24
N°05 -Juin 2018 M. NAFANA MAYALDOU, PRÉFET D’ARLIT À PROPOS DES LICENCIEMENTS OPÉRÉS PAR LES FILIALES DORANO « JE VIS CETTE SITUATION AVEC AMERTUME PARCE QUE JE SAIS CE QU'ON RESSENT QUAND ON PERD SON EMPLOI...» NIGER LA RADIOACTIVITÉ, UNE RÉALITÉ DISSIMULÉE PAR AREVA DANS LA LOCALITÉ D’ARLIT ?

« J E VIS CETTE SITUATION AVEC AMERTUME PARCE QUE JE …€¦ · mais note cependant l’exception de l’exploitation de l’uranium que la France est entrain d’entrepren - dre,

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: « J E VIS CETTE SITUATION AVEC AMERTUME PARCE QUE JE …€¦ · mais note cependant l’exception de l’exploitation de l’uranium que la France est entrain d’entrepren - dre,

N°05 -Juin 2018

M. NAFANA MAYALDOU, PRÉFET D’ARLIT ÀPROPOS DES LICENCIEMENTS OPÉRÉS PAR LES

FILIALES D’ORANO

« JE VIS CETTE SITUATIONAVEC AMERTUME PARCE QUE

JE SAIS CE QU'ON RESSENTQUAND ON PERD SON

EMPLOI...»

NIGERLA RADIOACTIVITÉ, UNE RÉALITÉDISSIMULÉE PAR AREVA DANS LA

LOCALITÉ D’ARLIT ?

Page 2: « J E VIS CETTE SITUATION AVEC AMERTUME PARCE QUE JE …€¦ · mais note cependant l’exception de l’exploitation de l’uranium que la France est entrain d’entrepren - dre,

En ce deuxième trimestre de l’année 2018 où lachaleur fait rage, du 15 Mai au 15 juin, mois d’abs-tinence (carême) pour les 99% des nigériens, lemanque d’énergie électrique retient notre attentiondans la région d’Agadez où pourtant l’exploitationdes ressources naturelles (charbon et uranium) quiservent à produire l’électricité, se poursuit inexo-rablement, mais trêve de coupure pour le seul moisde l’année. Un géo politologue disait en 2011 dansson documentaire « seuls deux pays en Europe sontindépendants pour leur production d’électricité, laPologne grâce à son charbon, la France grâce àl’uranium ». La France ne possède pas sur son solun millième de la pechblende dont elle a besoinpour fabriquer de l’uranium, alors est ce que le géopolitologue suggère que le Niger, dont ORANO(ex CEA, COGEMA, AREVA) extrait le mineraien uranate, fait partie du territoire français ? PourMAI-MAGANA s’est naturellement non.......maisle Niger, assis sur ses ressources minérales, le troi-sième de la planète, est toujours au dernier rangpour le développement humain, était-ce bien lapeine d’exploiter ces ressources depuis cinquanteans ? D’autres répondront « au moins les nigériensen tant qu’êtres humains les plus déshérités dumonde, pourraient ne pas avoir inhalé de pous-sières radioactives ». Mais enfin, que donne nos perpétuelles lamenta-tions si non que de comprendre une fois pour touteque les français défendent les intérêts de la Franceet ils le font très bien c’est ça leur rôle ; débarras-sons-nous de cette idée de croire qu’ils vont défen-dre les intérêts des nigériens parce que les nigérienssont pauvres. En janvier 1971 à Niamey, lors d’uneconférence de presse, le Président français George

Pompidou, évoquait la vocation agricole du Niger,mais note cependant l’exception de l’exploitationde l’uranium que la France est entrain d’entrepren-dre, et il fait l’éloge de la générosité de la Francequi accorde au Niger une avance sur les futures re-cettes de l’exploitation. L’état dans lequel setrouve la population du Niger presque cinquanteans après, est la plus terrible réfutation de ce dis-cours humaniste et mystificateur. Depuis se sontsuccédés Diori Hamani, Seyni Kountché, Ali Chai-bou, Mahamane Ousmane, Ibrahim Baré Mainas-sara, Daouda Malam Wanké, Tandja Mamadou,Saloua Djibo et Issoufou Mahamadou …. Qu’ont-ils fait ? qu’ont-ils dit ? Fouiller dans l’histoirepour préparer l’avenir.Au cours de ce trimestre, Aghirin’man et son jour-nal Mai-Magana sont partis à la rencontre des étu-diants de l’université de Niamey (université AbdouMoumouni Diofo) du 21 au 23 mai 2018, pour in-former et débattre sur le code minier du Niger, dela loi cadre sur la protection de l’environnement enlien avec l’exploitation des ressource naturelles auNiger. C’est une expérience enrichissante aveccette jeunesse plongée dans un rêve que la réalitéinterrompe brutalement, et cela permet un instantd’oublier la crise scolaire pendant cette période.Notre journal Mai-Magana centré sur l’exploitationdes ressources naturelles « Malheur ou bonheur despeuples » continue d’apporter sa contribution es-sentielle à l’information sur un ensemble des ques-tions parmi les plus brulantes, et pourtant les plusoccultées, qui se posent à notre responsabilité ci-toyenne.

Rhamar Ilatoufegh

EDIT

ORI

AL

2

OPINION

Avis à nos lecteurs : cette tribune est lA vôtre !

n’hésitez point ! envoyez nous vos écrits !

profitez de nos colonnes ! MAï MAgAnA, le journAl qui libère

lA pArole !

Page 3: « J E VIS CETTE SITUATION AVEC AMERTUME PARCE QUE JE …€¦ · mais note cependant l’exception de l’exploitation de l’uranium que la France est entrain d’entrepren - dre,

Comme chaque année, la villeminière d’Arlit organise la fêtedu 1er mai dite fête du travail.

Cette année 2018 les festivitésnotamment le défilé des différentescouches sociaux-professionnelles, n’apas connu la participation massive destravailleurs des mines et leurs grosengins, seuls quelques engins de laSOMAIR ont paradé pour satisfaire lacuriosité d’une population qui estmassivement sortie. Quant à la sociétéCOMINAK, l’autre filiale d’ORANOex AREVA, elle a brillé par son absencepour des raisons économiquesprobablement ou manque de motivationdes travailleurs.

Notre rédaction a pu recueillir au coursde ce défilé du 1er mai 2018, lesdiscours de l’ITN (Inter syndicale detravailleurs du Niger, celui du Préfetd’Arlit représentant de l’Etat du Nigeret le traditionnel cahier des doléancesdes travailleurs, une véritable passed’arme ou l’aveugle s’adresse au sourd.Découvrez vous-même :

L’ITN (INTERSYNDICALE DESTRAVAILLEURS DU NIGER) :

Ce jour 1er mai 2018, les travailleurs dumonde entier commémorent le 132emeanniversaire du drame de Chicago, aucours duquel de responsables syndicauxrésolument engagés dans un combat quipuise ses origines dans les valeurs

humanistes, solidaires, éthiques etmorales, tombent sous les ballesassassines d’employeurs cyniques,cupides, sans foi ni loi.

En mémoire, et particulièrement à celledes disparus du monde du travailnigérien, je vous demande d’observerune minute de silence.Cette date anniversaire des événementsde Chicago a toujours donné l’occasionaux travailleurs du monde entier decommémorer cette journée pourmanifester leur désapprobation de tellesatrocités, et attirer l’attention de la genthumaine sur la nécessité d’abolirl’injustice dont ont été victimes lesprolétaires de Chicago.Le mouvement syndical n’oublierajamais le don de soi, de ces travailleursde Chicago et autres des Etats Unis quien mai 1886, ont bravé la machinerépressive des employeurs pourréclamer des meilleures conditions detravail.Malheureusement, des événementssimilaires à ceux de Chicago en dépit dela mobilisation générale des travailleursà travers le monde pour condamner detelles barbaries, continuent de seproduire chaque jour.Le 1er mai est à la fois un symbole etun détonateur, et nous nous devons auniveau de notre organisation de saisircette opportunité afin de nousprononcer sur le contexte social,économique et politique de notre pays.Au plan socio-économique : Le frontsocial s’embrase de plus en plus avecles tensions sociales, économiques etpolitiques qui prennent désormais uneampleur inquiétante, surtout quand, s’yajoute à toutes ces dérives la violationdes droits humains et des libertéspubliques.Les questions sécuritaires caractériséespar des attaques barbares et incessantesne sont toujours pas contenues malgréla détermination de nos vaillantes FDS,la mobilisation de tous les nigériensderrière le Gouvernement et les

FÊTE DU 1ER MAI 2018 À ARLITSYNDICALISTES - GOUVERNANTS

QUAND L’AVEUGLE S’ADRESSE AU SOURD...

3

SOCIÉTÉ

Page 4: « J E VIS CETTE SITUATION AVEC AMERTUME PARCE QUE JE …€¦ · mais note cependant l’exception de l’exploitation de l’uranium que la France est entrain d’entrepren - dre,

énormes ressources humaines et financières investies.La paupérisation s’agrandit au niveau des couches socialesvulnérables tant, la cherté de la vie et la baisse du pouvoird’achat des travailleurs sont criardes. A cela s’ajoutent lesinterpellations et les détentions des acteurs de la sociétéscivile, la crise scolaire et universitaire, le licenciement de plusde 13000 enseignants du fait d’une évaluation fantaisisteorganisée par le gouvernement, la déportation de 850enseignants en pleine année scolaire sous le fallacieuxprétexte de redéploiement, ainsi que les affectationsarbitraires des dirigeants syndicaux pour avoir exerce leurdroit syndical, au mépris des conventions 87 et 98 de l’OITratifiées par le Niger.La politisation de l’administration publique, la corruption, laconcussion, les passes droits, les détournements des dernierspublics et la gabegie sont devenus des règles et érigés enmode de gouvernance.C’est dans cette situation, somme toute chaotique,catastrophique et périlleuse que le gouvernement de larépublique du Niger, s’obstine malgré les contestationspopulaires légitimes, a appliquer les dispositions de la loi desfinances 2018, caractérisée essentiellement par de nouvellesmesures fiscales antisociales.Pourtant, des consultations en amont, faites de manièreinclusive avec les syndicats et la société civile, à l’instar descertains pays de la sous région auraient permis d’éviter tousles soubresauts, manifestations et arrestations des leaders dela société civile. En effet, l’on pouvait épargner au Nigerd’être place sous les phares de l’actualité, si certainsmodèrent leur ardeur d’imposer leur volonté, comme c’est lecas avec le contenu de la loi de finance 2018.Une loi de Finances qui intervient d’ailleurs, dans unenvironnement économiques et social déjà dégrade par lesdifférents scandales financiers, la corruption, le traficd’influence, l’injustice, la politisation de l’administrationpublique, ainsi que le désengagement de l’état dans certainssecteurs sociaux : Mieux les impôts créés dans cette loi sont, non seulementinsupportables mais aussi et surtout, remettent en causel’augmentation de salaire et l’abattement de l’ITS.L’intersyndicale des Travailleurs du Niger ne saurait accepter,aucune remise en cause des acquis obtenus de haute lutte, et

ne saurait non plus cautionner aucune violation des droits etlibertés syndicales, encore moins l’injustice et l’impunité.Aussi dans le cadre des élections professionnelle, l’ITN touten exigeant l’élaboration d’un fiche électoral consensuel,condamne l’ingérence de l’administration dans lescompétitions syndicales.Au regard de tout ce qui précède, il s’avéré impératif pourles dirigeants de se ressaisir afin de restaurer la confiance eneux placée par le peuple, Bannir l’injustice, créer enenvironnement propice aux investissements.Au plan politique La situation se caractérise par l’absence de dialogue et deconsensus au sein de la classe politique. Aussi, l’ITN,rappelle aux politiciens de la majorité comme de l’oppositionqu’ils doivent dans toutes leurs actions, mettre en avantl’intérêt général, seul gage de stabilité et de développementet ce, dans le cadre d’une gouvernance transparente, sensibleet soucieuse des préoccupations des citoyens.Au plan international : Nous déplorons la persistance deplusieurs foyers de tensions notamment au Sahel, en Syrie etla menace d’une guerre entre les USA et la Corée du nord.Nous interpellons les dirigeants du monde entier quant àl’urgence de travailler en vue de maintenir la paix entre lesEtats.Nous ne saurions terminer sans rendre un hommage mériténos vaillantes Force de Défense et de Sécurité qui continuentavec courage dans l’honneur et la dignité à préserverl’intégrité territoriale de notre pays. Nos prières lesaccompagnent afin de vaincre les forces du mal.Enfin l’ITN réitère son engagement à continuer ses actionsde plaidoyer jusqu’à l’adoptions dune convention sur lesviolences sexistes sur le lieu de travail par l’OIT et laratification par le Niger des 4 conventions prioritaires et desconventions techniques telles que la C 143 concernant lestravailleurs migrants, la C176 sur la sécurité et la santé dansles mines, la C183 relative à la maternité et, la C189 pour lestravailleurs domestiques.CAHIER DE DOLÉANCES 1ER MAIS 2018 :

