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1 COMPTE RENDU Mission exploratoire au service maternité du CHU Point G Dates de la mission Du 12 au 27 septembre 2014 Référent expert Catherine BISLINSKI, Sage Femme chargée du Programme de Lutte contre la Mortalité Maternelle et Néonatale au sein d’EDA 1 ère mission au MALI (8 missions au NIGER, 6 missions en GUINEE) 1. Objectif Contribuer à renforcer les capacités de lutte contre la mortalité maternelle et néonatale 2. Objectifs spécifiques Formation en SONU des Sages-Femmes et infirmières obstétriciennes : > par échanges et ateliers pratiques sur des thèmes choisis avec l’équipe de la maternité > par compagnonnage en salle de naissance et salle de césarienne. 3. Modalités de la mission Après présentation et visite du CHU Point G par le Professeur Dieneba DOUMBIA, anesthésiste réanimateur chef de service des urgences, chaque membre de l’équipe a pu se faire une idée du travail qui l’attendait. ← Pr D.DOUMBIA En ce qui concerne la maternité, le Professeur DOUMBIA avait déjà précisé que des CPN avaient lieu au Point G, qu’elle avait essayé d’organiser des consultations de pré anesthésie à la suite de la dernière CPN, et que, malgré sa gratuité, cette consultation n’avait pas pu être instaurée. 95% des interventions en gynécologie, obstétrique (césariennes) et en urologie se font sous rachi anesthésie. Pas de banque de sang au Point G, mais 6 unités de sang sont stockées en gynécologie pour les urgences.

09-2014 CR OBSTETRIQUE - enfants-air.comenfants-air.com/pdf/09-2014-bamako-OBSTETRIQUE.pdf · Le service maternité est composé d’un bâtiment de 3 niveaux, la salle de naissances

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COMPTE RENDU Mission exploratoire au service maternité du CHU Point G

Dates de la mission

Du 12 au 27 septembre 2014

Référent expert

Catherine BISLINSKI, Sage Femme chargée du Programme de Lutte contre la Mortalité Maternelle et Néonatale au

sein d’EDA

1ère

mission au MALI (8 missions au NIGER, 6 missions en GUINEE)

1. Objectif

Contribuer à renforcer les capacités de lutte contre la mortalité maternelle et néonatale

2. Objectifs spécifiques Formation en SONU des Sages-Femmes et infirmières obstétriciennes :

> par échanges et ateliers pratiques sur des thèmes choisis avec l’équipe de la maternité > par compagnonnage en salle de naissance et salle de césarienne.

3. Modalités de la mission Après présentation et visite du CHU Point G par le Professeur Dieneba DOUMBIA, anesthésiste réanimateur

chef de service des urgences, chaque membre de l’équipe a pu se faire une idée du travail qui l’attendait.

← Pr D.DOUMBIA

En ce qui concerne la maternité, le Professeur DOUMBIA avait déjà précisé que des CPN avaient lieu au

Point G, qu’elle avait essayé d’organiser des consultations de pré anesthésie à la suite de la dernière CPN, et

que, malgré sa gratuité, cette consultation n’avait pas pu être instaurée.

95% des interventions en gynécologie, obstétrique (césariennes) et en urologie se font sous rachi

anesthésie.

Pas de banque de sang au Point G, mais 6 unités de sang sont stockées en gynécologie pour les urgences.

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Le CHU Point G, construit en 1906 comprend 450 lits dont 39 en maternité (10 chambres seules et 4 salles

de 7 lits environ).

Le 1/3 des lits est occupé par les grossesses pathologiques, les 2/3 par les césariennes et la gynécologie

dont de la cancérologie.

Le service maternité est composé d’un bâtiment de 3 niveaux, la salle de naissances se situant au RDC.

Service de Gynéco Obstétrique

Le bloc obstétrical comprend 4 pièces :

- une seule salle de naissances

- accolée à celle-ci, celle de pré travail reconvertie en salle de réveil pour les interventions

en gynéco obstétrique, et salle de surveillance du post partum pour les patientes éclamptiques.

