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í LA Vliá. РАЗ'ПЗиК, 3.iI,3m.WjiiI3 iíT LA MORT j .;. •' La 9 paaae*.. olla est раззбе I 311э а fait vibrer,pleurer e't puis maudire des m illiers et des millions d^homraes, elle a répandu sur tous les ohemins du monde ses siècles, ses for- tunes lumineuses, ses écrasantes injustices, quelques noms qui restent, quelques pensées, des meurtres et puis encore des jçuerres, tojoirs des guerres. t Où va donc cette houle frémissante, absurde, dont le a^ng gicle de tous les cotés ? lious n’en savons pas tant...» et, d’ ailleurs, nous comprenons si peu de choses l nous avons si peu de terras pour voir ! Paut-il encore comprendre ? Dormir, mange r,rejra her cher le plaisir sjcpr^me et divin qui dure moins d’ xine seconde, voilà qui noua hante | Deux ou trois idées n’ est-ce pas suffisant apr's tout pour la durée de notre vie, cette promenade indécise au oord du précipice l <àuant au reste, à ces inquiétudes lointaines, infini- ment souples, dont on voudrait parfois connaître la substance 00 sont soucia pour philosophes, hommes sans action^ à peine des hommes. Que disent-ils ceux-ci dont 1’ 111union est de mé - diter ? Ont-ils découvert une rfiison aux enthousiasmes mou - vants de la vie ? Oui, de temps an temps, entre deux guerres mais l ï pensée humaine n’ est après tout qu’ une larme perdue dans la merl A quoi oelà peut-il servir de penser ! Pour la plupart d’entre noua,c’est si pénible rien que vivre. H’est-co pas aasoa de v ie illir encore et puis de mourir dans la douleur itt bout de toutes les déchéances ? Dans ce pauvre drame indi- viduel dont chacun de nos jours est un acte eemè»» plus sombre il semble pourtant que devraient s’ épuiser toutes nos énergie' et cependant encore autour do notre destin si minime et si fr2^ le se déroulent eent autres,mille autres tragédies bien plus impérieuses et devant lesquelles noua ne soramos que de minus- oules utilités. Les grandes vioissltudes,les formidables éta^ pea de la ffimille humaine n’ ont pas onoore reçu de noms, elles se déroulent impétueuses et souvent méconnues dans les profon- deurs de la vio. rJllea durent des aeoondos ou des aiè- oies,une catastrophe énorme les annonce ou bien oelà finit dans un geste fu tile que chacun aussitôt répète autour do nous/ dans la forme d’une robe,dans la puériliité d’un chapeau nou- veau. D’ autres grands courants humains ne p traisoent avoir aucun but,aucune couleur,ils passent terrifiants dans les té- nèbres do noua mSme;i,a travers d’ autres otrea aussi,visibles '

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í■ LA Vliá. РАЗ'ПЗиК, 3.iI,3m.WjiiI3 iíT LA MORT j .;. ■ •'

La VÍ9 paaae*.. o l la est раззбе I 311э а f a i t v ib r e r , pleurer e't puis maudire des m ill ie r s et des m illion s d^homraes, e l le a répandu sur tous le s ohemins du monde ses s i è c le s , ses fo r ­tunes lumineuses, ses écrasantes in ju s t ic e s , quelques noms qui r e s te n t , quelques pensées, des meurtres et pu is encore des jçuerres, t o jo i r s des guerres.

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Où va donc ce tte houle frém issan te , absurde, dont le a^ng g ic le de tous le s co té s ? lious n’ en savons pas t a n t . . . » e t , d ’ a i l le u r s , nous comprenons s i peu de choses l nous avons s i peu de terras pour v o ir ! P a u t-il encore comprendre ? Dormir, mange r,rejra her cher l e p la is ir sjcpr^me e t d iv in qui dure moins d’ xine seconde, v o ilà qui noua hante |

Deux ou t r o is idées n ’ e s t-ce pas su ffisa n t a p r 's tout pour la durée de notre v ie , ce tte promenade in d éc ise au oord du p ré c ip ice l

<àuant au r e s te , à ces inquiétudes lo in ta in e s , in f in i ­ment sou p les, dont on voudrait p a r fo is connaître la substance 00 sont soucia pour ph ilosoph es, hommes sans action^ à peine des hommes. Que d is e n t - i l s c e u x -c i dont 1 ’ 111union est de mé­d ite r ? O n t-ils découvert une rfiison aux enthousiasmes mou­vants de la v ie ? Oui, de temps an temps, entre deux guerres mais l ï pensée humaine n’ e st après tout qu’ une larme perdue dans la merl A quoi oe là p e u t - i l se rv ir de penser ! Pour la plupart d’ entre n oua ,c ’ est s i pén ib le r ie n que v iv re . H’ e s t -c o pas aasoa de v i e i l l i r encore et puis de mourir dans la douleur itt bout de toutes le s déchéances ? Dans ce pauvre drame in d i­

v idu el dont chacun de nos jou rs est un acte eemè»» plus sombre i l semble pourtant que devraient s ’ épuiser tou tes nos én erg ie ' et cependant encore autour do notre d estin s i minime e t s i fr2 ̂le se déroulent eent a u tres ,m ille autres tra géd ies bien plus im périeuses et devant le s q u e lle s noua ne soramos que de minus- ou les u t i l i t é s . Les grandes v io is s ltu d e s ,le s form idables é t a ^ pea de la ffim ille humaine n’ ont pas onoore reçu de noms, e l le s se déroulent impétueuses et souvent méconnues dans le s profon ­deurs de la v io . rJllea durent des aeoondos ou des a iè -o ies,u n e catastrophe énorme le s annonce ou bien o e là f i n i t dans un geste fu t i le que chacun a u ss itô t répète autour do nous/ dans la forme d ’ une robe,dans la p u ériliité d ’ un chapeau nou­veau. D’ autres grands courants humains ne p traisoent avoir aucun but,aucune c o u le u r ,i ls passent t e r r i f ia n t s dans le s té ­nèbres do noua mSme;i,a travers d’ autres otrea a u s s i ,v is ib le s '

ou I n v ia ib lo a ,jusqu»h o o lu i qui na îtra b ien tôt,dans oe monde ou bion dans un au tre ,o t dont l ’ ordre conduira nos espérances et nos jeunesses vers de nouvelles fa n ta is ie s douces ou mons­trueuses selon le ch oix des d iv in ité s inytôrieuses.

