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CONFEDERATION GENERALE DU TRAVAIL REVUE DE PRESSE Semaine 06 du 06 au 11 – 02 - 2017 PATRONAT Démarchage téléphonique : le Medef alerte les entreprises sur l’urgence de se conformer aux obligations légales 08.02.17 -MEDEF TV Alors que les consommateurs se sont massivement saisis du nouveau dispositif « Bloctel » encadrant le démarchage téléphonique, seule une minorité d’entreprises se serait conformée aux nouvelles obligations. En effet, depuis le 1er juin 2016, toute entreprise a l’interdiction de démarcher par téléphone - directement ou par l’intermédiaire d’un tiers agissant pour son compte - tout consommateur inscrit gratuitement sur la liste d’opposition « Bloctel », sauf en cas de « relations contractuelles préexistantes ». Avant toute campagne de prospection commerciale, l’entreprise, qui a l’obligation de souscrire un abonnement au dispositif, doit ainsi soumettre ses fichiers téléphoniques à Bloctel qui les retourne expurgés des numéros des consommateurs enregistrés (l’opération devant être renouvelée mensuellement si la campagne dure plus de trente jours). Le MEDEF communique régulièrement auprès de ses adhérents, en particulier les TPE et PME, qui n’ont souvent pas connaissance du dispositif ou ne s’y sont pas encore conformés, afin de les sensibiliser et de les alerter sur le risque de sanction qu’elles encourent. L’amende administrative peut aller jusqu’à 15.000 pour une personne physique et 75.000 pour une personne morale. La priorité du MEDEF est d’informer, de sensibiliser, de mobiliser les entreprises de toutes tailles et de tous secteurs à ce nouveau dispositif. Il s’oppose à tout durcissement du système qui aurait des conséquences néfastes sur l’emploi et l’activité économique des entreprises. GOUVERNEMENT EMPLOI Près de 192.000 emplois ont été créés en 2016 en France 10.02.2017 les échos C’est la meilleure performance enregistrée depuis 2007. Industrie et construction détruisent toujours des emplois. L'intérim confirme son dynamisme. Ce sera sans aucun doute un sujet de satisfaction pour François Hollande, même si la bonne nouvelle arrive un peu tard pour lui... Trois semaines à peine après l'annonce de la première baisse du chômage en neuf ans en 2016, l'Insee annonce un record de création nettes d'emplois l'an passé. A 191.700, le nombre de postes créés dans le secteur marchand l'an dernier est en hausse de 1,2%. Ce qui constitue la meilleure performance sur le front de l'emploi privé depuis 2007. Ces chiffres demandent encore à être confirmés, mais ils sont assurément encourageants, d'autant que l'année s'est terminée en beauté : 62.200 créations nettes de postes sur le seul quatrième trimestre , soit une hausse de 0,4% par rapport aux 52.000 enregistrés au cours des trois mois précédents. Il s'agit du septième trimestre consécutif de hausse. Dynamisme de l'intérim Sur le dernier trimestre comme sur l'ensemble de l'année, l'embellie a concerné les services et l'intérim, tandis que l'industrie et la construction ont continué de détruire des emplois. Sur un an, le secteur industriel a 1 UD FO 37

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CONFEDERATION GENERALE DU TRAVAIL

REVUE DE PRESSE

Semaine 06 du 06 au 11 – 02 - 2017

PATRONAT Démarchage téléphonique : le Medef alerte les entreprises sur l’urgence de se

conformer aux obligations légales 08.02.17 -MEDEF TV

Alors que les consommateurs se sont massivement saisis du nouveau dispositif « Bloctel » encadrant le démarchage téléphonique, seule une minorité d’entreprises se serait conformée aux nouvelles obligations. En effet, depuis le 1er juin 2016, toute entreprise a l’interdiction de démarcher par téléphone - directement ou par l’intermédiaire d’un tiers agissant pour son compte - tout consommateur inscrit gratuitement sur la liste d’opposition « Bloctel », sauf en cas de « relations contractuelles préexistantes ». Avant toute campagne de prospection commerciale, l’entreprise, qui a l’obligation de souscrire un abonnement au dispositif, doit ainsi soumettre ses fichiers téléphoniques à Bloctel qui les retourne expurgés des numéros des consommateurs enregistrés (l’opération devant être renouvelée mensuellement si la campagne dure plus de trente jours). Le MEDEF communique régulièrement auprès de ses adhérents, en particulier les TPE et PME, qui n’ont souvent pas connaissance du dispositif ou ne s’y sont pas encore conformés, afin de les sensibiliser et de les alerter sur le risque de sanction qu’elles encourent. L’amende administrative peut aller jusqu’à 15.000 € pour une personne physique et 75.000 € pour une personne morale. La priorité du MEDEF est d’informer, de sensibiliser, de mobiliser les entreprises de toutes tailles et de tous secteurs à ce nouveau dispositif. Il s’oppose à tout durcissement du système qui aurait des conséquences néfastes sur l’emploi et l’activité économique des entreprises.

GOUVERNEMENT

EMPLOI Près de 192.000 emplois ont été créés en 2016 en France 10.02.2017 les échos C’est la meilleure performance enregistrée depuis 2007. Industrie et construction détruisent toujours des emplois. L'intérim confirme son dynamisme. Ce sera sans aucun doute un sujet de satisfaction pour François Hollande, même si la bonne nouvelle arrive un peu tard pour lui... Trois semaines à peine après l'annonce de la première baisse du chômage en neuf ans en 2016, l'Insee annonce un record de création nettes d'emplois l'an passé. A 191.700, le nombre de postes créés dans le secteur marchand l'an dernier est en hausse de 1,2%. Ce qui constitue la meilleure performance sur le front de l'emploi privé depuis 2007. Ces chiffres demandent encore à être confirmés, mais ils sont assurément encourageants, d'autant que l'année s'est terminée en beauté : 62.200 créations nettes de postes sur le seul quatrième trimestre , soit une hausse de 0,4% par rapport aux 52.000 enregistrés au cours des trois mois précédents. Il s'agit du septième trimestre consécutif de hausse. Dynamisme de l'intérim Sur le dernier trimestre comme sur l'ensemble de l'année, l'embellie a concerné les services et l'intérim, tandis que l'industrie et la construction ont continué de détruire des emplois. Sur un an, le secteur industriel a

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ainsi perdu 23.200 emplois et la construction 5.700. Dans le même temps, le tertiaire en gagnait 220.600 dont 69.300 dans l'intérim. De fait, le secteur de l'intérim continue d'afficher sa bonne santé. Il « continue d'augmenter fortement », souligne l'Insee. Qui précise que, « sur un an, il affiche une hausse de 11,8% ». Et de fait, hors intérim, l'emploi marchand ne progresse que de 0,8%. Selon cette première estimation de l'Insee, le secteur marchand employait 16,16 millions de personnes fin 2016, un niveau inédit depuis fin 2008.