- en face de ces 2 pièces, une salle de « néonatologie » qui n’en porte que le nom

- et une de repos pour l’équipe de garde.

Pas de pédiatre au CHU Point G ; les nouveau-nés nécessitant une surveillance en néonatologie sont

transférés à l’hôpital Gabriel TRAORE (situé à 15 mn du P.G.)

Une chambre, contigüe au bloc obstétrical, accueille les accouchées pour la surveillance des 6 heures du

post partum immédiat.

Les césariennes se font au bloc opératoire central, relativement éloigné de la maternité. Il faut passer par

l'extérieur. Une salle d’intervention située à l’arrière du bloc obstétrical est non opérationnelle car non

équipée.

95% des références à la maternité du P.G. sont liées à l’HTA : pré éclampsie, éclampsie, HRP. Et si moins de

2000 accouchements/an sont pratiqués au CHU, en moyenne 5 césariennes /jour sont réalisées.

Outre la césarienne, le traitement et la prise en charge appliqués sont:

- le sulfate de magnésium : protocole : 4 ampoules à 10% à passer en IVD sur 30mn, puis 6 ampoules/500ml

à passer en 6 heures

- un antihypertenseur type NICARDIPINE*,

- un bilan biologique,

- une consultation de cardiologie ou de néphrologie.

Le nombre d’accouchements n’est pas très important pour un CHU, mais ce sont principalement les pathologies que

l’on y rencontre. Ce qui peut expliquer les taux élevés de mortalité maternelle et néonatale

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0

500

1000

1500

2000

2010 2012

nombre

d'accouche

ments

0

1000

2000

3000

4000

2010 2012

tx mortalité

maternelle

130

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150

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180

2010 2012

tx mortalité

néonatale

taux pour 100 000 taux pour 1000

naissances vivantes nouveau-nés

Dans ce service, une unité pour la procréation assistée a été créée et est équipée à 80%. Trois médecins ont

suivi la formation adéquate. L’unité n’est pas encore ouverte.

4. Moyens

4.1 Humains

� 7 gynéco obstétriciens : Professeur MAÏGA, chef de service, en congé maladie

Dr SIMA, chef de service par intérim

Dr TRAORE

Dr COULIBALY

Dr KANTE

Dr THERA Dr ONGOÏBA

� 12 Sages-Femmes dont 5 prennent les gardes au bloc obstétrical. Les SF travaillent aussi dans les unités de :

- PF (2sf)

- PTME «

- CPN et vaccinations «

- Dépistage du cancer du col de l’utérus «

- Gynécologie (consultations) «

- Pansements (1sf)

� 4 infirmières obstétriciennes

� 3 aides-soignantes

Au bloc obstétrical, les SF prennent une garde de 24h (de 12h à 12h) tous les 5 jours

L’équipe de garde est composée d’1 SF+ 1 infirmière obstétricienne+1 aide-soignante+ 2 manœuvres (entretien des

locaux). L’infirmière obstétricienne assiste la SF et s’occupe des 1ers soins au nouveau-né

Des internes et externes travaillent au bloc obstétrical et prennent en charge toutes les patientes admises

(interrogatoire, dossiers, examens, suivi du travail avec la SF)

Les thèmes de formation sont proposés aux SF, mais des infirmières obstétriciennes, ainsi que des élèves sages- femmes de 3ème année participeront aussi aux matinées de formation.

Les sessions auront lieu en salle de réunion à la maternité après un staff reprenant les dossiers des accouchées et

hospitalisées des dernières 24H, dossiers présentés par l’interne, qui a fait la garde, à un gynéco obstétricien.

Echanges toujours dans un but d’enseignement.

