18
La plume est plus forte que l’épée Réfexions sur l’écriture 1 1 Regardez le schéma et répondez aux questions. POLITIQUE ET LITTÉRATURE: OMBRES ET LUMIÈRES Connaissez-vous des cas où le pouvoir politique a limité la liberté des écrivains ? LA PLUME EST PLUS FORTE QUE L’ÉPÉE Quel est le sens du proverbe qui donne le titre à cette unité ? Êtes-vous d’accord ou penchez-vous pour le contraire ? ÉCRITURE ET MODERNITÉ : UNE VOIX, DES VOIX Les écrivains ont-ils un rôle à jouer dans la société actuelle ? ÊTRE ÉCRIVAIN : UN VRAI MÉTIER Aimez-vous écrire? Pourquoi écrivez-vous ? D’après vous, l’écriture représente-t-elle un travail, un divertissement, un plaisir ? Sauriez-vous imaginer les diffcultés que comporte le travail d’un écrivain ?

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La plume est plus forte que l’épéeRéflexions sur l’écriture

11 Regardez le schéma et répondez aux questions.

POLITIQUE ET LITTÉRATURE:

OMBRES ET LUMIÈRES

Connaissez-vous des cas où le pouvoir politique a limité la

liberté des écrivains ?

LA PLUME EST PLUS FORTE QUE L’ÉPÉE

Quel est le sens du proverbe qui donne le titre à cette unité ?

Êtes-vous d’accord ou penchez-vous pour le contraire ?

ÉCRITURE ET MODERNITÉ:UNE VOIX, DES VOIX

Les écrivains ont-ils un rôle à jouer dans la société

actuelle ?

ÊTRE ÉCRIVAIN : UN VRAI MÉTIER

Aimez-vous écrire? Pourquoi écrivez-vous ?

D’après vous, l’écriture représente-t-elle un travail, un

divertissement, un plaisir ?Sauriez-vous imaginer les difficultés que comporte le

travail d’un écrivain ?

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2

DÉCOUVRIR1

deux

Vocabulaire

2 Trouvez dans le texte les équivalents des mots suivants.1. hallucination, illusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

2. produire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

3. obligation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

4. soigner minutieusement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

5. aboutir à . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

6. sorti, provenant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

7. hésitation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

8. incomplet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

http://www.e-orientations.com

SUR LA TOILE1

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Écrivain, un métier difficile Marina Melody Mercier tient à prévenir les aspirants qui auraient une vision trop idéalisée du métier. Le jeune auteur, qui vient de sortir son premier roman, Jonas(s), connaît en effet déjà bien les contraintes de la profession.

« Écrivain, ce n’est pas le trip romantique de “j’ai une inspiration” et “blam je ponds cent pages”. Car c’est un vrai métier, il y a un savoir-faire, un vrai rapport au temps, et la pratique se perfectionne, se peaufine, s’adapte. Cela demande de la méthode, de l’organisation et de la volonté », insiste-t-elle.Car, de l’idée à l’ouvrage, il y a un important travail d’écriture, propre à chaque écrivain, mais qui demande un effort qu’il ne faut pas ignorer. Pour Jonas(s), par exemple, Marina a travaillé six mois, avec des interruptions de plusieurs semaines. « J’écrivais quelques pages, plusieurs lots les uns après les autres, qui appartenaient à un tout, sauf que celui-ci n’existait que dans ma tête », décrit la romancière. « Il a fallu alors mettre au point un univers, une trame, une narration, et insérer tous ces passages écrits sous le coup de l’impulsion. J’ai ainsi dû travailler la cohérence, la vraisemblance, le rythme... reprendre tout du début et ne jamais laisser tomber, être toujours exigeante ».Une fois son ouvrage écrit, l’écrivain doit ensuite le faire éditer. Pour un premier roman, cela se solde – en général – par l’envoi de nombreux manuscrits... avec un grand nombre de refus ! Marina a néanmoins vu sa proposition acceptée dès le premier envoi aux Éditions 93. « Mais je crois que j’ai eu de la chance », souffle-t-elle.Le travail de l’écrivain ne s’arrête généralement pas à l’acceptation de son

manuscrit par un éditeur. En effet, il lui faudra souvent faire quelques retouches à son récit à la demande de sa maison d’édition. Souvent associé au choix de la couverture et du résumé du livre, il devra ensuite participer à sa promotion, une fois celui-ci publié. Débutent alors les

salons, les séances de signatures et les interviews... tout en commençant déjà à réfléchir à son prochain ouvrage ! Il n’y a pas

de formation spécifique au métier d’écrivain, même si être issu d’un cursus littéraire favorise souvent les vocations. La plupart des

compétences viennent en effet au fil de l’expérience et des tâtonnements, en écrivant des billets, des

nouvelles ou de premiers ouvrages inachevés.La lecture et l’analyse des travaux d’autres écrivains est également essentielle.

OBSERVEZInséré à l’intérieur ou à la fin d’un passage au discours direct, le sujet de la proposition incise est toujours inversé, qu’il s’agisse d’un nom ou d’un pronom.

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trois

DÉCOUVRIR 1Compréhension écrite

3 Répondez aux questions suivantes.1. Dans quel sens Marina Melody Mercier affirme

qu’être écrivain « est un vrai métier » ?2. Est-ce que Marina Melody Mercier est une

écrivaine déjà affirmée ? Justifiez votre réponse.3. Résumez en une phrase en quoi consiste

l’« important travail d’écriture ».4. Quelle difficulté surgit une fois le travail

d’écriture terminé ?5. Que se passe-t-il après la publication ?6. Comment devient-on écrivain ?

Production écrite

4 Avez-vous jamais désiré devenir écrivain ? Si non, expliquez vos raisons. Si oui, dites pourquoi et de qui vous voudriez vous inspirer (200 mots environ).

Production orale

5 À DEUX Après avoir recherché des informations, préparez une interview à votre écrivain préféré et jouez la scène.

2 DE VIVE VOIX

Compréhension orale

6 DELF B2 Écoutez l’interview, puis répondez aux questions, en cochant (✗) la bonne réponse ou en écrivant l’information demandée. 1. Quel est le sujet de l’interview ?

2. Cochez l’affirmation correcte.a. L’auteur n’a pas réalisé son désir de dessiner ou de filmer ses histoires.b. Il préfère dessiner ou filmer plutôt qu’écrire.c. Il a d’abord écrit des histoires, puis les a filmées.

3. Quels sont les deux types de romans dont il s’inspire ?

4. a. Quelle partie du livre Bussi écrit-il en premier ? b. Et que fait-il ensuite ?

5. La psychologie des personnages est strictement liée à la fin de l’histoire.a. Vrai. b. Faux. c. On ne sait pas.

6. La psychologie des personnages peut évoluer au fil de l’écriture.a. Vrai. b. Faux. c. On ne sait pas.

7. Pour Bussi, le plaisir du lecteur tient à...a. des descriptions précises et claires. b. une intrigue riche en coups de théâtre.c. un style vivant et des dialogues serrés.