Devant e l l e s nojia fu t i l e s égoïsmes s ’ e f f r i t e n t et nous leur dédions la p r i 'r e de nos douleurs, de nos jo ie s la plus intime substance de nos m eilleures années, Quiind notre jeunes­se a f a i t ce quelle devait pour alim enter le s fo rg e s d ivines du monde nous sommes vieLpc e t nous n’ avons plus m ourir.

P a rfo is dans le frémissement d’ une émotion trop vive dans l'om bre du ohàgrin ,à 1 ’ ism e d’ une jo ie intense et brève ou dans la désespérance d ’ une douleur trop longue la s im p lic i­té de notre ê tre se retrouve un in sta n t, un écho nous parvient f u r t i f , étonnant, de la v ie in té r ieu re de ce tte communion dos mondes,et la v é r ité passe d’ une é t o i le vers l ’ autre sur l e che­min de notre d estin ée .

Troublés,nous le somiiies a l or a , intensément e t puis le temps nous porte p lu s lo in ,n ou s nous la isso n s o u b lie r , redou­tant enseoret le mystère de noua mômes. Dans le calme hypocri­te et banal/i où. s ’ estompaient le s jou rs après le s années r ien no se passe en somme,que nos p e t i t s actes qui s ’ in scr iv e n t ааш jo ie s dans la trame des temps.

àt ce tte inoonsc^ience noua donne un bonheur r e l a t i f , nous berce,dans ce s ile n ce ее fo n t , se d é fon t, se heurtent et pu is se p réc isen t en fin le s immenses élans de notre r a c e , et sa mouvante con tin u ité se déroulent par l ’ incessant et p a s s if labeur de nos viesj innombrables.G’ est dans la f u t i l i t é de tous nos gestes d if fé r e n ts un peu ohaque matin de oe qu’ i l s étalon-^ la v e i l l e que s 'in s in u en t dans l ’ iin ivers le s ordres de notre, espèce , o ’ est раз ces p e t ite s im pulsions, ce s m od ifica tion s 1 é - gères,inoom préhensiblo8 de nos habitudesqu’ on nous conduit d ó c i le s et s a cr ifié s ,e n th o u s ia s te s souvent vers ces combats immenses dont nous ignorons e t le sens e t l ’ issu e .

I l fau t bien l ’ avouer l ’ aveugle in d é c is qu’ on guide s u ï la route est p lus l ib r e que nous,oar lu i tou t au moins a le d ro it de re fu ser quelques aspects du monde. Voir c ’ est etre trompé, nos regards e t nos sens sont accablés par l ’ éblou issan­te ma^ie des i l lu s io n s innombrables,nous leu r donnons tout ce que nous possédons de généreux et de chaud dans ce monde hos­t i l e nos corps açrès notre id é a l , e t môme la haine de nos in ­su ffisa n ces e t marne le mensonge de ce que nous ne possédons p,as

Bien que la s lueurs de nos tim ides analyses noua fa s ­sent en trevo ir l a grande duperie de notre ex istenoe nous sommes

voués знпз retour à oes puiasanoes Inim aginabloa. I l faut

V4màror tout 00 ciul noua dépaaso on ne raisonne pas aveo

!• univers. On ne pense guère qu’ aveo ce qu’ on peut nommer.Le Mystère ? o ’ eat tout 00 qui sui-p isaa le plus grand d*en~ tre nous,presque tou t I Aussi la plupart dea mota immenses 3 ’ .chèvent dans l ’ In fin i : R e l ig io n .. . Be-auté... (Juerre . . J u â t io e .. . Boniieur... autant de miraolea t iiotre jugement quünd 11 veut s ’ é lever .jusqu’ au Sublime rev ien t sur lu i-m ê- ШЗ.r id io u le ,n ’ yant é tre in t que le v id e .

Oomüian p ami nous ont mission d ’ é o l i l r e r un d estin d é fin i de la Race,combien ? La тчзяе des humains f a i t oe qu’ e l le peut an attendant, dn attendant quoi ? iSn attendant r ien .