ECONOMIE

Le « risque Marine Le Pen » obsède les marchés LE MONDE ECONOMIE | 09.02.2017 La manière dont les investisseurs voient le scrutin en France fait immédiatement fluctuer le coût de la dette. Quelles sont les chances de Marine Le Pen de gagner l’élection présidentielle en France ? Les marchés financiers sont obnubilés par cette question aux implications considérables, non seulement en France mais aussi en Europe.

Même si une victoire d’Emmanuel Macron ou de François Fillon reste le scénario central sur lequel les spécialistes fondent leurs choix d’investissements et leurs calculs de valorisations, l’éventualité d’une élection de la candidate du Front national est de plus en plus prise en compte. Mardi 7  février, Jean Messiha – le coordinateur du projet présidentiel du FN – a réaffirmé sur Bloomberg TV, le canal d’information principal des investisseurs à travers le monde, que la sortie de l’euro était une priorité pour le parti de Mme Le Pen. « Nous avons des plans concrets », a-t-il martelé.Pendant que le responsable politique s’exprimait, un bandeau défilait en bas de l’écran rappelant que Mme Le Pen arrivait « en tête des intentions de vote au premier tour, avec 25,5 % des voix, selon un sondage IFOP ». Le matin même, le Financial Times, la bible des gérants, publiait une « une » alarmiste sur la montée de « la peur Le Pen » sur les marchés.

60 % de la dette française est dans des mains étrangères Principal révélateur de cette nervosité, l’envolée du différentiel de taux (ou spread) entre l’OAT et le Bund à dix ans, autrement dit la prime que les investisseurs exigent pour compenser le fait que les emprunts souverains français sont perçus comme plus risqués que la dette publique allemande. Plus l’inquiétude monte sur la France, plus cette prime augmente.Alors que 60 % de la dette française est dans des mains étrangères, la manière dont la City, Wall Street ou Hongkong voient le scrutin en France fait immédiatement fluctuer les cours. Toutes les banques anglo-saxonnes ont d’ailleurs publié ces dernières semaines des études pour analyser l’éventualité d’une victoire de Mme Le Pen et son impact.JPMorgan, dans une note publiée le 3 février, estime ainsi que l’élection de la candidate frontiste entraînerait une chute de 10 % de l’euro et une montée à 200 points de base du différentiel de taux entre la France et l’Allemagne.Onde de choc A ce stade, les marchés estiment cette probabilité de victoire encore faible. Mercredi, ce spread est retombé à 70 points de base, alors que les rendements des emprunts souverains se détendaient dans l’ensemble de la zone euro. L’Agence française de développement (AFD) a ainsi pu placer une émission de 1 milliard de dollars à trois ans qu’elle avait préféré suspendre la veille, pour cause de forte volatilité. Le lancement officiel de la campagne de Marine Le Pen le 5 février, largement relayé par les CNBC et autres BBC, suivi le lendemain par les déclarations de M. Fillon assurant qu’il n’abandonnerait pas la course à l’Elysée, avait, en effet, provoqué une flambée de la prime de risque associée à l’OAT à 77 points de base. Par comparaison, elle avait atteint 82 points de base, en 2012, au plus fort de la crise de la zone euro (contre 10 à 20 points de base, en période calme). L’onde de choc se propage au-delà du seul marché français. « Depuis quelques jours, il y a un effet de contagion marqué sur la dette des pays périphériques de la zone euro, en particulier en Italie et au Portugal. Car si la France devait sortir de l’euro, comme le propose Marine le Pen, cela signerait l’éclatement de cette zone monétaire. L’Allemagne au contraire est vue comme un refuge », souligne Isabelle Mateos y Lago, stratège au BlackRock Investment Institute. La prime de risque sur l’Italie a également renoué avec les niveaux de 2012. « French bashing »

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Les analystes français sont appelés en permanence par leurs clients qui veulent tout savoir sur l’historique des taux de participation aux élections tricolores ou sur les règles juridiques pour convoquer un référendum. « Les marchés entérinent le fait que les élections françaises apparaissent très ouvertes, même si aucun sondage ne donne Mme Le Pen gagnante au second tour. Mais le système d’élections à deux tours, propre à la France, n’est pas compris par les anglo-saxons », explique Igor de Maack, gérant de DNCA Finance. « Il y a une grande attente des marchés pour comprendre ce qui se passe en France. Les sondages ne suffisent plus à convaincre », reconnaît Olivier Vigna, directeur des études économiques HSBC France. Certes, après le Brexit et le triomphe de Donald Trump qui ont pris par surprise les investisseurs, ces derniers se méfient. « Il y a aussi une part de “french bashing”, avec l’idée que, si le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont succombé au populisme, il n’y a pas de raison que les Français y échappent », relate un banquier londonien. C’est d’ailleurs après la victoire du candidat républicain en novembre que cette « prime Le Pen » est apparue. Elle s’était ensuite réduite après la percée de M. Fillon aux primaires de la droite et du centre, avant de s’envoler à nouveau après le « Penelopegate ». L’Europe est de nouveau perçue comme la zone fragile « Les investisseurs long terme étrangers ne reviendront pas tant que le vote n’aura pas eu lieu. En attendant, les opérateurs ont mis en place des stratégies où ils jouent la rumeur sur les chances de Marine Le Pen de l’emporter », relate M. de Maack, qui pronostique : « La prochaine poussée de fièvre sur la dette française pourrait venir d’une alliance entre Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon. Le seul cas de figure, en effet, où Marine Le Pen puisse l’emporter serait le cas où elle aurait en face d’elle au second tour un candidat présentant un programme très à gauche du spectre électoral, ce qu’aucun sondage n’a testé à ce jour. » Le score du Parti pour la liberté (PVV) aux élections législatives du 15 mars aux Pays-Bas sera également scruté de près, comme un signe avant-coureur de l’irrésistible vague populiste en Europe. « Rappelez-vous qu’en 2005 deux référendums ont ébranlé la Constitution européenne, aux Pays-Bas et en France », écrit mercredi Bobby Vedral, spécialiste des taux chez Goldman Sachs, pour qui « beaucoup sous-estiment les chances de Mme Le Pen au second tour ». Le paradoxe, finalement, c’est que l’Europe est de nouveau perçue comme la zone fragile au moment où la prise de pouvoir chaotique de M. Trump aurait pu concentrer l’anxiété des investisseurs sur les Etats-Unis. « Le risque politique est devenu la préoccupation numéro un des marchés. Nous avons interrogé nos clients en Asie il y a une dizaine de jours pour leur demander quelle était la région qui les inquiétait le plus. Pour le plus grand nombre d’investisseurs, la réponse a été : l’Europe », témoigne Mme Mateos y Lago. Le Vieux Continent se retrouve ainsi de nouveau attaqué alors que son économie se porte mieux. En 2016, la croissance de la zone euro a dépassé celle des Etats-Unis pour la première fois depuis 2008. « Les capitaux continuent à se retirer des fonds en actions européennes au moment où les indicateurs économiques se redressent, avec de bonnes surprises jour après jour. Pour nous, c’est au contraire le bon moment pour investir sur la base de valorisations attractives », assure MmeMateos y Lago.