8. Pour Bussi, la psychologie des personnages est...a. finalement plus importante que l’intrigue.b. un aspect secondaire d’un bon roman policier.c. liée aux émotions de l’écrivain.

CD1•01

Michel Bussi Né en 1965, Michel Bussi est professeur de géographie à l’Université de Rouen, en Normandie. Sa carrière littéraire a débuté dans les années 1990 et, au rythme d’un livre par an, Bussi est devenu l’auteur français de roman policier le plus lu en France.

trois 3

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4

DÉCOUVRIR1

quatre

Production orale

7 Bussi cite deux auteurs de romans policiers, Georges Simenon et Agatha Christie, et un jeu de société, le Cluedo. Les connaissez-vous ? Si non, faites une recherche sur Internet et dites pourquoi Bussi compare les romans d’Agatha Christie au Cluedo.

8 Un avion sans elle est un roman de Michel Bussi publié en 2012. Expliquez le jeu de mots contenu dans le titre.

EN AVANT LA MUSIQUE3Zazie Zazie (de son vrai nom Isabelle de Truchis de Varennes) est née en 1964 en banlieue parisienne. Après une carrière de mannequin, elle de-vient auteure-compositrice-interprète. Elle est sacrée Révélation féminine aux Victoires de la musique grâce à son pre-mier album (Je, Tu, Ils, 1992).

Dès lors, elle publie une dizaine d’al-bums grâce auxquels elle remporte deux nouvelles Victoires de la musique comme Artiste féminine de l’année, en 1998 et en 2002.Sur toi, dont Zazie a écrit comme d’ha-bitude aussi bien les paroles que la mu-sique, est tirée de son quatrième album, La Zizanie (2001).

Sur toi J’écris sur ce que j’endureLes petites morts, sur les blessuresJ’écris ma peur, mon manque d’amourJ’écris du cœur, mais c’est toujoursSur ce que je n’ai pas pu direPas pu vivre, pas su retenirJ’écris en vers et contre tousC’est toujours l’enfer qui me pousseÀ jeter l’encre sur le papierLa faute sur ceux qui m’ont laisséeÉcrire, c’est toujours reculerL’instant où tout s’est écrouléOn n’écrit pas sur ce qu’on aimeSur ce qui ne pose pas problèmeVoilà pourquoiJe n’écris pas sur toiRassure-toi

Moi, j’écris sur ce qui me blesseLa liste des forces qu’il me resteMes kilomètres de vie manquéeDe mal en prose, de vers brisésJ’écris comme on miaule sous la luneDans la nuit, je trempe ma plumeJ’écris l’abcès, j’écris l’absentJ’écris la pluie, pas le beau tempsJ’écris ce qui ne se dit pas

Sur les murs, j’écris sur les toitsÉcrire, c’est toujours revenirÀ ceux qui nous ont fait partirOn n’écrit pas qu’on manque de rienQu’on est heureux, que tout va bienVoilà pourquoiJe n’écris pas sur toiRassure-toi

J’écris quand j’ai mal aux autresQuand ma peine ressemble à la vôtreQuand le monde me fait le gros dosJe lui fais porter le chapeauJ’écris le blues indélébileÇa me paraît moins difficileDe dire à tous plutôt qu’à unEt d’avoir le mot de la finIl faut qu’elle soit partie déjàPour écrire « ne me quitte pas »Qu’ils ne vivent plus sous le même toitPour qu’il vienne lui dire qu’il s’en vaOn n’écrit pas la chance qu’on aPas de chanson d’amour quand on en aVoilà pourquoi, mon amourJe n’écris rien sur toiRassure-toi

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DÉCOUVRIR 1

5cinq

Compréhension écrite

9 Écoutez la chanson sur Internet, lisez le texte et répondez aux questions suivantes.1. Résumez la pensée de Zazie et dites ce qui favorise l’écriture.2. De quoi, en revanche, on n’écrit jamais ?3. Expliquez le jeu de mots contenu dans les vers « C’est toujours l’enfer qui me pousse / À jeter

l’encre sur le papier ». Que veut dire Zazie ?4. Pourquoi peut-on affirmer que cette chanson est une véritable déclaration d’amour ?

Production écrite

10 « Dans tout pays le chant naturel de l’homme est triste, lors même qu’il exprime le bonheur. Notre cœur est un instrument incomplet, une lyre où il manque des cordes, et où nous sommes forcés de rendre les accents de la joie sur le ton consacré aux soupirs ». Commentez cette affirmation de Chateaubriand (200 mots environ).

4 EN IMAGES

Le bûcher des livresDès qu’il arrive au pouvoir, Adolf Hitler exprime son intention de lutter « contre l’esprit non allemand » et il envisage de persécuter de façon organisée et systématique les écrivains juifs, marxistes et en général tous ceux qui se déclaraient pacifistes. Le 10 mai 1933, devant l’Opéra de Berlin et dans 21 autres villes allemandes, des dizaines de milliers de livres sont publiquement brûlés par des étudiants, des enseignants et des membres du parti nazi. Ces bûchers passeront à l’histoire comme les « autodafés allemands de 1933 ».

Analyse de l’image

11 Répondez aux questions suivantes.1. Qui sont les personnes sur cette photo ? Dans

quelle tranche d’âge se situent-elles ?2. Qu’est-ce qu’elles sont en train de faire ?3. Quels sentiments semblent les animer ?

4. Quelle est votre réaction ?5. Quelle(s) réflexion(s) pouvez-vous faire en

relation avec l’âge des personnes représentées sur la photo ?

Production écrite

12 Imaginez d’être un écrivain qui assiste à l’autodafé de ses livres. Rédigez votre témoignage en racontant l’événement et en exprimant vos sentiments (200 mots environ).

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DÉCOUVRIR1

six

Patrick ModianoPatrick Modiano est né en 1945 près de Paris, d’un père juif français d’origine italienne et d’une mère flamande. Son premier roman, La Place de l’Étoile, remporte le prix Roger Nimier et inaugure une carrière littéraire axée sur le thème de l’étranger, de l’exilé, de l’absent, dans le Paris occupé par les nazis. En 1978, le roman Rue des Boutiques Obscures lui vaut le prix Goncourt et, en 2014, Modiano reçoit le prix Nobel de littérature pour « l’art de la mémoire avec lequel il a évoqué les destinées humaines les plus insaisissables et dévoilé le monde de l’Occupation ». Voici un extrait du discours que l’écrivain a prononcé le 7 décembre 2014, à Stockholm, pour la réception de son prix Nobel.

