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CONFEDERATION GENERALE DU TRAVAIL REVUE DE PRESSE Semaine 02 du 04 au 09 – 01 - 2016 PATRONAT Prime à l’embauche : le patronat fait la moue 04 Janv. 2016 Les échos La prime forfaitaire pour l’embauche d’un nouveau salarié dans une PME en 2016 est jugée trop ponctuelle par le patronat. Pour le patronat, le compte n’y est toujours pas. Les mesures que prépare le gouvernement dans le cadre du plan promis le 31 décembre par François Hollande ne rencontrent qu’un accueil très mitigé chez les employeurs. La prime forfaitaire qui pourrait aller de 1.000 à 2.000 euros pour chaque nouvelle embauche en 2016 dans les PME de moins de 50 salariés et jusqu’à 1,3 SMIC, n’est pas de nature selon le Medef à régler le problème de l’emploi de manière structurelle. « C’est une mesure qui peut paraître généreuse mais qui est trop ponctuelle. A la rigueur, il aurait mieux valu une aide moins importante sur son montant initial mais qui s’inscrive dans la durée, avec une remontée très progressive des taux de cotisation sur plusieurs années », estime-t-on dans l’entourage de Pierre Gattaz. Cette prime forfaitaire imaginée par le gouvernement se rapproche pourtant beaucoup du dispositif mis en place par Nicolas Sarkozy en 2008 (et prolongé jusqu’en 2010) du « 0 charge » pour les salaires au niveau SMIC (et avec des cotisations dégressives ensuite jusqu’à 1,6 SMIC). Ce dispositif avait été plébiscité à l’époque. Selon les économistes Pierre Cahuc et Stéphane Carcillo, la mesure aurait permis de créer 30.000 emplois en un an pour un coût quasi nul pour le budget de l’Etat si l’on prend en compte les économies réalisés grâce à l’embauche d’un salarié (assurance-chômage, RSA, aides sociales et les diverses cotisations dont le salarié va s’acquitter). « Il faut s’inscrire dans le long terme » «A l’époque, c’était une bonne mesure, même si elle était ponctuelle, car nous étions dans une phase de crise économique aiguë. Aujourd’hui, les entreprises ont besoin de mesures de long terme pour restructurer leur offre, leur organisation. Nous ne sommes plus dans le même contexte, il faut s’inscrire dans le long terme », fait valoir un responsable du Medef. A la CGPME, qui représente pourtant le cœur de la cible des entreprises concernées par la mesure, on regrette aussi que le gouvernement n’opte pas plutôt pour des baisses de charges, plus simples à appréhender pour les employeurs, et plus pérennes. « De plus envoyer des signaux contradictoires avec une prime à l’embauche d’un côté et les décrets pénibilité de l’autre, n’est jamais un gage d’efficacité », estime Jean-Eudes Dumesnil du Buisson, secrétaire général de la CGPME Le patronat réclame une «loi d'urgence» pour la croissance et l'emploi 06 Janv. 2016 Le Parisien/Les échos Le président de la République a annoncé lors de ses vœux télévisés, le 31 décembre, un programme de formation aux métiers d'avenir pour 500.000 personnes sans emploi et des aides à l'embauche pour les PME. C'est dans ce contexte, et avant d'autres mesures qui devraient être présentées le 18 janvier, que le patron du Medef Pierre Gattaz demande une «loi d'urgence» pour l'emploi et la croissance dès janvier ou février. La démarche devrait susciter des réactions alors que le patronat a déjà qualifié les annonces de François Hollande de «demi-mesures». «Il faut un électrochoc et un vrai traitement économique de l'emploi, lance son 1 UD FO 37

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CONFEDERATION GENERALE DU TRAVAIL

REVUE DE PRESSE

Semaine 02 du 04 au 09 – 01 - 2016

PATRONAT

Prime à l’embauche : le patronat fait la moue 04 Janv. 2016 Les échos La prime forfaitaire pour l’embauche d’un nouveau salarié dans une PME en 2016 est jugée trop ponctuelle par le patronat.Pour le patronat, le compte n’y est toujours pas. Les mesures que prépare le gouvernement dans le cadre du plan promis le 31 décembre par François Hollande ne rencontrent qu’un accueil très mitigé chez les employeurs.La prime forfaitaire qui pourrait aller de 1.000 à 2.000 euros pour chaque nouvelle embauche en 2016 dans les PME de moins de 50 salariés et jusqu’à 1,3 SMIC, n’est pas de nature selon le Medef à régler le problème de l’emploi de manière structurelle. « C’est une mesure qui peut paraître généreuse mais qui est trop ponctuelle. A la rigueur, il aurait mieux valu une aide moins importante sur son montant initial mais qui s’inscrive dans la durée, avec une remontée très progressive des taux de cotisation sur plusieurs années », estime-t-on dans l’entourage de Pierre Gattaz.Cette prime forfaitaire imaginée par le gouvernement se rapproche pourtant beaucoup du dispositif mis en place par Nicolas Sarkozy en 2008 (et prolongé jusqu’en 2010) du « 0 charge » pour les salaires au niveau SMIC (et avec des cotisations dégressives ensuite jusqu’à 1,6 SMIC). Ce dispositif avait été plébiscité à l’époque. Selon les économistes Pierre Cahuc et Stéphane Carcillo, la mesure aurait permis de créer 30.000 emplois en un an pour un coût quasi nul pour le budget de l’Etat si l’on prend en compte les économies réalisés grâce à l’embauche d’un salarié (assurance-chômage, RSA, aides sociales et les diverses cotisations dont le salarié va s’acquitter).

« Il faut s’inscrire dans le long terme »« A l’époque, c’était une bonne mesure, même si elle était ponctuelle, car nous étions dans une phase de crise économique aiguë. Aujourd’hui, les entreprises ont besoin de mesures de long terme pour restructurer leur offre, leur organisation. Nous ne sommes plus dans le même contexte, il faut s’inscrire dans le long terme », fait valoir un responsable du Medef. A la CGPME, qui représente pourtant le cœur de la cible des entreprises concernées par la mesure, on regrette aussi que le gouvernement n’opte pas plutôt pour des baisses de charges, plus simples à appréhender pour les employeurs, et plus pérennes. « De plus envoyer des signaux contradictoires avec une prime à l’embauche d’un côté et les décrets pénibilité de l’autre, n’est jamais un gage d’efficacité », estime Jean-Eudes Dumesnil du Buisson, secrétaire général de la CGPME

Le patronat réclame une «loi d'urgence» pour la croissance et l'emploi 06 Janv. 2016 Le Parisien/Les échos Le président de la République a annoncé lors de ses vœux télévisés, le 31 décembre, un programme de formation aux métiers d'avenir pour 500.000 personnes sans emploi et des aides à l'embauche pour les PME. C'est dans ce contexte, et avant d'autres mesures qui devraient être présentées le 18 janvier, que le patron du Medef Pierre Gattaz demande une «loi d'urgence» pour l'emploi et la croissance dès janvier ou février. La démarche devrait susciter des réactions alors que le patronat a déjà qualifié les annonces de François Hollande de «demi-mesures». «Il faut un électrochoc et un vrai traitement économique de l'emploi, lance son

