», que sont l’individualisme et l’impatience; éléments auxquels la génération X n’était pas habituée.

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La génération X a longtemps rassuré le monde professionnel, car elle s’est toujours pliée, plus ou moins docilement, aux exigences des entreprises, sans remettre en cause les principes existants.

La génération Y bouscule tout sur son passage.

Elle n’a pas peur du changement, bien au contraire. C’est même dans ce contexte, qu’elle se sent le plus à l’aise. Elle n’hésite d’ailleurs pas à le provoquer en quittant son entreprise pour une autre, et ce même par temps de crise.

La génération Y, contrairement à ses parents, ne sacrifiera pas sa vie personnelle au détriment de sa vie professionnelle – et le fait savoir.

Le salaire étant un du, le Y-er est prêt à s’investir pleinement dans une mission utile, à forte valeur ajoutée, qui ait un sens pour lui et lui permette d’évoluer et se réaliser.

Est-il important de préciser qu’une bonne ambiance de travail est indispensable et qu’un environnement ludique est un plus ? Autant de points, qui, s’ils ont été vendus lors de l’entretien d’embauche et ne sont pas satisfaits, précipiteront le départ du collaborateur.

La génération Y exige aussi, malgré parfois son inexpérience et son manque de justesse, d’être consultée sur des points stratégiques et ne supporte pas d’être considérée comme un simple exécutant.Elle veut progresser vite et est très demandeuse de formation «flash» («micro learning»), qui correspond à son mode de fonctionnement et d’assimilation.

Elle veut qu’on lui fasse confiance et qu’on la valorise.

C’est au manager de lui prouver qu’elle a tort… Ceci est d’autant plus difficile, si ce dernier n’a pas su au préalable gagner son respect et sa confiance. Sans

compter, que le Y-er confronte régulièrement son manager – qu’il ne perçoit pas comme tel car le lien hiérarchique importe peu, mais juste comme un «business partner», sur sa capacité à aller jusqu’au bout de ses intentions.

Génération plus autonome et débrouillarde que ses aînés, elle souhaite des objectifs clairs et précis. Besoin d’être reconnue, responsabilisée, félicitée et remerciée - très fréquemment, elle attend de son manager de réelles capacités à apporter des réponses rapides et à déléguer - et donc à prendre des risques…

Il est donc indispensable, pour une implication maximale, de lui confier des missions «passionnantes», axées sur le court terme, en lui expliquant non seulement les tenants et les aboutissants de chacune, mais également la globalité du projet dans lequel elles s’inscrivent.

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agnesmenso-coaching.com

Il en est de même pour l’entretien annuel d’évaluation, auquel il faudrait lui préférer un entretien trimestriel.

La responsabilisation, est à mon avis, le principal levier à actionner auprès d’un Y-er, qui malgré son côté très individualiste d’enfant gâté, a un esprit très communautaire et se reconnaît par rapport à une tribu.

Besoin d’être aimé et entouré, il opte généralement pour des solutions collectives. Il est donc indispensable de lui faire prendre conscience des conséquences de ses actes (ou non-actes) sur une – ou des équipe(s) en particulier et l’entreprise en général.

Curieux de tout, il préfère de loin travailler dans un open space pour maintenir le lien et

gazouiller… Ce n’est pas pour rien qu’on surnomme la «Y gen», la «MeWe Generation» - ou génération «Moi-Nous».

La Génération Y a une vraie capacité à organiser un brassage inter et multiculturel au sein de l’entreprise en décloisonnant les relations et les métiers.

Pétrie de contradictions, elle exige de son entreprise confiance et implication, mais n’hésite pas à partir au moindre faux pas.

Même si elle nous paraît parfois désabusée, pourrie-gâtée, ingrate, incompréhensible et surtout non maîtrisable, reconnaissons-lui le mérite de redonner au management ses lettres de noblesse en termes de reconnaissance des Hommes.