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Mais où va MackySall ? C M J N CAFOUILLAGES ET PERSPECTIVES DU POUVOIR ISSN • 2230-133X 100 F www.enqueteplus.com MERCREDI 8 AOÛT 2012 NUMÉRO 351 P. 3 RAMADAN CHEZ LES SDF Entre bons samaritains et petits pervers P. 6 CAN 2013 - SÉNÉGAL / CÔTE D’IVOIRE Comment se servir des Espoirs de Londres P. 12 MANSOUR CAMA ET LES AUDITS/ARMP “Les fautifs doivent être exclus des marchés” P. 4-5 IBRAHIMA CONDETTO NIANG Des histoires tragiques P. 3 Polio à 7 ans, orphelin à 20 ans et prison à 37 ans

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Mais où va MackySall?

CMJN

CAFOUILLAGES ET PERSPECTIVES DU POUVOIR

I S S N • 2 2 3 0 - 1 3 3 X100 F www.enqueteplus.com

MERCREDI 8 AOÛT 2012 NUMÉRO 351

P. 3

RAMADAN CHEZ LES SDF

Entre bons samaritainset petits pervers P. 6

CAN 2013 - SÉNÉGAL / CÔTE D’IVOIRE

Comment se servir desEspoirs de Londres P. 12

MANSOUR CAMA ET LES AUDITS/ARMP

“Les fautifs doivent êtreexclus des marchés”P. 4-5

IBRAHIMA CONDETTO NIANG

Des histoires tragiques P. 3Polio à 7 ans, orphelin

à 20 ans et prison à 37 ans

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Agence des aéroports du Sénégal :Mystère autour d'un séminaireannulé

Qu'est-ce qui peut bien se passer àl'Agence des aéroports du Sénégal(Ads) ? Alors qu'un séminaire de miseà niveau était programmé ce week-end, rencontre qui devrait sans douteêtre une sorte de “ndëpp” (catharsis)pour passer à la loupe les nombreuxproblèmes dans le secteur de l'aéro-nautique nationale, voilà donc quecette rencontre vient d'être annulée.Pourtant le Conseil national duPatronat (Cnp) devait le financer etque les syndicats étaient dans lamouvance. Papa Mael Diop, Diplôméd’études supérieures commerciales,administratives et financières et toutnouveau Directeur général del’Agence des Aéroports du Sénégal,en remplacement de Mbaye Ndiaye,a-t-il été censuré par son ministre ?En tout cas, le passif de l'aéroportLéopold Sédar Senghor est si lourd,sans compter les petites excrois-sances dans le domaine du foncier,que personne n'a réellement envie deréveiller les cafards...

Évasion à la prison de Rufisque : Les deux matons inculpés entendusau fond aujourd’hui Inculpés et placés sous mandat de

dépôt depuis le 30 juillet derniersuite à l’évasion de quatre détenuesétrangères à la prison de Rufisque,les gardes pénitentiaires Alioune Fayeet Angélique Bassène devraient êtreentendus au fond, aujourd’hui. A encroire nos sources, l’audition étaitprévue pour hier, mais le juge du6ème cabinet l’a remise àaujourd’hui. A l’issue de cette audi-tion, leurs avocats pourront déposerune demande de liberté provisoire. Cequi sera un second recours, carEnQuête a appris que les conseils desprévenus ont déjà introduit unerequête en annulation du mandat dedépôt de leurs clients. Les avocatsjugent illégale l’incarcération d'Aliou-ne Faye et Angélique Bassène, res-pectivement chef de cours et surveil-lante de prison à la Maison d’arrêt deRufisque. Les conseils estiment

qu’en tant que paramilitaires, les misen cause ont été inculpés sans ordrede poursuite. Pour rappel, au mois defévrier dernier, quatre détenues étran-gères, une Ghanéenne, une Guiné-enne, une Française et une Sud-Africaine, condamnées chacune à 10ans de travaux forcés pour trafic dedrogue, s’étaient évadées de la prisonde Rufisque. Les deux gardes sontaccusés d’être leurs complices.

Axe Dakar-Londres : vers un accord de double imposition Le Sénégal et le Royaume-Uni de

Grande-Bretagne et d’Irlande duNord ont convenu de “mener à bien”la négociation d’un accord de doubleimposition entre les deux pays,annonce un communiqué de l’Am-bassade de Grande-Bretagne auSénégal. D'après le document, le pre-mier round de négociation aura lieuen Grande-Bretagne au mois d’octo-bre. La même source précise quel’équipe britannique sera dirigée pardes représentants de l’Administrationfiscale et douanière alors que de soncôté, le Sénégal sera représenté parune délégation du Ministère de l’Éco-nomie et des Finances (Directiongénérale des impôts et domaines).Pour que nul n'en ignore, les traitésde double imposition sont desconventions entre deux États visant àéliminer la double imposition dansles cas où le même revenu est impo-sable dans les deux pays ; à asseoir lasécurité en ce qui concerne le traite-ment du commerce transfrontalier,ainsi qu'à assurer une protectioncontre les tentatives d’éluder le paie-ment de l’impôt et l’évasion fiscaleplus particulièrement en favorisantl’échange d’informations entre lesautorités fiscales des deux États. A en

croire le document cité en référence,il existe “plus de 2 500 Traités dedouble imposition dans le monde etle Royaume-Uni dispose du plusgrand réseau de traités, couvrant plusde 100 pays”. Le texte indiquequ'une Convention de double imposi-tion “renforcera l’attrait du Sénégalpour les investisseurs britanniques”.Il ajoute que le gouvernement britan-nique et les sociétés britanniques ont“accueilli favorablement” l’accentmis par le Président Macky Sall et sonPremier ministre Abdoul Mbaye sur lanécessité de promouvoir les investis-sements, les emplois et la croissancepar le biais d’une amélioration del’environnement des entreprises auSénégal.

