© 2013 Pearson France Cas pratiques d'exposition Bryan ... · plus petit, restez dans une gamme de 11 à 17 mm. Il vous faudra parfois un téléobjectif moyen (75 à 120 mm) ou une

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© 2013 Pearson France – Cas pratiques d'exposition – Bryan Peterson

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Depuis mes débuts dans la photographie en 1970, j’ai toujours été fasciné par l’exposition. En dépit des immenses progrès accomplis

depuis cette époque, elle pose toujours d’épineux problèmes aux photographes. Pour beaucoup d’entre eux, l’exposition n’est qu’une question de lumière, ou de manque de lumière.

Mais à mon avis, cela va beaucoup plus loin. S’il est certes primordial de connaître l’arithmétique du diaphragme, de la vitesse d’obturation et de la sensibilité ISO, il est aussi important de comprendre la différence entre une exposition techniquement correcte, et une exposition délibérément créative.

Ce livre est un guide destiné à résoudre les problèmes d’exposition les plus courants. Mes stagiaires et mes lecteurs m’ont fait part de cas de figure particulièrement ardus auxquels ils sont régulièrement confrontés. Les solutions clairement expliquées se trouvent dans ces pages. Vous pourrez les mettre en œuvre pour affirmer votre créativité en toutes circonstances.

N’oubliez pas que la photographie est avant tout un plaisir. Vous ne devez jamais renoncer à des effets créatifs sous prétexte que l’exposition est un peu délicate. J’espère que ce livre vous aidera à exprimer votre vision artistique et faire de vous le photographe que vous avez toujours voulu être, indépendamment de tout problème d’exposition.

L’EXPOSITION CRÉATIVEMENT CORRECTE



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LA MAÎTRISE DE LA PROFONDEUR DE CHAMP

les panoramas urbains les plus personnels. C’est ainsi aussi que vous aurez le plaisir de bénéficier d’une netteté s’étendant de 35 cm jusqu’à l’infini.

Si vous ouvrez trop le diaphragme lorsque vous photographiez un paysage, le premier plan manque de netteté. La photo perd de ce fait l’indispensable « début » de la narration ; elle est un peu comme un texte privé de son paragraphe d’introduction. Avec un zoom grand-angulaire 12-16 mm (petit capteur) ou 17-24 mm (capteur plein format), vous n’obtiendrez jamais une netteté de 35 cm à l’infini en ne fermant qu’à ƒ/8 ou ƒ/11. C’est tout simplement impossible, techniquement, avec un reflex 24 × 36.

Le prochain point important est de savoir sur quel élément de l’image il faut effectuer la mise au point. Supposons que vous photographiez une grange au milieu d’un champ de blé. Si la mise au point est faite sur un épi de blé au premier plan, la grange située sur le plan intermédiaire et le ciel à l’arrière-plan seront tous deux flous. Si vous effectuez la mise au point pour la grange et pour le ciel, c’est cette fois l’épi de blé qui sera flou. La solution consiste à n’effectuer la mise au point sur aucun élément précis de la composition, mais de se fier à l’échelle de profondeur de champ ou à l’échelle des distances qui se trouve sur l’objectif. Nous y reviendrons plus en détail à la page 16. Pour obtenir une exposition narrative dont la profondeur de champ est maximale, vous devez d’abord régler le diaphragme, et ensuite la distance, en vous basant, soit sur l’échelle de profondeur de champ, soit sur l’échelle des distances. Avec une petite ouverture (valeur de diaphragme élevée), la zone de netteté tolérable s’étend d’un plan proche

La difficulté

Ce que j’appelle une « exposition narrative » est assez simple : c’est une image qui raconte une histoire. Comme toutes les bonnes histoires, elle a un début (le sujet au premier plan), un milieu (le sujet qui se trouve sur le plan intermédiaire) et une fin (l’arrière-plan). Pour réunir tous ces éléments dans une composition, la profondeur de champ doit être aussi étendue que possible afin que tout soit net. L’exposition narrative est le fondement de toute photographie narrative. Mais beaucoup d’amateurs ne savent pas bien ce qu’il faut mettre en avant dans une composition, et ne savent pas bien sur quel élément la mise au point doit être faite.

