endée en ScèneVLes Enfants de la CourLes Leçons de Ténèbres de François COUPERIN

Fiche ressource

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2 LES lEÇONS DE TÉNÈBRESFrançois COUPERIN composa Les Leçons de Ténèbres entre 1713 et 1717 pour les Dames Religieuses de Longchamp dont le couvent était réputé pour la qualité de sa musique. Elles ont été écrites pour les liturgies de la semaine Sainte de la tradition chrétienne catholique.

Elles reprennent le texte des Lamentations de Jérémie issu de la Bible et symbolisent la solitude du Christ abandonné par ses apôtres.

Les deux premières leçons font appel à une voix seule alors que la troisième, écrite pour deux voix de dessus, est regardée par les musicologues comme l’un des sommets de l’art vocal de l’époque baroque.

1 FRANCOIS COUPERINFrançois COUPERIN, dit le Grand, est un compositeur français de la période baroque (1668-1733). Il jouait aussi de l’orgue et du clavecin.

Qu’est-ce que la musique baroque ?Consulter la fiche sur la musique baroque.

4 LES CHANTEUSES DU CONCERT

Camille POUL

Camille POUL est une chanteuse soprano à la voix souple et au tempérament pétillant.Son répertoire s’étend du baroque au contemporain.Flûtiste de formation, son goût pour l’opéra s’affirme dès l’enfance, en chantant comme soliste au sein la Maîtrise de Seine Maritime dans des productions de l’opéra de Rouen.Elle est diplômée du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris et de celui de Caen.Elle se produit dans des salles prestigieuses et a notamment chanté sous la direction de William CHRISTIE et d’Hugo REYNE.

Pour en savoir plus : http://www.camillepoul.com/

Anna REINHOLD

Anna REINHOLD est une chanteuse mezzo-soprano.Elle a étudié au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris et à l’Université de Vienne.Son répertoire s’étend également du baroque au contemporain. Sur scène elle interprète de nombreux rôles en France et à l’étranger. Elle a également participé au festival en Vendée, « Dans les jardins de William CHRISTIE ».Depuis 2013, elle enseigne à L’Institut de Sciences Politiques – Sciences Po Paris dans le cadre d’un atelier artistique.

Pour en savoir plus : http://www.rsbartists.com/fr/artists/anna-reinhold/

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3 LES ENFANTS DE LA COURDamien POUVREAU

Musicien polyvalent (guitare, théorbe, luth) originaire de Challans, Damien POUVREAU multiplie les expériences musicales. Il a joué avec La Simphonie du Marais, Sagittarius et le Centre de Musique Baroque de Versailles, avant de fonder son propre ensemble, dénommé Les Enfants de la Cour.

Pour en savoir plus : http://www.lesenfantsdelacour.com/Lire son interview.

5 LA VOIX - QUELQUES NOTIONSLes mécanismes du chant

Le premier élément important quand on souhaite parler ou chanter c’est la respiration, parce que le son de la voix c’est tout simplement de l’air qui vibre.

Lorsque l’on inspire, l’air est stocké dans les poumons, puis le son est émis quand on expire.Maîtriser sa respiration est donc important pour un chanteur car, il doit parfois tenir sa note sur une longue durée. Ce sont les abdominaux qui contribuent à la puissance et à la durée d’une note.

© bilderzwerg - Fotolia.com

Le diaphragme a pour rôle de donner de l’élan à la voix et de contrôler le son. Pour produire un son, le souffle remonte dans la trachée et les deux cordes vocales se mettent alors à vibrer.S’il s’agit d’une note aigüe, les cordes vocales s’allongent, s’affinent et vibrent rapidement. S’il s’agit d’une note grave, elles s’épaississent.La bouche et le nez jouent le rôle de caisse de résonnance, le son est donc amplifié.

Chaque chanteur est caractérisé par son timbre de voix. Le timbre, c’est la couleur de la voix. Il dépend de la morphologie et de la technique du chanteur.

Le saviez-vous ?La puissance de la voix est l’intensité maximale qu’elle peut atteindre. La voix d’un chanteur bien entrainé peut atteindre 120 décibels (le décibel est l’unité de mesure d’un son).En comparaison, les décibels d’une conversation normale se situent entre 20 et 50, ceux du tonnerre entre 90 et 110.

Les tessitures de voix

La tessiture est l’intervalle entre la note la plus basse et la note la plus aigüe qu’une voix peut chanter sans difficulté.

