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À la croisée… SUPPLÉMENT HORS-SÉRIE N°1 AU MAGAZINE “À LA CROISÉE” N°4 NOVEMBRE 2008 ASSOCIATION HOSPITALIÈRE DE FRANCHE-COMTÉ À LA CROISÉE • HS 1 • NOVEMBRE 2008 • PAGE 1 Éditorial Consé- quence du “papy- boom”, quatre membres de l’équipe de direction cessent leur activité professionnelle à la fin de l’année. Leur départ offre l’occasion d’un regard sur le chemin parcouru alors que l’AHFC n’était encore que l’hôpital de Saint-Rémy. Sans remonter si loin, la création de notre association date d’une quinzaine d’an- nées. L’évolution de celle-ci a été placée sous le signe de l’ouverture : vers la ville avec le développement de l’extra- hospitalier, géogra- phique vers le nord Franche-Comté, et aussi l’ou- verture des pratiques avec l’instauration de multiples démarches transversales. Cette volonté de sortir la psychiatrie de ses murs et d’en faire évoluer l’image est à porter au bénéfice du dynamisme de l’équipe de direction, soutenue par le corps médical et accompa- gnée par l’ensemble du personnel. Forte de ses acquis, l’AHFC saura poursuivre dans ce sens ; c’est avec confiance que je souhaite aux partants une retraite active et sereine. Jean-Pierre MICHEL 1993 - 2008 “La fondation d’une Association de notoriété régionale” Si l’hôpital de Saint-Rémy / Clairefontaine a 71 années d’existence, l’AHFC quant à elle n’existe que depuis le 3 juin 1993... et ce n’est en fait qu’au 1 er janvier 1995 que l’associa- tion a pris en gestion privée associative l’ensemble des acti- vités sanitaires et médico- sociales gérées jusqu’alors en sociétés. Un passé riche de l’histoire de la psychiatrie en France et une transition juridique délicate pour déboucher à partir de 1996 sur une formidable aventure hospitalière associative. À l’heure du renouvellement d’une grande part de l’équipe de direction et surtout du départ de Roger Gaudy l’acteur majeur de cette aventure, il nous est apparu utile de rappeler les élé- ments forts et fondateurs qui ont fait l’AHFC d’aujourd’hui : le lourd travail d’affirmation de notre association mené de 1995 à 1998 pour mettre en place des instances dynamiques et organiser l’au- tonomie vis-à-vis des anciens gestionnaires avec notamment la longue et fastidieuse négo- ciation de l’acquisition des locaux et de la reprise des acti- vités logistiques, • le lancement dès 1996, d’une démarche de projet d’établis- sement axée sur le développe- ment de l’extra-hospitalier qui, rompant avec la période de doutes et d’incertitudes connue par les personnels, tra- çait les orientations d’un avenir négociable avec les autorités sanitaires, • dès 1995 une démarche de res- sources humaines innovante a été impulsée avec : l’adhésion à la convention collective FEHAP en 1998, un plan de formation ambitieux, la mise en place des horaires négociés dans le cadre d’un dialogue social de qualité, • la réalisation d’un important programme de travaux de construction et de restructura- tion des activités qui au terme de presque trois projets d’établissements permettent d’offrir aux patients et rési- dants de nos services des réponses de prise en charge adaptées et des conditions d’hébergement satisfaisantes, • la mise en œuvre en 2006 du dossier de reprise des activités publiques du Nord Franche- Comté dans les délais impartis nonobstant les complexités juridiques, techniques et financières posées par une telle démarche novatrice... Cette dynamique a été menée grâce à l’adhésion et l’implica- tion de l’ensemble des acteurs de l’association. Un bilan très positif qui en 2008 représente un acquis précieux et un atout important pour l’ave- nir de l’AHFC.

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À la croisée…SUPPLÉMENT HORS-SÉRIE N°1 AU MAGAZINE “À LA CROISÉE” N°4 NOVEMBRE 2008

ASSOCIATION

HOSPITALIÈRE

DE FRANCHE-COMTÉ

À LA CROISÉE • HS 1 • NOVEMBRE 2008 • PAGE 1

ÉditorialC o n s é -quence du“ p a p y -b o o m ” ,q u a t r emembres del’équipe ded i r e c t i o ncessent leur

activité professionnelle à lafin de l’année. Leur départoffre l’occasion d’un regardsur le chemin parcouru alorsque l’AHFC n’était encoreque l’hôpital de Saint-Rémy.Sans remonter si loin, lacréation de notre associationdate d’une quinzaine d’an-nées. L’évolution de celle-ci aété placée sous le signe del’ouverture : vers la villeavec le développement del’extra- hospitalier, géogra-phique vers le nordFranche-Comté, et aussi l’ou-verture des pratiques avecl’instauration de multiplesdémarches transversales.

