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Le circuit du médicament Processus à risques importants
• combien de décès – dus aux accidents de la route ?
• environ 5000 par an
– dus aux erreurs médicamenteuses ?• 9 000 à 12 000 par an (ville et hôpital)
• combien d'EIM à l’hôpital par an ?• 70 000 à 120 000 évènements iatrogènes médicamenteux graves et évitables
(conduisant à une hospitalisation, comorbidité ou prolongement d’une hospitalisation…)
• iatrogénie médicamenteuse : catastrophe sanitaire silencieuse
L. Beretz - 2009 2
L. Beretz - 2009 3
Une patiente de 96 ans hospitalisée en unité de soins longue durée, bénéficie d ’un traitement à base de Digoxine. La prescription médicale dans le dossier patient est : Digoxine buvable 1 ml/ 50 µg par jour.
La Digoxine buvable n’est pas référencée dans l’établissement.
L’infirmière retranscrit Digoxine 1 cpr par jour.
La patiente a absorbé 1 cpr de Digoxine 250 µg par jour pendant une semaine, au bout de laquelle elle a présenté des signes cliniques de l’intoxication digitalique.
Une digoxinémie est demandée.
La patiente est décédée à l ’arrivée des résultats 6 µg / l (0.4 - 2 µg / l).
Erreur de retranscription
L. Beretz - 2009 4
Un patient de 55 ans (70 kg) est hospitalisé en unité de soins intensifs.
L’interne prescrit un traitement anti-infectieux comportant de la Gentalline® à la posologie de 500 mg 2 fois par jour.
L’ordonnance est analysée par le pharmacien avant préparation et délivrance journalière nominative.
Après obtention des données anthropométriques : 70 kg et 69 µmole/l de créatininémie, le pharmacien intervient auprès du médecin.
L’anesthésiste réanimateur corrige la prescription. Le patient recevra 120 mg 2 fois par jour.
Erreur de prescription
L. Beretz - 2009 5
L’enfant X…, âgée de 8 mois est hospitalisée dans le service de pédiatrie du centre hospitalier de L…. pour une pyélonéphrite traitée par Augmentin®.
Au vu des résultats de l’antibiogramme, le pédiatre modifie le traitement et prescrit de la Nétromicine 20mg 2 fois par jour. La posologie est calculée sur une feuille volante et prescrite oralement .
L’infirmière présente, comprend et note 200mg.
Elle administre le traitement à 18h30 en perfusion IV à l’enfant.
A 20h30, l’infirmière de nuit au moment des transmissions, constate le problème et en informe aussitôt le pédiatre.
L’enfant est transférée au CHU voisin pour dialyse.
Les parents portent plainte et le centre hospitalier de L… est condamné par le tribunal administratif de N… à verser à la famille la somme de 10000FF.
Prescription orale Erreur d’ administration
L. Beretz - 2009 6
Un patient atteint d'un lymphome, suivi dans un service d'hématologie clinique de novembre 2000 à juin 2001 en rechute précoce.Mise en œuvre du protocole de chimiothérapie DHAP en décembre 2001 : Cisplatine à 100 mg/m2 mal supporté.En janvier, à la cure suivante, remplacement du Cispatine par 750 mg de Carboplatine (le 17 janvier 2002). Transcription de la prescription par l'interne en médecine sur une fiche de protocole type DHAP pré-imprimée : le dosage d'antimitotique correspondant au Carboplatine est bien modifié, mais le nom du produit n’est pas changé.Préparation d’ une perfusion de 15 flacons de 50 mg par l'infirmière.Administration et décès du patient le 4 février 2002.Organisation du circuit à noter:
- distribution globale des médicaments- absence de préparation des doses individuelles d'anticancéreux dans une unité pharmaceutique spécialisée.
Erreur de retranscriptionErreur de préparationErreur d’ administration
L. Beretz - 2009 7
Une jeune fille de 22 ans est hospitalisée pour sa cinquième séance de chimiothérapie anticancéreuse dans le cadre du traitement d’une tumeur maligne. Les cures précédentes se sont déroulées sans incidents.
Pour cette cure, l’interne omet de reporter sur la fiche de prescription le détail et la posologie des produits à administrer parmi lesquels du VEHEM® alors appelé VM26, à la posologie de 60mg/m2 toutes les 4 semaines.
De son côté une infirmière retranscrit VELBE® sur la fiche infirmière d’administration.
Le lendemain, une autre infirmière, se référant à la fiche infirmière, commande 10 flacons de VELBE® 10mg au service de pharmacie au lieu des deux ampoules de VEHEM® 50mg/5ml.