� L’application intégrale des protocoles d’accordITN/gouvernement des 07 février 2012, 02 novembre 2012et 16 avril 2015 ;

4

SOCIÉTÉ

Page 5: « J E VIS CETTE SITUATION AVEC AMERTUME PARCE QUE JE …€¦ · mais note cependant l’exception de l’exploitation de l’uranium que la France est entrain d’entrepren - dre,

5

SOCIÉTÉ

� L’octroi d’une indemnité spéciale de départ à laretraite aux agents de la fonction publique ;� La ratification par l’Etat du Niger de :• La convention N0 176 sur la santé et la sécurité dansles mines, • La convention N0 183 relative à la protection de lamaternité,• La convention N0 189 sur le travail décent pour lestravailleurs et travailleuses domestiques, • La convention N° 144 sur les consultationstripartites relatives aux normes internationales du travail.� L’application du statut des auxiliaires de la fonctionpublique ;� La révision de l’ordonnance réglementant l’exercicedu droit de grève ;� Le rehaussement des allocations et prestationsfamiliales à tous les niveaux et leur mensualisation.� La poursuite de la construction des logementssociaux par l’Etat ; � L’élaboration et l’adoption du statut del’enseignement privé ;� La suppression de la contractualisation dans lessecteurs de l’enseignement et de la santé.� L’accélération du processus des électionsprofessionnelles pour détermination de la représentativité desorganisations syndicales ;� Le rehaussement de la subvention allouée par l’Etatà l’ITN ; � L’arrêt de l’externalisation de leurs activités par lescompagnies multinationales installées au Niger ; � L’organisation transparentes des recrutements etconcours à la fonction publique. • AU NIVEAU LOCAL� Renforcement la sécurité dans les différentsquartiers d’ARLIT et COMINAK� La reprise totale de la RTA � Améliorer les conditions de vie des sous-traitants � Soins médicaux des travailleurs et leurs ayants droits

� Paiement à terme échu des salaires

� Leurs souscriptions à la CNSS � L’électrification et l’adduction d’eau potable de tousles sites lotis

LE PRÉFET DU DÉPARTEMENT D’ARLIT REPRÉSENTANT DE L’ETAT :

Ce jour 1er Mai 2018, nous voilà réunis comme par coutume,à l’instar des autres pays membres de l’OrganisationInternationale du Travail (OIT), pour célébrer le 132èmeanniversaire des évènements sanglants intervenus en 1886 àChicago.

C’est toujours l’occasion pour les travailleurs dumonde entier en général et ceux du département d’Arlit enparticulier de rendre hommage à des milliers de leurscamarades tombés sur des luttes syndicales pour avoir exigél’amélioration de leurs conditions de travail, d’hygiène et desécurité.

Il n’est pas aussi de trop de nous rappeler que cetanniversaire de la fête des travailleurs nous commande tous,d’avoir une pensée pour la mémoire de ces prolétaires deChicago et des autres villes des Etats-Unis.

En effet, pour la petite histoire, le 1er Mai est aussiune journée de fête qui marque les acquis du mouvementsyndical international, à savoir la consécration de la journéede travail à une durée de huit (8) heures, les différentesconventions et recommandations de l’OIT sur les libertéssyndicales, les négociations collectives, l’abolition du travailforcé et la discrimination, le travail des enfants, les conditionsd’hygiène et de santé, les salaires ; grosso modo toutes lesconditions agréables pour favoriser une bonne ambiance dansle milieu du travail.

Pour commémorer cette journée, cette année, les paysmembres de l’IAPRP ont adopté le thème central intitulé la« Promotion des structures de Santé Sécurité au Travail ausein des Entreprises: exigences légales et gouvernance desrisques professionnels ».

Ce thème rappelle à n’en point douter de toutel’importance de l’existence des structures œuvrant dans lecadre de la prévention des risques professionnels dans toutesles Entreprises de la place, gage du développement socio-économique du pays.

A ce sujet, j’invite tous les acteurs à savoir les Employeurs,les Employés, la Médecine du Travail, les Médecinsspécialisés, les Infirmiers, la Caisse Nationale de SécuritéSociale, l’Inspection du Travail et les Syndicats des diverssecteurs à doubler plus d’ardeur dans la mise en place de cesstructures concourant à la préservation de la Santé et Sécuritéau Travail afin d’atteindre d’ici 2021 « la vision zéroaccident du travail » qui est un projet cher des AutoritésPolitiques de la 7ème République au premier rang desquelles,le Président de la République son excellence ELHADJIMAHAMADOU ISSOUFOU. Le 1er Mai est également une occasion indiquée pour évaluertoutes les réalisations faites au profit des travailleurs, recensercelles qui restent à faire pour mieux les adapter aux réalités

Page 6: « J E VIS CETTE SITUATION AVEC AMERTUME PARCE QUE JE …€¦ · mais note cependant l’exception de l’exploitation de l’uranium que la France est entrain d’entrepren - dre,

de notre pays.- Mesdames, Messieurs ;- Chers travailleurs.

Cette occasion nous paraitd’avantage assez propice pourcommenter la situation socio-politiqueet économique de notre pays, mais aussicelle du reste du monde.

Au plan politique Je ne cesserai jamais de le

répéter que le Niger constitue unlaboratoire de la démocratie. Lesprogrès sont réalisés en matière deconsolidation de la paix, de laprévention des conflits, du jeudémocratique et de la stabilité politique.A cet effet, il faut saluer la hauteur devue des dirigeants de la 7èmeRépublique au 1er rang de laquelle sonexcellence ELHADJI MAHAMADOUISSOUFOU, Président de laRépublique et du Premier MinistreBIRGI RAFINI. Il faudrait aussi saluerla classe politique nigérienne dans sonensemble pour sa hauteur de vue, sondépassement de soi et son patriotismeavéré. A titre d’exemple : le ConseilNational de Dialogue Politique, laMédiature de la République, leCESOC…etc sont des cadresfédérateurs qui ont toujours permis à laclasse politique de régler en amont lesproblèmes à caractère politique et socialépargnant ainsi à notre peuple d’endurerdes dures épreuves.

La stabilité politique etinstitutionnelle crédibilise davantage leNiger.

La crédibilité de notre pays s’estégalement renforcée par la force de laDiplomatie de SEM ELHADJIMAHAMADOU ISSOUFOU, Chef del’Etat et Président de la République duNiger.

Au plan économique La campagne agricole et

pastorale 2017 a été satisfaisante dansla quasi-totalité de régions du pays. Acet effet, il faudrait saluer les effortsappréciables entrepris par leGouvernement de la 7ème Républiqueà travers la mise en œuvre duProgramme de la Renaissance Acte IIafin d’alléger la souffrance de nosvaillantes populations, et pour leurpermettre de vivre les prochains moissans difficultés. A cet effet, on note ledémarrage et la poursuite de l’opérationde vente à prix modéré, des milliers detonnes de céréales aux populations lesplus vulnérables.

Le déficit fourrager enregistréa été également comblé par la vente àprix modéré du son et de l’alimentbétail pour permettre à notre chepteld’être à l’abri des catastrophesnaturelles.

Aussi, dans le cadre de la mise enœuvre de l’initiative -3-N (les nigériensnourrissent les nigériens) d’importantsefforts ont été consentis par les autorités

de la 7ème République à traversnotamment :Les travaux de récupération des terres,les appuis multiformes en semences eten intrants agricoles.

- Messieurs les SecrétairesGénéraux,

- Mesdames, Messieurs

Au plan social et sécuritaireDans le domaine de l’emploi des

jeunes faudrait-il le rappeler du haut decette tribune que plusieurs efforts ontété faits et continuent d’être faits parl’Etat et ses partenaires notamment àtravers plusieurs programmesprovenant des structures commel’ANPE, le FAFPA, l’ONEF….etc.

En outre, le recrutement des jeunesdiplômés sans concours à la FonctionPublique se poursuit dans le domainedu secteur éducatif même si par ailleurs,force est de constater un petit retard liéà la conjoncture économique mondialedu moment.

- Mesdames, Messieurs La lutte contre le chômage des

jeunes est une préoccupation constantedes autorités de la 7ème République.Elle doit passer par la promotion du secteur privé créateurd’emplois. Ainsi, la formation etl’accompagnement des jeunes pour lacréation des entreprises individuelles oucollectives constituent un atoutimportant.

La mise en œuvre des actionsentreprises par l’Etat dans le cadre de lacréation d’emploi à travers les travauxde construction des grandes oeuvresdans les grandes villes comme Niamey(N’yala), Dosso (Soga), Agadez(Sokini), Tahoua (Sakola) et bientôtZinder (Saboua) constitue aujourd’huiune fierté nationale et aussi un acte àsaluer.

Par ailleurs, l’adoption de la loiportant création d’un établissement àcaractère social dénommé CARENI,(Caisse Autonome des Retraites duNiger) et son installation permet auxRetraités de percevoir désormais leurpension à la fin de chaque mois au lieude chaque trimestre auparavant.

Le processus d’organisation des

6

SOCIÉTÉ

Page 7: « J E VIS CETTE SITUATION AVEC AMERTUME PARCE QUE JE …€¦ · mais note cependant l’exception de l’exploitation de l’uranium que la France est entrain d’entrepren - dre,

7

SOCIÉTÉ

élections professionnelles aussi sepoursuit avec la mise en place effectivedans les prochains jours desCommissions AdministrativesRégionales (COREP) etDépartementales (CODEP) chargéesd’achever ledit processus. Ces électionsqui auront lieu dans les jours à venirpermettront sans nul doute de déterminerles organisations professionnellesd’employeurs et de travailleurs les plusreprésentatives, cadre propice pour undialogue social fécond.

L’année 2018 est aussi celle desgrands défis pour notre pays :

La gestion de l’insécurité à l’Estet au Nord-Ouest du pays due auxattaques perpétrées par BOKO HARAMet celles commises par ANSARDINE,MIJAO…etc est une preuve illustrativede la volonté de l’Etat d’éradiquer cettesituation.

La situation sécuritaire délétèreque vit notre pays depuis quelques tempsinterpelle tous les nigériens afind’empêcher aux terroristes de s’installersur notre territoire, traquer et neutraliserceux qui s’y aventurent car il n’y a pas

de développement sans sécurité a-t-oncoutume de dire.

Pour que chaque mètre carré de notrevaste territoire soit défendu et sécurisé, les capacités opérationnellesdes forces de défense et de sécurité ontété renforcées. Ces filles et fils du Nigerassurent avec honneur et dignité leursmissions de défense et de sécurisationdes hommes et de leurs biens sur toutel’étendue du Territoire National.