Le revenu universel financé par un nouvel impôt sur le patrimoine ? 09/02/2017 la tribune

! La Fondation Jean Jaurès considère qu'un revenu universel pourrait être instauré immédiatement. Pour cela, il faudrait qu'il soit de faible montant dans un premier temps, et qu'il s'accompagne d'une réforme de la fiscalité patrimoniale.

On est encore loin des niveaux annoncés par les différents candidats à l'élection présidentielle. 120 euros par mois pour une personne majeure et 70 pour un mineur. Voilà comment la fondation Jean-Jaurès, proche du

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Parti socialiste (comme son nom l'indique), voudrait amorcer un revenu d'existence en France, selon une étude publiée le 7 février 2017. L'idée est donc d'opérer une "introduction graduelle" du principe même de revenu universel, qui commencerait donc à un niveau assez bas avant de s'aventurer autour des 500 euros par personne.

Commencer petit permet de commencer tout de suite. En effet, selon la fondation Jean Jaurès, en accompagnant l'instauration de ce revenu d'existence d'une réforme de la fiscalité sur le patrimoine, son application est "immédiatement possible". L'idée est donc de créer un nouvel impôt, l'impôt sur l'actif net (IAN), qui viendrait remplacer l'impôt de solidarité sur la fortune et la taxe foncière.

Un impôt unique sur l'ensemble du patrimoine des ménages et des sociétés

Cet IAN se baserait sur "l'ensemble du patrimoine immobilier et financier des agents économiques (ménages, mais aussi entreprises et administrations publiques) net des dettes". En d'autre termes, pour calculer l'assiette de cet impôt, il faudrait soustraire l'endettement des contribuables à la valeur totale de leur patrimoine. Pour un ménage, cela reviendrait par exemple à déterminer la base taxable en additionnant la valeur du bien immobilier possédé et le montant des différents produits d'épargne, puis en soustrayant le montant total encore dû à la banque pour leurs différents crédits.

Le nouvel impôt sur le patrimoine serait donc, selon la fondation, plus juste et plus efficace que l'actuelle taxe foncière, qui fait totalement fi des dettes immobilières et ne prend en compte que le patrimoine foncier du ménage. L'IAN rapporterait 105 milliards d'euros par an, selon les calculs de la Fondation Jean Jaurès, mais le gain pour les finances publiques ne serait "que" de 70,3 milliards d'euros une fois soustraites les recettes actuelles de l'ISF et de la taxe foncière, qui seraient donc supprimées.

Cadrage de la réforme fiscale nécessaire à la mise en place du revenu d'existence tel que défendu par la Fondation Jaurès.

Dans sa version light à 120 euros par mois, le revenu d'existence coûterait 83,8 milliards d'euros par an. Pour arriver à l'équilibre, la Fondation Jean Jaurès intègre donc le crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) dans l'équation. La suppression pure et simple du CICE, "qui n'a pas fait ses preuves" est préconisée, permettant ainsi de dégager 20 milliards d'euros supplémentaires et ainsi arriver à 90,3 milliards d'euros de recettes fiscales supplémentaires, suffisantes pour financer le revenu d'existence. Les 7 milliards restants pourraient servir à baisser les cotisations sociales pour les entreprises.

La Fondation reprend ainsi la proposition de Benoit Hamon, qui avait évoqué la suppression du CICE pour financer la mise en place de la première étape de son revenu universel, à savoir la revalorisation du RSA à 600 euros et sa distribution automatique à tous les gens qui y ont droit, y compris les 18-25 ans.

Près de 500 euros par mois et par personne, à terme

Pour ce qui est du montant, la proposition de la Fondation Jaurès est volontairement basse pour à la fois prouver la faisabilité du projet et sensibiliser peu à peu la société à un tel dispositif, car cette aide d'un nouveau genre nécessitera sans aucun doute une adaptation des mentalités. L'objectif à terme est donc d'atteindre, toujours selon la fondation, un niveau aux alentours des 500 euros, ce qui fait écho au Liber

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défendu par le think tank GénérationLibre de Gaspard Koenig. La fondation Jean Jaurès valide d'ailleurs le concept de Liber, qui s'accompagne d'une Liber taxe, soit un impôt à taux unique qui remplacerait l'actuel impôt sur le revenu. De plus, les deux organisations s'accordent pour attribuer un revenu universel sans toucher aux autres allocations. Ainsi, le RSA et les allocations logements dans les zones tendues seraient, par exemple, toujours distribuées à ceux qui y ont droit.