Attendra est la grande,1 ’ unique aventure dans l ’ ex - istanoo de 1 plup.a’ t des n 3 tre s ,la d iffé ren oe la p lus pro­fo n d e ,la seule après tou t qui e x is te entre la * v ie e t la î îo r t ,o ’ ost qt*’ un mort n’ xfctend plus r i e n , i l s a it , Hous ne savons p iS encore , nous attendons. Heureusement pour nous d is tra ir e jn a fa im ,et puis on .jÆlus fa im ,ça change, on man­ge du pain ,de l ’ amour,ou d’ autre choses issu es de cent be­soins qui sont nés pur 1’ in g én ios ité dea hommes,cet ennui de nos âmes. Pendant qu’ on mange de c e c i ou de o e là une é to i le se détacha du c i e l e t fond dans 1 ' ombra mais une au­tre v ien t à n a ître par l ’ e f f e t d’ un rayon de lune et sa lu ­mière tombe tout d ro it dans un trou du néant b ien tôt rem pli pur un m illion d ’ années, mais pendant que je déjeune un o o llo ld o erratique se p ré c ip ite dans une rage in fin ités im a ­le e t brise dans 1 profondeur de mon re in gauche l a men- brane impondérable d'une Gol].ule vers la base d ’ un tuhuli o o n to r t i. O 'est décidé l ’ urine dans mon sang v^éaturer ma v ie e t j ’ en mourrAi dans deux ans et t r o is mois jou r pour jou r . Ma conscience n’ en sa it r ien mais quelque chose en moi est a v e r t i , au cinéma demain je ne m’ amuserai pas autant que ü’ h aoitu de ,ot pourtant je su is moins doué que le ch ien d̂ ajQ face qui v o it l ’ âme de son maître s ’ évader par 1« f e - netj'e fermée et pleure de toutes le s fo r c e s de son effrayan­te à in o c r ité . Une puoo sur son dos saüte cent f o i s sa hau­teu r, A insi passe la v ie ,e n noua,pour nous,pour d ’ autres quà me voient* peut être sans que je le s vo ie e t qui demain seront plaa ex is ta n ts ou plus morts que moi môme. Rien ne m arche,tout b o ite e t tout continue cependant dans le s ohaot du monde oü le d estin des homraea n 'e s t pas encore f i x é .

D o iv e n t-ils d isp a ra ître b ien tôt sous le s coups d’ une mort qu’ i l s prodiguent ou d o iv e n t - i ls se guérir de leu r cruauté sans is s u e ,e t s ’ i l s s ’ en guérissent p o u rro n t-ils fa i t e au­trement que de supprimer la Mort à son tour ? Oar après tout o ’ est p eu t-ê tre à ce dilemne term inal qu’ aboutissent tou tes le s passion s, tous le s progrès, tou tes le s absurdi­tés apparentes de notre H is to ire , plus haut que la r iv a l i t é du ca p ita l et du t r a v a il , plus lo in que 1 ’ amour et 1 ’ argent plus profondément que la guerre et la pa ix c ’ est entre la v ie et la mort de leu r espèce que se joue le d estin de la race humaine sur la te r re .

Le‘ grand le v é r ita b le but de l ’ humanité maligne et a tten tive que nous sommes pourquoi ne s e r a i t - i l pas le t r i ­omphe absolu de la Vie ? Mourir est p eu t-être p lus encore que l ’ In stin ct le propre des bâtes.

H’ e s t -c e là qu’ une audace dénuée de bons sens ? Peut- être mais en fin chaque Jour n’ e s t - i l poin t r ioh e d’ une nou­v e lle puissance et d’ un nouveau danger entre le s mains des hommes ? Porcs de Vie ? Poroe de Mort ? Ohaque progrès iné­vitablem ent présente ces deux fa ce s , f î lle s s ’ accumulent de­vant nous,autour de nous ce s 'q u e stio n s t e r r ib le s que nous n’ avons pas encore r é s o lu e s ,. Hous n’ avons pas encore c h o is i entre nos deux destina mais b ien tôt i l faudra b ien qu’ on se d écid e , car le jour n’ est pas lo in où nous seront seu ls aveola Mort sur le s routes du Monde. Déjà quand à présent nous butons de fa tigu e avant qu’ à genoux noua tombions pour la dernière f o i s la main qui nous a t t ir e et noua épouvante n’ e s t pas c e l le d’ un ange,nous le savon s,c ’ est la sienne. Notre t r is te s s e n’ est pas neuve. Au gré des peuples et des tempsn’ a ton pas vu tous le s aspects de la grande tragéd ie b io lo ­gique, tantôt c ’ e s t l ’ acte c o lo r é , la parad^larayante c 'e s t la " conquête " et puis la chose hurleuse et carapaçonnée c ’ est " la Guerre ” ou b iep^la pénétrante t r i s t e s s e , la p la ie hon­teuse l ’ é tre in te im placable et se crè te ; l ’ Homme est malade. Homme de souffrancs,Homme de jo ie ,a p r è s la jeunesse et le jour vient, tou jou rs la n u it. Où vont nos âmes pendant la nui1? V on t-e lle s vers l ’ avenir plus gracieux que le présent e t pa­ré de tou tes le s douoeurs du rêve ou bien re tou rn en t-e lle s vers le s aotes éb lou issan ts de l ’ humaine tr a g é d ie ,v o n t -e lle s former d’ autres vagues fu rieu ses comparables à c o l le s qu lh ier encore d é fe r la ie n t sur le monde. Qui s o r t ira demain de la masse anonyme et conquise ? A t t i la ^ Napoléon ? Quelqu’ un de plus grand encore, plus cru el ? qu’ importe ! S’ i l est d ési­gné nous lu i obéirons et nous irons lu i o f f r i r ce que nous avons réuni de plus préoieux . On ne saura jamais ce qu’ i l

fau t réunir de sublimes abnégations de vertus admirables d ’ in f in is sa o r ifio e a pour tourner avec une noble brusquerie aveo oe dédain qui nous séduit Jusqu* au sang une page de oonquote.un verset de l ’ H isto ire l Qui osera demain t r a it e r notre destinée c o l le c t iv e avec le mépris que tous le s mâles d é s ire n t, d’ un large coup de sabre imprudent ! Hous applau­d irons c e lu i- là ,n o u s hurlerons de p la is ir e t de crim e,noua serons heureux e n fin , e t s i le sabre ensuite s ’ enfonce dans notre gorge,eh bi<m ! nous cr ie ron s encore plus f o r t que s o u f fr ir n’ e st r ie n I A insi sommes-nous f a i t s Jusqu’ à présent V oilà pourquoi sans doute nos m aîtres furent tous des grands a c te u r s ,le s grands pourvoyeurs enthousiastes de la souffran­ce e t de la mort. On a le s m aîtres qu’ on m érite.