Internet : le “.africa”, c’est pour bientôt

Après le “.com”, le “.org” et le“.sn”, c’est au tour du “.africa” defaire son apparition sur la toile.Annoncé lors de la conférence

IcannSingapour2011, puis en débutd’année à la conférence Icann 2012à Dakar, le nouveau nom de domaineva très bientôt prendre service. Il aurapour vocation d’être un nom dedomaine pour “la promotion desentreprises, des peuples et de la cul-ture africains dans l'Internet”, selonun communiqué de The dotAfricaProject, un organisme de l’Icannchargé de la promotion dudit nom dedomaine. Censé être un espace auservice d’un milliard de personnesrépartis sur 53 pays, le dotAfrica estun outil de développement du webafricain mais surtout une questiond’authenticité et de souveraineténumérique. En effet, disposer, pourl’Afrique, d’un nom de domaine depremier niveau est une manière de“décoloniser l’info”, comme l’a dit lePr. Amadou Makhtar Mbow (photo)alors directeur général de l’Unesco,pour une grande présence africainesur la scène médiatique mondiale.Cet avis est partagé par l’Union afri-caine (U.A) qui, via sa Commission, aadopté en décembre 2011 une réso-lution établissant le dotAfrica en tantque “1er nom de domaine continen-tal pour l'utilisation par les organisa-tions, entreprises et individus avecl'aide des organismes africains del'Internet”. Un point de presse, orga-nisé par The dotAFRICA Project, auralieu aujourd’hui, au Pullman Terangade Dakar à 17h, pour de plus amplesinformations sur le lancement immi-nent du nouveau nom de domaine“.africa”.

Université de la banlieue de Dakar :le gouvernement a trouvé 17 milliards F Cfa pour sa construction Le gouvernement a trouvé un

financement de 17 milliards de

francs pour la construction de la nou-velle université de la banlieue, aannoncé le ministre de l’Enseigne-ment supérieur et de la Recherche,Serigne Mbaye Thiam, au cours d'unevisite hier à l’université Cheikh AntaDiop (UCAD) de Dakar. “Noussommes en train d’y travailler et àl’heure où je vous parle, un comité desélection est en train de se réunirpour choisir le coordonnateur et lefutur recteur de la nouvelle univer-sité. Un financement de 17 milliardsde francs a été dégagé” pour saconstruction, a dit le ministre. Selonlui, le Ministère de l’Économie et desFinances a identifié un terrain pouraccueillir cette université “probable-ment autour de Diamniadio etSébikhotane”. “Une décision défini-tive n’est pas encore prise. On vapeut-être la construire à côté de l’uni-versité du Futur africain ou recyclerl’université du Futur africain pour queça intègre l’université de la ban-lieue”, a ajouté Serigne MbayeThiam. L’État n’avait pas “suffisam-ment” de réserves foncières pourconstruire l’université de la banlieuecar il faut beaucoup de terres pourcela, selon le ministre. “Il nous fallaitpas moins de 100 ha. Ce qui faitqu’on ne pouvait pas retrouver cetespace dans la banlieue proche(Pikine)”, a-t-il dit. “L’option de l’Étatest de prendre quelqu’un qui va êtreresponsable du projet et le comité desélection est en train de se réuniractuellement. Là aussi, c’est uneinnovation, car c’est par appel à can-didatures”, a-t-il annoncé.

A près plus de deux décennies à la tête de laConfédération nationale des employeurs duSénégal (CNES), Mansour Cama a décidé de ne

pas se représenter à la prochaine Assemblée générale del'organisation patronale. C'est ce qu'a révélé l’inamovibleprésident de la CNES dans l’entretien qu’il a accordé àEnQuête (lire par ailleurs en pages 4 et 5). “MansourCama ne veut qu’une chose, c’est quitter la présidencede la CNES. Mansour Cama considère aujourd'hui, quemême si les membres de la CNES le souhaitent, luipense quand même que le temps est venu de passer leflambeau”, a-t-il confié. Quid de son successeur ? “C’estlaissé libre à l’Assemblée générale de la CNES. Je neveux même pas intervenir dans ce débat, ce ne seraitmême pas juste puisque tous ceux qui sont à la tête dela CNES sont déjà élus par des structures auxquelles ilsappartiennent. Ce sera une compétition, les gens vontélire la personne qu’ils veulent élire. Je n’interviens paset d’ailleurs, je ne crois même pas au dauphinat”. Lepatron a ajouté : “J’ai combattu le dauphinat de Wade,pourquoi j’aurais un dauphin. Je ne veux même pas enavoir.” De l'après présidence de la CNES, Mansour Camaa indiqué : “Je veux continuer à servir la CNES, même sije ne suis plus président, servir la cause du secteur privé

national, servir mes entreprises. Je ne suis pas un politi-cien. Ma prochaine vie, j’écrirai des livres de mon expé-rience.”Sa longévité à la tête de la CNES, Mansour Cama l’ex-

plique par la confiance des membres de cette organisa-tion patronale. “La CNES a toujours renouvelé ses ins-tances. Disons que c'est le président Mansour Cama quiparaît inamovible. Il faut savoir que Mansour Cama estresté trop longtemps à la tête de la CNES, c'est une réa-lité. Mansour Cama est resté trop longtemps à la tête dela CNES parce qu’aussi les membres qui l’ont élu, àchaque fois, cherchent à ce qu'il soit réélu. MansourCama est resté parce que les membres de la CNES n'ontjamais voulu le remplacer en pensant qu’il faisait bienson travail”, justifie le président de la CNES. “Nousavons connu des hauts et des bas, nous avons eu unepériode de creux qui a été celle des années 2000, maisà l’arrivé de Wade, je dois dire que cela été quelquechose qui nous a boostés puisqu’il fallait justement nepas se faire enterrer. Il fallait réagir et se battre”, a-t-ilpoursuivi. De son action, il estime avoir essayé, “dans lamesure de (ses) possibilités et de (ses) moyens, demener ce combat à la tête de la CNES”. “Je laisse lesgens juger de ce que j’ai fait, mais j’estime que mondevoir, je l’ai rempli. Ayant rempli mon devoir, je consi-dère que d’autres doivent pouvoir prendre le flambeau etfaire plus et mieux que ce que j’ai fait. Mais encore unefois, je ne suis resté aussi longtemps que parce quec’était la volonté des membres, de l’assemblée généraleet du conseil d’administration.”