La solution

Avec un appareil photo à capteur plein format, un photographe averti utilise de préférence un zoom grand-angulaire (14-24 mm, 16-35 mm, 17-35 mm...) pour ses compositions narratives. Avec un capteur plus petit, restez dans une gamme de 11 à 17 mm. Il vous faudra parfois un téléobjectif moyen (75 à 120 mm) ou une focale « normale » (45 à 60 mm) selon le sujet. Mais quelle que soit la focale, il existe une constante pour les photographies narratives : une petite ouverture de ƒ/22, voire ƒ/32.

Des esprits grincheux vous rétorqueront qu’utiliser les petites ouvertures est une mauvaise idée parce qu’elles provoquent une perte de netteté et de contraste, et fausseraient même les couleurs. Or, de nombreux photographes auxquels je me rallie n’ont que faire de ces critiques, car c’est ainsi qu’ils réalisent les paysages et



L’EXPOSITION CRéATIVEmENT CORRECTE 0 13

Avec mes stagiaires, nous nous étions arrêtés près de ce talus couvert de pissenlits dans le but de prendre uniquement des photos narratives. Il ne manquait plus qu’un élément dynamique dans l’image. C’est l’une des stagiaires, Olga, qui voulut bien sauter parmi les fleurs. Un léger coup de flash éclaire les pissenlits au premier plan.

Zoom 16-35 mm, ƒ/22 à 1/250 s, flash Nikon SB-900




Ces trois photos ont été prises avec le même objectif, du même point de vue, mais avec des ouvertures et des distances de mise au point différentes.

Sur la photo ci-dessus à gauche, la mise au point est faite sur l’étoile de mer, à ƒ/11 : la côte rocheuse et le phare sont flous. Sur la photo ci-dessus à droite, la mise au point a été faite sur le phare, à ƒ/11. Cette fois, c’est l’étoile de mer qui est floue. Sur la photo de la page

opposée, tout est net de l’étoile de mer au phare car le diaphragme a été fermé à ƒ/22 et la distance réglée à 1 mètre. C’est là que réside le secret d’une composition narrative.

Toutes les photos : Zoom 17-35 mm à 20 mm.

En haut à gauche : ƒ/11 à 1/125 s. MaP (mise au point)

à 60 cm.

En haut à droite : ƒ/11 à 1/125 s. MaP à l’infini.

Ci-contre : ƒ/22 à 1/30 s. MaP à 90 cm.







jusqu’à l’infini ; il est donc superflu de caler la mise au point sur un point précis de la composition.

Comment utiliser l’échelle de profondeur de champ ou le réglage de la distance ? Sur les objectifs à focale fixe, une échelle de profondeur de champ gravée sur le fût permet de prérégler aisément la distance. Elle porte deux types de graduation : d’un côté, une échelle de distances s’étendant de la distance minimale de mise au point jusqu’à l’infini, et en regard, une échelle d’ouvertures indiquant les valeurs de diaphragme standard. Chaque ouverture de diaphragme est indiquée deux fois, par deux repères : l’un pour le plan de netteté le plus rapproché de la zone de netteté, l’autre pour le plan le plus éloigné. La profondeur de champ est la zone entre ces deux plans. Par exemple, pour une ouverture de ƒ/22, un repère peut se trouver en face du repère de distance correspondant à 1 mètre, tandis que l’autre repère sera face au symbole de l’infini (∞). Cela signifie que la profondeur de champ s’étend de 1 mètre à l’infini. De ce fait, il n’est pas nécessaire d’effectuer la mise au point sur quoi que ce soit dans cette plage de distances. Cette vaste profondeur de champ est idéale pour les photos narratives.

