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Centre Hospitalier Honoré-Mercier Inc. 06 08 DÉPARTEMENT DE SANTÉ COMMUNAUTAIRE 2750, BOUL. LAFRAMBOISE, SAINT-HYACINTHE, QUÉ. J2S 4V8 - TÉL.: (514) 773-5501 INSTITUT NATIONAL DE SANTE!P"UBL-lQUÊ : DU*QÙÉBEC AUX UTUISÀTEURS.ITRICES) , CENTREDEDOCt^TAllON JC. I •• [MONTRÉAL^ «TJ /-ve Le présent document a été préparé dans Le but d* accom- pagner et de completer la session de formation "Retrait préventif et risques professionnels de la travailleuse en- ceinte ou allaitante" donnée le 10 septembre 19 82 au V.S.C. Honoré-Mercier Inc. Cette session de formation organisée par le Service de pérlnatallté, en collaboration avec le Service de santé au travail, était destinée particulièrement aux Infirmières oeuvrant auprès des travailleuses enceintes ou allaitantes des réglons de Eeloell, Granby, St-Hyaclnthe et Sorel. . Le contenu de cette session visait à Informer les par- ticipants (es) des droits et recours de la travailleuse en- ceinte où allaitante en vue d 1 un retrait préventif ainsi qu'à donner des Informations pertinentes reliées aux risques pro fesslonnels de. cette clientèle dans différents secteurs d'activités. . Ve plus, cette session désirait familiariser les participants ( es) à une grille descriptive des risques professionnels possiblement rencontrés par les travailleuses enceintes ou allaitantes-afin d'être en mesure d'as Aliter celles-ci plus adéquatement à déterminer les risques Inhé- rents à leur propre milieu de travail. Pour de plus amples renselgnements, n'hésitez pas à communiquer avec nous. Bien à vous, U Ipi Hq/ - m OP/sc 1 982 09 09 Odette Perreault, Chef de programme en péri natalité. j ~ INSPOI- «tontréa 0005 II

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Centre Hospitalier Honoré-Mercier Inc. 06 08

DÉPARTEMENT DE SANTÉ COMMUNAUTAIRE 2750, BOUL. L A F R A M B O I S E , SA INT-HYACINTHE, QUÉ. J 2 S 4V8 - TÉL.: (514) 773-5501

INSTITUT NATIONAL DE SANTE!P"UBL-lQUÊ:DU*QÙÉBEC AUX UTUISÀTEURS. ITR ICES) , CENTREDEDOCt̂ TAllON JC.

I •• [MONTRÉAL̂ «TJ /-ve

Le présent document a été préparé dans Le but d* accom-pagner et de completer la session de formation "Retrait préventif et risques professionnels de la travailleuse en-ceinte ou allaitante" donnée le 10 septembre 19 82 au V.S.C. Honoré-Mercier Inc.

Cette session de formation organisée par le Service de pérlnatallté, en collaboration avec le Service de santé au travail, était destinée particulièrement aux Infirmières oeuvrant auprès des travailleuses enceintes ou allaitantes des réglons de Eeloell, Granby, St-Hyaclnthe et Sorel.

. Le contenu de cette session visait à Informer les par-ticipants (es) des droits et recours de la travailleuse en-ceinte où allaitante en vue d1un retrait préventif ainsi qu'à donner des Informations pertinentes reliées aux risques pro fesslonnels de. cette clientèle dans différents secteurs d'activités. . Ve plus, cette session désirait familiariser les participants ( es) à une grille descriptive des risques professionnels possiblement rencontrés par les travailleuses enceintes ou allaitantes-afin d'être en mesure d'as Aliter celles-ci plus adéquatement à déterminer les risques Inhé-rents à leur propre milieu de travail.

Pour de plus amples renselgnements, n'hésitez pas à communiquer avec nous.

Bien à vous,

U I p i

Hq/ - m

OP/sc

1 982 09 09

Odette Perreault, Chef de programme en péri natalité. j ~ INSPOI- «tontréa

0005 II

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FORMATION EN. COURS V' EMPLOI

SERVICE VE PERINATALITE

^ V . S . C . HONORE-MERCIER

RETRAIT PREVENTIF ET

RISQUES PROFESSIONNELS POUR

LA TRAVAILLEUSE ENCEINTE OU ALLAITANTE

SEPTEMBRE 1982

Page 3: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

O B J E C T I F S VE LA SESSION

A la filn de la A2.6A4.on, IZA paKtlclpantA ( ZA ) :

- AZKont ln{,0KM€A-[ ZA) AU.*, IZA dKoltA zt KZCOUKA

de la tKavalllzuAz znczlntz ou allaitante, zn

vuz d'u-n KntKa.lt pKzyzntlfi [lot 7 7);

- aukont acqulA-l ZA) dzA connalAAanczA pzKtlnzn-

tzA KZLIZZA aux KlAquzA pKo fazAAlonnzlA de. la

tKavalllzuAz .znczlntz ou allaitante. danA dl&-

fizKzntA Av.cte.uKA d'actlvltzA;

- pouKKont àÂAlAtzK LZA tKavalllzuAZA znczlntzA

ou allaltantzA à dztzKmlnzK IZA KlAquzA Inhz-

kzntA à le.uK milieu de. tKavall ut ce, à V aid. de ta QKllle. d'Évaluation dzA KlAquzA pKofizA-

ÀlonnzlA dlAtKlbuzz aux KzncontKZA pKznatalzA

Page 4: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

Les textes qui Suivent ont pour but d'expliquer les principaux facteurs pouvant Influencer le déroulement et l'Issue de la grossesse chez une travailleuse enceinte exposée dans son milieu de travail à certains risques nocifs. Ve plus, quelques explications sur les effets des condi-tions de travail de la mère sur l'enfant allai-

i té sont également jointes.

thèmes: - MATERNITE US TRAl/Aï L

- RISQUES l/S EMFAWT A NAITRE

- TRAVAIL VS GROSSESSE

- TRAVAIL l/S ALLAITEMENT

Tiré à part det "Les Conditions de travail et la santé de la travailleuse en-ceinte, de l'enfant à naître et ' de l''enfant allaité" Commission de la santé et de la sécurité du travail du Québec. Document-guide 1 9 il

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r

INDEX DES S U J E T S S U B J E C T INDEX

H O R A I R E C L A S S S C H E D U L E

H 73 S > ^ > m »—t r - Co

H E U R E T I M E

LUN. M O N .

M AR . T U E . MER . W E D .

JEU. T H U .

VEN. FRI .

S A M . SAT.

EXAMENS F INALS FINAL EXAMINAT IONS

JOUR / DAY DATE HRE / T IME L IEU / PLACE C O U R S / C O U R S E

NOM I N A M E T E L E P H O N E E L E P H O N E

AD R E S S E D D R E S S

E C O L E S C H O O L CL A S S E

L A S S

NO. 07 - 261

P A P E T E R I E C A N A D I E N N È LTÉE 580 Rue Richard. Joliette. Qué.. J6E 6H9

Fabriqué au Canada • Made in Canada

L

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CHAPITRE II

LA MATERNITE ET LES CONDITIONS DE TRAVAIL

2.1 L'état de la question

Il faut maintenant s'arrêter à l'étude des conditions de travail qui présentent une menace pour,la santé de la travailleuse enceinte, pour celle du foetus ou pour celle de l'enfant allaité. Pour ce faire, nous dresserons l'inventaire des risques chimiques, physiques, biolo-giques et ergonomiques encourus par la travailleuse dans le Québec d'aujourd'hui.

S'il est actuellement malaisé de définir avec précision des critères de retrait préventif pour la travailleuse enceinte, c'est qu'il s'agit d'un problème vaste, complexe, peu étudié jusqu'ici et dont il est difficile de faire l'analyse pour les trois raisons suivantes:

2.1.1 Difficulté dans 11 appréciation de 11 influence des conditions de travail des parents sur la santé du foetus

Le statut socio-économique de la famille, 1 'occupation du père et de la mère, la nutrition, le tabagisme, l'alcoolisme, l'usage des médica-ments, les radiations ionisantes, les toxiques industriels et ména-gers, les agressions biologiques (virus ou bactéries...)» l'exposition au froid, à la chaleur, à l'humidité, aux vibrations, les postures de travail sont autant de facteurs environnementaux qui, s'ajoutant à des facteurs biologiques comme les atteintes génétiques, les maladies ac-quises et les complications de la grossesse peuvent constituer pour le foetus autant de causes de malformations congénitales, de prématurité, d'avortements spontanés, de déficit pondéral, et plus tard de cancer (1, 2) (tableau 4).

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TABLEAU 4 LES FACTEURS ENVIRONNEMENTAUX ET BIOLOGIQUES

ET LES EFFETS SUR LE FOETUS

FACTEURS ENVIRONNEMENTAUX

Statut socio-économique Occupation Etat nutritionnel Tabagisme, alcoolisme, usage de médicaments Radiations ionisantes Exposition aux toxiques industriels et ménagers

Agresseurs biologiques (virus, bactéries, etc.) Exposition au froid, à la cha-leur, à l'humidité, aux vibra-tions Postures de travail

FACTEURS BIOLOGIQUES

Père

Anomalies génétiques acquises

Mè re

Anomalies génétiques acquises Maladies acquises Complications de la grossesse

EFFETS SUR LE FOETUS

Malformations congénitales Avorteraents spontanés (anatomiques-et physiologiques) Prématurité Mortalité périnatale Petit poids pour l'âge de Cancer (manifestation gestation tardive)

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L'action délétère de ces divers agents chimiques, physiques, biologi-ques et ergonomiques peut s'exercer à chacune des diverses étapes de la reproduction et intervenir tout à la fois dans la spermatogénèse, l'ovogénèse, la migration des spermatozoïdes ou de l'ovule, la nida-tioh, la croissance foetale, l'accouchement et l'allaitement. Toute-fois, le problème réside en ceci qu'il est impossible dans l'état ac-tuel des connaissances de pondérer l'influence respective de chacun de ces facteurs, non plus que d'en évaluer l'influence lorsqu'il s'ajoute a un autreJ#

2.1*2 Déficience dans nos connaissances actuelles en toxicologie i

L'état des connaissances en toxicologie industrielle de même que l'en-semble dès observations cliniques et épidémiologiques relatives aux effets des quelque 100 000 produits chimiques utilisés dans l'indus-trie, seion 1'inventaire de NI0SH*, sont encore trop sommaires pour qu'on puisse en tirer des conclusions quant à leur influence sur le système reproducteur de-l'homme ou de la femme. Il est d'ailleurs à propos de rappeler ici., que la découverte de la maladie de Minamata (causée par une exposition au mercure organique) a résulté d'une suite d'observations empiriques. Les découvertes que les prochaines années nous réservent en épidémiôlogie et en toxicologie permettront sans doute de préciser les risques chimiques Inhérents à diverses occupa-tions et ce sera autant d'acquis dans l'évaluation globale du risque de chacune d'elles (5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15).

2.1.3 Absence.de normes foeto-maternelles

Sauf pour les radiations ionisantes, le plomb et les gaz anesthési-ques, il n'y a pas de normes proposées ou reconnues en santé au tra-vail quant à la sécurité foeto-maternelle.

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Les seules normes qui existent ne protègent que la santé du travail-leur de sexe masculin. En effet, mis à part les pays de l'Est qui ont leurs propres normes, les pays occidentaux reconnaissent généralement les normes de l'American Conference of Governmental Industrial. Hygie-rtists (A.C.G.I.II. ). Ces normes sont dites "Threshold Limit Value" (TLV) et définissent les concentrations moyennes' permissibles de pro-duits toxiques qu'un travailleur• peut absorber sans dommage pendant toute•une vie professionnelle de AO heures par semaine, 8 heures par jour, par inhalation de 1'air ambiant dans son milieu de tra-vail11'. Or, ces normes ne prévoient pas qu'un produit chimique puisse être absorbé autrement que par inhalation et ne sont formulées qu'en fonction d'un sujet masculin de 70kg. C'est dire qu'elles ne sont pas nécessairement applicables a la travailleuse enceinte, plus vulnérable à certaines expositions, par exemple par accélération, de son rythme respiratoire, non plus qu'à l'enfant à naître, particuliè-rement dans le premier trimestre de sa vie foetale, période oû se pro-duisent la différenciation et la multiplication des cellules et où les dommages causés sont irréversibles. On connaît d'ailleurs 1'extrême perméabilité de là barrière placentaire et le risque que les substan-ces absorbées par la mère ne se retrouvent chez l'enfant. Il y a donc tout un système de nonnes spécifiques à la sécurité foeto-maternelle qu'il faudrait établir ayant d'aller plus loin1?.

2.2 La tératogénèse

L'enfant à naître peut être l'objet de sérieuses agressions physiques, chimiques ou biologiques durant sa vie foetale; selon le type d'at-teinte, on parlera de tératogénèse, de mutagénèse et de carcinogénèse.

La tératogénèse consiste dans la formation et le développement in utéro d'anomalies aboutissant à des malformations ou à des monstruo-

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sites, lesquelles ne sont pas nécessairement spectaculaires. Ces ano-malies, qu'elles soient ultra-structurelles, moléculaires, biochimi-ques ou fonctionnelles sont donc acquises après la fécondation et pro-viennent par exemple d'une dysfonction métabolique chez la mère, d'une déficience alimentaire, d'une infection, d'une hypoxie, de radiations ionisantes, de l'absorption de substances chimiques ou même de fac-teurs mécaniques tels que des vibrations.

Théoriquement l'embryon est sujet aux modifications tératogènes dès le moment où l'ovule est fécondé. Mais la période la plus critique se situe au moment de l'organogénèse, soit entre la 2ème et la 8ème se-maine de la vie utérine. C'est une période de croissance et de multi-plication cellulaire rapide, et selon le jour où l'embryon est sujet à l'influence d'un facteur nocif, l'organe en développement pourra être touché, par.exemple, le système nerveux central entre le 13ème et le 25ème jour, les membres entre le 24ème et le 35ème jour, le coeur en-tre le 20ème et le AOème jour, la gravité des dommages résultant comme toujours de la nature de l'exposition, de son intensité et de sa du-rée. A la phase embryonnaire succédera, au Aème mois, la phase foeta-le, pendant laquelle les organes se structureront et la croissance cellulaire se poursuivra - anomalies comprises - jusqu'à la naissance. Bref, plus tôt se fait l'agression, plus graves seront les lésions, la

• • i t période la plus sensible aux tératogènes se situant au tout début de la grossesse, alors que bien des femmes ne savent pas encore qu'elles

sont enceintes (figurés 1, 2, 3).

Il faut également savoir qu'en tératologie:

a) Un même agent tératogène peut causer des malformations différentes.

b) Des agents tératogènes différents peuvent causer la même malforma-

tion.

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c) Il est parfois difficile de. distinguer une anomalie héréditaire d'une anomalie d'origine tératogène.

d) L'agent tératogène atteint l'embryon à un moment précis de son dé-* veloppement •

e) Chaque embryon réagit à l'agent tératogène selon la sensibilité gé-nétique qui lui est propre.

f) Un agent tératogène peut très bien ne pas causer d'anomalie du tout si l1.expos it ion est insuffisante; trop forte, elle conduira à la

1 ft mort foetale10.

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FIGURE I LA FORMATION DES ORGANES ET L'AGE DU FOETUS DE O A 60 JOURS

FIGURE 2 LA FORMATION DES ORGANES ET L'AGE DU FOETUS DE 15 JOURS A AO JOURS

FIGURE 3 LA FORMATION DES ORGANES ET L'AGE DU FOETUS DE 2 MOIS A 8 MOIS

2 4 6 6 Moi»

SOURCE: WILSON, J.G. Environment and Birth Defects, New-York, Acade-mic Press, 1973.

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2.3 La mutagénèse

Les gènes constituent les éléments d'inflation dirigeant le fonc-tionnement cellulaire. C o r s é s d'acide désoxyribonucléique (A.D.N.), chacune de ses séquences code une protéine spécifique qui fonction précise. La mutagénèse résulte d'un changeant (station) au niveau de ce matériel génétique et entraîne un dérèglement ou une abo-lition-de la fonction concernée.

Les mutations sont irréversibles et sont transmises à la lignée cell-

laire lors de la duplication de l'A.D.N..

Nos connaissances sur les substances mutagènes ont progressé considé-rablement depuis la mise au point par Bruce Ames des micro-essais. Cette technique utilisant la bactérie S a l m o n e l l a _ t y ^ p e - t en quelques Jour, et * peu de frais, de mettre en évidence les pro-priétés mutagènes Je produits chimiques. D'autres tests in vitro cor B e "l'Inductest" et le "Mutatest Lambda" augmentent la validxte cette méthode. Cette technique permet d'appliquer aux mammifères les connaissances acquises sur la mutagénèse.

On . divise les cellules humaines en cellules germinales ou reproduc-trices, et en cellules somatiques ou cellules du corps (toutes les au-t r e S). Selon l'âge et le type de cellule-cible, les mutations obser-

vées sont fort variables5.

1) Mutation des -cellules germinales:

Elle peut avoir des conséquences sur les générations futures. On peut observer les anomalies suivantes:

- une baisse de la fertilité;

/Al

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- des avortements spontanés; - des désordres génétiques; - des malformations congénitales.

2) Mutation des cellules somatiques:

Chez l'adulte, elle peut conduire à la mort cellulaire et contri-buer ainsi au vieillissement des tissus ou encore induire un pro-

cessus cancéreux.

Par contre, si la mutation se produit chez l'embryon, elle peut con-duire- à des malformations congénitales. L'agent mutagène est alors tératogène. Il est essentiel cependant de retenir qu'un agent mutagè-ne n'est pas toujours tératogène ni même cancérigêneS. n y a envi-ron 25 000 substances chimiques industrielles qui ont démontré des ca-

„ . U ractéristiques mutageniques^.

2.4- La carcinogénèse

Certains agents physiques ou chimiques produisent des cancers, c'est-à-dire des tumeurs envahissant les tissus voisins, et, par la voie sanguine ou lymphatique, capables d'aller former des métastases dans les tissus ou organes éloignés de la tumeur d'origine.

Tout cancer provient d'une cellule "transforme", non repérée comme maligne par les systèmes de défense du corps humain. Cette cellule va se multiplier de façon anarchique et donner naissance à une tumeur dont la structure cellulaire ne respectera plus les- règles d'homogé-néité des tissus sains. ^ f<ï- U cellule cancéreuse est le fruit

d'une mutation.

Mutagénèse et carcinogénèse sont donc reliées étroitement. On peut

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dire que tous les cancérigènes sont mutagènes, mais l'inverse n'est pas vrai. Il faut cependant nuancer cette affirmation; en effet, cer-tains cancérigènes se sont avérés négatifs aux tests de mutagènes. Il arrive alors que la substance originale ne soit pas cancérigène, mais que ce soit son métabolite, c'est-à-dire la substance absorbée et transformée dans l'organisme en général au niveau du foie, qui s'avère nocive. L'élimination des toxiques par le foie est une activité nor-male, mais il peut arriver que ce mécanisme produise l'effet inverse, rendant biologiquement actives des substances peu ou pas actives.

Le tableau 9 présente la liste des cancérigènes connus. Le tableau 10 présente les agents chimiques ou physiques à la fois tératogènes et cancérigènes*

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TABLEAU 10 SUBSTANCES A LA FOIS CANCÉRIGÈNES ET TÉRATOGÈNES

SUBSTANCES SITES DU CANCER EFFETS TERATOGENES

alcool bouche, larynx, oesophage

cerveau, figure

diphenylhydantoln ganglions lymphatiques cerveau, figure, ongles (hypoplasie)

radiations ionisantes

varies cerveau, croissance

androgènes foie masculinisation des organes génitaux ex-ternes de la femme

diéthylstilbestrol col utérin ou vagin col utérin ou vagin

SOURCE: MILLER, R.W. Relationship between Human Teratogens and Car cinogens, J. Natl. Cancer Institute, 58, 3, (March, 1977), pages 471-474.

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2.5 La carcinogénèse transplacentaire

Des études rétrospectives ont permis d1établir qu' il y avait un lien entre 11adénocarcinome du vagin chez les filles de 14 à 22 ans et le diethyls tel best roi (D.E.S.) un oestrogène synthétique, administré à leur mère pendant la g r o s s e s s e ^ . Rice a démontré que plusieurs espèces animales sont sensibles à des substances cancérogènes durant leur développement foetal* .

O J

Le tableau ci-dessous, tiré de Hemminki*' indique les études établissant un lien entre certains facteurs de risque et le cancer chez 11 enfant.

TABLEAU 11 FACTEURS DE RISQUE ET CANCER CHEZ L'ENFANT

Facteurs Source

rayons-x Munoz 1976 infections virales Munoz 1976 histoires d'avortements Gibson et al., 1968 stilbestrol Herbst et al., 1971 travail avec les gaz anesthésiques IARC, 1973 pesticides chlorés Infante et al., 1978 enfant vivant sur la* ferme Gold et al., 1979 enfant mongol Miller, 1976 père exposé à certains hydrocarbures Fabia et Damthuy; 1974

SOURCE : HEMMINSKI, K. et al. Transplacental Carcinogens and Muta-gens: Childhood Cancer, Malformations and Abortions as Risk Indications, Int. Arch occup. Env. Health, 47, ( 1, 1980).

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CHAPITRE III

INVENTAIRE DES PRINCIPAUX RISQUES POUR L'ENFANT A NAITRE

En abordant ce chapitre, il faut se rappeler qu'il n'existe pas de normes précises pour la santé foeto-maternelle, sauf dans le cas des

t gaz anesthéslques, du plomb et des radiations ionisantes.

Ces renseignements dont nous disposons sont le fruit d'expériences animales et d'observations humaines. Il faudra voir à faire périodi-quement une mise à jour des informations données dans ce chapitre.

3.1 Les risques chimiques

3*1*1 Les gaz anesthéslques

Au Québec, c'est probablement d'abord au sein du personnel des salles d'opération et des cabinets de dentistes, où les femmes sont nombreu-ses, que se posera.-le- problème du retrait préventif des travailleuses -enceintes. Les études pertinentes prêtent encore à discussion, mais le risque'apparaît réel.

Des recherches effectuées sur des embryons de poulet avaient d'ores et déjà prouvé les effets tératogènes du protoxyde d*azote, de l'halo-thane et du cyclopropane (1, 2), effets qui ont été ensuite confirmés par des études sur d'autres mammifères, dont le rat (3, 4, 5). Sous l'effet de l'halothane, le foetus du rat présente en effet des attein-tes ultra-structuraies du système nerveux^ et le foetus de souris, des fissures palatines (7, 8).

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De là, il est apparu opportun de faire des recherches épidémiologiques rétrospectives sur la fertilité, la prématurité et les avortements spontanés chez le personnel des salles d'opérations et leurs enfants.

Cohen a ainsi pu démontrer que les infirmières étaient plus sujettes .aux avortements spontanés9 et Corbett, qu'elles avaient plus d'en-fants malformés10 ou présentant à la naissance un déficit pondé-ral11. .

Une -étude britannique a par la suite démontré, que les anesthéslstes féminins étaient également plus sujettes aux avortements spontanés et qu'elles avaient aussi plus d'enfants prématurés porteurs d'anomalies ou présentant un déficit pondéral à la naissance12. Quant aux en-fants des anesthésîstes masculins, ils semblaient, eux aussi, avoir

" 13 des problèmes, comparés par exemple à ceux des pédiatres .

Toujours en Grande-Bretagne, une autre étude menée cette fois auprès de quelque 7 000 médecins a révélé que le taux d'avortements spontanés était plus élevé chez eux qu'ailleurs, soit de 18% lorsque la mère avait été exposée aux anesthésiques pendant le premier trimestre de sa grossesse, soit de 11,1% lorsque c'était le père, contre 10,9% lors-qu'aucun des deux n'avait été exposé. Dans le cas de populations pai-. rées quant à l'âge de la mère, l'usage de la cigarette et l'ordre de naissance des enfants, il est apparu que l'écart s'accroissait encore: ainsi, 14,9% des femmes exposées aux gaz anesthésiques avaient des avortements, contre 5,5% chez un groupe contrôle non-exposé14.