PRÉSIDENCE DE LA CNES

Mansour Cama s’en va

Le ministre des transports, Mor Ngom

Serigne Mbaye Thiam, ministre de l’Enseignement supérieur

EN COULISSES page 2

numéro 351 • mercredi 8 août 2012

Publications - Société éditriceBoulevard de l’Est-Point EImmeuble Samba Laobé Thiam DakarTél. : 33 825 07 31E-mail : [email protected]

Directeur de la publication :Mahmoudou WaneDirecteur de la rédaction :Mamadou Lamine BadjiRédacteur en chef : Momar DiengRédacteur en chef délégué :Bachir FofanaChefs de desk :Momar Dieng - PolitiqueBachir Fofana - Économie / SocialNdiassé Sambe - SportDirecteur artistique : Renaud LioultMise en page : Penda Aly Ngom, Fodé BaldéPhotographe : Amadoune Gomis Impression : Graphic Solutions

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MOMAR DIENG

Où va Macky Sall ? Sait-il seulement oùil va ? Y va-t-il avec le bon groupe deperformance que requièrent les

urgences sénégalaises de l'heure et de l'avenir ?Quatre mois pile après le départ d'AbdoulayeWade, nous sommes en droit (et en devoir, sur-tout) de nous interroger sur le bilan du nouveau(et déjà ancien) chef de l'Etat au regard de lavision qu'il a déclinée en campagne électorale ;mais aussi sur l'action de son Premier ministreet de son gouvernement face à des obligationsincompressibles. La photographie des deuxmaillons de l'Exécutif renseigne sur “l'état cli-nique” global du pouvoir issu des urnes du 25mars 2012.

Macky Sall, des capacités en questionAujourd'hui, le repère essentiel du gouverne-

ment, c'est la satisfaction de la promesse pharede Macky Sall : la baisse des prix de certainesdenrées de première nécessité. C'est indéniablemême si on peut trouver à en dire. Socialementpopulaire, la mesure est donc politiquement

efficace. Elle est ainsi devenue l'emblème de laprésidence Sall. Son mantra. Mais après ?Après, c'est des interrogations à n'en plus finir,mais légitimes. Après, c'est des inquiétudes surla solidité du cap tracé. Après, c'est des doutessur la rupture promise... Avant, c'était le feuille-ton autour de la présidence de l'Assembléenationale, un sociodrame dont on se demande aposteriori avec quel couleur de fil il a été cousu.Avant encore, c'était le psychodrame sur ladurée du mandat présidentiel.Aujourd'hui, face au danger de l'auto-

brouillage de l'action gouvernementale, ilsemble indispensable que le président de laRépublique monte au créneau, d'une manièreou d'une autre, pour répondre aux inquiétudesaffirmées et de plus en plus précises desSénégalais. Les appréhensions portent sur lescapacités intrinsèques de Macky Sall à rendreopérationnels ses grands chantiers politiques,économiques, sociaux... Ce doute découlelogiquement du rythme et de la méthode parlesquels les dossiers politiques et sociaux sonten train d'être pris en charge par le gouverne-ment. Les tâtonnements sont plus que percep-

tibles, et le chef de l'Etat, censé devoir fixerun cap, est un peu trop discret. Il sembleabsent, comme s'il avait délégué un peu tropde prérogatives pour ne pas se mouiller direc-tement. Cette posture, quoique reposante, nerenvoie pas à l'opinion l'image du capitaine àla tête de ses troupes en zones de turbulences.Comme si l'obsession de ne pas être pris enfaute en public commandait cette discrétionqui n'atteint pas cependant les limites de ladésertion. Macky Sall se surprotège-t-il faceaux rancœurs naissantes des électeurs du 25mars ? Quatre mois après sa prestation de ser-ment, il se cherche encore. D'où la cacophoniesur les audits, les biens mal acquis, les rétro-pédalages, les réglages...

Un PM structurellement poreux aux conflits d'intérêtsL'autre coupable du système est le Premier

ministre Abdoul Mbaye. Dans un duo d'Exécutifoù il est incapable de présenter sa Déclarationde politique générale (DPG) après quatre moisd'activités, trois scénarios sont possibles pourexpliquer cet immobilisme : il existe soit desindices de crise entre le Président et lui mais àun degré encore acceptable ; soit une criseeffective sous forme de divergences tactiquesliées à de grands dossiers d'Etat ; soit un hori-zon de crise dû à des contradictions straté-giques insurmontables. Dans le premier cas, eten présence de deux responsables dépourvusd'un socle politique historique commun, maisliés par un principe hiérarchique, la cohabita-tion se fera inéluctablement à coup de compro-mis par étape. Mais pour le reste, le chef del'Etat gagnerait du temps à se séparer d'unPremier ministre qui va finir par lui empoison-

ner une première année de présidence que l'onespérait tonitruante, éclairée et efficace. Maistout cela n'est pas surprenant au regard desétats de services et du carnet d'adresses de M.Mbaye. C'est un financier structurellementouvert aux conflits d'intérêts qui a été placé aucœur de l'Etat. Le président de la Républiquene pouvait l'ignorer ! Propulser un tel homme àla tête d'un gouvernement d'urgences a été lameilleure façon d'impulser un rythme de tortueau pays. A moins que la prudence soit dictéepar le chef lui-même.

Distorsion dans les tempsEn réalité, Abdoul Mbaye n'est pas dans le

temps politique de Macky Sall. Les facteurs(sociaux et politiques) agrégés qui ont conduit àla chute de Wade ne semblent être à ses yeuxqu'un magma de phénomènes populaires pas-sagers que le rythme et la méthode du techno-banquier qu'il est doivent rendre acceptablespour le nouveau cadrage macro-économique. Iln'a jamais été “l'homme de la situation” alorsque, par exemple, la Déclaration de politiquegénérale renvoyée en septembre (et pourquoipas au delà ?) aurait dû être cette séquence àtravers laquelle les Sénégalais trouveraientréponses à des questions pressantes dont unefondamentale et irrépressible : le chrono-gramme de mise en œuvre de “Yoonu Yokkute”,le programme présidentiel du candidat MackySall.L'heure est loin d'être au désespoir, mais il se

constitue au fil des jours dans l'opinion undébut de lame de fond. Lequel pourrait destabi-liser toutes les certitudes du 25 mars si MackySall ne se met pas plus durement dans la peaud’un président élu.