Pourquoi ne ch o is isson s nous Jmaais ceux qui mènent le combat pour la f i e ? Ge oamp là poiirtant est aus­s i r ich e en gén ies que c e lu i de nos tyrans . Pourquoi Jus- qu’ i o i l e s grande b ien fa iteu rs de l ’ humanité n’ o n t - i ls re­c u e i l l i s sauf de retres exemples qu’ in d iffé re n ce ou haine de leur^ii gén ération , quelques n o tor ié tés tard ive s , beaucoup d’ ou b lis ? Sans doute parce que le s fo rce s du monde qui sont passée^uaqu’ i c i entre le s nuiins des hommes ont uno orig ine trop brutale pour notre ra ce . I l est à ce t égard d ’ h o r t ib le s aventures. Hais Jam ais,certo9 , l ’ Hiuaanité ne s ’ e s t couverte une honte plus p ré c is e ,p lu s e ffra y a n te , que dans la destinée de Philippe Ignace Semmelweis accoucheur Viennois dont nous avons raconté la v ie e t l ’ oeuvre- dans notre th èse . A oe sujet,Homain Holland nous é c r i t t Je croy a is oonnaître la s tu p id ité Ьгша1пе e t sa m alfaisanoe mais décidément e l l e e st sans bornes ” Oui,sans bornes. Sous ne pouvons songer à re­prendre i o i par l e d é ta il la narration du p il la g e a troce de oe tte v ie illum ineuse par la meute de tou tes l e s haines so ie n t ifiq u e s e t s o c ia le s de son époque. ” La nuit du monde est illum inée de lum ières d ivlnes^tn v é r ité ,d iv in e en e f f e t fu t c e tte v ie ,d iv in e aveo le s sim ples fo r c e s d ’ un homme.

I l nous a tout donné, i l s ’ e s t dépassé oent f o i s pour que nous soyons moins malheur eux,p lus v iv a n t, et oent f o i s le s sa v a n ts ,le s pouvoirs publies de son ten^s ont re fu sé ageo uns cruauté, une s o t t is e inexp iable l e s dons admirables et b ien fa isa n ts de son génie.Sans doute le s f o r - oeh du monde n 'a l la ie n t -e l le s pas encore de oe o 6 té .........

I l fa l lu t pour que la fe rre s ’ é lo ig n â t un peu de sa vo ie maudite l ’ im pulsion d’ un génie Щ бтклЗйС à plus maître de ses dons que le fu t Somme!w eis ,une fo r c e in t e l le c ­tu e lle p lus harmonieuse,un homme en fin dont le s a ctes soient à l a hauteur d ’ u nô/ im agination Ixuoineuse: Pasteur.

£!t c e la nous est une grande ra ison d 'e sp é re r .

Autour de la tragéd ie de Semmolweis oe ne sont pas des hommes qui s 'a ffr o n te n t ce sont des puissances b io lo g iq u e s , énormes qui se oombattent. Oette méchanceté in fern a le dont i l fu t l a viotim e à la grandeur et la f a t a l i t é fl'une guerre.Se p e u t - i l que des e tres oomme vous ou moi a ien t eu le cou­rage d 'e x i le r Semmelweis de la m aternité de Vienne au moment p ré c is où i l f a i s a i t la preuve de sa déo-ouverte magnifique ? Oar en fin le Professeur Widal l ' a é c r i t ! I l a indiqué du premier coup le s moyens prophylactiques que l 'o n d o it prendre contre l ' i n f e c t i o n puerpérale avec une t e l l e p ré c is io n que l 'a n t is e p s ie moderne n 'a r ien eu à a jou ter aux rè g le s q u 'i l ava it p re s c r ite s " 3 s t - i l p oss ib le que ce tte ré v é la t io n a it été systématiquement ignoré par tous le s médecins compétents de 1846 à 1876 anviron.O ela ne peut s 'e x p liq u e r que par des raisons qui dépassent beauooup la mesure humaine. Les puis­sances de haine oe sont à oe poin t m \ iltlp llées ,farou ch es, mon\imentales devant ce tte v é r ité b ien fa isan te qu' i l fau t son­ger que la volon té ^ e s hommes l e s mieux doués de ja lo u s ie , le s plus farouchement o rgu e illeu x ne sont à o6té d’ e l le s que des enfants tim ides J L 'e n fe r n 'e s t pas qu'un mot l le d iab le e x is te quelque part l lie v it -o n pas en ce tte année 1856 ees com patriotes q u i• ! 'aimaient auparavant se tourner contre lu i s 'u n ir à leu rs ennemis n a tu re ls ,le s au trich ien s pour fa ir e chorus contre lu i et le m altra iter s i complètement q u 'i l s — achèvent d 'é te in d re son génie dans un d é lir e d'une forme épouvantable. Et ce ne fu t pas t o u t ,v o ic i la f i n l e dernier acte oü r ie n ne manque d 'od ieu x et d»im placable, où tout ce qui tra în e entre nous de lâche e t de douloureux depuis le Gowr menoement du monde se trouve réuni pour l'écrasem ent d'un grand progrès.On d ir a it une imprudence du d ia b le à se montrer aussi form ellement.Bous ne oJ.-’ arons notre thèse qu 'à p a rtir de l 'e n d r o it où le s événements désastreux se p ré c ip ite n t .

Arneth rev ien t de Paris ou 11 v ien t d 'essayer une su­prême in terven tion auprès des grands accoucheurs de l 'é p o q u e .