Le pharmacien les délivre alors que pendant les 10 mois précédents seulement 5 ampoules avaient été délivrées dans le service de soin.
C’est finalement 95mg de VELBE® qui sont administrés (posologie maximale 18mg/m2) ce qui provoque le décès de la malade une semaine plus tard.
Erreur de retranscriptionErreur de dispensationErreur d’ administration
L. Beretz - 2009 8
5 novembre 2001, une personne du service … vient à la pharmacie avec un bon de commande d’Isoptine® 40 mg pendant les heures de garde de la pharmacie.
L’interne de garde délivre du Verapamil-ratiopharm® 120 mg. Celui-ci est administré, pendant 3 jours, à la dose de deux comprimés par jour à la place du l’Isoptine® 40 mg initialement prescrit à raison de deux comprimés par jour.
En date du 9 novembre, le patient présente des signes cliniques semble-t-il liés à un surdosage Verapamil-ratiopharm® avec bradycardie (40-50 battements par minute), une tension artérielle baissée (TA = 45) et un bloc auriculo ventriculaire de degrés 3 à l’ECG.
Après avis cardiologique, le patient est mis sous surveillance électrocardiologique avec scope. Le patient est informé de l’événement iatrogène médicamenteux .
Le lendemain, il présente une hémorragie digestive (sans lien avec l’EIM), mais la bradycardie induite par le surdosage provoque un état de choc par défaut d’adaptation cardiovasculaire à la perte sanguine.
Erreur de dispensationErreur d’ administration
L. Beretz - 2009 9
Le 25 octobre 1997, une handballeuse victime d’une rupture du tendon d ’Achille au cours d’un match. Déclare une allergie à l ’iode. Opération sous rachianesthésie :
- préparation du champ opératoire à la chlorhexidine
- ponction lombaire avec la bupivacaine simultanée.
Confusion des liquides incolores disponibles tous les deux dans une cupule inox stérile. Le flacon A de chlorhexidine n'avait pas été mélangé au flacon B contenant de l'azorubidine.
Injection par l'anesthésiste par voie intra-rachidienne de la chlorhexidine au lieu de la bupivacaine.
Patiente placée en réanimation. A présenté une incapacité temporaire totale jusqu'au 6 février 1998.
Expertise du lien de causalité entre l'inversion des produits et les séquelles permanentes qui imposent le fauteuil roulant et comportent des troubles sphinctériens imposant autosondage et évacuation assistée.
Décision du 19 décembre 2000 du tribunal administratif : condamnation du CHU de Grenoble à verser 1 100 000 F à la CPAM et 2 460 000 F d'indemnités à la victime + une rente de 480 000 F par an.
Patiente décédée à ce jour.
Erreur d’ administration
L. Beretz - 2009 10
Liberation - samedi 02 octobre 2004 - 06:00
Mort de Malo, enfant de 12 ans, par surdosage de morphine
Clinique privée lyonnaise.
Banale opération de l'appendice un samedi matin.
Intervention normale: la mère de l’enfant avait pu lui parler au réveil.
Prescription du médecin pour traitement de la douleur post-opératoire: 5 milligrammes de morphine.
Dosage des ampoules exprimé en pourcentage par ml.
Infirmier intérimaire se trompe d'ampoule.
Administration dans la seringue de cinq ampoules dosées à 10 mg, au lieu d'1 mg soit dix fois la dose de morphine prescrite.
Erreur d’ administration
L. Beretz - 2009 11
Problème d’étiquetage
Responsabilité du laboratoire fabriquant le produit invoquée: il existe sur le marché deux modes d'étiquetage, ce qui est source de confusion
L ’Afssaps confirme le problème. «Des ampoules étiquetées en pourcentages et en milligrammes coexistent, admet-elle. Celles qui mentionnent 1% par ml contiennent 10 mg par ml. Il est possible qu'en lisant trop vite, l'infirmier ait administré 50 mg alors qu'il pensait en administrer 5.»
Le laboratoire Aguettant avait déjà reçu des réclamations concernant l'étiquetage en pourcentages. Il avait entrepris de retirer du marché les ampoules concernées.
Suite à l’accident, l'Afssaps, impose désormais le retrait immédiat….