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président dans Les Echos. Cela doit passer par une loi d'urgence qui envoie un signal fort aux entreprises mais aussi aux investisseurs étrangers.» Et le patron des patrons enfonce la clou en proposant «quatre mesures pour radicalement changer la donne»: Des CDI sécurisés. «Avant tout, il faut instituer des CDI sécurisés qui prévoient en amont les conditions de séparation, par exemple si l’activité chute, et des CDI de projets sur le modèle des contrats de chantier», explique Pierre Gattaz dans le quotidien économique. Selon lui, cette mesure permettrait de «lever les freins à l'embauche». Les détracteurs feront valoir le risque dans ces contrats d'un glissement vers davantage de précarisation pour les salariés, avec la possibilité de se retrouver au chômage après une mission de plus ou moins longue durée. Plus que jamais, le salarié deviendrait alors la principale variable d'ajustement pour réduire ses coûts en cas de difficultés passagères.Un barème pour les indemnités prud'homales. Pour les entrepreneurs, le coût d'un licenciement devant les prud'hommes est souvent considéré comme une épée de Damoclès. «On doit mettre en place la barémisation des indemnités prud’homales», ajoute le patron du Medef. Et il devance la critique : «Certains craignent que les patrons licencient alors à tour de bras. Mais c’est absurde : tous les entrepreneurs, par définition, veulent se développer, et embaucher, mais encore faut-il leur en donner les moyens !». En juin, le gouvernement avait déjà proposé un dispositif pour plafonner les indemnités prud'homales accordées aux licenciés sans cause réelle et sérieuse. Ce plafond et ce plancher sont différents selon la taille de l’entreprise et selon l’ancienneté du salarié (moins de 2 ans, entre 2 et 14 ans, et plus de 15 ans). Un plan «zéro charges» pour les embauches pendant deux ans. Selon Pierre Gattaz, la future prime à l'embauche pour les PME proposée par la gouvernement n'est pas la bonne solution. «La prime a un côté subvention, typique de la culture de l’aide dont la France doit sortir», lance-t-il. «Nous proposons un dispositif « zéro charge » sur les embauches de salariés dans les PME de moins de 250 salariés et sur les alternants dans toutes les entreprises avec des exonérations totales les deux premières années puis une montée progressive sur cinq ans pour atteindre le taux normal». Une solution qui «débloquerait beaucoup d'embauches», précise-t-il. Reste qu'un dispositif existe déjà pour les salariés payés au SMIC depuis la mise en oeuvre du pacte de responsabilité. Faux, répond le patron des patrons. «Il n’y a plus de cotisations de sécurité sociale au niveau du SMIC mais il reste des cotisations Unedic, retraites complémentaires, formation.... Au total le coût chargé d’un salaire mensuel au SMIC pour l’employeur est de 1 466 euros, alors que le salarié touche, lui, 1 152 euros nets.»

Un nouveau contrat de profession pour les chômeurs de longue durée. «Il faut la création d’un nouveau type de contrat de professionnalisation, simple d’accès et sans condition préalable de diplôme, payé au SMIC avec une partie prise en charge par l’Etat.» En d'autres termes, l'idée est de permettre plus facilement à un chômeur de retrouver un emploi sans que cela présente un risque financier pour l'entrepreneur. « Cela permettrait de remettre dans un contexte professionnel les jeunes décrocheurs et les publics les plus éloignés de l’emploi», insiste-t-il. Pour le MEDF, Il faudrait que ce dispositif ne coûte que 600 à 800 euros à l'entreprise.

GOUVERNEMENT Emmanuel Macron : « On n’a pas tout fait pour l’emploi » LE MONDE | 06.01.2016

Emmanuel Macron, ministre de l’économie, confie au Monde ses réponses aux crises dont souffre la France. Emmanuel Macron continue de préparer le terrain pour une éventuelle loi Macron 2. Le ministre de l'Economie a accordé ce mercredi un entretien au Monde pour donner quelques pistes supplémentaires quant à son plan de bataille pour l'emploi. Le locataire de Bercy esquisse d'abord un mea culpa, concédant des erreurs depuis l'arrivée de François Hollande au pouvoir Emmanuel Macron : En 2015, l’économie française a retrouvé une croissance, encore trop faible, mais une croissance que nous n’avons pas atteint depuis 2011, la consommation se tient, l’investissement repart, l’emploi aussi, mais trop mollement. On est donc dans une situation moins noire, mais néanmoins pas satisfaisante. C’est ce qui a conduit le président de la République à parler d’un état d’urgence économique et sociale qui n’est pas un état d’échec. Le contexte est très favorable avec un euro, des taux d’intérêt et un pétrole faibles… Oui, mais nous n’avons pas pu bénéficier à plein de cet alignement favorable en raison du très fort ralentissement chinois, de l’affaiblissement des pays émergents, d’un contexte européen insuffisamment favorable à la croissance tout comme des rigidités de l’économie française. Le devoir qui est le nôtre, c’est d’« acter » que la croissance ne viendra pas de l’extérieur, tout comme la réponse à nos difficultés économiques. Elle dépend d’abord de nous et de notre volonté.

La politique européenne est pourtant favorable à la croissance, avec la fin de l’austérité budgétaire…

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Page 3: 02 du 04 au 09 – 01 - 2016 · Semaine 02 du 04 au 09 – 01 - 2016 PATRONAT Prime à l’embauche : le patronat fait la moue 04 Janv. 2016 Les échos La prime forfaitaire pour l’embauche

Non. Et à court terme, nous devons prendre des mesures à impact fort pour doper la conjoncture....

Croissance en berne, envolée du chômage aussi forte que sous Nicolas Sarkozy, départ des grands groupes français  : le gouvernement est-il en échec ?

Le ministre de l'Economie reconnaît que le gouvernement aurait pu faire plus en faveur de l'emploi . «Oui, on aurait dû réagir plus vite et plus fort et avec plus d'audace au début, et à cet égard j'ai ma part de responsabilité en tant que conseiller, à l'époque, du président de la République», reconnait le ministre. Emmanuel Macron poursuit en affirmant qu'il ne fait «pas partie de ceux qui disent qu'on a tout fait pour l'emploi et le marché du travail, c'est faux.» De même, sans doute aurions-nous dû nous attaquer plus frontalement aux rigidités de notre système institutionnel. Ce sera, j’en suis sûr, une question centrale en 2017". A quoi ressemblera la loi Macron 2 ? Ces nouvelles réformes, le ministre veut y contribuer avec sa loi Macron 2, dont il a donné un début d'aperçu. Il a d'abord répété son intention de lever les barrières d'accès à certains emplois : "je veux revenir sur les exigences excessives en matière de qualifications professionnelles pour exercer certains métiers dès lors qu’il n’y a pas de risque pour la santé ou la sécurité du consommateur et des travailleurs  : on a parfois créé des barrières en disant que c’étaient des gages de qualité". Plusieurs métiers ont déjà été évoqués, dont celui de coiffeur ou de laveur de vitre.

Autre axe de la loi Macron 2, poursuivre le simplification administrative : "il faut donner beaucoup plus de place à l’entrepreneuriat individuel, donner beaucoup plus de simplicité aux TPE et PME dans leur parcours de croissance sur le plan fiscalo-social et réglementaire", déclare Emmanuel Macron. Quitte à favoriser l'uberisation de l'économie, qui présente à ses yeux plus d'avantages que d'inconvénients : "pour beaucoup de jeunes aujourd’hui, c’est plus facile de trouver un client que de trouver un employeur. Ils se lancent, ils travaillent plus, la rémunération ne suit pas toujours, mais ils ont accès à l’activité économique et à des perspectives de mobilité

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Macron veut «casser des corporatismes, des rigidités»Réaffirmant la nécessité d'une «réponse économique et sociale» pour réformer une «société bloquée (...) qui nourrit les populismes», Emmanuel Macron plaide pour davantage de mobilité sociale et se fait le champion de l'initiative individuelle. Son objectif : «Casser des corporatismes, des rigidités». Interrogé sur cette «uberisation» de l'économie, Emmanuel Macron admet qu'elle est porteuse de risques. «Bien sûr, ce n'est pas un système parfait, peut-être certains échoueront-ils», explique le ministre, «mais on le voit avec l'exemple qu'offre Uber dans la région parisienne : des gens souvent victimes de l'exclusion choisissent l'entrepreneuriat individuel, parce que pour beaucoup de jeunes aujourd'hui, c'est plus facile de trouver un client que de trouver un employeur.»