En revanche, une étude finlandaise plus récente n'a pas révélé de taux d1avorteraent significativement différent chez des femmes pédiatres et des épouses de pédiatres d'une part, et chez des femmes anesthésistes et des épouses d'anesthésistes d'autre part15.

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Enfin, une étude américaine relative aux problèmes de santé des den-tistes a révélé dans ses résultats préliminaires que leurs épouses, lorsqu'ils étaient fortement exposés aux gaz anesthéslques, présen-taient un taux d'avortement significativement plus élevé16.

Ce résultat de ces études reste controversé (17, 18) car la méthodolo-19

gle des études épidémiologiques est souvent sujette à caution . Par exemple, la relation de cause à effet entre la présence de certai-nes substances chimiques dans l'air ambiant -des salles d'opération, d'une part, et les anomalies qui en découleraient, d'autre part, n'est pas toujours nette. Les données sur les concentrations de produits chimiques dans l'air ambiant des milieux de travail sont peu nombreu-ses. Il n'y a finalement que l'incidence plus élevée des avortements spontanés qui semble assez bien établie (20, 21).

En dépit de ce qui précède, l'exposition professionnelle aux gaz anes-théslques est apparue comme un risque suffisamment sérieux pour que NIOSH suggère l'observation de normes plus strictes en milieu hospita-

22 lier, ce qui suppose- notamment la récupération des gaz , afin d'obtenir une concentration de gaz anesthéslques ne dépassant pas 2 ppm23. Dans les pays scandinaves, des normes fixant les concen-trations permissibles moyennes (TLV) sont déjà en vigueur, soit de 1 ppm pour"l'halothane et de 25 ppm pour le protoxyde d'azote21; ces normes pourraient servir de guide au Québec, en attendant que la Com-mission de la santé et de la sécurité du travail se prononce sur cette question. Le personnel des salles d'opération et des cabinets de den-tistes étant mieux informé de ses risques professsionnels et se prê-tant plus volontiers aux enquêtes en cours, les chercheurs disposeront bientôt d'importantes quantités de nouvelles données relatives à ces problèmes, ce qui en facilitera d'autant leur solution.

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3.1.2 Les métaux lourds

De nombreux travaux ont été consacrés aux effets tératogènes des mé-taux lourds. Leurs conclusions, toutefois, n'ont généralement pas été confirmées de sorte que nous ne disposons finalement de données utili-sables que pour le plomb, le mercure, le cadmium et le sélénium.

3.1.2.1 Le plomb

Le plomb est le plus souvent considéré comme un agent mutagène dont l'action toxique peut s'exercer sur le système reproducteur de l'homme ou de la femme, sur le foetus et même sur le nouveau-né lorsqu'il est allaité au sein. Il est en outre prouvé que le plomb a des effets to-xiques sur les gamètes mâles et femelles et réduit ainsi la fertilité. Chez 1'homme par exemple, il altère la production du sperme et réduit la motilité des spermatozoïdes (1, 2 ). Ces effets foeto-toxiques ont par ailleurs été observés chez plusieurs espèces animales (3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10); chez 11 homme on sait qu'il traverse la barrière placen-taire dès la 12e semaine de gestation11. Finalement, les intoxi-cations saturnines seraient responsables de nombreux cas de prématuri-té, d'avortements spontanés, de rupture des membranes avant terme et de détérioration.du système nerveux chez le nouveau-né, ce qui expli-querait peut-être en partie, le syndrome de l'enfant hyperactif (12, 13, 14, 15, 16, 17). Afin de protéger le foetus d'une travailleuse enceinte, l'Organisation mondiale de la santé recommande que la plom-bémie ne devrait jamais dépasser 30 mcg/100ml.

3.1.2.2. Le mercure

Le mercure produit également des effets tératogènes mais il faut d'abord distinguer le mercure organique du mercure inorganique. Nos

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connaissances sur les effets du mercure organique, dont le méthyl-mer-cure, proviennent de Minnamata, au Japon. Des mères qui avaient con-sommé du poisson contaminé ne présentaient quant à elles que peu ou pas de symptômes; elles ont pourtant donné naissance à des enfants présentant tout à la fois un retard mental et un syndrome de paralysie cérébrale: c'est la maladie de Minnamata (19, 20). Des incidents du même genre ont été signalés en Iraq où des mères avaient absorbé du pain contaminé et intoxiqué l'enfant qu'elles allaitaient par le lait maternel21.

On dispose de peu de données sur les propriétés tératogènes du mercure inorganique, dont l'oxyde de mercure. On sait cependant qu'il passe la barrière placentaire et se concentre dans certains organes du foe-tus (21, 21a).

3*1.2*3 Le cadmium et le sélénium

On a associé l'exposition au cadmium et au sélénium à des taux plus élevés de mortinaissances et de malformations congénitales chez l'hom-me (22, 23, 24) mais les données en cause sont cependant trop parcel-laires pour qu'on puisse en tirer des conclusions sûres.

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3.1.3 Les solvants organiques

On a abordé l'étude des propriétés tératogènes des solvants organiques de deux façons:

1) par des études épidémiologiques rétrospectives de l'incidence des malformations congénitales chez des travailleuses exposées à di-vers solvants en comparaison avec l'incidence des malformations chez un groupe ..témoin;

et

2) par l'étude systématique des propriétés toxicologiques de chaque solvant ou de chaque classe de solvant; on se retrouve alors avec des centaines de produits, ce qui alourdit considérablement les protocoles de recherche.

La première approche a suscité peu de travaux. Les études épidémiolo-giques rétrospectives supposent en effet 1'accès à un fichier ou re-gistre des malformations congénitales dans lequel on a inscrit l'occu-pation des parents ou du moins celle de la mère. Peu de pays en pos-sèdent: seule la Finlande a constitué un tel registre depuis 1963.

A partir de ce registre, le Finlandais Holmberg et son équipe1 ont interviewé les mères d'enfants présentant des anomalies du système nerveux central pour déceler une exposition antérieure aux solvants organiques. Dans certains cas, on a du procéder à une visite des mi-

i lieux de travail pour préciser la nature de l'exposition.

On a comparé les mères des enfants porteurs de malformations du systè-me nerveux central à des témoins: les enfants nés de mères exposées sont atteints d'anomalies en plus grand nombre que ceux des meres-té-moins non-exposées •

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Le même auteur, lors d'une recherche subséquente a vérifié l'occupa-tion des parents telle qu'inscrite dans le registre pour voir s'il ar-rivait aux mêmes conclusions2. il en a conclu que les renseigne-ments recueillis d'une façon conventionnelle ne permettaient pas de déçeler de lien entre les malformations et une exposition profession-nelle.

Deux faits Importants sont à retenir de ces études:

1. les industries- où travaillent les mères de ces enfants malformés correspondent aux industries où l'on retrouve une proportion impor-tante de la main-d'oeuvre féminine du Québec soit:

- le cuir i

- le textile - les plastiques - le caoutchouc - l'imprimerie - les laboratoires - les services hospitaliers - la finition des produits métalliques

2. si on désire établir au Québec un registre des malformations con-génitales dans le but d'identifier les agents tératogènes en milieu de travail, il semble bien que l'occupation des parents soit insuffisan-te. Il faudrait obtenir une histoire des emplois actuels et anté-rieurs des parents avec l'identification des risques spécifiques à chaque poste de travail.

La deuxième approche toxicologique nous renseigne sur la nocivité de certains solvants organiques. Passons-les en revue.

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3.1.3.1 Le benzène

Les aberrations chromosomiques et les leucémies des travailleurs expo-sés au benzène témoignent des propriétés mutagènes et cancérigènes du benzène (3-4-5-6). Certains auteurs ont décrit des effets tératogènes chez l'animal? mais ces données n'ont pas été confirmées®. i

Par des recherches sur des humains et sur des animaux, on étudie ce-pendant l'hypothèse suivante: il est possible que l'action nocive du benzène sur le matériel génétique .ne s'exerce pas à la première géné-ration mais sur les générations subséquentes.

3.1.3.2 Le tétrachloroéthylène (perchloroéthylène)

Des recherches -ont démontré une incidence plus marquée d'avortements spontanés et de malformations congénitales chez le rat et la souris exposés au tétrachloroéthylène^ ainsi qu'une augmentation de l'inci-dence des malformations congénitales et d'avortements spontanés chez les travailleuses des blanchisseries (10, 11). Ces observations asso-ciées à la découverte d'effets cancérigènes probables ont freiné le remplacement du trichloroéthylène par le perchloroéthylène. On attend les résultats d'autres études avant de confirmer ces données.

i

3.1.3.3. Le méthylchloroforme

actuellement une contro-pour nous permettre d'en

Le caractère tératogène de ce produit soulève verse. ..Les études sont encore trop limitées tirer des conclusions.

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3.1.4 L'industrie des plastiques et du caoutchouc

Nous avons groupé dans ce chapitre un certain nombre de produits que l'on retrouve aux différentes étapes de production et de dégradation

< dans l'industrie des plastiques et du caoutchouc. Ils présentent des risques connus pour le système reproducteur de.l'homme et de la femme. Hemminki rapporte notamment une incidence plus élevée d'avortements spontanés chez les travailleuses de cette industrie, surtout chez cel-les affectées à" la production du styrène et de la rayonne (disulfure de carbone)1.

3.1.4.1 Le chlorure de vinyle

En 1976, une étude menée auprès des épouses des travailleurs exposés au monomère de chlorure de vinyle (MCV), lors d'opérations de polymé-risation, a révélé une incidence accrue des avortements spontanés par rapport à un groupe-contrôle (épouses de travailleurs de l'industrie du caoutchouc)2.

Au Québec, Gilles Thériault a aussi soulevé l'hypothèse du caractère tératogène du MCV dans son étude de la région de Shawinigan3.

A ce jour, on n'a pu démontrer d'effets tératogènes attribuables au MCV. Plusieurs auteurs ont observé des altérations chromosomiques chez les travailleurs exposés au MCV, mais la signification réelle de ces études est encore l'objet de controverse (4, 5).

Ainsi, des expériences réalisées chez la souris en 1976 infirment ces données: même après- des expositions â des concentrations de 30,000 PPM. de MCV, les cellules reproductrices sont restées intactes.

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Il faut admettre que les effets cancérigènes du MCV (.angiosarcome du foie) ont entraîné une réduction draconienne des concentrations permi-ses dans l'air ambiant. Nous ne pouvons cependant pas savoir si cette mesure de prévention sera suffisante pour entraîner la disparition d'jun risque de mutagénèse ou de tératogénèse.

3.1.A.2. Le chloroprène

Le chloroprène utilisé dans l'industrie du caoutchouc synthétique est polymérisé et devient le néoprène. Il possède des propriétés mutagè-nes aussi Importantes que le monochlorure de vinyle7. On observe, un taux anormalement élevé d'-avortements spontanés chez les épouses des travailleurs exposés au chloroprène. Chez les travailleurs, on rap-porte une diminution du nombre et de la motilité des spermatozoïdes. Il faudra attendre d'autres recherches pour confirmer ces données.

3.1.A.3 Le atyrène

On connaît les propriétés mutagènes du styrène et de l'un de ses méta-bolites intermédiaires, l'oxyde de styrène sur des milieux de culture (8, 9, 10). On soupçonne ces agents d'avoir causé des lésions du sys-tème nerveux central chez des enfants nés de mères travaillant dans

i

l'industrie des plastiques11.

3.1.A.A L'épichlorhydrine

On reconnaît les propriétés mutagènes de l'épichlorhydrine dans des milieux de culture sans qu'on observe pour autant des effets térato-gènes12. Cependant, l'alpha et l'épichlorhydrine sont capables de roduire la fertilité chez l'animal (13, 1A). L'épichlorhydrine, comme d'autres époxydes, se lie directement aux acides nucléiques par un lien covalent virtuellement irréversible.

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Cette propriété physico-chimique déjà identifiée pour certains agents cancérigènes, fait déjà craindre des dommages sérieux au matériel gé-nétique humain allant même jusqu'à la carcinogénèse.

Les données s'accumulent actuellement sur les produits de la même fa-mille; une attitude préventive est fortement justifiée de même que la surveillance des travailleurs et travailleuses exposés.

3.1.4.5 Le bisulfure de carbone

Le bisulfure de carbone employé dans l'industrie des textiles artifi-ciels possédé des effets tératogènes. On les a mis en évidence chez le rat*-5 et on a observé une augmentation de la mortlnaissance et une diminution de la fertilité chez le rat et la souris.

Chez l'homme, le bisulfure de carbone produit aussi des effets sur les fonctions testiculaires et ovariennes (15, 16). Il faudra d'autres études pour confirmer ces observations, mais l'importance de l'indus-trie textile au Québec et l'importance de la main-d'oeuvre féminine qu'on y retrouve-nous" invite à une attitude prudente et vigilante.

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3.1.5. Les asphyxiants

La croissance de l'embryon et du foetus dépend des éléments nutritifs fournis par la circulation placentaire. Elle représente 85% de la circulation utérine. Un de ces éléments, l'oxygène, est essentiel. La mère exposée de façon répétitive à un agent toxique qui réduit le taux d'oxygénation de ses tissus et des tissus de 1'enfant risque de donner naissance à un enfant dont le développement sera compromis; il poiirra en résulter des déficits anatomo-physiologiques ou un retard de croissance. On appelle donc asphyxiants les substances qui entraînent une déficience en oxygène. D'une part, on connaît les asphyxiants simples qui diminuent la pression partielle d'oxygène dans l'air am-biant. D'autre part, on parlera d'asphyxiants chimiques pour les pro-duits qui interviennent avec la mécanique respiratoire: ils compren-nent le monoxyde de carbone, les agents méthémoglobinisants et les composés volatils1.

On connaît 1•exemple du monoxyde de carbone (CO), cette substance ayant environ 200 fois plus d'affinité pour l'hémoglobine que pour

i

1'oxygène. En présence du monoxyde de carbone, 1'hémoglobine se transforme en carboxyhémoglobine et perd ainsi sa capacité de trans-porter l'oxygène dans 11 organisme.

Des expériences animales montrent que 1'exposition même légère au mo-noxyde de carbone pendant la grossesse affeete le développement du foetus: les nouveaux-nés sont de poids inférieur à ceux des contrôles. Plusieurs auteurs croient d'ailleurs que c'est le monoxyde de carbone de la fumée de cigarette qui explique le poids inférieur des enfants dont les mères ont fumé. (2, 3, 4)

On trouve dans plusieurs milieux de travail des taux de monoxyde de carbone donnant des taux de carboxyhéraoglobine équivalents ou supé-rieurs à ceux des fumeurs5.

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De la même façon, d'autres substances entraînent la production de sul-phémoglobine ou de méthémoglobine compromettant l'oxygénation: on peut retenir entre autres les nitrites, l'aniline (soupçonnée d'action can-cérigène -au niveau de la vessie et des uretères), le dinitrophénol,

l'hydrogène sulfuré, etc.

Beaucoup de recherches s'imposent encore dans ce domaine.

m

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3.1.6 Les pesticides

De nombreuses études ont été réalisées chez diverses espèces animales dans le but d'évaluer les effets de ces produits sur le système de re-production . Ces études n1avaient pas pour objectif d'évaluer le ris-que pour la santé humaine de la manipulation de tels produits, mais plutôt de vérifier l'innocuité pour les espèces non visées de l'usage de ces produits pour le contrôle des insectes et autres espèces anima-les nuisibles'. Les doses utilisées, les voies d'administration, la durée d'exposition, les espèces choisies sont autant de facteurs qui nous empêchent de tirer des conclusions utiles. De façon générale, ces substances aux doses étudiées chez 1•animal, produiraient un ta-bleau clinique d'intoxication chez l'humain.

Certains solvants du pétrole (kérosène, méthanol, distillats du pétro-le, xylène, toluène) entrent dans la fabrication de plusieurs pestici-des. Les effets de ces solvants dont nous avons déjà parlé s'ajoutent donc à leur toxicité1-.

3.1.6.1 Les insecticides

Plusieurs données existent sur les effets des insecticides chez l'être humain, mais peu d'études rapportent leurs effets sur le foetus. Par-mi les grandes classes d'insecticides, deux principales retiennent no-tre attention à cause de l'importance de leur utilisation: les orga-nochlorés et les organophosphorés.

L'Agence américaine de protection de 1'environnement (E.P.A.) a res* treint l'utilisation de 5 pesticides, dont A sont des insecticides or-gano-chlorés (heptachlor, chlordane, D.D.T. et Mirex); ces insectici-des pourraient provoquer de la. stérilité et des malformations congéni-tales2.

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Naruba3 a rapporté parmi d'autres troubles observés plus rarement mais imputables à un empoisonnement antérieur aux organo-phosphorés, des malformations et un retard de croissance chez le foetus, et possi-blement des morts foetales.

A partir des résultats de plusieurs recherches animales sur le pouvoir tératogène de certains pesticides, N.I.O.S.H.^ considère que les in-secticides organo-chiorés suivants pourraient présenter un problème-chez l'humain: aldrin, dieldrin et endrin.

3.1.6.2 Les herbicides et autres pesticides

Selon N.I.O.S.H., le 2, A, 5-T (acide 2, A, 5 trichlorophénoxyacéti-que) serait tératogèneA. Cependant, une étude épidémiologique ef-fectuée en Arkansas n'a pu établir une relation causale entre l'utili-sation du 2, A, 5-T et l'apparition de becs-de-lièvre et de fissures palatines chez l'humain5. Les auteurs recommandent cependant de faire d'autres études avant de conclure à l'innocuité du 2, A, 5-T. On soupçonne cependant que les dioxines présentes à l'état de traces dans les herbicides, soient responsables de cet effet tératogène et

i

d'une augmentation du taux d'avortements spontanés (2-6). Divers or-ganismes américains poursuivent actuellement des études sur les effets de l'utilisation massive de "l'Agent Orange" - un mélange de 2, A, 5-T et de 2, 4-D (acide 2, 4-dichlorophénoxyacétique) - au Vietnam et en Oregon, et sur les conséquences de l'accident de Seveso en Italie - ou une dioxine (la 2, 3, 7, 8-Tétrachlôrodibenzo paradioxine ou TCDD) s'était répandue dans l'atmosphère (2, 6). Parmi les observations préliminaires faites à Sveso et aux alentours, on ne rapporte pas d'augmentation de l'incidence des avortements spontanés et l'analyse des produits de conception (3A avortements thérapeutiques) n'a pas dé-montré de risques de développement anormal chez les foetus^.

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Un numaticide, le D.B.C.P. (1, 2-dibromo 3-chloropropane) a été asso-cié à un certain taux de stérilité chez des travailleurs masculins®. L'utilisation de ce pesticide a été rest reinte aux Etats-Unis par l'E.P.A.2

A not re connaissance, aucune enquête sur les pesticides n'a réuni, à ce jour, Un nombre suffisant de femmes pour évaluer leur exposi tion professionnelle et -domestique. Malgré le fait que l'emploi de pesti-cides remonte à plusieurs siècles, il reste encore énormément de re-cherches et d'études à faire.

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3.2 Les risques physiques

A la différence des observations parcellaires accumulées à propos des effets des produits chimiques sur le devenir de la grossesse, l'étude <des effets des agents physiques est plus fructueuse. On a inclu les travailleuses dans les protocoles de recherche et des recommandations précises en sont découlées.

3.2.1 Les radiations ionisantes

On appelle radiation ionisante, la radiation capable de transférer suffisamment d'énergie aux atomes du milieu qu'elle traverse pour y déplacer un électron orbitaire, transformant alors l'atome, électri-quement neutre au départ, en une particule chargée, l'ion.

Les radiations ionisantes qui intéressent les intervenants en médecine du travail sont les suivantes :

- les radiations électromagnétiques (entre autres, les rayons-x) - les rayons gamma - les particules alpha - les particules bêta - les neutrons

Ces rayonnements dangereux proviennent de sources naturelles ou arti-ficielles1.

Le tableau suivant en indique la provenance et la quantité.

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TABLEAU 12 RADIATION TOTALE REÇUE PAR UN INDIVIDU RESIDANT AUX ETATS-UNIS

SOURCE MILLEREMS*/AN

SOURCES NATURELLES

-A - Externe 1. Radiation terrestre

(terre, édifices) 2. Radiation .cosmique

44 40

B - Interne 1. des tissus humains 2. Autres sources

16 2

TOTAL DES SOURCES NATURELLES 102

SOURCES ARTIFICIELLES

- A - Médicales 1. Radiologie diagnostique 2. -Radiation thérapeutique

** 72

B - Retombées _radioactives 4

C - Expositions professionnelles (production d'énergie nucléaire] 0,8

D - Sources diverses (téléviseurs, cadrans lumineux, etc.) . 2

TOTAL DES SOURCES ARTIFICIELLES 80

GRAND TOTAL 182

SOURCE: Advisory Committee on the Biological Effects of loni zing Radiations. The effects on Populations of Ex-posures to Low Level of Ionizing Radiation, Washing-ton, D.C., National Academy of Sciences, 1972.

* Rem Roentgen Equivalent Man. ** La plus importante de ces sources.

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Depuis 30 ans, les organismes internationaux et nationaux fixent régu-lièrement les normes de radioprotection. On établit à 5 rems par an-née la dose maximale admissible (DMA) pour un adulte exposé par son travail et à 0,5 rems par année la dose pour l'adulte non exposé pro-<fessionnellementl.

Effets biologiques

Les radiations ionisantes produisent deux types d'effets biologiques: a) des effets directs; bris de molécules intracellulaires importantes

comme-l'A.D.N. ;

b) des effets indirects: initiation de réactions chimiques intracellu-laires, en chaîne, causant des dommages à long terme.

Ces effets se traduisent par des aberrations chromosomiques (mutagè-nes), par la mort cellulaire (effet aigu), par des transformations ma-lignes (cancérogènèse) ou par une réparation cellulaire.

Ces effets dépendent en- outre de la source de radiation, de la dose émise et reçue, du temps d'exposition ainsi que de l'organe touché. On parlera alors de radiôsensibilité: "la radiosensibilité d'un tissu étant directement proportionnelle à sa capacité reproductrice et in-versement proportionnelle à son degré de differentiation"1 d'où la fragilité évidente de l'embryon et du foetus, qui sont essentiellement en activité de multiplication et de differentiation cellulaire.

Chez l'adulte les tissus les plus vulnérables sont en ordre décrois-sant

- les lymphocytes - les granulocytes

- les cellules tasales des gonades, de la moelle osseuse, de la. peau et du tube digestif

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- les cellules alvéolaires pulmonaires - les voies biliaires - les cellules des tubes rénaux - les cellules endothéliales -«les cellules collagènes - les muscles - le tissu nerveux -r le tissu osseux

Des études épidémiologiques ont démontré, hors de tout doute, l'effet cancérigène des radiations ionisantes- On a pu observer chez les populations soumises aux bombardements atomiques ou à des traitements médicaux intenses où répétés, des taux plus élevés de leucémie, de

i o cancer de la peau, de la thyroïde, du sein, des os et des poumons^.

Effets sur l'embryon et le foetus i •

Il est tirés important de se rappeler le caractère de radio-sensibilité de l'embryon et du foetus. Selon la dose de radiation reçue et l'éta-pe de développement, les atteintes seront différentes.

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Phase de préimplantation Mort cellulaire

De 4 à 11 semaines anomalies du système nerveux central; microcéphalie

De 12 à 19 semaines microcéphalie; retard de croissance; retard mental

20 semaines et plus atteintes discrètes de 1'hématopoièse; atteintes discrètes de la peau. N.B.: ici le risque est présent

si l'exposition est aiguë et dépasse 50 rad.

Dix-neuf ans après exposition, l'observation des enfants japonais ir-radiés in utero a permis d'identifier la période gestationnelle de 6 à 15 semaines comme étant la plus critique pour l'apparition de micro-cephalic et de retard mental.

Des études rétrospectives indiquent que les enfants irradiés in utero â des fins médicales ont plus de chance de développer des cancers pen-dant l'enfance, le risque étant plus élevé pour les leucémies.

Il est très difficile, à partir de ces études, d'évaluer la dose reçue par l'enfant- Stewart a observé une augmentation du risque relatif avec l'augmentation de la dose reçue. Elle pense aussi que les exa-

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mens radiologiques obstétricaux auraient pu causer 5% des cancers de 11 enfant.