L. Beretz - 2009 12
Autres problèmes impliqués dans l’accident:
A la clinique du Val d'Ouest, lorsque les soignants se sont rendus compte que le garçon avait perdu connaissance, un anesthésiste a prescrit un antidote, le Narcan. Mais le produit a été cette fois sous-dosé. L'anesthésiste ignorant la quantité de morphine injectée, et l'infirmier demeurant injoignable, l'enfant a reçu dix fois moins de Narcan que nécessaire.
Placement suffisamment tôt sous assistance respiratoire ? Et s'il n'aurait pas fallu le transférer beaucoup plus vite vers le service pas de service de réanimation à la clinique
Transfert vers un hôpital compétent le dimanche matin à 8 heures. Admission du garçon finalement à l'hôpital Debrousse, à 11 heures, en état de mort cérébrale, le cerveau étant resté trop longtemps sans irrigation.
• Récents cas d'erreurs médicamenteuses médiatisés
– 25/12/2008 - Paris- Un enfant de trois ans est décédé à l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul - flacon de chlorure de magnésium à la place de sérum glucosé - erreur dans le circuit logistique ? étiquettes bleues semblables ?
– 02/01/2009 – Paris - Un nourrisson de 6 mois est décédé à l'hôpital Necker, où il avait été transféré à la suite d'une «suspicion d'erreur» intervenue à l'hôpital de pédiatrie et de rééducation de Bullion (Yvelines) - erreur d’administration - vitesse de perfusion du substitut nutritif
L. Beretz - 2009 13
Les accidents à l'hôpital
• relativement fréquents• parfois graves• souvent évitables…
“ événement qui ne serait pas survenu si les soins avaient été conformes à la prise en charge considérée comme satisfaisante au
moment de la survenue de cet événement ” (P.Michel, JL. Quenon, AM. De Sarasqueta et al)
L. Beretz - 2009 14
L. Beretz - 2009 15
Les accidents à l'hôpital
• sont le résultat des défaillances du système– des défaillances patentes
• concernent les individus: opérateurs de première ligne, infirmières, soignants
• erreur humaine prédominante– des défaillances latentes
• circonstances favorisantes– l ’organisation – les facteurs humains
• doivent être prévenus par une gestion des risques adaptée
La description et l ’analyse de certains accidents
• l’accident naît d'un scénario qui est une combinaison d'évènements
• pour comprendre son mécanisme de déclenchement, la description des circonstances de survenue de l'erreur médicamenteuse est très utile...
L. Beretz - 2009 16
Le scénario d ’un accidentest une succession de défaillances actives
et des conditions latentes
L. Beretz - 2009 17
Formation continue retardées
Personnel manquant
Autodétection et
récupération
Procédures de contrôle
Plateau technique incomplet
Erreurs latentes
Les « plaques de défenses »…ne sont pas étanches
Erreursactives
Accident
Interception
Organisation
D’après REASON 1993
L. Beretz - 2009 18
Le risque médicamenteux nosocomialConcepts et définitions
• pathologie iatrogène – toute pathologie provoquée par un acte de soin
• pathologie iatrogène nosocomiale– toute pathologie iatrogène résultant d’une hospitalisation ou contractée à l’hôpital
Le risque médicamenteux nosocomialConcepts et définitions
• événement iatrogène médicamenteux (SFPC – AAQTE: groupe de travail sur la sémantique de l’erreur médicamenteuse )
– tout dommage survenant chez le patient, lié à sa prise en charge médicamenteuse et résultant de soins appropriés, de soins inadaptés ou d’un déficit de soins.