Notre vaillante Armée a certes payéun lourd tribut dans l’éradication de cetteinsécurité mais le gouvernement de la7eme République, continue de bénéficierde l’appui de partenaires afin de faireface vaillamment à toutes ces épreuves.

Mesdames et Messieurs,

La gestion de la migration à traverstout le pays constitue un autre défi àrelever par les hautes autorités de laRépublique du Niger. A cet effet, desmesures idoines sont en train d’êtreprises pour y faire face.

Au plan de la politique Africaine etInternationale

La situation économique, politiqueet sociale du continent africain ne s’estguère améliorée.

L’Afrique continue hélas d’être lethéâtre de guerre et de conflits stériles.La situation au Mali, au Nigéria, enLibye, en Israël, en Palestine et en Syriedemeure encore assez préoccupante.

Nous félicitons le retour de la paixentre la Corée du sud et la Corée dunord.

- Mesdames, Messieurs ;- Chers travailleurs.

Je ne finirai pas mon allocution,sans présenter mes sincèresremerciements à tous ceux qui onthonoré de leur présence à cette grandemanifestation.

Bonne fête à tous les travailleurs.

Qu’Allah bénisse le Niger et sonpeuple et qu’il nous gratifie d’unhivernage fécond, amen.

Vive le NigerJe vous remercie

Page 8: « J E VIS CETTE SITUATION AVEC AMERTUME PARCE QUE JE …€¦ · mais note cependant l’exception de l’exploitation de l’uranium que la France est entrain d’entrepren - dre,

8

ACTUALITÉS

Dans un message diffusé le 30 mars2018, le Directeur général d’ORANO(ex AREVA), annonce des primes etdes recrutements dans le groupe :« Chers collègues, Après 3 années de transformation in-tense et la conduite à bonne fin de sarecapitalisation, le groupe Orano dis-pose désormais de tous les levierstechnologiques, humains et financierspour assurer son développement dansles années à venir.Les objectifs ambitieux que nousnous étions fixés dans le plan de per-formance 2015-2017 ont été atteints.C’est le résultat d’efforts collectifsparticulièrement importants dont je nesous -estime pas la difficulté pourchacun d’entre vous. Ces efforts ontpermis de restaurer la confiance denos actionnaires et de nos clients, deconsolider notre redressement ainsique la perspective d’un retour durableà l’équilibre de nos comptes dés 2018.Conformément aux engagements prisdans l’accord de 2017 sur le ContratSocial France du groupe, chaque sa-larié sera associé à ce redressement.L’amélioration par rapport au budgetinitial de l’année, du résultat opéra-tionnel et du cash-flow net 2017 duGroupe, va ainsi permettre à Oranod’attribuer, dès le mois de Mai pro-chain, à chaque salarié un montantglobal de 2500€ au titre de la partici-pation groupe et du « retour à meil

leure fortune ».Nous entendons rester leader sur nosactivités, malgré un contexte de mar-ché difficile du fait notamment de labaisse durable des prix qui impactentnos activités notamment dansl’amont du cycle et des exigencescroissantes de nos clients. C’est pour-quoi nous devons poursuivre le déve-loppement de notre groupe sur le planindustriel, technologique, et des ser-vices, tout en gardant le cap de la ri-gueur de gestion : le plan « value2020 » devra l’immobilier de l’infor-matique et de l’achat en général, touten adoptant nos investissements aubesoin du marché, par exemple dansl’amont et les mines et en mettant àprofit l’innovation technique et le di-gital pour simplifier nos méthodes detravail, sur l’ensemble de nos métiers.Le nucléaire est une industrie d’avoir,compétitive, pourvoyeuse d’emploiesur le territoire, et participant active-ment à la lutte contre le dérèglementclimatique. Orano a les moyens etl’ambition d’un développement dura-ble, porté notamment par le marchéasiatique sur le déploiement de nosactivités de services.Pour Orano préparer l’avenir c’est re-prendre une politique active de recru-tements (700 prévus en 2018).Renouveler et renforcer ses compé-tence et ses expertises, développerson effort de formation et la place de

l’apprentissage dans nos établisse-ments, tout en ouvrant de nouvelleperspectives de carrière et de mobilitéprofessionnelle à chacune de ses col-laborations ».Suite à ce message, les travailleurs demines filiales d’ORANO (exAREVA) au Niger, qui ont fait l’objetdes plans sociaux notamment avecdes licenciements d’environ 700 tra-vailleurs en février 2018, s’interro-gent s’ils font parti des bénéficiairesde cette prime. En tout cas au Nigeraucune réaction des autorités ou dessyndicats des mines n’a été enregis-trée. Au niveau de la société civilec’est le manque de cohérence qui en-toure ce message qui choque. En effetsi tant il est vrai que cette prime seraattribuée aux salariés d’ORANO, lestravailleurs des mines du Niger (ceuxde la SOMAIR et la COMINAK et lereliquat de Imouraren) doivent en bé-néficier sans aucune discrimination,sans aucun tapage ni murmure.Héritier du cerveau d’AREVA,ORANO annonce des recrutementsde 700 travailleurs, le même chiffrequi a été licencié au Niger en février2018 sauf qu’apparemment ce n’estpas au Niger (SOMAIR, COMINAKou Imouraren) qu’ils seront recrutés.Décidément depuis que le Niger aexigé et acquis les directions des so-ciétés minières filiales d’AREVA,l’heure est aux sanctions de la partd’ORANO, pour démontrer notre in-capacité à diriger ces sociétés.Force est de reconnaitre que l’échecdes directeurs généraux nigériens estau bout de cette nouvelle « aventure» quand on apprend que la COMI-NAK est dans le rouge avec des pers-pectives sombres à court terme, laSOMAIR se débat dans des mesuresde redressement à la limite de l’ac-ceptable.

ORANO (EX AREVA) VA ATTRIBUER 1 600 000 FCFA À CHACUN DE SES SALARIÉS :LES NIGÉRIENS DE LA SOMAIR ET LA COMINAK EN BÉNÉFICIERONT- ILS ?

Page 9: « J E VIS CETTE SITUATION AVEC AMERTUME PARCE QUE JE …€¦ · mais note cependant l’exception de l’exploitation de l’uranium que la France est entrain d’entrepren - dre,

9

ENQUÊTE

Le Collectif Mines d'uranium basé en France demande la création d’une mission d’information sur les mines françaises

A quand pour les mines d’uranium au Niger ?

AMadame la Présidente de la Commission du déve-loppement durable et de l'aménagement du territoireà l’Assemblée Nationale française.

Objet: Demande de création d’une mission d’in-formation

Madame la Présidente,Créé en 2012, le Collectif Mines d’Uranium (CMU),regroupe des associations et collectifs locaux (liste :annexe 1). Il lutte contre les effets environnementauxet sanitaires des activités d’extraction et de traitementde l’uranium en France et au Niger. Lors de leur 7 ème rencontre annuelle à Valence les19, 20 et 21 mai 2018, les membres du CMU ont dé-cidé d’une part de vous adresser le présent courrier,d’autre part d’interpeller les députés de leur périmètred’action, membres de la commission de développe-ment durable et de l’aménagement du territoire. L’Avis n° 2016-AV-0254 de l’ASN du 9 février 2016stipule « Considérant que, en matière de gestion dessites et sols pollués par des substances radioactives,la démarche de référence doit être l’assainissementcomplet de façon à permettre un usage libre des sitesà court, moyen et long terme ; que, en tout état decause, l’assainissement doit être mené aussi loin queraisonnablement possible compte-tenu des meilleurestechniques disponibles à un coût économique accep-table »Des déchets radioactifs (stériles miniers, résidus in-dustriels divers) polluent nos territoires. Ils sont pla-cés aujourd’hui sous la responsabilité d’ORANO

(ex-AREVA). Ils devraient être évacués du domainepublic et des terrains privés, jusqu’à ramener la ra-dioactivité au niveau de bruit de fond naturel.Or, dans de nombreux cas, les mesures que nousavons réalisées montrent que les rares et parcimo-nieuses interventions d’AREVA, obtenues bien diffi-cilement, n’ont pas permis d’atteindre cet objectif .Par ailleurs, les anciennes mines d'uranium ayant desstockages de résidus de traitement méritent une at-tention particulière du fait des risques de pollutionsdes milieux aquatiques. Le Plan National de Gestion des Matières et des Dé-chets Radioactifs étudie en ce moment les problèmesassociés aux Stations de Traitement des Eaux et deseffluents (STE). Il faudrait que des décisions soientprises pour aller vers un confinement des résidus. Si ce point ne concerne que quelques sites miniers,les associations sont concernées soit par l'existencede dysfonctionnements des STE soit par l'absence deSTE.Dans ce cadre, les premiers élus contactés nous ontconseillé de vous solliciter pour la mise en placed’une mission d’information. Cette démarche a reçul’appui de Monsieur le Président de l’Assemblée Na-tionale (cf. le courrier à votre adresse en date du 13avril 2018, annexe 2). En conséquence, nous vous serions obligés de dé-clencher, dans le cadre de la Commission du déve-loppement durable et de l'aménagement du territoire,une telle mission d’information qui pourrait audi-tionner les membres du CMU et les collectifs locaux,mais aussi des représentants des collectivités localesimpactées par ces contaminations.Nous vous remercions de l’attention que vous vou-drez bien apporter à notre demande et vous prions,madame la Présidente, d’agréer l’expression de nosconsidérations distinguées.Qu’en dites vous Monsieur le Président de l’assem-blée nationale du Niger ? Honorables députés natio-naux du Niger êtes vous prêt à emboiter le pas à voshomologues français ?

Page 10: « J E VIS CETTE SITUATION AVEC AMERTUME PARCE QUE JE …€¦ · mais note cependant l’exception de l’exploitation de l’uranium que la France est entrain d’entrepren - dre,

10

RENCONTRE

Mai-Magana : Monsieur le préfet, le départementd’Arlit dont vous êtes le premier responsable ad-ministratif connait depuis 2015 et 2018 des fer-metures des sociétés minières et des licenciementséconomiques, comment vivez-vous cette situation?

M. NAFANA : Je vis cette situation avec amertumeparce-que je sais ce qu'on ressent quand on perd sonemploi. Il faut ajouter à cela le manque à gagner pourles communes d'Arlit et de Dannat et le risque de l'in-sécurité que cela peut engendrer dans la zone.

L’exploitation du gisement d’uranium d’Imoura-ren dans la commune de Dannat, toujours dans ledépartement d’Arlit, a été suspendue et des mil-liers des travailleurs ont été licenciés, quel impactcela a-t-il eu dans votre département ? A quand leredémarrage de cette exploitation ?

C'est que je disais plus haut : le manque à gagner pourles communes et le risque d’insécurité (attaques mainarmée des véhicules sur les axes routiers). Je n'ai pasconnaissance de quand le démarrage de l'exploitationdu gisement d'Imouraren.

Depuis 2006, le département d’Arlit bénéficied’un fonds des sociétés minières filiales d’ORANO(ex AREVA), ce fonds est parti de 300 millions deFCFA à 500 millions de FCFA par an jusqu’en

2015, mais connait une baisse ces dernières années(310 millions en 2018), cette baisse est-elle justifiéepar les filiales d’ORANO ? Que souhaitez-vous lesannées prochaines à ce sujet ?

Je ne connais pas l'historique du CBO, jusqu'en 2018.Et puis en 2018 ce n'est pas 310 millions mais 264millions. L'explication qu'ils ont donnée est du faitde la fermeture d'Imouraren qui ne contribue plus etde difficultés financières que rencontrent présente-ment Cominak et Somaïr.Mon souhait c'est la reprise du marché de l'uraniumdans le monde pour qu'il ait l'ouverture de l'exploita-tion d'Imouraren, pour qu'il ait recrutement de lamain d’œuvre et qu'il ait rehaussement du fonds deCBO.