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Moi Roi ou Président : Plus de syndicats, plus de code du travail, plus de conventions collectives, plus de sécurité sociale, plus d’assurances chômage, plus de caisses de retraites ! Vive l’économie libérale.

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Quelles seront les réformes proposées par Emmanuel Macron pour répondre à ce projet ? Le ministre entend notamment simplifier les démarches administratives pour les TPE ET PME, «revenir sur les exigences en matière de qualifications professionnelles pour exercer certains métiers» et parachever la réforme de la justice prud'homale en instaurant un plafond pour les indemnités prononcées. Pour le ministre, pas de doute : «C'est le moment pour engager de nouveau de grandes réformes.»

Bientôt un revenu universel en France ? Le 07/01/2016 AFP

" Un rapport du Conseil national du numérique (CNNum) présenté ce mercredi à la

ministre du travail Myriam El Khomri propose plusieurs pistes pour anticiper les mutations du monde du travail à l'heure du numérique.

Évaluer le bien fondé d'un revenu universel

Voilà l'une des pistes proposées dans le rapport sur «l'emploi et le travail à l'heure du numérique» remis ce mercredi à la ministre du Travail Myriam El Khomri. Commandé il y a un an, ce rapport du Conseil national du numérique (CNNum) formule 20 recommandations destinées à alimenter les projets de loi de Myriam El Khomri sur le travail et d'Emmanuel Macron sur les «nouvelles opportunités économiques». Fruit de 50 auditions de sociologues, syndicats, économistes, entreprises et collectivités, la réflexion porte principalement sur les métiers du futur, la place du travail et du salariat et l'encadrement de l'économie collaborative. Parmi les pistes proposées, celle de l'évaluation du bien fondé d'un revenu universel, où chaque citoyen percevrait une somme minimale lui permettant de vivre décemment. «Le CNNum pense qu'il est absolument nécessaire de se poser la question aujourd'hui pour y répondre demain», explique le rapport, qui propose la réalisation d'une étude de faisabilité de la mesure et recommande de s'appuyer sur les expérimentations déjà en cours. Selon Europe 1, ce revenu pourrait être compris, en France, entre 600 et 800 euros par mois. Un montant similaire à ce qui est étudié en Finlande. Encadrer les plateformes de l'économie collaborative Favoriser le cumul d'activités, consolider la protection sociale des travailleurs «uberisés» sont autant de pistes proposées dans ce rapport pour faire face aux mutations de l'emploi à l'heure du numérique. «Le développement de l'économie collaborative est porteur d'emploi. Il faut l'encourager, ne pas hésiter à la sécuriser juridiquement», a ajouté Myriam El Khomri. Dans son rapport, le CNNum recommande d'encadrer les plateformes de l'économie collaborative. Pour son directeur, Benoît Thieulin, «l'économie collaborative est un réel stress test pour la résilience de nos politiques publiques». Il faut trouver «une nouvelle manière de penser la relation entre le travail et la distribution des richesses», soulignent les auteurs du rapport. Le groupe de travail propose également de faire «évoluer le droit commun» pour «assurer une protection effective pour les travailleurs indépendants mais économiquement dépendants». La définition du «lien de subordination doit changer», «l'employeur doit avoir des devoirs en matière de protection sociale», explique à l'AFP Nathalie Andrieux, membre du Conseil national du CNNum. Le rapport prône également de «valoriser l'alternance entre les différentes formes d'emploi» en favorisant «le travail en temps partagé» et la pluriactivité, qui, selon l'Insee, concerne 2,5 millions de personnes. Autre enjeu crucial pointé: la formation professionnelle, que le rapport appelle à «transformer» et moderniser en profondeur, en valorisant notamment l'acquisition des connaissances tout au long de la vie. Un débat public sur le compte personnel d'activité sera lancé le 21 janvier sur une plateforme internet, a d'ailleurs déclaré Myriam El Khomri. «Les acteurs de la société civile pourront contribuer».

EMPLOI

Baisse du chômage en ordre dispersé en zone euro Le Monde | 08.01.2016

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Lentement, mais sûrement, le taux de chômage européen poursuit sa décrue. En novembre 2015, il s’est établi à 10,5 % dans la zone euro, en baisse de 0,1 point sur un mois et d’un point sur un an, selon les chiffres publiés jeudi 7 janvier par Eurostat. « Il s’agit du plus bas niveau enregistré depuis octobre 2011. C’est une bonne nouvelle », commente Howard Archer, économiste chez IHS Global Insight. Dans l’Union européenne, le taux de chômage s’est établi à 9,1 %, contre 9,2 % en octobre, retrouvant ainsi son niveau de juillet 2009. « Sur un an, le taux de chômage a baissé dans 25 des 28 pays membres », note Eurostat. Dans le détail, les économies européennes affichent néanmoins des situations très contrastées. Si les taux de chômage de l’Allemagne (4,5 %), la République tchèque (4,6 %) et Malte (5,1 %) montrent que ces pays ont désormais atteint le plein-emploi, la Grèce affiche toujours un taux de chômage record, à 24,6 %. Tout comme l’Espagne, où la proportion des demandeurs d’emploi a néanmoins entamé une nette décrue : il est tombé de 23,7 % à 21,4 % entre novembre 2014 et novembre 2015. De même, l’Italie (de 13,1 % à 11,3 %), l’Irlande (de 10,4 % à 8,8 %), le Portugal (de 13,5 % à 12,4 %) profitent enfin d’une embellie en la matière, tandis que la situation continue de se dégrader en Finlande (de 9 % à 9,4 %). La France, elle, est dans la moyenne de l’union monétaire, avec un taux de chômage passé de 10,5 % à 10,1 % en un an. « L’Italie et L’Espagne, dont la population active est stable et la productivité plus faible, n’ont besoin que de 0,2 % et 0,8 % de croissance pour voir le chômage reculer » Comment expliquer de tels écarts ? Avant de se prononcer, les économistes appellent à la prudence : sur le sujet, comparaison n’est toujours pas raison. Ne serait-ce que parce que les modèles de croissance des pays européens sont structurellement très différents. « De fait, la première raison pour laquelle les taux de chômage sont si divergents est que la crise n’a pas été de même nature ni de même ampleur partout », rappelle Stefano Scarpetta, spécialiste de l’emploi à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