– l’événement indésirable médicamenteux comprend les effets indésirables dans les conditions normales d’utilisation du médicament, les dommages consécutifs à un mésusage, les dommages secondaires à une erreur médicamenteuse, notamment d’omission
L. Beretz - 2009 19
Les évènements iatrogènes médicamenteux
E. Schmitt : Le risque médicamenteux nosocomial, Edt. Masson 1999
L. Beretz - 2009 20
Évènements iatrogènes
médicamenteux
inévitablesEffets
indésirables0,2% à 5,3%
Événements iatrogènes
médicamenteux évitables
3%
Évènements iatrogènes
médicamenteux responsables
de l ’hospitalisati
on6%
Infections nosocomiales
6%
Pathologieiatrogène
Pathologienosocomiale
Fréquence exprimée en % des admissions ou
dossiers
Le risque médicamenteux nosocomialConcepts et définitions
• effets indésirables– « réaction nocive et non voulue à un médicament, se produisant aux
posologies normalement utilisées chez l’homme pour la prophylaxie, le diagnostic ou le traitement d’une maladie ou la modification d ’une fonction physiologique, ou résultant d ’un mésusage du médicament ou du produit »
– mésusage• « utilisation non conforme aux recommandations du résumé des
caractéristiques du produit mentionné à l ’article R 5128 du C.SP., à l ’exclusion d ’un usage abusif »
L. Beretz - 2009 21
Le risque médicamenteux nosocomialConcepts et définitions
• effets indésirables– à déclarer au centre régional de pharmacovigilance– médicament à l'origine de l' évènement généralement inconnu– conduit à s'interroger sur le médicament et sa pharmacologie – 2 types d'actions
• recherche d'imputabilité = lien avec le médicament • analyse de l'évitabilité :
– facteurs d'exposition des patients à la prise du médicament – possibilités d'atténuation ou de suppression de l'exposition
L. Beretz - 2009 22
Le risque médicamenteux nosocomialConcepts et définitions
• effets indésirables– font l’ ’objet d’ actions décidées de la
part de l’AFSSAPS – décisions possibles
• information• limitation des indications• retrait
L. Beretz - 2009 23
Le risque médicamenteux nosocomialConcepts et définitions
• défaut de qualité d ’un médicament– caractéristiques du produit non conformes à ce qui est attendu
– source potentielle d’incident lors de la manipulation ou de l'utilisation d'un médicament (difficulté de dissolution, précipité, couleur anormale, fuite du contenant etc…)
– à déclarer à la pharmacie– fait l’ ’objet d’ actions décidées de la part de la
pharmacie en concertation avec l ’AFSSAPS et les fournisseurs
L. Beretz - 2009 24
Le risque médicamenteux nosocomialConcepts et définitions
• erreur médicamenteuse– toute erreur survenant au sein du circuit du médicament quel que
soit le stade au niveau duquel elle est commise (prescription, dispensation, préparation, ou administration), quel que soit l ’acteur du circuit qui la commette (médecin, pharmacien, infirmier, préparateur ou malade), qu ’elle soit due à la conception du circuit du médicament, à son organisation, ou à la communication en son sein et quelles qu ’en soient les conséquences. Lorsqu ’il ne s ’agit pas d ’une erreur de prescription, une erreur médicamenteuse est définie comme toute déviation par rapport à la prescription de médicament par le médecin, telle qu ’elle est inscrite dans le dossier du patient. ».
L. Beretz - 2009 25
Le risque médicamenteux nosocomialConcepts et définitions
• erreur médicamenteuse – à déclarer à la pharmacie– médicament à l'origine de l' évènement
généralement connu– conduit à s'interroger sur l'organisation des soins et
des circuits des médicaments– recherche vise à identifier les défaillances du
système – évitable par définition– fait l’ ’objet d’ actions décidées de la part de
l ’institutionL. Beretz - 2009 26
La détectiondes erreurs médicamenteuses
• diversité des méthodes– notification spontanée et rapports d’incidents– observation directe – analyse rétrospective des documents (dossiers médicaux)– analyses biologiques (dosages de médicaments, examens
microbiologiques, biochimiques, hématologiques…)– analyse des omissions par les retours non administrés
• des résultats difficiles à comparer...
L. Beretz - 2009 27
La connaissance des erreurs médicamenteuses
• aux Etats-Unis– près de 1000 publications anglo-saxonnes
pendant la période allant de 1995 à ce jour – rapport de Institute Of Medecine publié en 1999
(To err is human : building a safer health system) • taux inacceptable d'erreurs médicamenteuses priorité de santé publique