Une autre société minière en l’occurrence GO-VIEX a réalisé une étude d’impact environnemen-tal et a obtenu une autorisation d’exploitation dugisement de Madawela à 15 km d’Arlit depuis2014 et a promis de commencer depuis mais à ladate d’aujourd’hui aucune trace des travaux d’ex-ploitations, savez-vous quand cela va commencer?

Je ne sais pas quand mais ils sont entrain de se pré-parer.

Que pouvez-vous nous dire sur la préparation del’après mine et le réaménagement des sites en find’exploitation ?

L’après mine, c'est la chose en laquelle je crois le pluset Arlit est en très bonne voie. A Arlit les infrastruc-tures hydrauliques sont disponibles nous sommes àpied d’œuvre pour la réalisation des infrastructuresélectriques. Une fois ces infrastructures réunies, lescultures irriguées sont possibles, l’élevage qui estdéjà pratiqué, peut se développer davantage. Des pe-tites industries de transformation des produits agro-pastoraux peuvent être créées surtout en coopérationavec l'Algérie qui a l'expérience. Le commerce avecles pays du Nord Niger doit se développer avec latranssaharienne. Après les mines, Arlit vivra mieux

M. NAFANA, PRÉFET D’ARLIT

M. NAFANA, PRÉFET D’ARLIT À PROPOS DES LICENCIEMENTS OPÉRÉS PAR LES FILIALES D’ORANO

« JE VIS CETTE SITUATION AVEC AMERTUME PARCE QUE JE SAIS CE QU'ON RESSENT QUAND

Page 11: « J E VIS CETTE SITUATION AVEC AMERTUME PARCE QUE JE …€¦ · mais note cependant l’exception de l’exploitation de l’uranium que la France est entrain d’entrepren - dre,

11

QUOI DE NEUF AU VILLAGE ?

Au cours du mois d’avril 2018 à Akokan/Arlit, une enseignante auraitordonné aux élèves de sa classe de rentrer chez eux précipitammentaprès avoir aperçu l’arrivée d’un orage (vent de sable et pluie).

L’orage ayant surpris les élèves en cours de routes cherchant à s’abriter sousun mur d’habitation, qui s’effondra brusquement faisant un mort parmi lesélèves (une fillette). Comme quoi, après cette tragédie, il est recommandé auxenseignants de garder les élèves dans les classes au vu des vents de sable etd’être très vigilant par rapport à tout ce qui touche la sécurité des enfants.

Un agent (une femme) de NITA transfert d’argent au quartier Corbeilled’ Arlit a été retrouvé poignardé à mort sur son lieu de travail. La po-lice d’Arlit a très vite réussi à mettre aux arrêts l’assassin, un jeune

soudeur qui connaissait déjà la victime. Comme quoi encore, toutes les agencesde transfert d’argent et les banques doivent redoubler d’efforts pour la sécuritédes leurs travailleurs.

Le 9 JUIN 2018 vers 19h30 Un jeune homme répondant au nom de Sou-leymane dit Akiki a été kidnappé dans un quartier d’Arlit par des indi-vidus armés qui ont tiré plusieurs coups d’armes automatiques sur les

murs du lieu du rapt. Pour l’instant, on est sans nouvelles d’AKIKI mais uneenquête est ouverte par le parquet à ce sujet.

L’ONG Aghirin’man en partenariat avec la Fondation Rosa Luxemburga organisé un séminaire d’information et formation sur le code minierdu Niger et la loi Cadre sur la protection de l’environnement au Niger,

du 21 au 23 mai 2018 au siège de la CNT (Confédération Nigérienne du Tra-vail) à Niamey en faveur des étudiants de l’université Abdou Moumouni deNiamey.

L’ONG Aghirin’man en partenariat avec l’OIM (Organisation Inter-nationale pour les Migrations) a organisé du 2 au 8 juin 2018 à Arlitune formation sur l’utilisation de l’outil informatique au profit des

membres des organisations de la société civile d’Arlit. Au total une trentainede jeunes ont bénéficié de cette formation.

Arlit n’a pas encore fini avec le problème de manque d’eau malgré uninvestissement important de l’Etat du Niger pour la construction d’unchâteau d’eau, des forages et une station de pompage moderne. La

cause, les services de la SEEN à Arlit sont dans l’incapacité de faire fonction-ner cet outil mis à leur disposition. Du coup dans la ville d’Arlit ceux qui ontdes robinets attendent de fois une semaine pour avoir de l’eau. Pour les autresquartiers l’alimentation se fait par des citernes des particuliers et de la mairie.Les populations disent que la situation est pire qu’avant quand les sociétés mi-nières fournissaient cette eau. Rappelons que les installations de l’Etat ont étéinaugurées par le premier Ministre nigérien en Mars 2017, autrement depuispresque cinquante ans ce sont les sociétés minières SOMAIR et COMINAKqui fournissent de l’eau à la SEEN qui à son tour vend aux populations. Rap-pelons aussi que la SEEN facture l’eau au nom de VEOLIA une multinatio-nale française.

que beaucoup de régions du Niger.Pour ce qui est du réaménagementdes sites de Cominak et Somaïraprès exploitation, je pense queces sociétés ont déjà présenté leursprojets à l’État et normalement ceréaménagement doit se faire deconcert avec l’État à travers sesservices techniques compétents.

Avez-vous d’autres préoccupa-tions à exprimer Monsieur lePréfet ?

Oui. Les migrants, qu'ils soient ni-gériens ou d’autres nationalités.Depuis le 3 Mai 2017, que j'ai prisfonction, j'assiste à la gestion desrefoulés nigériens d’'Algérie. Etdepuis le début de l'année 2018, ils'est ajouté les refoulés d'autres na-tionalités. Ces derniers sont dépo-sés au point zéro à la frontièreAlgéro-Nigérienne distant de15km du poste nigérien d’Assa-maka; ils font ce trajet de 15km àpied pour venir à Assamaka où ilssont pris en charge par le représen-tant de l'OIM avec l'aide de nosforces de défense et de sécuritéprésentes à Assamaka. D'Assa-maka ces migrants sont acheminésà Arlit où ils peuvent séjourner 3semaines avant de se voir transpor-ter sur Agadez.Il y a envahissement de la popula-tion d'Arlit par ces étrangers et ily'a risque de réaction de la popu-lation autochtone parce que cen'est pas les mêmes comporte-ments.Quant aux refoulés nigé-riens qui sont pour la plupart defemmes et des enfants, ils doiventcesser cette aventure dégradante.

BRÈVES

ON PERD SON EMPLOI...»

Page 12: « J E VIS CETTE SITUATION AVEC AMERTUME PARCE QUE JE …€¦ · mais note cependant l’exception de l’exploitation de l’uranium que la France est entrain d’entrepren - dre,

La société des mines de l’Aïr (SO-MAIR) et la compagnie minièred’Akouta (COMINAK), deux fi-liales du groupe français Areva ex-ploitent depuis une cinquantained’années des mines d’uranium àArlit, raison pour laquelle d’ail-leurs sont construites ces deuxcités par Areva afin de loger leursemployés. Aujourd’hui, à deuxcités s’ajoutent deux villages (Arlitet Akokan) qui abrite une popula-tion un peu plus 170.000 habitants.Il faut retenir qu’auparavant Arlitabritait de nombreuses tribus de-culture nomade, notamment lestouaregs et les peuls. Ce peuple vi-vait allègrement sa vie nomaded’éleveurs. Malencontreusement,cette détente a vite pris fin avecl’arrivée du géant français Areva.Les premiers occupants de ces ter-ritoires arides ont été déstabilisésdans leur mode de vie sans avoirde contreparties. Les populationsn'ont jamais été consultées, à plusforte raison donner leur opinionpréliminaire, libre aux activitésminières menées sur les terresqu'elles avaient de tout temps oc-cupées. Ce fut une des nombreusescauses de rébellions dont la der

nière, le mouvement des nigérienspour la justice (MNJ) date de2007.Les impacts sociaux des minesd’Arlit ne sont plus à démontreraujourd’hui car connus et docu-mentés ; ils concernent la dépos-session des terres pastorales autourdes deux sites, situés dans la ré-gion d’Agadez, ou encore l’ab-sence de retombées pour lespopulations des bénéfices réaliséspar Areva. L'exploitation existanteet l'octroi de nouvelles conces-sions ont provoqué l’affaiblisse-ment progressif de l'activitéd'élevage entraînant une sédenta-risation et une concentration de lapopulation dans les villes mi-nières. L'exploitation de l'uraniumconduit ainsi donc à priver sansaucune compensation les popula-tions de terres nécessaire à leursurvie en tant que peuple, et deterres qu'ils mettent en valeur, oc-cupent et utilisent depuis plus de100 ans . Les conséquences environnemen-tales fâcheuses de cette exploita-tion à grande échelle concernentla destruction et la disparition ducouvert végétal. Mais c’est l’exis-tence même de la mine qui est me-naçante pour les populations, car

même inexploitée elle restera unesource d’émanation de la radioac-tivité. Libéré en grande quantitépar l’activité minière et les déchetsradioactifs, le gaz radon-222, élé-ment radioactif, peut parcourir desmilliers de kilomètres en quelquesjours sans jamais s’éloigner de lasurface du sol, à cause de sa den-sité et la pesanteur. L’air est polluépar des poussières et des gaz ra-dioactifs et par le non traitementde certains débris métalliques. Cesproblèmes touchent, en premierlieu, les mineurs qui ont travaillédans les mines et les populationsqui vivent près des sites miniers dela région d’Agadez, dans le nord.Ceux-ci ont été exposés à desconditions de travail dangereuseset aux substances radioactives. Enaoût 2007, un mouvement d’asso-ciations de la société civile a exigéd’Areva de verser 300 milliards defrancs CFA (647 millions) de dom-mages et intérêts pour ses annéesd’exploration dans des « condi-tions injustes et iniques ». Laconséquence directe a été le déve-loppement de maladies cancé-reuses et la mort de certains agentsou ex agents des sociétés minièresainsi que d'autres personnes vivantà proximité des sites miniers et dé-cédées de maladies suspectes liéescertainement à la radioactivité etautre poussière de l’exploitationd’uranium. Selon le CRIIRAD, l’eau, la terreet les morceaux de ferraille qui setrouvent dans la zone d’exploita-tion des deux mines du Niger pré-sentent des taux de radioactivitédangereusement élevés. Or les fi-liales d'AREVA ont laissé sortir de

UN LOURD HÉRITAGE POUR ORANO OU LE NIGER : LA RADIOACTIVITÉ,UNE RÉALITÉ DISSIMULÉE PAR AREVA DANS LA LOCALITÉ D’ARLIT ?