5 NOIR SUR BLANC

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[…] C’est la première fois que je dois prononcer un discours devant une si nom-breuse assemblée et j’en éprouve une certaine appréhension. On serait tenté de croire que pour un écrivain, il est naturel et facile de se livrer à cet exercice. Mais un écrivain – ou tout au moins un romancier – a souvent des rapports difficiles avec la parole. Et si l’on se rappelle cette distinction scolaire entre l’écrit et l’oral, un romancier est plus doué pour l’écrit que pour l’oral. […]

Et puis j’appartiens à une génération où on ne laissait pas parler les enfants, sauf en certaines occasions assez rares et s’ils en demandaient la permission. Mais on ne les écoutait pas et bien souvent on leur coupait la parole. Voilà ce qui explique la difficulté d’élocution de certains d’entre nous, tantôt hésitante, tantôt trop rapide, comme s’ils craignaient à chaque instant d’être interrompus. D’où, sans doute, ce désir d’écrire qui m’a pris, comme beaucoup d’autres, au sortir de l’enfance. Vous espérez que les adultes vous liront. Ils seront obligés ainsi de vous écouter sans vous interrompre et ils sauront une fois pour toutes ce que vous avez sur le cœur. […]

Curieuse activité solitaire que celle d’écrire. Vous passez par des moments de découragement quand vous rédigez les premières pages d’un roman. Vous avez, chaque jour, l’impression de faire fausse route. Et alors, la tentation est grande de revenir en arrière et de vous engager dans un autre chemin. Il ne faut pas succomber à cette tentation mais suivre la même route. C’est un peu comme d’être au volant d’une voiture, la nuit, en hiver et rouler sur le verglas, sans aucune visibilité. Vous n’avez pas le choix, vous ne pouvez pas faire marche arrière, vous devez continuer d’avancer en vous disant que la route finira bien par être plus stable et que le brouil-lard se dissipera.

Sur le point d’achever un livre, il vous semble que celui-ci commence à se dé-tacher de vous et qu’il respire déjà l’air de la liberté, comme les enfants, dans la classe, la veille des grandes vacances. Ils sont distraits et bruyants et n’écoutent plus leur professeur. Je dirais même qu’au moment où vous écrivez les derniers para-graphes, le livre vous témoigne une certaine hostilité dans sa hâte de se libérer de vous. Et il vous quitte à peine avez-vous tracé le dernier mot. C’est fini, il n’a plus besoin de vous, il vous a déjà oublié. Ce sont les lecteurs désormais qui le révéleront à lui-même. Vous éprouvez à ce moment-là un grand vide et le sentiment d’avoir été abandonné. Et aussi une sorte d’insatisfaction à cause de ce lien entre le livre et vous, qui a été tranché trop vite. Cette insatisfaction et ce sentiment de quelque chose d’inaccompli vous poussent à écrire le livre suivant pour rétablir l’équilibre, sans que vous y parveniez jamais. À mesure que les années passent, les livres se suc-cèdent et les lecteurs parleront d’une « œuvre ». Mais vous aurez le sentiment qu’il ne s’agissait que d’une longue fuite en avant. Oui, le lecteur en sait plus long sur un livre que son auteur lui-même.E

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DÉCOUVRIR 1

sept

Compréhension écrite

13 ESAME DI STATO TESTO DI LETTERATURA Lisez le texte et répondez aux questions. 1. À quelle occasion ce discours a-t-il été prononcé ?2. Est-ce que l’écrivain se sent à son aise ? Motivez votre réponse.3. Quelle éducation Modiano a-t-il reçue ? Quel effet a-t-elle eu sur sa vocation d’écrivain ?4. Quel sentiment un écrivain éprouve-t-il quand il commence à écrire ?5. Pour Modiano, écrire est comme « être au volant d’une voiture ». En quoi cette comparaison

est-elle efficace ? 6. À qui Modiano compare-t-il un roman sur le point d’être terminé ? Pourquoi ?7. Quels sentiments envahissent l’écrivain au moment de la parution de son livre ?8. Comment l’écrivain réagit-il ?9. Dans le dernier paragraphe, Modiano parle du livre comme s’il s’agissait d’un être humain. Relevez

les marques de cette « personnification ».10. Expliquez le sens de la dernière phrase.

Production écrite

14 ESAME DI STATO Choisissez l’une des deux pistes de production suivantes et développez-la en 300 mots maximum.a. Pour Modiano, sa vocation d’écrivain est la conséquence de son éducation familiale. Y a-t-il un

épisode de votre enfance qui a déterminé vos choix ? Racontez votre expérience.b. On entend souvent qu’« un film est plus amusant / passionnant / intéressant qu’un livre ». Partagez-

vous cet avis ? Présentez votre point de vue dans un paragraphe argumenté.

Vocabulaire

15 Les mots de la liste proviennent tous du discours de Modiano. Relisez le document pour en dégager la signification, puis utilisez-les pour compléter les phrases suivantes, en faisant les accords nécessaires.

appréhension • achever • élocution • découragement • faire fausse route • s’engager • hâte • parvenir

1. Durant vingt minutes, le merveilleux orateur nous tint sous le charme de son . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . captivante. (Raymond Roussel, 1877-1933, écrivain)

2. Je ne veux pas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . dans des discussions qui dégénéreraient en polémiques d’estaminet. (Paul Claudel, 1868-1955, poète)

3. La rapidité qui est une vertu, engendre son vice qui est la . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . (Gregorio Marañón, 1887-1960, médecin et écrivain)

4. Ne vous laissez pas envahir par le . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . et vous serez sûrs de réussir. (Abraham Lincoln, 1809-1865, Président des États-Unis de 1861 à 1865)

5. Si la société libre ne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . pas à améliorer le sort de la majorité des pauvres, elle ne pourra pas sauver la minorité des riches. (John Fitzgerald Kennedy, 1917-1963, Président des États-Unis de 1961 à 1963)

6. J’approche de mon logis avec cette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . qu’on a en se rendant chez un dentiste. Toutes les fenêtres sont sombres. (Guy de Maupassant, 1850-1893, écrivain)

7. Les esprits légers commencent beaucoup de choses sans en . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . aucune. (Pierre-Claude-Victor Boiste, 1765-1824, lexicographe et poète)

8. Qui prend conseil franchit la montagne ; qui n’en prend point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . même en plaine. (proverbe turc)

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DÉCOUVRIR1

huit

6 PAYSAGE AUDIOVISUEL

Compréhension audiovisuelle

16 Avant de regarder la vidéo, dites ce que vous savez à propos de l’OuLiPo. Si vous ne le connaissez pas, imaginez de quoi il s’agit, sachant que c’est un « OUvroir (= laboratoire) de LIttérature POtentielle ».

17 Regardez la vidéo sans le son et répondez aux questions suivantes.1. Comment sont formées les premières images

de la vidéo et que représentent-elles ?2. Que font les personnages ? Est-ce qu’il y a des

éléments qui vous font comprendre quel métier ils excercent ?