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Ce n’est pas tout. « Pour comprendre pourquoi l’emploi repart plus vite dans certains Etats, il faut également prendre en compte le niveau de productivité et le dynamisme de la population active », ajoute Eric Heyer, spécialiste du sujet à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Exemple : grâce à sa natalité relativement élevée, la France, dont la productivité par tête augmente de 0,9 % par an, voit sa population active gonfler de 150 000 personnes chaque année (+ 0,5 %). Son taux de chômage ne commence donc à refluer que lorsque la croissance atteint 1,4 %, selon Eric Heyer. « L’Italie et L’Espagne, dont la population active est stable et la productivité plus faible, n’ont en revanche besoin que de 0,2 % et 0,8 % de croissance pour voir le chômage reculer », explique-t-il. « Le taux de chômage britannique est de 5,2 % seulement mais les emplois ne sont pas toujours de bonne qualité. C’est un choix de société » En outre, les pays qui avaient déjà réformé leur marché du travail et activé leurs politiques de l’emploi avant la crise ont affiché une meilleure résilience : ils ont été moins durement frappés par le chômage, et se sont rétablis plus vite. C’est en particulier le cas de la Suède et du Danemark, champions de la « flexisécurité », ce système où les licenciements sont plus faciles mais les chômeurs mieux protégés et indemnisés. C’est aussi le cas de l’Allemagne où les lois Hartz, dans les années 2000, ont assoupli le marché du travail et durci les règles d’indemnisation des demandeurs d’emploi. « Le modèle allemand est aujourd’hui celui de la flexibilité interne », précise Christopher Dembik, chez Saxo Banque. « Les entreprises ont massivement recours au chômage partiel en temps de crise, et aux heures supplémentaires quand les commandes remontent. » Dans le Sud de l’Europe, des réformes tardives Le modèle britannique, lui, privilégie la flexibilité externe, avec le recours aux emplois temporaires ou précaires. A l’exemple des contrats zéro heure, qui ne fixent aucune durée du travail, permettant à l’employeur d’établir le nombre d’heures dont il a besoin chaque semaine. Pendant la crise, le nombre de ces contrats a explosé. De même, le Royaume-Uni recense aujourd’hui 4 millions de travailleurs indépendants, les entreprises les utilisant comme variable d’ajustement afin de ne pas embaucher. « C’est la flexibilité portée à son extrême », résume Patrick Artus, chez Natixis. « Grâce à elle, le taux de chômage britannique est de 5,2 % seulement mais les emplois ne sont pas toujours de bonne qualité. C’est un choix de société. » De leur côté, les pays qui ne s’étaient pas attaqués aux déséquilibres structurels de leur marché du travail avant 2008 ont bien plus souffert lorsque la récession a frappé. « La dégradation de l’emploi y a été plus forte et plus durable », souligne ainsi le Conseil d’orientation pour l’emploi dans son dernier rapport. En particulier en Italie, en Espagne ou au Portugal, qui ont entamé des réformes en plein cœur de la crise, dans des conditions bien plus douloureuses. « Génération sacrifiée » Mais elles commencent à porter leurs fruits. « En Italie, le contrat de travail créé par le premier ministre Matteo Renzi a permis de créer 200 000 emplois net. C’est beaucoup », estime M. Artus. Ce nouveau contrat offre aux salariés des droits au dédommagement en cas de chômage augmentant avec l’ancienneté tandis que les employeurs profitent de baisses de charges. L’Espagne, elle, a autorisé les entreprises à négocier des baisses de salaires ou de temps de travail avec leurs salariés en cas de difficulté économique. « Cela a rendu les embauches en CDI moins risquées aux yeux des employeurs, et contribue à réduire le recours excessif aux contrats courts », constate M. Scarpetta. Les Etats membres de l’union monétaire ont un point commun, aucun ne s’est encore attaqué au problème du chômage de longue durée Et la France ? Peut mieux faire, jugent les économistes, pas tous d’accord sur les réformes à mettre en œuvre pour relancer l’emploi. Beaucoup doutent de l’efficacité du plan de formation de 500 000 chômeurs annoncé par François Hollande le 31 décembre. Pour M. Scarpetta, la priorité devrait être la clarification des motifs permettant les licenciements économiques, aujourd’hui trop flous. Pour Pierre Cahuc et Francis Kramarz, chercheurs au Crest – un laboratoire dépendant de l’Insee – et auteurs d’un rapport sur le sujet, mieux vaudrait se concentrer sur la création d’un contrat de travail unique, plus souple qu’un CDI mais plus protecteur qu’un CDD. Un premier pas vers une « flexisécurité » à la française, en somme…

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ECONOMIE

Economie mondiale : «La bulle spéculative explosera tôt ou tard» Le spectre d'un nouveau krach plane 06 Janv. 2016 Le Parisien

Les leçons de la crise des subprimes de 2008 n'ont pas été tirées. Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque, société de courtage en ligne, tire la sonnette d'alarme sur la possible imminence d'un krach. Les turbulences qui secouent actuellement les marchés financiers chinois, constituent des alertes qu'il convient de prendre très au sérieux, selon Christopher Dembik

Une chute des Bourses en Chine relance les inquiétudes quant à une nouvelle crise financière et économique majeure. D'autant que tous les facteurs sont réunis. Des tradeurs se prenant la tête entre les mains, scrutant sur des écrans des courbes plongeantes... C'est la traditionnelle image de la crise financière. Elle a fait la une de tous les journaux en 2008, lorsque la banque Lehman Brothers a mis la clé sous la porte, entraînant le monde dans la pire crise économique depuis celle de 1929. Allons-nous bientôt revivre cette scène ?La perspective d'un nouveau krach n'est pas à prendre à la légère. En témoigne l'incroyable épisode de lundi en Chine. Pour leur première séance de l'année 2016, les Bourses chinoises se sont offert une gigantesque

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dégringolade. Après s'être effondrées de près de 7 %, les places de Shanghai et de Shenzhen ont tout simplement fermé. La contagion a été immédiate : Paris, Londres, Wall Street, Francfort... Les autres Bourses ont plongé, avant de se reprendre et de terminer, mardi, peu ou prou, en légère progression.La fin de l'«argent gratuit» La Chine serait-elle le maillon faible ? « C'est la deuxième alerte sérieuse dans ce pays, rappelle Christian de Boissieu, professeur d'économie à l'université Paris-I. En août, nous avions déjà observé un phénomène similaire. » Et de préciser : « L'instabilité viendra en premier lieu des pays émergents. » D'autant que le ciel s'assombrit au-dessus de ces économies, moteurs de la croissance mondiale : ralentissement économique, baisse des prix des matières premières...D'ailleurs, la patronne du FMI a tiré la sonnette d'alarme le 30 décembre. La croissance mondiale sera « décevante et inégale » en 2016, a averti Christine Lagarde. Un changement d'ampleur attend aussi la planète finance. Après plusieurs années de baisse continue des taux d'intérêt, la banque centrale américaine s'apprête à les remonter légèrement, mettant fin à la politique de taux zéro, et donc de l'argent gratuit. De quoi chambouler l'économie mondiale encore fébrile. C'est ce qu'anticipe également Christine Lagarde : « Des taux en hausse et un dollar plus fort pourraient conduire à des défauts de paiement de la part d'entreprises. Et se propager dangereusement aux banques et aux Etats. »

En 2008, la Chine toussait déjà Les Bourses chinoises sont des habituées des soubresauts. Entre octobre 2007 et avril 2008, l'indice de Shanghai avait perdu 50 % de sa valeur (une chute amortie par l'envolée de l'indice boursier depuis 2006). Un minikrach boursier qui, déjà à l'époque, avait affolé les marchés européens et révélé d'inquiétantes faiblesses dans l'économie chinoise.En 2008, la deuxième économie mondiale n'avait d'ailleurs pas été en mesure de résister au tsunami de la crise des subprimes venue des Etats-Unis.C'est dire à quel point, lorsque les Bourses chinoises toussent comme en ce moment, les marchés financiers, partout sur la planète, redoutent de s'enrhumer. Les Bourses du monde ont presque toutes entamé 2016 du mauvais pied... Alors que, cet été, la Bourse de Shanghai s'était encore écroulée de près de la moitié de sa valeur, comment expliquer cette dégringolade depuis le début de la semaine ? Certains spécialistes évoquent « la conséquence d'un modèle économique à bout de souffle ». La future crise boursière, financière et économique globale est-elle aujourd'hui en train d'incuber en Chine ? Tous les experts ne sont pas aussi pessimistes, mais ils prévoient d'autres secousses boursières dans l'empire du Milieu en 2016. La bulle spéculative explosera tôt ou tard L’éclatement de la bulle spéculative touchera d’abord le marché de l’immobilier. Le consommateur en ressentira donc immédiatement les conséquences du fait d’un manque d’offre de logement endémique depuis plusieurs décennies de plus la confiance s’érode et le système sera mis à mal.