4.2 Matériels

� Salle d’accouchement :

- 3 tables non isolées les unes des autres, et en très mauvais état,

- un échographe ancien mais utilisé pour vérifier l’activité cardiaque fœtale, la présentation fœtale…

- un point d’eau (chaude et froide),

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- un POUPINEL, mais les instruments sont abîmés à force d’y passer

- un forceps disponible, une ventouse cassée. Je donnerai 2 ventouses KIWI.

- peu d’instruments pour les sutures. Je laisserai 2 sets de suture mais à stériliser à l’autoclave

- une lampe pour éclairer le périnée lors des sutures, avec électricité 24H /24

Salle d’accouchement

� Salle de néonatologie :

- 5 incubateurs attendaient d’être mis en route. Certains sont abimés, mais les pièces récupérées sur les uns

ont permis de réparer les autres. Au final, un seul fonctionnera sans problème à notre départ.

- 2 tables de réanimation, dont les rampes chauffantes ne fonctionnent plus, sont utilisées pour les 1ers

soins au nouveau-né.

- 2 berceaux

- un système d’aspiration à pédale, mais qui n’est plus utilisé par manque de sondes ; Les SF utilisent des

poires en caoutchouc qu’elles lavent à l’eau savonneuse après utilisation, et désinfectent dans de l’eau de

javel. Je laisserai plusieurs sondes de LEE n°10 pour le système d’aspiration à pédale.

- un insufflateur (5 masques donnés)

- 2 récupérateurs d’air mais j’ignore s’ils fonctionnent bien. Pas eu le temps de vérifier

← Salle de néonatologie ↓

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5. Résultats

5.1 Les thèmes abordés ont été choisis par les SF, parmi ceux que j’avais préparés.

L’accouchement par le siège a réuni, le 1er jour, 17 participants dont 9 SF. 2 médecins de la maternité sont restés un

moment pendant la session. Un étudiant en médecine de 6ème année et des infirmières obstétriciennes formaient le reste du groupe.

Quelques images du power point pour commencer, et ensuite mises en situation. 3 groupes formés pour expliquer les

gestes et CAT en cas de relèvement des bras, rétention de tête dernière et présenter les manoeuvres de VERMELIN,

LOVSET, BRACHT, MAURICEAU. Un groupe expliquait aux deux autres, et nous avions notre logisticien qui tenait le

rôle de la parturiente, ce qui a beaucoup plu au groupe. Nous avons ensuite repris l’ensemble des CAT et débuté

l’élaboration d’un protocole.

Echanges nombreux et constructifs

Le lendemain, la réanimation néonatale (13 participantes dont 7 SF). Un mannequin avait été apporté pour la

démonstration mais surtout pour l’acquisition des bons gestes et dans le bon ordre. Frédéric LEPETIT, IADE encadrait

aussi les participantes.

Nous avons pu échanger sur les critères du score d’APGAR, sur la chronologie des gestes de réanimation et le

pourquoi de cette chronologie. Les gestes sur mannequin ont été effectués à une ou 2 participantes sous le regard

des autres personnes et sous celui de Frédéric qui corrigeait si besoin. Dans l’après-midi, lors d’une césarienne, la

mise en application sur un nouveau-né a eu lieu avec la SF de garde (aspiration, ventilation, pas de massage

cardiaque nécessaire, mais nouveau-né mis sous surveillance dans l’incubateur « réparé »)

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Réanimation néonatale sur un mannequin Aspiration naso-buccale d’un bb né par césarienne

L’hémorragie de la délivrance (15 participantes dont 6 SF et 7 étudiantes SF de 3ème année). Fred et moi avions

élaboré 2 types de scenario pour des mises en situation : 1er cas, hémorragie de la délivrance avec placenta expulsé, 2ème cas, placenta non expulsé. Les élèves SF ont tenu le rôle des accouchées et infirmières obstétriciennes. Les SF

devaient tenir leur propre rôle. Ensuite était analysé chaque cas : les autres participantes auraient-elles fait les

mêmes gestes ? d’autres en plus, d’autres en moins ?