3. Observez les titres des livres et les noms des auteurs. Est-ce que l’OuLiPo accueille seulement des écrivains français ?

4. Quel personnage est présenté dans la dernière partie de la vidéo ? Par quel genre d’images ?5. De quel type de document s’agit-il dans la dernière image de la vidéo ? Que pouvez-vous en

déduire ?

18 Regardez la vidéo avec le son et répondez aux questions suivantes.1. Qu’est-ce que l’OuLiPo ? Qui l’a fondé ? Depuis combien d’années existe-t-il ?2. Combien de personnes forment l’OuLiPo ?3. À l’aide de ce qui est dit dans la vidéo, essayez d’expliquer le titre du documentaire.4. Quelle est la particularité du roman La Disparition de Georges Perec ? Et celle des Exercices de

style de Raymond Queneau ?5. Par quelle métaphore définit-on un oulipien ? Comment l’interprétez-vous ?6. Quelle a été la formation de Raymond Queneau ?7. Quels types de textes a-t-il écrits ?

Production orale

19 « C’est en écrivant qu’on devient écriveron ». Cette phrase de Raymond Queneau reprend un célèbre proverbe français : « C’est en forgeant qu’on devient forgeron ». Commentez la citation à la lumière de ce que vous venez d’apprendre sur l’OuLiPo.

Compétences 20 Les 11 lettres les plus fréquentes du français sont, dans l’ordre, E S A R T U N I L O C. En classe, tirez au sort une de ces lettres, puis choisissez un conte de fée connu de tous. Formez des groupes de 4/5 personnes. Chaque groupe écrit le conte sans jamais utiliser la lettre tirée au sort. Comparez les résultats et votez pour le meilleur texte (attribuez des points négatifs pour chaque infraction à la règle, pour des détails manquants etc.).

VIDÉO [02.08]

L’OuLiPo : mode d’emploi

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DÉCOUVRIR 1

neuf

Au lecteur

C’est ici un livre de bonne foi, lecteur. Il t’avertit dès l’entrée que je ne m’y suis proposé aucune fin que domestique et privée. Je n’y ai eu nulle considération de ton service, ni de ma gloire. Mes forces ne sont pas capables d’un tel dessein. […] Si c’eût1 été pour rechercher la faveur du monde, je me fusse2 mieux paré et me présenterais en une marche étudiée. Je veux qu’on m’y voie en ma façon simple, naturelle et ordinaire, sans contention3

ni artifice : car c’est moi que je peins. Mes défauts s’y liront au vif, et ma forme naïve4, autant que la révérence publique me l’a permis. […] Ainsi, lecteur, je suis moi-même la matière de mon livre : ce n’est pas raison que tu emploies ton loisir en un sujet si frivole et si vain. Adieu donc.

M. de Montaigne, Les Essais, éd. de C. Pinganaud (Arléa, Paris, 2002)

Victor HugoVictor Hugo (1802-1885) est le plus grand écrivain français du XIXe siècle. Poète, romancier et dramaturge, il n’a jamais dissocié sa carrière d’écrivain de l’engagement politique. Il a passé vingt ans en exil pour s’être opposé au régime de Napoléon III. Véritable légende vivante, l’écrivain a eu des funérailles nationales auxquelles ont assisté plus de deux millions de personnes.Dans un recueil de 1840, Les Rayons et les Ombres, Hugo réfléchit sur la mission sociale dont est chargé le poète.

Fonction du poète

[…] Le poète en des jours impiesVient préparer des jours meilleurs.Il est l’homme des utopies,Les pieds ici, les yeux ailleurs.C’est lui qui sur toutes les têtes,En tout temps, pareil aux prophètes,Dans sa main, où tout peut tenir,Doit, qu’on l’insulte ou qu’on le loue,Comme une torche qu’il secoue,Faire flamboyer l’avenir ! […]Peuples ! écoutez le poète !Écoutez le rêveur sacré !Dans votre nuit, sans lui complète,Lui seul a le front éclairé.Des temps futurs perçant les ombres,Lui seul distingue en leurs flancs sombresLe germe qui n’est pas éclos. […]Car la poésie est l’étoileQui mène à Dieu rois et pasteurs !

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Michel de MontaigneMichel Eyquem de Montaigne (1533-1592) est considéré comme le premier philosophe en langue française.

En 1572, il entreprend la rédaction des Essais, un ensemble de réflexions personnelles sur les sujets les plus disparates, que Montaigne ne cessera de relire, d’annoter, d’intégrer…La première édition de 1580 sera suivie par celles de 1582 et de 1595 (posthume).

V. Hugo, Les Rayons et les Ombres, in Œuvres poétiques, éd. de P. Albouy (Bibliothèque de la Pléiade, Paris, 1964)

1. avait

2. serais

3. effort

4. naturelle

7 EN TOUTES LETTRES

Faustin Betbeder, caricature de Victor Hugo, 1870.

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dix

Compréhension écrite

21 Lisez les trois documents puis répondez aux questions suivantes.1. Dans quel texte…

a. on affirme que le poète est à la fois sublime et méprisé ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . b. on proclame que le poète est le guide du peuple ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . c. on annonce une autobiographie ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

2. Quel est le but de Montaigne en écrivant Les Essais ? Par quelle(s) phrase(s) exprime-t-il cette idée ?

3. Quelle image Montaigne veut-il donner de lui-même ?

4. Citez les vers où Victor Hugo… a. définit le poète comme une sorte de voyant. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . b. affirme que le poète est parfois décrié. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . c. associe l’écriture à un acte presque divin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

5. Commentez les vers Il est l’homme des utopies, / Les pieds ici, les yeux ailleurs.

6. Résumez l’anecdote exposée dans les trois premières strophes de L’Albatros. Quelle image ambiguë Baudelaire donne-t-il de l’oiseau ?

Charles BaudelaireCharles Baudelaire (1821-1867) est considéré comme le père de la poésie moderne et le précurseur de la figure du poète maudit. Son recueil Les Fleurs du mal (première édition parue en 1857) a suscité le scandale, car il propose une vision nouvelle de la beauté : l’art peut être le fruit de la souffrance, du péché, de la laideur. Le poète ne trouve pas de solution au conflit entre son désir de pureté (l’idéal) et les tourments de la réalité (le spleen) ; seule la mort viendra mettre fin à ce déchirement.Dans le deuxième poème du recueil, Baudelaire brosse le portrait ambigu du poète.

L’Albatros

Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipagePrennent des albatros, vastes oiseaux des mers,Qui suivent, indolents compagnons de voyage,Le navire glissant sur les gouffres amers.

À peine les ont-ils déposés sur les planches,Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,Laissent piteusement leurs grandes ailes blanchesComme des avirons traîner à côté d’eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !L’un agace son bec avec un brûle-gueule,L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuéesQui hante la tempête et se rit de l’archer ;Exilé sur le sol au milieu des huées,Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.