ASSANE MBAYE

Du fond de sa cellule où il est endétention depuis la semainedernière, Ibrahima Condetto

Niang médite probablement sur le sortqui l'accable depuis sa naissance. Peugâté au plan physique par Dame nature,privé de l'affection maternelle dès l'ado-lescence, ce jeune homme semblecondamné à se battre toute la vie pourmaintenir la tête hors de l'eau. Alors qu'ilavait fini de se remettre de ses doulou-reuses épreuves, et commencé à prendreson envol, voilà que le destin s'abat dere-chef sur lui. Arrêté jeudi dernier, puis écroué le

lendemain après un retour de parquet àla prison centrale de Rebeuss au mêmetitre que son ancien Directeur général,Baïla Wane, il renvoie l'image d'unparieur malchanceux. Ou plutôt, d'unparieur dribblé.Ancien président du Conseil d'admi-

nistration de la Loterie nationale sénéga-laise, Condetto Niang est poursuivi pourcomplicité avec son ex-directeur général,Baïla Wane. Qui, lui, est poursuivi pourdétournement de deniers publics, faux et

usage de faux en écriture publique et enécriture privée... Mais pour certains deson entourage, aucun doute n'estpossible dans cette affaire : l'homme a étédribblé par son ancien DG, “plus expéri-menté que lui”, mais aussi “plus rou-blard”. Un fossé qui pousse d'ailleurs soncamarade de parti Abdou Khafor Touré, àse demander si sa nomination commePCA auprès de Baïla Wane n'a pas étéune erreur. Plus convaincu de l’innocence de

Condetto Niang dans cette affaire, Mou-hamed Massaly va plus loin. “Condetto aété tout simplement sacrifié par ses enne-mis aujourd'hui dans l'entourage deMacky Sall”, fulmine-t-il sans ambages.“Comment quelqu'un qui a détourné300 millions peut ne pas avoir de maisonencore moins de véhicule”, se demandel'ex PCA du Sirn. Qui confie dans la fouléeque Condetto Niang “croule depuis uncertain moment sous le poids des arriérésde loyer”.

PolioNé en 1975 à Bargny dans le départe-

ment de Rufisque à Dakar, IbrahimaCondetto Niang a eu une enfance

difficile. Il est garçon unique d'une fratriede 8 membres issus d'un père diplomate,et d'une mère catholique avant d'embras-ser la religion musulmane. A 7 ans, sa viebascule terriblement. La polio le rattrapeet ne le lâchera plus, en dépit des mille etune initiatives de sa mère pour l'en guérir.Les opérations chirurgicales à coup decentaines de milliers de francs Cfa n'yferont rien. Condetto Niang estcondamné au handicap, lui le faninvétéré du football. Les malheurs chez le fils d'Alioune

Badara Niang, c'est comme une ADN.Alors qu'il a à peine vingt ans, JoséphineCamara quitte ce monde. C'était sa mère.Désarroi total chez le jeune hommeconfronté à un destin tragique que l'ontrouve très souvent dans les fictions ciné-matographiques. Il est orphelin.

FNPJAuparavant, et face aux obligations

professionnelles soutenues de son père,le futur pensionnaire de Rebeuss estconfié à Ngoné Ndoye, ex-sénatrice et

ancienne ministre des Sénégalais de l'ex-térieur jusqu'à la chute d'AbdoulayeWade. “Je l'ai porté sur mon dos. C'est ungarçon honnête, travailleur et stoïque quej'ai vu grandir. Il a beaucoup galéré danssa vie, mais il a toujours su garder sadignité”, témoigne la responsable poli-tique libérale. “Je ne lui connais que dubien. Jamais il ne serait capable de fairedu mal à qui que ce soit”, renchérit-elle.Ibrahima Condetto Niang est resté avecelle jusqu'à l'obtention de son baccalau-réat avant de partir pour la France. Titulaire d'un Master 2 en Manage-

ment, le jeune diplômé rentre au bercailen 2004. Il intègre aussitôt le Fondsnational de promotion de la jeunesse(FNPJ) comme administrateur. Mais il n'yfait pas long feu puisqu'au bout de deuxans, il est démis de ses fonctions par leprésident Abdoulaye Wade. A son poste,Malick Tall Yade, ancien directeur decabinet du ministre Aliou Sow. Selon sesamis contactés par EnQuête, CondettoNiang est parti car il était en désaccordprofond avec son ministre de tutelle…Aliou Sow. Cette situation tendue conju-

guée avec ses sorties répétitives pour cla-mer publiquement que Wade a échoué,lui vaut ce limogeage.

Traversée du désert Sans emploi, Ibrahima Condetto

Niang replonge dans le désarroi, en dépitde sa conviction qu'il s'en sortirait encoreune fois. Mais il est contraint à unehorrible traversée du désert. Périodedurant laquelle il perd de vue des gens quilui étaient pourtant proches. “Il avraiment galéré à cette époque.Beaucoup de ses amis l'ont abandonné.Mais il gardait toujours l'espoir qu'il allaits'en sortir un jour”, témoigne KhaforTouré avec qui il a séjourné en France audébut des années 2000. Heureusement pour le Bargnois, cette

mauvaise passe ne dépasse pas deux ans.Condetto Niang est alors coopté commeConseiller spécial au PCCI, le numéro unsénégalais des centres d'appels. En2008, il atterrit à la présidence du Conseild'administration de la LONASE. Là où lesmalheurs de la vie le rattrapent. Encoreune fois.

CAFOUILLAGES ET PERSPECTIVES

Où va Macky Sall ?Quatre mois après sa prestation de serment, le président de la République donne l'impression de chercher ses marques alors que les urgences sont cassantes. À ses côtés, le Premier ministre se révèle un vrai handicap, perdu entre la complexité de sa mission et l'immobilisme du banquier qu'il sera toujours. Pour tous deux, l'état de grâce est presque arrivé à son terme.

IBRAHIMA CONDETTO NIANG

Les tragédies d'une histoire Bigame, père de trois enfants, 37 ans. L'ex-président du Conseild'administration de la Loterie nationale sénégalaise, IbrahimaCondetto Niang, doit se demander ce qu'il a bien pu faire au destin pour être si fréquemment dans le pétrin. Surtout après son inculpation la semaine dernière par le 1er Cabinet du juged'instruction.

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numéro 351 • mercredi 8 août 2012www.enqueteplus.com

POLITIQUE

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numéro 351 • mercredi 8 août 2012

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EN VÉRITÉ

M. Cama, vous êtes membre duComité national des assises.Aujourd’hui après 4 mois d’exer-cice de ce pouvoir par rapport àl’application de ces conclusions,qu’est-ce que vous avez à dire ?Sommes-nous sur la bonne voie ?Nous sommes sur la bonne voie.

Quand le président Macky Sall s’estinstallé au Palais de la République entant que président, il a eu le soucid’échanger avec nous et de recevoir ledirectoire des Assises et c’était pourexaminer les modalités de mise enœuvre des conclusions. Donc, nousn’avons pas de doute sur la volonté duprésident de la République de res-pecter son engagement de mettre enœuvre les conclusions des assises.Maintenant, il y a beaucoup dedébats autour de quelques questions.