Benoît Hamon souhaiterait pour sa part aller jusqu'à 750 euros de revenu universel, en incluant les différentes aides et prestations sociales. Le financement se ferait donc par la suppression des aides sociales existantes, mais également par d'autres pistes fiscales : une meilleure lutte contre l'évasion fiscale, une "taxe robot", une plus forte imposition des hauts revenus ou une taxe sur le patrimoine similaire à celle proposée par la Fondation Jean Jaurès.

Les incertitudes politiques font monter les taux en France le 10/02/2017 La Croix L’écart des taux à dix ans entre la France et l’Allemagne se creuse depuis plusieurs semaines. Outre les rebondissements de la campagne électorale française, ces mouvements reflètent aussi les contrastes entre les deux économies. L’anecdote est relatée par plusieurs analystes financiers basés à Paris. « Lorsque Donald Trump a remporté la présidentielle aux États-Unis début novembre, les investisseurs étrangers se sont rués sur leur téléphone pour me demander quelle était la probabilité que Marine Le Pen soit élue présidente en France », résume l’un d’entre eux. Plus qu’une anecdote, faut-il y voir le reflet d’une méfiance envers la France ou des opérations spéculatives ? Le fait est que l’écart des taux à dix ans entre Paris et Berlin – le taux allemand fait référence sur les marchés – se creuse depuis plusieurs semaines. Au point d’avoir atteint 80 points de base (0,8 point de pourcentage) contre 20 points voilà quelques mois. Il s’agit d’un niveau record depuis cinq ans. Cet écart, certains économistes le désignent désormais dans un clin d’œil sous la formule de « spread Le Pen ». Après le vote en faveur du Brexit et la victoire de Donald Trump, la perspective de voir la France sortir de l’euro – le « Frexit », toujours prôné aujourd’hui par le Front national – n’a rien de rassurant pour les investisseurs. Les investisseurs cèdent tous leurs titres, sauf ceux de l’Allemagne Ces derniers « méconnaissent le système électoral et institutionnel français », relativise néanmoins Christopher Dembik, chez Saxo Bank, même si une étude récente de J.P. Morgan a évalué à 3 % la probabilité que Marine Le Pen remporte la présidentielle, puis un Parlement qui la soutienne dans la foulée, aux législatives de juin. Au-delà du cas Le Pen, ce sont les multiples rebondissements de la campagne, et l’incertitude qu’ils suscitent sur la future politique économique française, qui interrogent les investisseurs. Sans oublier que d’autres pays majeurs de la zone euro – Pays-Bas et Allemagne, voire Italie – sont eux aussi en année électorale. Même si la France est particulièrement affectée, la majorité des pays de la zone euro ont aussi vu leur taux d’emprunt à dix ans s’éloigner clairement de l’Allemagne. « Depuis une quinzaine de jours, une tendance a pris son essor, tout particulièrement chez les investisseurs anglo-saxons et asiatiques, qui consiste à céder tous les titres sauf ceux de l’Allemagne », confirme ainsi Patrick Jacq, spécialiste du marché de la dette chez BNP-Paribas. Le retour de l’inflation Rien d’étonnant à cela, analyse Christopher Dembik. « Les pics de spread que l’on enregistre aujourd’hui en lien avec la présidentielle française ne vont pas durer. Fondamentalement, le retour de ces écarts ne fait que traduire des situations économiques divergentes entre l’Allemagne et les autres pays en matière de croissance, de chômage, de commerce extérieur… ». En outre, le retour de l’inflation dans le monde entraîne logiquement une remontée des taux, les investisseurs souhaitant récupérer leur mise sans qu’elle soit rognée par la hausse des prix une fois arrivée l’échéance du remboursement. À quoi il faut ajouter « la perspective d’une Banque centrale européenne qui devient moins accommodante, renchérit Patrick Jacq. Au-delà des scrutins, les investisseurs ont aussi commencé à se préparer à cela ». De fait, le ralentissement des achats de titres par la BCE sur les marchés, qui vont passer de 80 à 60 milliards d’euros chaque mois à partir d’avril, « a forcément un impact qui va mécaniquement toucher davantage les pays avec les programmes d’emprunts les plus conséquents comme la France et l’Italie », estime un autre spécialiste obligataire. « Il n’y a pas d’inquiétude réelle sur la dette française »

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Enfin, ajoute Christopher Dembik, l’Allemagne suscite aussi des appétits car elle va avoir besoin d’emprunter pour financer son programme d’intégration des réfugiés – dont le coût pour l’État fédéral s’élève à 60 milliards d’euros sur trois ans, auquel il faudra ajouter probablement d’autres dépenses au niveau des Länder. Pour autant, « il n’y a pas d’inquiétude réelle sur la dette française », estiment les analystes du cabinet Aurel BGC. « Et les dernières émissions de dette de la France se sont très bien passées », renchérit Patrick Jacq. La France n’en est pas aux sommets atteints lors de la présidentielle de 2012, à l’époque où « la zone euro était encore en pleine crise des dettes souveraines ».

INTERNATIONAL

Chili : Grève dans la plus grosse mine de cuivre au monde 09.02.2017 AFP Les mineurs chiliens d’Escondida sont en conflit avec leur direction à propos de leur rémunération. Le sort du site de production, stratégique, inquiète les marchés. Les mineurs d’Escondida, dans le nord du Chili, commencent aujourd’hui une grève « dure » pour demander des hausses de salaire. Ce conflit inquiète les marchés. Propriété de l’anglo-australien BHP Billiton, cette mine de cuivre, la plus importante au monde, produit environ 927 000 tonnes de métal rouge par an, soit 5 % de l’offre mondiale. Le lancement de la grève intervient après des semaines de négociations avec l’actionnaire principal. Celle-ci a été approuvée par « 99,9 % » des près de 2 500 salariés du site après l’échec de la médiation de la direction du travail. « L’entreprise maintient une position inflexible, regrette le porte-parole du Syndicat des travailleurs d’Escondida, Carlos Allendes. Ça va être [un conflit] dur. Nous sommes disposés à résister le temps qui sera nécessaire. » Les mineurs ont mis en place un campement provisoire à l’extérieur de la mine le temps de leur grève illimitée et ont constitué un fonds de soutien de 250 millions de pesos, soit plus de 360 000 euros. De son côté, BHP Billiton a annoncé la suspension de la production pendant les quinze premiers jours du mouvement au moins. Le groupe a également demandé à ses travailleurs d’éviter les actes de « violence ». Il refuse de céder aux exigences des employés, qui réclament notamment une hausse de 7 % des salaires et un bonus de 25 millions de pesos (plus de 36 000 euros) chacun, contre huit millions (près de 11 600 euros) proposés par la direction, sans augmentation de salaire. La chute des cours internationaux du cuivre avait conduit au début de 2016 à une réduction des bonus des salariés et au licenciement d’une centaine d’entre eux. Les marchés, eux, craignent une hausse des prix du cuivre, d’autant que la situation semble également instable dans la deuxième plus grande mine du monde, celle de Grasberg, en Indonésie.

