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1) Catulle, Poésies, 5, Invitation à l’aimée 1) Catulle, Poésies, 5, Invitation à l’aimée

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1) Catulle, Poésies, 5, Invitation à l’aimée

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Conjugaison du subjonctif latin actif et passif

I) Au présent et à l’imparfait, la formation du subjonctif est la même à l’actif et au passif, seules les

désinences changent

1) Présent :

1ère conjugaison : radical sans voyelle + e + désinences

Autres conjugaisons : radical + a + désinences

2) Imparfait : infinitif présent + désinences

II) Parfait et plus-que-parfait

3) Parfait :

a. Actif : radical du perfectum + eri + désinences de l’actif

b. Passif : participe parfait passif et auxiliaire « esse » conjugué au présent du subjonctif

4) Plus-que-parfait :

a. Actif : radical du perfectum + isse + désinences de l’actif (soit infinitif parfait + désinences)

b. Passif : participe parfait passif et auxiliaire « esse » conjugué à l’imparfait du subjonctif

Le verbe « esse »

Au subjonctif présent : sim, sis, sit, simus, sitis, sint

Au subjonctif imparfait : essem, esses, esset, essemus, essetis, essent

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2) Catulle, Poésies, 51, v1 à 12 : Le désir (+poème de Sapho)

Poème de Sapho :

Fai&netai moi kh=noj i!soj qe&oisin e!mmen’ w3nhr o1ttij e0na&nti&oj toi i0oda&nei kai_ pla&sion a0=du fwnei&- saj u0pakou&ei, Il me semble être égal aux dieux, l’homme qui assis en face de toi, de tout près, écoute ta si douce voix

Kai_ gelai&saj i0me&roen, to& m’ h0= ma_n kardi&an e0n sth&qesin e0pto&aisen. 0Wj ga_r e1j s’ i1dw bro&xe’, w!j me fw&nai- s’ ou0d’ e4n e!t’ ei1kei. et ton rire enchanteur, qui je le jure, a fait fondre mon cœur dans ma poitrine. Car dès que je t’aperçois

un instant, il ne m’est plus possible de dire un mot.

a0lla_ ka_m me_n glw=ssa e&age, le&pton d’ au1tika xpw=i pu=r u0padedro&maken, o0ppa&tessi d’ ou0d’ e2n o1rhmm’, e0pirro&m- beisi d’ a1kouai : mais ma langue se brise et soudain sous ma peau un feu subtil se glisse, nul regard dans mes yeux, mes

oreilles bourdonnent

a0 de& m’ i1drwj kakxe&etai, tro&moj de_ pai =san a1grei, xlwrote&ra de_ poi&aj e1mmi, teqna&khn d’ o0ligw ’pideu&hn fai&nom’ … je ruisselle de sueur, un frisson me saisit toute entière, je deviens plus verte que l’herbe et, peu s’en faut,

je me sens mourir…

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3) Ovide, les Métamorphoses, IX, Iphis et Ianthé, v722 à 763 Le monologue d’Iphis : les

tourments d’un amour homosexuel

Intro : Iphis et Ianthé Le mythe L’histoire d’Iphis et Ianthé n’apparaît dans la littérature antique que dans les Métamorphoses d’Ovide, au

livre IX : En Crète, Ligdus, un homme libre mais pauvre, dont la femme Téléthuse est enceinte, lui annonce en

pleurant qu’il souhaite qu’elle lui donne un fils, et que si l’enfant est une fille, cela représentant pour lui une

charge trop lourde, il commandera sa mort. Mais peu avant l’accouchement, la déesse Isis apparaît à

Téléthuse et lui dit de garder l’enfant, quel que soit son sexe. A la naissance de sa fille Iphis, elle fait croire