Qui sont quand même fondamentales…Je pense que toute question qui va

vers la rupture par rapport à des pra-tiques qui avaient cours avant, estune question essentielle. Noussommes aussi restés sur notre posi-tion de vigilance en tant qu’Assisesnationales. Lorsque nous noussommes réunis samedi dernier, dansle cadre du Comité national de pilo-

tage, nous avons abordé toutes cesquestions.

Et vous en êtes arrivés à quellesconclusions ?Sur la question du Sénat, les

Assises nationales maintiennent leprincipe, tel qu’il a été édicté dansnos conclusions et dans nos travaux.C'est-à-dire qu’il est une structureinutile et coûteuse, en l’état actuel.Et donc nous, nous sommes pour sasuppression. Est-ce que le présidentde la République va supprimer leSénat ? Il semble que non. Nous rete-nons que nous avons, au niveau desAssises, dit qu’il faut supprimer leSénat.

Et qu’en est-il du président de laRépublique chef de parti ?Là aussi, nous avions enregistré, de

la part de M. le président de laRépublique, une position qui nous aparu plus honnête compte tenu descirconstances. Il ne nous a pas cachéque son parti était nouveau et qu’ilvenait d’être élu à la tête du pays etqu’on allait vers des élections législa-tives. Nous avons enregistré sa posi-tion comme étant une position quiallait évoluer pour rejoindre celle desAssises mais qui semblait être une

sorte de transition pour permettre àcelui qui a été élu de gérer toute cettesituation. Ce qui est normal car aprèstout, c’est lui qui a été élu. Donc,nous ne sommes pas gênés sur ceplan-là. Nous pensons que d’iciquelques mois, on devrait voir un peuplus clair sur cette question. Il demeure certains points sur les-

quels nous avons attiré l’attention etnous allons encore les reprendre dansle cadre de la commission nationale.C’est l’appel à candidature en ce quiconcerne les charges publiques. Il estimportant et impératif que cettequestion soit prise en charge le plusrapidement possible.

Ne sommes-nous pas dans unesituation où les Assises étaient debelles intentions et que son appli-cation devient difficile ?Non ! Nous sommes persuadés que

même si certaines conclusions desAssises ne sont pas appliquéesaujourd’hui, elles le seront tôt tard.L’avenir appartient à la bonne gouver-nance, à la transparence et au res-pect de l’éthique. On ne peut pasdévelopper le Sénégal si nous ne pas-sons par là. On ne peut pas évidem-ment faire des choses dans le vide.Nous avons une rupture à opérer. Est-

ce qu’elle peut être opérée brutale-ment ou est-ce qu’elle peut passerpar une sorte de transition ? Noussommes persuadés que tôt ou tard,les conclusions seront appliquées.Nous sommes conscients que cer-taines sont applicables dans un délaide court terme (12 mois), d’autrespasseraient dans un délai de moyenterme (2 ou 3 ans) et enfin d’autresqui peuvent même dépasser le man-dat de Macky Sall. Nous n’avonsaucune illusion par rapport à la com-plexité de certaines questions. Mais,nous appliquerons ces conclusions etnous le ferons appliquer sans naïvetéaucune parce que nous savons quenous avons affaire à des politiciens età des politiques. Et je reste persuadéque le président Macky Sall com-prend parfaitement tout l’intérêt qu’ila à s’inspirer de plus en plus desconclusions des Assises. Pour qu’ilpuisse être à l’aise dans le choix desgens, en ce qui concerne un certainnombre d’orientations (politiques,économiques ou institutionnelles),s’appuyer sur les Assises lui permet,

tout en tenant compte de la real poli-tik, de gérer des situations et des rela-tions qui sont issues d’alliances qu’ila bâties dans l’exigence de conquérirle pouvoir. En s’appuyant sur lesAssises, il aura beaucoup plus demarge de manœuvre qu’il n’aurait s’ilne s’appuyait que sur ces alliances.

Pensez-vous que la rupture deman-dée par le peuple sénégalais seraau rendez-vous avec cette nouvelleAssemblée nationale ?Absolument ! D’abord je pense

qu’il ne faut pas aller vite en besogne.Premièrement, c’est de nouveauxélus même si certains sont là depuislongtemps et qui ont blanchi sous leharnais de la politique. Deuxième-ment, l’une des plus grandes rupturesétait quand même l’intrusion ducitoyen dans le jeu politique et dansla démocratie. Aujourd’hui, les gensont conscience qu’ils ne peuvent pasfaire toujours n’importe quoi parceque des citoyens sont plus vigilantssur ces questions. Si à l’Assembléenationale, le jeu de la démocratien’est pas respecté, les citoyens seronttentés de refaire ce qu’ils ont fait le23 juin 2011. Il faut faire très atten-tion au fait que la rupture marche etque la participation citoyenne dans lejeu de la démocratie va être le tour-nant majeur à une rupture politiquede notre pays.

Cette rupture politique, c’est aussile respect du calendrier institution-nel. Mais voila 4 mois que lePremier ministre est installé mais iltarde toujours à faire une déclara-tion de politique générale… Je dois dire que personnellement,

ça ne m’a pas gêné que le Premierministre ne fasse pas une déclarationde politique générale devant une

Assemblée nationale qui n’était pasencore constituée. Aller faire unedéclaration de politique généraledevant une Assemblée qui était à laveille d’élection pourrait paraîtreincongru. Cette assemblée elle-même pouvait s’amuser à sanction-ner un discours sans pour autant avoirles moyens politiques dès le lende-main, de pouvoir mener à bien sonprojet politique. Aujourd’hui, ce quiest annoncé, et ce n’est pas loin, c’estau mois de septembre. Et j’observequand même que le Premier ministrea pris la précaution, au bout de 100jours, de communiquer sur un certainnombre de choses qui avaient étéfaites. L’exercice m’a paru intéres-sant du point de vue d’une attente,vers ce qui allait être déroulé dans lediscours de politique générale.

Mais entre le discours de politiquegénérale et maintenant, il y a lesvacances du gouvernement 3 ou 4mois après sa prise de fonction.Comment jugez-vous cela ?Je pense que c’est un mauvais pro-

cès. Ce qu’on appelle les vacances,qui sont d’ailleurs nécessaires à toutorganisme, peuvent provenir du faitque les gens ont eu, pour la plupart,à être sur la sellette pendant lapériode préélectorale, les électionsprésidentielles et législatives. Quandje vois les programmes, rendez-vous,rencontres et audiences qu’on nouspropose, je ne pense pas que les genssoient en vacances. Ce sont desvacances peut-être par rapport auxConseils des ministres mais non desvacances de manière nette commenous chefs d’entreprises avons l’habi-tude de faire. Les Sénégalais aimentbien parler du sexe des anges. Maisça, ce n’est pas utile d’en faire undébat.

