15
LE DESHERBAGE EN BIBLIOTHEQUE

Le désherbage en bibliothèque

  • Upload
    bdy78

  • View
    208

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

LE DESHERBAGE

EN BIBLIOTHEQUE

Qu’est-ce que le désherbage ?

Emprunté au langage horticole, le désherbage en bibliothèque consiste en un élagage des

collections afin de pallier leur vieillissement, faire place aux nouveautés et proposer au

public des collections attractives, pertinentes et mises à jour régulièrement.*

Comme il est de bon ton d’ôter les mauvaises herbes d’un jardin pour permettre aux belles

plantes de s’épanouir, il est indispensable dans une bibliothèque de faire régulièrement le tri

parmi les ouvrages. La conservation du savoir est une des missions de la BNF, des

bibliothèques universitaires, et d’autres bibliothèques municipales classées : ce n’est pas le

rôle des bibliothèques municipales.

Cela devrait nous rassurer, et pourtant…

Désherbage = Polémique Pourquoi ? OBJET LIVRE

« Sacralisé » : livre jeté = Valeur culturelle et affective

Pas du tout ! outrage à l’œuvre ou à l’auteur (manipulation, cadeau…)

DVD

Livre = Support du savoir comme Textes-lus

Autres versions imprimées d’un même livre,

rééditions…

Désherber un livre, ce n’est donc pas faire disparaitre son contenu de la littérature !

Libérez-vous donc de l’a priori sur ledésherbage ! Admettez cette pratique enbibliothèque comme une tâche à partentière et comme faisant partie de lapolitique documentaire d’un établissementde lecture publique.

Beau discours tout ça… mais concrètement,

pourquoi désherber ?

Acquisitions

Désherbage

Prêts

EquipementMise en rayon

Le désherbage fait partie intégrante du circuit du document. Voici un circuit simplifié :

Le désherbage fait partie intégrante de la politique documentaire d’une bibliothèque. Ildoit donc être défini par une procédure.

Plusieurs objectifs au désherbage

• Faire de la place : acquérir régulièrement des ouvrages amène forcément, tôt ou tard, à une saturation des espaces. Agrandir la bibliothèque ? Ce n’est pas toujours possible… Une seule solution, le désherbage ! Idéalement, il est bon de désherber autant de document que l’on en achète.

• Veiller à la cohérence des collections en proposant des ouvrages actuels aux informations fiables.

• Mieux répondre aux attentes du public.

• Prioriser la qualité à la quantité : aérer les rayonnages permet une meilleure valorisation des collections.

• Pour garder une bonne connaissance de ses fonds : le désherbage permet de passer en revue chaque secteur de la bibliothèque de façon critique. On peut alors y déceler les manques et les lacunes dans certains domaines.

Désherber est important, on l’a compris… mais sur quels critères ?

Selon la présence de facteurs négatifs :

Méthode IOUPI :

I = incorrect, fausse information O = ordinaire, superficiel, médiocre U = usé, détérioré, laid P = périmé I = inadéquat, ne correspond pas au public

De ces critères, on obtient un résultat ; de ce dernier une décision est prise.

Chaque document est examiné selon plusieurs critères :

Selon le temps écoulé :

A ) Le nombre d’années écoulées depuis la date d’édition (ou du dépôt légal) : L’âge limite du document varie selon les

domaines. Vous pouvez donc définir ce critère selon chaque domaine (grandes classes Dewey, romans,

poésie, albums…)

Par exemple : un document sur l’informatique peut être périmé rapidement (2-3 ans) ; de même un guide

touristique…

B) Le nombre d’années écoulées sans prêt : Le nombre d’années sans prêt peut être, par exemple, fixé à 3 ans.

Cette durée peut varier selon les domaines. Comme pour la date d’édition ce critère peut être défini pour

chaque domaine.

Par exemple : un recueil de poésie qui n’a pas été emprunté depuis plus de 3 ans ne doit pas forcément

être désherbé.

Attention : Il est à noter que cetteméthode ne peut pas toujourss’appliquer intégralement : pour lesfictions (roman, nouvelles, théâtre) eneffet, comment estimer par exemple,qu’un roman est « périmé » ; de mêmepour un livre de philosophie, etc.? Ilreste à prendre en compte des critèresobjectifs comme : état, nombre d’annéesans prêt ; ou subjectifs : s’agit-il d’unclassique, est-il passé de mode, fait-ilpartie des listes de l’EducationNationale, etc.

Les collections des bibliothèques appartenant au

domaine public, il est indispensable de prendre une

délibération municipale indiquant les critères

d’élimination et la destination des documents retirés

(destruction, don, vente).

Et ensuite, que fait-on des documents

désherbés ?

Est-ce la même procédure pour les CD ?

3 possibilités

Attention : il est important de se donner des limites de dates pour la vente et les dons. Au-delà d’un certain délai, il est

conseillé de détruire les documents.

Le temps de traitement de stockage et de traitement des documents mis en vente ou donnés ne doit pas être sous-estimé.

Recyclage

Les CD doivent être

détruits et recyclés selon

un circuit différent de

celui des imprimés,

compte tenu des

composants des galettes,

des boîtiers, etc. Cette

opération est la plus

rapide et la plus

économique.

Vente

Les CD comme les imprimés peuvent être vendus à l’euro symbolique : à l’unité, par lots, etc.

Les CD sont acquis par les bibliothèques sans droits

de prêt, la vente est donc possible. Mais le

bibliothécaire ne peut agir que par délégation. Il faut

donc une décision ou délibération de la tutelle

autorisant : la vente, les tarifs, le règlement de la mise

en vente :

- vente permanente : la vente de CD peut s’effectuer

au fil de l’eau, les CD sont mis en vente tout au long

de l’année, au fur et à mesure du désherbage

- vente exceptionnelle : opération de vente (braderie,

vente organisée) : les CD sont vendus sur une

opération spéciale

Don

Comme pour la vente, tout don est possible avec une décision ou une délibération de la tutelle si le don s’adresse à des structures extérieures à la collectivité :

- don permanent : au fil de l’eau,

aux usagers

- don exceptionnel : par lots, à des

structures, associations

Pour aller plus loin…

Disponible à la BDY :

Désherber en bibliothèque : manuel pratique de révision des collections/ sous la direction de Françoise Gaudet et Claudine Lieber ; préface deMichel Melot.– Paris : Ed. du Cercle de la librairie

Besoin d’aide pour désherber dans votre structure ? N’hésitez pas à faire appel à voscorrespondants territoire à la BDY.