à son époux qu’il s’agit d’un garçon, et l’élève comme tel, seule la nourrice étant dans le secret. Lorsque

l’enfant atteint sa treizième année, Ligdus lui destine déjà pour femme la belle Ianthé, qui a le même âge

qu’elle et avec laquelle elle a été élevée. Les deux jeunes filles sont amoureuses l’une de l’autre. Mais Ianthé

ne connaît pas le secret de celle qu’elle croit son amant, et Iphis se sent fautive d’éprouver pour une

personne du même sexe qu’elle une passion qu’elle ne contrôle pas. La date du mariage approchant, Iphis et sa

mère invoquent Isis, en implorant son aide. Dès sa sortie du temple, la jeune fille sent des changements en

elle : elle se métamorphose en jeune homme. Le lendemain, Iphis devient l’époux de sa bien-aimée Ianthé.

Texte :

coniugium pactaeque exspectat tempora taedae,

quamque uirum putat esse, uirum fore credit Ianthe;

Iphis amat, qua posse frui desperat, et auget

hoc ipsum flammas, ardetque in uirgine uirgo,

uixque tenens lacrimas 'quis me manet exitus,' inquit

'cognita quam nulli, quam prodigiosa nouaeque

cura tenet Veneris? si di mihi parcere uellent,

parcere debuerant; si non, et perdere uellent,

[9,730] naturale malum saltem et de more dedissent.

nec uaccam uaccae, nec equas amor urit equarum:

urit oues aries, sequitur sua femina ceruum.

sic et aues coeunt, interque animalia cuncta

femina femineo conrepta cupidine nulla est.

uellem nulla forem! ne non tamen omnia Crete

monstra ferat, taurum dilexit filia Solis,

femina nempe marem. meus est furiosior illo,

si uerum profitemur, amor. tamen illa secuta est

spem Veneris; tamen illa dolis et imagine uaccae

[9,740] passa bouem est, et erat, qui deciperetur, adulter.

huc licet ex toto sollertia confluat orbe,

ipse licet reuolet ceratis Daedalus alis,

quid faciet? num me puerum de uirgine doctis

artibus efficiet? num te mutabit, Ianthe?

Quin animum firmas, teque ipsa recolligis, Iphi,

consiliique inopes et stultos excutis ignes?

quid sis nata, uide, nisi te quoque decipis ipsam,

et pete quod fas est, et ama quod femina debes!

spes est, quae faciat, spes est, quae pascat amorem.

[9,750] hanc tibi res adimit. non te custodia caro

arcet ab amplexu, nec cauti cura mariti,

non patris asperitas, non se negat ipsa roganti,

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nec tamen est potiunda tibi, nec, ut omnia fiant,

esse potes felix, ut dique hominesque laborent.

nunc quoque uotorum nulla est pars uana meorum,

dique mihi faciles, quicquid ualuere, dederunt;

quodque ego, uult genitor, uult ipsa, socerque futurus.

at non uult natura, potentior omnibus istis,

quae mihi sola nocet. uenit ecce optabile tempus,

[9,760] luxque iugalis adest, et iam mea fiet Ianthe—

nec mihi continget: mediis sitiemus in undis.

pronuba quid Iuno, quid ad haec, Hymenaee, uenitis

sacra, quibus qui ducat abest, ubi nubimus ambae?'

Traduction :

Ianthé, avec impatience, attend le jour où l'hymen doit l'unir à celle qu'elle croit un amant, et qui n'est qu'une amante. Iphis aime sans espérance; vierge, elle brûle pour une vierge; et cet obstacle irritant son amour, et retenant à peine ses larmes : "Quel succès, dit-elle, puis-je espérer en aimant ? quelle est cette passion étonnante, et bizarre, et nouvelle ? les dieux m'ont-ils été favorables en détournant l'arrêt de mon trépas ? et s'ils voulaient me conserver la vie, devaient-ils me donner des penchants que condamne la nature ? La génisse n'aime point une autre génisse; la jument ne recherche point une autre jument : le bélier suit la brebis; le cerf suit la biche; et c'est ainsi que s'aiment les oiseaux. Dans toute la nature, l'amour unit des sexes différents.