Qu’avez-vous à dire sur les auditsrendus publics par l’ARMP ?L’ARMP respecte ses textes fonda-

mentaux. Donc, aujourd’hui, il y a riend’extraordinaire que l’ARMP publieles audits. Maintenant, qu’est-ce quiest fait des audits ? C’est là la ques-tion fondamentale. Ces audits, est-ceque nous devons les mettre sous lecoude, comme l’avait fait AbdoulayeWade ? Ce n’était pas normal. C’étaità la base de dérives graves dans lamesure où si vous êtes épinglé, maisque vous êtes garanti qu’il n’y a pas depoursuites, l’année suivante, vousallez crever le plafond. Par contre,vous devez être sanctionné de lamanière la plus juste. Mais encore,faudrait-il que nous administrions lajustice, sans esprit de revanche ou derèglement de comptes, mais enessayant d’être objectifs et de donneraussi les moyens de défense à ceuxqui sont accusés parce que c’est uneprésomption de culpabilité et il faudradémontrer que les gens ont fauté. Etsi les faits sont patents, la sanctionpeut tomber et tout le monde sauraque le Sénégal, dans son dispositif dedémocratie de pays avancé, a aussiune justice qui marche bien.

Et les sanctions pour les entre-prises fautives ?

MANSOUR CAMA, PRÉSIDENT DE LA CNES

“La préférence nationale, cen'est pas choisir les Sénégalaisde manière inéquitable”

PAR BACHIR FOFANA, ALIOU N. NDIAYE & AMADOUNE GOMIS (photo)

Le président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (CNES) accepte, pour EnQuête de faire un tour d’horizon de l’actualité politique et économique. Dans cet entretien, Mansour Cama, sans langue de bois, aborde la question des audits de l’ARMP, la concession du KingFahd qu’il trouve “léonine”, l’augmentation du prix de l’électricité ou la taxe de 5% sur le chiffred’affaires des entreprises minières. Sans oublier la politique avec une position “ferme” sur le Sénat“à supprimer”.

“La position des Assises nationales, c’est qu’il fautsupprimer le Sénat parce quec’est inutile et couteux”

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numéro 351 • mercredi 8 août 2012

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EN VÉRITÉTout à fait ! Il faut le faire ! Je vais vous donner

un exemple pour vous dire la position de laCNES sur ces principes. Lorsque les dépensesextra-budgétaires avaient défrayé la chronique,des audits avaient été lancés sur ces dépenses.Et il a été prouvé que dans bien des cas, lesentreprises n’avaient pas réalisé les travaux ouservices, elles étaient de connivence avec l’auto-rité contractante. A cette occasion, une réunions’est tenue ici à la CNES où j’ai dit de la manièrela plus solennelle, que toutes les entreprises, jene sais pas si c'est des entreprises de la CNES,mais celles qui seraient membres de la CNES,peuvent être sûres que nous ne les défendronspas et que si des actions tombent sur elles, ce neserait que justice. La deuxième chose, j’aidemandé à l’ARMP que les entreprises qui ontfauté figurent sur une liste noire et qu’on lesexclue des marchés. Cela aussi fait partie desmesures à prendre pour éviter que les gens quiont fauté, en complicité avec les délinquants quiont été épinglés puissent se réfugier derrière lefait que c’est le délinquant qui est le seul fautif.S’il y a des brebis galeuses, je suis tout à faitd’accord qu’on les sanctionne. Même la banquemondiale fait une black-list des entreprises.Nous devrons appliquer le même système.

Depuis l’avènement de ce pouvoir, il estbeaucoup plus question de patriotisme éco-nomique. Lors d'une conférence de presse,vous aviez parlé de votre gêne à voir ceux quiavaient participé au pillage du pays avec l'an-cien pouvoir, se rapprocher de ce nouveaupouvoir...Ce que nous avions dit à l'époque, en tout cas

si vous avez prêté attention au président de laCNES que je suis, j’ai dit de la manière la plusclaire que la CNES a participé activement auxAssises nationales. Parce qu'en fait, le débat étaitvenu de ce qu'avait dit avec beaucoup d'humourmon jeune frère Baïdy Agne, que le CNP est trèscontent d'avoir des ministres du gouvernement.C'est à cela que j'avais répondu en disant que sile CNP est content d'avoir le Premier ministre, leministre de l'Economie et des Finances parce quec'est d'anciens présidents de l’Association desprofessionnels de banque (APB), quid de la CNESqui a aidé, comme les 65% des Sénégalais, àélire le président de la République ? Ça veut direque le président est un membre de la CNES.C’était de l’humour.Par contre, il est indéniable que nous n'avons

jamais été en odeur de sainteté pendant le

règne d’Abdoulaye Wade. Tout le monde le sait,ça ne nous a pas empêché d’exister. Par contre,et je l'ai dit aux gens de la CNES, nous nesommes pas des martyrs du régime de Wade.Nous sommes des entrepreneurs qui avons subicela. Donc sur ce chapitre-là, nous n'avons pasde soucis par rapport à d'autres attitudes. Etc'est ça qu'il faut comprendre.