12

RENCONTRE

Page 13: « J E VIS CETTE SITUATION AVEC AMERTUME PARCE QUE JE …€¦ · mais note cependant l’exception de l’exploitation de l’uranium que la France est entrain d’entrepren - dre,

13

EVÉNEMENT

leurs sites et se disperser sans au-cune mesure de précaution, desmatériaux radioactifs divers danslesquels ont été réutilisés particu-lièrement dans les habitations àArlit, ce qui a également été à l'ori-gine d'exposition des personnes àdes radiations. La nappe fossile vi-tale pour la survie des populationslocales et de leur économie de sub-sistance basée sur l'élevage a été etcontinue d’être épuisée et asséchéeà cause de la quantité d’eau néces-saire au traitement du minerai.Les deux filiales d'AREVA, So-maïr et Cominak, sont la caused'une consommation annuelle de 8millions de m3 d’eau, soit prés de300 milliards de litres en 30 ans.Cette consommation est appelée àaugmenter avec l'exploitation denouveaux gisements par d'autrescompagnies et la ressource en eauvitale pour les populations. Cettemême ressource en eau a été sys-tématiquement contaminée parl'exploitation de l'uranium, sansque les populations locales nesoient alertées de la radioactivitéet les autres formes de pollutionsde l'eau qu'elles ont utilisée pourelles-mêmes et pour l'alimentationde leur bétail; Dans les zones desmines d’Arlit et Akokan, les en-quêtes menées de 2003 à 2005 parla CRIIRAD et l’ONG Sherpa ontprouvé l’existence d’une impor-tante pollution radioactive deseaux. Les compagnies minièresfournissent aux maraîchers de larégion une eau provenant deségouts, qui est biologiquement etchimiquement fortement polluée.Les installations de distribution dela ville utilisée aujourd’hui par laSociété d’Exploitation des Eauxdu Niger (SEEN) mais construitespar les sociétés minières Somaïr etCominak, sont vieilles de plus dequarante ans. En effet, depuis

l’installation des sociétés minièresd’exploitation d’uranium, il y aune cinquantaine d’années l’eaupotable est produite par ses der-nières et revendue à la SEEN quià son tour la distribue selon sonprix à la population d’Arlit.Compte tenu de leur histoire, lesréservoirs d’eau de la ville d’Arlitsont la propriété des sociétés mi-nières, construits pour le besoin enalimentation des cités minières etdes usines d’extraction d’uranium. Aujourd’hui Dieu merci. On a unchâteau d’eau depuis le début dumois de mars 2017 construit parl’Etat du Niger. Mais qu’en est-ilréellement de ce château ? Toutesles conditions ont été respectéespour qu’il soit fonctionnel : C’està dire la technicité, les forages né-cessaires, les moyens matériel etpersonnel pour son fonctionne-ment, malheureusement ce châ-teau ne répond jusque là pas auxbesoins de la population en eau, laSEEN en est responsable. Selon une enquête réalisée en2005 par Sherpa, un réseau inter-national d’avocats qui plaidentpour la responsabilité sociale desentreprises, les personnes qui tra-vaillent dans les mines d’uraniumnigériennes n’étaient pas infor-mées des risques sanitaires aux-quels elles sont exposées ; nebénéficiaient pas des mesures desécurité les plus essentielles ; et ne

sont pas toujours soignées en casde cancer du poumon. Areva a sys-tématiquement nié ces allégations,et attribué le nombre élevé de ma-ladies à la rudesse du climat déser-tique. Areva a fait l’objet d’auditsexternes réguliers ayant trait à lasanté, à l’environnement et à la sé-curité ; selon les conclusions d’unde ces audits, réalisé par l’Institutde radioprotection et de sûreté nu-cléaire (IRSN), un organisme fran-çais, la société opèreconformément aux normes inter-nationales. A ce jour, malgré la forte commu-nication qu’avait mené Areva pournier la radioactivité , on constatequ’un projet de décontaminationappelé « Plan compteur radiolo-gique » de la ville d’Arlit est encours de mise en œuvre. Ainsiplusieurs rues et ruelles ont été dé-contaminées, des habitationscontaminées ont été totalement dé-molies, ramassées et reconstruitset l’opération se poursuit aussibien à Arlit qu’à Akokan. La dé-contamination, la démolition, leramassage et la reconstruction sontfinancés par les sociétés SOMAIRet COMINAK. Le contrôle radio-logique et le contrôle de l’exécu-tion des travaux sont superviséspar la direction de mines à Arlit, lemaire de la commune urbained’Arlit et l’ONG Aghirin’man.

Page 14: « J E VIS CETTE SITUATION AVEC AMERTUME PARCE QUE JE …€¦ · mais note cependant l’exception de l’exploitation de l’uranium que la France est entrain d’entrepren - dre,

Depuis le début de l’exploita-tion de l’uranium en 1968,neuf présidents se sont succé-

dés à la tête du Niger, il s’agit des pré-sidents : Diori Hamani, le généralSeyni Kountché, le général Ali Chai-bou, Mahamane Ousmane, le généralIbrahim Baré Mainassara, le comman-dant Daouda Malam Wanké, TandjaMamadou, le général Salou Djibo, Is-soufou Mahamadou. Quatre d’entreeux sont venus au pouvoir à la suites’un coup d’état militaire, il s’agit de :Seini Kountché, Ibrahim Baré Mainas-sara, Daouda Malam Wanké et SalouDjibo. Tous ces coups d’état militaireont un lien avec l’exploitation de l’ura-nium au Niger.La chute du régime de Diori Hamani :le Niger connait une crise sociale par-ticulièrement aigue. La pression fis-cale se maintient sur les paysansmalgré les campagnes céréalières dé-ficitaires. Sur fond de scandale lié audétournement des aides destinées auxvictimes de la famine, la corruption etle clientélisme de régime sont réguliè-rement dénoncés. La contestation so-ciale est particulièrement importantedans le secteur de l’éducation, et re-lancé en Janvier 1972 à l’occasion de

la visite du président Français GeorgePompidou, prit pour cible par les ma-nifestants (jets de tomate). La répres-sion féroce qui s’en suit achève deporter l’impopularité du régime à soncomble, et de dissension se font jourjusqu’au sein du parti unique à l’ap-proche de son congrès. Autant d’élé-ments qui permettent d’affirmer quel’armée n’a fait que cueillir un fruitmûr. Au plan international, cette fois il fautmentionner plusieurs fictions impor-tantes avec l’ancienne métropole(France) qui ont remis en causel’image de l’allié fidèle de Diori Ha-mani et qui ont certainement précipité

sa chute.Quand De Gaulle et Houphouët ali-mentent la cession biafraise au Nigériaentre 1967 et 1970 lorgnant sur les ré-serves pétrolière du Nigéria, Diori quicraint les représailles de son puissantvoisin anglophones, est le seul chefd’Etat Africains francophones à pren-dre position en sa faveur et l’aidemême à se ravitailler en arme, heurtantainsi de front la stratégie et les inté-rêts français.La décision du gouvernement nigé-riens de Diori Hamani de confier unmonopole d’importation de certainsproduits de grandes consommation àune entreprise d’Etat nigérienne, em-piétant ainsi sur les intérêts françaisavait également très mal vu. Dioriavait enfin signé un accord de défenseavec la Libye et demandé la révisiondes accords militaires le liant à laFrance peu de temps avant d’être ren-versé.Faute d’avoir obtenu satisfaction à lacréation de la SOMAIR, Diori relanceles négociations à l’arrivée de Pompi-dou au pouvoir, ce dernier affichantdes positions plus conciliantes. La dis-

FOUILLER DANS L’HISTOIRE POUR PRÉPARER L’AVENIRLES 9 PRÉSIDENTS DU NIGER ET L’URANIUM

14

EVÉNEMENT

Page 15: « J E VIS CETTE SITUATION AVEC AMERTUME PARCE QUE JE …€¦ · mais note cependant l’exception de l’exploitation de l’uranium que la France est entrain d’entrepren - dre,

15

EVÉNEENT

cussion piétine pourtant face à l’in-transigeance du CEA. Parallèlement leNiger prend contact avec le Gabonpour tenter de constituer une miniOPEP des pays producteurs de l’ura-nium, là encore en vain. Mais en 1973,la crise pétrolière et la décision fran-çaise d’accélérer le lancement d’unprogramme nucléaire change la donne.A l’image d’autres dirigeants qui re-valorisent leurs matières premièresdans le sillage du pétrole, Diori Ha-mani y voit l’occasion d’une évolutionde rapport de force : l’uranium est in-dispensable au programme nucléairefrançais comme le reconnaissent lesexperts de CEA. George Pompidoudéjà malade accepte le principe d’unerevalorisation du prix du minerai, maisle CEA exige que le surcoût soit réglépar l’Etat. Le 23 Mars 1974 une confé-rence Franco-Nigéro-Gabonaise s’ou-vre à Niamey. Comme il l’avaitannoncé, le Niger exige que les négo-ciations s’engagent d’une part sur lesbases de l’apport énergétique du Nigeret du Gabon à l’économie française etd’autre part sous l’angle d’une compa-raison énergétique qui permettentd’aligner le prix de l’uranium sur celuidu pétrole. Le Niger pouvant contri-buer à l’exceptionnelle nucléariste dela France, raisonne Diori Hamani, ilserait que la France contribue de ma-nière exceptionnelle au développe-ment du Niger. Le ministre français del’industrie Yves Guenat répond qu’iln’a pas mandat pour discuter sur cesbases et se contentant de proposer unerevalorisation de l’aide française et unréexamen du prix qui tient des règleshabituelles du marché. Les négocia-tions sont suspendues. Diori accepte laréouverture sur le strict plan commer-cial. Si l’on en croit son conseillerJacques Bolin, il insister auprès deMesmaire alors premier ministre fran-çais pour que celles-ci reprennentavant le 17 Avril 1974 car il compteprononcer le 19 Avril 1974 à l’ONU

un discours sur les matières premières.Mesmaire a certainement lcompris esens des paroles du président Diori. Leretour d’Yves Guenat est prévu pour le18 Avril 1974 mais le deuxième roundn’aura pas lieu. Dans la nuit du 14 au15 Avril 1974 Diori Hamani est re-versé par le général Seyni Kountché.De ce régime de Diori Hamani ont re-tiendra qu’il a négocié les premiercontrats et conventions pour l’exploi-tation industrielle d’une ressource na-turelle (uranium) du Niger, c’est ledébut de l’aventure minière du pays.

15 avril 1974, le général Seyni Kount-ché alors lieutenant colonel et chefd’état major de l’armée nigérienne

renverse le premier président du Nigerdepuis 15 ans. Les nouvel homme forta tout pour plaire au autorités fran-çaise. Comme la majorité des mem-bres du conseil militaire suprême (néedu coup d’état) , c’est un pur produitde l’armée coloniale française. Kount-ché est rentré à 13 ans à l’école mili-taire de Kati au Mali, puis à l’écoled’enfants de troupe de Saint Louis auSénégal alors dirigée par Maurice Ro-bert, futur bras droit de Foccart dansles services secrets français. Apres laguerre d’Indochine et l’Algérie,Kountché réintègre en 1961 l’arméenigérienne à sa création. Des sa prisede pouvoir, les négociations sur le prixde l’uranium reprennent.

