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1 LES BANQUES FRANÇAISES FINANCENT LES TPE/PME Une progression soutenue des crédits aux TPE/PME Dans un environnement difficile, les banques en France ont continué à prêter : l’encours de crédits aux PME a augmenté pour atteindre plus de 236 milliards € à fin 2011. +4,9% de crédits aux TPE/PME en 2011 ; +5% pour les crédits court terme. Fin mars 2012, les crédits aux TPE/PME sont en progression : +4,7% sur un an 2 (Banque de France). Le crédit finance d’abord les plus petites entreprises Les crédits aux TPE 3 s’élèvent à 217,6 milliards € à fin mars 2012, représentant 2/3 des crédits aux PME. Des crédits moins chers qu'ailleurs en Europe La France avec un taux moyen à 2,89% est en-dessous de la moyenne des taux pratiqués dans la zone euro : 4,21% 4 . L’Allemagne, l’Italie et l’Espagne se situent respecti- vement à 3,56%, 4,92% et 4,96%. Une performance supérieure au reste de la zone euro Les PME européennes se financent essentiellement par le crédit. En France, elles en obtiennent davantage que dans le reste de l’Europe : 32% des PME en France ont fait appel à un nouveau crédit bancaire au cours des 6 derniers mois de 2011. Ce taux est le plus fort d’Europe, où la moyenne n’est que de 25% ; depuis fin 2008, près de 8 PME sur 10 en France ont obtenu les crédits demandés 5 . En Europe, la part est de 6 PME sur 10. Ainsi, 18% des PME européennes estiment que l’accès au financement est leur première préoccupation, contre seu- lement 13% en France (-4% au dernier semestre 2011). La France compte 2,5 millions de TPE/PME, qui représentent près de 9 millions d’emplois 1 . Les banques fran- çaises financent jour après jour leurs projets d'investissement comme leur trésorerie. Elles ont une pratique du crédit responsable, fondée sur l’analyse de la capacité de remboursement de leurs clients en fonction de leur situation et de leurs perspectives. L’offre de crédit est disponible en 2012 comme elle l'a été en 2011, pour répondre aux demandes des TPE/PME. Ces demandes dépendent avant tout des prévisions d’activités : dans une conjoncture de faible croissance écono- mique, les entreprises font preuve d’une grande prudence dans leur demande de financement. 1. Commission Européenne – INSEE 2. A compter de mars 2012, les déclarations des encours privés des entrepreneurs individuels ne sont plus compris dans la centralisation des déclarations des établissements de crédit. Seuls sont recensés les encours de crédits liées à une activité professionnelle. Cette modification affecte l’ensemble des données : PME et entreprises 3. Banque de France, mai 2012 - les TPE ou micro entreprises sont des PME dont le chiffre d’affaires est inférieur à 2 millions € 4. BCE – taux pratiqués pour les crédits inférieurs à 1 million € - février 2012 5. BCE – enquêtes semestrielles – dernière avril 2012 Proportion des PME ayant obtenu les crédits demandés France Zone euro 80 % 51 % 75 % 57 % 76 % 56 % 76 % 63 % 79 % 62 % Enquêtes semestrielles BCE Encours de crédits mobilisés aux TPE/PME (Mds €) 2009 2009 2009 2010 2010 2010 2011 2011 2011 BDF 215,6 224,9 236,3 PARLONS CLAIR

Parlons clair : financement des tpe et pme en 2012

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Selon une étude de la Fédération bancaire française (FBF), l’encours de crédit aux TPE/PME a augmenté de 4,9% en 2011. L’encours atteint ainsi 236 milliards d’euros.

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Page 1: Parlons clair : financement des tpe et pme en 2012

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Les banques françaises financent Les tPe/PMe

Une progression soutenue des crédits aux TPE/PME

Dans un environnement difficile, les banques en France ont continué à prêter : l’encours de crédits aux PME a

augmenté pour atteindre plus de 236 milliards € à fin 2011. +4,9% de crédits aux TPE/PME en 2011 ; +5% pour les crédits court terme.

Fin mars 2012, les crédits aux TPE/PME sont en progression : +4,7% sur un an2 (Banque de France).

Le crédit finance d’abord les plus petites entreprises

Les crédits aux TPE3 s’élèvent à 217,6 milliards € à fin mars 2012, représentant 2/3 des crédits aux PME.

Des crédits moins chers qu'ailleurs en Europe

La France avec un taux moyen à 2,89% est en-dessous de la moyenne des taux pratiqués dans la zone euro : 4,21%4.L’Allemagne, l’Italie et l’Espagne se situent respecti-vement à 3,56%, 4,92% et 4,96%.