Pour en revenir au patriotisme économique…Le patriotisme économique, nous n'en par-

lons pas que maintenant. Il remonte pour nous,aux années où nous étions avec le CNP quenous avons quitté. Nous sommes à la base de lacréation du CNP. La CNES est créée en 1983,le CNP a été créé deux ou trois ans après et à lademande des syndicats de l'époque qui étaientd'émanation coloniale, face à un syndicat quiétait celui de nationalistes sénégalais et c'estcette idéologie-là, que nous, nous continuons àdéfendre. (…) Donc en arrivant aux Assisesnationales, nous sommes venus déposer sur latable ces valeurs-là qui sont essentielles entermes d'avancée économique. Maintenant,

Macky Sall arrive au pouvoir ; nous avons vécu12 ans pendant lesquels le président de laRépublique Abdoulaye Wade a eu ses préfé-rences “nationales” avec lesquels il a voulu tra-vailler. Comme j'ai l'habitude de dire, si ça leura permis honnêtement de développer leursentreprises et de gagner leur vie, j’applaudis.Mais si ça a été fait au détriment de l’intérêtgénéral ou en foulant au pied le principe d'unecertaine équité devant les citoyens sénégalais,je dis attention ! L'accepter et aller dans cettedirection-là, c'est aussi prendre le risque de voirdemain un cas de changement ; les gens vousépingleront. Et c'est tout ce débat-là. Wadedira : tous ceux qui étaient avec moi, mainte-nant veulent être avec Macky. Mais ceux quin'étaient pas avec Wade, qui ont soutenuMacky, comme nous, nous courons aussi der-rière pour demander une récompense de quoique ce soit. La préférence nationale, je le disavec beaucoup de solennité, ce n'est pas ausside dire : on choisit des Sénégalais, de manièreinéquitable. C'est de donner la priorité auxSénégalais en mettant tout le monde sur lemême pied d'égalité. En œuvrant de sorte ques'il y a eu une compétition, que ça soit desSénégalais et les meilleurs.

Dans ce cas, êtes-vous en phase avec la déci-sion du pouvoir de revenir sur le contrat deKing Fahd par exemple ?Absolument ! La position de l’État est juste. Je

vais même révéler une chose. Lorsque j'ai rencon-tré Racine Sy et Baïdy Agne à l'investiture du pré-sident Macky Sall, au Méridien, ils se souviendrontque j'ai dit à Racine : “Ton histoire du Méridien, onva en reparler”. Il m'a dit : “Ah bon !” Je lui ai dit :“Je vais demander qu'on audite le Méridien”. Il adit : “Ah bon mon président !” Je lui ai dit : “Il fautle faire, parce qu'il faut mettre tout le monde àl'aise”. Le deuxième point le plus officiel, nousavons été reçus par le Premier ministre et avantlui, nous avons reçu Youssou Ndour. Et nous avonsdit à ce dernier : vous verrez dans les documentsde la CNES que nous demandons qu'on audite lecontrat et les conditions dans lesquelles cela a étédonné à Racine Sy.

Pourquoi ? Le Premier ministre ainsi que le ministre

Youssou Ndour, ont pris la précaution de consul-ter un certain nombre de gens pour vérifier si lecontrat était un contrat léonin ou pas. Jeconfirme que le contrat est léonin. Vous savez,nous avons les investissements dans l’hôtellerieaussi. Je ne connais pas un hôtel dans le mondeoù on paie 50% de revenu brut d’exploitation(RBE) à celui qui gère. Vous voyez bien que cecontrat a plusieurs choses qui vraiment mettenten péril l’intérêt général. Je crois que c'est dansl’intérêt de M. Racine Sy de se calmer et vrai-ment de croire en ses capacités et de dire qu'ilest prêt. S'il est aussi convaincu qu'il est capa-ble de mener le King Fahd le plus loin possibleen tant que Sénégalais, nous serons les pre-miers à applaudir et même à faire des motionsde soutien, à condition qu'il se rende compteque les choses ne se sont pas passées commeelles auraient dû l’être et qu’on revienne à lacase départ, en toute transparence et je lui sou-haite de gagner. Et je pense qu'il est importantpour l'image du Sénégal, peut-être, que M. Sy,si demain il doit se présenter, aille chercher unpartenaire étranger.

C’est vous le “nationaliste” qui le dit…Nous avons beau être les champions de la

préférence nationale, il nous faut toujours aussiêtre réaliste au point de savoir que la promotionde la destination Sénégal sera aussi marquéepar la présence de grand nom de l’hôtellerie.C'est indispensable. Je vous assure que je suis

très nationaliste mais je connais mes limites etje sais que, dans certains cas, il faut accepter dese mettre en partenariat parce que ces noms-làattirent les touristes. Et nous avons besoin deles attirer. Donc ce n'est pas une question denationalisme à tous crins et de tous poils. Non !C'est une question de réalisme.

Et que pense la CNES sur l'annonce de l'aug-mentation du prix de l'électricité que leministre du Budget a essayé d'expliquer endisant que ça ne toucherait pas les ménagesdit à faible niveau ?Lorsque nous avons reçu la mission du FMI,

la question a été abordée. Nous l'avons dit très

clairement que nous sommes contre la haussedu prix de l'électricité. Parce qu'on semblaitoublier que nous avons payé un prix très fortpour cette électricité, non seulement de mau-vaise qualité, mais qui est arrivée en plus demanière erratique. On oublie que pendant troisans, nous avons passé tout notre temps à pro-duire avec des groupes électrogènes en mettantun carburant très cher. Et aujourd'hui on vientnous dire qu'il faut augmenter encore. Pour cequ'a dit le ministre du Budget, j'attends de voircomment on va faire ces discriminations et faireporter encore aux entreprises le poids de lahausse. Parce que si on dit que les petits reve-nus ne peuvent pas payer ? Qui peut payer ?C’est nous, les grands revenus. Donc pour ça, jepeux vous dire que le patronat est contre l'idéed'augmenter, et nous l'avons dit au FMI.

Et que pensez-vous de cette augmentation de5% des taxes sur le chiffre d’affaires des

entreprises minières ?Cette question, nous l'avons évoquée au minis-

tère de l'Economie et des Finances pour nousétonner que cette mesure ait été prise sansconcertation. Si j'avais été à la place du ministre,j'aurais appelé les entreprises à la concertation.Parce qu’à chaque fois qu’un Etat met une taxeou surtaxe, il veut avoir des ressources supplé-mentaires parce qu’il a une politique supplémen-taire ou des choses à combler. Mais discutonspour voir si on peut le faire en mettant brutale-ment 5% ou bien s'il faut une graduation. Est-cequ'il ne faut pas discriminer les entreprises,parce qu'une entreprise minière qui exploite del'or n'est pas une entreprise qui fait du ciment. Ily a vraiment un champ à la réflexion. Lorsquenous avons parlé avec le ministre de l'Economieet des Finances, il est apparu nettement que lesgens ne souhaitaient pas revenir sur cela. Nousavons pris acte de ça. Nous allons informer nosentreprises qui sont concernées.