Ensuite passage du diaporama pour reprendre les étapes de la surveillance et de la conduite à tenir.

L’OCYTOCINE*en perfusion pendant le travail, en IM pour la gestion active de la troisième phase de l’accouchement

(GATPA) et le MISOPROSTOL* si l’hémorragie est réfractaire à l’OCYTOCINE* sont utilisés en salle d’accouchement.

Mise en Situation. Explications sur les cas à étudier

Gestes faits et expliqués par la SF lors d’une hémorragie de la délivrance fictive

La dystocie des épaules (12 participantes dont 4 SF, 4 étudiantes SF 3ème année et 4 infirmières obstétriciennes)

D’emblée, le 1er geste pratiqué en cas de dystocie des épaules, est la manœuvre de JACQUEMIER .Les SF ont montré

et expliqué à tour de rôle la manœuvre sur le mannequin que j’avais apporté. Elles avaient oublié la manœuvre de

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MACROBERTS et ce sont les élèves SF de 3ème année qui la leur ont expliquée, avec démonstration. Une élève tenant

le rôle de la patiente, 3 autres celui des aides.

Démonstration de la manœuvre de Mc Roberts En rose, la SF et en blanc, les élèves SF de 3ème année

Une dernière session a porté sur le partogramme utilisé au Mali, différent de celui de l’OMS dans sa présentation,

mais identique pour les items. Ce matin-là, le personnel étant très occupé, seulement 2 SF sont venues, dont la sage-

femme maîtresse, 4 élèves SF et le Dr COULIBALY, un des gynéco-obstétriciens du service, souvent présent lors des

autres formations. Le partogramme est rempli systématiquement et en temps réel pour toute femme en travail. Les

internes en sont les principaux responsables. Lors des échanges, nous avons juste souligné que la thérapeutique

n’était pas indiquée à l’endroit prévu.

Une évaluation des formations a été demandée aux équipes :

- La durée souhaitée va de 1 à 3 heures

- Le contenu convenait - Souhait de nouvelles formations tous les ans

- Thèmes de formation demandés : anomalies du 3ème trimestre de la grossesse, placenta praevia, HRP, utérus

cicatriciel, CPN

- Plus de films

- Davantage de mises en situation

5.2 Compagnonnage en salle d’accouchement

Les formations ayant lieu le matin, après un staff d’une heure à une heure et demi, il était difficile de se faire une idée juste de l’organisation du travail en salle d’accouchement, la journée étant bien entamée. Et ce d’autant plus que

notre groupe quittait l’hôpital vers 16 h, l’activité diminuant sauf pour le personnel de garde.

Il a cependant été possible de faire le point sur la salle de néonatologie : remettre en route 2 incubateurs avec l’aide

de Jean Paul Jourde et du maintenancier biomédical du CHU, montrer l’entretien avec démontage et remontage des

différents éléments de l’incubateur (plusieurs personnes du bloc obstétrical l’ont très bien fait. Il faudra cependant

leur faire parvenir une fiche technique).

Les nouveau-nés présentant des problèmes sont transférés à l’hôpital Gabriel TRAORE, mais il était important de

travailler la réanimation néonatale et la prise en charge des nouveau-nés entre leur naissance et leur transfert dans cet hôpital.

Cela a pu être réalisé surtout en salle de césarienne : le système d’aspiration par pédale et l’insufflateur + masque

ont été apportés en salle de césarienne systématiquement de façon à ce que les SF en comprennent l’importance.

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Elles utilisent habituellement des poires d’aspiration en caoutchouc et cela s’avère insuffisant pour des nnés ayant

souffert pendant ou avant le travail. Il faut savoir que tous les jours des femmes présentant une pré éclampsie ou une

éclampsie étaient admises à la maternité.

Les hématomes rétro placentaires (HRP) sont très fréquents avec des enfants mort-nés .

Mais tout cela s’explique aussi par le fait que ce CHU est la référence ultime et que les pathologies sont envoyées par des centres d’un niveau moins élevé.