On a aussi soulevé la possibilité d'effets tératogènes reliés à -l'ex-position professionnelle aux radiations: les recherches n'ont pu con-firmer cette hypohèse. Il faut cependant convenir que de fortes doses nocives pour la mère pourraient indirectement affecter la survie de l'embryon ou du foetus. .De toute façon, l'effet à long terme de l'ex-position à de faibles doses de radiations ionisantes est l'objet de controverses en médecine nucléaire (3,_9).

Ce qu'il faut retenir de ceci, c'est que les enfants des femmes expo-sées pendant leur travail aux radiations ionisantes courent les mêmes risques que ceux des femmes irradiées à des fins diagnostiques3.

Normes de radioprotection pour la travailleuse enceinte

Depuis 1971, la National Council on Radiation Protection and Measure-ment (NCRP) des Etats-Unis a établi à 1,5 rems la dose d'irradiation permise pour la mère pendant toute la grossesse, ce qui entraînerait une irradiation de 0,5 rem pour l'enfant a naître. On justifie cette différence par l'absorption d'une partie des radiations par le corps de la mère. Cette recommandation a été maintenue lors de la revision de 1977 à la lumière des données accumulées sur les effets tératogènes ou cancérigènes des radiations: rien ne justifiait une augmentation ou une diminution de la. norme5.

La recommandation implique que les femmes qui pourraient devenir en-ceintes ne devraient plus être exposées à une irradiation comparable a celle des femmes ne désirant plus d'enfant ou à celle des hommes. Ce-ci vaut particulièrement pour les milieux où une exposition supérieure à 0,5 rem peut survenir en une courte période. Mais le Conseil n'a

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pas voulu émettre, de recommandations plus précises pour limiter le travail des femmes en âge d'avoir des enfants, à cause des nombreux facteurs Impliqués: durée et quantité de 1'exposition, déclaration obligatoire ou volontaire de la grossesse à 1'employeur, précocité du diagnostic de grossesse.

Les recommandations du Conseil visent la protection de l'enfant à naî-tre en .tant que sujet exposé involontairement aux radiations, du fait du travail de sa mère, pendant la grossesse6.

De façon plus générale, on recommande une lecture mensuelle du dosiraè-tre individuel. Si la dose limite de 1,5 rem est atteinte, il faudra cesser l'exposition. Les doses reçues à des fins diagnostiques de-vront être ajoutées au calcul pour déterminer l'exposition totale.

3.2.2 Les vibrations

Plusieurs études scientifiques démontrent que les vibrations de moins de 20 Hz affectant le corps entier chez l'homme ou chez l'animal, peu-

i vent occasionner des dommages importants au niveau de certains orga-nes : hémorragie et oedème pulmonaire (1, 2, 3, 4), atteinte du système cardio-vasculaire5 et du système nerveux central6.

Romanov? a démontré que des cultures de cellules musculaires in vi-tro sont détruites lorsque exposées à des vibrations de 10 à 50 llz du-rant 30 minutes et Pekrovskaya a rapporté une diminution de l'activité mitotique au niveau de cellules de moelle osseuse de rats adultes ex-posés®.

fré-nou-

Bantle a soumis des souris enceintes à des vibrations de basse quence (20 Hz) et a observé une augmentation significative de veaux-nés de petit poids, porteurs d'anomalies céphaliques.

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3.2.3 Le bruit

On ne connaît pas les effets du bruit sur la grossesse. Bien que le son soit transmis par le liquide amniotique, il n'entraînerait aucun effet nocif chez le foetus. La norme en vigueur au Québec est de 90 dB, mais plusieurs audiologistes recommandent que cette norme soit abaissée à 80 dB afin de protéger un plus grand nombre de travail-leurs, dont la femme enceinte (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9).

Par contre, des recherches toutes récentes auprès de femmes vivant à proximité d'aéroports, laissent croire que le bruit des avions entraî-nerait une diminution du poids des bébés a la naissance*^.

3.2.4 Les écrans cathodiques

Suite aux demandes répétées de plusieurs syndicats, NIOSH a effectué une étude préliminaire sur les risques reliés à l'utilisâtion des ê-crans cathodiques. On sait que beaucoup de femmes travaillent à ces postes.

Depuis 1975, les mesures sur le niveau de radiations ionisantes et non-ionisantes n'ont pu mettre de risques en évidence: en aucun cas, les normes en vigueur n'ont été dépassées^".

3.2.5 Les ultrasons

Les ultrasons sont des ondes de haute fréquence, soit de 20,000 Hz et plus. C'est davantage en tant que mères que des travailleuses y sont exposées puisqu'on les utilise à des fins diagnostiques si l'on soup-çonne une complication de la grossesse.

Des demandes fréquentes sur les risques possibles de cette exposition nous incite â faire la mise au point suivante.

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En février 1981, le sous-comité de médecine périnatale de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada déclarait, en s'appuyant sur un rapport d'experts de l'American Institute of Ultrasound and Me-dicine1 :

i

"Dans la bande inférieure des fréquences exprimées en mégahertz, de 0,5 à 10 MHz, on n !a pu confirmer (à ce jour) des- effets biologiques significatifs sur des mam-mifères exposés à des intensités inférieures à 100 mW/cm^. .De plus, pour des durées d'exposition infé-rieures, à 500 secondes et supérieures à 1 seconde, on n'a pu^ démontrer de tels effets même à de hautes in-tensités, lorsque le produit de l'intensité et de l'ex-position est inférieur à 50 joules/cm2".*

D'après un document récent de la Corporation professionnelle des méde-cins du Québec2 et de l'avis de nos consultants, des recherches s'imposent cependant afin d'affirmer, hors de tout doute, que ces pro-cédures sont inoffensives.

* Notre traduction

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3•3 Les risques biologiques

Les agents biologiques (bactéries, virus et autres micro-organismes) sont très répandus et quoique non spécifiques au milieu de travail, ils constituent néanmoins un risque professionnel pour les femmes en-ceintes travaillant particulièrement en milieu hospitalier, dans cer-tains laboratoires de recherche, auprès des enfants, dans les cabinets de dentistes et les cliniques vétérinaires.

Effets

La susceptibilité aux infections ne semble pas accrue, pendant la gros-sesse à l'exception des voies respiratoires supérieures. Par contre, l'infection acquise est cependant plus grave et peut se compliquer en-tre autre de pneumonie avec un taux de mortinaissance de 30%. De plus, la prise de médicaments risque d'entraîner des effets nocifs chez le foetus (1, 2).

D'autre part, certains micro-organismes (virus de la rubéole, Herpes simplex, cytomegalovirus, syphilis, etc..'.) traversent la barrière placentaire et, selon le stade de développement foetal, on assiste à un avortement, une anomalie, une infection congénitale ou une morti-naissance^

Recommandations

Les experts de NIOSH croient qu ' i l est imprudent de laisser travailler une femme enceinte dans une unité de maladies infectieuses ou dans un laboratoire de microbiologie4.

plus, dans les établissements qui accueillent des enfants prématu-rés ou porteurs de malformation, il y a risque pour les travailleuses

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enceintes parce que ces enfants excrètent souvent des virus.

Les contacts avec des porteurs de 1'antigène australien, agent de 11 hépatite, devraient être limités ; cela s'applique entre autres aux patients cancéreux, immuno-supprimés5. De toute évidence, on recom-mande aux travailleuses exposées aux agents microbiens, la pratique rigoureuse des techniques dfasepsie. On recommande aussi d1 affecter ces travailleuses aux cas non infectés.

Enfin, selon les protocoles établis, on doit offrir la vaccination an-tirubéolique aux travailleuses qui désirent avoir des enfants et qui sont èmployées dans des milieux à risque, soit les hôpitaux, les éco-les et les garderies.

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CHAPITRE IV

LES CONDITIONS DE TRAVAIL ET LA GROSSESSE

Dans l'application du retrait préventif, on sait déjà que plusieurs

demandes sont faites pour des raisons ergonomiques.

Malheureusement, comme pour les autres risques, il n'y a pas de normes précises, la plupart des ^données sur la physiologie des femmes exer-çant une activité physique nous venant d'études réalisées chez des athlètes.

Pour ce qui est des femmes enceintes, on admet que les changements physiologiques de la grossesse permettent aux femmes de continuer les activités exercées avant et qu'il faille tenir compte de la fatigue causée par le - gain pondéral dans les dernières semaines. Mais les études physiologiques sont parcellaires, réalisées en laboratoire et ne rendent pas compte des conditions réelles de travail où plusieurs facteurs interviennent, ni de la double tâche que la plupart des fem-mes exercent.

Il est donc difficile pour l'instant d'établir des critères exprimés en termes de consommation d'oxygène et de kilocalories pour ajouter à l'information sur la capacité de travail des femmes enceintes exposées à des contraintes ergonomiques.

Il-n'est pas sur d'ailleurs qu'on puisse vraiment valider une fiche ou un indice qui rendent compte de tant de facteurs, du moins dans l'im-médiat. Il y donc place pour une évaluation individuelle des cas.

/ 99 6

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A noter cep,„ d„ t u„ 0 ,jn,„tt5 , femmes qui a pemls a, ,„ „ „ travail relies à la prématuritê:

catégories professionnelles: ouvrières spécialisées, personnel de services, employées de commerce, personnel de services médicaux;

- durée hebdomadaire de trawa-n travail égalé ou supérieure à 40 heures pen-

dant toute "la grossesse; .

- accumulation des charges de fatigue professionnelle (p 0 s t u r e > raachl_ nés, charge physique et mentale, environnement).

4.1 Grossesse normale

Toute femme doit s'adapter, l o r s d e g r M g • ^

physiologiques importants. I l s p e u v e n t e n t r a v e r _ «

re plus vulnérable â certains risques et favoriser conséquent les complications de la grossesse.

" L I ? 5 / d e- S 0" P° S t ë d e t r a V a 1 1 ' n ° t a m m e n t - * 1 'ldenti-1 " r i S q U 6 S r e l l § S â - -ironnement ambiant ( b n i l t . c h a_ leur eclairage, radiations, toxiques métallisés, solvants, etc.) â execut on de sa tSche (Horaires, cadences de travail, p o s t u s

manutention d'objets...) e t à 1 > ê t a t d e s ^

:;: r M e n n ° n o u s p e ™ e t t r a d , ê t a b - - - — - ; e -a c le- ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ J

/ 1 1 n e 1 e s t p a s " *««»«. -oit modifier le poste de travail - conséquence, soit la r e t I r e r e t l l j f

t f a V a 1 1

portant- „ac attecter à un autre poste ne com-portant pas une telle exposition et qu'elle est K, mesure d'accomplir. ' G S t rai^nnablement en

/100

Page 49: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

Passons maintenant en revue la physiologie de la grossesse et les principaux risques professionnels qui peuvent en découler.

4.1*1 Le système digestif

La fréquence des nausées et des vomissements du premier trimestre peut perturber les activités habituelles de la travailleuse. La somnolence et les vertiges, augmentés si elle recourt aux anti-nauséeux, dimi-nuent son attention, sa vitesse de réaction et sa capacité d'efforts physiques soutenus. Ces symptômes sont cependant passagers.

4.1.2 Le système urinaire

Les mictions fréquentes et impérieuses entravent la continuité du tra-. i

vail et amènent parfois les femmes à réduire leur apport hydrique; ce-ci compromet 1'hypervolémie physiologique de la grossesse, le débit et. t la filtration rénale, augmentant ainsi les risques d'infection urinai-re.

A la fin du premier trimestre, la filtration glomérulalre augmente de 50% et le débit plasmatique s'accroît de 25 à 50%. Une surveillance spéciale s'impose donc dans le cas d'exposition à des produits indus-triels néphrotoxiques.

/

4.1.3 Le système locomoteur

Sous l'effet du gain pondéral, on observe une accentuation de la xy-phose dorsale*et de la lordose lombaire: ceci augmente la fatigue lors de la station debout prolongée.

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Avec la compression de la veine cave inférieure par l'utérus, on as-siste a une augmentation progressive de la stase veineuse responsable des oedèmes, des crampes, des sensations de lourdeur aux jambes, des hémorroïdes et des varices (environ 50% des grossesses). Le piétine-ment et la chaleur, cause de vasodilatation, accentuent ce phénomène.

4 Sous l'effet de la progestérone et de la croissance de l'utérus, les ligaments rachidiens et pelviens se relâchent. Ce changement, associé aux modifications de la courbure vertébrale, provoque un phénomène douloureux et une augmentation du risque de chute. En milieu de tra-vail, l'étude détaillée des postures utilisées au niveau du poste s'impose pour évaluer les risques pertinents.

De façon générale, le gain pondéral, environ 11 kg à la fin du troi-sième trimestre, représente une surcharge pour l'appareil cardio-vas-culaire et locomoteur.

4.1.A Le système cardio-vasculaire

L'augmentation du volume sanguin s'amorce au premier trimestre et at-teint son maximum, de 30 à 40% du volume initial, à la 32ième semaine. Le volume plasmatique eh est principalement responsable. Quant aux globules rouges, ils augmentent seulement de 30%: c'est l'anémie phy-siologique de la grossesse ou anémie dilutionnelle. On s'attendrait à un changement de viscosité mais on n'a pu le démontrer.

\

En conséquence dé cette hémodilution, le débit cardiaque s'accroit de 30 à 35% et le rythme cardiaque s'accélère de 15 à 20 pulsations a la minute.

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On assiste aussi à une chute de la pression diastolique de 10 à 15 mm Hg et à une baisse de la résistance vasculaire périphérique sous l'effet du court-circuit créé par la circulation placentaire. La pression systolique peut se maintenir ou s'abaisser.

On évalue l'augmentation de la charge cardio-vasculaire pendant la grossesse 1 30 à 60% de la charge habituelle.

Des recherches effectuées jusqu'à présent sur la physiologie des tra-vailleuses enceintes, on peut retenir les conclusions suivantes:

- on doit éviter la station debout ou assise prolongée car il est dif-ficile de s'y adapter;

- les changements physiologiques de posture augmentent le travail car-diaque s'ils nécessitent un déplacement important des niasses muscu-laires;

- les efforts musculaires importants augmentent la dépense énergétique déjà accrue par le maintien de la posture ou les changements de po-sition;

- des efforts physiques trop importants produisent une réduction du débit utéro-placentaire, ce qui expliquerait certains cas de préma-turité ou de retard de croissance intra-utérin*.

Ces conclusionss sont d'ordre général et des recherches s'imposent afin d'évaluer de façon précise la capacité de travail à laquelle une travailleuse enceinte peut être soumise sans compromettre sa santé ou celle de l'enfant à naître.

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4.1.5 Le système respiratoire

On assiste d'une part à des modifications anatomiques, telles l'apla-tissement des côtes et l'élévation du diaphragme. D'autre part, on observe des modifications fonctionnelles qui rendent compte aussi de 1' hyperventilation présente tout au cours de la grossesse et dont on ne saurait sous-estimer l'importance pour la travailleuse.

Voici la liste-de ces modifications fonctionnelles:

- augmentation légère de la fréquence respiratoire;

- augmentation du volume courant (40% à terme) et de la ventilation associée à une chute de la PCO2;

- diminution de 20% du volume résiduel et de la capacité résiduelle fonctionnelle sans altération de la capacité vitale;

- ces changements entraînent une augmentation de la ventilation alvéo-laire de 65%, d'où une meilleure oxygénation.

L'adaptation de la femme enceinte à l'effort musculaire s'accomplit généralement assez bien mais un exercice, statique intense provoque une augmentation de 1 'hyperventilation et une chute de la PCO2 avec un tableau clinique d'alcalose*respiratoire: étourdissement et vasocons-triction réflexe mais aussi diminution du débit utéro-placentaire. Selon les conditions de travail, elle s'expose aussi à une dette en oxygène qui progresse au cours de la grossesse. Dans le cas d'un ef-fort statique, cette dette est attribuable à une obstruction de la circulation sanguine du muscle; par contre, dans 1'effort dynamique, surtout s'il est rythmé, 1 ' irrigation se fait bien mais la quantité d'oxygène amenée peut être insuffisante pour l'effort requis.

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Cette hyperventilation permet l'inhalation accélérée des produits to-xiques, gaz, et particules en suspension; dès lors, on peut s'attendre à une modification de la fonction pulmonaire ou de la diffusion alvéo-laire et prévoir une diminution de l'oxygénation.

Dès le début de la grossesse, la dilatation capillaire du tractus res-piratoire provoque une légère congestion des muqueuses augmentant la susceptibilité de la travailleuse aux infections des voies respiratoi-res. Tout: facteur irritant ou allergisant stimulera cette congestion.

On se rappellera en effet, le triste sort des 96 travailleuses de la Nouvelle-Angleterre qui moururent de pneumonite secondaire à l'exposi-tion au beryllium: 64 d'entre elles étaient enceintes3

4.1.6 La sensibilité du système hématopolétlque

L'effet des substances chimiques sur le système hématopoiétique est avant tout d'interférer avec la capacité qu'a le sang de transporter l'oxygène.

Ainsi, le plomb et le benzène provoquent de l'anémie en diminuant le nombre de globules rouges circulant. Le monoxyde de carbone, le chlo-rure de méthylène et de cyanure d'hydrogène interfèrent avec la capa-cité de captation de l'oxygène de l'hémoglobine. L'arsine, le stibine et le nitvo-benzène sont des agents hémolysants. Plusieurs composés azotés (aniline, nitrobenzene et trinitroluène) transforment l'hémo-globine en méthémoglobine tant chez la mère que chez son nouveau-né.

Mous considérons que l'exposition de la travailleuse enceinte à ces contaminants est contre-indiquée.

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TABLEAU 13 «•'KOSSESSE NORMALE*

Signés et symptôme» , I rimestre

A) Généraux

1. nausées et vomis-sements

2. gonflement et tension mammaire

3. somnolence et fatigue

4. étourdissements, syncope

5. oedème des membre inférieurs et varices

6. myalgie et maux de dos

7. modification de la posture

8. pollakiurie

1er surtout

1er et 3ième E v a l u a t i o n

E f f e t s et recommandations

E v a l u a t i o n i n d i v i d u e l l e * *

E v a l u a t i o n

9. constipation et hémorroïdes i

2 et 3ième

2 et 3ième

2 et 3ième

2 et 3ième surtout

'•s s u r t o u t

2 et 3ième

E v i t e r l e t r a v a i l debout p ro longé et l a c h a l e u r

E v i t e r l e t r a v a i l debout p r o l o n g é , suppor t pour l e s jambes

E v a l u a t i o n et c o r r e c t i o n de l a pos tu re

Danger de c h u t e : é v i t e r é c h e l l e s , escabeaux, e t c .

A c c e s s i b i l i t é des t o i l e t t e s

Recommander des sièges couss inés

Ce tableau nous ill.»t-, " ~ gements physiologirl^ f?Ç0? schematique les principaux chan-ges et les d u«nt la grossesse, les ris-A m e r i C a l n ^ e t P a r 1 6 C° l l è g e

* On entend par santé de la t r a v a l Y ^ V ^ i v * d u e l l e " l'évaluation de l'état de risques associés à ^ ^ / d V t T a ^ a U ^ V ' ê v a l u a t l o n des

/106

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TABLEAU 13 (suite) GROSSESSE NORMALE

Signes et symptômes Trimestre Effets et recommandations

B) Système cardio-vasculaire

1.

2.

volume sanguin

débit cardiaque

2 et 3ième surtout

Eviter:

- le travail debout prolongé;

3. rythme cardiaqiie - les changements fré-quents de posture;

4. ta diastolique - les efforts muscu-laires intenses;

5. pression veineuse périphérique

- le travail à la chaleur.

C) Système respi-ratoi re

'1. hyperventilation 1er et 2e et 3ième surtout

- risque d\intoxication par inhalation accrue de substances volatiles et de particules en suspension

- éviter l'exposition à des facteurs qui chan-gent la fonction pul-monaire ou la capacité de diffusion alvéolaire

2. dyspnée 2 et 3ième surtout

Eviter les efforts muscu-laires intenses

3. congestion des voies respira-toi res

1er, 2e et 3ième surtout

Selon le cas, protéger contre les agents Irri-tants ou allergisants.

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TABLEAU 13 (suite et fin) GROSSESSE NORMALE

Signes et symptômes Trimestre Effets et recommandations

D) Système hémato-poiétique

1. anémie 1. Risque accru d'in-toxication par les sub-stances suivantes : - plomb - benzène

2. interférence avec la capacité de l'02 par l'hé-

en tout temps Monoxyde de carbone Chlorure de méthylène Cyanure d'hydrogène

moglobine

3. hémolyse Àrsine Stibine Nitro-benzène

4. méthémoglobinémie Composés azotés:

Aniline Nitrôbenzène TNT

Evaluation individuelle de.chaque cas en fonc-tion des données médico-environnementales recueuillies•

SOURCE: AMERICAN COLLEGE OF OBSTETRICIANS AND GYNAECOLOGISTS. Guide lines on Pregnancy and Work, NIOSH Publ., n° 78, (1977), page 118.

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4.2 Grossesse à risques élevés

A la lumière de la physiologie de la grossesse normale et des risques ergonomiques, chimiques, physiques et biologiques déjà entrevus, on

« comprendra que la travailleuse dont les antécédents obstétricaux ou médicaux indiquent des risques pour sa grossesse mérite une attention toute spéciale. Au Québec, il existe dans les grands centres hospita-liers, un réseau de cliniques de grossesses à risques élevés (GARE) capables de fournir des soins spécialisés à toutes les femmes concer-nées. En collaboration avec les intervenants en santé au travail des départements de santé communautaire, on pourra y évaluer les risques encourus et l'application du retrait préventif.

Le tableau 14 illustre certains types de recommandations selon les complications de la grossesse -faites par le Collège américain des obs-tétriciens et gynécologues3.

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TABLEAU 14 (suite) GROSSESSE A RISQUES ÉLEVÉS

Pathologies Recommandations

A. Système reproducteur

1. Menace d'avortement Eviter tout travail pénible inhabituel

2. Incompétence du col- Contre-indications:

1. Soulever des poids lourds 2. Charge inhabituelle 3» Rotations répétées 4. Interruptions de rythme

respiratoire . 5. Retenir sa respiration 6. Valsalva

3. •Anomalie utérine 1

Incidence: - Avortements spontanés - Prématurité - Mauvaise présentation - Grossesse difficile

Eviter toute activité phy-sique pénible Prévoir des périodes de repos

4. Incompatibilité Rh Pas de travail pénible le jour de 1'amniocentèse

5. HTA (Hypertension) Travail léger pendant les deux (2) premiers trimes-tres ; 3ème trimest re: repos

6. Diabète avec de l'acti-vité .psychomotrice

Evaluation selon les classes de White et évaluation indi-viduelle. Danger relatif à la sécurité. Evaluation pé-riodique

7. Retard de croissance Eviter tout travail pénible

8. Grossesse gémellaire 1. Eviter tout travail pénible

2. Retrait recommandé au 6ième mois

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TABLEAU 14 (suite) GROSSESSE A RISQUES ÉLEVÉS

Pathologies Recommandations

B. Système cardio-vasculaire

1. Cardiopathie rhumatismale -Sténose mitrale

Evaluation individuelle*

2. Cardiopathie congénitale Mineure i Syndrome de Marfan Hyertension pulmonaire

Evaluation individuelle Grossesse contre-indiquée: Arrêt de travail

3. Arythmies aggravées par le travail

Evaluation individuelle*

4. HTA/maladie rénale avec répercussions systémiques (rétinopathie I)

Travail sous surveillance médicale

- Si HTA est contrôlée Pyélonéphrite

Peut travailler j Hospitalisation et retour au travail selon l'évalua-tion individuelle

5. Maladies hématologiques Anémie Aggravation par les subs-

tances hémato-toxiques

Si la capacité de trans-port d'02 est diminuée

Limiter l'effort physique

* On entend par "Evaluation individuelle" l'évaluation de l'état santé de la travailleuse et du foetus de même que l'évaluation risques associés à son poste de travail.