Doit-on néanmoins redouter une nouvelle crise d’une ampleur égale à celle de 2008 ? De nombreux produits dérivés dangereux se trouvent encore en grande quantité sur le marché. On a d’une part la dette souveraine de certains états qui ne peuvent plus faire face à leur endettement. Mais, surtout il a les obligations d’entreprise à haut rendement Pour attirer des capitaux, des sociétés fragiles, surtout américaines ont levé des fonds directement sur les marchés en offrant des profits importants. C’est particulièrement le cas dans le domaine du pétrole de schiste. Ces mêmes entreprises ne seront plus en situation de rembourser leurs créditeurs et nous assisterons à des faillites en cascade. Le risque est déplacé depuis 2007, mais les errements financiers sont toujours là..

Pourquoi ça risque d’éclater

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INTERNATIONAL

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EUROPE Royaume-Uni: En deux jours, les gros patrons ont déjà gagné plus que la moyenne 05 janvier 2016-20mn

La différence est frappante. Ce mardi soir, soit deux jours après la reprise du travail à la suite du Nouvel An, les grands patrons britanniques auront déjà engrangé plus d'argent que le travailleur moyen du Royaume-Uni sur toute l'année 2016. D'après le groupe de réflexion High Pay Centre (article en anglais), qui a fait le calcul, les directeurs généraux des 100 entreprises faisant partie de l'indice FTSE-100 des principales valeurs de la Bourse de Londres auront ainsi gagné ce mardi plus que le salaire annuel britannique moyen, qui s'élève à27 645 livres (37 600 euros). Cette journée, surnommée « mardi des gros bonnets » (« fat cat tuesday »), « met à nouveau en lumière le problème permanent des différences de salaire au Royaume-Uni », relève le directeur du High Pay Centre, Stefan Stern. Un salaire horaire de plus de 1 600 euros Les grands patrons ont gagné en moyenne 4,96 millions de livres (6,75 millions d'euros) en 2014. Selon le centre d'études, cela équivaut à un salaire horaire de plus de 1 200 livres (1 600 euros), soit plus que le smic brut mensuel, qui est de 1 466,62 euros. Depuis la crise financière, le gouvernement britannique s'est efforcé de limiter les salaires et les bonus des hauts dirigeants. Les actionnaires peuvent désormais s'opposer à la politique de rémunération lors des assemblées générales. Les grands groupes sont également obligés depuis 2013 de publier des chiffres plus transparents sur la paie des patrons, qui en général reçoivent en plus de leur salaire de base des bonus, stock-options et autres avantages. Le groupe de réflexion High Pay Centre note non sans ironie que ses chiffres permettent de s'interroger sur l'efficacité de la politique du gouvernement.

Grèce : Outre la réforme des retraites, de nombreuses mesures ont déjà été adoptées. 06.01.2016 LE MONDE ECONOMIE En l’espace de trois ans, l’Etat grec doit recevoir 86 milliards d’euros de prêts de la part des créanciers internationaux. Ce plan d’aide, adopté en 2015, est le troisième depuis 2010. En échange, le gouvernement d’Alexis Tsipras s’est engagé à mettre en place de nombreuses réformes, afin de relancer la croissance économique. Six mois après le début du plan d’aide, des dizaines de dispositions ont été adoptées. Revue des principales. Faciliter les saisies immobilières C’est l’une des mesures les plus importantes réclamées par les créanciers. La réforme vise à faciliter les saisies immobilières des ménages endettés. Les Grecs qui ne parviennent plus à rembourser leurs dettes pourront désormais être saisis de leur logement plus aisément : jusqu’à présent, ils étaient quasiment inexpulsables. Cette mesure a engendré de nombreuses discussions entre les créanciers et M. Tsipras. Pour le gouvernement de gauche radicale, la saisie immobilière est un sujet politiquement difficile

UE : Le salaire des fonctionnaires européens va augmenter de 2,4% en 2016 le 07/01/2016 Fig. Eco

La feuille de paie des fonctionnaires de Bruxelles va connaître une embellie. Et ce grâce à un mécanisme complexe qui se base sur les traitements des agents publics des grands États de l'UE. Si les fonctionnaires français, avec le gel du point d'indice, risquent de ne pas voir leur situation s'améliorer à court terme, leurs homologues des administrations européennes, eux, commencent bien l'année. Le mécanisme encadrant leur rémunération leur permettra en effet une hausse de leur traitement de 2,4% en 2016. Coût total pour le budget européen: 100 millions d'euros. Mécanisme de revalorisation Derrière cette bonne nouvelle pour les 38.500 fonctionnaires permanents (55.000 avec les contractuels, le résultat d'un mécanisme complexe sur lequel ne peuvent intervenir ni le Parlement européen, ni la Commission. L'évolution des revenus des fonctionnaires européens est en effet basée sur une formule complexe intégrant deux critères: le niveau d'inflation en Belgique et au Luxembourg (où sont affectés 80% des personnels), actuellement inférieur à 1%, et l'évolution moyenne des traitements des agents publics dans les onze principaux pays de l'Union européenne. Autrement dit, quand les revenus des agents publics français, allemands, espagnols ou italiens augmentent, cela fait mécaniquement augmenter les revenus des fonctionnaires européens.

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Et la responsabilité de la hausse mécanique des traitements des personnels administratifs de l'UE n'incombe sûrement pas aux fonctionnaires français. Selon les chiffres utilisés par Bruxelles pour calculer les salaires de ses agents, les employés du secteur public en France n'ont augmenté leur revenu professionnel que de 0,3% entre juillet 2014 et juillet 2015. Seule la Belgique (-0,4%) fait moins bien. La palme de la générosité revient par contre à… l'Allemagne où les revenus des agents publics ont décollé (+2,9%). Et comme le pays représente la plus forte pondération, grâce à son poids économique, dans le calcul des augmentations des fonctionnaires européens, les agents publics de Bruxelles peuvent dire merci à Berlin. Le contribuable français un peu moins: quand le fonctionnaire allemand est augmenté, c'est l'ensemble des pays de l'UE qui doivent supporter la hausse mécanique de la masse salariale de l'administration européenne. Payée, elle, par tous les pays. Bout du tunnel Paradoxe: si cette nette augmentation, alors que l'UE traverse une passe délicate, peut alimenter un peu plus le sentiment de déconnexion de l'administration de Bruxelles en période de crise, les institutions européennes n'en sont pas directement responsables. Elles n'ont pas en effet de pouvoir sur la gestion par les Etats de la rémunération de leur fonction publique. De plus, cette «bonne nouvelle» pour les concernés intervient après des années de vaches maigres: les traitements n'avaient pas été revalorisés ces quatre dernières années. «En 2011 et 2012, en pleine crise économique, le Conseil de l'Europe a fait jouer une ‘clause d'exceptionnalité' qui permet de bloquer les augmentations. Pour 2013 et 2014, dans le cadre de la mise en place de nouveaux statuts pour la fonction publique européenne, il a été négocié une période transitoire de deux ans sans hausse de salaire. En quatre ans, les fonctionnaires européens ont perdu en tout 9% de pouvoir d'achat, bien plus que les différents fonctionnaires nationaux» explique au Figaro un porte-parole de la Commission européenne. Qui rappelle également que depuis le 1er janvier 2014, les fonctionnaires européens ont augmenté leur temps de travail sans compensation: «Nous sommes passés de 7 heures 30 à 8 heures par jour sans hausse de salaire, ce qui constitue une réduction du salaire par heure travaillé». Il n'en demeure pas moins que la position de fonctionnaire européen reste plutôt enviable: selon un rapport du sénateur socialiste Marc Massion, les personnels de Bruxelles gagnent en moyenne 6500 euros nets par mois. Cotisant à hauteur de 11,3% pour leur retraite, ils peuvent obtenir une pension après 10 ans de service (s'ils ont au moins 58 ans, et d'office à 66 ans), sur la base d'1,8% du traitement par année de service, et jusqu'à 70% de leur dernier traitement