Pour évaluer l’activité et les besoins en formation, une immersion plus longue au bloc obstétrical a permis de suivre

une équipe de garde de 14 à 23H, puis le lendemain matin de 7h30 à midi.

>> Entre 14 et 23 heures :

- 4 césariennes (2 programmées : 1 pour utérus bi-cicatriciel et bassin rétréci, 1 pour utérus bi-cicatriciel et

gémellarité, 1 pour HRP chez une femme présentant une pré-éclampsie, fœtus mort-né, et 1 pour souffrance fœtale

aigüe)

- Un accouchement voie basse chez une femme pré-éclamptique - Un accouchement voie basse chez une jeune femme diabétique sous insuline (diabète type 2).BB sera transféré

à Gabriel TRAORE (diabète maternel).

>> Le reste de la nuit, mais je ne serai pas au bloc obstétrical :

- une femme accouchera prématurément. BB, né par le siège, sera transféré à Gabriel TRAORE du fait de sa

prématurité

- 2 patientes pré-éclamptiques seront admises en fin de nuit

>> dans la matinée : 5ème césarienne effectuée durant la garde (éclampsie)

Durant cette garde, 2 internes (MOUSSA et TIEMOKO), 1 externe (MAUREL), 1 SF(SAFIATOU), 1 infirmière

obstétricienne (I.O.) (MAÏMOUNA) + 1 I.O. stagiaire (ASSITAN) ,1 aide- soignante (MARIAM) travaillent en salle. Un

gynéco-obstétricien (Dr M.TRAORE) est de garde.

Les internes et externes gèrent les patientes de leur admission jusqu’à l’accouchement, avec les SF. Tous, SF, internes,

externes pratiquent les accouchements. Ils suivent le travail, mais ce sont surtout les internes et externes qui

remplissent le partogramme et les dossiers.

Césarienne programmée L’infirmière obstétricienne, ASSITAN va s’occuper

du nouveau-né

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Suivi du travail par TIEMOKO, interne de garde Accouchement par SAFIATOU, la SF

A la fin de la nuit vérification de tous les dossiers et

préparation du staff par les internes, MOUSSA et TIEMOKO

et MAUREL l’externe.

6. Points forts : En tout premier lieu, il ne faut pas oublier que nous sommes dans un centre universitaire, donc un centre

de formation où l’évaluation des pratiques se fait constamment. Il a donc été facile pour moi de m’insérer

dans les équipes, et de proposer différents thèmes de formation, même si la mission était annoncée.

En ce qui concerne les SF et IO : • Très bon niveau de formation à la base

• Très bonne adhésion des équipes aux différentes formations proposées.

• Demande d’autres formations

• Mise en application des propositions faites lors des formations (ex: utilisation plus fréquente de l’aspiration à

pédale pour les nnés, surtout pour ceux nés par césarienne. Matériel apporté au bloc opératoire, aspiration

+insufflateur + masque, à chaque césarienne). Utilisation de l’incubateur opérationnel.

• L’organisation du service est telle qu’il est facile de repérer qui est responsable de qui et de quoi, et on sent

une bonne cohésion dans les équipes.

7. Points à améliorer

� La prise ne charge des nouveau-nés est à reprendre lors d’une prochaine formation. Certes,

l’utilisation de l’aspiration à pédale pour les enfants nés par césarienne semble acquise pour

beaucoup de SF. Par contre, la notion d’hypothermie est à travailler. Les enfants nés au bloc

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opératoire sont posés sur un pagne, mais sur un chariot métallique, donc froid. De plus, le pagne est

rapidement mouillé. La mise en évidence de l’hypothermie a été faite grâce aux capteurs de T° des

nouveau-nés dans les incubateurs. Il a donc été proposé d’utiliser le matelas de l’un des berceaux de

la salle de néonatologie, et qui resterait au bloc opératoire. Chef de service et SF maîtresse ont

donné leur accord. Voir si la mise en pratique a pu être réalisée.