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TABLEAU 14 (suite et fin) GROSSESSE A RISQUES ÉLEVÉS

Pathologies Recommandations

C. Système pulmonaire

I. Infection des voies respi-ratoires aiguës

Evaluation individuelle La femme enceinte est plus incommodée. Sa récupéra-tion est plus longue

2. Allergie Habituellement pas de problème

Evaluer l'environnement de travail pour les allergies

3. Asthme. Congestion et travail respiratoire déjà accrus par la grossesse

Repos en case de crise. Contrôle médical et évalua-tion individuelle

4. Pneinnoconiose Evaluation Individuelle

5. Tuberculose Forme active: arrêt de tra- . vail. Avec chimiothérapie, peut continuer à travailler, selon l'évaluation indi-viduelle

6. Pneumonie Repos et traitement. Retour au travail selon 1'évalua-tion individuelle

7. Berylliose Pas d'exposition au béryl-lium. Evaluation indivi-duelle

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TABLEAU 14 (suite et fin) GROSSESSE A RISQUES ÉLEVÉS

Pathologies Recommandations

D. Système musculo-squelettlque

1. Problème-orthopédique pré-existant

Assurer un support pros-thétique adéquat. Evalua-tion individuelle

E. Système neurologique

1. Convulsions Avec contrôle médical effi-cace, affecter la travail-leuse à un poste où elle ne risque pas de se blesser ou de blesser les autres

2. Racine nerveuse ou nerf périphérique Sciatalgie

Evaluation individuelle

Selon évaluation indivi-duelle: éviter de porter des poids ou d'en lever

Brachialgie Selon évaluation indi-viduelle: éviter de lever les bras ou de les laisser pendre

Syndrome du tunnel carpien Important: évaluer si la sécurité de la travailleuse dépend de sa dextérité manuelle

SOURCE: AMERICAN COLLEGE OF OBSTETRICIANS AND GYNAECOLOGISTS. "Gui-delines on Pregnancy and Work", NIOSH Publ., n 78, (1977), page 118.

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CHAPPITRE V

Effets des conditions de travail sur l'enfant allaité:

état de la question

Le nouveau-né possède un système enzymatique immature qui le rend plus vulnérable à l'action des agresseurs chimiques.. Ce système, responsa-ble de la détoxication ne deviendra efficace qu'entre le 15ième et le 60ième jour après la naissance.

Bien que le lait maternel soit l'aliment de premier choix pour le nourrisson, c'est aussi pour l'organisme maternel une voie d'excrétion au même titre que la sueur ou l'urine. Très souvent, sans danger pour la mère, les produits chimiques auxquels elle s'expose durant sa gros-sesse peuvent se retrouver à-différentes concentrations et sous diffé-rentes formes métaboliques dans son lait. Une intoxication aiguë ou chronique menace alors .l'enfant (1 à 10).

Peu de recherches .ont exploré le milieu industriel et ses produits pour leurs répercussions sur l'allaitement maternel. On connaît mieux la toxicité des médicaments et de certains polluants environnementaux. Ainsi, on connaît l'excrétion préférentielle des pesticides organo-chlorés, de certains métaux lourds et de certains médicaments dans le lait maternel (tableau 16)(11, 12).

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TABLEAU 15

SUBSTANCES RETROUVÉES DANS LE LAIT MATERNEL

Pesticides Métaux Solvants Médicaments Autres

DDT, DDE Mercure organique

Métabolites du-styrène

Barbituriques suifamidés

Biphenyls polychlorés

Plomb Toluène Sel de lithiuir Biphenyls polybromés

Dieldrine Molybdène Tetrachloro-éthylène

Narcotiques Hexachloro-benzène

Epoxyde d'Hepta-chlore

Fer Halothane

Ethanol

Ergotamine

Hypoglycémlant Aspirine Antibiotiques Diazepan

SOURCE: GIACCIA, G.P. "Drugs and Pollutants in Breast milk", Clinics in peri- natology, VOL. 6, n° 1, (1979), page 187.

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ou a l Z a l t a n t z * :

- S E C T E U R TEXTILE

- SECTEUR BONNETERIE ET HABILLEMENT

- SECTEUR COIFFURE

- SECTEUR BUANVERIE

- SECTEUR NETTOYAGE A SEC

- SECTEUR TRAVAIL VE BUREAU ET ECRAN CATHOVIQUE.

TLkz à paKt de: "Le& Kl* gun* pKo fizéAlonnzlA pouk te.6 ^emïriea zriczintzA1! Vocumznt pKzpaKz pouK AZAA-ion de. ioKmatlon donnée du M-cnlàtèKz dz6 A ^ a l n z à S o z l a l z à , avKil-mal 1 9 82.

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\

S E C T E U R T E X T I L E

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54.

Chapitre 2

2.0 - EFFETS DES AGRESSEURS SUR LA SANTE DE LA FEMME ENCEINTE ET DU FOETUS

Dans ce chapitre nous traiterons des effets des agresseurs, identifiés précédemment, sur la santé de la femme et sur son système de reproduction. Ces agresseurs seront regroupés par famille. •Il ne faut pas perdre de vue que bien que notre préoccupation majeure soit axée sur la femme" enceinte, il n'en demeure pas moins que le système de repro-duction de l'homme peut être, lui aussi, affecté par certaines conditions de travail.

Famille

physique

Agresseurs

bruit

humidité et chaleur vibration

ergonomique Postures: station debout station assise station courbée

poids

autres poussières résidus de colorants et d'apprêts

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55.

2.1 - LES AGRESSEURS PHYSIQUES

2.1.1 - Le bruit

Il y a peu d'études sur lés effets du bruit sur le processus de reproduction; de plus ces quelques études sont contro-versées. Cependant, étant donné que le bruit est un des principaux agresseurs dans le secteur du textile, nous avons jugé à propos de relater les principales études citées par Vilma Hunt (1979) .

Nous présentons d'abord les résultats d'études animales sur la fertilité et la reproduction, suivis d'études humaines sur les effets du briiit sur la santé de la femme et plus particulièrement sur son système de reproduction.

Etudes animales sur les effets du bruit

Les chercheurs qui ont expérimenté l'effet des stimuli auditifs sur la fertilité et la reproduction des rats ont note les observations suivantes:

- des irrégularités sur l1oestrus du rat (AKWAY, A.); - une baisse de la fertilité (SINGH, K.B.);

une vulnérabilité plus grande au début de la gestation (SINGH, K.B.); - des malformations, un retard dans la conception, et enfin, une augmen-

tation des morts-nés et de la mortalité néo-natale (GEBER).

Etudes humaines sur les effets du bruit sur la santé des.femmes

KALICINSKI et autres ont effectué une étude auprès de femmes qui ont travaillé, de nombreuses années, dans un milieu de travail bruyant. Ils ont observé chez ces travailleuses que l'hyper-tension ainsi que les signes d'ischémie augmentent en fonction des années d'exposition.

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56.

Il est bien connu que le système cardio-vasculaire réagit au bruit par des vasoconstrictions et des fluctuations de la pression artérielle. Ces modifications physiologiques en réaction à une exposition de seulement 70 DB ont été observées par ANTICAGLIA.

Par ailleurs, quelques données ont démontré que la natalité est moins élevée! chez les travailleurs exposés au bruit.

CAROSI ET CALABRO ont fouillé cette question. Ils ont étudié des époux travaillant dans deux industries bruyantes. L'une est une usine de textile; l'autre est une fabrique. Presque seulement des femmes ont été sélectionnées dans le groupe textile et exclusivement des hommes dans le groupe fabrique.

• Le nombre des descendants de ces familles ont été comparés avec les familles où aucun des deux époux n'était exposé au bruit. Il s'avère que les familles du groupe textile accusent un nombre inférieur d'enfants de 5% par rapport au groupe contrôle. Le bruit semble être le seul facteur responsable de cette baisse de natalité.

Plusieurs études ont vérifié si une réaction pouvait être observée chez le foetus suite à une stimulation intrautérine. Ces études ont permis de constater une réaction d'autant plus prononcée à la fin de la grossesse.

L'étude la plus complète à ce sujet est celle qui a été menée par Grimwade et autres. Ils ont observé la réaction des foetus suite à une stimulation intrautérine par le son et la vibration. Cette étude appuie les dire qu'un foetus répond à ces stimuli par des mouvements accrus è't uh rythme cardiaque accéléré.

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57.

Suite à cette recherche, les chercheurs ont affirmé que le son à haute fréquence dans l'environnement extérieur ne contribue pas significativement à la présence de son dans l'utérus. Autrement dit, plus là fréquence est élevée, plus le son est atténué par la barrière maternelle.

Cependant, une exposition à des stimuli de basse fréquence (dans un métro, près d'un avion, ou dans un.lieu industriel où il existe -de'haut taux de bruit), qui sont constants dans l'environ-nement peuvent avoir un effet négatif sur la grossesse.

ANDO et HATTORI ont étudié la prévalence des bébés à petit poids dans line population vivant près d'un aéroport international. D'après leur étude, le niveau de HPL (protéine secrétée par le placenta) chez les femmes enceintes était significativement plus bas dans cette population, que dans une population similaire. De plus, les bébés de petit poids étaient également plus nombreux.

D'autres études japonaises-rapportées par WELCH, sur l'histoire reproductive de familles vivant près d'un aéroport ont démontré une augmentation de naissances prématurées dans ces familles.

D'autres recherches devront être effectuées afin d'explorer davantage ces quelques avenues-. Cependant, il y a suffisamment d'information pour susciter des inquiétudes quant aux effets.négatifs du bruit sur le système de reproduction.

En terminant, j'aimerais ajouter une information importante. Le son étant composé de vibrations audibles les études portant sur les vibrations peuvent fournir de l'information sur les effets du bruit sur le processus de reproduction qui ne sont pas initiés par les chemins auditifs.

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58.

En effet, une étude menée par GLOWACKI a démontré que les vibrations ont un effet négatif sur l'appareil de reproduction féminin. Toutefois, ce sont les vibrations de basse fréquence qui sont les plus malsaines parce qu'elles peuvent conduire à une résonance des organes internes.

Aussi, VILMA HUNT recommande.de s'interroger sur les caractéristiques des vibrations lorsque l'on soupçonne, dans un milieu de travail, l'effet nocif du bruit.

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59.

2.1.2 - Chaleur et humidité

Pendant la grossesse, le volume sanguin augmente, ce qui fait gonfler les veines de la partie inférieure du corps (vaso-dilatation) . Du sang additionnel est en effet nécessaire afin de maintenir un apport régulier de sang et d'oxygène aux différents organes de la femme L'augmentation progressive du poids de l'utérus vient de son côté entraver la circulation par la pression qu'il exerce (STELLMAN, 1977).

Or, la chaleur et l'humidité amplifient la vasodi-latation observée chez la femme enceinte lorsque dans un milieu de travail il fait chaud et humide. Le corps afin de maintenir sa température interne normale réagit en accélérant le rythme cardiaque et la circulation sanguine. (DAUM, STELLMAN, 1979). Ce mécanisme de défense, de l'augmentation de la circulation sanguine, résulte l'augmentation du volume du sang dans les membres inférieurs, a pour effet d'amplifier le gonflement des veines dans le bas du corps et la difficulté du retour du sang au coeur.

Ces modifications peuvent provoquer l'enflure des jambes et les varices. (BOURRET, MEHL, 1966).

D'autre part "lorsque la chaleur et l'humidité sont excessives la sensation de malaise peut provoquer des étourdissements et aller jusqu'à l'évanouissement" (syncope) . (FUVEl, 1981, p.30).

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60.

2.1.3 - Vibrations

Les vibrations observées dans l'industrie du textile sont des vibrations du corps entier. Les autres caractéristiques de ces vibrations sont inconnues. En effet, aucune étude, à notre connaissance, n'a analysé les vibrations que l'on retrouve dans ces industries.

Les seules études portant sur les effets des vibrations du corps entier sur la grossesse concernent les vibrations émises par les engins de transport ou de ferme. Quelques-unes stipulent qu'elles provo-queraient des méno- métrorragies, des avortements et des accouchements prématurés. (FUVEL 1981, p. 29). Une étude russe a constaté en plus des deux (2) derniers problèmes mentionnés précédemment, des changements structurels graves du placenta et du chorion (membranes entourant le foetus) chez 57,7% des travailleuses exposées aux vibrations. De plus les bébés ont un poids inférieur à celui prévu. (RINOVA, G.M. et al., 1978).

Par ailleurs, la seule norme officielle utilisée par la plupart des pays (norme édictée par l'International Standard Orga-nization) est basée sur des principes autres que ceux permettant d'éviter des problèmes reliés à la grossesse (GRIFFIN, 1978) . Or, il devient urgent d'effectuer des recherches visant à mettre en rapport les caractéristiques des vibrations avec les effets sur le système de reproduction afin d'édicter une norme sécuritaire.

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61.

2.2 - FACTEURS ERGONOMIQUES

2.2.1 - Postures

Les postures qui ont été observées dans l'industrie du textile sont la station debout, assise et la station courbée.

a) Station debout

Le maintien de la station debout entraîne une dépense energetique de 5 a 12% de plus que celle exigée par la station assise. Cette dépense énergétique qui vise à rnintenir le centre de gravité dans une position assurant le bon équilibre du corps est principalement demandée à la musculature des membres inférieurs et du bassin. Par ailleurs, le retour au coeur du sang veineux est contrarié par les effets de la pesanteur. ( BOURRE T, MEHL, 1966).

Aussi, la station debout sans possibilité de mobi-lité est susceptible, selon HEISS (cité par BOURRET et MEHL 1966;, de favoriser les varices, le stase veineuse dans le bassin, les hémorroïdes, et les dysménorrhées. VIGDORTSCHIK (cité par BOURRET et MEHL 1966; a noté que la fréquence des varices chez les femmes atteignait 27,3% chez celles qui travaillent exclusivement debout contre 23,9% chez celles qui étaient amenées à ce déplacer au cours de ses taches.

En plus, ESTRYN, N. et autres (cité par FUVEL, 1981) ont observé chez les travailleuses du secteur hospitalier une augmentation de la fréquence des contractions utérines et une plus grande susceptibilité à la survenue de l'hypertension.

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62.

Pour ce qui est des effets sur la santé du futur enfant l1enquête de l'Inserm de 1976, portant sur un échantillon de 4 685 accouchements, a mis en évidence que la prématurité est plus élevée chez les femmes qui travaillent debout.

b)' -Station assise

En ce qui concerne la station assise prolongée, elle favorise l'apparition de varices au niveau des membres inférieurs (BOURRET, 1966; FUVEL,1981).

c) Station courbée

La station courbée en plus d'être inconfortable notamment, le dernier trimestre de la grossesse, requiert une dépense énergétique supplémentaire.

Sur le plan musculo-squelettique cette position peut être tenue responsable du développement de la lombalgie (maux de dos) .

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2.2.2 - Poids

Certaines fonctions nécessitent un effort physique notamment, la manutention de poids élevés. Compte tenu du fait que l'effort physique varie selon le matériel employé ainsi que sa qualité, les postes de travail où les femmes ont à effectuer de la manipulation- de poids doivent être examinés cas par cas.

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64

2.2.3 - Résidus de colorants et d'apprêts

Les tissus qui ont été teints et auxquels on a ajouté des apprêts peuvent, lorsqu'ils arrivent au département de l'inspection-ourlage et de, l'emballage, être encore mouillés partiel-lement^ -Or, les employées qui manipulent des tissus imbibés de colorants et d'apprêts peuvent contacter des dermatites (maladie de la peau) de contact allergique et des dermatites d'irritation.

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65.

2.3 - AUTRES TYPES D'AGRESSEURS

2.3.1 - Poussières

Certaines poussières sont responsables du dévelop-pement de maladies pulmonaires. Il s'agit des poussières de coton, de chanvre et de lin (les deux '(2) dernières fibres sont peu employées au Québec) dans le cas de la byssinose (maladie du poumon brun) et des poussières de fibres synthétiques dans le cas de maladie pulmo-naire chronique.

A ce sujet, l'on doit porter une attention spéciale aux femmes enceintes qui, à cause de leur état d'hyperventilation sont plus vulnérables aux problèmes des voies respiratoires supérieures.

a) Fibres de coton

La plupart des cas de byssinose ont été observés chez les travailleurs (ses) affecté(e)s au département du cardage notamment aux opérations de l'ouvraison, du battage et du cardage. (MASSE, 1978). Cependant, quelques cas ont été diagnostiqués parmi les travailleurs (ses) affecté,(e)s aux phases de transformation: le filage, le bobinage et le tissage. (QUINN, 1973)..

b) Fibres synthétiques

Plusieurs études ont démontré les effets nocifs suite à une exposition aux poussières de fibres synthétiques. Les conclusions d'une de ces études.menée par PIMENTEL, Cortez et autres rapportent une variété de changements au niveau pulmonaire chez sept (7) travailleurs du textile. Les changements observés varient d'une incapacité partielle à respirer au développement d'une maladie pulmonaire chronique (cité par HRICKO, 1976).

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66.

Chapitre_3

3.0 - ORGANISATION DU TRAVAIL

* Nous nous limiterons, dans ce chapitre, aux aspects suivants de l'organisation du travail:

cadence tâches monotones et répétitives surveillance travail au rendement horaire de travail

et à leur effet sur la santé de la femme et sur son système de reproduction.

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66

Chapitre_3

3-0 - ORGANISATION DU TRAVAIL

Nous nous limiterons, dans ce chapitre, aux aspects suivants de l'organisation du travail:

cadence tâches monotones et répétitives surveillance travail au'rendement horaire de travail

et à leur effet sur la santé de la femme et sur son système de reproduction.

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67.

3.1 - CADENCE, TACHES MONOTONES ET REPETITIVES, SURVEILLANCE ET TRAVAIL AU RENDEMENT

Ces conditions de travail, auxquelles sont soumises les travailleuses du textile, sont considérées par plusieurs auteurs, comme, étant des sources de stress.

Bien que les effets du stress sur la pathologie humaine soient bien connus on ne peut en dire autant des répercussions sur la grossesse. (FUVEL,.. 1981) .

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68.

3.2 - Horaires de travail

Dans le secteur du textile il existe trois (3) types d'horaire . Le premier type consiste à travailler, par équipes fixes, soit de jour, de soir, ou-de nuit. Ce type d'horaire comptabilise qua-rante (40) heures de travail par semaine (5 jours) à raison de 8-heures par jour.

Le second type appelé le travail posté implique un changement d'horaire périodique du jour, au soir au quart de nuit. Dans la plupart des cas les employé(e)s travaillent une semaine 'éinq (5) jours de jour, "cinq (5) jours de soir et enfin cinq (5) jours de nuit. Mais il existe-aussi une autre variante laquelle est établie sur 4 semaines. Celle-ci consiste à travailler 2 jours de soir, 2 jours de nuit, 2 jours de 7 heures A.M. a 3 heures (de jour), la 7^ journée étant un jour de congé. Cette semaine totalise 48 heures de travail. La deuxième semaine

• e e les employe(e)s travaillent de jour; la 3 de soir; et enfin la 4 de nuit. Ces trois (3) semaines comptabilisent chacune quarante (40) heures de travail.

Et, enfin le 3e type, moins utilisé, est appelé la semaine comprimée. Celui-ci consiste à travailler quatre (4) jours par semaine à raison de 10 heures par jour.

Travail posté et travail de nuit

Le travail posté tout comme' le travail de nuit augmentent les désagréments physiologiques de la grossesse notamment au niveau de la perte quantitative et qualitative du sommeil (GIANNESINI, r

cité par BOURRET, MEHL, 1966). Or, il en résulte de la fatigue et de 1'inconfort.

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69.

Sur le plan de la reproduction le travail posté a une très mauvaise influence. En effet, BUTAREWICZ (1973) a constaté que les horaires rotatifs (3 x 8) augmentent le taux de prématurité. De là même façon on se pose des questions sur les effets du travail de nuit même si ceux-ci n'ont pas été étudiés. (FUVEL, 1981).

La "semaine comprimée

Il n'y a pas d'étude portant sur les répercussions dé la semaine comprimée sur le foetus et la future mère. Cependant, l'on peut dès lors présumer que la semaine de quarante (40) heures en quatre (4) jours est une source de fatigue additionnelle pour la femme enceinte.

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3.3 - Resume d'une epquête sur les effets de conditions de travail combinées sur le système de reproduction de la femme enceinte

Il n'y a qu'une enquête, à notre connaissance, qui met en évidence l'effet sur le. système-de reproduction de conditions de travail en interaction.

Cette enquête a été réalisée auprès de toutes les femmes venant d'accoucher dans deux (2) maternités (LYON et HAGUENAU). Celle-ci a mis en évidence la survenue prématurée de l'accouchement en rapport avec certaines conditions de travail.

Les indices qui ont été étudiés par Nicole Mamelle (1980) sont:

Description de la tache (postures, travail sur machines, charges physique et méntalë).

Environnement""de travail (étages, éclairage, chaleur, bruit, manipulation- de produits toxiques).

Horaires de travail (40 heures et plus par semaine pendant toute la grossesse).

-RESULTATS DE L'-ENQUETE

Durée hebdomadaire du travail et prématuré

Il existe une relation linéaire significative entre le taux de prématurité et la durée hebdomadaire du travail.

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71.

- '"2,6% des naissances sont prématurées lorsque la femme travaille à temps partiel;

5,5% lorsque la durée du travail est de 40 heures.

10,7% entre 40 et 45 heures.

- et 12>3% au-delà de 45 heures."

Fatigue et prématurité

"Le taux de naissances prématurées est sensible a l'augmentation de la fatigue professionnelle, en particulier avec l'indice posture, l'indice machine, les charges physiques et mentales, et l'_indice environnement. Il existe une augmentation de la prématurité en liaison avec le .cumul des sources de fatigue."

L'enquête montre en effet que:

"30% des femmes qui n'ont aucun indice de fatigue élevé et travaillent dans les meilleures conditions possibles, ont un taux de prématurité de 4.5%.

15% qui ont .un seul indice élevé (le plus souvent des postures ou un environnement préjudiciable) ontun taux de prématurité de 6%.

r La moitié des femmes cumulent deux ou trois voire quatre ou cinq sources de fatigue concomitantes et les taux de prématurité atteignent 9,4% pour deux ou trois sources de fatigue simultanées.

Et 14,3% lorsque quatre ou cinq causes s'ajoutent les unes aux autres."

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72.

Fatigue, durée hebdomadaire du travail et prématurité

"Cependant la durée hebdomadaire du travail n'a pas^à elle seule une incidence capitale, si elle ne s'accompagne pas d'une fatigue importante. Par contre, si deux ou trois sources de fatigue s'accumulent, une durée hebdomadaire supérieure à 40 heures entraîne un taux de prématurité de 12%, tandis que l'accumulation de 4 ou 5 sources de fatigue pendant plus de 40 heures par semaine conduit à un taux de prématurité de 20%."

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73.

4 ."0 - Conclusion

Comme vous avez pu le constater tout au long de la monographie le secteur du textile est très complexe que ce soit en terme de processus industriel, de postes de travail ou encore dé risques. En effet, l'âge de la machinerie, la grosseur des bobines, l'aménagement des lieux sont autant de facteurs responsables de modi-fications au niveau des taches, des caractéristiques des agresseurs (intensité, etc...), etc... C'est pourquoi une étude exhaustive sur les conditions de travail du textile ne peut être exercée. D'autre part, l'effet des agresseurs sur la santé varie que l'on soit exposé à un agresseur isolé ou encore à plusieurs à la fois. Ainsi donc, toute demande provenant d'une travailleuse enceinte devrait faire l'objet d'une, évaluation-individuelle.