Page 16: « J E VIS CETTE SITUATION AVEC AMERTUME PARCE QUE JE …€¦ · mais note cependant l’exception de l’exploitation de l’uranium que la France est entrain d’entrepren - dre,

Apres avoir affirmé qu’il serait aussiintraitable que son prédécesseur DioriHamani, Kountché revoit à la baisseles prétentions du Niger et se contented’une hausse raisonnable conformé-ment aux attente de la France. L »atti-tudes des nouveaux maitres du Niger(Kountché et ses amis) se caractérisepar une grande modération sur les prixde l’uranium et une grande disponibi-lité à l’égard des attentes françaisesqu’ils ne cherche jamais à contrarier etc’est sans doute une des raisons de lastabilité du régime Kountché , ce der-nier ayant accompli honnêtement satache de chef d’Etat estimait monsieurFaucard (agent des services secretsfrançais ). C’est seulement le régimede Kountché qui a exécuté 9 put-schistes en 1976 après la tentative decoup d’état du commandant MoussaBayeré et Sidi Mohamed. Apres avoiréliminé ses complices et adversairespotentiels (commandant Sani SounaSido), Kountché, qui cumule lespostes de chefs de l’Etat, de ministre

de la défense et ministre de l’intérieurse maintient au pouvoir jusqu’à samort en 1987.Ce régime de général Kountché seramarqué par la construction de la routede l’uranium ou route Tahoua -Arlit(1981-1982)longue de 650 kmavec l’argent de l’uranium, laconstruction de plusieurs bâtimentsministériels à Niamey (immeubleONAREM abritant actuellement le

ministère des mines et d’autres), lasuppression de plusieurs subventionsaccordées aux travailleurs des minespar les sociétés SOMAIR et COMI-NAK , la nigerisation des postes detravail dans les sociétés minières, lacréation de l’Ecole de mines et de lagéologie à Niamey, la création del’école des mines de l’AIR à Agadez.A la mort de Kountché suite à unelongue maladie, le général Ali Chai-bou alors colonel et chef d’Etat majorde l’armée le remplace sur décision duconseil militaire suprême (CMS). Lenouveau chef pour faire oublier sonabsence de légitimité électorale, joued’abord la carte de ce qu’il appelle «la décrispation ». il fait libérer des pri-sonniers politiques et dissout la policepolitique de son prédécesseur. Il ap-pelle également les touaregs nigériensexilés en Libye à rentrer au pays. Enrevanche il refuse toujours l’instaura-tion du multipartisme. Il y seracontraint pourtant par la mobilisationpopulaire. Après l’assassinat de troismilitants syndicaux de l’USN del’union des scolaire Nigériens en fé-vrier 1990, le pays entre en ébullition.C’est le début d’un bras de fer bientôtrelayé par l’Union des Syndicats deTravailleurs du Niger (USTN) jusqu’àla partisane d’une ligne « responsablevis-à-vis du pouvoir».Plusieurs grèves générales paralysent

le pays. Un comité de coordinationd’élite démocratique (CCLD) est crééet impose la tenue d’une conférencenationale inspirée du président Béni-nois. La conférence nationale se dé-clare souveraine, fait le bilan durégime militaire et ses sponsors fran-çais malgré l’appel d’Ali Chaibou à nepas « fouiller dans les poubelles del’histoire »… pour des procès en série.Elle maintient toutefois prudemmentAli Chaibou au poste du président etlui adjoigne un premier ministre detransition Cheffou Amadou. Pendantcette période, on parlera très peu del’uranium nigérien, le régime secontentant de l’héritage laissé par legénéral Kountché. Même la confé-rence nationale souveraine n’a pas sta-tué sur l’exploitation de ce mineraid’uranium. La présidence du généralAli Chaibou aurait servi les sociétésminières SOMAIR et COMINAK denégocier avec les syndicats des mineset l’USTN des accords pour les dé-parts volontaires de travailleurs avecune prime spéciale exonérée des im-pôts.Des élections présidentielles et légis-latives libres sûres en Février et Mars1993, une coalition de cette partie,l’alliance des forces du changement(AFC) les remporte face à l’ancienparti unique de Kountché le MNSD etporte Mahamane Ousmane de laconvention démocratique et sociale(CDS) à la tête du pays, ce que les ser-vices français avaient prévu et sou-haité si l’on en croit l’ancien directeurde DGSE, Mahamadou Issoufou duparti nationale pour la démocratie et lesocialisme (PNDS) devient premierministre.Mais quelques mois plus tard, des dis-sensions politiques et les rivalités pourle partage du pouvoir font éclater lacoalition. Après la dissolution de l’as-semblée nationale, le PNDS et leMNSD constituent une nouvelle ma-jorité contre le président Mahamane

16

SOCIETE

Page 17: « J E VIS CETTE SITUATION AVEC AMERTUME PARCE QUE JE …€¦ · mais note cependant l’exception de l’exploitation de l’uranium que la France est entrain d’entrepren - dre,

17

SOCIÉTÉ

Ousmane avec Hama Amadou commepremier ministre et Issoufou Mahama-dou comme président de l’assembléenationale. Cette situation de cohabita-tion imprévue conduit chacun à dépas-ser ses prérogatives et l’épreuve deforce mène à la paralysie des institu-tions de la république. Sans laisser àcette jeune démocratie le soin d’expé-rimenter des solutions à cette situationde crise politique, les militaires saisis-sent l’occasion de prendre leur re-vanche sur le mouvement initié par laconférence nationale. La France nepouvait probablement pas continuer àregarder ses intérêts notamment l’ura-nium menacé par bataille infantile.La pouvoir de Mahamane Ousmanes’est embourbé dans la crise politiqueet n’a pas un seul instant pris encompte l’exploitation de l’uranium auNiger et l’histoire ne retiendra pasgrand-chose de cette courte période.Le général Ibrahim Baré Mainassaraalors colonel et chef d’Etat majorprend le pouvoir le 27 janvier 1996 àla tête d’un conseil de salut national «pour mettre fin à la guérilla politiqueentre Mahamane Ousmane présidentde la république, Hama Amadou pre-mier ministre et Mahamadou Issoufouprésident de l’assemblée national. Lesputschistes promettent de restaurer lesinstitutions démocratiques une foisl’ordre rétabli. Comme par hasard, legénéral Ibrahim Baré Mainassara bé-néficie d’une très bonne cote de popu-larité du coté de la France.Protégé de Focard, affilié à la GrandeLoge nationale française (GLNF), il acommandé la garde présidentielle sousl’ex-dictateur militaire. Il était encontact étroit avec l’Etat major fran-çais. Ancien attaché militaire à Paris,il venait d’y achever un stage au col-lège interarmées de défense, la voieroyale de certains militaires put-schistes africains qui y ont été formésavant de prendre le pouvoir dans leurpays. Au hasard peut être, le patron

de la DGSE, Jacques Dewatre, se trou-vait à Niamey cinq jours avant le coupd’Etat. ……. Si le Quai d’Orsay, quisoutenait jusqu’à là le président Ma-hamane Ousmane, et le MonsieurAfrique officiel de l’Elysée, MichelDupuch, plaident pour certaines ré-serves à l’égard des putschistes, ceux-ci reçoivent la bénédiction de FernandWibaux, adjoint de Focard et Mon-sieur Afrique officieux de l’Elysée.Wibaux supportait pourtant le premierministre Hama Amadou qui avaitcommis l’imprudence d’approcher unecompagnie Américaine d’exploitationdes ressources naturelles. Si la restauration de la dictature mili-taire est jugée utile à la protection desintérêts français, on estime néanmoinsà Paris, et chez les bailleurs de fondsinternationaux, qu’un effort d’habil-lage électoral s’impose. Les conseil-lers français pressent le général Baréd’organiser un scrutin. En contre par-tie, la coopération française sera réta-blie moins de cinq semaines aprèsavoir été suspendue pour soutenir lecalendrier de retour à un ordre consti-tutionnel nouveau. Le général s’exé-cute donc dans la foulée annonce sacandidature à la présidentielle, malgréles promesses initiales de n’en rien

faire. Les sondages ne sont toutefoispas favorables au candidat Baré, maisce dernier est optimiste. La France neménage plus son soutien : elle dé-bloque 700 millions de FCFA pourl’organisation du scrutin, expédie unconseiller spécial à la présidence et af-fecte deux experts français à la réac-tualisation du fichier électoral. Quatreheures avant la clôture du scrutin, lesputschistes ordonnent la dissolution dela CENI. Les militaires confisquentles urnes et les procès verbaux pourune fin de dépouillement à huis clos.Le général Baré est proclamé vain-queur au premier tour avec 52, 3 %des voix. Ce nouveau coup d’Etat estunanimement condamné à l’échelle in-ternationale et mêmes les dictatures al-liées de la France à l’exception deBlaise Compaoré, s’abstiennent de semontrer à la cérémonie d’investituredu général Baré. Le président JacquesChirac et son ministre Godfrain «quand un putschiste se plie au verdictdes urnes, il fait preuve d’une grandeforce de caractère » et félicitent leurpoulain.Musclés les partis politiques nigériensboycottent les élections législativesqui suivent, mais la France toujourssoucieuse de redorer l’image du ré-

Page 18: « J E VIS CETTE SITUATION AVEC AMERTUME PARCE QUE JE …€¦ · mais note cependant l’exception de l’exploitation de l’uranium que la France est entrain d’entrepren - dre,

gime, parraine un accord politique envu de favoriser la normalisation de lasituation à l’occasion des élections lo-cales de février 1999.Si la relation avec la France est aubeau fixe, au Niger, le niveau de ten-sion du climat politique et social dé-passe de loin celui qui a prévalu versla fin de le cohabitation et qui avaitservi de prétexte à la prise de pouvoirde Baré.Le président Baré est à son tour vic-time de coup d’Etat mené par le chefde la garde présidentielle, le comman-dant Daouda Malam Wanké, le 9 avril1999, il est abattu sur le tarmac del’aéroport de Niamey, sans que l’onsache si cette mort a été préméditée ousi c’était dans le feu de l’action.Les autorités françaises condamnentimmédiatement et avec fermeté cequ’elles considèrent comme un reculpour la démocratie au Niger, et sus-pendent leur coopération, révélantque, pour une fois, les putschistes ontagi sans l’aval de l’ex puissance colo-niale. Du régime du général Baré on retien-dra la mise en place : de l’IUTS (impôtunique sur le traitement et salaire) quia été préparé par la coalition HamaAmadou –Issoufou Mahamadou encohabitation avec le Président Maha-mane Ousmane, de l’exonérationd’impôts de certaines primes des tra-vailleurs des mines.Daouda Malam Wanké devient chefde l'Etat et promet à son tour qu’il nesera pas candidat au pouvoir mais, à ladifférence de son prédécesseur, il tien-dra parole. Six mois plus tard, les élec-tions présidentielles, législatives sedéroulent de manière incontestable. Le24 novembre 1999, Mamadou Tandjaest élu président de la république audeuxième tour par 59,9 % des suf-frages exprimés. Le régime de DaoudaMalam Wanké aura brillé par sonmanque d »ambition ou de programmepour l’exploitation des ressources na-

turelles sauf quand il s’agit de prendredes avances sur des impôts avec lessociétés minières. L’histoire ne retien-dra rien de ce régime sur cette ques-tion minière.En ce début du 21eme siècle, l’évolu-tion politique du Niger reste étroite-ment liée à la question de l’uranium.Profitant d’un nouveau boom du mi-nerai sur le marché mondial, le prési-dent Tandja, trente ans après latentative avortée du présidente DioriHamani, va à son tour essayer de for-cer la main aux autorités françaises etAREVA pour revaloriser le prix del’uranium nigérien. Le président Tandja entend faire duNiger le premier fournisseur mondiald’uranium. A cette fin, il commence àdistribuer des permis d’exploration àun rythme et dans des conditions quidonnent rapidement le vertige auxONG soucieuses de la transparence.Entre 2006 et 2009, on ne dénombrepas moins de 139 permis miniers dis-tribués par le biais d’un groupe opaqued’affairistes composés notamment dedeux des ses fils. Des entreprises chi-noises, canadiennes etc. lui font lesyeux doux et se voient confier des per-mis de recherche sur une superficiequi atteint 7% du territoire.Hasard du calendrier ou pied de nez àl’ancienne puissance coloniale, c’est le14 juillet 2006 que l’ambassadeur deChine à Niamey signe avec les diri-geants nigériens l’entrée de laCNUC(China Nuclear Uranium Cor-poration) dans le permis de TiguidaN’Tessoumt (13 000 tonnes de ré-serves d’uranium) et de Madawela (6000 tonnes d’uranium) dans la régiond’Arlit, non loin de la SOMAIR.« L’arrivé de nouveaux acteurs auNiger ne nous gène pas……… pourdes permis pas particulièrement inté-ressant.. » affirme t on chez AREVA.AREVA a beau s’en défendre, elle nevoit pas d’un bon œil cette diversifica-tion des partenaires nigériens, mais

elle doit composer, car la Chine n’estpas qu’un concurrent : c’est aussi unclient potentiel, un gros client, voiremême un client vital pour le devenirde la filière nucléaire française.Si Paris ne veut pas l’air de s’opposerfrontalement à la présence des entre-prises chinoises au Niger, Areva n’en-tend pas pour autant leur faciliter latache. AREVA conserve par exemplejalousement les données géologiquesdu permis de Madawela que le minis-tre nigérien des mines s’était engagé àremettre aux chinois. Ce qui inquièteles français, c’est moins la valeur despermis qui leur ont échappé que lechangement de rapport de forces quecette situation instaure et dont le pré-sident Tandja semble bien décidé àprofiter. Ainsi la demande de nou-veaux permis formulés par AREVArestent-elles pour l’instant lettre morte.Mais pour AREVA, le temps presse,elle aussi a tiré les conséquences de lanouvelle conjoncture internationale eta décidé se s’engager dans la politiquede diversification et d’amplification desa production minière au Niger., ils’agit de doubler l’exploitation grâceau gisement d’Imouraren.Tandja ne se contente pas de négociersur les prix de l’uranium : il souhaiteégalement que le Niger puisse dispo-ser librement de sa propre part d’ura-nium, droit auquel le pays avaitrenoncé au profit de la COGEMA