C. Baudelaire, Les Fleurs du Mal, in Œuvres complètes, éd. de C. Pichois (Bibliothèque de la Pléiade, Paris, 1975)

CD1•04

5

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11

DÉCOUVRIR 1

onze

7. À qui l’albatros est-il comparé ? Faites correspondre les éléments des deux colonnes.

1. L’albatros 2. Les marins 3. Le ciel 4. Les ailes

a. La société, grossière et brutaleb. Le génie du poètec. Le monde sublime de la créationd. Le poète, l’artiste

8. Quelle image de l’écrivain se dégage de ces trois textes ?

Production écrite

22 VERS L’ESABAC Après avoir analysé les trois textes aux pp. 9-10 et les autres documents de ce chapitre, commentez cette phrase du romancier russe Tourgueniev (1818-1883) : « Un bon chimiste est mille fois plus utile que le meilleur poète » (300 mots environ).

GROS PLAN SUR... Les fonctions communicativesLe linguiste Roman Jakobson (1896-1982) a formulé une théorie de la communication selon laquelle tout acte de communication verbale repose sur six éléments fondamentaux : dans un contexte donné, un émetteur (ou destinateur) envoie à un récepteur (ou destinataire) un message (une suite de sons ou de lettres) à propos d’un référent (ce dont on parle) ; le message est transmis à travers un canal (l’air, le papier, les ondes électromagnétiques…) et, pour que la communication se réalise, il est nécessaire que l’émetteur et le destinataire partagent le même code (le français, le russe, la langue des signes…). Jakobson reconnaît six fonctions du langage :

FONCTION CARACTÉRISTIQUESexpressive le langage exprime essentiellement les sentiments ou les émotions du locuteur

conative l’acte de parole est centré sur le destinataire, pour le convaincre, le conseiller, l’obliger

référentiellec’est la fonction première du langage : le message sert à informer, expliquer, renseigner à propos de référents, c’est-à-dire de personnes, d’objets, de phénomènes (descriptions, infos, reportages, comptes rendus, articles d’une encyclopédie...)

poétique la forme du message devient l’objet principal de l’acte langagier (versification, jeux de mots, élimination des cacophonies…)

phatique le langage utilise les formules qui servent à vérifier l’efficacité du canal à travers lequel passe la communication (Allô ? ; Écoute-moi bien ; Vous me suivez ?)

métalinguistique le sujet du message est le code lui-même (comme dans les règles de grammaire ou les définitions des dictionnaires)

Ces fonctions ne s’excluent pas les unes les autres et souvent elles se superposent. C’est le type de communication qui va privilégier telle ou telle fonction.

23 Retrouvez dans les trois textes aux pp. 9-10 des passages où se réalise…

1. la fonction expressive : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

2. la fonction conative : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

3. la fonction référentielle : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

4. la fonction poétique : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

RÉFÉRENT/CONTEXTE▶

fonction référentielle

DESTINATEUR▶

fonction expressive

DESTINATAIRE▶

fonction conative

MESSAGE▶

fonction poétique

CANAL▶

fonction phatique

CODE▶

fonction métalinguistique

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12

FAIRE LE POINT1

douze

• Les pronoms personnels compléments me, te, le, la, lui, nous, vous, les, leur, ainsi que le pronom réfléchi se et les pronoms adverbiaux en et y, peuvent s’employer seuls ou accouplés. Dans ce dernier cas, l’ordre des pronoms est le suivant :

a) dans tous les types de phrases, excepté les phrases impératives positives, les pronoms se suivent dans cet ordre :

me / m’te / t’se / s’nousvous

le / la / les eny

le / la / l’ les

lui leury

lui leur

en y en

Elle ne nous l’a pas encore dit.

Je les y conduirai tout de suite.

Ne lui en parlons pas !

Il y en avait plusieurs.

b) dans les phrases impératives positives les pronoms se suivent dans cet ordre :

lelales

moitoilui

nousvousleur

m’t’l’

nousvousles

y

m’t’l’

nousvousleur

en

Portez-la-lui ! Accompagnez-nous-y ! Allez-vous-en d’ici !

• Les pronoms me, te, se, nous, vous ne peuvent en aucun cas se trouver juxtaposés deux à deux ni se joindre aux pronoms lui et leur. Le COI se présente alors sous la forme à + pronom tonique :Il se leur joint. → Il se joint à eux. Présentez-nous-lui. → Présentez-nous à lui.

La position des pronoms compléments (simples ou accouplés) dans la phrase• Les pronoms compléments se placent :

– après l’impératif affirmatif (avec trait d’union) : Écoutez-les ! ; Donne-le-moi !– devant toutes les autres formes verbales : On y pensera demain. ; Elle ne vous en parlera pas.– devant l’auxiliaire dans les temps composés : Il en a pris deux. ; Ils ne te l’on pas encore dit ?– devant l’infinitif, si le pronom est son complément : Je veux te parler. / Il va devoir le leur dire.

Mais si l’infinitif dépend d’un verbe de perception (voir, regarder, entendre, écouter, sentir…) ou des verbes envoyer, faire et laisser, le pronom précède le verbe principal : Je les entends parler. ; On le lui a fait répéter.

RÉVISION Les pronoms personnels complémentsUne fois son ouvrage écrit,

l’écrivain doit ensuite le faire éditer.

1 Reformulez les phrases en remplaçant les mots soulignés par le pronom qui convient. Attention à la place des pronoms dans la phrase.

1. Nous n’allons pas inviter Adèle à notre mariage !

2. Sache que tu ne pourras en aucun cas participer

à ce concours.

3. Écoutez chanter cette jeune fille et dites-moi ce

que vous en pensez.

4. J’ai commencé à étudier le chinois au collège.

5. Vous devriez dire à vos collègues que vous partez.

6. Tu n’as jamais entendu parler de cela ?

7. Il a fait observer au directeur qu’il s’était trompé.

8. Ne laissez pas les enfants sortir tout seuls !

2 Reformulez les phrases en remplaçant les mots soulignés par de + pronom tonique, à + pronom tonique, en ou y.

1. Françoise a renoncé à sa carrière pour suivre

son mari à l’étranger.

2. Pour terminer, j’ai besoin de Robert.

3. Comment peut-on penser qu’une mère renonce

à ses enfants !

4. Fais attention à cette femme : elle va te manipuler !

5. Vous n’avez pas envie d’un peu de dessert ?

6. Je ne m’étais jamais intéressé à l’opéra.

7. Je me souviens très bien de Mme Dulac : c’était

une femme adorable !