Une performance supérieure au reste de la zone euro

Les PME européennes se financent essentiellement par le crédit. En France, elles en obtiennent davantage que dans le reste de l’Europe : 32% des PME en France ont fait appel à un nouveau crédit bancaire au cours des 6 derniers mois de 2011. Ce taux est le plus fort d’Europe, où la moyenne n’est que de 25% ; depuis fin 2008, près de 8 PME sur 10 en France ont obtenu les crédits demandés5. En Europe, la part est de 6 PME sur 10.

Ainsi, 18% des PME européennes estiment que l’accès au financement est leur première préoccupation, contre seu-lement 13% en France (-4% au dernier semestre 2011).

La France compte 2,5 millions de TPE/PME, qui représentent près de 9 millions d’emplois1. Les banques fran-çaises financent jour après jour leurs projets d'investissement comme leur trésorerie. Elles ont une pratique du crédit responsable, fondée sur l’analyse de la capacité de remboursement de leurs clients en fonction de leur situation et de leurs perspectives.L’offre de crédit est disponible en 2012 comme elle l'a été en 2011, pour répondre aux demandes des TPE/PME. Ces demandes dépendent avant tout des prévisions d’activités : dans une conjoncture de faible croissance écono-mique, les entreprises font preuve d’une grande prudence dans leur demande de financement.

1. Commission Européenne – INSEE2. A compter de mars 2012, les déclarations des encours privés des entrepreneurs individuels ne sont plus compris dans la centralisation des déclarations des établissements de crédit. Seuls sont recensés les encours de crédits liées à une activité professionnelle. Cette modification affecte l’ensemble des données : PME et entreprises3. Banque de France, mai 2012 - les TPE ou micro entreprises sont des PME dont le chiffre d’affaires est inférieur à 2 millions €4. BCE – taux pratiqués pour les crédits inférieurs à 1 million € - février 20125. BCE – enquêtes semestrielles – dernière avril 2012

Proportion des PME ayant obtenu les crédits demandés

France Zone euro

80 %

51 %

75 %

57 %

76 %

56 %

76 %

63 %79

%

62 %

Enquêtes semestrielles BCE

Encours de crédits mobilisés aux TPE/PME

(Mds €)

2009

2009 2009

2010

2010 2010

2011

2011 2011

BDF

215,

6

224,

9 236,

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Parlons clair

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2 Les banques françaises financent Les tPe/PMe

Des aVancees en faVeur Des tPe/PMe

Le dialogue, renforcé dans les réseaux bancaires

Les agences des banques françaises ont été parti-culièrement mobilisées depuis fin 2009 pour dialoguer avec les responsables de TPE/PME et analyser leurs be-soins de manière approfondie.

Les PME dont la taille ou l’activité appellent des besoins spécifiques ont souvent accès à des centres d’affaires, où des conseillers spécialisés recherchent avec eux des solutions de financement adaptées (immobilier d’entre-prise, croissance externe ou à l’international).

Des rencontres banques-PME

Fin 2011 et début 2012, les dirigeants des principales banques ont à nouveau rencontré près de 4 000 pa-trons de PME dans plusieurs régions.Dans ces réunions, les chefs d’entreprises avec les ban-quiers ont souligné : le manque de visibilité touchant leur activité ; la prudence qui en découle dans les investissements et leurs demandes de financement ; la détérioration des délais de paie-ment ; l’importance du partenariat banque-PME, fondé sur des relations suivies, des bases objectives et l’anticipation.

Deux séries de Rencontres avaient déjà été organisées en 2009 et 2010, à l’issue desquelles les banques françaises ont décidé de généraliser une bonne pratique : réduire à 15 jours les délais de réponse pour les financements de besoins courants.

Des solutions de financement déployées avec OSEOLes banques, avec OSEO, soutiennent les besoins spé-cifiques des PME, particulièrement celles de l’industrie.

Les interventions communes prennent plusieurs formes en cofinancement ou garanties des prêts bancaires : crédits d’investissements : 9,3 milliards € de prêts ban-caires garantis, accordés à plus de 73 000 PME, et plus de 9 milliards € sous forme de cofinancement banques-OSEO ; renforcement des fonds propres : 11,7 milliards € mis en place avec les banques. Les banques ont aussi enrichi leur propre offre de prêts participatifs ; financement à court terme : 8,2 milliards € de créances mobilisées en 2011 ont permis à 7 000 entreprises de gérer au mieux leurs besoins de trésorerie6. En 2008 et 2009, les banques et OSEO avaient consolidé des crédits de trésorerie de PME sous forme de prêts moyen terme.