EUROPE

La grande angoisse de l’industrie allemande LE MONDE ECONOMIE | 05.02.2017

Colonne vertébrale de l’économie outre-Rhin, l’industrie est bousculée par les menaces sur le libre-échange. Surtout, la révolution numérique en cours sape les fondements mêmes du modèle allemand. Au pupitre dressé pour elle ce jour-là dans les locaux de la maison Konrad Adenauer, à Berlin, Angela Merkel vient de déclarer sa candidature à un quatrième mandat de chancelière. A l’issue de son discours, face aux questions des journalistes, l’ancienne physicienne revient sur un sujet qui lui tient à cœur. « Au-delà des questions de sécurité et d’intégration des réfugiés, ce qui me préoccupe énormément est de savoir si nous produirons encore dans dix ans 20 % de notre valeur ajoutée grâce à l’industrie. Que vont devenir notre industrie automobile, notre chimie, la construction de machines et leurs milliers de sous-traitants  ? Nous sommes en train de vivre une gigantesque transformation, comparable au passage de la manufacture à l’ère industrielle. Armer l’Allemagne pour ce défi est de mon point de vue une tâche prioritaire, dont découle notre prospérité à venir », a-t-elle déclaré le 20 novembre 2016.Et si l’industrie allemande était à l’aube de son déclin ? Et si cette formidable machine à produire et à exporter, enviée et sûre de son modèle, était en perte de vitesse, en train de perdre le contact avec la marche de l’économie mondiale ? Ce scénario, difficile à croire au vu des résultats et de la réputation toujours étincelants de la production manufacturière allemande, est pourtant pris très au sérieux par les autorités.

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Guerre commerciale avec les Etats-Unis

Menaces sur le l ibre-échange, perte de compétitivité, difficulté d’appréhender une révolution numérique qui sape les fondements traditionnels du modèle allemand : les défis sont immenses et le risque, évident. L’industrie allemande est la colonne vertébrale de l’économie. L’automobile à elle seule assure l’activité de deux millions de personnes et génère 8 % du PIB. Le fameux Mittelstand, ces milliers d’entreprises de taille moyenne, spécialisées dans l’électronique ou la mécanique, exporte les trois quarts de sa production, génère des millions d’emplois stables et de confortables rentrées fiscales. Les règles du commerce mondial, qui avaient tant avantagé les exportations allemandes, semblent évoluer dans un sens qui déconcerte les industriels. L’échec du traité de libre-échange transatlantique entre l’Europe et les Etats-Unis a été une première alerte. L’arrivée au pouvoir de Donald Trump et ses menaces explicites contre l’industrie allemande ont renforcé les inquiétudes. « Nous risquons ni plus ni moins qu’une guerre commerciale avec les Etats-Unis », s’est alarmé Marcel Fratzscher, de l’Institut allemand pour la recherche économique (DIW), dans les colonnes d e l a F r a n k f u r t e r A l l g e m e i n e Sonntagszeitung. « Au vu de l’insécurité politique mondiale, qui menace particulièrement notre économie nationale, la croissance à venir est tout sauf évidente, juge pour sa part le président de la Fédération de l’industrie allemande (BDI), Dieter Kempf. L’Allemagne va devoir faire plus d’efforts pour conserver sa prospérité actuelle. »

Stagnation de l’investissement des entreprises Les bons clients d’autrefois se muent en redoutables compétiteurs. Pour se hisser au rang de leader technologique mondial d’ici à 2050, les Chinois achètent non plus seulement les produits allemands mais les industries elles-mêmes, avec leurs brevets et leurs données. En 2016, ils ont effectué pour 11,6 milliards d’euros d’acquisitions au sein du Mittelstand, soit vingt fois plus qu’en 2015, rapporte le cabinet EY. Or les investisseurs chinois n’obéissent pas aux mêmes règles que les Allemands : en général appuyés par l’Etat, ils font flamber les prix des entreprises qu’ils convoitent, alors qu’en Chine, de tels rachats sont légalement impossibles pour les investisseurs étrangers. Le rachat de la perle allemande Kuka, spécialiste mondial des robots, par le chinois Midea en 2016 a ravivé la peur des industriels de perdre la maîtrise de leurs innovations. En effet, l’Allemagne ne pourra plus, à l’avenir, compter sur les atouts qui ont assuré la fortune de son industrie ces dix dernières années. Les hausses continues de salaires, négociées par les syndicats depuis la fin de la crise économique de 2009, ont réduit voire annihilé l’avantage comparatif que détenait l’Allemagne depuis les années 2000, alors que la productivité n’augmente presque plus. Et les investissements des entreprises dans leur outil de production stagnent depuis 2009. « L’Allemagne a mangé ses progrès de la période Schröder », estime Patrick Artus, de Natixis, dans sa note de janvier. Plus grave, la politique du « zéro noir », l’équilibre budgétaire prôné par Angela Merkel et son ministre des finances, Wolfgang Schaüble, a pour conséquence un retard gigantesque d’investissements dans les communes, où les infrastructures de transport et les écoles sont en souffrance, tout comme le réseau