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13

FAIRE LE POINT 1

treize

4 Choisissez l’option correcte. Parfois les deux options sont acceptables.

1. La plupart des Français est / sont favorables à ces mesures.

2. Une foule de questions lui venait / venaient à l’esprit.

3. La file de visiteurs s’allongeait / s’allongeaient à l’entrée du musée.

4. Un groupe d’étudiants s’est présenté / se sont présentés à l’hôtel de ville pour manifester.

5. Cet ensemble de couverts est vendu / sont vendus à prix réduit.

6. Une bonne moitié des employés a / ont adhéré à la grève.

• Le verbe s’accorde en personne et en nombre avec le sujet ; quelquefois, cependant, on fait l’accord « selon le sens », en contradiction avec la grammaire.

• Quand le sujet contient un nom collectif au singulier suivi d’un complément au pluriel (une multitude de gens, une partie des élèves etc.), le verbe se met au singulier ou au pluriel selon le sens.a) Si on privilégie la vision d’ensemble, on accorde le verbe avec le nom collectif et donc on le met

au singulier : La foule des manifestants s’est dispersée lentement. (c’est la foule qui s’est dispersée)

b) Si on considère que le nom collectif est un simple quantificateur et qu’on mette l’accent sur les individus, on accorde le verbe avec le complément du nom collectif et donc on le met au pluriel : Un grand nombre de manifestants ont protesté contre cette mesure. (ce sont les manifestants qui ont protesté)

c) En règle générale, avec la plupart de, le plus grand nombre de, un grand nombre de, une infinité de, une multitude de, le verbe est au pluriel.

• Quand le sujet contient une fraction au singulier (la moitié, un tiers…) ou un nom numéral (douzaine, vingtaine, millier…) suivis d’un complément au pluriel, le verbe se met plutôt au pluriel :Un quart des maisons présentent des dégâts.On met le verbe au singulier quand on exprime une quantité précise : Un tiers des députés a voté contre ce projet de loi.

• Avec les pourcentages, c’est le complément qui détermine l’accord : 15 % de l’électorat est favorable. 27 % des électeurs se sont abstenus.

ATTENTION ! Paradoxalement, le verbe est au singulier avec plus d’un(e) et au pluriel avec moins de deux :Plus d’une erreur a été commise dans cette enquête.Moins de deux minutes suffisent pour faire cet exercice.

L’accord du verbe avec le sujet : les noms collectifs La plupart des compétences viennent en effet au fil de l’expérience.

3 Reformulez les phrases en remplaçant les mots soulignés par les pronoms qui conviennent. Attention à la place des pronoms dans la phrase.

1. Accordez-moi encore un peu de temps !

2. Ils n’ont jamais caché à leur enfant qu’il avait

été adopté.

3. Ne donnez pas à Valérie la permission de sortir.

4. Pourriez-vous expliquer encore une fois ces

règles à vos élèves ?

5. Passe-moi ces documents, s’ il te plaît.

6. Quand est-ce que tu nous présenteras ta

nouvelle petite amie ?

7. Ne parle pas à tes parents de cette affaire : ils ne

vont pas comprendre.

8. J’ai du mal à croire que vous ne vous attendiez

pas à sa réponse.9. Ils se sont toujours opposés à cette décision.

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FAIRE LE POINT1

quatorze

• Pour mettre en relief tel ou tel élément d’une phrase, le français dispose de plusieurs mécanismes linguistiques. C’est ce qu’on appelle couramment l’emphase.

• Dans la communication orale, la mise en relief se réalise à travers : – l’intonation, en insistant sur le mot à mettre en valeur (Paul a dit cela ?) ; – la syllabation (C’est im-pos-si-ble !) ; – la répétition (Non. Tu as compris ? Non !) ; – parfois aussi en utilisant des gestes.

• Voici d’autres moyens pour mettre en relief les différents éléments d’une phrase.

PHRASE SEGMENTÉEL’élément à souligner est placé en tête (ou en fin) de phrase et repris (ou

annoncé) par un pronom.

PHRASE CLIVÉEL’élément à mettre en relief est placé en tête de phrase, encadré par un présentatif (c’est, ce sont, voici, voilà) et par un pronom relatif.

AUTRES MOYENS

Sujet

Ces tableaux sont affreux !

→ Ces tableaux, ils sont affreux !

→ Ils sont affreux, ces tableaux !

Paul / Il a cassé la vitre.

→ C’est Paul / lui qui a cassé la vitre.Les enfants arrivent.

→ Voilà les enfants qui arrivent.

Le théâtre la passionne vraiment.

→ Le théâtre, c’est ce qui la passionne vraiment.

→ Ce qui la passionne vraiment, c’est le théâtre.

COD

Je n’ai pas beaucoup aimé sa dernière pièce.

→ Sa dernière pièce, je ne l’ai pas beaucoup aimée.

→ Je ne l’ai pas beaucoup aimée, sa dernière pièce.

J’aimerais acheter cette voiture.

→ C’est cette voiture que j’aimerais acheter.

→ Voici la voiture que j’aimerais acheter.

Elle désire par-dessus tout devenir actrice.

→ Devenir actrice, c’est ce qu’elle désire par-dessus tout.

→ Ce qu’elle désire par-dessus tout, c’est devenir actrice.

COI

Je n’ai pas encore pensé à mes vacances.

→ Mes vacances, je n’y ai pas encore pensé.

→ Je n’y ai pas encore pensé, à mes vacances.

Nous leur avons offert une chance.

→ C’est à eux que nous avons offert une chance.

Il faut réfléchir à cette proposition.

→ Cette proposition, c’est ce à quoi il faut réfléchir.

→ Ce à quoi il faut réfléchir, c’est cette proposition.

La mise en reliefCe sont les

lecteurs désormais qui le révéleront

à lui-même.

5 Conjuguez les verbes entre parenthèses au temps indiqué.

1. La pile de documents sur son bureau ne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . (cesser / indic. prés.) d’augmenter.

2. Une infinité de pistes de recherche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . (s’ouvrir / plus-que-parfait) grâce à cette

découverte.

3. Cette structure a été construite afin qu’une centaine de sans-abri . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

(pouvoir / subj. prés.) trouver un toit où se réfugier la nuit.

4. Une série impressionnante de coïncidences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . (être / condit. prés.) à l’origine

du désastre.

5. Selon le dernier sondage, 30 % des familles françaises ne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . (partir / futur) pas en vacances.

6. À cause de la grève des transports, plus d’un élève . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . (arriver / passé composé) en retard.