JSchec com plet. " JSn rentrant à Budapest Vrneth, décou­ragé, ne sut convaincre Sommelweis de ce q u 'i l ava it vu, en­tendu, et surtout de l 'in a n it é de tout e f f o r t prochain.

Arneth é ta it raisonnable,Semmelweis ne l 'é t a i t p lu s .

Estim er,p r é v o ir , attendre surtout semblaient d 'im possi­b les tyrannies à son e sp r it en déroute.

Sans doute a v a i t - i l fran ch i déj| le s sages lim ite s de

notre sans oommun,oette grande tr a d it io n de nos es­p r it s dont nous soiiimes tous le s p e t it s enfants a t t e n t i f s , gentiment soudés par la ooutxune à la ohaîne de la Raison q.ul re lie ,q u » on le v e u ille ou n on ,le p lus gén ia l au plus ignare d 'en tre nous,du premier au dernier jour de notre v ie commune. D’ un m aillon rompu de oette lourde chaîne Semmel- weis s 'é t a i t d é ta ch é ...la n cé dans 1 ' in coh éren ce .Il avait perdu sa lu c id i t é ,c e t t e puissance des p u issa n ces ,ce tte con­cen tra tion de tout notre avenir sur un poin t p ré c is de l 'U ­n ivers . Hors d 'e l l e comment c h o is ir dans la v ie qui passe la forme du monde qui nous convient ? Oomment ne pas se - perdre ? S i l'homme s 'e s t anobli parmi le s anim aux,n'est­es pas parce q u 'i l a su découvrir à l 'U n iv ers un plu grand nombre d 'a sp ects ?

De la n a tu r e ,c 'e s t le courtisan le p lus ingénieux et son bonheur in s t a b le .f lu id e ,penché de la v ie vers la mort, est son in sa tia b le récompense.

Que oette s e n s ib i l i t é est p é r ille u se I A quel labeur de tous le s in stan ts n 'e s t - i l poin t condamné pour 1 'équ ilibs bre de ce tte f r a g i le m erveille I

A peine s i dans le sommeil le plus profond son e sp r it connaît le repos. La paresse absolue est anim ale.notre struc ture humaine nous l ' i n t e r d i t . Forçats de la P en sée .vo ilà to u s ,ce que nous sommes. Simplement ouvrir le s yetix n 'e s t ­es pas p orter a u ss itô t le monde en éq u ilib re sur sa tâ te ? B o ire .p a r le r , se d iv e r t i r .rever p eut-etre n 'e s t -c e pas choi­s ir sans trêve entre tous le s aspects du monde.ceux qui sont hum ains,traditionnels et puis é lo ign er le s autres in­lassablement ju squ 'à la fa tig u e qui ne manque pas de nous surprendre à la f in de chaque journée.

Honte à c e lu i qui ne sa it pas c h o is ir l 'a s p e c t conve­nable aux destinées de notre espèce 1 I I est b é t e . i l est fou .

t

Quant à la fa n ta is ie ,à l 'o r i g in a l i t é dont notre orgueil se f la t t e , l e u r s lim ite s ,h é la s l aussi sont p ré c is e s ,a lo u r ­d ies de d is c ip lin e ! i l n 'y a de fa n ta is ie per^imise que c e l le qui prend encore appui sur l 'im a g in a ire gran it du bon sens. Prop lo in de ce tte convention plus de ra ison et p lus d ’ e s p r its pour vous comprendre. Semmelweis dépensait une fo rc e in u t i le quand i l transform ait tous ses cours en longs développements in ju rieu x à l ’ égard de tous le s pro­fesseu rs d 'ob sté r iq u e .

I l acheva de se rendre in to lé ra b le et in e f f ic a c e en

a lla n t a f f ic h e r lui-même sur le s murs de^la v i l l e des mani­fe s te s dont noua c ito n s un passage î " Père de fa m il le , s a is - tu oe que c e la veut d ire d 'ap p eler au chevet de ta femme en couches un medeoin ou une sage-femne ? c e la s ig n i f ie que tu lu i f a i s volontairem ent cou r ir des risqu es m o rte ls ,a i f a - oilem ent é v ita b le s par le s m éthodes,etc."

Sans doute 1»e1ît-on,üè8 ce moment, re levé de ses fon c­t io n s s i son épuisement p ro g re ss if n 'a v a it devancé o e tte r i ­gueur in u t i le . B ien tôt,en e f f e t , l e s mots q u 'i l prononçait n 'a tte ig n ire n t plus leu r ob je t e t furent le p lus souvent — sans p ortée . Son corps s 'in c l in a dans une démarche n ou ve lle , saooadéet i l parut aux yeux de tous s 'avancer en h ésita n t sur une terre In con n u e...

On le su rp rit en tralnjli de creuser dans le s mura de sa chambre,à la rech erch e ,p ré te n d a it - il ,d e grands se cre ts en­fo u is là par un prêtre de sa connaissance. En l 'e s p a ce de quelques mois ses t r a it s s 'in cru s tè re n t profondément de mé­la n co lie et son legard perdant l 'a p p u i des choses parut se perdre d errière nous.

Rapidement 11 devint le pantin de tou tes ses fa c u lt é s , a u tre fo is s i p u issantes,à piréaont déchaînées dans l 'a b s u i ’de.

Par le r ir e ,p a r la v in d ic te ,p a r la b o n té ,i l fu t possé­dé tour à tour .entièrem ent, sans ox'àre lo g iq u e , ohaoun de ses sentiments l 'a g is s a n t pour son com pte.paraissant uniquement Jaloux d 'ép u iser le s foroea du pauvre homme plus oom plete- ment que la frén és ie précédente. Une person n alité s ’ éoa rtè le aussi cruellem ent qu'un corps quand la f o l i a tourne la roue de son su p p lice .