L. Beretz - 2009 28
La connaissance des erreurs médicamenteuses
• en France, pas d'autant de recul mais...– mobilisation des différents acteurs de santé
et des pouvoirs publics en cours – Réseau Epidémiologique de l’Erreur
Médicamenteuse (REEM) depuis 2000– sensibilisation des médias (sept.-oct. 2004)– des publications récentes
L. Beretz - 2009 29
L. Beretz - 2009 30
Le risque iatrogène dans les établissements de santé à
l’étranger
L’étude HMPS (Harvard Medical Practice Study)
aux États-Unis – New York – 199130 000 séjours hospitaliers
19% des EI sont des accidents médicamenteux
14% des EI sont des infections nosocomiales
13% des EI sont des accidents liés aux actes chirurgicaux
8% des EI sont des erreurs diagnostiques et thérapeutiques
Le Sentinel Event Program de la JCAHO aux États-Unis1 747 événements iatrogènes entre 1995 et 2002
16,5% des EI sont des suicides
12,3% des EI sont des complications opératoires et périopératoires
11,4% des EI sont des erreurs médicamenteuses
11,3% des interventions chirurgicales du mauvais côté ou autre patient
1,4% des accidents d’anesthésie
L. Beretz - 2009 31
Estimation du risque iatrogène grave dans les établissements de santé en
France (ERI)
Les enseignements d’une étude pilote dans la région AquitaineDirection de la Recherche, des Etudes, de l ’Evaluation et des Statistiques – 2002
778 patients hospitalisés
241 événements iatrogènes (EI)
174 patients présentent un EI
50% des EI sont considérés comme évitables
40% des EI sont cause de l’hospitalisation
20% de tous les EI ont pour origine le médicament
L. Beretz - 2009 32
Etude Nationale des Evénements Indésirables
liés aux processus de SoinsENEIS 2005 – DRESS et CCECQA
8 754 Patients
35 234 Journées d’Hospitalisation (JH)
450 EIG
45,5% des EIG causes d’hospitalisation
3,9% des séjours
54,5% des EIG identifés pendant l’hospitalisation
6,6‰ d’EIG densité d’incidence rapportée à 1000 JH
L. Beretz - 2009 33
Etude Nationale des Evénements Indésirables
liés aux processus de SoinsENEIS 2005 – DRESS et CCECQA
Les EIG causes d’hospitalisation
Part du total des EIG
Part des EIG évitables
Interventions chirurgicales 41% 29%
Médicaments 38% 50%
Infections liées aux soins 21% 44%
L. Beretz - 2009 34
Etude Nationale des Evénements Indésirables
liés aux processus de SoinsENEIS 2005 – DRESS et CCECQA
Les EIG identifiés durant le séjour
Part du total des EIG
Part des EIG évitables
Interventions chirurgicales 49% 31%
Médicaments 20% 42%
Infections liées aux soins 22% 30%
L. Beretz - 2009 35
Etude Nationale des Evénements Indésirables
liés aux processus de SoinsENEIS 2005 – DRESS et CCECQA Entre 120 000 et 190 000 EIG évitables / an surviennent
pendant l’hospitalisation
3 grands mécanismes
o interventions chirurgicales
o médicaments
- psychotropes chez les personnes âgées
- prévention du risque thrombo-embolique
- 1.5% des hospitalisations en urgence dus à EIGMo infections liées aux soins
85% des EIG analysés : présence de causes latentes
L. Beretz - 2009 36
Patients
49
186
26
Prescription Inf* Non Inf
419 518
-
-
Journées d'hospit
490
26 860
88
DélivranceAut** N Aut
-
502
-
Administration Inf Non Inf
381 157
-
132
EM / 1000 JH
3 520
19
1500
FONTAN JEPédiatrie
THILLY NEHPAD
TISSOT EUSI
FONTAN JE & Coll. Medication errors in hospitals : computerized unit dose drug dispensing system versus ward stock distribution systemPharm Word Sci 2003, 25 (3) : 112 – 117
THILLY N & Coll. Contribuer à la performance du circuit du médicament et concrétiser le rôle propre du préparateur. 4ème forum AAQTE , 2002 Nancy
TISSOT E & Coll. Medication errors at the administration stage in an intensive care unit. Intensive Care Medicine, 1999, 25: 353-359
Quelques études françaises sur les erreurs médicamenteuses … …
* Informatisée** Automatisée
Erreurs médicamenteuses
Le circuit du médicament Processus à risques importants
L. Beretz - 2009 37
Point 1 : prescription,opinion et analyse
Point 2 : productionet contrôle
Point 3 : délivrance
Point 4 : administration
RisqueErreur de produit, dosage, patient, voie d'administrationRetranscription
Risque qualité de la productionErreur de
produit/dosage/patientErreur de produit/dosage/voie
d'administration/patient
Gestion du risque
Protocole de prescriptionAnalyse pharmaceutique de la prescriptionLivret thérapeutiquePrescription informatisée
Protocoles de ProductionContrôles de production (pharmacopée,...)