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6 LES INSTRUMENTS DU CONCERT

Voici des exemples d’instruments que vous découvrirez le jour de la rencontre musicale :

La viole de gambe Le théorbe Le clavecin

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Avant la rencontre artistique, nous vous invitons à préparer des questions à poser aux chanteurs et musiciens.

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Le théorbe est un instrument à cordes pincées créé en Italie à la fin du XVIe siècle. Il sert aussi pour l’accompagnement du chant.

La viole de gambe est un instrument de musique baroque à cordes frottées. Il ressemble un peu à un gros violon, mais se joue à la manière d’un violoncelle coincé entre les genoux.

Le clavecin est un instrument de musique à cordes pincées et à clavier. Extérieurement, il ressemble à un petit piano à queue très allongé.Le son du clavecin ne ressemble pas à celui du piano mais se rapproche de celui de la mandoline ou du luth.

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Interview de Damien POUVREAU, pour les Enfants de Cour

Interview réalisé spécialement pour les jeunes

Quel est votre premier souvenir en tant qu’auditeur ?Cela est un peu flou, mais on écoutait beaucoup de musiques à la maison. Ma grande sœur jouait de la flûte traversière, j’ai donc assisté à différents concerts de l’école de musique où elle étudiait. Je me souviens aussi que lorsque j’étais jeune garçon, nous allions souvent à des mariages et que j’adorais regarder et écouter les orchestres qui animaient le bal !

À quel âge avez-vous commencé la musique ?Pour quelles raisons ?J’ai commencé à l’âge de 9 ans pour arrêter à …10 ans ! J’aurais voulu apprendre le violoncelle mais il n’y avait pas de classe. Alors j’ai opté pour la guitare. Mais le prof ne me convenait pas, cela m’a déçu et je n’ai pas voulu continuer les cours. A 14 ans, mes parents m’ont emmené au cinéma voir le film « Tous les matins du Monde ». Cela a été un choc et une révélation !Cette musique classique (et plus précisément baroque) me plaisait et m’apaisait !J’écoutais par ailleurs beaucoup de rock qui me nourrissait d’une autre manière.J’ai donc décidé seul de reprendre immédiatement des cours à l’école de musique de St Jean de Monts.

Quelle est votre formation ?

J’ai donc étudié à l’Ecole de Musique de St Jean de Monts avec un très bon professeur de guitare, Ivan ROMÉO, qui a su tout de suite me transmettre sa passion. Mon bac en poche, j’ai travaillé 8 heures par jour la guitare pour atteindre un niveau suffisant pour tenter les concours d’entrée aux conservatoires de région parisienne. J’ai tellement travaillé que j’ai attrapé une tendinite à la main gauche… résultat : 1 an sans toucher une guitare… ! J’en ai donc profité pour travailler profondément les disciplines théoriques (solfège, histoire de la musique, analyse, harmonie, etc…), aller aux concerts et spectacles et découvrir Paris !!

Ensuite je suis entré au Conservatoire de St Germain en Laye où je suis resté 5 ans avec un maitre espagnol, Javier QUEVEDO. J’ai obtenu 2 premiers prix en guitare classique et musique de chambre ainsi que mes diplômes théoriques. Je me suis ensuite perfectionné auprès d’un autre très grand maitre de la guitare, Alberto PONCE à l’Ecole Normale de Musique de Paris. C’est à ce moment-là que j’ai décidé de me spécialiser en musique ancienne. Je suis donc entré au Conservatoire National de Région de Paris et au Conservatoire de Boulogne-Billancourt où j’ai étudié pendant 3 ans ces nouveaux répertoires et instruments. J’ai terminé mes études en 2007 et j’ai commencé immédiatement à me produire en concert. Je tiens aussi à dire que pendant toutes ces années, j’ai fait partie de plusieurs groupes en marge de mes études de musique classique (rock entre 16 et 20 ans, jazz manouche entre 22 et 25 ans).

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Avez-vous un autre métier ? Eh bien, non ! Mais le métier de musicien a plusieurs facettes. Pour ma part, je suis professeur en conservatoire, concertiste et auteur de spectacles !

Quel(s) souvenir(s) marquant(s) avez-vous en tant qu’artiste ?J’en ai énormément !!! Beaucoup sont liés à la scène, surtout quand j’ai joué à l’étranger, comme par exemple, un concert à Santiago du Chili où nous avons joué dans une église archi-pleine et par manque de place, les enfants étaient aussi à nos pieds au beau milieu de l’orchestre ! Imaginez ce qu’ils ont pu ressentir ! Jamais on ne verrait cela en France !