Be croyez pas ces poètos qui vont se lamentant contre l e s rigueurs e t le s su jé tion s do la pensée ou qui maudissent la s chaînes m a tér ie lles dont s 'e n tr a v e .p ré te n d e n t -ils , leur essor admirable vers le c i e l des purs e s p r its i Bienheureux inoonsoionts I P rétentieux in grats an v é r ité ,q u i ne con ço i­vent qu'un p e t it co in J o li-d e ce tte absolue l ib e r t é dont i l s prétendent avoir le d és ir i S ' i l s se d ou ta ien t, le s tém érai­res,que l 'e n f e r oomiaenoe atix portes de notre Raison massive q u 'i l s d ép loren t,e t contre le sq u e lle s i l s vont p a r fo is ,e n ré v o lte insensée,Juaqu 'à rompre leu rs ly re s I S ' i l s savaient! Do qu elle gratitude éperdue ne ch a n te ra ie n t-ils poin t la dou­ce Impuissance do nos e s p r it s ,c e t t e heureuso prison des aaas qui nous protège d'une in te llig o n o o in f in ie et dont notro lu c id i t é la p lus su b tile n 'e s t qu'un tout p e t i t aperçu.Sam- melweis 8 'é ta it évadé du chaud refuge de l a >>Rai|ion,oü se re­tranche depuis tou jou rs la puissance énorme e t f r a g i le de no­tre espèce dans l 'u n iv e r s h o s t i le . H e r r a it avec le s fo u s .

- s -

dans l ’ absolu,dans oss so litu d es g la c ia le s oü nojiia passions n’ é v e il le n t p lus d ’ éohos,où notre ooeur humain te r r o r is é , p a lp itan t à se rompre sur la route du Réant,n’ o s t p lus qu'tu p e t it animal stupide et d ésorien té .

jSn s’ avançant dans ce dédale mouvant .im p itoya b le , de la démence,Mlchaalis lu i apparut.sanglant.lourd de rop ro - ohesi Skoda énorme .g r o s s ie r ; J£lin fu rienx.aoousant,b lêm i par tou tes le s haines d 'un monde in fe rn a l; S e y fe r t .e t puis S oa n zon i...

Des choses,des gens,des choses encore ,des courants — lourds de terreu rs innom ables.des formes im précises l ’ en­tra în a ien t mêlé à des c ircon stan ces de son p a ssé ,p a ra llè le s croisées ,m en açan tes,fon du es.. .

Autour de l u i , l e r é e l , l e banal s ’ a jou ta ien t encore à l ’ absurde par un m aléfice de son e sp r it sans lim ite s . Les ta b le s ,la Isunpe.ses t r o is c h a is e s ,la fe n ê tre ,to u s ces ob­je t s le s plus n e u tre s ,le s plus usuels de sa v io courante, s ’ entouraient d ’ un halo m ystérieux,d ’ une lum ière h o s t i le . Aucune sé cu r ité désormais dans ce tte f lu id i t é grotesque oü se l iq u é f ia ie n t le s co n to u rs ,le s e f f e t s et le s causes.Sans ce tte bhâuûbre déplacée par le fou hors do l ’ oapao® et du tem ps,revinrent encore le s v is ite u r s fa n ta stiq u es .

Après chacun d’ e u x ,i l reprenait la controverse d ’ autre­f o i s t i l argumentait longuement.logiquement p a r fo is et souvent bien après leu r départ. M ais,presque to u jo u rs , ces h a llu o in a tion s se term inaient dans la v io le n ce . I l y en — avait trop de ces ombres ricaneuses et menteuses autour de son l i t , t r o p pour qu’ i l le s v it to u te s ,b ie n en fa c e , le le s e n te n d a it - il pas com ploter d errière son dos,ennemies fou r­bes ?

SSt sa fré n é s ie s ’ é tra n g la it quand e l le s s ’ enfuyaient devant lu i ,b ie n souvent i l s ’ échappait à leur su ite âans l ’ e s c a lie r en le s poursuivant et jusque dans la rue.

Cette phase de sa détresse mentale dura jusqu’ en a v r il 1866. A ce moment l e » h a llu cin a tion s dont i l é ta it t e r r o r i ­sé cessèrent tou t d’ un coup. Oe ne fu t qu’ une am élioration trompeuse de son é ta t ,à peine un répit.pendant lequ el ce­pendant la stirveillanoe dont i l é ta it l ’ ob je t se relâcha.On lu i la is s a même fa ir e quelques promenades dans la v i l l e . I l s ’ en a l l a i t par le s rues chaudes et presque tou jou rs - sans chapeau.fout le monde sava it son malheur e t chacun — s’ e f fa c a it pour lu i donner l ib r e p a ssa g e ... ” C’ est pendant ce tte aooalm it que la fa c u lté décida de lu i donner un rem-

plaçant. Ses oollègu as en d é lé g a tio n ,e t d ’ a i l le u r s ,aveo beaucoup de ménagements,lui f ir e n t agréer ce tte mesure uni­v e r s i t a i r e .I l fu t entendu au surplus qu’ i l gardera it l e t i ­tre de professeu r » en d is p o n ib i li té " . Sabs peine i l parut adopter ce tte conclusion ,m ais dans le même après-m idi i l fu t possédé par une c r is e dém entielle d ’ une in te n s ité sans précédent.