� La pose de la sonde urinaire est à travailler. Un ou deux passage de POVIDONE* dermique sans

toilette au préalable sont insuffisants. Les sondes à demeure sont posées chez toutes les patientes

pré-éclamptiques ou éclamptiques pour la surveillance de la diurèse. Vu le nombre de cas

rencontrés, des protocoles d’hygiène sont à proposer.

� Les tables d’accouchement sont en très mauvais état, et de ce fait l’installation des parturientes

n’est pas commode, ni confortable. Il n’y a plus de matelas sur la partie basse (amovible) de la table.

Essayer d’en procurer au service.

Il n’y a pas non plus de paravent entre les tables, mais tout le monde est conscient de ce manque de

respect de l’intimité des parturientes.

� Les instruments pour les sutures périnéales, des valves, des ciseaux, porte aiguille, pinces KOCHER,

et des spatules ou n’importe quel petit forceps sont à renouveler, donc à procurer au service, car

« cuits » et détériorés par le passage au POUPINEL. Est-il possible d’envisager leur stérilisation à

l’autoclave du bloc central ? Des ventouses type KIWI sont à fournir.

CONCLUSION

Nouvel Hôpital, nouvelles rencontres, et nouveaux échanges professionnels. Cette mission qui était

exploratoire a permis de confirmer que même avec du matériel plus qu’usagé, insuffisant, avec des

conditions de travail difficiles, beaucoup de pathologies, mais, avec une organisation efficace, du personnel

formé et demandeur de nouvelles formations, on pouvait répondre à la demande des patients.

Tout le personnel du service de gynéco obstétrique est dans cette de démarche de formation et donc

d’évaluation.

Et que l’on soit du Sud ou du Nord, c’est en se remettant continuellement en question que l’on avance pour

toujours répondre aux attentes de ces femmes , de ces familles qui veulent des mères et des nouveau-nés

en bonne santé. C’est cette philosophie que j’ai rencontrée au CHU Point G et particulièrement à la

maternité où j’ai travaillé.

« La vie n’a pas besoin d’être simple du moment qu’elle n’est pas vide de contenu. » Lise MEITNER

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REMERCIEMENTS

Je ne remercierai jamais assez Dieneba DOUMBIA pour son accueil et sa bienveillance à notre égard. Elle

nous a accompagnés, avec Ablot, notre chauffeur, tous les jours de la mission.

Merci aussi à toute l’équipe du service maternité qui m’a donné très envie de revenir partager des journées

de formation mais aussi de garde au bloc obstétrical.

En annexe le résumé de la thèse, des médecins de la maternité du CHU POINT G, concernant les décès

maternels au Point G

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DECES MATERNEL AU CHU DU POINT- G : FACTEUR PRONOST IC

COULIBALY A, SIMA M., KANTE I, TRAORE MS, ONGOIBA I , DIAH M, MA їGA B

RESUME La mortalité maternelle dans le service de Gynéco-Obstétrique du C.H.U du Point G du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2011 portant sur 160 cas appariés à 320 témoins. I INTRODUCTION

Le Mali à l’instar des autres pays africains a fait de la promotion de la santé maternelle et infantile une priorité dans sa politique de développement. Malgré la multitude des travaux et les efforts fournis, la mortalité maternelle demeure une préoccupation essentielle au Mali [2, 7, 14, 16]

L’objectif de ce travail est de: Déterminer le taux des décès maternels et d’identifier les facteurs de risque.