[735] "Eh ! pourquoi faut-il que je vive ! La Crète ne doit-elle donc produire que des monstres ! La fille du Soleil fut éprise d'un taureau, mais il était d'un autre sexe que le sien; et, si j'ose l'avouer, ma flamme est plus furieuse et plus désordonnée. Pasiphaé put espérer dans son égarement; et par l'artifice de Dédale, elle ne fut point trompée dans ses infâmes amours.

" Rentre en toi-même, Iphis; rappelle ta raison; étouffe un amour insensé, puisqu'il est sans espoir. Tu sais quel est ton sexe, et tu ne peux toi-même t'abuser. Désire ce qui t'est permis, et, femme, n'aime que ce qu'une femme doit aimer. L'amour vit et se soutient par l'espoir; mais de quel espoir le tien peut-il être nourri ? Ce ne sont ni les soins d'un surveillant incommode, ni la vigilance d'un mari jaloux, ni la sévérité d'un père, qui s'opposent à tes vœux; Ianthé même ne te refuse rien, et cependant tu ne peux rien obtenir. Quoi qu'il puisse arriver, quand les hommes et les dieux s'emploieraient pour ton bonheur, tu ne peux être heureuse. Hélas ! Tout semblait concourir au succès de mon amour. J'ai trouvé des dieux faciles; ils m'ont accordé tout ce qui était possible. Mais, en vain, ce que je désire est le vœu de mon père, le vœu d'Ianthé, celui de ses parents : la nature, plus forte que les hommes et les dieux, s'oppose à mon bonheur, et n'est qu'à moi seule contraire. Le jour que j'ai dû désirer approche; les flambeaux de l'hymen vont s'allumer. Ianthé doit être et ne peut être à moi. Nous sommes l'un et l'autre condamnées aux tourments de Tantale. Ô Junon, ô Hyménée, pourquoi viendriez-vous à cette triste solennité, où chacune de nous se trouvera l'épouse, et n'aura point d'époux qui la conduise à l'autel ! "

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Le monologue d’Iphis, commentaire C’est les larmes aux yeux, dans un long monologue de trente-huit vers aux allures tragiques, qu’Iphis rend

compte des tourments que provoquent en elle son amour pour Ianthé. Derrière ses réflexions, on peut

entendre celles de l’opinion publique :

- elle estime que les dieux n’ont pas voulu la sauver, mais la perdre, en lui donnant des penchants

contre-nature : « si di mihi parcere uellent, /parcere debuerant; si non, et perdere uellent, / naturale malum saltem et de more dedissent. » Ce que la nature condamne, l’homme et la société le condamnent

aussi. Iphis prend l’exemple des animaux, qui ne s’accouplent que s’ils sont de sexe opposés : eux

agissent conformément aux lois de la nature

- elle se prend pour un monstre « monstra », elle se compare à Pasiphaé, qu’elle estime moins coupable

qu’elle parce que le taureau avec lequel elle s’est accouplé était du sexe opposé, « taurum dilexit filia Solis / femina nempe marem », elle considère que son amour est plus furieux encore et plus

désordonné que le sien, « meus est furiosor illo, / si verum profitemur, amor ». L’homosexualité

(féminine bien entendu, puisqu’elle n’était pas condamnée chez les hommes) serait donc un vice pire

que la zoophilie.

- elle essaie de se convaincre d’abandonner, d’étouffer sa flamme. Quand elle dit « pete quod fas est, et ama quod femina debes », « désire ce qui est permis, et aime ce qu’une femme doit aimer », elle

fait s’exprimer la volonté divine : « fas » représente la loi religieuse, le légitime, le licite ; ce qui sous-

entend que de tels penchants étaient condamnés par les dieux. Selon la loi divine, une femme doit

aimer un homme.