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FAIRE LE POINT 1

quinze

6 Mettez en relief les mots soulignés à travers une phrase segmentée, comme dans l’exemple.

0. Je téléphone à mes amis cet après-midi.

→ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

1. Cette pièce est vraiment amusante !

2. Tout le monde connaît ce chef-d’œuvre !

3. Il n’oublie jamais de souhaiter bonne fête à sa grand-mère.

4. On a restauré ces tableaux en 1980.

5. Les dernières expositions de cet artiste ont attiré beaucoup de visiteurs.

6. Nous avons déjà vu cette exposition.

7. Je ne mettrai plus les pieds dans cet hôtel !

8. Il n’y a malheureusement pas beaucoup de solutions.

7 Mettez en relief les mots soulignés en utilisant une phrase clivée, comme dans l’exemple.

0. Il va prendre le train de 10 heures.

→ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

1. Léonard de Vinci a peint la Joconde.

2. John Lennon a composé Imagine après avoir quitté les Beatles.

3. Est-ce que Juliette Binoche va jouer dans le prochain film de Luc Besson ?

4. Rodin a réalisé cette statue en l’honneur de Balzac.

5. Nous avons acheté les billets pour ce ballet.

6. Tu as fait cela pour moi ?

7. Je vais te confier cette mission délicate.

8. Elle a acheté une maison à Nice et elle souhaite vivre là-bas.

8 LANGUES EN ÉCHO Traduisez en français.

1. La maggior parte degli insegnanti ritiene che

queste misure non siano efficaci.

2. Un gran numero di iscritti non si è presentato

al concorso.

3. Passerà un migliaio di anni prima che questo

avvenga.

4. Il 40% delle loro vendite viene effettuato online.

5. Sono loro che devono scusarsi, non io!

6. Quello che mi preoccupa, è la sua possibile

reazione.

7. Quello che mi attira maggiormente in questo

progetto, è poter lavorare con i bambini.

8. Partecipare alle Olimpiadi, è quello per cui mi

alleno dieci ore al giorno!

Mes amis, je leur téléphone cet après-midi.

C’est le train de 10 heures qu’il va prendre.

Compléments prépositionnels

Je vais souvent chez mes grands-parents.

→ Chez mes grands-parents, j’y vais souvent.

→ J’y vais souvent, chez mes grands-parents.

Elle est née dans cette maison.

→ C’est dans cette maison qu’elle est née.

→ Voilà la maison où / dans laquelle elle est née.

Il faut lutter contre l’intolérance.

→ L’intolérance, c’est ce contre quoi il faut lutter.

→ Ce contre quoi il faut lutter, c’est l’intolérance.

Autres éléments

de la phrase

Il part demain.

→ C’est demain qu’il part.Il n’est pas venu parce qu’il était malade.

→ C’est parce qu’il était malade qu’il n’est pas venu.

▶ S’entraîner, pp. 148-149

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SAVOIR FAIRE1

seize

Résumer un texte

Qu’est-ce qu’un résumé ?Le résumé de texte est un outil aussi fréquent qu’in-dispensable dans le parcours scolaire ; il constitue souvent une étape dans la réalisation d’un travail de plus grande envergure, notamment lorsqu’il faut lire plusieurs documents et en faire la synthèse. En France et dans plusieurs pays francophones, le résu-mé de texte est une épreuve que l’on retrouve dans un grand nombre de concours pour accéder à la fonction publique. Pourquoi ? Parce qu’il permet de :

• juger de la capacité à condenser des informations en n’en gardant que l’essentiel ;

• évaluer la compréhension exacte d’un texte, qui est la base de tout bon résumé ;

• mesurer la compétence de reformulation, qui en est le corollaire.

Les règles• Le résumé doit être concis. En l’absence de toute

indication, tenez-vous à une proportion oscil-lant entre 1/3 et 1/4 du texte de départ.

• Le résumé ne contient que les idées essentielles. Les idées secondaires, les exemples, les citations illustratives ne seront pas pris en compte.

• Le résumé doit respecter les idées et leur enchaînement, sans déformer la pensée de l’au-teur. Tout commentaire et toute opinion per-sonnelle sont à bannir. Les formules telles que « l’auteur affirme que… » ou « ce texte aborde le thème de… » sont également proscrites.

• Le résumé respecte le système d’énonciation : on garde la première ou la troisième personne ainsi que le temps verbal du texte-source.

• Le résumé nécessite la reformulation des concepts. Il est interdit de reprendre des expres-sions ou des phrases entières du texte-source, sauf les mots-clés s’ils n’ont pas de synonyme.

• Le résumé est un texte rédigé et cohérent. Ce n’est pas un plan, ce n’est pas une prise de notes, ce n’est pas un collage de phrases du texte-source. Les phrases seront correc-tement construites et les idées seront clai-rement articulées en utilisant les mots de liaison (ensuite, pourtant, c’est pourquoi…). Bref, il s’agit de produire un texte immédiate-ment compréhensible, sans que l’on soit obligé de recourir au document d’origine.

La méthode• S’armer de crayons de couleur, d’une gomme et

d’un dictionnaire unilingue.• Faire une première lecture (sans prendre de

notes ni souligner) pour :a) obtenir une connaissance globale du texte ;b) éliminer les difficultés de vocabulaire grâce au

dictionnaire.• Lire attentivement le texte à résumer pour

repérer :a) le thème central : de quoi parle-t-on ? Qu’est-ce

qu’on veut nous démontrer / faire comprendre ? ;b) la personne (première ou troisième) ;c) les temps verbaux.

• Repérer (souligner, encadrer) les connecteurs logiques et les mots de liaison ; séparer les causes des conséquences, reconnaître les oppositions ou la chronologie.

• Diviser le texte en séquences selon l’articula-tion du discours ; la disposition du texte en para-graphes peut être un appui valide, mais il arrive souvent que les idées ne suivent pas ce découpage.

• Dégager (souligner, encadrer) les idées essen-tielles, les idées complémentaires et les idées se-condaires ; repérer les exemples, les citations, les données chiffrées.

• Établir le plan du texte-source, en hiérarchisant les parties (idées principales, arguments, exemples) et en respectant l’ordre logique du raisonnement.

• Rédiger le résumé à partir de ce plan, en respec-tant les consignes (longueur, énonciation, temps verbaux), en reformulant les idées essentielles et en articulant les différentes parties à travers les mots de liaison.

• Compter les mots du résumé et, si nécessaire, trouver des formules plus concises (il n’a pas eu assez de temps → faute de temps), réduire les énu-mérations (peintres, sculpteurs, graveurs → artistes), remplacer les subordonnées par des participes, des adjectifs ou des noms (comme il n’était pas présent → étant absent ; il a montré qu’il était capable de s’adapter → il a montré son adaptabilité).

• Relire le résumé pour :a) s’assurer d’avoir respecté le raisonnement du

texte-source ;b) vérifier sa clarté ;c) corriger les éventuelles fautes (accords, dési-

nences…).

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SAVOIR FAIRE 1

dix-sept

Un exemple

Beaucoup de romanciers, dont Victor Hugo, Stendhal et Gustave Flaubert, ont avoué souffrir de la fameuse angoisse de la page blanche. D’autres se sont ligués pour dénoncer le mythe du poète inspiré, en répétant qu’écrire, c’est toujours du travail. Quant au petit Nicolas de René Goscinny, il trouvait tout simplement que « téléphoner, c’est rigolo », alors qu’écrire, « c’est embêtant ».Pourquoi est-il laborieux d’écrire ?