II MATERIELS ET METHODES Il s’agissait d’une étude rétrospective cas-témoins. De Janvier 2008 à décembre 2011 nous avons procédé d’après, le partogramme, les fiches de référence, les registres et dossiers de décès maternels au recensement systématique de tous les cas de décès maternel. Pour chaque cas, étaient notés : les facteurs de risque antérieur associés aux décès maternels et l’exposition à ces facteurs de risque chez les témoins. Nous avons pris un cas pour deux témoins. Le cas était, toute femme décédée dans le service pendant la grossesse, l’accouchement ou dans les suites de couches. Le Témoin était, toute femme vivante après l’accouchement, enregistrée dans le service, ayant le même âge, la même parité, et ayant accouché soit le même mois, soit un mois avant ou après III RESULTATS 3-1 Le taux le plus élevé a été retrouvé en 2009 avec 4347,82 décès pour 100000 NV comme le montre le graphique 1 Graphique 1 : Répartition de la mortalité maternelle en fonction de l’année (taux de mortalité

maternelle)

3-2 La fréquence des décès maternel en fonction de l’âge, de l’activité professionnelle, de la parité, de l’intervalle inter génésique, du nombre de consultation prénatale, du moyen de transport utilisé, du motif d’évacuation, de la concordance entre le motif d’évacuation et le diagnostic retenu au CHU du Point G, de l’existence d’une anomalie de la présentation, de la taille de la patiente, de l’état de conscience à l’entrée au CHU du Point G, permet de dire que :

- Tous les âges sont représentés de 16 ans à 43 ans et qu’il n’existe aucune différence significative entre les deux groupes

- Les ménagères sont majoritaires avec 75 % pour les cas et 65,9% pour les témoins - La fréquence des décès maternel est liée à la parité soit 50,6% de multipares chez les cas et

52,2% chez les témoins - Le décès maternel est lié à la durée de l’intervalle inter génésique avec 11,9% pour les cas et

4,1% pour les témoins, l’intervalle inter génésique court inférieur à 2 ans est statistiquement corrélé au décès maternel.

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- Chez les cas 58,1% n’avaient effectué aucune consultation prénatale contre 9,4% des témoins. L’absence de consultation prénatale constitue un facteur de risque de décès maternel.

- La fréquence des décès maternel n’est pas liée au moyen de transport utilisé. L’ambulance était utilisée par 75% des cas et 83% des témoins.

- La concordance n’existait pas entre le motif de référence et le diagnostic retenu dans le service chez 43,2% des cas contre 22,1%des témoins.

- La fréquence des décès maternel est liée à l ‘existence d’anomalie de la présentation avec 13,1% chez les cas contre 1,6%chez les témoins.

- La taille ne constituait pas un facteur de risque ; une taille supérieure ou égale à 1,5m a été retrouvée chez 96,2% des cas et 98,7% des témoins.

- La fréquence de décès maternel est liée à l’état de conscience des patientes à l’admission avec 38,1% de coma stade I et 15,6% de coma stade II et III chez les cas.

- L’hémorragie a été le principal motif de référence / évacuation soit 50% comme le montre le graphique n2, et la principale cause d’hémorragie a été l’hématome retro placentaire avec 37,7%.

Graphique 2 : Répartition des patientes selon le motif d’évacuation

3-3 –L’hémorragie a constitué la première cause de décès avec 35%, l’infection avec 18,8% et l’anémie avec 13,8%. 3-4 Plus de la moitié soit 59,4% des décès étaient survenus dans le postpartum comme le montre le graphique

n3

IV DISCUSSION Le taux de mortalité maternelle le plus élevé pour la période d’étude est de 2797,92 décès pour 100.000 naissances vivantes. Ce taux est plus élevé que celui du niveau national qui est de 464 décès pour 100.000 naissances vivantes [7]. Cette différence pourrait s’expliquer par le fait que la quasi-totalité des Centres de Santé de Références du District de Bamako et de l’intérieur du pays évacue au CHU du Point G les patientes dont la prise en charge nécessite une réanimation. Par ailleurs d’autres auteurs comme : Allassane Bengaly [2], Danièle épouse Simnoué [4] ; Maguiraga [14] ont rapporté respectivement : 1508,35 ; 562,92 ; et 808,62 pour 100.000 naissances vivantes. Les taux de mortalité à Ouagadougou (Burkina Faso), Lankoandé [13] ; au Ghana, Geelhoed DW[ 8]; et à Abidjan[ 3] étaient respectivement de 4110 ; 1077 et 260 pour 100.000 naissances vivantes. L’hémorragie, 1ère cause de décès maternel [1, 2, 9, 14, 15,]. Chez Drave A [6], et Lankoandé et Coll [13], elle occupe le deuxième rang. Mais l’unanimité est faite sur la fréquence élevée des décès dans le post partum [3, 5, 6, 10, 11, 12] Dans cette étude les facteurs de risque ont été : la parité, l’intervalle inter génésique, la consultation prénatale, l’état de la conscience à l’admission, l’absence de concordance entre le motif d’évacuation et le diagnostic à l’entrée. La taille et l’âge des patientes ne semblent pas être un facteur de risque.