Portugal : rétablissement des quatre jours fériés supprimés pour cause d’austérité en 2013 06 janvier 2016 Planet Labor Les 4 jours fériés supprimés en 2013 dans le cadre des mesures d’austérité imposées au Portugal vont être rétablis. Le texte, qui devrait être approuvé par les députés demain 8 janvier, prévoit le rétablissement des 2 jours fériés laïcs: le 5 octobre et le 1er décembre. Le gouvernement socialiste qui avait inscrit la mesure dans son programme électoral (législatives du 4 octobre 2015) a déjà sollicité l’Église catholique, les 2 autres fériés supprimés correspondant à des évènements religieux.

Allemagne : un an après son introduction, les premiers bilans sur le salaire minimum tombent 06 janvier 2016 Planet Labor A l’occasion du premier anniversaire du nouveau salaire minimum allemand, Andrea Nahles, ministre allemande des Affaires sociales et de l’Emploi (SPD), les syndicats mais aussi les instituts de recherche, proches du patronat, ont dressé un constat similaire : la nouvelle loi n’a pas eu jusqu’à présent d’effet négatif sur le marché de l’emploi.

Suède : de nouvelles règles pour limiter l’utilisation en chaîne des CDD 08 janvier 2016 Planet Labor

Menacé de sanction par la Commission européenne pour non respect de la directive sur les CDD qui impose un minimum d’encadrement dans l’enchainement des CDD, le gouvernement a donc consulté les différentes organisations syndicales durant l’été et a présenté son projet le 23 octobre dernier pour une application au 1er mai 2016.

JURISPRUDENCE

SOCIAL Quand les écarts de salaires détériorent la santé des femmes latribune.fr | 07/01/2016 Les femmes moins payées que les hommes ont tendance à tomber en dépression 2,5 fois plus souvent, conclut une étude de l'université de Columbia menée auprès de salariés américains. Aux Etats-Unis, pour 1 dollar gagné par les hommes, à poste identique, les femmes touchent 82 cents. Et cela a des conséquences qui ne sont pas seulement matérielles. Des chercheurs de l'université de Columbia ont effectué des comparaisons entre la situation de plus de 22.000 travailleurs femmes et d'hommes âgés de 30 ans à 65 ans, avec une éducation, un âge, une expérience, une composition familiale similaire. Ils en ont

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déduit que les femmes qui gagnent moins que les hommes ont quatre fois plus de chances de développer des troubles de l'anxiété. Elles sont également 2,5 fois plus susceptibles de tomber en dépression, selon l'étude publiée au début du mois de janvier. Intériorisation, tendance à "s'auto-blâmer" Par ailleurs, un processus psychologique insidieux conduirait les femmes à se blâmer par rapport à leurs attentes sur le monde du travail et la façon dont elles sont rémunérées. "Si les femmes intériorisent ces expériences négatives comme des problèmes de niveau individuel plus que le résultats de discriminations structurelles, cela risque d'accroître les problèmes de troubles de l'anxiété", note Jonathan Platt, doctorant en épidémiologie qui a pris part à cette étude. A salaire égal, femmes et hommes ont le même taux d'anxiété Et pour étayer leur étude, les chercheurs de Columbia ajoutent qu'à salaire similaire ou supérieur pour les femmes, les taux de troubles de l'anxiété et de dépressions sont quasiment les mêmes que chez leurs collègues masculins. CQFD

SANTE-SECURITE CHSCT : imbroglio autour des frais d’expertise 04 Janvier 2016 Les échos Le Conseil constitutionnel remet en cause le règlement par l’employeur des frais d’une expertise requise par le comité d’hygiène et de sécurité, mais annulée par la suite en justice. Une décision surprenante et provisoire. La loi est claire : en l’absence de budget propre du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail, c’est l’entreprise qui règle les frais de l’expertise requise par le CHSCT. Quand bien même la décision de recours à l’expert serait annulée ultérieurement par un tribunal saisi par l’entreprise, la facture reste à la charge de l’employeur, comme l’avait estimé en mai 2013 la Cour de cassation dans une affaire impliquant Michelin. Or, une décision rendue le 27 novembre dernier par le Conseil constitutionnel, jugeant contraire à la Constitution la disposition de mai 2013, remet en cause cette solution jurisprudentielle, plongeant nombre d’entreprises dans une certaine perplexité. « Le Conseil constitutionnel reporte au 1er janvier 2017 la date de cette abrogation afin de permettre justement au législateur de remédier à l’inconstitutionnalité constatée et de redéfinir les conditions de contestation de l’expertise comme les effets de cette contestation sur la prise en charge des frais d’expertise », éclaire Ghislain Beaure d’Augeres, avocat associé de CMS Bureau Francis Lefebvre. L’expert insiste : l’action menée dans cette affaire ne vise pas à contester le droit à l’expertise du comité d’hygiène et de sécurité. « Lorsqu’il existe un risque grave constaté dans l’établissement, révélé ou non par un accident du travail, ou lorsqu’il existe un projet important modifiant les conditions de travail, il est nécessaire que le CHSCT puisse réagir, toute l’ambiguïté étant que le droit ne définit pas réellement la notion de projet important ou de risque grave », retient l’avocat. Deux recommandations aux entreprises A court terme, quelle est donc la conduite à tenir pour l’entreprise dont le CHSCT a lancé une demande d’expertise contestable ? « Le premier conseil est de ne pas signer de nouveau contrat qui engage juridiquement l’employeur vis-à-vis de l’expert. La seconde recommandation est de poursuivre le versement des avances sur honoraires afin d’éviter ce qui pourrait être interprété comme un délit d’entrave », détaille l’avocat. En cas de désaccord entre l’employeur et le CHSCT, il appartient toujours aux magistrats du tribunal de grande instance de juger si l’expertise est nécessaire. Une autre suite de ce contentieux se profile. Une entreprise n’est-elle pas aujourd’hui en droit de demander le remboursement du montant des frais d’expertise indûment versés au regard de cette récente décision ? « Devant le juge social, l’entreprise dispose en effet de toute l’argumentation judiciaire nécessaire pour plaider en faveur d’un recouvrement des sommes engagées », reconnaît Ghislain Beaure d’Augeres. Le délai de réaction est pourtant fort étroit, car le 19 janvier, la chambre sociale devrait précisément juger si la Cour de cassation est en mesure de maintenir une jurisprudence anticonstitutionnelle...