Délivrance nominativePrésence des préparateurs dans les US
Protocole d'administrationTraçabilité de l'administrationSurveillance du patient
se reporter à la bibliographie MeaH : "approche systémique centrée sur l’erreur médicamenteuse"
sécurisationcircuitpoint 1
Production et contrôle
Délivrance globale
Prescription médicale
sécurisationcircuitpoint 2
sécurisationcircuitpoint 3
Opinion et analyse
sécurisationcircuitpoint 4
Administrationau patient
Délivrance nominative
Le circuit du médicament Processus à risques importants Niveaux
d’interception des erreurs
L. Beretz - 2009 38
Diagnosticet
évaluationdu patient
Décisionthérapeutique
et prescription
Analyse pharmaceutique
de la prescription
PréparationDélivrance
Administrationdu
médicamentau
patient
Evaluationde la
réponseau
traitement
40% 1,5 % 8,5 % 15 % 5 %
– analyse pharmaceutique (40 %)
– préparation galénique (1,5 %)
– délivrance des médicaments (8,5%)
– administration (15 %)
– suivi thérapeutique (5 %)
Le bilan des 319 déclarations du réseau REEM
Détection des erreurs
L. Beretz - 2009 39
• étape initiale de l’erreur– prescription ( 39 % ) – transcription ( 17 % )
– préparation galénique ( 4 % )
– délivrance des médicaments ( 21 % )
– administration (18 % )
– suivi thérapeutique ou clinique (0,3 % )
• 2 types d ’erreurs – potentielles avant administration (51 %)
– avérées (49 %)
Les médicaments impliqués
L. Beretz - 2009 40
• 279 médicaments différents • classes thérapeutiques
– anti-infectieux (pénicillines, quinolones, macrolides, antiviraux) (48 cas) – antinéoplasiques (22 cas)– analgésiques centraux (21 cas)– anticoagulants (17 cas)– anti-hypertenseurs (16 cas)– neuroleptiques (9 cas)– anticonvulsivants (8 cas) – antiarythmiques (7 cas)– digitaliques (7 cas) …
Les médicaments impliqués
L. Beretz - 2009 41
• antinéoplasiques et digitaliques à l'origine du plus grand nombre d'accidents à conséquences cliniques graves
Les conséquences cliniques
L. Beretz - 2009 42
• surveillance accrue : 55 cas• préjudice temporaire : 37 cas• intervention médicale ou traitement correcteur : 11 cas• allongement du séjour hospitalier : 8 cas• transfert en soins intensifs : 3 cas• hospitalisation : 1 cas• préjudice permanent : 1 cas• mise en jeu du pronostic vital : 2 cas• décès : 2 cas
La nature de l’erreur
L. Beretz - 2009 43
• erreur de dose: 119 cas (37 %) – surdosage : 22 %– sous dosage :9,5%– dose supplémentaire non prescrite : 5 %
• erreur de médicament : 59 cas (18,5 %)
• erreur de posologie : 31 cas (9,7%)
• erreur d'omission : 28 cas (9%)
• erreur de patient (confusion entre patients) : 29 cas (9%)
• erreur de suivi thérapeutique : 29 cas (9%)
• erreur de forme galénique : 8 cas (2,5%)
La nature de l’erreur
L. Beretz - 2009 44
• médicament périmé ou détérioré : 5 cas (1,6 %)
• erreur de voie d'administration : 4 cas (1,3%) – voie intra-thécale au lieu de la voie intraveineuse– voie IV au lieu de la voie IM– voie IV au lieu de la voie locale– voie IV au lieu de la voie orale
• erreur de technique d'administration : 3 cas• erreur de durée d'administration : 1 cas• erreur de moment d'administration : 1 cas
La criticité de l’ erreur
TYPES D’ERREUR INDICE DE CRITICITE (valeurs arrondies)
erreur de voie C = 1500 erreur de dose C = 1100 erreur de forme galénique C = 1000 erreur de patient C = 300 erreur de médicament C = 300 erreur de suivi thérapeutique C = 282 erreur d'omission C = 190 erreur de posologie C = 93 erreur de médicament périmé C = 56 erreur de technique d'administration
C = 6
erreur de moment C = 1 erreur de durée C = 1
L. Beretz - 2009
45
Criticité = Fréquence x Gravité x nonDétectabilité
Les causes des erreurs
• problèmes de communication : 130 cas• erreur de communication écrite 79 cas
– illisibilité de l'écriture
• erreur d’interprétation de l’ordonnance 66 cas• erreur de communication verbale 9 cas
L. Beretz - 2009 46
L. Beretz - 2009 47
Les causes des erreurs
• confusions entre différents noms de médicaments : 43 cas– erreurs de dénomination par confusion entre noms de spécialités
qui se ressemblent • par leur préfixe dans la majorité des cas• plus rarement par leur suffixe • par homonymie ou par homophonie
– à l'origine d'erreurs de médicament et de dose– plus fréquents, plus graves à l'hôpital qu'en ville– confusion sur la dénomination chimique plus rare
• facteurs d ’environnement
L. Beretz - 2009 48