La Médiation du crédit aux entreprises, un mécanisme efficaceLes banques participent activement à la Médiation du cré-dit aux entreprises depuis la mise en place du dispositif

en 2008. La bonne coopération entre les 400 correspondants des banques et les équipes de la Banque de France a permis, pendant la crise, de trouver des solutions de financement et de fonds propres pour deux entreprises sur trois en moyenne.Le nombre de demandes mensuelles s’est fortement réduit en 2011 avec 300 dossiers, au lieu de 600 en 2010 (rapport de la Médiation du crédit 15/11/2011).

Un appui aux créateurs d’entreprises

Les banques accompagnent les créateurs d’entreprises et travaillent avec tous les réseaux favorisant la création d’entreprises.La profession est partenaire du réseau France Active, depuis 2010, afin de développer le micro-crédit profes-sionnel garanti, auprès des demandeurs d’emploi. Ce partenariat est décliné en Bretagne, Nord, Pas de Calais, Yvelines, Franche-Comté, Ile de France, Pays de la Loire, Centre, et Languedoc Roussillon.

« Les banques françaises financent les TPE/PME

et sont déterminées à en faire une priorité. »

ariane oBolEnsKY, Directrice générale

de la Fédération Bancaire Française,

6. rapport annuel OSEO – données 2011

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un cOnteXte en eVOLutiOn raPiDe

Des perspectives amenant les TPE/PME à être prudentes dans leurs financements

En France, les PME prévoient globalement une année 2012 sans progression de leur activité et de leur chiffre d’affaires, 21% redoutant une diminution. Pour 63% des PME, l'insuffisance de la demande est le premier frein à l'investissement, qui pèse sur la décision d'investir (en augmentation de 6% par rapport au semestre précédent)7. 2/3 des PME et 3/4 des TPE n'envisagent pas d'ac-croitre leur endettement pour financer de nouveaux pro-jets ; 25% des PME et 45% des TPE estiment insatisfaisant leur niveau de fonds propres pour financer de nouveaux projets et 11% des PME et 33% des TPE ne jugent pas leur situation financière saine8.

Des contraintes réglementaires fortes pour les banques européennesDes contraintes réglementaires plus strictes sont im-posées aux banques européennes dans l’objectif de ren-forcer la stabilité du système financier international : elles doivent détenir plus de fonds propres pour un même montant de crédit. L’enjeu est important car 80% de l’économie européenne est aujourd’hui financée par les banques (inversement, aux Etats-Unis, seul 25% du financement de l’économie est assuré par les banques, le reste est porté par les marchés).

Des délais raccourcisCes règles initialement élaborées par le Comité de Bâle s’appliquent à toutes les banques de l’Union européenne, via une directive et un règlement. Le calendrier de cette réforme née de la crise de 2008 devait initialement s’étendre entre 2013 et 2019. Mais sous la pression des ré-gulateurs, les banques européennes doivent se mettre en conformité avec les nouvelles règles dès le 30 juin 2012.

Les banques françaises s'adaptent en continuant de financer l’économieLa solidité des banques françaises leur permet de mener ces transformations et de renforcer leur capital par leurs propres moyens.

Leurs ratios de solvabilité auront ainsi dépassé 9% fin juin prochain, seuil minimal fixé pour les banques euro-péennes ; les banques françaises ont augmenté leurs fonds propres de plus d’1/3 depuis 3 ans ; durant cette période d’adaptation, les banques ont continué leur métier de prêteur : 90 milliards € supplé-mentaires ont été injectés dans l’économie française en 2011.

Quelles conséquences pour les PME ?Le crédit aux TPE/PME demeure la priorité des banques françaises. Elles continueront donc de les financer mais dans des conditions prenant en compte le nouvel envi-ronnement réglementaire au-delà du seul contexte éco-nomique. Les prêts aux PME devraient porter sur des financements plus courts et à des prix intégrant le ren-chérissement de la ressource pour les banques induit par la nouvelle réglementation.