Ce que les décrets pénibilité vont changer pour les salariés LE MONDE | 07.01.2016

Plusieurs décrets et arrêtés qui finalisent la mise en place du controversé compte personnel de prévention de la pénibilité ont été publiés dans le dernier Journal officiel de 2015, après plusieurs mois d’hésitations et de modifications et malgré la forte opposition des syndicats patronaux. Parmi les dix facteurs de pénibilité, quatre sont entrés en vigueur le 1er janvier 2015 dont des définitions ont été modifiées et la mise en place des six autres facteurs a été reportée au 1er juillet 2016 au lieu du 1er janvier prévu initialement. Sont concernés les postures pénibles, les manutentions manuelles de charges, les agents chimiques, les vibrations mécaniques, les températures extrêmes et le bruit.

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Les textes publiés le 31 décembre précisent aussi les mesures de simplification prévues par la loi Rebsamen du 17 août 2015 relative au dialogue social et à l’emploi. Quels changements pour les salariés faut-il attendre ? Parmi les dix facteurs de pénibilité (dont le travail de nuit, le travail répétitif, le travail en milieu hyperbare et les horaires alternants sont entrés en vigueur), deux voient leur définition et leurs seuils de reconnaissance modifiés : le travail répétitif et le bruit.

Redéfinition du « travail répétitif » Le travail d’un salarié pourra être reconnu comme « répétitif », à partir de 900 heures par an. La définition et les seuils d’exposition ont été changés à la suite des préconisations d’Hervé Lanouzière, le directeur général de l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact), dans son rapport paru en septembre 2015. Désormais, « le travail répétitif est caractérisé par la réalisation de travaux impliquant l’exécution de mouvements répétés, sollicitant tout ou partie du membre supérieur, à une fréquence élevée et sous cadence contrainte ». Le seuil de reconnaissance est atteint si le salarié réalise 15 actions techniques ou plus pour un temps de cycle inférieur ou égal à 30 secondes, ou s’il réalise 30 actions techniques ou plus par minute dans les autres cas (temps de cycle supérieur à 30 secondes, temps de cycle variable ou absence de temps de cycle). Le nouveau texte apporte essentiellement des précisions qui diminuent les difficultés d’interprétation pour les entreprises et simplifient l’estimation du niveau de travail répétitif auquel un salarié est exposé.

Toujours plus de bruit Le salarié pourra faire reconnaître le « bruit » comme facteur de pénibilité à partir de 81 décibels, contre 80 décibels dans le texte précédent. Soit le niveau moyen du fond sonore de la cantine d’entreprise du Monde, mais rapporté à une période de référence de huit heures.

Comment les agents chimiques dangereux sont reconnus ? Par ailleurs, deux arrêtés définissent la liste des agents chimiques dangereux concernés, ainsi que la méthode permettant d’évaluer la pénibilité liée à leur exposition. Ils établissent ainsi la durée d’exposition ou la valeur limite d’exposition (VLEP) à un agent chimique à partir desquelles le salarié est considéré comme exposé à la pénibilité. Ils indiquent également la grille d’évaluation (complexe) que l’employeur doit utiliser pour évaluer les autres situations. Celle-ci prend en compte le type de pénétration de l’agent chimique dangereux (voie respiratoire ou cutanée), le procédé d’utilisation ou de fabrication, les mesures de protection collective ou individuelle mises en place, etc. La fiche individuelle de prévention est supprimée Enfin, les mesures de simplification réclamées par les syndicats patronaux et prévues par la loi Rebsamen du 17 août 2015 ont été précisées dans le Journal officiel du 31 décembre 2015. Elles signent le terme de la fiche individuelle de prévention des expositions aux risques. A la place, l’employeur est seulement tenu de déclarer les expositions de ses salariés à la pénibilité de façon dématérialisée via la DADS ou la DSN (qui va remplacer à terme la DADS). Un changement qui « ne va pas dans le bon sens », critiquait la secrétaire nationale de la CFDT, Jocelyne Cabanal, en août 2015 : « la fiche individuelle d’exposition devait constituer un outil de traçabilité et de prévention. Avec ce nouveau système, nous craignons d’être davantage dans une logique de réparation ». Pour les salariés qui ne bénéficient pas du compte pénibilité (à savoir les travailleurs détachés, les fonctionnaires, les salariés de droit privé de la fonction publique ou les salariés relevant de régimes spéciaux), une fiche de suivi individuel est instaurée.

Un référentiel de branche pour les TPE/PME Pour évaluer l’exposition aux facteurs de pénibilité, l’employeur n’a pas de mesures individuelles à effectuer s’il dispose de référentiels des branches. Il lui « suffira » de reprendre ces référentiels en standard pour établir la déclaration de ses salariés. Cette modification a notamment été effectuée pour répondre à l’inquiétude des TPE/PME. Toutefois la mise en place des référentiels risque de prendre du temps et le délai de six mois supplémentaires accordés par le gouvernement ne sera sans doute pas suffisant…. Dans la mesure où ces dispositions viennent d’entrer en vigueur au 1er janvier 2016. Les employeurs peuvent aussi désormais, en l’absence d’accord de branche étendu sur le sujet, se baser sur les référentiels professionnels établis par les branches définissant les postes, métiers ou situations de travail exposés. Ce référentiel de branche ne peut être établi que par une organisation professionnelle

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représentative dans la branche concernée, dans la limite de son champ d’activité. Le référentiel doit être réévalué au minimum tous les cinq ans. Myriam El Khomri, ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social, a souligné, lors d’une rencontre organisée par l’Association des journalistes de l’information sociale (Ajis), le 5 janvier, que c’est désormais aux branches de s’emparer de cette négociation sur les référentiels.

Comment utiliser les points pénibilité Chaque salarié exposé à au moins un facteur de risque au-delà du seuil fixé, peut acquérir et cumuler des points (plafonnés à 100) qui alimenteront son compte pénibilité. Une exposition à un facteur permet d’acquérir un point par trimestre (et deux points en cas de plusieurs facteurs d’exposition). Ce sont les caisses de retraite, gestionnaires du compte pénibilité, qui informeront chaque salarié, une fois par an, du nombre de points acquis dans l’année. Le salarié peut les utiliser de trois façons différentes : se former en vue d’accéder à un emploi non exposé ou moins exposé à des facteurs de pénibilité, réduire sa durée du travail ou partir plus tôt à la retraite. A noter que les 20 premiers points obtenus sur le compte sont réservés au financement d’une formation professionnelle. Pour conclure, la précision de ces derniers décrets et arrêtés vise à sécuriser le dispositif et à limiter au maximum les contestations des salariés et les futurs contentieux mais les spécialistes en droit social sont loin d’être aussi optimistes.

DIVERS L'apport syndical aux enjeux emplois compétences de la transition écologique 03 Janvier 2016 Métis

Les études syndicales sur les enjeux emploi et compétences de la transition écologique, bien que partielles et ne prétendant pas à l'exhaustivité, ont des qualités spécifiques qui s'avèrent aujourd'hui précieuses, dans un contexte où les mutations industrielles, énergétiques et numériques placent le dialogue social à un niveau central. Le besoin d'améliorer et de mieux anticiper les évolutions en matière d'emploi et de compétences est perçu comme de plus en plus fondamental pour préparer et accompagner la transition écologique. C'est ce qu'a montré la journée d'étude organisée par l'IRES le 3 novembre 2015 au Conseil Economique Social et Environnemental (CESE). Cette journée visait tout particulièrement à mutualiser les études réalisées et commanditées à la demande des organisations syndicales dans le cadre des « Agences d'objectif » de l'IRES.L'une des tables rondes a rassemblé des chercheurs et des responsables syndicaux, autour des enjeux emploi-compétences de la transition écologique. Elle a été l'occasion de souligner la spécificité de l'approche syndicale, qui peut se résumer comme suit : • Ces études sont, du point de vue de leur couverture, la plupart du temps partielles : centrées sur une filière, (les chaînes de valeur liées à un secteur donné d'activité), quelques secteurs dans un territoire. On est loin des exercices « globaux » et « bouclés », visant à capter l'ensemble des interdépendances. • Elles possèdent cependant deux atouts majeurs : 1) Confronter les éléments de méthode à la réalité concrète des enjeux de transition. Dit autrement, elles s'interrogent sur la faisabilité du cheminement de la transition, ce qui est très rarement le cas dans les approches « macro-économiques » bouclées; 2) Porter un intérêt à la faisabilité du cheminement et à la mobilisation des acteurs.