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Internet. Sur le Web, on surfe en Allemagne deux

fois moins vite qu’en Corée du Sud, en particulier dans les zones rurales. Un élément pointé du doigt par l’OCDE mais aussi par l’institut ZEW, qui note, dans une étude de janvier, une baisse de la compétitivité du site Allemagne. Si la faiblesse de l’euro assure encore de confortables excédents commerciaux à Berlin, le renchérissement de la monnaie unique pourrait rapidement changer la donne. La troisième menace est celle qui inquiète le plus les industriels. Elle peut se résumer en un chiffre : alors que les grands groupes allemands s’apprêtent à publier leurs résultats annuels, la capitalisation boursière de Google, de plus en plus considéré comme le concurrent numéro 1, est actuellement huit fois plus importante que celle du premier groupe allemand coté à Francfort, l’éditeur de logiciels SAP. L’industrie allemande pourra-t-elle se maintenir au sommet ? Ou risque-t-elle, à la manière d’un Kodak, de se voir relayée au rang de fabricant de matériel aux ordres des spécialistes du traitement des données, situés loin de l’Allemagne ? Prisonniers de la spécialisation La menace a été identifiée depuis longtemps par l’industrie allemande, qui a annoncé en 2011 une stratégie pour la contrer, appelée Industrie 4.0, visant à généraliser l’utilisation du numérique dans les processus de production qui sont de plus en plus automatisés. Mais certains experts estiment que cette réponse n’est pas suffisante. Christoph Keese, vice-président exécutif du groupe de média Axel Springer et auteur de deux essais très remarqués sur le numérique, est convaincu que son pays a accumulé un retard considérable par rapport à ses concurrents. « Nos entreprises produisent avant tout des machines de grande qualité mais elles ont quitté le peloton de tête mondial. Les industries du XXIe siècle seront dominées par l’Asie, Israël et les Etats-Unis », estime-t-il dans Silicon Germany (Albrecht Knaus Verlag, septembre 2016, non traduit). Pour tous ceux qui, comme lui, sonnent l’alarme, les Allemands sont prisonniers d’un modèle marqué par une grande spécialisation industrielle. Ils sont capables de concevoir des machines parfaites, de très haute technologie, utilisant déjà les possibilités du numérique à un très haut niveau… mais qui restent des machines connectées, spécialisées dans un domaine précis, et qui butent aujourd’hui sur deux caractéristiques essentielles de la nouvelle économie numérique : l’utilisation intuitive et intelligente, ainsi que les modèles économiques en rupture.

Les voitures allemandes sont des bijoux de technologie, mais elles sont encore loin d’offrir à l’utilisateur la quantité d’informations apportée par Google via un simple smartphone.

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Quant aux modèles économiques, ils ignorent encore largement l’importance des données d’utilisation du bien et la coopération entre secteurs. « Les Allemands fabriquent leur machine, la vendent, font un peu de service après-vente, et c’est tout. Uber ou Airbnb sont totalement différents, explique Christoph Keese. Les innovations de rupture, parce qu’elles mettent en danger les modèles économiques traditionnels, ne peuvent se produire qu’en dehors des entreprises établies. » Décalage culturel Les raisons de ce retard tiennent à ce qui a fait jusqu’ici le succès de l’industrie allemande. En Bade-Wurtemberg, bastion du Mittelstand, berceau de l’automobile, et considéré comme le cœur de l’innovation allemande, on est convaincu de la supériorité d’un modèle qui a fait ses preuves : une gestion familiale et conservatrice sur le plan hiérarchique et financier, une implantation souvent à la campagne, une vision à long terme, une innovation incrémentale, par améliorations constantes des biens d’équipement, principalement des machines. Une méthode presque à l’exact opposé de celle des start-ups de la Silicon Valley ou de Tel Aviv, marquées par l’innovation de rupture à très grande vitesse, financées par le capital-risque et concentrées dans des espaces urbains très restreints. Le Bade-Wurtemberg compte bien quelques start-ups, mais celles-ci sont encore regardées avec beaucoup de méfiance par le Mittelstand. Andreas Kuckertz, titulaire de la chaire d’entrepreneuriat de l’université de Hohenheim, près de Stuttgart, juge qu’« il y a un énorme décalage culturel. Certaines entreprises traditionnelles me disent : ils jouent avec de l’argent qui n’est pas le leur et ne gagnent pas le moindre centime ! » L’expert note que les besoins spécifiques des start-ups sont le plus souvent mal compris et que les grandes entreprises sont loin d’être vues par les start-up comme des partenaires ouverts et prêts à la coopération. « On court ici le risque de perdre un immense potentiel d’innovation, » juge Andreas Kuckertz. La mesure du défi A Berlin, derrière les grandes baies vitrées de son bureau de Friedrich strasse, Yaron Valler, Israélien cofondateur du fond de capital-risque Target Global, juge que l’Allemagne est encore trop peu innovante du point de vue technologique. « Les ingénieurs allemands ne sont pas des preneurs de risque. Ils savent qu’ils pourront trouver un emploi stable et bien payé chez Bosch ou Siemens. En Israël, les carrières d’ingénieurs sont peu stables, par manque d’industrie. Alors, ils créent des start-ups et produisent des innovations de rupture dans des secteurs très technologiques, comme la sécurité des données et l’intelligence artificielle. » Malgré le retard constaté, Yaron Valler estime que l’Allemagne a pris la mesure du défi. « Je suis optimiste. Les Allemands placent actuellement beaucoup d’argent et d’énergie dans la high-tech, ils alimentent leur écosystème entrepreneurial, c’est ce qui compte. Reste à réformer les systèmes législatif et fiscal, qui sont souvent des freins à l’innovation. »

L’Allemagne expérimente le revenu universel grâce au crowdfunding LE MONDE | 07.02.2017

En deux ans et demi, l’association Mein Grundeinkommen a récolté assez d’argent pour distribuer un revenu de 1 000 euros par mois pendant un an à 74 personnes.UE : Accord sur un mécanisme de soutien de l’UE, sur base volontaire, aux réformes propices à la croissance Parlement européen Communiqué de presse− 08-02-2017 - Les députés et les négociateurs du Conseil sont tombés d’accord mercredi sur un mécanisme de l’UE offrant aux États membres une aide technique (expertise, études, visites de travail) sur les réformes structurelles nécessaires pour stimuler la croissance et l’emploi. Les 142,8 millions d’euros du Programme d’appui à la réforme structurelle courront jusqu’en 2020. L’accord doit encore être approuvé par le Parlement dans son ensemble. Le Programme d’appui à la réforme structurelle fournirait une assistance technique, à la demande des États membres et conditionnée à l’accord de la Commission, afin d’améliorer la capacité des institutions et administrations nationales à conduire des réformes structurelles, grâce à un budget total de 142,8 millions d’euros jusqu’à 2020.