7. OSEO – enquête de conjoncture janv. 20128. enquête ACFCI/CCIP – avril 2012

ChiFFrES CLéS

Î Près de 400 000 salariés

Î Plus de 39 000 agences bancaires et centres d'affaires entreprises

Î 3,4 millions d'entreprises clientes des banques

Î 75% sont des TPE/PME

Î 236 milliards € de crédits mobilisés aux TPE/PME (à fin 2011)

Î + 4,9% de crédits aux TPE/PME en 2011

Î + 5% de crédits court terme aux TPE/PME en 2011

Î près de 21 milliards € de crédits en plus pour les TPE/PME depuis 3 ans

Î 1 PME sur 3 en France a eu recours au crédit (de juillet à décembre 2011)

Î près de 80% ont obtenu le crédit demandé

Î pour 2/3 des PME, l'insuffisance de la demande est le 1er frein à l'investissement

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La relation banque-PME est construite par un dialogue étroit entre le chargé d’affaires de la banque et les respon-sables de la PME.

Quelques bases pour une relation banque-PME durable : des relations régulières et transparentes ; une stratégie et des besoins de financement clairement indiqués ; une anticipation des besoins de financement : le plus en amont possible des opportunités ou des éventuelles difficultés ; des outils de gestion (bilan, prévisionnel…) clairs et commentés.

La banque intervient pour financer l’exploitation, c’est-à-dire le cycle d’activité de l’entreprise (stocks, achats de matières premières, délais de paiement accordés aux clients…), le besoin d’investissement, nécessaire pour maintenir et développer l’activité (achats de matériels, construction de nouvelles usines ou locaux…).

Pour financer son exploitation, le patron de PME peut notamment faire appel à : des facilités de caisse ou découvert pour faire face à un décalage de trésorerie ; l’escompte ou la cession Dailly : les PME peuvent mobiliser immédiatement une créance, la banque faisant l’avance sur le compte de la PME ; l’affacturage. Les PME cédent ainsi leurs créances, ré-glées à l’avance par la banque ou l’organisme financier. Il offre l’avantage d’une mobilisation rapide du poste client et un suivi facilité des règlements.

En ce qui concerne les investissements, différentes solutions sont proposées par les banques : prêts professionnels : à moyen (2-7 ans) ou long terme (8-15 ans) ; crédit-bail : il permet à l’entreprise d’utiliser des locaux ou des matériels qui lui sont loués. Ainsi l'entreprise uti-lise les biens ou matériels sans immobiliser de fonds né-cessaires à leurs achats.

© FBF - mai 2012 - Ce document a été conçu et réalisépar le Pôle information et relations Extèrieures de la FBFPlus d’informations sur : www.fbf.fr - www.lesclesdelabanque.com

La cOnfiance, au cOeur De La reLatiOn banque-PMe

Les clés de la banque : aider les entrepreneurs dans leurs relations avec la banque

Puisque comprendre ça change tout, le programme de la FBF "Les clés de la banque" donne des explications sur la gestion de l'entreprise, le fonctionnement du compte ou des modes de financement. Ces informations pratiques sont disponibles sur le site internet www.lesclesdelabanque.com et des guides thématiques (ex. le plan de financement).

AffacturageCette technique de financement permet à une entreprise de céder ses factures à un organisme financier ("affactureur" ou "factor"). Cet organisme spécialisé règle le montant convenu de la facture, c'est aussi lui qui assure le recouvrement de la créance à l'échéance.

Besoin en fonds de roulementUne entreprise a besoin de financer les dépenses, dans le cadre de son cycle d'exploitation (achats de matières, stocks, créances clients ...) : c'est le besoin en fond de roulement ou "BFR". L'en-treprise peut le couvrir par des ressources à long terme dont elle dispose (fonds de roulement) ou par des financements court terme comme des concours bancaires.

Crédit-bailPar ce mécanisme, la banque ou une filiale spécialisée acquiert un matériel ou un bien immobilier, et le loue à l'entreprise pendant la durée du contrat (2 à 5 ans en général).

Délais de paiement (ou délai de règlement)Entre la date d'émission d'une facture et le règlement de celle-ci, il peut s'écouler un délai convenu ou non entre l'entreprise et son client ou son fournisseur. S'il s'agit d'un délai de paiement convenu, on parle de crédit client ou de crédit fournisseur. Depuis la mise en place de la Loi de moder-nisation de l'économie en janvier 2009, le délai convenu est ainsi plafonné à 45 jours fin de mois ou 60 jours à compter de l'émission de la facture. Si aucun délai n'est convenu, la facture doit être réglée dans les 30 jours.

Fonds propres (ou "haut de bilan")Ce sont les actifs immobilisés que possède l'entreprise : fonds de commerce, capitaux des associés, immeubles, machines ... On le distingue du "bas de bilan", plus liquide et donc mobilisable : stocks, créances clients, solde créditeur du compte en banque ...