Cette volonté de sortir lapsychiatrie de ses murs etd’en faire évoluer l’image està porter au bénéfice dudynamisme de l’équipe dedirection, soutenue par lecorps médical et accompa-gnée par l’ensemble dupersonnel.

Forte de ses acquis, l’AHFCsaura poursuivre dans cesens ; c’est avec confianceque je souhaite aux partantsune retraite active et sereine.

Jean-Pierre MICHEL

1993 - 2008 “La fondation

d’une Association de notoriétérégionale”

Si l’hôpital de Saint-Rémy /Clairefontaine a 71 annéesd’existence, l’AHFC quant à ellen’existe que depuis le 3 juin1993... et ce n’est en fait qu’au1er janvier 1995 que l’associa-tion a pris en gestion privéeassociative l’ensemble des acti-vités sanitaires et médico-sociales gérées jusqu’alors ensociétés.

Un passé riche de l’histoire de lapsychiatrie en France et unetransition juridique délicatepour déboucher à partir de 1996sur une formidable aventurehospitalière associative.

À l’heure du renouvellementd’une grande part de l’équipe dedirection et surtout du départ deRoger Gaudy l’acteur majeur decette aventure, il nous estapparu utile de rappeler les élé-ments forts et fondateurs quiont fait l’AHFC d’aujourd’hui :

• le lourd travail d’affirmationde notre association mené de 1995 à 1998 pour mettre en place des instances dynamiques et organiser l’au-tonomie vis-à-vis des anciensgestionnaires avec notammentla longue et fastidieuse négo-ciation de l’acquisition deslocaux et de la reprise des acti-vités logistiques,

• le lancement dès 1996, d’unedémarche de projet d’établis-

sement axée sur le développe-ment de l’extra-hospitalierqui, rompant avec la périodede doutes et d’incertitudesconnue par les personnels, tra-çait les orientations d’unavenir négociable avec lesautorités sanitaires,

• dès 1995 une démarche de res-sources humaines innovante aété impulsée avec : l’adhésionà la convention collectiveFEHAP en 1998, un plan deformation ambitieux, la miseen place des horaires négociésdans le cadre d’un dialoguesocial de qualité,

• la réalisation d’un importantprogramme de travaux deconstruction et de restructura-tion des activités qui au termede presque trois projets d’établissements permettentd’offrir aux patients et rési-dants de nos services desréponses de prise en chargeadaptées et des conditionsd’hébergement satisfaisantes,

• la mise en œuvre en 2006 dudossier de reprise des activitéspubliques du Nord Franche-Comté dans les délais impartisnonobstant les complexitésjuridiques, techniques etfinancières posées par unetelle démarche novatrice...

Cette dynamique a été menéegrâce à l’adhésion et l’implica-tion de l’ensemble des acteursde l’association.

Un bilan très positif qui en 2008représente un acquis précieux etun atout important pour l’ave-nir de l’AHFC.

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À LA CROISÉE • HS 1 • NOVEMBRE 2008 • PAGE 2

Du lavoir à la piscine

Demandez à Colette Margerard devous parler de sa vie professionnelle,il arrive toujours un moment où lefou rire est garanti.

Pourtant quoi de plus sérieux qu’unefonction de directrice des soins ?

Mais ce serait oublier que Colette,avant d’être DSI, a eu un long par-cours dans notre institution et qu’aufil des années elle a glané des expé-riences, des émotions et desanecdotes parfois cocasses.

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C’est en 1966, à presque 17 ans,qu’embauchée comme ASH dans le ser-vice du Docteur Collin, elle découvre lemonde du travail et la psychiatrie.

Dur apprentissage : 6 jours sur 7, (ilfaudra attendre 1968 pour que le per-sonnel bénéficie de 3 repos parquatorzaine), elle parcourt la route enmobylette pour effectuer des toilettes,de la surveillance de patients et beau-coup de tâches ménagères : paille de feret savon noir, encaustique et javel...pas d’aspirateur, pas de machine àlaver, et la corvée hebdomadaire delavage du linge des patients au lavoir...sans parler de la réfection des matelas,le tout sous la ferme autorité des reli-gieuses alors “chefs de pavillons”.C’était au siècle dernier ; et pourtant iln’y a que 40 ans !