D’abord, il y a un apprentissage à faire pour maîtriser les lettres et les mots. Trois ans de travail scolaire acharné, avant de pouvoir envoyer sa première lettre au père Noël. Viennent ensuite la maîtrise de l’orthographe et l’art de composer un texte compréhensible, choses qui ne sont pas garanties à tout le monde. C’est pourquoi, même pour un adulte bien entraîné, voire pour un professionnel, se mettre à écrire est presque toujours envisagé avec une certaine appréhension, alors que soutenir une discussion avec des amis est plutôt une détente.

Deuxième motif de difficulté : il faut être très concentré quand on écrit. Pour commencer, la technique, qu’elle soit manuelle ou mécanographique, accapare une partie de l’attention. Mais surtout, nos idées peuvent venir simultanément ou comme un flot sans interruption, tandis que l’écriture, elle, est strictement linéaire. Il y a du coup une pénible conversion à faire. De plus, nous écrivons beaucoup moins vite que nous parlons, et donc que nous pensons. Des spécialistes ont montré que nous faisons plus d’erreurs en milieu et en fin de mot qu’au début. C’est la conséquence de ce décalage : nous sommes déjà en train de penser au mot suivant alors que nous finissons d’écrire le précédent.

Une autre complication vient du fait que l’écriture est un monomédia, tandis que l’interaction verbale est un multimédia. Par conséquent, il s’agit de faire entrer dans un canal unique et étroit toutes sortes d’informations véhiculées à l’oral par l’intonation, le geste, le regard, l’expression du visage, la situation même que partagent les interlocuteurs. La parole est, dit-on, aidéepar un contexte et s’appuie sur lui. Par contre, l’écriture tend à perdre ce contexte et ne peut compter que sur ses propres forces.

Les écrivains se sont souvent interrogés sur la difficulté d’écrire.

Apprendre les règles de l’écriture est une tâche longue et pénible.

On est souvent gêné quand on doit élaborer un texte écrit.L’oral pose moins de problèmes.

Écrire demande de la concentration.

Parole vs écriture :a) désordre /

ordreb) vitesse /

lenteur

c) pluralité / unicité des moyens expressifs

d) lien / séparation avec le contexteD

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18

SAVOIR FAIRE1

dix-huit

Voici une proposition de résumé, fait à partir des notes (réduction de 350 à 120 mots) :

Les écrivains ont souvent exprimé la difficulté de leur travail. On peut alors s’interroger sur les raisons de cette difficulté.En premier lieu, l’apprentissage scolaire des règles orthographiques et de la rédaction est une tâche longue et pénible ; du coup, l’élaboration d’un texte écrit est souvent plus intimidante qu’une conversation. En deuxième lieu, écrire demande un effort de concentration supérieur, en particulier quand on doit traduire le désordre des pensées en une forme ordonnée. En outre, l’oral et l’écrit procèdent selon des rythmes différents.Enfin, la parole s’appuie sur d’autres moyens expressifs et fonde une partie de sa signification sur le contexte, alors que l’écrit est totalement autosuffisant.

1 Lisez le texte et repérez : a) le thème central ; b) la personne ; c) le temps verbal. Puis soulignez les idées principales, rayez les idées secondaires et encadrez les mots de liaison.Si l’on s’en réfère au dictionnaire latin/français Gaffiot, on apprend qu’auctor vient du verbe augeo qui veut dire faire croître, augmenter… Ce nom commun signifie donc : celui qui augmente, qui fait avancer et, par extension, celui qui pousse à agir, l’instigateur, le promoteur, le créateur, l’initiateur... Il est donc à noter que le mot « auteur » et ses racines latines impliquent les deux idées suivantes : c’est celui qui est à l’origine, d’une part, et, d’autre part, c’est celui qui fait bouger, avancer les choses. Autant dire, et c’est une pierre dans le jardin de nos contradictions mercantiles, que c’est un personnage essentiel à ses frères humains. C’est sans doute ce qui fait dire à Anaïs Nin : « je crois qu’on écrit pour créer un monde dans lequel on puisse vivre » et à Étienne Roda-Gil : « Je veux être utile à vivre et à rêver ». Notons que l’ensemble des dic-tionnaires s’accorde sur cette définition de l’auteur en précisant les différents genres dans lesquels il peut s’exprimer, que ce soit la littérature, la musique, la chanson ou toute autre forme d’art.Ce que ne disent pas les dictionnaires, c’est la difficulté d’écrire et de vivre du métier d’auteur. Ce n’est d’ailleurs pas une spécificité de notre époque ; ainsi Christian Nestell Bovee, écrivain américain du 19e

siècle, affirme avec humour : « Il n’y a probablement pas d’enfer pour les auteurs dans l’autre monde – ils ont trop à souffrir des critiques et des éditeurs dans celui-ci ».

2 Résumez le texte suivant en 100 mots environ.Le genre littéraire à la mode actuellement – et durant tout le XXe siècle d’ailleurs –, ce n’est pas le genre romanesque, ni même le polar. Ce n’est pas la science-fiction ni le récit sentimental. Ce n’est surtout pas le petit récit centré sur soi. C’est la « fiction biographique », qu’on appelle aussi la biofiction, ou plus sim-plement, plus mystérieusement, la « vie ». Des Vies imaginaires de Marcel Schwob, aux Vies antérieures de Gérard Macé, de Dora Bruder de Modiano, à Peste & Choléra de Deville, la plupart des livres qui s’écrivent et que les lecteurs apprécient sont désormais des récits imaginaires, quoiqu’« entés sur des existences histo-riques », pour reprendre la formule d’Alexandre Gefen, critique littéraire et chercheur au CNRS.Ce dernier publie sur le sujet un essai passionnant et roboratif, de surcroît préfacé par Pierre Michon : Inventer une vie, la fabrique littéraire de l’individu. Divisé en 23 chapitres, le livre de Gefen révèle surtout l’arbre généalogique de ce genre protéiforme, qui mêle l’imaginaire et l’érudition, s’enfonçant dans les zones d’ombre des existences passées, ne demeurant jamais enchaîné au réel parfois bête et brutal. Pour-quoi écrire sur quelqu’un dont l’existence ne fut ni héroïque ni exemplaire ? Pourquoi partir du réel au lieu d’être tout à fait libre, et de tout inventer ? Et réinventer, est-ce mentir ?Analysant les récits d’auteurs classiques (Balzac, Diderot) comme d’écrivains contemporains (Puech, Echenoz), Gefen montre que la biofiction a encore de beaux jours devant elle, parce qu’elle est avant tout un projet littéraire éthique.

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