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U S I N E S D E F I L A G E E T D E T I S S A G E

1 - DEPARTMENT DU CARDAGiI:

EFFILOCHER, NETTOYER, NE!J\NGER, PEIGNER, ETIRER, PARALLELISER,

REGULARISER

OPERAT! •POSTE DE TRAVAIL Ar.ncocn inc / A b i M _ 0 0 i - b i \ 0

OUVRAI SON

BATTAGE

CARDA,GE

PEIGNAGE

ETIRAGE

BAMBR0CHA6E PREPOSE AU BAMBROCHAGE

BEAUCOUP D'HUMIDITE

CHALEUR

BEAUCOUP DE POUSSIERES

VIBRATION

BRUIT

STATION DEBOUT

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2 - DEPARTAIENT DU FILAGE:

ETIRER, TORDRE, \\t

OPERATIONS POSTESDE TRAVAIL AGRESSEURS

FILAGE DE CHAINE

FILAGE A "FIBRES

LIBEREES"

E N V I M G E

FILEUSE

LEVEUSE DE- BOBINES

CHANGEUSE LE CURSEURS

FILEUSE

RENV1DEUSE

BEAUCOUP D'HUMIDITE

CHALEUR

BEAUCOUP CE POUSSIERES

VIBRATION

BRIJIT

STATION DEBOUT

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3 - DEPARTEMENT DU BOBINAGE ET DE L'OURDISSAGE

ENROULER, REUNIR PLUSIEURS F R M G E S SUR TOUTE LA LARGEUR D'UNE

ENSOUPLE-D'OURDISSAGE

OPERATIONS POSTES DE TRAVAIL AGRESSEURS

BOBINAGE PREPOSEE AU BOBINAGE . BEAUCOUP D'HUMIDITE •

OURDISSAGE- PREPOSEE A L'OURDISSOIR CHALFUR ENSOUPLE

BEAUCOUP DE POUSSIERES

BRUIT

VIBRATION

STATION DEBOUT

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4 - D E P A R W E N T D'ENCOLLAGE ET DE RENTRAGE (RENDRE LES F I L S PLUS

RËSÏSTANTSJ ^FIXER FW^OËLLET^ENT LES FYLS SUR UNE ENSOUPLE

DTÛN~TLËFTËR~~Â_~TÏSSËR"

OPERATIONS POSTES DE TRAVAIL AGRESSEURS

ENCOLLAGE

RENTRAGE PREPOSEE AU RENTRAGE

(PASSEUSE EN LAMES)

BEAUCOUP D HUMIDITE

CHALEUR -

POUSSIERES

VIBRATION

BRUIT

STATION ASSISE

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5 - DEPARTEMENT DU TISSAGE: PRODUIRE UN TISSU

OPERATION

TISSAGE

POSTES DE TRAVAIL

TISSERANDE

BARILLEUSE

RATTACHEUSE DE BRINS

AGRESSEURS

BEAUCOUP D'HUMIDITE

CHALEUR

BEAUCOUP DE POUSSIERES

VIBRATION

BRUIT

STATION DEBOUT •

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DEPARTMENT DE L'INSPECTION: DECELER, ENLEVER OU CORRIGER LES

TÂCHËS""50~ DEFÂOTS~-DO~"FILÂGE OU' DU TISSAGE

POSTES DE TRAVAIL.

PREPOSE A L" INSPECTION

AGRESSEURS

BEAUCOUP D HUMIDITE

CHALEUR

POUSSIERES

VIBRATION

BRUIT

STATION DEBOUT A\€C PEU DE MOBILITE

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«

7 - D E P A R W E I Ï Ï DE L ! INSPECTION-OURLAGE ET DE L/ EMBALLAGE' t

POSTES DE TRAVAIL AGRESSEURS

COUPEUSE DE DRAPS POUSSIERES

PREPOSEE A LA MACHINE A BRUIT

COUDRE (OURLER LES DRAPS) " N \ STATION DEBOUT

PLIEUSE DE DRAPS \ X * STATION ASSISE

PREPOSEE A L'EMBALLAGE VIBRATION (PREPOSEE A LA

MACHINE A COUDRE SEULEMENT)

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S E C T E U R

B H N E T E R T E

E T

H A B I L L E M E N T

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f

RISQUES A LA SANTE ET A LA SECURITE

Dans cette partie nous décrirons les risques à la santé et â la sécurité des travai l leurs en insistant particulièrement sur les dangers auxquels sont exposés la femme enceinte et/ou son enfant.

6.1 Risques physiques:

6.1.1 La température:

Les atel iers de confection de vêtement et de bonneterie sont souvent situés dans de vieux édifices oû le contrôle de la tempéra-ture pose de sérieux problèmes: les travai l leurs se plaignent du f ro id en hiver et de la chaleur en été. D'autres atel iers sont surchauffés toute l'année. La chaleur dégagée par les presses éle-ve la température de l'ensemble de l ' a t e l i e r , puisque rares sont les manufactures oû le pressage s'effectue dans une pièce séparée. L'hu midité qui accompagne l 'é lévat ion de la température aggrave le phéno mène de contrainte thermique.

Les effets de la chaleur sur les t ravai l leurs résultent de t ro is facteurs principaux:

1. la température de l ' a i r et sa vitesse de déplacement;

2. le niveau d 'act iv i té physique;

3. l 'habillement.

L'ambiance thermique devrait donc varier avec le niveau d'ac-t i v i t é physique. Hors on constate que, dans la majorité des ate-l i e r s , la température est quasi ùniforme. L ' inconfort thermique

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33

/ ; ( sera donc plus marqué aux postes de coupe, de confection et de pressage.

Sur le plan physiologiqueje travai l à la chaleur entraîne une surcharge au niveau du système cardio-vasculaire. Cette sur-charge est d'autant plus nuisible que l ' i nd iv idu est porteur d'une condition physiologique qui augmente le travai l cardiaque (grossess-0) ou d'une condition pathologique qui diminue la tolérance à l ' e f f o r t (exemple: insuffisance coronarienne). Dans le même sens, certaines conditions de travai l associées potentialisent l ' e f f e t de la chaleur sur la fonction cardiaque (exemple: posture debout).

La gravité des signes et symptômes engendrés par le t ravai l â la chaleur est fonction du degré d'adaptation de l ' i nd i v idu . Parmi les effets observés, on note: de la lassitude qui peut a l l e r

f jusqu'à la syncope, des douleurs abdominales, des maux de tête, de 1 'apathieades d i f f i cu l tés de concentration, des vomissements, des problêmes de sécheresse de la peau et de dermatite. De plus, les travai l leurs se sentent plus i r r i tab les , et sont plus sujets â fa i re des erreurs et â avoir des accidents. Toutes ces manifestations ont une répercussion directe sur le rendement.

La femme enceinte est plus sensible à la chaleur et 3 l 'humi-d i té , car e l le doit dissiper la chaleur corporelle de son foetus en plus de celle qui résulte de l 'é lévat ion de son propre métabolisme.

Lé f ro id représente également un facteur de risque pour la travail leuse enceinte, car i l augmente la susceptibi l i té aux infec-t ions. Bien que la femme enceinte ne soit pas plus sujette aux in -fections, celles qu'el le acquiert pendant la grossesse sont souvent plus virulentes. Les microorganismes peuvent agir sur le foetus

V

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ên passant la barrière placentaire ou infecter la mère. Cel le-c i sera plus incommodée, par exemple, par une infection des voies res-piratoires supérieures relativement modérée et bénéficiera d'une période de récupération plus longue. De plus, les infections cons-t i tuent une menace parce qu'elles accroissent la charge physiolo-gique de la mère et que les médicaments requis pour le traitement peuvent exercer des effets néfastes sur le foetus. Enfin.rappelons que le taux de mortalité foetale, lorsque la mère souffre de pneu-monie, approche 30 p.100.

Compte tenu des effets décrits ci-dessus, i l apparaît primordial que les normes qui régissent le travai l en ambiance thermique chaude ou froide soient respectées (c f . annexe 1). Entre-temps le re t ra i t préventif de la travail leuse enceinte peut être appliqué.

6.1.2 Le bru i t :

En général, ïe niveau de bruit présent dans les atel iers de confection de vêtements est inférieur à la norme actuelle de 90 dbA (c f . annexe 2). L'encombrement des lieux (par les piles de vêtements et les rouleaux de tissus) entraîne une absorption part ie l le des ondes et un abaissement du niveau sonore ambiant. La principale source de bruit demeure le fonctionnement des ma-chines individuelles. Le niveau sonore dépendra de t ro is (3) facteurs: l'ancienneté des machines, leur vitesse et la qualité „de leur entretien.

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Par contre, dans le secteur de la bonneterie et par t i -culièrement dans le département du tr icotage, la norme peut facilement être atteinte ou dépassée. Cependant, très peu de femmes occupent ces postes. Par a i l l eu rs , certaines machines (â a i r comprimé) ut i l isées pour l'assemblage ou la f i n i t i o n sont bruyantes et ce sont des femmes qui les opèrent.

A l 'heure actuelle, la recherche n'a pas mis en évi -dence d'effets nocifs du bruit sur le foetus, même si le son

i *

est transmis par le l iquide amniotique. Cependant i l est re-connu que le travai l en environnement bruyant, malgré le res-pect de la norme, constitue une source de stress, de fatigue et d'ennui, en même temps.qu'il gêne la communication entre les individus. L 'e f fet du bruit est d'autant plus stressant que le travai l est minutieux et exige une cadence élevée, comme c'est Te cas dans l ' indust r ie de la bonneterie et de l 'habil lement. Enfin l'accroissement du risque d'accident et 1'apparition progressive de la surdité professionnelle sont des effets connus.

6.1.3 L'éclairage:

Compte tenu du degré de précision requis pour confection-ner un vêtement, l 'éclairage général et local doit être adéquat tant en intensité qu'en qualité ( i . e . éviter les ombrages et les éblouissements)(cf. annexe 3). Si tel n'est pas le cas, si le plan de travai l est mal éclairé, i l s'ensuit une fatigue visuelle qui peut engendrer un travai l de moins bonne qualité et accroître le danger d'accidents.

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Au fur et à mesure que la journée avance et que la fatigue visuel le augmente, l'employé doit se rapprocher de son plan de t ra -v a i l , ce qui entraîne une posture inconfortable. La travail leuse enceinte pourra souf f r i r davantage de cet inconfort â cause des modifications engendrées par sa grossesse au niveau dorso-lom-baire et pelvien.

6.1.4 Les vibrations:

Les machines et instruments ut i l i sés dans l ' indust r ie de la bonneterie et du vêtement émettent deux types de vibrations: 1. des vibrations transmises au corps entier (de basse fréquence) 2. des vibrations transmises aux membres supérieurs (de moyenne et haute fréquences).

6.1.4.1 Les vibrations transmises au corps entier:

Ce. sont les vibrations qui sont transmises par les pieds ou le siège lorsque le t ravai l leur est debout ou assis sur une surface qui vibre tel un plancher (exemple: dans les atel iers de confection de vêtements, le plancher peut vibrer lorsque l'ensemble des machines à coudre fonctionnent). Ce phénomène peut entraîner: de la fatigue, de l ' inconfor t voir même dans les cas extrêmes, des symptômes identiques â ceux du mal des transports. A long terme, les travai l leurs exposés à des vibrations au corps entier se plaindront de maux de dos. Des signes d'ostéo-arthrite des membres inférieurs ont été également rapportés (inflammation, douleur et gonflement des ar t icu lat ions) .

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Les résultats des études menées jusqu'à présent sur les vibrations de basse fréquence et leurs effets chez le foetus, sont fragmentaires. Chez l 'animal, l 'exposit ion de souris enceintes, à des vibrations de basse fréquence, entraîne un taux significativement plus élevé de souriceaux de petit poids, porteur d'anomalies céphaliques. Chez l 'hu -main, des changements morphologiques du placenta et du chorion ont été rapportés chez des femmes enceintes t ravai l lant dans un environnement soumis â des vibrations. Ces travailleuses au-raient eu également un taux plus élevé d'avortements spontanés, de prématurés et de bébés de pet i t poids. La plupart des recher-ches effectuées dans ce domaine ont porté sur des femmes enceintes conduisant, des véhicules lourds (exemple: tracteurs). D ' a i l -leurs plusieurs pays d'Europe ont des règlements interdisant aux travailleuses enceintes de conduire des véhicules lourds. Quel danger représente le type de vibrations rencontré dans le secteur bonneterie-vêtement? nul ne le sa i t . Cependant i l est pérmis d'émettre un doute quand à l ' inocui té de cet agent sur le foetus. Une recherche spécifique s'impose.

6.1.4.2 Les vibrations transmises aux membres supérieurs:

Les coupeurs, presseurs, opérateurs de machine à coudre et perçeurs de boutonnières peuvent être soumis â des vibrations au niveau des membres supérieurs. Des problèmes d'ostéo-arthrite des mains, des poignets et des coudes peuvent se développer â la longue. Des sensations d'engourdissements et de picotteme'nts du bout des doigts (par compression des vaisseaux sanguins ou des nerfs) peuvent apparaître. Ces symptômes seront ressentis sur-tout lorsque le t ravai l leur u t i l i s e un instrument qui transmet des vibrations et qu ' i l y associe une pression: soit au moment de la coupe avec un instrument électrique soit au moment de

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de l'assemblage â la machine à coudre,pour fa i re passer le

tissu sous le pied de biche.

6.1.5 Les poussières:

Contrairement à l ' i ndust r ie du tex t i l e oû les procédés indus-t r i e l s engendrent la formation de fines poussières pouvant donner naissance à des maladies pulmonaires (pneumoconioses), la t a i l l e des poussières émises par la manipulation des t issus, dans l ' i ndust r ie de l 'habillement et de la bonneterie, est beaucoup plus grande et provoque principalement de l ' i r r i t a t i o n au niveau des yeux et des voies respiratoires supérieures ( rh in i te , s inusite) . De plus, les f ibres natuelles (coton, ju te , laine et soie) tout comme les f ibres synthétiques (rayonne, nylon, orlon et terylène) peuvent causer de l'asthme et des rhinites allergiques. En e f fe t , ces pathologies ont été rapportées chez les travai l leurs du t e x t i l e .

La travail leuse enceinte pourra être plus incommodée par ces substances i r r i t a t i ves et allergisantes â cause de la congestion des muqueuses respiratoires qui accompagne la grossesse. Une attention part icul ière sera apportée à la travail leuse enceinte asthmatique compte tenu des dangers que représente, pour le foetus, une mauvaise oxygénation du sang maternel.

Enfin des dermatites d'hypersensibil ité ont été rapportées chez des travai l leurs exposés à des fibres synthétiques- (exemple: le nylon). .

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T a b l e a u 1 0

Agresseurs physiques rencontrés dans l ' indust r ie de la bonneterie et de l 'habillement et leurs effets sur la santé.

Agent agresseur Effets sur la santé des travai l leurs Effets sur la santé de la travail leuse enceinte et/ou de son enfant.

1. La température 1.1 La chaleur

humide . 1assitude** syncope . douleurs abdominales . maux de têtes . apathie . d i f f icu l tés de concentration . vomissements . sécheresse de la peau . dermatites . i r r i t a b i l i t é . frisque d'accidents

. sensib i l i té accrue aux effets de la chaleur.

1.2 Le f ro id . danger de contracter une infection . danger accru pour la mère. . pour le foetus: danger d 'atteinte par

les micro-organismes, . danger d 'effèts néfastes des médicaments. . danger de mortalité foetale.

2. Le brui t . surdité . stress . fr isque d'accidents

. aucun effet connu chez le foetus.

3. L 'éclairage . fatigue visuelle . postures anormales: maux de dos et

autres douleurs musculaires

. inconfort accru au niveau dorso-lombaire et pelvien.

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Tableau 10 (suite)

Agent agresseur Effets sur la santé des travai l leurs Effets sur la santé de la travail leuse enceinte et/ou de son enfant.

4. Les vibrations. 4.1 Au corps

ent ier . . fatigue . mal des transports . maux de dos . ostéo-arthrite des membres

inférieurs.

avortements spontanés, enfants prématurés,

. bébés de pet i t poids.. p^taux plus élevés chez les femmes enceintes

conduisant des véhicules lourds.

4.2 Aux membres supérieurs

. ostéo-arthrite mains, poignets, coudes.

. picottements du bout engourdissements des doigts

. pas d 'effets additionnels connus.

5. Les poussières . i r r i t a t i o n yeux * i r r i t a t i o n voies respiratoires

supérieures ( rh in i te .s inus i te) . asthme et rh in i te allergiques . dermatites d'hypersensibi l i té

. la femme enceinte sera plus incommodée par les substances i r r i tantes et a l l e r -gisantes.

. danger pour la travail leuse enceinte asthmatique et son enfant.

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6.2 Risques chimiques:

Le t ravai l dans l ' indust r ie de l'habillement et de la bonne-ter ie expose le t ravai l leur à différents toxiques de nature chimique, que ce soit au poste de pressage oû, sous l ' e f f e t de la chaleur des gaz toxiques peuvent se dégager, ou à la f i n i t i o n lorsque les vête-ments sont détachés â l 'a ide de solvants.

L'exposition aux agents chimiques se fera le plus souvent par inhalation ou contact cutané. Les modifications physiologiques de la grossesse, au niveau du système respiratoire, se traduisent par une augmentation de la venti lat ion alvéolaire entraînant une meilleure oxygénation mais aussi une plus grande diffusion des toxiques chimi-ques.

Le tableau 11 présente les principaux produits chimiques ut i l i sés et leurs effets sur la santé. Des informations supplémen-taires pourront être obtenues dans la monographie sur le secteur manufacturier du t e x t i l e et sur les banchisseries et établissements de nettoyage à sec et de pressage.

Peu de recherches ont été faites jusqu'à maintenant pour étudier les effets de l 'exposi t ion de la mère et de son enfant â des produits chimiques. C'est pourquoi i l apparaît prudent d 'év i ter que la travail leuse enceinte soit exposée à des produits qu'el le peut absorber» Dans le même sens, la contamination du l a i t mater-nel par différentes substances chimiques n'a pas f a i t l ' o b j e t de nom-breuses études. Toute exposition â des contaminants de nature chimi-que, dans le milieu de t rava i l , pendant la période d'allaitement, devrait être évaluée soigneusement.

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T a b l e a u 1 1

Principaux produits chimiques ut i l i sés dans l ' i ndust r ie de la'bonneterie et de l 'habillement et leurs effets sur la santé.

Substance U t i l i t é Poste(s) concernë(s) Effets sur la santé

1. Teintures de benzidine et de bêta-naphtyla-mine

2. Chloroprène

. teintures.

. vaporisé sur les bor-dures des vêtements pour éviter l ' é c h i f -fement.

. tous les travai l leurs qui touchent des tissus teints avec ces produits.

. pressage.

. absorption cutanée.

. cancérigène de la vessie.

A i g u s : - i r r i t a t i o n des muqueuses respi-ratoires, dépression du système nerveux central pouvant a l le r jusqu'à l ' a r r ê t respiratoire.

•Changements dégénératifs sévères d'organes vitaux chez l'animal ( fo ie , reins).

Chroniques: -peut produire: dermatite, conjonctivite, atteinte de la cornée, anémie, perte de cheveux temporaire, i r r i -t a b i l i t é .

. cancérigène suspect, • lésions pulmonaires â fortes

concentrations.

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Tableau . . (suite)

Substance U t i l i t é Poste(s) concernë(s) Effets sur la santé

3. Formaidéhyde. . imperméabilisation des tissus.

. pressage. Aigus: . i r r i t a t i o n des yeux, du nez, de la gorge et de la peau.

. étourdissements et perte de conscience.

Chroniques: . cancérigène des voies respiratoires.

. crises asthmatiformes. .

. dermatites chroniques.

4. Si l icône. . vaporisé pour imper-méabiliser les t i s -sus ou pour fa i re gl isser les fers sur le t issu. .

. pressage. . peut contenir des gaz propulseurs dangereux (fréon, et autres hydro-carbures).

5. Styrène. . vaporisé sur les bordures pour empê-cher d'échiffement.

. pressage. '. i r r i t a t i o n de la peau et des yeux. . leucopénie réversible. . à une forte concentration: nausée,

vomissement, asthénie, anorexie, dépression du SNC.

6. Fumées de . nylon. =

. confection de bas. . f i n i t i o n (procédé par lequel - -- -on coupe-le-bas-à l 'a ide

d'un f i l de fer chauffé).

. les effets de l ' inha lat ion de fumées - —de nylon-ne sont-pas connus;- ~

«ts to

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Tableau 11 (suite)

Substance U t i l i t é Poste(s) concerné(s) Effets sur la santé

7. Détachants ( t r i ch loro et perchloro-éthylène).

. vaporisés pour enlever les tâches.

. f i n i t i o n . . effets principaux au niveau du système nerveux central et périphé-rique, hépatique et rénal.

. solvants organiques: tératogènes au niveau du système nerveux central.

8. Colles. . chapellerie, fourrure.

. leur nature et leur compo-s i t ion peuvent varier.

. à étudier.

9. Pesticides: 3 groupes pr in -cipaux: - halogénés

(aldr in,DDT.. )

. contrôle des rongeurs et insectes.

Halogénés: . contact prolongé ou grande quantité:

nervosité, convulsions, tremblements, mort.

. i r r i t a t i o n de la peau, rash. - organophos-

phorës (phosdrin, d iaz inon. . . )

- dith-iocarba— mates (baygon, py-r o l a n . . . )

— :

Organophosphorés: . inhalation ou absorption cutanée

peut mimer rhume. . exposition plus marquée peut provoquer:

vomissement, étourdissementTtremble-~ ments, convulsions.

. exposition chronique: étourdissement plus marqué, t inn i tus , i r r i t a b i l i t é , dépression.

Dithiocarbamates: . i r r i tan ts de la peau, bouche, du nez

et de la gorge. . effetstforganophosphorés mais moins

asphyxiants. . transmission dans le l a i t maternel.

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6.3 Risques ergonomiques: j

La discussion des risques ergonomiques sera fa i te à travers l 'analyse des charges physique et mentale auxquelles sont soumis les travai l leurs de la bonneterie et du vêtement. Le tableau 12 résume les effets de ces agents agresseurs sur la santé.

6.3.1 Charge physique: ;

L'annexe IV présente les principes essentiels â l 'analyse de la charge physique de t rava i l . Ces principes serontjappliqués, i c i , à l 'étude de quelques postes occupés par les travai l leurs de la bon-neterie et du vêtement. Nous vous proposons de prendre connaissance de l'annexe IV avant de poursuivre la lecture de ce texte.,

I 6.3.1.1 Le travai l statique. ;

En général, la nature du travai l effectué dans le secteur manufacturier de la bonneterie et du vêtement exige le maintien d'une posture de t rava i l : posture assise prolongée (opérateur de machi-ne ) , posture debout prolongée (coupeur, presseur, repasseur. . . ) . Ces postures, si elles sont maintenues longtemps, et sans périodes, de repos suffisantes, peuvent constituer une charge de travai l statique impor-tante et entraîner le développement de problèmes musculo-squelettiques, vasculairès, respiratoires et digestifs déjà mentionnés, dans l'annexe IV La femme enceinte est plus vulnérable aux effets de ces |postures pro-longées: insuffisance veineuse, thrombophlébites, lombalgies e t c . . .

L'examen at tent i f de deux postes dé t rava i l , l 'un en position assise (poste de couturière) et 1'autre en position debout (poste de repasseuse), mettra en évidence les relations entre la posture

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I i I 46

de travai l et l 'organisation de l'espace de t rava i l .

! Le travai l de couturière exige une attention visuel le

élevée, une grande précision des gestes et une bonne coordination entre les yeux, les mains et les pieds (contrôle des pédales). Ces facteurs assurent un travai l de qualité exécuté avec la plus grande vitesse possible. L'organisation de l'espacé de travai l ne per-mettra pas toujours â l 'ouvr ière d'accomplir cette tâche sans sa-c r i f i e r , en part ie, son confort postural. En e f fe t , les coutu-rières se plaignent souvent de douleurs à l'ensemble du dos, aux épaules et aux jambes parce qu'elles n'ont pas pu, entre autres, ajuster la hauteur de la table, du siège, des pédales au poste qu'elles occupent. Les défauts posturaux les plus sou-vent remarqués lors d'études'ergonomiques de |ce poste sont: l ' inc l ina ison de la partie supérieure du corps par inclinaison du buste entier et par exagération des courbures vertébrales; l 'angle entre le tronc et les cuisses inférieur â 90° qui oc-casionne une modification importante de la courbure et un ac-croissement des contraintes discales.- ,

i /

L' incl inaison du buste a plusieurs causes: I

1° Afin de s'assurer une vision adéquate desjdétails, l ' ou -vr ière aura tendance â se rapprocher de l 'ouvrage, en courbant le tronc.

2° L'éclairage étant souvent insuff isant, la tâche sera diminuée.

distance oe i l -

3° La recherche de la performance maximale entraînera

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également un rapprochement puisqu'i l a été démontré que la distance oeil-tâche est aussi fonction de la cadence de t rava i l .