18

SOCIÉTÉ

Page 19: « J E VIS CETTE SITUATION AVEC AMERTUME PARCE QUE JE …€¦ · mais note cependant l’exception de l’exploitation de l’uranium que la France est entrain d’entrepren - dre,

19

FOCUS

dans les années 1980. Tandja veut pou-voir la vendre au plus offrant. Les de-mandes de Tandja se font d’autant pluspressantes que le régime doit bientôtfaire face à une nouvelle menace : le 8février 2007, la garnison militaired’Iferouane est prise d’assaut par unmouvement militaire alors inconnu ; leMouvement des Nigériens pour la jus-tice (MNJ). Les revendications du MNJsont essentiellement socio-écono-miques et intègrent également un argu-mentaire environnemental. Tandjarefuse toute négociation avec ceuxqu’il qualifie de « bandits » ou de tra-fiquants de drogue.Pour faire face au réchauffement du cli-mat nigérien, AREVA décide de faireappel à deux personnalités qui ont prispart à la politique secrète de la Franceen Afrique, le diplomate DominiquePin et le colonel Denamur.A quelques semaines d’intervalles, tousles deux verront leur mission brutale-ment interrompue par le présidentTandja, dans des circonstances qui resteassez troubles « AREVA aurait secrète-ment établi des contacts avec les re-belles, avec la bénédiction de Paris ».Le 2 juillet 2007, un capitaine nigérien,Mohamed Ajidar qui avait intégré l’ar-mée après les accords de paix de 1995,est passé à la rébellion avec ses armes,ses hommes, mais aussi un petit pactolefourni par la firme française…..AREVA est passée outre le veto duPréfet d’Arlit et n’a pas averti l’étatmajor des armées à Niamey. Denamuret Pin sont accusés d’avoir complotéavec la rébellion,. Certains milieux ni-gériens et diplomatiques estiment qu’ils’agit d’une manipulation de l’arméenigérienne pour avoir la confiance deTandja et cacher les difficultés sur leterrain militaire.Dans le même temps, AREVA recrutediscrètement « à l’insu du présidentTandja », Laouel Kader, secrétaire gé-néral du gouvernement nigérien de1999 à 2007, pour en faire un conseillerAfrique du pole minier du groupe, puis

conseiller d’Anne Lauvergeon pour leNiger. « Ils nous ont piqué notre mé-moire, l’homme qui savait tout » ex-plique un proche du Président Tandja. Dans la presse française aussi on ac-cuse le régime de Tandja d’avoir montéen épingle ces événements dans le seulbut de faire pression sur AREVA.AREVA fini par se plier : la visite deBokel s’accompagne de la signatured’un accord prévoyant une revalorisa-tion du prix de l’uranium.L’accord est finalement signé le 13 jan-vier 2008, à Niamey et non à Pais, parMamadou Tandja et Anne Lauvergeon.Il entérine formellement la hausse duprix de l’uranium nigérien et donnel’agrément à AREVA pour l’exploita-tion d’Imouraren. Le groupe françaisannonce un investissement d’un mil-liard d’euros, pour le plus grand projetindustrie minier jamais envisagé auNiger, le plaçant au deuxième rangmondial avec une production de 5000tonnes d’uranium. A l’occasion de la cérémonie d’Imou-raren, une nouvelle mise en scène si-mulant la spontanéité d’un soutienpopulaire, réclame le maintien du pré-sident Tandja au pouvoir, c’est le lan-cement du « Tazartché ». Le 25 mai2009, le Président est désavoué par lacour constitutionnelle. En réponseTandja dissout l’assemblée nationalepour qu’aucun parlementaire ne puissele mettre en accusation pour trahisondevant la haute cour de justice. Au len-demain du referendum du 4 aout 2009,le tazartché est officiellement approuvé

à 92,5% par 68,3% des électeurs. Lesopposants à la dictature ne dénoncentpas que les compromissions diploma-tiques, mais aussi les soutiens finan-ciers du régime , AREVA le sais et leschinois aussi. Le boycott des électionslégislatives est fortement suivi le 20 oc-tobre 2009.Le 18 février 2010, trois mois aprèsl’installation du nouveau parlement,Mamadou Tandja est victime d’un coupd’Etat militaire qu’il redoutait depuisplusieurs mois. Ainsi donc certainssoupçonne les français d’avoir organiséce coup d’Etat pour se débarrasser deTandja qui devient de plus en plus dif-ficile et encombrant dans le cadre del’exploitation de l’uranium nigérien, leTazartché n’est qu’un alibi fabriqué au-quel les nigérien on cru tout simple-ment. Trois années de plus pour Tandjace n’est pas moins démocratique quecertains présidents africains soutenuspar la France et qui sont au pouvoir de-puis plus de trente ans déjà.Le chef d’escadron Salou Djibo estplacé à la tête du pays par les put-schistes qui se rassemble au sein duconseil suprême pour la restauration dela démocratie (CSRD). Etrangement, au lendemain du coupd’Etat et avant toute déclaration nigé-rienne, c’est Alain Johander, secrétaired’Etat français à la coopération, qui an-nonce qu’il n’y a aucune raison decraindre que le partenariat à long termequ’AREVA a construit avec le Niger etles populations locales soit perturbé.Deux jours plus tard, alors que la so-

Page 20: « J E VIS CETTE SITUATION AVEC AMERTUME PARCE QUE JE …€¦ · mais note cependant l’exception de l’exploitation de l’uranium que la France est entrain d’entrepren - dre,

20

FOCUS

ciété civile nigérienne presse la juntede lancer une révision rationnelle etglobale de certains accords signés parl’ancien régime, ANNE Lauvergeonannonce le déplacement à Niameydébut mars en compagnie du ministrefrançais de l’industrie n Christian Es-trosi. A la demande de l’Elysée, levoyage sera finalement annulé aussi ra-pidement qu’il avait été annoncé. Le 26février 2010 en revanche AREVA an-nonce le report de trois ans de la miseen exploitation du site d’Imouraren. Le17 mars 2010, un conseiller du nou-veau ministre des mines, déclare im-prudemment à une agence de presseque les autorités militaires ont décidéd’auditer tous les contrats d’uraniumet d’or y compris ceux d’AREVA. Lelendemain de l’audit par AREVA, ré-tropédalage en urgence d’ABDOULKarim Goukoye, le porte parole desmilitaires : « personne n’en a officiel-lement parlé, ce n’est pas à l’ordre dujour, on a rien dit là-dessus » AREVAaurait accepté d’augmenter de 50% lesversements prévus au gouvernement.La chute du régime de Tandja, qui avaittenu tête à AREVA et au gouvernementfrançais et qui même après l’inaugura-

tion d’Imouraren, avait continué à flir-ter ouvertement avec la Chine, n’est fi-nalement pas une si mauvaise affairepour AREVA. Compte tenu de notrelongue tradition d’ingérence dans la viepolitique nigérienne, on peut évidem-ment s’interroger sur le lien que lesputschistes nigériens ont entretenu avecles services secrets français.On peut mettre au crédit de la junte mi-litaire dirigée par Salou Djibo fraiche-ment nommé général cinq étoiles,d’avoir tenu ses promesses en matièrede retour à la démocratie. En mars2011, conformément aux promessesinitiales des militaires, les électionsprésidentielles se déroulent de manièreglobalement satisfaisante. Au secondtour, Issoufou Mahamadou (PNDS) estélu avec 58 % des voix contre SeyniOumarou (MNSD°), l’ex-premier mi-nistre de Tandja et président de l’as-semblée nationale pendant le tazartché.Cent jours après son investiture, Issou-fou jugeait lui aussi trop bas le prix devente de l’uranium nigériens à laFrance. En 2014, après des longues né-gociations avec la partie Française(AREVA), un accord stratégique estsigné pour ce qui concerne les conven-

tions minières de la SOMAIR et la CO-MINAK , et il prévoit entre autre laprise en compte de la loi minière de2006, le financement de la route del’uranium (RTA) longue de 650 km àhauteur de 60 milliards de FCFA , uneclose sur les prix de l’uranium à un prixmoyen. Néanmoins le projet de la mined’Imouraren est suspendu voir totale-ment arrêté jusqu’à nouvel ordre àcause de la chute des prix de l’uranium,on parle de son démarrage dans les an-nées 2020 probablement. Cette périodede Issoufou se caractérise par des dif-ficultés économiques pour les filialesd’AREVA au Niger : baisse des prix del’uranium, baisse de la productiond’uranium (de 4000 TU à 3000 TU), li-cenciement économique des travail-leurs.L’avenir dira si le Président Issoufouqui est à son deuxième et dernier man-dat va inaugurer une nouvelle ère dansles rapports de son pays avec l’an-cienne puissance coloniale. Fouillonsdans l’histoire pour le savoir.

MAÏ MAGANABulletin d’informations de l’Ong Aghirin’man

CEL : 96872498 - 94161026 FONDATEUR :

Almoustapha AlhacenDIRECTEUR DE PUBLICATION

D. M. IbrahimCOMITÉ DE RÉDACTIONAlmoustapha AlhacenRhamar IlatoufeghOunfana BoubacarMaidawa BoubacarCoulibaly SalifouTcherno Abarchi

Silimane AlmoustaphaEDITION

Sous les presses de la NINBP 61- Niamey

TIRAGE1000 exemplaires

INTERVIEW« LA TAXE PROFESSIONNELLE QUI EST RÉTROCÉDÉE PAR

L’ETAT AUX COLLECTIVITÉS TERRITORIALES N’EST PAS VERSÉE

PAR LA SONICHAR...», AFFIRME ISSOUFOU AG MAHA,MAIRE DE TCHIROZÉRINE

CONSTRUCTION D’UN HÔPITAL DERÉFÉRENCE À ARLIT

PLUS DE TROIS MILLIARDS DE FCFA PARLA FENÊTRE ?

Alhacen Almoustapha, de l'ONGAghirman, honoré

N°02

UN DEMI-SIÈCLE D’EXPLOITATION D’URANIUM AU NIGER PAR AREVA

FOUILLER DANS L’HISTOIRE POURPRÉPARER L’AVENIR

N°04 - Mars 2018

« LE CONSEIL RÉGIONAL A PORTÉ

UN PROJET DE CRÉATION DE CEN-T" LE PHOTOVOLTAÏQUE HYBRIDE

DE 19 MW QUI VA RÉPONDRE AU

PROBLÈME D’ÉNERGIE DANS NOTRE

RÉGION», DIXIT AKLOU SIDI SIDI,VICE-PRÉSIDENT DU CONSEIL RÉGIONAL

D’AGADEZ

LICENCIEMENTS ÉCONOMIQUES À ARLIT : ORANO (EX AREVA) JUSTIFIE, LESAUTORITÉS LOCALES DÉPLORENT, LESSYNDICATS SIGNENT, LE POUVOIR

CENTRAL SE TAIT....

NIGER : OÙ EST PASSÉ L’ARGENT DEL’« URANIUMGATE » ?