Vers deux heures,on l e v it dévaler à travers lesnrues poursu ivi par la meute de ses ennemis f i c t i f s . O’ e st en hurf la n t .d é b r a i llé ,q u ’ i l parvint de la sorte jusqu ’ aux amphi­théâtres d’ anatomie de la F acu lté. Un cadavre é ta it là ;s u r l e marbre,au m ilieu du cours,pour une démonstration.SeBamel- weia s ’ emparant d ’ un so a p e l.fra n ch it le c e r c le des é lè v e s , bousculant p lu sieu rs ch a ises ,s 'a pp roch e ôu m arbre.incise la peau du cadavre et t a i l l e dans le s t is su s putrides avant qu’ on a it pu 1 ’ empeoher.au hasard de ses im pulsions,déta­chant le s muscles par lambeaux qu’ i l : p ro je t te au lo in s II accompagne ses manoeuvres d ’ exolamations et de phrases sans s u i t e . . .

Les étudiants l ’ ont reconnu,mais son a ttitu d e est s i me­naçante que personne n’ ose l ’ in terrom p re ... I l ne sa it p lus I l reprend son soa lp e l et f o u i l l e avec ses d o ig ts en meme temps qu’ avec la lame une ca v ité cadavérique suintante d ’ hu­meurs. Par un geste plus saccade que le s autres 11 se coupe profondément.

Sa b lessure saigne. I l c r ie . I l menace. On le désarme. On 1 ’ entoure. MaiB i l est trop t a r d . . . .

Oomrae iColletchka n a g u ère ,il v ien t de s ’ in fe c te r m ortel­lement.

+++•» +++-*--“W +-H-++++

y •.

akoda.právonu de oe aupreme m alheur,prit au ssitôt le chofliin de Budapest. Mais à peine é t a i t - i l a rr ivé q u 'i l s 'e n retou rn a it déjà,eiitaenant àommalweia aveo lui,.-Que de sou ffra*

oes au о oura de oe long voyage en d ilig e n ce i Quelle épreu­ve pour oe v ie i l la r d -e t le pauvre oeauaelweia b lessé .d é lira n t dangereux p eu t-être 1 A q u e lles eapèranoes s ’ a tta o h a ie n t-ila enoore pour co u r ir l e risque d'une aventuseauaal déaeapéréoy Peut-être àkoda fo r m a -t - i l un inavunt le p ro je t d'une in te r ­vention ch iru rg ioa io ? . . . Mais i l ne s 'y arrêta p o in t,oa r en arrivant à Vienne,dans la matinée du 2Й Juin I866,Betnrael- weis fu t conduit directem ent à l 'a s i l e d 'a l ié n é e .

3a chambre,qu»on peut encore v is i t e r au jourd*hul.est située à 1 ' extrèidLté d 'un long cou lo ir ,d a n s l ' a i l e gauche des bâtiiiisnts. I l mourut l à , l e 16 août 1865,dans la quaran­te-septièm e année de son age ,à 1*issue d'une agonie de tro is semaines. 3on vieux Maître g ra v it avec lu i oes dern ières mar- ohes^los plus saccagées de 1̂ ;. v ie . A Bkoda,cette t r is t e mai­son é ta it fa m iliè re . N aguère,il eu avait été l 'u n dos méde­c in s ,lo rsq u e é lo ign é de l 'U ê p ita l Général par mesure de d is ­c ip l in a ir e .

deoi s 'é t a i t pascó tout au début-de sa ca r r iè re ,e n 1826,à l'époq u e oü illin ( l e même,hélas i ) dont lu i au ssi — 'ava it été i 'a s s is t a n t ,1e f i t relégu er dans ce t a s i le d *a lié ­nés, sous le prétexte q u 'i l " fa t ig u a it le s malades ряд* des percusssions trop fréq u en tes ."

Au o i^ rs de ces tro ifi sem ain es,il évoqua sans doute l'harm onie étrange des trou b les co ïn cid en ces . Peut-être aus­s i sa mémoire en g^srdo-t-elle le secret trop douloureux pour son coeur ? A insi que l e bonheur,1a vengeanoe n 'e s t jamais complète e t oepend^mt tou jou rs s i lourde qu 'on est s u r p r is .. i

Viÿgt f o l s le s o ir desoendit dans c e tte ohtunbre avant que la mort n'emporte c e lu i dont e l le ava it reçu 1 ' o ffre n t p r é c is ,in o u b lia b le . 0 'é ta it | peine un homme q u 'e l le a l la i t reprendre,une forroe d é lira n te .corrom pue,dont l e s contours - a lla ie n t s 'e f fa ç a n t sous une purulence p rog ress ive .D *a illeu rs quelle v ic t o ir e p e u t -e lle attendre,1a M oit,dans oe l ie u le p lus déohu du monde î Quelqu'un lu i d is p u t e - t - i l ces la rves humaines,ces étrangers sou rn o is .cos torves sou rires qui ro ­dent tou t le long du néant,sur le s chemins do l 'A s i l e ¥

Prison pour in s t in c t s . A s ile des fous,prenne qui veut ces détraqués h u r la n ts .ge lg n a rd s .h â tifs I

L'homme f i n i t où le fou commence, 1 'animal e s t p lus - haut e t le dern ier des serpents f r é t i l l e au moins comme son père.

Semmelweis é ta it encore plus bas que tou t ce la ,im p u is­sant parmi le s fo u s ,e t p lus p ou rri qu’ un mort.

Les progrès de l ’ in fe c t io n furent азвег len ts ,a sa e» minütieux pour qu’ aucune b a ta il le no lu i fâ t épargnée sur la route du repos.

Lymphangite.. P é r it o n ite , . H Lourésie,. Quand oe fu t le tour de la méningite i l entra dnno uno sorte de verbiage ln~ cessant,dans uno rém iaiscenco iiitern in ab le ,au cours de la ­q u elle sa tGte b risée parut ao v ider en longues phrases mor­t e s . - Со n’ é ta it p lus c e tte in fern a le reoon a titu tion de sa v ie sur tin plan do d é lir e dont i l avait été К Budapest 1 ’ ao- te\ar tyrannisé чих promlero temps do за f o l i o . Dans la f iè v re éta ibn t oonauméos tou tes ses énergies trag iqu es. I l ne ten a it p lus aux vivanta que par l ’ élan form idable de son passé .