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Il en résulte ainsi une forte capacité à s'intéresser, dans une approche prospective, aux passerelles et à porter des questionnements transversaux d'accompagnement des acteurs dans la transition.

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Or, ces dimensions sont de plus en plus considérées comme fondamentales pour préparer et accompagner les stratégies de transition écologique. La Stratégie nationale de transition écologique vers un développement durable (SNTEDD) 2015-2020 a ainsi inscrit parmi ses priorités : l'anticipation des effets sociaux des mutations économiques induites et l'accompagnement des transitions professionnelles. Dans son avis de juin 2015 sur « L'emploi dans la transition écologique », le CESE insiste sur le développement des capacités de veille prospective, sur les besoins de mutualisation des moyens consacrés à la veille prospective dans une logique transversale - interprofessionnelle, territoriale -, sur les enjeux de sensibilisation et de mobilisation par le dialogue social. En somme une approche moins sectorielle. Deux études présentées lors de la table ronde résument bien ces spécificités de l'approche syndicale des enjeux emploi compétences de la transition écologique. Le contrat d'étude prospective « Évolutions Compétences Emplois Climat Île-de-France » de juillet 2014 réalisé par le cabinet Syndex en collaboration avec FondaTerra, cofinancé par la région Ile de France et le FSE, se donnait pour objectif d'effectuer une analyse des impacts sur l'emploi du schéma régional climat air énergie de la région Ile de France (SRCAE), de la territorialisation des lois Grenelle de l'Environnement et du projet du « Nouveau Grand Paris ». L'étude a été menée sans recherche d'exhaustivité, en retenant cinq secteurs (transports, automobile, énergie, eau et bâtiment). Mais la dimension mobilisation d'acteurs était très présente, avec un comité de pilotage qui a réuni une soixantaine d'acteurs représentant les organisations professionnelles. L'un des objectifs privilégiés par l'étude a été d'identifier les passerelles entre les différents secteurs, nées des mutations anticipées. Comme le souligne le CESE dans son avis de juin 2015, la réalisation de ce Contrat d'études prévisionnel nommé ECECLI illustre parfaitement en quoi la dimension intersectorielle et transversale du sujet de la transition écologique nécessite que soient associées plusieurs branches dans la co-construction de démarches prospectives adaptées. Les ateliers transversaux réunissant des acteurs de plusieurs secteurs d'activité ont ainsi fait émerger un besoin très fort de désignation des enjeux et des fonctions plutôt que des métiers eux-mêmes. Le laboratoire LEST a réalisé en 2013, à la demande de la CGT, et dans le cadre d'une agence d'objectifs de l'IRES, une étude concernant l'évolution du bâtiment par rapport aux nouvelles contraintes de la transition énergétique. Après qu'une première étude ait démontré l'importance de la montée en qualification au sein de ce secteur pour parvenir à respecter un certain nombre de normes environnementales, l'étude « Vers de nouveaux rapports entre les acteurs de l'acte de construire ? » (en région PACA) s'est concentrée sur les aspects organisationnels du secteur, en constatant que sa très grande hiérarchisation constituait un obstacle à la coopération, et donc à l'innovation. Il existe de fait une séparation voulue par les textes entre la maîtrise d'ouvrage et la maîtrise d'œuvre, qui peut être source de dysfonctionnements. En outre, dans une logique financière de croissance, l'entreprise générale de bâtiment est maîtresse de ses relations avec les sous-traitants dont elle tire bénéfice, ce qui occasionne une « moins-disance » sociale. Enfin, les mondes professionnels sont très séparés entre architectes et ingénieurs. L'étude montre que le pôle de compétitivité POLEBAT, créé en 2008, et reconnu par la Région PACA, a su répondre à la demande des acteurs en remettant en cause la division du travail existant actuellement dans le bâtiment, en se révélant un espace d'expérimentation appliqué par la suite à de nouveaux bâtiments. Très pragmatiquement, on assiste depuis quelques année à une montée en charge des lieux dédiés au dialogue social sur la question des mutations industrielles liées à la transition énergétique : au niveau des filières, des branches, des territoires, de l'interprofessionnel, ministériel et interministériel (voir le schéma). L'avis du CESE de juin 2015 formule ainsi des recommandations concrètes en termes de renforcement de la capacité de veille prospective des observatoires de branche (OPMQ) et des observatoires régionaux emploi-formation (OREF), ainsi qu'une plus grande articulation entre les approches filières (CNI, COSEI) et les approches transversales. Le CESE préconise également une meilleure articulation avec les actions et réflexions prospectives menées au niveau national dans le cadre du Réseau Emploi Compétences piloté par France Stratégie. En outre, les nouvelles instances créées dans le cadre de la loi réforme de la formation professionnelle de 2004 ont accru de manière assez conséquente le besoin d'appréhender les métiers d'un point de vue prospectif et transversal, dans leur dimension de mobilité et de transition professionnelle.De quoi permettre à l'approche syndicale sur les mutations industrielles en lien avec la transition écologique de gagner en visibilité et de déboucher sur des actions.

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Page 16: 02 du 04 au 09 – 01 - 2016 · Semaine 02 du 04 au 09 – 01 - 2016 PATRONAT Prime à l’embauche : le patronat fait la moue 04 Janv. 2016 Les échos La prime forfaitaire pour l’embauche

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2.500 euros quotidiens pour cinq minutes à l'antenne : le salaire hallucinant de Claire Chazal sur France 5 le 07/01/16 NO

Tout va bien pour Claire Chazal. Selon "TéléStar", l'ancienne reine du 20h de TF1 aurait négocié un contrat en or avec France 5, son nouvel employeur. 2.500 par épisode, soit 12.500 euros la semaine et 45.000 euros par mois. Pour rappel, "Entrée libre", que Claire Chazal animera à partir du 18 janvier, est une quotidienne dans laquelle la journaliste interviewera une personnalité du monde des Arts chaque jour. Durée de l'émission : 5 minutes.

Agacé par ces révélations, France Télévisions dément ces chiffres mais confirme qu'il existe bien un différentiel d'environ 20% entre le salaire perçu par Claire Chazal et Laurent Goumarre, le précédent présentateur de "Entrée libre". Le groupe précise que cette augmentation est à "l'initiative" et "à la charge" du producteur du programme.

Commentaire : Les SMICARDS vont en rêver, un SMIC horaire à 30 000 euros (2500 € pour 5 minutes de bouleau donc pour 1 heure douze fois plus). Ne soyons pas « chien ». Aller, pour 5 minutes d’interview, admettons qu’il y ait 8 heures de préparation, cela fait quand même un taux à 3750 € de l’heure. Pas étonnant que le fossé se creuse de plus en plus !

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