4° Certaines opératrices approvisionnent leur machine â part i r d'un lo t de pièces disposé sur les genoux; cette méthode leur permet d'obtenir des temps de cycle plus courts. Mais cela conduit â reculer le siège pour disposer de l'espace nécessaire entre le buste et la table.

5° Les postes ne sont pratiquement pas réglables (tables, pédales, chaises).

6° I l est fréquent de trouver sous la table de travai l des disposit i fs mécaniques qui gênent, ou empêchent une bonne disposition des jambes. Ceci contribue à éloigner la travail leuse de son plan de t rava i l .

Trois exigences du travai l de couturière déterminent la posture adoptée:

1° Bien vo i r , i . e . â la fois placer les yeux à une dis-tance convenable de l 'endroi t oû s'effectue la couture, et les placer de te l le sorte que rien ne vienne gêner le regard. La position de l ' a i g u i l l e d'une p a r t , e t la position des yeux d'autre part, déterminent la manière de sat isfaire les exigences visuel les.

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2° Avoir une grande l iberté de mouvement dés bras et des mains pour guider le t issu, i . e . avoir les coudes au niveau du plan de t rava i l . La hauteur du plan de t ra -vai l et du siège détermine la manière de. sat isfaire les exigences de l iberté de mouvement des membres su-périeurs.

3° Manoeuvrer les deux pédales de commande en permanence, i . e . avoir les pieds sur les pédales: la hauteur et l'emplacement des pédales dans le plan antéro-postërieur déterminent les conditions de manoeuvre de ce l les -c i .

Les exigences de la tâche (précision et v i tes -se d'exécution) et la r i g id i té des dimensions du plan de travai l ne. permettent pas aux ouvrières « grandes » ou « petites » d'occuper ces postes de couture à moins de fa i re des compromis, entre le confort postural de certains segments corporels et les exigences de rendement du t ra-v a i l . En e f fe t , le plan de travai l et les pédales sont 3 hauteur pratiquement fixe, d'un poste à l ' au t re ; la seule possibi l i té de réglage est l imitée à la hauteur du siège.

Si les ouvrières de petite t a i l l e augmentent la hauteur de leur siège, elles mettent leurs membres supérieurs dans une position plus confortable que si leur siège est bas; mais, el les doivent alors, pour atteindre les pédales, i n c l i -ner leurs cuisses, ce qui entraîne une compression de la face postérieure de ce segment de membre, et une d i f f i cu l té de c i r

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culatîon sanguine dans le membre inférieur diff ici lement -tolérable; l 'amplitude des mouvements des membres inférieurs est également l imitée. Si el les abaissent trop leur siège les membres inférieurs peuvent adopter une position plus tolérable mais les mouvements des membres supérieurs sont l imités et les exigences de rapidité et de précision du travai l ne peuvent être respectées qu'au prix d'un incon-fo r t manifeste.

Si les ouvrières de grande t a i l l e abaissent leur siège, el les ont une position des cuisses et des jambes assez inconfortable (fermeture de l 'angle de la jambe sur la cuisse, et du pied sur la jambe), et le poids de leur corps n'est plus soutenu: que par la partie postérieure des cuisses (les cuisses décollent du plan du siège). Si el les élèvent le plan de leur siège, leurs membres supérieurs se trouvent dans une position plus tolérable, mais elles doivent incl iner fortement le buste en avant pour mettre leurs yeux à une distance relativement f i xe de leur tâche, af in de leur permettre une vision précise des détails nécessaire â l 'exécution du t rava i l ; l ' i n c l i n a i -son du buste n'est obtenue que par une contraction élevée des muscles postérieurs de la colonne vertébrale; cette position déséquilibrée du buste et la contraction des muscles posturaux sont â l ' o r i g ine de douleurs et de déformations vertébrales ainsi que de fatigue musculaire. .

Donc la charge physique du travai l de couturière résulte de la contraction statique des muscles posturaux. Les couturières adoptent une posture déséquilibrée vers l 'avant de

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toute la partie supérieure du corps qui empêche,en général, l ' u t i l i s a t i o n du dossier; une posture r i g i d i f i é e , i . e . maintenue déséquilibrée et immobile par une contraction élevée des muscles posturaux; une posture maintenue im-mobile pendant toute la durée de la journée de t rava i l , les variations au cours des heures se faisant d 'a i l leurs , en général, dans le sens d'une plus grande accentuation de l ' inc l ina ison vers l 'avant.

La femme enceinte, surtout lors des derniers mois de la grossesse, voi t intervenir en plus un autre fac-teur l imitant dans la posture: le changement de configura-t ion de son corps.

La repasseuse, quant â e l l e , exécute son t ra-vai l en position debout,, le corps près de la table af in de pouvoir manipuler son fer avec précision, en appliquant la pression nécessaire. Ceci exige, par contre, une f lexion dorsale et cervicale marquée pour contrôler visuellement le t rava i l . Cette position défavorable est aggravée par une rotation et une inclinaison latérale du rachis lombaire qui amorcent les mouvements du fer sur la table. De plus, les tables ne sont généralement pas ajustables en hauteur et le sol n'est pas recouvert d'un matériel matelassé. Les pé-dales sont souvent éloignées de l 'endro i t oû s'accomplit la majorité du travai l de repassage, ce qui augmente la rotation et l ' inc l ina ison du rachis dorso-lombaire. Lorsque le vê-tement est repassé, la travail leuse doit le placer sur un cintre et l 'accrocher sur une barre de rangement dont la hauteur nécessite le soulèvement du vêtement au-dessus du plan des épaules, ce qui entraîne un ef for t musculaire sta-tique important de la ceinture scapulaire avec développement

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éventuel de bursite de l 'épaule.

L 'u t i l i sa t ion d 'out i ls mal dessinés ou mal adap-tés pourra engendrer différents symptômes. Ainsi le coupeur qui u t i l i sera une coupeuse électrique émettant des vibrations importantes pourra présenter un phénomène de Raynaud; la cou-peuse qui u t i l i sera des ciseaux dessinés pour une main d'hom-. me devra tenir ceux-ci avec plus de force, ce qui pourra com-presser les tissus mous du pouce, de l ' i ndex , de la paume de la main et provoquer des paresthésies. Si les ciseaux sont d i f f i c i l e s â ouvr i r , e l le pourra même développer une forme de. ténosynôvite dénommée « doigt-gachette » ou « t r igger f i n -ger-'».

6.3.1.2 Le travail'dynamique

Le travai l de nature dynamique s'effectue plutôt au niveau des postes de coupe-matelassage, de pressage, d'embal-lage-expédition. La chaleur qui règne souvent au poste de pres-sage augmente la dépense énergétique fournie par le t rava i l leur .

Aux postes de confection, les travai l leurs peuvent avoir à transporter des lots de vêtements pesant jusqu'à 25 Kg plusieurs fois par jour , lors de l'approvisionnement de maté-r ie l â coudre. Ceci peut représenter un effort ' physique à ne pas négliger lors de l 'analyse des conditions de travai l d'une femme enceinte, à ses derniers mois de grossesse.

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Le poste de matelassage, déjà décrit dans la section sur les procédés industriels est l'exemple parfait d'un travai l musculaire général puisque de grands groupes musculaires participent à la tâche. L'étude de la fréquence cardiaque des travai l leurs â ces postes, par le caractère variable des pulsations ainsi que leur valeur élevée,

. révèle des courbes semblables â celles de l ' indust r ie lourde

D'autres postes, notamment au niveau du pressage sur des formes ou de certaines opérations de f i n i t i o n , se distinguent par des mouvements rapides et répét i t i fs loca-l isés à un segment de membre. A ce moment, la l imite entre le travai l de nature statique et dynamique est d i f f i c i l e â fa i re . Des problêmes musculo-squelettiques peuvent se dé-velopper suite à des gestes répétés, surtout s ' i l s ne res-pectent pas les plans naturels de travai l des muscles, des tendons et des art iculat ions: tendinites, bursites, epicon-dy l i tes , e t c . . . .

6.3.2 Charge mentale

Plusieurs facteurs, dans l ' indust r ie de la bonneterie et du vêtement, concourent â augmenter la charge mentale à laquelle les travai l leurs de ce secteur sont soumis.

D!abord le type de travai l effectué représente une charge sensori-motrice puisqu'i l demande minutie, rapidité, précision, con-centration, coordination et dextérité (surtout au niveau du poste d'opérateur de machine.ià coudre). Cependant, i l s 'ag i t d'un travai l

!

monotone; . la parcell isation des tâches a entraîné une dichotomie entre la conception et l 'exécution ce qui enlève toute part de

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53

créat iv i té , de participation aux décisions, et ce qui, souvent ne permet pas l ' i den t i f i ca t ion du produit f i n a l , source de satisfac-t ion dans le t ravai l accompli- De plus, la polyvalence au niveau des postes occupés n'est guère encouragée; en e f fe t , pour at te in -dre une cadence assurant un salaire décent, dans le cas d'un t ra -vai l payé au rendement, i l faut acquérir une rapidité de mouvements qui ne peut être garantie que par l 'occupation d'un poste f i x e . . Les chances de promotion dans ce milieu sont minces.

La charge d'ambiance ( i . e . bruit excessif, l 'éc la i rage ina-déquat, la température trop é levée. . . ) ajoute au stress vécu par les :

t ravai l leurs . Ce type de travai l extrêmement rationnaiisë (étude des temps et mesures pour calculer le temps précis alloué à chaque opéra-t ion) reste très sensible au moindre incident et ne permet aucune auto-régulation de la part de l'employé; bien souvent, ce dernier n'est pas maître de déterminer lui-même ses périodes de repos.

La rémunération à la pièce, qui est très répandue:.dans ce ;sec-teur d 'ac t i v i té , place le rendement au premier plan des préoccupations ouvrières. Ceci constitue une source de stress permanente chez les t ravai l leurs . De manière générale, le travai l est supervisé de très près par le ( la ) contremaltre(esse) qui doit assurer un niveau de pro-duction optimum; cette supervision peut a l le r jusqu'à accorder ou non à l'employé un temps d'arrêt pour a l l e r aux to i le t tes .

Les relations de travai l peuvent donc être assez tendues, 1 ' i n -timidation et le harcèlement sexuel auprès desifemmes ritétant pas :choses inhabituelles. Ainsi les ouvrières les plus jo l ies doivent, â l 'occasion, servir de mannequin pour présenter les vêtements à des acheteurs éventuels.

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Du favoritisme de la part de la supervision â l 'égard de certains travai l leurs peut causer des conf l i ts entre les employés. Considé-rant la forte concentration de la main-d'oeuvre immigrante, la sé-grégation ethnique peut affecter certains t rava i l leurs . I l existe encore dans ce milieu une discrimination â l 'égard des.femmes concer-nant l 'obtention ou la rémunération de certains postes (par exemple, le poste de coupe mieux payé et occupé en majorité par des hommes).

Les femmes sont soumises au phénomène de la double tâche: t ravai l à l ' a t e l i e r le jour , act iv i tés ménagères et parentales le so i r . Le moindre souci extra-professionnel peut perturber, dans certains cas, la productivité des travai l leurs avec toute l ' i n s é -curité qui en découlera.

L'ensemble de ces facteurs contribuent donc au développement d'une fatigue chronique chez ces t ravai l leurs , qui peut mener à long terme 5 un vieil l issement précoce, à une usure prématurée. Le stress vécu par ces employés peut également se manifester par divers symptô-mes tels des céphalées, des étourdissements, des douleurs épigàstriques e t c . . .

On sait que la fatigue professionnelle, exprimée sous forme d'un indice-composé (prenant en l igne de compte, entre autres, la posture, les charges physique et mentale ainsi que l'environnement) est en re-lat ion avec l'augmentation de la prëmaturité chez les enfants des fem-mes expérimentant cette fatigue. Et indépendamment des effets sur l ' en -fant, la fatigue mentale engendrée par le t ravai l impose à la femme enceinte un surcroît de fatigue qui influe sur son bien-être général durant la grossesse.

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Tableau 12

Les risques ergonomiques rencontrés dans l ' i ndus t r ie de la bonneterie et de l 'habillement et leurs effets sur la santé.

Agent agresseur Effet sur la santé du t rava i l leur Effet sur la santé de la femme enceinte et/ou de son enfant

1. CHARGE PHYSIQUE a) Travai l statique

. posture debout prolongée - douleurs et oedêmé des membres inférieurs ( f par la chaleur).

- varices avec ou sans ulcéra-tions secondaires de la péau.

- thrombophl ébi tes• - lombalgies.

- compression de la veine cave inférieure par utérus gra-vide augmente les risques .de développer de l ' insuff isance veineuse.

- développement antérieur de l 'utérus nécessite une con-tract ion plus importante des muscles lombaires af in de conserver l ' é q u i l i b r e .

. posture assise prolongée - compression des muscles fes-siers et de la cuisse avec paresthésies.

- affaiblissement des muscles abdominagx.

; - si f lex ion marquée du dos, gê-ne respiratoire et troubles d igest i fs .

- fatigue dorso-lombaire et déformation cyphotique dorsale; hernie discale à long terme (?)

- problèmes posturaux et c irculatoires augmentés par le changement de conforma-t ion de la femme enceinte.

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•Tabli' 12 (suite)

Agent agresseur Effet sur la santé du t rava i l leur Effet sur la santé de la femme enceinte et/ou de son enfant

. Autres postures anormales (suite â une mauvaise orga-nisation de l'espace de t ravai l ou suite à l ' u t i l i -sation d 'out i ls mal dessi-nés ou mal adaptés).

b) Travai l dynamique

. soulèvement ou transport de charges.-

. déplacement sans charges.

. autres efforts musculaires local isés.

- problèmes musculo-squelettiques di vers : tendi ni tes, burs i tes, epicondylites, lombalgies, etc.

- compression d'artères, de nerfs ou de veines avec le dévelop-pement de symptômes neuro-c i rculato i res.

- fatigue générale aiguë et/ou chronique.

- problèmes musculo-squelettiques lombalgies, cervicalgies, myal-gies diverses, tendinites, epicondylites, e t c . . .

- idem

2. CHARGE MENTALE

. charge sensori-motrice importante augmentée par la charge d'ambiance.

. parcel l isat ion et monotonie de la tSche.

. absence de créat iv i té dans le t rava i l .

. rémunération basée, en tout ou en part ie, sur le ren-dement.

- Fatique mentale et stress accompagnés . de différentes manifestations psycho-somatiques.

- détérioration du bien-être général de Ta femme enceinte.

- la fatigue professionnelle (mesurée par un indice com-posé: posture, charges physique et mentale) éprouvé* par les femmes enceintes peut se traduire par une élévatior du taux de prématurité de leurs enfants.

Ln ON

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Tableau 12 (suite)

Agent agresseur Effet sur la santé du t rava i l leur Effets sur la santé de la femme enceinte et/ou de son enfant

. relations de travai l ten-dues: supervision serrée du t r a v a i l ; absence de pauses volontaires; favorit isme; discriminatior féminine et raciale; har-cèlement sexuel.

. double tâche de travai l pour la femme.

-Fat igue mentale et stress accompagnés de différentes manifestations psycho-somatiques.

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58 i

i

6.4 Risques mécaniques:

6.4.1 Organisation physique des lieux de t rava i l :

Les atel iers de bonneterie-vêtement, surtout lo rsqu ' i l s sont situés dans de vieux édif ices, présentent souvent des pro-blèmes au niveau de l 'organisation physique des l ieux de t rava i l : entassement du personnel et de la machinerie, encombrement des allées rendant d i f f i c i les , le transport de la marchandise et les déplacements des t ravai l leurs , plancher gl issant suite au mau-vais nettoyage des poussières de t issu, entreposage inadéquat. Ceci peut donc entraîner des risques de co l l i s ions , chutes et rendre d i f f i c i l e l 'évacuation des locaux en cas de feu.

6.4.2 Equipement défectueux:

*

L'équipement électrique, surtout lo rsqu ' i l est vieux, peut être non sécuritaire ( f i lage électrique mal iso lé , mauvais d isposi t i fs de mise â terre de la machinerie électr ique, e t c . . . ) et être la source de brûlures suite à un choc électr ique. La machinerie mal entretenue (courrois mal ajustées, par exemple) peut chauffer et prendre en feu avec des risques de brûlures et/ou de contusions pour les travai l leurs occupant ce poste.

6.4.3 Equipement dangereux:

Les travai l leurs ont â manipuler des-instruments dangereux, du moins s ' i l s ne sont pas dotés de d isposi t i fs de sécurité (cou-peuse électrique, presse à vapeur, a igu i l l e de machine à coudre, e t c . . . ) . Des accidents peuvent donc se produire et; entraîner des coupures, des brûlures, des piqûres, des amputations e t c . . .

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La femme enceinte est exposée également à ces.risques mé-caniques et peut être plus sujette aux chutes, et â d'autres ac-cidents surtout en f i n de grossesse, alors que son centre de gra-v i té est nettement déplacé vers l 'avant , que ses muscles rachidiens et pelviens sont relâchés, modifiant ainsi son équi l ibre, et que son a g i l i t é générale peut être diminuée. La baisse de vigilance rencontrée lors des premiers mois de la grossese peut également prédisposée la .femme enceinte â certains accidents lors de la ma-nipulation de machinerie dangereuse. Le tableau 13 résume les pr in-cipaux éléments à retenir au niveau des risques mécaniques.

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Tableau 12

Les risques &y^^GTêtqfes rencontrés dans l ' i ndus t r ie de la bonneterie et de l 'habillement et leurs effets sur la santé. "

Agent agresseur Effets sur la santé du t rava i l leur Effets sur la santé de la femme enceinte et/ou de son enfant

. ORGANISATION PHYSIQUE DES LIEUX - encombrement des allées. - plancher glissant. - entassement du personnel

et de la machinerie.

• chutes. - col l is ions.

-femme enceinte plus suscep-t i b l e aux chutes: déplace-ment de son centre de gravité, relâchement de sa musculature rachidienne et pelvienne.

, EQUIPEMENT DEFECTUEUX - équipement électrique

défectueux. - machinerie mal entretenue.

• brûlures-- contusions. . lacérations.

. EQUIPEMENT DANGEREUX - absence de disposit i fs

sécuritaire sur les.ma-chines â coudre, les presses—1 es-coupures, e t c . . .

• coupures. • amputations.

• brûlures. - piqûres.

- a u premier trimestre de la grossesse, baisse de la v i g i -lance qui peut augmenter la suscept ib i l i té aux accidents..

ON O

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t

S E C T E U R C O I F F U R E

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Risques d ' a t t e i n t e à la santé j

1) Les dermatîtes - • - — i

Deux types de dermatîtes sont rencontrées dans un salon de c o i f -

fure : les dermatîtes de contact a l l e r g i que et la dermatite

d ' i r r i t a t i o n . La dermatîte d ' i r r i t a t i o n est rencontrée surtout

chez les apprent i - co i f feurs. L' apprent i -co i f-feur f a i t tous les

lavages des cheveux et applique les shampooings. Le contact f r é -

quent des mains dans l ' eau assèchent la peau. Les mains deviennent

rouges, rugueuses et f i s su rée s . La peau a i n s i endommagée f a v o r i -

se ia pénétrat ion de substances i r r i t a n t e s t e l l e s que les peroxydes,

les ac ides thïoq.lycol iques et les a l c a l i s des shampooings. La

press ion exercée par les extrémités des do i g t s en massant le cu i r

chevelu lè se .aus s i la peau et f avor i se la pénétrat ion de substances

i rr i tantes .

Les lés ions se l oca l i sen t surtout dans les p l i s i n te rd i g i t aux aux

espaces i n t e r d î g î t a u x , aux surfaces dorsa les des do i g t s et des ex-

trémités .

La plupart des produits u t i l i s é s dans un sa lon de c o i f f u r e peuvent

causer des dermatîtes a l l e r g i q u e s . Les co lorant s , les parfums, le

t h i o g î y c o î a t e d1 ammoniumt le persu l fa te d ' a m m o n i u m l e nicke 1

des instruments de t r ava i l et le caoutchouc synthétique sont les

i

./10

Page 128: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

.10

pr inc ipa le s substances s e n s i b i l i s a n t e s .

Les mains présente a lo r s aux zones en contact avec les a l l e r -

gènes des lés ions érythémateuses, oedémateuses, papuleuses,

v é s î c u î a i r e s et prur ig ineuses.

2) Les a t te intes au système resp i ra to i re .

Quelques cas d'asthme occupâtîonnel ont été décr i t chez les

co i f feuses . Les substances en cause étaient les persu l fates

de potassium, l 'henné.et la sér ic ine. Le persul fate de potas-

sium et l 'henné se retrouvent dans les décolorants. La s é r i c i -

ne est une protéine provenant de la soie qu'on rencontre dans

les produits c a p i l l a i r e s .

Les laques c a p i l l a i r e s vaporisées à l ' a i d e d'une bombe aérosol

sont des î r r i t a n s des voies re sp i ra to i res supérieures. Les

f ixateurs inhibent le transport ci M a i r e du mucus dans la t ra-

chée et diminueraient a ins i les mécanismes de défense des voies

resp i ratoi res supér i eu res.

Quelques chercheurs pensent que la résine des laques c a p i l l a i r e s

vaporisée en bombe aerosol se déposent dans les poumons et pro-

voque un état qu'on appelle thesaurismose. cas seulement i

ont été s i gna lé . Les 2b cas f a i s a ien t un usage intens i f de la -

l ques c a p i l l a i r e s . Cependant, on n 'a jamais pu i so lé | de résine

! I [ .../Il

Page 129: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

I i

dans îes t i s s u s pulmonaires granuîomateux. Cette maladie se

manifeste par de la f i èv re , de la toux, de la dyspnée, une

a t te inte des tests de fonction resp i ra to i re et des i n f i l t r a -

t ions d i f f u se s 5 la radioqraphie pulmonaire. Les symptômes

d i spa ra i s sen t progressivement après la cessat ion de l ' e x p o s i -

tion.

3) Le rayonnement: les infrarouges et les u l t r a v i o l e t s .

De plus en DIUS, les salons de co i f fu re ont À leur d i s p o s i -

t ion des lampes à infrarouges pour sécher les cheveux. Le

rayonnement infrarouge peut créer des brûlures cutanées,

des va sod i l a t a t i ons permanentes des c a p i l l a i r e s cutanés, des

cataractes et des brûlures rét in iennes. C 'es t surtout la

chaleur émise par-ces lampes qui incommode le plus les-

co i f feuses .

Quelques salons mettent à la d i s po s i t i on de leur c l i e n t è l e

ces cabines de bronzage. Les rayonnements u l t r a v i o l e t s émis

par ces cabines de bronzage peuvent brûler la peau, e n t r a î -

ner des lés ions de l ' o e i l , produire des modi f icat ions a c t i -

niqués et acc ro î t re le risque de cancer de la peau.

i

- . . /12

Page 130: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

i 1 ' 1

k) La mutagénèse des te intures .

Douze co lorants des te intures se sont avérés mutagènes aux

t e s t s d'Ames. Ces co lorants sont: 2,4-d iaminoanîso le ,

n i tro-o-phenylèned i ami ne, 2 nttro-p-pheny1èned i ami ne, 2,5~

di 'amînoanïsole, 2-amîno-5 -ni trophenol, m-phenylènediamïne, o -

phenylèned i arnï ne, 2-am i no-^t-n i trophenol, 2.5"d i amî notoluène,

p-pheny1èned î am î né, 2,5"d i ami notoluène, 2,5~d î ami noan î s o l e .

Lès 3 derniers sont très mutagènes une f o i s mélangés avec de

l ' eau oxygénée.

Aucune étude épidemîologique a v é r i f i é s i effect ivement ces

te intures étaient-mutagènes chez 11 homme.

5) La cancérogénèse des te in tures .