Le 16 Août au matin la .-.lort l e s a is i t à la gorge. I l étou#?a.

i)es senteurs putrides envahirent la ohambro,vraiment i l é ta it temps qu’ i l s ’ en a i l l e . Mais i l s ’ aoharna dans notre monde au ssi longtemps qu* on le peut avoo un oerveau im possi­ble sur un oorpa en lambeaux. I l p a ra issa it évanoui,perdtif^ans

> i ̂ l ’ omur© quand une dernière r é v â lte ,to u t près de la f i n , l u i - rend it la lum ière et la douleur. Soudain 11 se dressa sur son l i t . On dut le recoucher ” Bon,M on,.. , ” h u r la -t-1 1 p lu sieurs f o i s . I l semble qu’ i l u’ y eât au fond de oet etre aucune In­dulgence рогхг le sort eomimin,pour la M ort,et r ie n de p o ss ib le en lu i qu’ une f o i immense*dans la v ie . On l ’ entendit appelerenoore » Skoda | .. Skoda ! . . " qu’ i l n’ ava it pas reconnu. I lentra dans la pa ix vors ? heures du a o ir i ••

Dans l ’ e ffro y a b le dénouement de oe martyr,dans la p er- fe o t io u môme de aetta c o a l i t io n douloureuse 11 no peut pas y avo ir que l ’ e f f e t de nos p e t ite s v o lon tés . Hous n’ avons pas oe génie dans l e mal^On d o it l ’ espérer. Les âges de l ’ humani­té s ’ eoom plisaent sans doute aveo une m ajesté c ru e lle et re­doutable mais i l s s ’ on vont vers la lu m iè re ,! ’ âge de la v ie d o it venir après le s s lè o le s do la Mort. Ce que Semmelweis n’ pu réu ss ir paroequ’ i l n 'é t a i t pas аавев oonols e t p lus pas­sionné que puissant,Pasteia* reprenant le môme flambeau a vain ou le s ténèbres e t rem pli l a tache écrasante pour un autre.11 y a dono tou tes le s ra isons d’ espérer que le s temps plusheureux sont proches de notre horison . La b r u ta lité par ses oxoos,a m ille signos semblent toucher à la f i n de son règne.

Aveo e l le f in i r a sans doute la suppôn^itie dans le s a f­fa ir e s du monde dont i l s ont perdu la m a îtrise , fanÿsfilaroueh du passé,tem ps guerriers,tem pe fr a g i le s au fond oommo tout oe qui e st masoulin. Aus s i longtemps que la fo roe physique p e r -

mit tous le s e x p lo ita ,ta n t que l e muselé fu t 1 ’ instsrument meme de la puissance Да v ir iX it é resta la base de nos s o o ié - té s mais aujourd’ hui la fo rce physique « ’ e s t peu de chose Demain ce ne sera plus rien,dem ain l ’ audace bruyante, v ite épuisée ne aera plus d’ aucun p r i x , i l faudra pour e tre vraiment f o r t re sp ecte t la v ie ,e t c 'e s t en r é a l it é l e propre des mé­decins e t surtout la q u a lité majeure des femmes qui. a n tic ip en t e t dans le monde actuel le s destinées de l ’ aven ir. Le gé­n ie mâle en v é r ité a r é a l is é d’ adiairables oonstxuotions l o f l - ques e t mécaniques mais n* a t - i l pas d é tru it bien plus encore dans Is domaine de l ’ id éa l et ne menace t - i l pas de détru ire aussi son propre royaume de la m atière. C’ e s t une t r i s t e in­firm ité de sa verve fS r o o e ,îe son génie impur qui ne peut se passer de conquêtes bruyantes,de panache et de feu . Regar­dez autour de nous aujourd’ hui sur tous le s p o in ts du globe 1 ’ id o le mâle e st au dessous de sa tâche i l s* implore lu i-m â- ms e t П9 peut p lu s . . . i l a trop d é tru it . On oommenoe à ne plus o ro ire à son in g é n io s i t é , i l se prend à douter de lu l-m S- me«A forde de seoouer ses plumes,de le s trouver adm irables i l s ’ é ta it cru tout permis,demain i l sera r id ic u le .

A-lcrs le s feimse s ,p a tien te s p lus s u b t ile s moins l o g i ­ques p lus laystiques en somme plus vivantes s o r t iro n t du s i ­len ce эт; noua conduirons h leu r % о ш avec plus de bonheur

\ V , ^ -¿̂ E»̂ >esur un autre chemin. Hous l e s suivrons r é t i f s seulement pour la formo ,0 00i?»es au fond Octf noua savons b ien que nous n’ avons pltia r ie n к d ire et que notre système d’ h o s t i l i t é est sans issue.

Honaieur l e Profeasoar Ohauffard en nous fa isa n t l ’ hon­neur d’ ijrguKiôUtcr n otïo tlibae ramihquait avec beaucoup de Jus­tesse qu’ a 1 ’ ог1>Дпе de oixaque découverte i l y ava it tou jou rs deux ou t r o is martyrs. JSe se p a a t - i l pas que tous l e s crimes tou tes le s h id e u rs ,le s in q u a lif ia b le s cruautés des mondes ac­tu e ls e t passés so ien t aussi tios mai’ty rs qui se trouvent au s e u il de la plaa grande découverte que feron t Jamais l e s hom­mes : l a Vie •