N°05 -Juin 2018

M. NAFANA, PRÉFET D’ARLIT À PROPOS DESLICENCIEMENTS OPÉRÉS PAR LES FILIALES

D’ORANO

« JE VIS CETTE SITUATIONAVEC AMERTUME PARCE

QUE JE SAIS CE QU'ON RES-SENT QUAND ON PERD SON

E

Page 21: « J E VIS CETTE SITUATION AVEC AMERTUME PARCE QUE JE …€¦ · mais note cependant l’exception de l’exploitation de l’uranium que la France est entrain d’entrepren - dre,

21

SIXIÈME ÉDITION DE LA JOURNÉE SÉCURITÉ À LA SOMAIR FILIALE D’ORANO (EX AREVA) AU NIGER SOUS LE THÈME : « LA SÉCURITÉ C’EST MA RESPONSABILITÉ! JE M’ENGAGE À REMONTER TOUTESITUATION À RISQUE OU TOUT ÉVÈNEMENT À HAUT POTENTIEL DE GRAVITÉ

(HIPO)»La SOMAIR, filiale d’ORANO(ex AREVA) est une société dedroit nigérien qui exploite l’ura-nium à Arlit dans la région d’Aga-dez depuis 1968.L’Etat du Niger àtravers la SOPAMIN (société dupatrimoine des mines du Niger)détient environ 33% des actions, lamajorité des actions étant détenuepar ORANO. Elle produit actuel-lement environ 1750 tonnes d’ura-nium par an et a un chiffred’affaire d’environ 70 milliards deFCFA par an, environ 1200 agentsdirects et sous- traitants tous nigé-riens travaillent dans cette société.Le 29 juin 2018, s’est tenu en zoneindustrielle, la sixième édition dela journée sécurité de la SOMAIRfiliale d’ORANO (ex AREVA) auNiger sous le thème « La sécuritéc’est ma responsabilité! Je m’en-gage à remonter toute situation àrisque ou tout évènement à hautpotentiel de gravité (HIPO) ».Outre les travailleurs de cette so-ciété, ont été convié à cette céré-monie les autorités administrativeslocales, les élus locaux, les chefstraditionnelles, les chefs des ser-vices techniques de l’administra-tion, les forces de défense et desécurité, la société civile d’Arlit.On note aussi la présence d’un re-présentant de l’autre filiale

d’ORANO, la COMINAK quimène aussi ces activités d’exploi-tation d’uranium à Arlit.La cérémonie est patronnée par leDirecteur Général de la SOMAIRMonsieur ISSA Abdoulaye venuspécialement de Niamey et le Di-recteur des exploitations à ArlitMonsieur ILLOU GARBA Ab-doul Nassirou.Dans leurs messages introductifs,les 2 Directeurs ont réaffirmé lesobjectifs de la société en matièrede sécurité à savoir : « que tousceux qui travaillent dans l’entre-prise retrouvent leurs famillessains et saufs après chaque journéede travail ; que chaque incident ouaccident soit pour les acteurs del’entreprise une occasion pour ré-fléchir et améliorer la sécurité destravailleurs et des installations.Les deux directeurs ont indiqué

que malgré la situation difficiledans laquelle évolue la société ence moment, les résultats sécuritésont très encourageants car noussommes disent-ils à ce jour à 267jours successifs sans enregistrer unaccident de travail avec arrêt sur lesite. Les Directeurs se sont réjouisque la SOMAIR soit la premièreentreprise au Niger et en Afriqueà être certifiée ISO 45001(santé etsécurité au travail) en juin dernier.Ils ont félicité les travailleurs pource résultat qui honore l’entreprise.Ensuite M. BOUBACAR MO-DIBO Ibrahim, chef DQSER (Dé-partement Qualité SécuritéEnvironnement et Radioprotec-tion) avait présenté à l’assistanceles objectifs et les résultats sécu-rité, environnement et radioprotec-tion, enregistrés par l’entreprisecette année. Il a insisté sur l’im-portance de la remontée des situa-tions à risque et la déclaration desévènements à haut potentiel degravité (HIPOs) en matière de pré-vention des accidents au poste detravail.Le médecin du travail de la SO-MAIR, Dr. SANON Cyrille lui aétalé les missions de la médecinedu travail et la contribution de lasurveillance de la santé des travail

FOCUS

Page 22: « J E VIS CETTE SITUATION AVEC AMERTUME PARCE QUE JE …€¦ · mais note cependant l’exception de l’exploitation de l’uranium que la France est entrain d’entrepren - dre,

leurs SOMAÏR à la préventiondes risques professionnels au seinde l’entreprise. A la suite de ces 2 présentations,les différents groupes de travailconstitués ont restitué au cours dela cérémonie, les conclusions et lesrecommandations issues des tra-vaux des 6 ateliers animés dans lamatinée sur des thématiques d’en-jeux majeurs en lien avec la santéet la sécurité au travail. Ainsi :Les agents du secteur MINE quiont travaillé sur le thème : « Lea-dership et Exemplarité en matièrede management sécurité à laMINE. Quelles actions pour unemeilleure implication des mana-gers». Les recommandations for-mulées par ce groupe concernentles 5 points suivants :- Renforcer l’assistancetechnique des managers aux sous-traitants- Encourager les operateurs

- Les managers doiventaméliorer leur méthode d’ap-proche- Mettre en place une orga-nisation qui tienne compte des réa-lités socio-culturelles- Avoir un retour des plansd’action.Les échanges du groupe de DTM

(département traitement du mine-rai) ont porté sur le thème : « Evo-lution de nos standards pour mieuxles adapter aux chantiers de main-tenance Usine/LIXI (Balisage,

communication, MVP, replis deschantiers et la gestion des dé-chets). Ils ont retenu 4 points prin-cipaux :-Balisage des lieux d’intervention- Communication à renfor-cer- Une bonne Gestion des dé-chets- Amélioration de la gestion

des équipements de protection col-lectiveLe groupe rôle et mission de l’en-cadrement de proximité a débattudu sujet : Rôle et missions del’encadrement de proximité dansle management de la sécurité et laprévention des Accident de Tra-vail. Les principaux points retenussont : :- L’exemplarité - La prévention et remonterdes anomalies- La communication- Cadre organisationnel dutravail- Contrôle et évaluationLe groupe services supports lui atraité du thème : « Les freins à laremonté des situations à risquepour le personnel ». Ils recom-mandé 4 points :- Réalités sociaux cultu-relles (peur de sanction, faire dumal, pression sociale, les repré-sailles, sources de conflits).

FOCUS

22

Page 23: « J E VIS CETTE SITUATION AVEC AMERTUME PARCE QUE JE …€¦ · mais note cependant l’exception de l’exploitation de l’uranium que la France est entrain d’entrepren - dre,

- Adapter les formationsaux réalités terrain

- Lenteur, manque de ri-gueur, indifférence de managers etdiscrimination professionnelle.- Remonter des informa-tions et le manque de confidentia-lité.Les équipes de l’hôpital ont réflé-chi sur le thème : « lavage desmains en milieu professionnel » :ils ont développé le thème en 6points :- Contact avec les mains- Importance de lavage des

mains- Quand se laver les mains- De quoi avons-nous besoinpour se laver les mains- Comment se laver lesmains- Recommandation de la-vage systématique des mains à ladescente de chaque poste.Apres les restitutions des ateliers,la parole fut donnée aux partici-pants et c’est ainsi que le maire dela commune urbaine a félicité lestravailleurs et les responsables del’entreprise pour le travail abattupour assurer la sécurité au travail

et les a encouragé à poursuivreleurs efforts d’amélioration conti-nue. Quant aux responsables de lasous-traitance ils souhaitent queleurs agents bénéficient desmêmes primes et traitement queles agents de la société.Enfin, le Directeur Général de laSOMAIR a remis des témoi-gnages de satisfaction à troisagents admis à faire valoir leurdroit à la préretraite cette année,après quarante années de travail àSOMAIR.

FOCUS

23

Page 24: « J E VIS CETTE SITUATION AVEC AMERTUME PARCE QUE JE …€¦ · mais note cependant l’exception de l’exploitation de l’uranium que la France est entrain d’entrepren - dre,

COMMUNIQUE DEPRESSE DU ROTAB

Le réseau des organisationspour la transparence etl’analyse budgétaire Rotab

Publiez Ce Que Vous Payez Nigera appris avec indignation lesconclusions du conseil des minis-tres du vendredi 22 juin 2018 autitre du Ministère des mines, point7.3 relatif à « un projet de portantmodification de l’ordonnancen°93-16 du 02 mars 1993 portantloi minière. Le présent projet de loia pour objectif de consacrer l’exo-nération à la base de la TVA pourles produits miniers destinés àl’exportation par la modificationde l’article 93 (nouveau) de l’or-donnance n°93-16 du 02 mars1993, portant loi minière. »Par cet acte le gouvernement de larépublique du Niger vient d’accor-der une fois de plus des cadeauxfiscaux, aux compagnies minièresdont la plus importante est Arevadevenu ORANO aujourd’hui,comme pour récompenser le sou-tien et la complaisance de Parisface à la mal gouvernance, la cor-ruption et les dénis de droits quisévit au Niger et face aux dérivesautoritaire du pouvoir de Niamey.Si non comment comprendre l’at-titude d’un gouvernement qui, aumoment où il demande aux ci-toyens déjà meurtri par plusieursfléaux (crise alimentaire, manqued’eau potable , manque d'énergie,soins de santé de base…etc.) deconsentir d’énormes sacrifices fis-

caux à travers la loi des finances2018, mais s’évertue à accorderdes exonérations fiscales aux plusnantis comme les multinationalesdu secteur minier?Le ROTAB-Niger informe l’opi-nion publique nationale et interna-tionale, qu’au terme d’une étudequ’il a commandité en 2017 intitu-lée « ETUDE SUR LES EXONE-RATIONS FISCALESACCORDEES AUX COMPA-GNIES DU SECTEUR EXTRAC-TIF AU NIGER ». Cette étudedisponible en ligne au www.rotab-niger.net.De 2013 à 2016, ce sont plus de215 milliards qui ont déjà échappéau budget de l’Etat, du fait desexonérations fiscales du secteurextractif.Les exonérations constituent doncune grave entorse à la mise enœuvre des actions de développe-ment.Le Rotab Niger rappelle qu’auNiger la Loi n° 2006 – 26 du 09août 2006, portant modification del’Ordonnance n° 93 -16 du 2 mars1993, portant loi minière complé-tée par l’Ordonnance n° 99 –48 du5 novembre 1999, est la loi qui de-vrait être appliquée aux entreprisesdu secteur minier car garantissantet protégeant plus les intérêts duNiger, mais AREVA devenuORANO, fort du soutien de sesamis au pouvoir fait du dilatoire aupeuple nigérien dans son applica-

tion et qui retarde les retombés fi-nancier au trésor public depuis lesdernières négociations en 2014 .

Le ROTAB Niger condamne avecla dernière énergie cette attitude dugouvernement de la 7eme répu-blique qui consiste à chaque foisde défendre et privilégier les inté-rêts des entreprises étrangères, audétriment de l’intérêt suprême dela nation nigérienne.

Hier c’étaient les entreprises de latéléphonie mobile qui ont été exo-nérées par le truchement de la loides finances 2018 anti sociale etscélérate ; aujourd’hui c’est lescompagnies minières qui se fontexonérées de la TVA à travers ceprojet de loi.Nous appelons l'ensemble des ci-toyens à une mobilisation sans pré-cédente pour arrêter le bradage desintérêts du peuple nigérien au pro-fit d'intérêt de groupe privé.

VIVE Le NigerVive la société civile nigérienne.

Fait à Niamey le 26 juin 2018.La coordonnatrice exécutive :Madame Ousmane Naomi

Stansly Binta CommuniquéROTAB

FOCUS

24