D 'après le pr inc ipe que 85 % des substances mutagènes aux

te s t s d'Ames s ' avèrent cancérigène chez l 'humain, p l u s i e u r s

études expérimentales et épidémioloqiques ont été f a i t e s pour

v é r i f i e r la cancérogénèse des co lorants u t i l i s é s dans les t e i n -

tures des cheveux. Une seule étude animale a confirmé que le

2-4 d iaminoaniso le é t a i t cancérigène à for tes doses chez les i

ra ts et les s o u r i s . Le 2-4 d iaminoanisole est u t i l i s é dans les i i

te in tures à une concentration var iant de 0.05 % à 2 %. ! , t-i

./13

Page 131: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

13

Les mu l t ip le s études épidémiologiques f a i t e s dans d i f f é r e n t s

pays chez les u t i l i s a t r i c e s des te intures et chez les c o i f f e u r s

a r r i vent à des conclus ions con t rad i c to i re s . La plupart de ces

études ne tiennent pas compte des causes a s soc iées à un typç

de cancer.. Par exemple, on do i t ten ir compte du tabagisme dans

le cancer .du poumon. Dans les études épidémiologiques chez

les c o i f f e u r s , on ne t ient pas compte du port des gants de

caoutchouc lors de l ' a p p l i c a t i o n des te in tures . Ceci est un

oubl i important s i on considère que seulement un pourcent des

co lo rant s des te intures sont absorbés par le cuir chevelu.

Un pourcent correspond approximativement à mg de co lorants

par te t nture.

6) Les r i sques ergonomiques

Les journées très achalandées empêchent pratiquement les c o i f -

feuses de s ' a s s o i r . Considérant que les co i f f euse s font p lus

de quarante heures par semaine et que les journées achalandées

correspondent bien souvent à des d ix ou douze heures de t r a v a i l ,

le f a i t d ' ê t r e en s t a t i on debout constante expl ique une bonne

pa r t i e de leur f a t i gue .

i '

De p lu s , les co i f f euse s doivent exécuter leur t r a v a i l dans une

Page 132: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

p o s i t i o n i ncon fo r t ab le . Les cha i ses ne sont pas a j u s t a b l e s à

une hauteur permettant de t r a v a i l l e r bras au dessous du plan

des épau les . Le tronc e s t souvent f l é c h i l o r s q u ' e l l e c o i f f e .

Lors de 1 ' aDn1 ica t ion des shamoooinqs, la c o i f f e u s e do i t être

en f l e x i o n dor sa le et l a t é r a l e du t ronc.

Un sécho i r à main lourd e s t d'.autant p lu s pén ib le que la hau-

teur de la main Dar rapnort au olan de l ' é n a u l e es t p lus é l e -

vée. L ' e s t h é t i c i e n n e do i t t r a v a i l l e r auss i en f l e x i o n dor sa le

Par contre , l ' e s t h é t i c i e n n e exécute son t r a v a i l en p o s i t i o n i ,

a s s i s e .

Ces mauvaises postures engendrent une dépense énergét ique p lus

importante et des mya lq ies . La s t a t i o n debout constante peut

engendrer de l ' i n s u f f i s a n c e veineuse qui se mani feste par des

v a r i c e s et de l'oedème des jambes.

Aux c o n t r a i n t e s des postures s ' a j o u t e n t le s t r e s s créié par les

exîqences de la c l i e n t è l e . L ' e r reur ne leur est par permise.

7) Les risques pour le femme enceinte ou le foetus.

Les r îques à la santé de la femme enceinte ou du foetus sont

sur tout d ' o rd re eraonomîaues. Les changements phys i o l og iques

Page 133: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

15

du.dernier tr imestre de la grossesse rendent très pénible le

t rava i l des co i f feuses et des esthét ic iennes. La s ta t ion de-i

bout constante des journées très achalandées pendant plus de

huit heures et les mult ip les f lex ions dorsa les et l a téra les du

tronc accro issent l ' i n s u f f i s a n c e veineuse, la dépense énergé-

tique et les douleurs lombaires déjà accrues par la; grossesse.

L 'exîguVté de 11 espace entre les lavabos peut empêcher une

co i f feuse enceinte de f a i r e des shampooings.

Les produits u t i l i s é s ne semblent pas noc i f s pour le foetus.

La co i f feuse n 'a pratiquement pas de contact d i rect avec les

co lorants mutagènes des te intures . Les co lorants sont des substan-

ces très s e n s î b i U s a n t é s qui nécessitent le port de gants en

caoutchouc. L 'absorpt ion cutanée des colorants mutagènes des

te intures est donc très l imitée.

L ' i nha l a t i on fréquente des so lvants organiques peut créer des

malformations du système nerveux centra l . Les vernis à ongles

peuvent contenir des solvants organiques. Une étude dé ta i l l ée

des so lvants u t i l i s é s et leur concentration dans les d i f f é -

rentes marques de commerce devraient fournir plus d ' in format ions

sur le r isque poss ib le de tératoçjénèse des vernis à ongles.

, .../16 i i • •

\c rt/3 Ai.

* M-ULfiM^&i, FTT+W^ Y — , ^ I U Z Ù > * — - , - L A « X I . Ô Z U ^ , F ^ ; ^ ^

Page 134: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

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S E C T E U R B U A N D E R I E

Page 135: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

Les r i sques encourus par les t r a v a i l l e u s e s de ce secteur sont de

d i ve r s o rd res :

phys iques: Brû lures , chutes ( sur faces g l i s s a n t e s )

E l e c t r o c u t i o n , pouss îère (imprégnant les vêtements)

chimiques: Savons + g r a i s s e s , so lvant s (imprégnant les vêtements)

Détergents

Adoucisseurs d'eau ,

Agent de blanchiement

Neut ra l i s an t ' i Ammoniaque

Ri sques

Rî sques

Page 136: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

Risques b î o log iques : Agents infect ieux (bac tér ie s , v i r u s ,

champignons, p a r a s i t e s ) .

Risques ergonomiques: Contra intes thermiques (chaleur et humidité)

S ta t ion debout prolongée

Port de charge

Risques physiques:

a) Les presses-repasseuses causent p a r f o i s d ' importantes brûlures

aux mains. Pour la t r a v a i l l e u s e enceinte le r isque d 'acc ident

augmenteau. fur et â mesure de sa g ros ses se lorsque son centre

de g r a v i t é se-déplace avec la cro i s sance utér ine.

b) Les fers à repasser, suspendus ou posés sur un soc le , sont re s -

ponsables de brû lures , mats auss i d ' é l ec t rocu t i on ( f i l a g e à dé-

couvert, vétusté des appa re i l s , e t c . . . ) . On u t i l i s e cependant

presque pas le fer à repasser dans les grandes buanderies.

c). I c i , i l est bon de rappeler que des épouses et des buandiers

ont été respectivement exposés à des pouss ières d 'amiante et

de s i l i c e en manipulant des vêtements de t r a v a i l l e u r s . Dans

le cas de l ' amiante on a retrouvé des patho log ies re l i ées à

cet te expos i t i on .

Page 137: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

32.

Les t r a v a i l l e u r s et t r a v a i l l e u s e s des buanderies et des entrepr i ses

de nettoyage à sec sont rarement informés de la nature des produits

qui contaminent les vêtements de t r ava i l venant des d i f f é r e n t s mi-

l ieux i n d u s t r i e l s . I l y a pourtant là un r isque bien réel (Hr icko,

1976). La nouvel le l é g i s l a t i o n leur permettra d ' ex i ge r de leur em-

ployeur et -des c l i e n t s du mi l ieu indus t r ie l qu'on les informe sur Ta

nature de ces p rodu i t s .

Risques chimiques:

Les produ i t s de lavage peuvent causer des dermites de contact de

type i r r i t a t i f _ o u ' a l l e r g i q u e , La t r a v a i l l e u s e enceinte y est ex-

posée comme ses .col lègues.

Risques b i o l o g i ques :

On évoque toujours la présence de ces r i sques lorsqu 'on étudie les

condit ions, de t r ava i l dans les buanderies, p lus part icu l ièrement

l o r s q u ' i l s ' a g i t des buanderies d ' h ô p i t a l . .

Ces dernièresà cause des exigences p a r t i c u l i è r e s pour la s t é r i l i t é

ou du f a i t de la contamination des t i s s u s ont f a i t l ' o b j e t d 'études

s p é c i a l e s , mais pas toujours en ce qui a t r a i t â la santé des per-

sonnes qui y t r a v a i l l e n t . On s ' e s t davantage préoccupé du comptage

des bactér ies dans l ' a i r ambiant et sur les t i s s u s .

( L i t s k y , 1971 ; McNei l , 1964; N icholes , 1970; Taub, 1971)

Page 138: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

33. i

Tous les auteurs consultés s î gna îen t l ' ex i s tence du risque d ' i n -

fect ion lors de îa manipulation de t i s sus contaminés, mais ce r i s *

que est rarement documenté et ne cons t i tuera i t pas un problème im-

portant de santé publique. (Nicholes, 1970; Last , 1980)

On c i t e le cas de buandîers ayant attrapé la va r io le en manipulant

des vêtements s o u i l l é s provenant de voyageurs vaccinés (Nicholes,

1970). Une étude toute récente de la Commission des accidents de

t r ava i l de la Ca l i f o rn ie rapporte,chez des buandiers, k cas de der-

mite profess ionne l le attr ibuée à des agents b io log iques et cela

pendant une année. (Ca l i f o rn i a Department of Industr ia1 Re 1 at ions,

1982).

Ces données concordent avec des renseignements que nous avons obte-

nus . sur la s i t ua t i on au Québec. On aura i t rapporté, i l y a envi-

ron 12 ans, un cas de salmonellose chez un buandîer d 'hôp i ta l (1).

Donc, rien de spéci f ique pour la femme enceinte sinon lors d'une

derma t'! te, le risque d'un traitement qui pourrait être nocif pour

1'enfant ( s téro ides , ant ib io t iques ) ou le .r i sque d'une infect ion

systémique pouvant compromettre sa santé et ce l l e de l ' en fan t .

1. Communication personnelle de soeur Angelina Duguay, chef de la buanderie de l 'Hôtel Dieu de Montréal de 1957 à 1979; consul-tante auprès de d i f fé rent s comités mandatés pour la création des buanderies communauta.î res.

Page 139: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

34.

Depuis 1978, les Consei l s régionaux des serv ices sociaux et de

santé favorisent le regroupement des buanderies d 'hôp i ta l â cause

des coûts de remplacement de l 'équipement. Dans les régions de

Québec et de Hu l l , presque tous les serv ices sont cent ra l i sé s et

la Buanderie Centrale de Montréal dessert I I c l i e n t s avec un vo-

lume de 20 m i l l i on s de l i v re s par année. On a s s i s t e a in s i au dé-

placement de la population exposée.

De toute façon, i1 faut toujours expédier les t i s su s ou les vête-

ments contaminés dans des sacs bien i den t i f i é s et procéder â un

premier,lavage avant îe t r i age . Il ex i s te des sacs en matière

synthétique qui fondent lors du lavage et qui él iminent a in s i une

première manipulation, mais leur coût semble être p r o h i b i t i f s i on

devait les u t i l i s e r pour toute la province.

"Risques ergonomiques:

La t r ava i l l eu se enceinte est particul ièrement exposée à ces r i sques.

Comme nous en-avons f a i t mention lors de la revue sur les r isques

ergonomiques et la grossesse, î l est évident que les contraintes

thermiques accentuées chez nous en été (chaleur et humidité des l a -

veuses-sécheuses, calandres, presses-repasseuses) , la s ta t ion debout

prolongée, le port de charge et le risque de chuté (surface g l i s -

sante ) peuvent s ' avérer dangereux pour la t r ava i l l euse enceinte.

Ce n ' e s t que l 'étude pa r t i cu l i è re de chaque cas qui permettra d'en

préc i ser l ' importance.

Page 140: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

35

Ef fet des cond i t ions de t r ava i l sur la g ro s se s se :

Nous savons peu de chose sur les t r a v a i l l e u s e s des buanderies. En

1895, Pïnard observa i t que les b lanchisseuses qui t r a v a i l l a i e n t de-

bout presque constamment avaient des bébés de p e t i t poids (Bourret

et c o l l . , 1964). En 1953, McDonald dans.une enquête prospect ive

a observé que les t r a v a i l l e u s e s des buanderies avaient p lus d 'en -

fants. malformés que les autres femmes, s o i t 4/27 ou 15% a l o r s que

le taux de malformations graves observé lors de son étude é t a i t de

E l l e a aus s i noté que 20% des mères ayant des bébés mal f o r -

més devaient soulever ou pousser des charges assez lourdes, tandis

que seulement 8% des mères avec des bébés normaux décr iva ient de

t e l l e s cond i t ions de t r ava i l (McDonald, 1958). Encore une f o i s ,

comme dans l 'enquête déjà c i tée de N. Mamelle (vo i r document d ' i n -

t roduc t i on ) , i l s ' a g i t d'une éva luat ion subject ive de la t r a v a i l -

leuse.

Page 141: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

CONCLUSION

36.

Les b u a n d e r i e s e t l e s e n t r e p r i s e s de n e t t o y a g e à sec s o n t des m i l i e u x

de t r a v a i l q u i p r é s e n t e n t des r i s q u e s p r o f e s s i o n n e l s c e r t a i n s .

Ces r i s q u e s p r o v i e n n e n t s u r t o u t de l a m a n i p u l a t i o n e t de l ' i n h a l a t i o n

de c e s p r o d u i t s t o x i q u e s d i v e r s ( c h i m i q u e s , b i o l o g i q u e s ) e t des c o n -

t r a i n t e s t h e r m i q u e s dues p a r t i c u 1 i è r e m e n t â l a c h a l e u r e t à l ' h u m i d i t é .

P o u r une bonne p a r t ^ ces r i s q u e s s o n t a t t r i b u a b l e s â des mach ines t r o p

v i e i l l e s ou d é f e c t u e u s e s , â une v e n t i l a t i o n i n s u f f i s a n t e en m i l i e u de

t r a v a i l e t au manque de c o n n a i s s a n c e , c h e z l ' e m p l o y e u r e t l ' e m p l o y é ,

dés d a n g e r s du m é t i e r .

Ces d a n g e r s s o n t p l u s r é e l s p o u r l a femme e n c e i n t e du f a i t que c e r t a i n s

s o l v a n t s p o u r r a i e n t a v o i r des e f f e t s t é r a t o g è n e s . De même l e s c o n t r a i n -

t e s t h e r m i q u e s e t l a s t a t i o n d e b o u t p r o l o n g é e p e u v e n t se r é v é l e r p l u s

n o c i v e s p o u r e l l e .

Dans q u e l q u e s D . S . C . , on r é f l é c h i t a c t u e l l e m e n t à l a m e i l l e u r e f a ç o n de

p a l l i e r c e s r i s q u e s ; ce p o u r r a i t ê t r e une campagne d ' i n f o r m a t i o n e t une

l é g i s l a t i o n a p p r o p r i é e .

Page 142: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

S E C T E U R

N E T T O Y A G E A S E C

Page 143: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

LES RISQUES CHIMIQUES

L'ESSENCE MINERALE ( Varsol )

L'essence minéra le , communément appelée " V a r s o l " en Amérique

du Nord ( en ang la is : Stoddàrt so l ven t , mineral s p i r i t ) , est

un mélange d 'hydrocarbures a l iphat iques ( 85 % ) et d ' h y d r o -

carbures aromatiques ( 15 % ) . La propor t ion des composés peut

v a r i e r selon le fabr iquant , mais la part des hydrocarbures aro -

matiques aura i t actuellément tendance à diminuer.

Le varso l est de moins en moins u t i l i s é dans le nettoyage à sec

parce q u ' i l est faci lement inflammable et parce q u ' i l a l t è r e

cer ta ins p last iques ét cer ta ins caoutchoucs.

Tox.f c i té généra le

C ' e s t une substance légèrement narcotique. E l l e i r r i t e les yeux,

les .muqueuses et les voies resp irato ires. ' E l l e d i s sout les g r a i s -

ses cutanées et provoque des dermites i r r ï t a t i v e s . En cas d 'ex -

pos i t i on chronique, e l l e se révèle toxique pour le fo ie , les

re in s , et la moëlle ( O.S.H.A., 1978 ) .

Page 144: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

8.

.Effets embryotoxiques

Une étude f i n1anda ; se a mis à j ou r des ma 1 forma t î on s du sys -

tème nerveux cent ra l ( hydrocéphal ie , anencépha1ïe, myélocèle )

chez des enfants nés de mères exposées à d i ve rs solvants o r -

ganiques dont " le varso l ( Holmberg, 1979 ). 11 pour ra i t donc

a v o i r en outre des e f f e t s tératogènes. Ce n 'es t donc pas l ' i n -

nocente substance que l ' o n c r o i t . Les normes d ' e x p o s i t i o n sont

d ' a i l l e u r s éloquentes:

TLV/PPM TLV nig/m3 Concentrat ion admis s î ble maxima le .

OSHA 500 ppm 2950 1800 mg/m3 (15 minutes)

NIOSH 350

LE TETRACHLOROETHYLENE ( Perchloroéthy1ène )

Le té t rach lo roé thy lène » est un solvant de la f a m i l l e des hydro-

carbures halogénés dont la formule chimique est la su ivante :

c.

/ c = c \ Cl Cl

* Pour a l l é g e r le tex te , nous écr i rons TCE.

Page 145: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

C ' e s t actuellement le solvant: le plus u t î l ï s é dans le nettoyage

à sec. I l a remplacé le té t rach lo ru re de carbone et le t r î c h l o -

roéthy îène parce que cancérigènes. Son innocui té est toute fo is

remise en cause su i te à une étude, du National Cancer I n s t i t u t e

montrant que le cancer hépatocel lu lai . re est plus fréquent chez

les sour is exposées au TCE. Le NI0SH è d ' a i l l e u r s émis l ' o -

p in ion q u ' i l f a l l a i t le considérer comme cancérigène ( NIOSH,

1978 ) -

i Pour le nettoyage à sec, on emploie du TCE relat ivement pur en-

core q u ' i l contienne généralement des s t a b i l i s a n t s ; des amines

ou des mélanges d1époxydes-et d ' e s t e r s , qui seront également

toxiques comme les s t a b i l i s a n t s du t r i c h l o r o é t h y l è n e ( IKEDA,

1980 ; EJN, 1980 ; V o i r annexe l )

Page 146: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

10.

Normes d'exDOsitîon

Les normes d ' e x p o s i t i o n sont v a r i a b l e s ( I )

TLV/PPM TLV mg/m3

E t a t s - U n i s (OSHA) 100 678

E t a t s - U n i s ('NIOSH) (3) 50

Tchécoslovaquie 250

Japon (2) 50

Suède 200

Royaume Uni

RFA

RDA

URSS

100

50

3-45

300

CONCENTRATION ADMISE MAXIMALE

200

100 (15 min. )

10mg/m-

1. IARC, 1979 2. IKEDA, 1980 3. Occupat ional Diseases, U . S . , 0HEW, Washington, 1977, p. 213-14

T o x î c i té généra le

De manière généra le , le TCE i r r i t e les muqueuses du nez , de la

go rge , et provoque des larmoiements et des b rû lu res de l ' o e i l .

I l pertube le système nerveux c e n t r a l et provoque des nausées,

des vomissements, des céphalées, des lenteurs de r é a c t i o n et des

é t a t s semblables à l ' é t a t d ' é b r i é t é . Inhalé sous une forme con-

centrée sur une courte pér iode , i l a des e f f e t s anesthésiques et

d ' a u t r e s e f f e t s i n d é s i r a b l e s . A i n s i une e x p o s i t i o n cont inue à

p lus .de 200 ppm ( v o i r les normes d ' e x p o s i t i o n ) e n t r a î n e des

nausées, des vomissements, des céphalées, des é t a t s de f a t i g u e ,

Page 147: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

11.

de la confusion mentale et une vue t r o u b l e . Or ce t te concentra-

t ion de 200 ppm ne correspond qu'à 1'évaporat îon. de 4'onces de

solvant dans une pièce de 20 X 20 X 10 pieds sans aérat ion (DOW,

1974).

i

Le TCE provoque des a f f e c t i o n cutanées, notamment de l 'é ry thème,

des sensations de brûlures et par fo i s des phlyctènes. Comme

tous les solvants organiques, i l assèche la peau qui peut en*

s u i t e se craqueler , favor isant l ' i n f e c t i o n par s u i t e d'une

rupture de la b a r r i è r e cutanée. Les su jets qui ont déjà des

a f f e c t i o n s dermatologiques sont naturel lement plus vu lnérab les .

Dans les cas d ' e x p o s i t i o n chronique, on a observé des név r i tes

pér iphér iques , des hépat i tes toxiques et des a t t e i n t e s d iverses

au f o i e , au re in et à la rate (Base l t , 1980).

Dans les cas d ' I n g e s t i o n a c c i d e n t e l l e , on a observé des i r -

r i t a t i o n s d u t ractus d i g e s t i f qui se t radu isa ient par des nausées,

des vomissements, des diarrhées et du sang dans les s e l l e s .

On à également observé, chez des su jets exposés au TCE

1. deux cas de polycythémîe v r a i e ( pèrè et f i l s ) (Ratnoff et col 1. , 1980 ) .

2. un cas d ' e x t r a s y s t o l e s v e n t r î c u l a i r e s ( Abedîn et c o l l . , 1980 ).

3. un cas de collaqénose semblable à ce l le qu 'entra îne l ' e x -pos i t ion au monochlorure de v inyle ( Sparrow, 1977 ) .

k. un cas d'oedème aigu du poumon ( P a t e l , 1977 ).

5. et quelques décès consécut i fs à des expos i t ions importantes ( Levine et c o l l . , 1931 ) .

Page 148: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

Métabolî sme

En mi l ieu i ndus t r i e l , c ' e s t généralement par inhalat ion et dans

une moindre mesure par voie per-cutanée.que s 'absorbe îe TCE.

On connaît encore mal son métabolisme, c ' e s t - à - d i r e l 'ensemble

des modi f i cat ions physiques, et c ' e s t de là que provient la d i f -

f i c u l t é de f ixer de jus tes normes d 'expos i t i on . D ' a i l l e u r s ,

les expériences re l a t i ve s à ces questions de métabolisme n 'ont

généralement été conduites que sur des animaux ou sur des grou-

pes dé moins de 25 su jet s . Les hypothèses reposent donc sur des

échant i l l ons r e s t re i n t s .

Nous savons néanmoins que le taux de TCE que l 'on retrouve dans

le sang est_. proport îorinel à celui de l ' a i r ambiant et à l ' i n -

tens i té de l ' e f f o r t physique déployé par le su jet . Lors.qu1 aug-

menté l ' e f f o r t physique, la quantité de TCE inhalé augmente

paral lè lement. La chose n ' e s t pas ind i f férente, puisque la g ro s -

sesse s1 accompagne d'une augmentation physiologique du rythme

rèsp i r a to i re . •

Une f o i s absorbé, le TCE est éliminé par les poumons dans une

proportion de 80 % et avant même d 'ê t re métabol îsé. Et comme,

d'une part , les poumons n 'é l iminent dans les kO heures qui s u i -

vent l ' e x p o s i t i o n , qu'environ 25 % de la dose absorbée, et qu'on

Page 149: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

13.

¥r

évalue d ' au t re part la demie-vie du TCE à quelque 72 heures,

l ' a b s o r p t i o n quotidienne répétée, comme c ' e s t le cas au t r a -

v a i l , produit des e f f e t s cumula t i f s . ( Hake et Stewart, 1977 ) .

On pense que l le s voies d ' é l im ina t i on pulmonaire se trouvant

a l o r s saturées, lès autres vo les surtout les re ins et le fo ie

sera ient mises à contr ibut ion dans une proport ion p lus Impor-

tante, mais on n 'en s a i t encore peu de chose.

Le p r inc ipa l métabol î te u r i n a î r e est l ' a c i d e t r i c h l o r o a c é t î -

que, maïs i l représente moins de 3 % d 'une dose absorbée pen-

dant 67 heures. i

Lor squ ' i1 a r r i v e au f o i e , on pense que le TCE est oxydé et

q u ' i l formé-un oxirane dont la formule chimique est la s u i -

vante:

Cl . A . C l ^

Cl Cl

et qui pourra i t réag i r selon quatre voies p o s s i b l e s :

1- r é a c t i o n avec les macromolécules c e l l u l a i r e s ( dont les acï des aminés de 11 ADN ) .