Le Co-rapporteur Constanze Krehl (S&D, DE) a déclaré: ‘‘Malgré la résistance du Conseil, nous avons inclus des références au principe essentiel de la politique de cohésion, à savoir que les actions et les activités conduites dans le cadre de ce programme devraient également contribuer à la cohésion sociale, économique et territoriale. Nous avons également inclus la cohésion comme un domaine admissible au bénéfice de l’aide, même si cela n’était pas proposé initialement par la Commission. Enfin, nous avons trouvé un accord avec le Conseil permettant d’impliquer les acteurs régionaux et locaux dans les procédures de réforme dans les États

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membres. Le financement de l’aide technique sera assuré par les dotations des Fonds structurels et d’investissement européens.’’ Le Co-rapporteur Lambert van Nistelrooij (PPE, NL) a déclaré : ‘‘Les États membres ont encore des obstacles à franchir lorsqu’il s’agit de trouver le bon rythme dans la création de croissance et d’emploi. Nombre d’entre eux peuvent faire mieux quand l’UE leur apporte son soutien. Avec à la clé plus de croissance et d’emplois. Un État membre peut par exemple bénéficier d’une aide technique pour une utilisation plus efficace des fonds régionaux de l’UE, ou d’une assistance sur les réformes qui permettront de renforcer la compétitivité. Nous avons aussi introduit un examen plus minutieux par le Parlement européen, et par conséquent plus de transparence. Le Parlement recevra le plan de coopération et d’appui contenant toutes les informations relatives à la demande et aux mesures de soutien, ce qui lui permettra d’évaluer la valeur ajoutée du programme.’’ La présidente de la commission du développement régional, Iskra Mihaylova (ADLE, BG), a déclaré: ‘‘Je suis ravie que nous ayons pu conclure ce trilogue en si peu de temps. Ce nouvel outil va permettre de renforcer la capacité des États membres à préparer et mettre en œuvre des réformes structurelles et administratives.’’ Demande d’aide Les États membres devront soumettre leur demande avant le 31 octobre de chaque année civile. La Commission analysera chaque demande et se mettra d’accord avec l’État membre sur les domaines prioritaires à soutenir, les objectifs, un calendrier indicatif, et une estimation de la contribution financière nécessaire, tout cela rassemblé dans une ‘‘plan de coopération et d’appui’’. Domaines d’action admissibles à une aide Le soutien technique pour les États membres et leurs ressortissants, ainsi que les autorités régionales et locales, pourra concerner des domaines d’action tels que la gestion des finances publiques, l’administration, les marchés du travail, l’éducation, la formation, les systèmes de sécurité sociale, la cohésion, la migration et l’agriculture.

JURISPRUDENCE

SOCIAL Les employeurs incités à dénoncer la mauvaise conduite de leurs salariés LE MONDE ECONOMIE | 07.02.2017

Pour certaines infractions, les employeurs sont désormais menacés de sanction s’ils ne dénoncent pas un conducteur-salarié Lorsqu’un salarié commet un excès de vitesse et est « flashé » au volant du véhicule dont la carte grise est établie au nom de l’entreprise, c’est l’employeur qui est débiteur de l’amende. Jusqu’à présent, il pouvait soit payer l’amende avec le risque de déresponsabiliser le conducteur qui conservait ses points, soit contester l’infraction, exercer une requête en exonération, voire dénoncer l’auteur de l’infraction

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En pratique, peu d’employeurs dénonçaient les salariés en infraction qui ne subissaient ainsi aucun retrait de points. Pour renforcer la politique sécuritaire et l’égalité de tous devant la loi, la loi du 18 novembre 2016 de modernisation de la justice du XXIe siècle oblige les chefs d’entreprise à signaler l’identité du conducteur du véhicule d’entreprise en infraction (C. route, art. L121-6). A défaut, la peine d’amende prévue pour les contraventions de 4 ème classe (une somme forfaitaire de 135€, pouvant être minorée ou majorée, et associée à une perte de 1 à 6 points sur le permis de conduire) est encourue en plus de l’amende initiale. Les infractions concernées Quelles infractions sont concernées par ces dispositions entrées en vigueur le 1er janvier ?

La loi vise les infractions commises avec un véhicule de l’entreprise (véhicule dont l’entreprise est propriétaire ou qu’elle loue) et relevées au moyen d’un appareil de contrôle automatique homologué (radars, vidéo-protection). Semble donc exclues les infractions constatées directement par les forces de l’ordre, par exemple le stationnement interdit. La liste des infractions routières identifiables par ces moyens est longue : de l’excès de vitesse, non respect des distances de sécurité, circulation sur les bandes d’arrêt d’urgence, à l’usage du téléphone tenu en main (C. route, art. R. 130-11). Pour toutes ces infractions, l’employeur doit signaler l’identité du salarié qui en est l’auteur. Pour ce faire, le représentant légal de la société dispose d’un délai de quarante-cinq jours, à compter de l’envoi ou de la remise de l’avis de contravention, pour signaler aux autorités, l’identité, l’adresse du collaborateur qui conduisait le véhicule, et la référence du permis de conduire. Il procède par lettre recommandée avec accusé de réception en utilisant le formulaire joint à la contravention ou de façon dématérialisée, via le site www.antai.fr (C. route art. A 121-1). Rares exonérations Encore faut-il que l’auteur de l’infraction puisse être formellement identifié, ce qui n’est pas toujours aisé, en particulier lorsque le véhicule est utilisé par plusieurs salariés. Dans ce cas, il est souhaitable de mettre en place un registre d’emprunt, permettant de suivre les utilisateurs du véhicule de la flotte de l’entreprise. Les rares cas d’exonération admis par la loi sont l’existence d’un vol, d’une usurpation de plaque d’immatriculation ou « de tout autre événement de force majeure » (C. route art. L. 121-6). A n’en pas douter, les juridictions pénales seront saisies pour éclaircir ces points. En tout état de cause, cette réforme doit encourager les chefs d’entreprise à renforcer leur politique de gestion de flotte et de prévention routière.