Quelles ont été les figures marquantes de votre parcours ?Evidemment, de nombreux professeurs, que cela soit au conservatoire ou en cours particulier car c’est important de pouvoir bénéficier aussi dans un cadre privé de l’enseignement de gens qu’on admire. Il y a également de nombreux musiciens ou musiciennes avec qui j’ai travaillé et qui m’ont beaucoup appris et marqué mais je ne peux tous les citer !

Quel style (ou repertoire) de musique préferez-vous ? Pourquoi ?Bizarrement, j’aime beaucoup la musique du XVIIe siècle et le rock, car je les pratique. J’aime aussi beaucoup le jazz, les musiques du monde et la chanson !! En fait, j’aime beaucoup de styles de musique finalement : tout simplement parcequ’il y a des trésors dans tous les pays ! Comment ne pas être bouleversé par l’émotion et la beauté d’un fado, le rythme d’une bossa-nova, la douleur d’un blues ou d’une chanson flamenco, …??!!!

Qu’est-ce qui vous a amené à concevoir ce concert ?Les Leçons de Ténèbres étant un des plus grands joyaux de la musique baroque, c’est tout naturellement que j’avais envie de les jouer. Et puis, c’est un des rares concerts à la bougie qui se finit quasi dans le noir !

Avec qui travaillez-vous ? Êtes-vous uniquement instrumentiste ?Je travaille avec différents ensembles de musique baroque, des orchestres, mais aussi des groupes qui mélangent les styles de musique. Passionné de théâtre, je participe à des pièces de théâtre soit en tant que musicien et/ou comédien. Depuis 2007, je développe aussi mes propres activités au sein de mon ensemble LES ENFANTS DE LA COUR. J’aime aussi créer des spectacles et plus récemment, j’ai écrit et conçu un conte musical Presque Reine avec des comédiens et des musiciens qui est sorti en livre-CD.

Quels sont les métiers associés à votre travail ?Tous les métiers liés à la culture forcément mais aussi d’autres… tout est possible !Comme elle fait du bien, la musique se mélange à beaucoup de choses, par exemple, la musique et la médecine, la musique et la cuisine, etc… !C’est d’ailleurs ce qui me plait dans les projets personnels que je mène, c’est de mélanger les disciplines artistiques, théâtre, musique, littérature, danse…

Faut-il encourager un jeune à embrasser cette profession ?Bien sûr, sans aucun doute !

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Pour aller plus loinLes enfants de la Cour : créations artistiques avec des notes, des mots et des gestes : http://www.lesenfantsdelacour.com/

À quoi servent les concours, les prix et récompenses ?A acquérir de l’expérience dans le métier, à obtenir plus d’engagements et à gonfler sa carte de visite !!

Y a-t-il un âge où il faut parler de retraite en musique ?Je ne crois pas…tant que le corps peut jouer la musique !

Quelle dimension musicale vous parait-elle importante de développer chez le jeune ?La patience et la persévérance dans le travail. Pour arriver à quelque chose, il faut travailler… et pour la musique (comme pour le sport) tous les jours régulièrement.Trop de jeunes pensent qu’en quelques mois, ils joueront de la musique mais c’est faux !Il faut du temps, de la patience, de la foi, de la confiance… Si désormais notre société fonctionne à 1000 à l’heure, l’apprentissage musical (qui pour moi relève de l’artisanat) est tout le contraire ! C’est pour cela que c’est une très bonne école de la vie !

Y a-t-il un message que vous voudriez transmettre aux jeunes ?Que ce soit la musique, le sport ou tous les autres domaines, soyez passionnés !Répandez cela autour de vous, soyez travailleur, curieux, généreux et respectueux, vous recevrez toujours en retour et rendrez les gens heureux autour de vous !

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UNE MUSIQUE LONGTEMPS OUBLIÉELe baroque désigne une période dans l’histoire des arts. En musique, elle démarre en 1600 environ et s’achève avec la mort du grand maître de la musique baroque, Jean-Sébastien BACH, en 1750. Elle vient après la Renaissance et avant la période classique.

C’est une musique qui est longtemps tombée dans l’oubli, après la mort de J-S BACH. Elle a été redécouverte seulement au XIXe siècle, puis après la Seconde guerre mondiale.

Plus tard, elle a été popularisée en France avec le film « Tous les matins du monde » (1991, avec notamment Gérard et Guillaume DEPARDIEU, Jean-Pierre MARIELLE, Jean-Claude DREYFUS…).