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V Conclusion Le taux de décès maternel reste encore élevé. Ce taux pourrait être réduit considérablement par les efforts conjugués des populations, des prestataires de services de santé des pouvoirs publics. BIBLIOGRAPHIE 1. Akpadza K. et coll. La mortalité maternelle au CHU de tokoin, Lomé de 1990 à 1992 Revue française de gynécologie obstétrique, 1994, 89, 2, 81-85. 2 Alassane Bengaly 3 Anonyme : Recherche opérationnelle sur la mortalité maternelle dans l’agglomération urbaine d’Abidjan (Côte-d’Ivoire) SMI – France 1993, 27p. 4 Danièle, Epouse Simnoué. Etude de la mortalité maternelle au centre de santé de référence de la commune V du district de Bamako de 1998 à 2002 à propos de 160 cas. Thèse Médecine, Bamako 2004, 77p. N° 27. 5 Diallo F.B, et coll Mortalité maternelle et facteurs de risque liés au mode de vie. Médecine d’Afrique Noire 1998, 45 (12) 6 Drave A. Etude rétrospective de la mortalité maternelle dans le service de gynécologie obstétrique de l’hôpital du Point G Thèse médecine 1996 N°39 7 E.D.S Mali IV, 2006 Rapport de synthèse. 8 Geelhoed DW., Visser LE., Asarek, Schagen Van Leuwen JH., Van Roosmalen J. 21 Trends in maternal mortality: a 13- year hospital based in rural Ghana. Eur J Obstet.gynaecol Reprod Biol 2003 April 25; 107 9 Jafarey SN. National committee for maternal health and department of obstetrics and Gynaecology, Ziauddin Medical University, Karachi Maternal mortality in Pakistan – compilation of available 10 Jagdish C. Bathia Réalités de la mortalité maternelle en Inde Maternité sans risque. ; Forum mondial de la santé ; 1990 ; volume 11 N°2 11 Journal du médecin N°1235 - vendredi 14 janvier 2000 Thierry GOORDEN La semaine mondiale de sensibilisation de la population : sauvons des vies de femmes. 12 Koudjou TAKOUGOUM, Laurès Blaise Etude de la mortalité maternelle dans les services de gynécologie-obstétrique et d’anesthésie-réanimation du CHU du Point G à propos de 73 cas. Thèse médecine Bamako, FMPOS : 2008 ; N° 521. 13 Lankoandé J.et coll. La mortalité maternelle à la maternité du centre hospitalier national de Ouagadougou (BURKINA Faso) à propos de 123 colligés en 1995. Médecine d’Afrique Noire : 1998, 45 (3) 14 Maguiraga M. Etude de la mortalité maternelle au Mali, causes et facteurs de risque au centre de santé de référence de la commune V Thèse Médecine 2000 N°110 15 Okonta PI, Okali UK, Otoide Vo., Twomey D. Exploring the causes of and risk factors for maternal death a rural Nigerian referral hospital. J. Obstet. Gynaecol 2002 Nov. ; 22(6) : 626-9 16 Sylla et coll Mortalite maternelle dans le service de gynécologie obstétrique de l’hopital de Sikasso a propos de 70 cas

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