Salaires : la réalité des écarts selon les conventions collectives Le 07/02 Les échos Le salaire net mensuel moyen d’un salarié couvert par une convention collective était de 2.240 euros, hors apprenti, en 2014, selon une étude publiée ce mardi par la Dares. Mais cette moyenne recouvre des situations très différentes. Pour gagner sa vie, mieux vaut travailler dans la métallurgie que la coiffure... Une étude de la Direction de la recherche du ministère du travail (Dares) portant sur les conventions collectives, mise en ligne ce mardi, vient mettre en chiffres les écarts de salaire entre les branches d'activité. Au total, le salaire mensuel net moyen d'un équivalent temps plein hors apprenti était de 2.240 euros en 2014 pour les 15,3 millions de salariés couverts par une convention collective de branche. Mais cette moyenne recouvre des situations très différentes. Ainsi, dans les branches de plus de 50.000 salariés, elle s'échelonne entre 1.350 euros dans la coiffure et 4.360 euros chez les cadres de la métallurgie. Ces éléments le confirment s'il en était besoin, le niveau du salaire moyen dépend « en grande partie » de la structure socio-professionnelle du salariat de chaque branche. Avec une « prime » liée au taux d'encadrement. « Les branches ayant un salaire moyen supérieur à 2.600 euros ont au moins 20 % de leurs effectifs composés de cadres », note la Dares. Mieux vaut travailler dans l'industrie pharmaceutique que dans une pharmacie Mais au sein même des catégories professionnelles, tous les secteurs ne se valent pas. Pour les cadres, mieux vaut travailler dans l'industrie pharmaceutique que dans une pharmacie ... Dans le premier cas, comme dans le transport aérien, la chimie ou la banque, le salaire moyen est au dessus de 5.000 euros tandis que

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dans le second cas, il tourne entre 2.800 et 3.000 euros, comme dans le commerce de détail de fruits et légumes ou la restauration rapide. Pour les employés, le salaire dans les pharmacies d'officine et celui dans l'industrie pharmaceutique sont aux deux bouts de l'échelle (1.660 euros contre 2.960 euros). Cette dernière fait aussi partie des huit industries qui paient les ouvriers à temps plein plus de 2.000 euros. contre 1.280 euros seulement dans le secteur de la propreté. Mais ce n'est pas seulement parce que l'un paie mieux que l'autre. « Au sein de chaque catégorie socio-professionnelle, les différences salariales s'expliquent aussi par l'hétérogénéité des postes occupés et par les différences de structure par âge », note l'étude du ministère du travail. Elle évalue en outre à 7% la part des salaires mensuels nets en équivalent temps plein compris entre 1 et 1,05 SMIC parmi les salariés couverts par une convention collective, dont 90% sont des ouvriers ou employés. Cette proportion inférieure à celle des smicards dans l'ensemble du salariat du privé est liée au fait que les grilles salariales conventionnelles démarrent au-dessus du salaire minimum dans une bonne partie des branches. Là encore, le pourcentage varie fortement d'une branche à l'autre : moins de 1% dans la métallurgie, le personnel au sol des transports aériens ou, toujours, l'industrie pharmaceutique ; 25% dans la coiffure ou la propreté. A l'autre extrême, près de 12% des salariés bénéficiant d'une convention collective perçoivent plus de 3 fois le SMIC. Peu d’écarts entre les régions, en dehors de l’Île-de-France

Selon l’Insee, le niveau moyen de salaires est assez homogène dans les différentes régions françaises. Seule l’Île-de-France se distingue nettement : le salaire moyen y dépasse de 41 % celui des autres régions. En 2012, un salarié français du secteur privé ou d'une entreprise publique percevait en moyenne un salaire horaire brut de 18,7 euros. Toutefois, les salaires moyens varient sensiblement d'une région à l'autre. C'est en Île-de-France que le salaire moyen est le plus élevé. Dans cette région, le salaire horaire brut moyen atteint 23,9 euros alors qu'il n'est que de 16,1 euros à la Réunion ou de 15,6 euros en Corse, où le salaire régional moyen est le plus faible. L'Île-de-France, qui concentre plus de 25% des postes de travail du pays, présente des salaires plus importants que dans les autres régions françaises, avec un écart en moyenne de l'ordre de 41%. En comparaison, les écarts de salaire entre les régions de province sont bien moins importants. Entre l'Auvergne-Rhône-Alpes (région métropolitaine qui arrive derrière l'Île-de-France dans la hiérarchie des salaires) et la Corse (qui arrive en dernière position), l'écart de rémunération n'est en effet que de 15%. Les salaires franciliens tirés par le poids des cadres En Île-de-France, d'après l'Insee, le niveau des salaires s'explique essentiellement par la structure du marché du travail. Les cadres représentent 28% des postes de travail de la région, contre 12% sur le reste du territoire national. A titre d'exemple, en Corse, la part des cadres n'est que de 8,8%. Or, la catégorie socioprofessionnelle est le déterminant principal de la fixation du salaire d'une personne. En 2012, le salaire horaire brut moyen des cadres s'élevait ainsi à 34,5 euros, contre 14,2 euros pour les ouvriers et 13,7 euros pour les employés. Autre élément distinctif, les cadres franciliens sont plus qualifiés : 69 % d'entre eux sont titulaires d'un diplôme du deuxième ou troisième cycle, soit 10 points de plus que sur le reste du territoire. Enfin, les sièges des grandes entreprises, largement implantés en Île-de-France (en particulier dans le quartier de La Défense) contribuent au niveau élevé de rémunération. Salaires plus élevés à l'Est et situation hétérogène dans les DOM Les régions de la partie Est de la France offrent en général une rémunération plus élevée que celle des régions de l'Ouest. Les salaires moyens sont ainsi relativement plus élevés en Auvergne-Rhône-Alpes et en Provence-Alpes-Côte d'Azur, deux régions où la proportion de cadres est forte. Inversement dans les régions où les cadres sont sous-représentés, le salaire moyen est généralement plus faible, comme en Bourgogne-Franche-Comté. Enfin, en Outre-mer, la situation varie d'un département à l'autre : les salaires horaires bruts offerts à La Réunion sont plus faibles (16,1 euros) tandis qu'en Martinique, ils font partie des plus élevés de France (18 euros). En Guyane et Guadeloupe, ils se situent dans la moyenne de la province.

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