Page 150: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

14

2 - conjugaison avec le g lu ta th ion ( détox icat ïon )

3- hydrolyse et formation de d îo l

4- réaménagement et formation d'aldéhyde.

On pense que c ' e s t par la première voie que s ' exercera i t l ' a c t i o n

cancér igène-des ' so lvants halogénés ( Henschler, 1977 ) . M y au-

r a i t une modi f icat ion du code génétique de la c e l l u l e , donc muta-

t i on , mutation le plus souvent dommageable et reproduct ib le.

Cèpendant, la molécule de TCE se trouvant symétriquement compo-

sée, on pense q u ' e l l e sera i t chimiquement plus s tab le et de là

moins toxique que ses analogues, notamment le trichloroéthy1ène et

le chlorure de-v iny le. Mais ce ne sont là pour l ' i n s t a n t que des

hypothèses „

Les e f f e t s toxiques du TCE donnent à . ré f l é ch i r et encore ne les

connait-on qu'à la su i te d 'études sur des sujets mascul ins. Ce

pourra i t être p ire chez la femme, et notamment chez la femme en-

ceinte dont le système hormonal est très a c t i f et dont on ne s a i t

pas sî les mécanismes habi tue 1 s de dé toxî ca t î on sont act ivés ou

inhibés.

Ouant à l ' e m b r y o n e t p l u s tard au foetus, i l semble comme pour la

mère autant exposé au TCE qu'à ses métabol i t e s O u t r e que son

système enzymatïque est peu développé, i l est vulnérable à l ' a c -

t ion des mutagènes et d 'autant plus sens ib le aux toxiques que

la barr ière p lacentaire est perméable.

Page 151: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

15.

I l faut enf in s i g n a l e r i c i l ' é tude de F i l s e r (1980) qui montre que

les métabo l ï te s du TCE causent de l 'acétonémie chez le r a t . Une pa

r e î l l e acétonémïe chez la femme enceinte au ra i t des e f f e t s toxiques

sur les neurones du bébé.

E f f e t s mutagènes

Les e f f e t s mutaqènes du TCE ont été étudiés chez la s o u r i s , chez

l'homme sur des lymphocytes du sang, de même qu'en l abo ra to i re ,

sur ce r ta ines souches de bac té r i e s . V o i c i , sous forme de ta -

bleau, le r é s u l t a t de ces recherches, qui n ' ont é t a b l i le ca rac -

tère mutagènè du TCE que dans un seul cas :

AUTEURS MIL IEUX CARACTERE MUTAGENS

CERNA et KYPENOVA, 1977 Salmonella typhîmurï

GREIM e t c o l l . , 1975 Escher ichia c o i i

BARTSCH e t c o l l . , 1979 S a l m o n e l l a t y p h ï m u r i u m

CERNA e t KYPENGVA, 1977 S o u r i s ( c e l l u l e de m o ë l l e o s s e u s e )

IKEDA, 1980 Lymphocytes ( 10 t r a -v a i l l e u r s exposés à ^ 100 ppm). cU^uX^oucv

Page 152: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

E f f e t s cancérigènes

I l n ' e s t pas c e r t a i n , dans l ' é t a t actuel des conna i s sances , que

le TCE a i t des e f f e t s cancér igènes. Cependant des observat ions

r é a l i s é e s sur des animaux et sur des hommes donnent à r é f l é c h i r .

Etudes expérimentales

A i n s i , on a observé une incidence marquée de cancers hépato-

c e l l u l a i r e s chez les sour i s mâles et femel les exposées per os à

de fo r te s doses de TCE ( NC I , 1977 ) . .11 s ' a g i s s a i t cependant

d 'une race de s o u r i s génétiquement sens ib le s aux hépatomes et à

qui on ava i t admin is t ré du TCE en dose de 4 à 10 f o i s supérieures

à c e l l e s qui résu l tent d'une expos i t i on moyenne de 100 ppm pen-

dant 8 heures-par jour . D ' au t re s études r é a l i s é e s sur le rat

cet te f o i s , on montré q u ' i l n ' y ava i t pas d 'augmentation s i g n i -

ca t i ve du nombre des cancers en fonct ion de l ' e x p o s i t i o n au

TCE. (NCI, 1977; Rampy, 1977; The i s s ; 1977 ) , maïs e l l e s ont

été^ c r i t i q u é e s ( 1ARC, 1979. ) .

Etudes chez I 'homme

Des études épidémiologiques ont également été conduites sur des

groupes de t r a v a i l l e u r s exposés au TCE et les r é s u l t a t s p r é l i m i -

na i re ont été p u b l i é s . La première étude porte sur les causes

Page 153: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

de décès des employés des buanderies et des a t e l i e r s de nettoya-

ge à sec ( B l a î r et col 1, 1979 )• Les auteurs ont dépoui l lé les

c e r t i f i c a t s de décès de 330 t r ava ï1 leurs et t r a v a i l l e u s e s dont

279 n ' ava ien t jamais t r a v a i l l é que dans lé nettoyage à sec* I l s

.ont ensu i te comparé les causes de leur décès avec c e l l e s de la

populatî.on des E ta t s -Un i s pour conclure que les cancers é ta ient

p lus fréquents chez les nettoyeurs, en major i té des nettoyeuses

d ' a i l l eurs , puisqu 'on y comptait 205 femmes pour 125 hommes.

Les cancers de poumon et du col de l ' u t é r u s pouvaient s ' exp l i quer

par la pauvreté de leur mi l ieu socio-économique, mais non pas les

cancers du fo ie et les leucémies qui restent sans j u s t i f i c a t i o n

épîdémiolog iques. L ' expos i t i on au TCE a c c o î t r a l t donc les r i sques

de cancers, à moins que ce ne s o i t l ' e x p o s i t i o n au benzène u t i l i s é

dans lè. pré-détachage, et dont l ' a c t i o n leucémogène est "connue.

Dans une sèconde étude fondée sur les mêmes méthodes, B l a i r a

étudié les causes de décès chez les ouvr iers employés à 1 ' é l ec -

troplacage et au po l i s s age des métaux. Ces ouvr ier s sont expo-

sés à des oxydes méta l l iques , à des ac ides , â des bases et à d i -

vers so lvant s organiques dont le-t-pichloroéthylène et le TCE

Enquête f a î t e , i l s ' e s t révélé chez eux un plus grand nombre

de cancer de l 'oesophage et du fo ie ( B l a î r 1980 ) . En revan-

che, on îgnore s i les autres agresseurs chimiques auxquels ces

t r a v a i l l e u r s sont exposés n ' aura ient pas également joué un rô le .

Page 154: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

18.

E f f e t s tératogènes

Nous disposons î c ï des études de Scwetz, d ' E l o v a a r a et de Nelson,

-conduite dans le premier cas sur des ra ts et des s o u r i s , dans le

second'cas sur des embryons de p o u l e t , et dans le t ro is ième cas sur

des rà tës e t leurs ra tons . Les r é s u l t a t s de ces études, qu'on a

résumées dans le tableau qui s u i t , sont p a r t i c u l i è r e m e n t i n t é -

ressantes :

Page 155: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

EFFETS TERATOGENES OU TCE

DATE AUTEURS SUJETS RESULTATS

1975 Schwetz et c o l l . Rats e t s o u r i s / 300 ppm

Absence d 'anomal ie mais pourcentage é levé de r é s o r p t i o n f o e t a l e .

1979 Elovaara et co l 1 Embryon de poulet 25 j i g /oeuf

Anomalies dans 9.3 % des cas se ma-n i f e s t a n t par l ' e x t é r i o r i s a t i o n des v i s c è r e s , des a t t e i n t e s aux yeux et au s q u e l e t t e . '

1980 Nelson et col i . Rates et ra tons/ 100 ppm

Rates/ 900 ppm

Ratons

Absence d 'anomal ies

D iminut ion d ' a p p é t i t et de poids chez la r a t e .

Absence d 'anomal ies s q u e l e t t i q u e s chez le ra ton . Poids du ra ton i n -f é r i e u r de 20 % à c e l u i des con-t r ô l e s dès la 3e, ke et 5e semaines de v i e .

Chez les ratons exposés du 7e au 13e Jour de g e s t a t i o n , des t e s t s ont r é v é l é une moindre h a b i l e t é dans les a c t l v i t é s n e u r o - m u s c u l a i r e s . Chez les ratons exposés du 14e au 20e j o u r de g e s t a t i o n , des t e s t s de comportement ont r é v é l é p a r f o i s une plus grande h a b i l e t é dans les a c t i v i t é s neuro -muscu la i res .

'on jufo, U jouA

Diminut ion de l ' a c é t y I c h o l Ine et de la dopamine chez les ratons nouveaux-nés et ceux âgés de 21 j o u r s .

Page 156: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

20.

Ef fet chez l ' en fant a l l a i t é

Chez l ' en fant a l la i té . , on a s i gna lé le cas, unique d ' a i l l e u r s ,

d'une pet i te f i lie. de 4 semaines, a t te in te d'un ictère cho los ta -

t ique. Enauête f a i t e , sa mère a l l a i t régulièrement v i s i t e r sur

les l ieux de t rava i l son mar i . . . employé dans une entrepr ise de

nettoyage â sec (Bagnel l , 1977). I I fut a lo r s démontré que le

l a i t de la mère contenait du TCE à une concentration 3 f o i s su-

périeure à ce l l e qu'on retrouvai t dans son sang, conséquence sans

doute du caractère i ipophi le du so lvant . L 'enfant devait être

d 'autant plus vulnérable nu'à cet âge le système enzymatïque est

peu développé. Heureusement, i l n 'y a eu de séquel le ni pour la

mère, ni pour l ' en fan t .

Page 157: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

21.

LES FLUOROCARBONES

Les f luorocarbones ont été mis au point par la N.A.S .A. et sont au

Québec d ' u t i l i s a t i o n récente dans le nettoyage à sec. On u t i l i s e

le fréon 1I ou C Cl^ F et le fréon 113 ou C2 C T ^ F^ (Wunderl ich).

Connus sous le nom de fréons, les f1uorocarbones ont cet intérêt de

nettoyer les p l a s t i que s sans les dégrader. Des études qui ont été

r é a l i s é e s à leur su je t , i l re s sor t q u ' i l s sont relat ivement s é c u r i -

t a i r e s , encore q u ' i l s a ient un e f f e t narcot ique à de fo r te s concen-

t r a t i o n s et causent des arythmies card iaques. I l s sont aus s i légè-

rement i r r i t a n t s pour la peau et les muqueuses.

Le f r é o n 11 s ' e s t r é v é l é t é r a t o g è n e chez l e l a p i n e t l a s o u r i s

( C . S . S . T . , 1982). Le r i s q u e semble cependant minime du f a i t q u ' i l s

s o n t g é n é r a l e m e n t u t i I i s é s dans des machines â c i r c u i t fermé e t que

l a m a n i p u l a t i o n ne p o u r r a se p r o d u i r e q u ' a u moment de l ' e n t r e t i e n

de 1 ' a p p a r e i 1 ou dé l a r é c u p é r a t i o n du p r o d u i t .

Normes d ' e x p o s i t i o n (1)

TLV/PPM MG/M ,3

Fréon I I l 000 S 600

Fréon 113 1 0 0 0 7 600

(1) Occupational D i seases , U . S . , Dhew, Washington, 1977, p.204.

Page 158: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

J)

22.

RISQUES ERGONOMIQUES

Outre les risques chimiques dont nous avons f a i t p lus haut l ' i n -

v e n t a i r e , la t r a v a i l l e u s e enceinte employée dans le nettoyage

encourt des r i sques ergonomiques r e l i é s au port de charges, à la

s t a t i o n debout, et aux cont ra in tes thermiques-.

En t ranspor tant en vrac des vêtements lourds la t r a v a i l l e u s e

ence inte, dont l ' é q u i l i b r e est déjà moins assuré par le poids

supplémentaire de son bébé, r isque en outre de heurter des ob s ta -

c l e s et d ' e f f e c t u e r des chutes de g r a v i t é v a r i a b l e . L : u t i 1 i s a -

t î on du c h a r i o t peut minimiser les r i sques , encore q u ' i l f a i l l e

le pousser.

La s t a t i o n debout prolongée est également facteur de r i sque en ce

q u ' e l l e peut générer un oedème des membres i n f é r i e u r s e t des lom-

b a l g i e s .

La cont ra in te thermique, par t i cu l ièrement reliée au poste de re-

passeuse f avo r i se la v a s o d i l a t a t i o n et la sudation qui font b a i s -

ser la tens ion a r t é r i e l l e , déjà moins élevée chez la femme en-

ce in te , et e l l e augmente également le rythme cardiaque, déjà ac -

cé lé ré , d 'où le r i sque accru d 'é tourd i s sements , de faux mouvements,

de chutes.

Page 159: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

23.

M faut a i n s i , lorsqu'on évalue un poste re l i é à des contraintes

thermiques, tenir compte des quatre facteurs su ivants :

1. la température de l ' a i r ambiant

2. le degré d'humidité re la t ive,de l ' a i r

3. la fréquence et la rap id i té des mouvements d ' a i r

b. la température s u p e r f i c i e l l e des surfaces en contact

avec le corps du t r ava i l l eu r ou â sa proximité. tA^dCcuvft.)

C ' e s t en fonction de ces quatre facteurs qu'on pourra déterminer

les zones de confort dans lesquel les devront pr ior i ta i rement être

postées les t r ava i l l eu se s enceintes. La c l ima t i s a t i on locale ou

p a r t i e l l e de la zone de t rava i l (création de microc l îmats ) , l ' u t i -

l i s a t i o n de vent i l a teurs de même que le port de vêtements de

coton peu ajustés qui absorbent la sueur et d i f fusent la chaleur du

corps permettent de réduire la fat igue, la morosité ou l ' i n s t a b i l i -

té observées chez les t r ava i l l eu r s en ambiance chaude. (Voir tableau

sur les zones de confort à l 'annexe 2) .

POSTE DE REPASSEUSE:

Nous disposons d'une étude française sur le poste de repasseuse dans

les entrepr ises de nettoyage à sec où l ' on u t i l i s a i t le fer ou la

presse. (Davezies et c o l l . , 1979). De façon générale, i l ressort que

s i la charge thermique n ' a t t e i n t jamais les l imi tes dangereuses, e l l e

ne se s i tue cependant jamais dans les zones de confort .

Page 160: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

24.

Dans la major i té des cas une période d'accl imatement est nécessa ire

sur une semaine. "De plus i l faut condamner les postes dans des l o -

caux exigus et mal v e n t i l é s : c ' e s t là que l ' o n a observé les con-

d i t i o n s les p lus pén ib les .

Page 161: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

S E C T E U R

T R A V A I L V E B U R E A U

E T

E C R A N C A T H 0 V 1 Q . U E

Page 162: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

59.

4. Les risques du t ravai l de bureau et la femme enceinte

Dans le secteur

des emplois de bureau, la variété des occupations nous suggère une

évaluation de cas indiv iduel le . Nous tenterons donc de mettre

en lumière les cr i tères que devrait comporter une t e l l e évaluation

et nous élaborerons quelques recommandations quant aux u t i l i s a t r i c e s

d'écran cathodique. Auparavant, voyons ce que nous suggère la

l i t té ra tu re â cet égard.

4.1 L'importance d'une évaluation globale

Dans un a r t i c le récent, Mamelle et c o l l . rendaient compte

d'une étude sur la prématurité et la fatigue vécue pendant la

grossesse. A ins i , la fatigue proviendrait de plusieurs sources,

a savoir la profession, les charges familiales et les déplacements.

.../6Û

Page 163: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

60.

Selon que la somme de ces t ro is indices est élevée ou non, l ' i ssue

de la grossesse peut être influencée.

Parmi les éléments qui contribuent à la fatigue professionnelle,

les auteurs notent la posture, la charge physique, la fatigue due

au t ravai l avec une machine, la charge mentale et l'environnement.

En quantifiant ces éléments, i l s en arrivent à déterminer des catégo-

r ies professionnelles plus â risques que les autres. Cependant, les

auteurs soulignent également que la charge de t ravai l professionnel

n'est pas la seule â intervenir dans l ' é t i o l o g i e de la prématurité.

'Comme l ' on démontré d'autres études également, le risque de prématurité

n'est pas nécessairement plus élevé chez les femmes ayant une

act iv i té professionnelle rémunérée pendant la grossesse. D'après

l 'étude de Mamelle, les employées de bureau constituent, avec les

ins t i tu t r i ces , un groupe de moindre risque. I l semble également

que le nombre d'heures travail lées par semaine exerce une influence

importante sur Ta prématurité dans toutes les catégories professionnelles.

Par a i l l eurs , les indices posture et charges physiques inter -

agissent plus fortement avec le risque obstétrical en faveur de

la prématurité, que d'autres indices (charge mentale et environnement)

qui eux influencent davantage les femmes sans risques. I l y aurait

donc l ieu de porter une attention part icul ière aux facteurs ergonomiques,

particulièrement si la travail leuse est déjà à risque, mais i l ne

faudrait pas négliger non plus les risques rel iés à l'environnement

physique et les risques psycho-sociaux.

.../61

Page 164: 08 Centre Hospitalie Honoré-Mercier Incr

61 .

4.1.1 les risques l iés à l'environnement physique

Comme nous l'avons déjà souligné, l'environnement physique

de la travail leuse de bureau peut comporter des risques re la t i f s à

des act iv i tés industr iel les se déroulant à proximité. I l est donc

important de connaître de quel secteur d 'ac t i v i té économique relève

l 'entrepr ise et même dans quel département se trouve la travai l leuse.

Par exemple, une secrétaire peut t rava i l l e r dans une maison d'en-

seignemervt et avoir son bureau attenant à un laboratoire ou de

multiples produits chimiques sont u t i l i sés .

Si l'employée de bureau t rava i l l e dans un édif ice à bureaux

conventionnel, certains risques peuvent tout de même être présents:

monoxyde de carbone, ozone ou d'autres gaz résultant d'une mauvaise

vent i lat ion. La chaleur peut également devenir gênante, particu-

lièrement en f in de grossesse, s i de nombreuses machines sont ut i l isées

au même endroit.

4.1.2 les risques ergonomiques

Certains emplois de bureau obligent la travail leuse à adopter

la position debout pour des périodes prolongées comme, par exemple,

la préposée aux photocopies, à la réception des commandes. Cependant,

beaucoup d'autres emplois astreignent les travailleuses à la

station assise prolongée. Ces deux situations sont à év i ter , par-

ticulièrement, au cours des 2ième et 3îème trimestres. Certaines

fonctions (commis aux archives, par exemple) peuvent comporter

le transport de charges (dossiers, boîtes de papier, de cartes),

../62

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62.

des risques de chute (encombrement ou escabeau) ou encore, des

déplacements importants de masse musculaire (posit ion f léchie pour

le classement). Ce sont autant de risques ergonomiques q u ' i l faut

prendre en considération particulièrement en f in de grossesse.

I l est également important de s'assurer que la travai l leuse

peut avoir accès aux to i let tes lorsqu'e l le en a besoin, surtout pour

les 1er et 3ième trimestres.

4.1.3 les risques psycho-sociaux

La fatigue professionnelle peut compromettre la santé de la t

travai l leuse enceinte et plusieurs éléments d'ordre psycho-social

sont susceptibles d'y contribuer. La durée de la semaine de t rava i l ,

particulièrement si la travail leuse f a i t des heures supplémentaires,

en est un exemple. D'autre part, la charge de t ravai l mental doit .

également être prise en considération.. D'après Mamelle, (1981), la

répét i t i v i té des gestes, l 'a t tent ion requise par le t r a v a i l , les

stimuli agressifs, l'absence de pauses, d'échanges interpersonnels

sont autant de facteurs constituants de la charge mentale.

4.1.4 le t ravai l de nuit

Les tâches mentales demandées durant le t ravai l de nuit sont

beaucoup plus épuisantes que les tâches manuelles, à cause de la

d i f f i c u l t é d'en récupérer par le sommeil du jour . On sait aussi'

que dans un bureau, le travai l ( jour ou nuit) est la somme d'un

ensemble de tâches perceptives et mentales caractéristiques des

emplois féminins.

.../63

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63.

D'après le Bureau International du T rava i l , le t ravai l de

nuit est contre-indiqué pour la travail leuse enceinte:

" { . . . ) Une grande partie de la réglementation part icul ière au t ravai l des femmes a pour object i f principal de protéger leur fonction de reproduction, et le premier souci du lég is -lateur a souvent été de protéger la maternité. En limitant strictement la durée du travai l des femmes, en leur épargnant les fatigues du travai l nocturne, en interdisant les efforts

. exagérés tels que le portage de fardeaux trop pesants, ou une exposition à des risques d ' intoxicat ion par des substances nocives, le législateur a voulu, en f a i t , préserver la fonction maternelle et ve i l l e r au bien-être des générations futures."1

Cependant, i l est important d'évaluer également l ' impact que peut

avoir l 'a f fectat ion de la travail leuse à un poste de jour , comme

conséquence d'une demande de re t ra i t préventif . Beaucoup de femmes

t rava i l lent de nuit de façon à pouvoir garder elle-même leurs enfants

pendant le jour .

4.2 Recommandations pour les u t i l i sa t r i ces d'écran cathodique

Les cr i tères d'évaluation des risques pour le t ravai l de bureau

en général s'appliquent aussi aux postes devant écran cathodique.

Cependant, certaines part icular i tés sont 3 considérer quand on se

penche sur la pertinence ou non d'une demande de changement de poste

ou de re t ra i t préventif pour ces travail leuses. L'exposition aux

radiations ne semble pas j u s t i f i e r au stade actuel des connaissances,

une t e l l e demande. Par contre, i l faut prendre en considération

l ' inquiétude profonde de certaines opératrices enceintes, inquiétude

d 'a i l leurs compréhensible à la suite de nombreux art ic les de journaux

1 BIT, Médecine du t rava i l . Protection de la maternité et santé de la fami l le , série Sécurité, hygiène et médecine du t rava i l , no 29 Genève, 1975, p.5.

, , . . ./64 \ '

s

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1 I

t

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faisant état de fausses couches, prématurité, malformations

congénitales chez des u t i l i sa t r i ces d'écran. En Ontario, le

b i l l 169, déjà approuvé en première lecture, recommande un

changement de poste immédiat à la demandé des u t i l i sa t r i ces enceintes

ou qui pensent l ' ê t r e . Au Québec, certaines entreprises ont déjà

adopté une attitude s imi la i re .

D'autre part, certaines études montrent un l ien é t r o i t entre le

stress et la prématurité. Connaissant la tension nerveuse engendrée

par certains types de tâches devant un terminal, cette question *

mérite qu'on s ' y arrête. Quelques critères devraient être pris en

considération:

1. temps quotidien d 'u t i l i sa t i on : I l est connu que les signes de

fatigue physique et nerveuse de même que les problèmes posturaux

s ' ins ta l lent surtout après quatre heures d ' u t i l i s a t i o n de l 'écran.

I l serait donc conseillé de penser à un aménagement du temps, pour

les femmes enceintes, qui respecterait cette durée maximale quoti-

dienne d 'u t i l i sa t ion de quatre heures. Elles seraient alors mutées

à un autre t ravai l pour le reste de la journée.

2. pauses: A l ' i n té r i eu r des quatre heures par jour de t ravai l à

l 'écran, l ' u t i l i s a t r i c e devrait bénéficier de périodes de pause

pour lu i permettre de se détendre, de marcher, d 'a l l e r à la salle

de bain (surtout pendant le 1er trimestre de la grossesse). A t i t r e

d'exemple, mentionnons qu'en certains endroits, les pauses sont de

10 minutes par heure, en d'autres, de 15 minutes par heure et demie

ou par deux heures.

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65.

3. type de tgche: I l est évident qu'un travai l monotone,

r é p é t i t i f , effectué sous pression et sous surveillance étro i te

augmente encore la tension nerveuse et la fatigue. Le genre de

t ravai l demandé à l 'opératr ice d'écran cathodique devrait aussi

entrer en l igne de compte dans l 'évaluation du changement de poste

ou du re t ra i t préventif .

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F 10,307 DSC Honoré-Mercier Inc, Service de périnatalité

Retrait préventif et risques pro-fessionnels pr la travailleuse en-peinte nu allaitante,

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