Mais aujourd’hui, beaucoup de photographes ont remplacé l’objectif à focale fixe par le zoom grand-angulaire. Leur qualité est excellente et leur prix raisonnable en regard des services rendus, mais ils présentent un inconvénient : l’absence d’échelle de profondeur de champ. Ils possèdent en revanche une échelle des distances qui, à l’instar de l’échelle de profondeur de champ, permet de prérégler

la profondeur de champ. Comme elle doit être maximale pour une photo narrative, vous devez fermer le diaphragme à ƒ/22 puis placer le repère indiquant l’infini (∞) en face du repère correspondant à l’ouverture (résistez à la tentation de caler la bague des distances sur l’infini). En procédant ainsi, tout ce qui se trouve dans la plage délimitée par les deux repères de diaphragme sera net (N.D.T. : Avec certains objectifs dépourvus de bague de réglage du diaphragme, comme ceux de la série G de Nikon dont l’ouverture est réglée électriquement par une molette sur le boîtier, cette manipulation est impossible à réaliser car aucun repère de diaphragme n’est gravé sur le fût de l’objectif).

Si l’appareil photo est en mode manuel, réglez la vitesse d’obturation puis déclenchez. Si vous utilisez le mode Priorité à l’ouverture, contentez-vous de déclencher ; l’appareil photo réglera automatiquement la vitesse.

Si vous utilisez un zoom grand-angulaire dont la focale s’étend de 12 à 16 mm, réglez le diaphragme à ƒ/22, effectuez la mise au point sur un sujet à environ un mètre puis procédez comme expliqué au paragraphe précédent. La profondeur de champ devrait s’étendre d’environ 35 cm à l’infini. Avec un capteur plein format et un zoom de 14 à 24 mm, faite la mise au point à 1 mètre, fermez à ƒ/22 puis procédez comme expliqué précédemment. Là encore, la profondeur de champ s’étendra de 35 cm à l’infini.

Avec une focale de 25 à 28 mm et un capteur plein format, la distance doit être réglée à 2 mètres. La profondeur de champ s’étendra alors de 90 cm à l’infini.




Fort heureusement, cette rampe lumineuse qui relie la grande mosquée à la ville de Doha, au Qatar, n’était pas fréquentée à ce moment-là. En plaçant l’appareil photo au ras du sol, fixé sur un trépied, j’ai pu mettre en valeur les petits dômes lumineux. Leur répétition donne de la profondeur à l’image et conduit le regard jusque vers le paysage urbain, au loin. Pour ce genre de composition, une profondeur de champ étendue est indispensable, d’où l’importance de fermer à ƒ/22.

Zoom 16-35 mm, ƒ/22 pendant 8 secondes





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La photographie de paysage est un genre très prisé, notamment en raison de la beauté de la nature. Les paysages urbains offrent eux aussi de fabuleuses

opportunités photographiques, cette fois pour la beauté des édifices et le fascinant mélange, le soir et la nuit, des éclairages artificiels et naturels.

Ces remarquables scènes ne se présentent hélas pas toujours dans les meilleures conditions pour prendre des photos, ce qui est terriblement frustrant. Parmi ces conditions défavorables, nous pouvons citer

LA PHOTO DE PAYSAGE DANS TOUTES LES CONDITIONS

le contre-jour au lever et au coucher du soleil, ou la difficulté de préserver des détails au sol tout en montrant les couleurs d’un crépuscule flamboyant. La réverbération est un problème fréquent, de même que les contrastes extrêmes dus à l’excès de blancheur de la neige ou du sable sur certaines plages.

Les solutions, ou plus exactement les solutions créativement correctes, ne manquent heureusement pas. Elles vous permettront de surmonter les obstacles que Dame Nature se plaît à dresser.




CRÉPUSCULES SPECTACULAIRES ET AUTRES PAYSAGES À CONTRE-JOURLa difficulté

Comment photographier un splendide coucher de soleil au-dessus d’un magnifique paysage ? Soit vous exposez pour le ciel et le paysage est excessivement sombre, soit vous exposez pour le paysage et le ciel surexposé perd ses belles couleurs. Le fait est que, actuellement, aucun appareil photo n’est capable d’enregistrer totalement la vaste plage dynamique – c’est-à-dire l’étendue des luminosités – d’une scène à contre-jour. Il existe toutefois une solution facile à mettre en œuvre.