Mais à 20 ans la vie est belle, surtoutquand l’amour sourit sous les traits deDaniel. Parallèlement, Colette suit lescours d’infirmière dispensés par lesmédecins chefs du CHS et 1969 - ungrand cru - est marqué par son diplômeet son mariage.

Les années qui suivent - 1970 à 1992 -voient Colette se partager entre sa vieprofessionnelle et familiale.

Elle débute “chez les enfants” à Pous-sin, puis exerce comme infirmière etresponsable d’équipe, successivement àLancret, Binet et à Boucher où elle res-tera près de 20 ans et prendra encharge 120 patients chroniques.

Dans le même temps sa famille s’agran-dit de Sandrine en 1971 et de Nathalieen 1975.

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Quand on l’interroge sur cette période,les souvenirs professionnels se bouscu-lent en vrac, photos à l’appui : lesséances de cinéma du jeudi dans la sallede spectacle (Langeais) où venaient éga-lement “les gosses du village”, les2 messes dominicales avec les patients àla chapelle, l’installation, en 1978, de lapremière machine à laver le linge, obte-nue de haute lutte, “parce que ça abîmele linge !”. Mais aussi l’arrivée dans lesannées 80, des premiers personnelsmasculins dans les unités de Saint-Rémy“une révolution culturelle”, les repasqu’il fallait aller chercher aux cuisinesavec les charrettes : “pas besoin de ser-vice de COM à l’époque, les nouvelles,les bruits de couloir et les nouveauxvisages étaient passés au crible, lorsquenous attendions la distribution des mar-mites et des plats”. Les fêtes de find’année où personnel et patients sedéguisaient “et même, qu’une fois,lorsque j’ai ouvert au médecin de gardeque j’avais appelé pour une urgence, ilm’a prise pour une patiente...”

Cependant, au-delà de l’anecdote,transparaissent les valeurs que Colettea toujours soutenues en particulierdans le domaine de l’écoute et du res-pect de la dignité du patient : travailsur le tutoiement, prise en compte desgoûts vestimentaires des patients, tra-vail d’intégration et de socialisation.

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Elle estime que c’est dans les années1990 que se situe un tournant à la foisdans les modes de prise en charge etdans le management : réflexion appro-fondie sur les pathologies et sur lespratiques en réunions d’équipes, miseen concordance des qualifications etdes fonctions...

Tout naturellement sa vie profession-nelle évolue également : nomméesurveillante chef en 1992 dans le servicedu Docteur Claden, elle participe auxdifférents groupes de réflexion sur le dos-sier de soins, l’accueil et l’encadrementdes étudiants, le développement de l’ex-trahospitalier, le projet de service, le 1erprojet de soins infirmiers. En 1998,lorsque le poste de directeur des soins estcréé, elle est promue à cette fonction.

Interrogée sur ce qu’elle considèrecomme les points marquants de ces10 années, elle répond :• la collaboration aux différents projets

d’établissement et la participation àla restructuration de l’établissement,

• l’instauration des “horaires négociés”avec l’aide de Denise Thabussot,

• la dynamique “démarche qualité” àlaquelle elle souscrit et se forme àParis dès 2000 (ah ! Les petits déjeu-ners de travail, dopés par leDirecteur),

• l’animation de la commission dessoins infirmiers,

• la transversalité de la fonction qui luia permis de travailler en lien avecl’administration, le corps médical,l’encadrement soignant et de faire“sauter des verrous”.

Avec un sourire, elle souligne qu’audépart, seule femme dans l’environne-ment masculin de l’équipe dedirection, il n’était pas toujours facilede se faire entendre...

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Depuis quelques mois Colette préparesa cessation de fonction ; grâce à lanomination d’un adjoint, DominiqueSiri, qui lui succédera, elle a d’ores etdéjà réduit son temps d’activité et pri-vilégié sa vie de famille.

Dès janvier, Léanne, Célia et les petitsenfants à venir peuvent affûter leurscrayons de couleur, démêler les pelotesde laine, rassembler des bouts de tissu,sortir leurs brassards de natation, appri-voiser les souris et ouvrir grand leursyeux car “mamie” a l’intention de lesassocier à ses nombreux projets : travailmanuel, internet, piscine, voyages...

Colette est à droite.

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De l’Euphrate à la Saône

1996/2008, une tranche de vie “dema naissance à mes origines” déclareCharles Amet.