- enfin elle est sûre que cet amour est sans espoir, et ce qui est particulièrement tragique, c’est que

rien ne s’y oppose : « non te custodia caro / arcet ab amplexu, nec cauti cura mariti, / non patris asperitas, non se negat ipsa roganti, / nec tamen est potiunda tibi, nec, ut omnia fiant, / esse potes felix, ut dique hominesque laborent. / nunc quoque uotorum nulla est pars uana meorum, / dique mihi faciles, quicquid ualuere, dederunt; / quodque ego, uult genitor, uult ipsa, socerque futurus», pas de

surveillant incommode, ni de mari jaloux, ni de père sévère, ses parents sont d’accord, ceux d’Ianthé

aussi, et Ianthé elle-même ! Tout - dieux et hommes - va dans son sens, et pourtant, elle ne peut être

heureuse. La seule chose qui s’oppose à son bonheur, dit-elle, c’est la nature, qui est plus forte que

tous les hommes et dieux réunis : « at non uult natura, potentior omnibus istis ». On ne sait cependant

si l’espoir qu’elle est persuadée de ne pas avoir est celui d’être aimée d’Ianthé quand elle saura que

c’est une femme, ou bien celui de pouvoir l’épouser, aux regard des hommes et des dieux. Ces derniers

étant finalement beaucoup plus présents dans le discours qu’Ianthé elle-même, on peut penser que la

crainte de ne pas être aimée d’elle est moins forte que celle d’être reconnue coupable par la société

et la religion. Cela est dû sans doute au fait qu’il n’est pas impossible qu’Ianthé ait pu aimer son amie,

alors que la légitimité de la relation, elle, est sans espoir.

On remarquera qu’il y a dans ce discours quelques contradictions :

- au début de son monologue, Iphis reproche aux dieux de lui avoir donné un tel penchant ; plus loin, elle

laisse entendre que ce penchant est condamné par les dieux

- ensuite, c’est la nature qu’elle accuse d’être à l’origine de ses malheurs, alors que plus haut, elle a dit

que ses sentiments étaient contre-nature Que la nature ou les dieux soient responsables de son homosexualité, peut-on reprocher à quelqu’un d’avoir ce

qu’on lui a donné ? Iphis pourrait-elle être accusée sans injustice d’un crime dont elle n’est pas responsable,

et par ceux mêmes qui l’y ont poussée ? Ovide aurait-il pu mettre volontairement dans ce discours, ces

contradictions qui peuvent finalement amener à penser que l’amour d’Iphis est légitime, puisqu’inspiré par les

dieux ou par la nature ?

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4) Catulle, Poésies, 8 : Poème pour le retour de la femme aimée

Traduction :

Malheureux Catulle, cesse d’être sot,

Et ce que tu vois perdu, compte-le (pour) perdu.

Jadis ont brillé pour toi d’éclatants soleils

Quand tu accourais, (toi) qu’attirait à elle une jeune femme

Aimée par nous (=moi) comme nulle autre ne sera aimée.

Là, alors, (=en ce temps là), étaient ces nombreuses badineries,

Ce que tu voulais, ta maîtresse le voulait aussi. (nec nolebat > la double négation s’annule)

En vérité, des soleils éclatants ont brillé pour toi.

Maintenant, déjà, celle-ci ne veut plus ; toi aussi, impuissant, ne veux plus (=cesse de vouloir)

Et ne poursuis pas celle qui te fuis, et ne vis pas malheureux,

Mais ayant affermi ton âme, supporte, tiens bon.

Adieu, jeune fille. Désormais Catulle tient bon,

Et il ne te cherchera plus, et il ne te fera plus des prières, à toi qui les repousses,

Mais tu souffriras, quand tu ne seras plus demandée par personne.

Scélérate, malheur à toi ; quelle vie il te reste !

Qui maintenant t’approchera ? par qui seras-tu vue belle ?

Qui aimeras-tu maintenant ? A qui dira-t-on que tu es ?

Qui embrasseras-tu ? Les lèvres de qui mordras-tu ?

Mais toi, Catulle, tiens bon, (sois) ferme.

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