LA PhOTO DE PAYSAgE DANS TOUTES LES CONDITIONS 0 29

La solution

Elle réside dans l’utilisation d’un filtre dégradé gris, dont la densité décroît jusqu’à la transparence complète, capable de ce fait de réduire l’exposition de la partie la plus claire d’une scène. Les valeurs dans le ciel peuvent ainsi être ramenées à celles du paysage. Ces filtres font la différence lorsque le contre-jour est particulièrement intense.

Photoshop permet certes de simuler un filtre dégradé, mais seulement dans une certaine mesure et à condition de disposer de détails dans les hautes lumières, ce qui n’est pas toujours le cas. Corriger

l’exposition dès la prise de vue est toujours une meilleure option.

Pour éviter l’assombrissement excessif du premier plan, commencez par fermer le diaphragme à ƒ/22 afin que la profondeur de champ soit maximale, comme pour une exposition narrative. Mesurez ensuite la lumière renvoyée par le premier plan, c’est-à-dire le paysage. Glissez le filtre dégradé gris dans le porte-filtre fixé sur l’objectif jusqu’à ce que sa partie dense recouvre la partie intensément lumineuse de la scène, au-dessus de l’horizon. Les luminosités du ciel et du paysage sont ainsi égalisées.

L’appareil photo équipé d’un zoom 12-24 mm et fixé sur un trépied, j’ai choisi un point de vue au ras du sol pour saisir la texture de cette plage. Comme il s’agissait d’obtenir une image narrative, j’ai fermé le diaphragme à ƒ/22. Puis j’ai pointé l’objectif vers le sable et réglé la vitesse à 1/8 s. En relevant l’appareil photo afin d’inclure le soleil couchant, le posemètre indiquait qu’une vitesse de 1/125 s serait appropriée. J’ai ignoré cette indication et placé sur l’objectif un filtre dégradé gris d’une densité maximale de –4 IL. La photo à gauche, sur la page opposée, a été prise sans filtre. Celle à sa droite montre l’effet du filtre dégradé gris.

Zoom 12-24 mm, ƒ/22 à 1/8 s, et la même photo

avec un filtre dégradé gris de –4 IL.




Je voulais photographier le coucher de soleil sur l’île grecque de Santorin tout en montrant les habitations. Si j’avais exposé pour le ciel, en fermant à ƒ/11 à 1/250 s, les maisons auraient été trop sombres. J’ai donc cadré uniquement la colline et le village afin de mesurer la lumière dans cette partie du paysage. Comme vous le constatez sur la première photo, ci-dessus, à ƒ/11 et 1/30 s, j’obtiens du détail dans les maisons mais le coucher de soleil est surexposé de +3 IL. La solution ? Utiliser un filtre dégradé gris et le positionner de manière à ce que sa zone dense recouvre le ciel. Comme le montre l’illustration ci-contre, le coucher de soleil est préservé et la colline est correctement exposée.

Zoom 17-55 mm, ƒ/11 à 1/30 s.

Page opposée : la même photo avec un filtre dégradé gris de –3 IL.







Au cours du même voyage à Santorin, mon excellent ami Chris hurtt, qui faisait office d’assistant photo, attira mon attention sur un détail intéressant.

Je cherchais à photographier à la fois un paquebot immobilisé à quelque distance et le reflet des habitations sur une fenêtre, mais l’exposition globale n’était pas évidente. Pour la première photo, ci-dessus, j’ai exposé pour le reflet. mais à ƒ/22 et 1/30 s, le navire, la mer et le ciel étaient surexposés.

« Pourquoi ne pas utiliser un filtre dégradé de –3 IL pivoté à 90 degrés ? » suggéra-t-il. C’était une idée géniale. Comme le révèle la seconde photo, ci-contre, la mer, le paquebot et le ciel sont parfaitement exposés, de même que le reflet.

Ci-dessus : Zoom 12-24 mm, ƒ/22 à 1/30 s.

Page opposée : la même photo avec un filtre dégradé gris

de –3 IL pivoté à 90 degrés.






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