Une tranche de vie qui lui a permisde renouer avec ses racines car,comme il le dit “naître dans l’OcéanIndien1 et venir échouer au pied du Grand Ballon, terre de monarrière grand-père2, c’est étrange-ment banal”.

Pas si banal que ça comme parcours :

Né d’une mère corse et d’un père dontles parents s’y étaient installés, rien nedestinait “Charlie” à revenir vers desterres ancestrales et à y demeurer plusde 10 ans. Rien et certainement pas sonparcours professionnel dont l’essentiels’est déroulé en tant que chef de mis-sion dans la prospection sismique del’Irak à la Libye, du Maroc à Madagas-car en passant par la région parisienneet l’Afrique du Sud !

Mais c’était sans compter avec lescaprices du destin et le hasard des ren-contres qui, un jour de mars 1996,l’ont ramené vers l’Orient (ni extrême,

ni moyen, celui-là) pour prendre encharge les services économiques del’AHFC.

Une sacrée mutation ; mais au final :“quelle différence entre les sismo-graphes et les vibrateurs de larecherche pétrolière d’une part et leslits à hauteur variable, les appareils àtension et les mixés de l’AHFC, d’autrepart ? Aucune, ce sont les hommes qui,en les utilisant, leur donnent une vie etune efficacité pour offrir un mieux êtreà l’autre.”.

Ce constat, qui lui appartient, est signi-ficatif de la personnalité de CharlesAmet. Pour qui le connaît, c’est bien cegoût du relationnel et cette approcheprofondément humaine qui le caracté-risent... avec tout ce que cela sous-tenden émotion, chaleur et parfois excès !

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Et maintenant ?

Retour en Corse avec Isabelle, et plusprécisément dans sa maison de villagede Nesa où il va pouvoir renouer avecses coreligionnaires lors de palabressous les platanes du “café national”.

Quelques travaux dans la maison, pourla rendre encore plus accueillante, et ilne lui restera qu’à gérer le planningestival de réservation de Bernard,Bruno, Roger et les autres...

Et nous lui laisserons le mot de la fin :“De l’Euphrate à la Saône, de la Mou-louya au Breuchin, je n’ai côtoyé quedes hommes et des femmes accueil-lants qui, quel que soit le soleil qui leséclairait, riaient des mêmes bonheurset pleuraient des mêmes malheurs”.

1 : Madagascar 19432 : Cornimont

De Montparnasseà Montbéliard

De formation technique et après 10ans d’expérience parisienne dansune entreprise de corps d’état secon-daire pendant lesquelles il collaboreà de gros chantiers (Tour Montpar-nasse, Beaubourg), Bernard Petinintègre, en 1977, le groupe Accueilalors propriétaire de l’hôpital deSaint-Rémy.

C’est en 1980 qu’il prend la directiondes services techniques, serviceimportant au sein de l’établissementcar il est en relation permanente avectoutes les structures de l’hôpital. En1990 la direction de la blanchisserie luiest également confiée. Il en conduit lamodernisation et l’automatisation.

Pendant ses 30 années d’exercice, Bernard Petin a activement participé àla rénovation de l’établissement. Ilnous confie : “j’ai vu quasiment larestructuration totale des unitéscomme des locaux administratifs”.Outre la gestion des travaux au quoti-dien ou des restructurations debâtiments en intra comme en extra,Bernard Petin a également été acteurde la conception, réalisation et récep-tion des différents chantiers : l’unitéVerlaine, la MAS du Breuil, le FAM deGray, Matisse/Courbet, le CPG et laMAS d’Héricourt ou encore les travauxrécemment engagés sur le NordFranche-Comté.

Aujourd’hui, une nouvelle page s’écritmais son agenda est déjà bien rempli.Il en a terminé avec les dossiers mar-chés, les réunions de chantier parfoismusclées, les rendez-vous avec archi-

tectes et bureaux d’études. À lui lespentes neigeuses, les greens verdoyantset les marmites fumantes...

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Du styloà la truelle

Monsieur Gaudy, 36 ans de carrièrehospitalière et pourtant un purhasard ?

“Effectivement, mon parcours profession-nel est atypique. En 1961 mon BEPC enpoche, j’ai entrepris un apprentissage defraiseur sur métaux, et ma première payeen tant qu’apprenti a été de 25 francs !

Après l’obtention de mon CAP en 1964,j’ai occupé différents postes en tant quepersonnel civil de l’armée jusque dans lesannées 70. Ayant gravi les échelons et sti-mulé par les conseils d’un hautfonctionnaire, je réussis à intégrer SciencesPo Bordeaux.