En musique dite « classique », c’est l’un des répertoires favoris du grand public. La France compte d’ailleurs de nombreux festivals de musique baroque, dont 2 en Vendée (au Logis de la Chabotterie et « Dans les jardins de William CHRISTIE » à Thiré).

La musique baroque

lE DÉVELOPPEMENT DE LA MUSIQUE INSTRUMENTALEL’avancée majeure de la musique baroque, c’est d’abord la naissance de la musique instrumentale. Auparavant, les instruments servaient principalement à accompagner le chant. Avec la musique baroque, les compositeurs écrivent un vrai répertoire pour les instruments.

C’est d’ailleurs à cette époque que sont apparus ou se sont développés des instruments comme le clavecin (l’instrument typique de la musique baroque) mais aussi la flûte à bec, le hautbois, la guitare, l’orgue, la famille des violes et celle des violons.

C’est aussi au cours de la période baroque qu’apparaît la forme concerto, c’est-à-dire un dialogue entre un orchestre et un instrument soliste.La viole de

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LE RENOUVELLEMENT DE LA MUSIQUE VOCALESi la période baroque a vu se développer la musique instrumentale, la voix n’en était pas pour autant méprisée, loin de là. C’est à cette époque que sont apparues notamment :• l’opéra• l’oratorio (comme l’opéra, l’oratorio raconte une histoire, mais sans mise en scène, costume ou décor)• la cantate (ensemble de plusieurs pièces pour instruments et voix)

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UNE MANIÈRE DE COMPOSER ET JOUER LA MUSIQUELa musique baroque c’est aussi une manière de composer et de jouer la musique, notamment :

• Le contrepoint, c’est-à-dire un entrelacement de plusieurs mélodies. Le contrepoint présenté par Jean-François ZYGEL : https://www.youtube.com/watch?v=c33B4mokZiA

• La basse continue, c’est-à-dire une méthode d’accompagnement au clavecin ou à l’orgue. Seule la voix de basse, la plus grave, est écrite sur la partition du claveciniste. À chaque note est ajouté un chiffre, qui va lui indiquer quelles autres notes il va jouer avec cette basse.

La basse continue présentée par Télérama musique : https://www.youtube.com/watch?v=gcmx3MQ2Jeo

• L’ornement, c’est-à-dire des variations sur une mélodie. L’ornement présenté par Télérama musique : https://www.youtube.com/watch?v=yoynkqkKCmE

• L’improvisation, qui permet de composer et d’interpréter simultanément une musique, souvent à partir d’un cadre défini (ex : une structure harmonique, une mélodie…)

L’improvisation en musique baroque présenté par Télérama musique : https://www.youtube.com/watch?v=Ljgl1-p7jRU

LES MAITRES DU BAROQUELa période baroque a connu des compositeurs parmi les plus grands de l’histoire de la musique occidentale. Citons par exemple :• Les italiens : Claudio MONTEVERDI, Antonio VIVALDI• Les anglais : Henry PURCELL, Georges Frédéric HAENDEL (né allemand puis devenu sujet britannique)• Les français : Jean-Baptiste LULLY (français d’origine italienne), Marc-Antoine CHARPENTIER, François COUPERIN• Les allemands : Johann PACHELBEL, Georg Philipp TELEMANN et Jean-Sébastien BACH , qui est probablement

le compositeur le plus emblématique de la musique baroque.

DES TUBESDe nombreuses œuvres baroques ont traversé les siècles, jusqu’à devenir aujourd’hui des musiques connues dans l’esprit du grand public. Beaucoup d’entre elles ont fait également l’objet de reprises, adaptations, dans des styles très divers.

• « Les Quatre Saisons » (Antonio VIVALDI)• « La Toccata et fugue en Ré mineur » (Jean-Sébastien BACH)• « L’Orféo » (Claudio MONTEVERDI)• «Messiah » (Georg Friedrich HAENDEL)• « Rinaldo – Aria d’Almina » (Georg Friedrich HAENDEL)• « Les Indes galantes » (Jean-Philippe RAMEAU)• « Stabat mater » (Jean-Baptiste PERGOLESE)• “ Didon et Enée” (Henry PURCELL) • « La musique de table » (Georg Philipp TELEMANN)• « Atys » (Jean-Baptiste LULLY)• « Folies d’Espagne » (Marin MARAIS)

DE LA MUSIQUE POUR TOUSIl convient de rappeler enfin que la période baroque a aussi été marquée par un formidable essor des concerts publics ouverts à tous, notamment en Italie. Auparavant ils étaient réservés à une élite.