En 1972, je ne savais même pas qu’il yexistait des directeurs dans les hôpitaux !C’est en préparant le concours d’entrée àl’Ecole Nationale d’Administration (l’ENA)que j’ai vu une affiche “Devenez directeurd’hôpital”. Renseignements pris, j’ai suqu’il fallait passer par l’Ecole Nationale dela Santé Publique (ENSP), ce que j’ai fait...tout en gardant l’objectif de la réussite auconcours de l’ENA. Mon manque d’intérêtpour les langues étrangères me vaudrad’être admissible à l’écrit et brillammentrecalé à l’oral d’anglais de l’ENA... maisadmis à l’ENSP d’où je sors en 1973.”

En 36 ans le métier a dû évoluer ?

“De Limoges à Saint-Gaudens en passantpar les Mureaux pour arriver à Ajaccio, j’aiexercé dans des établissements très diffé-rents par la taille et les pratiques danslesquels j’ai connu de grandes satisfactionsmais aussi parfois des désillusions... Il estvrai que j’ai vu le métier évoluer. Dans mespremières années j’étais de garde unesemaine sur deux, je remplaçais les bou-teilles d’oxygène, je brancardais, je couraisaprès les patients qui manquaient à l’ap-pel... Au fil des ans, l’amélioration desorganisations, le développement des nou-velles technologies, la structuration deséquipes, la réglementation et les innombra-bles circulaires explicatives... ont modifié lafonction et le rôle du directeur.”

Et quelle place occupe Saint-Rémydans votre parcours ?

“En 1994, alors que je souhaitais changerd’orientation après 10 ans passés en Corse,s’est présenté le poste de direction du CH deSaint-Rémy, établissement à la croisée entrele privé et une participation au servicepublic. Détaché pour 5 ans, j’y exercedepuis presque 14 ans, au final c’est l’hôpi-tal dans lequel j’aurai “sévi” le pluslongtemps... La diversité et l’ampleur desprojets réalisés, la forte implication des per-sonnels, la collaboration étroite avec lecorps médical, la solidarité de l’équipe dedirection m’ont attaché professionnellementet humainement à Saint-Rémy. Aujourd’hui

c’est avec une grande fierté que je regarde lechemin que nous avons parcouru ensemblepour faire de l’AHFC une institution pleine-ment reconnue dans le monde hospitalier etdans le champ de la santé mentale...enFranche-Comté... en attendant mieux.”

Et pour les 36 prochaines années ?

“Retour vers le sud ! J’ai envie de soleil, debateau, de pêche, de retrouver les stades derugby de ma jeunesse mais de l’autre côtéde la barrière, de me promener dans la gar-rigue avec Orion... mais avant il mefaudra terminer les travaux de mon “tasde vieilles pierres” dans le Gard.... sousl’œil attentif de La Dom !”

L’aventurecontinue...

Acteur depuis juillet 1995 aux côtés deRoger Gaudy, de la formidableévolution de notre association, c’esttout logiquement qu’à compter du1er janvier 2009, je m’inscrirai dans lacontinuité de la gestion de l’AHFC en ayant à cœur de préserver la qualitédes relations humaines internes quiont fait et font la force de notreorganisation.

Alors que nos champs d’activité vontêtre “traversés” par un nouveau trainde réformes, il m’apparaît que notreassociation, dans sa dimensionactuelle, présente de réels atouts pourrépondre aux nouveaux défis quis’annoncent :

• notre capacité à offrir un dispositif deprise en charge de santé mentalecohérent, de qualité et adapté, sur lamoitié de la région,

• notre aptitude à développer la notion degestion du parcours du patient. Le dé-

ploiement de nos établissements mé-dico-sociaux et leur mise en filière avecles services de psychiatrie nous ont do-tés d’une réelle expertise en la matière,

• l’implication de nos professionnelsdans les instances régionales.

Mais je sais aussi qu’il faudra nousadapter au contexte économiqueambiant et à la difficulté persistante àpourvoir les postes médicaux et para-médicaux vacants...

Cependant, fort de la confiance du Président Jean-Pierre Michel, des admi-nistrateurs et sachant pouvoir comptersur une équipe de direction dyna-mique, sur le soutien des médecins etdu personnel, je reste confiant dansnotre capacité à pouvoir poursuivrel’aventure initiée en 1995.

Didier FAYE