Et qu’est-ce qui pourrait advenir ?Maintenant il y a un risque. C'est que les gens

augmentent les prix en appliquant les taxes surle prix de revient car il faudrait que quelqu’unpaie. Alors est-ce qu'un consommateur sénéga-lais sera prêt à payer son ciment plus cherquand cette taxe-là va s'appliquer ? Ça, c'est laquestion qui est sur la table aujourd'hui. Parceque je ne vois pas les entreprises de cimenterieet autres dire qu'elles vont accepter sauf si vrai-ment on leur fait des propositions et c'est là oùl’intérêt de la concertation paraît important,avec des sortes de compensation pour atténuercela. Il faut faire attention parce qu’une taxepeut générer de l'inflation. Et si les gens, demanière aveugle, disent : bon, vous avez prélevé5%, on le met sur le prix du public, le gouver-nement entendra le cri des populations.

PAR BACHIR FOFANA, ALIOU N. NDIAYE & AMADOUNE GOMIS (photo)

“Les entreprises qui ont fauté dans les audits, il faut les exclure des marchés”

“Nous ne sommes pas des martyrs du régime de Wade”

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RAMADAN

MAMADOU LAMINE SANÉ

I ls ont le sourire forcé, desvisages sombres marqués parle poids des infortunes de la

vie et un carton pour dortoir. Ilstrimbalent des sacs ou des colis surles trottoirs vides, en cette heure oùDakar s'anime à pas feutrés. L'appeldu muezzin de la mosquée de laZawiya El Hadji Malick Sy, à Dakar,à potron-minet rappelle qu'on est enplein mois du ramadan. C'estl’heure du “xëdd”, premier repasqui marque le début du jeûne. Larue Jules Ferry, loin de son traintrain grouillant de jour ouvrable etmal éclairée par des néons,accueille les premiers piétons. Ilsdépassent des “habitants” particu-liers en famille ou en solitaire, desSans domicile fixe (Sdf).Il est 5h 10mn du matin, tasse

d’eau à sa main gauche, un pain sec

sur la main droite et trois dattes,Badou, la trentaine, chemise carre-lée entrouverte, raconte sa galère dece mois béni pour les musulmansdu monde entier. “Il est difficilepour nous de faire le xëdd, toutcomme pour le ndogu (rupture) dujeûne”, se plaint cet ancien élèvecoranique qui vit dans les rues deDakar depuis l’âge de 15 ans. Aquelques pas de lui, en face de lapharmacie Guigon, une femme mai-grichonne, un foulard mal noué surla tête. Nommons-la Nogaye.Flanquée de trois enfants, les siensà l'en croire, dont deux jumelles decinq ans et un garçon de huit moisentre les bras, la dame avoue qu’illui est parfois difficile de jeûner, carne trouvant rien à se mettre sous ladent. Or elle doit allaiter :“Comment puis-je jeûner tous lesjours si je n’ai pas de quoi manger,et vu ma situation de maman. Vous

voyez comme je suis chétive”, ditNogaye, juste 25 ans, originaire ducentre du pays, chassée de chez ellepar ses parents pour grossesse horsmariage, d'après la concernée.

“Mon premier ramadan dans la rue” Plus loin sur la Place de

l’Indépendance, camouflée dansune perruque pour ne pas êtrereconnue, Binette est une nouvellearrivée dans la communauté desSdf. “Je suis dans la rue depuisdeux mois, dit-elle, une moitié debaguette de pain en main et unetasse de lait. Le ramadan des Sdfque nous sommes est difficile, c’estmon premier ramadan dans la rue etj’en sais quelque chose”. Vers 13 heures, sur les rebords de

la route et à quelques mètres d'eauxstagnantes d’où s’échappent uneodeur nauséabonde, une famille

malienne composée du père, plusde la soixantaine, d’une femme, laquarantaine, et de leur trois filles(5, 8 et 12 ans) dit chercher pitancepour le nodgu, dans un Wolof desplus approximatifs. “Aujourd’hui, lejeûne a été dur, il faut qu’on trouvevite de quoi manger sinon la nuit vaêtre difficile pour nous”, informe lecouple installé à Dakar depuis plusde six ans.

Fanta, sprinteuse pour sa mèreA quelques minutes de la rupture,

et même s’ils paraissent épuisés,certains Sdf font montre d’énergie àrevendre ; ils se livrent, comme uneffort de survie, à des sprints deJeux olympiques – sauf que ce n'estpas un jeu – à la vue d’un bienfai-teur qui apporte des mets. A l’entréedes Maristes, une voiture 4x4 decouleur grise s'arrête, à l’intérieurune dame de teint clair baisse unevitre et tend un sachet bleu remplid'aliments. C'est la ruée d'homme,femmes, jeunes ou vieux vers ce“trésor”, car le premier arrivé estservi. Plus rapide et plus agile, lajeune Fanta, 8 ans, remporte lacourse et obtint la médaille du“ndogu”. Sa mère, la soixantaine,n’ayant plus les jambes pour courirassez vite, est sauvée par sa fillette :“Chaque jour, à l’heure de la rup-ture, elle m’apporte à manger grâceà sa vitesse”, narre la dame, toutefière de sa Fanta. A défaut de tom-ber sur un “ndogu” de croissants,lait en poudre, sucre et dattes,d'autres se contentent de pains etdattes qu’un vieux, barbe à laOustaz Alioune Sall, leur distribue.Démarche titubante, le jeune

Dame, Sdf à Khar Yalla prend lechemin menant à une mosquée dela localité. Il espère y trouver à man-ger après une journée de quête bre-douille. “Je vais à la mosquée deKhar Yalla pour couper le jeûne carlà-bas, on trouvera forcément unndogu”, soutient le jeune hommeau sourire édenté. Il est accompa-gné de son ami de rue de plus detrois ans, Ibnou, habillé d'un grandboubou traditionnel de couleurverte. Lui ne fait pas mystère de ce

qu'il cherche à la mosquée : “Moi,je n’y vais pas pour prier, mais justepour manger et après, je n’attendspas la prière.”

Nogaye, une cible en chairL’équation du ndogu résolue,

reste celle du dîner. A ce propos, lesfilles et femmes n’auraient pas tropde peine à trouver donneur, ce quin'est pas le cas pour les hommes.“Le dîner, c’est le repas desfemmes”, déclare Badou, le Sdf deSandaga. Binette, à la Place del’Indépendance, belle et jeune, avecune poitrine bien dotée qu’elle ne seprive pas de mettre en valeur aumoyen d'un décolleté, fait mouche.“Il peut arriver que je dîne trois foisla nuit en mangeant divers repas :sandwichs, hamburgers ou autres”,confesse-t-elle, sourire malicieux.Les invitations pleuvent sur elle :“Ce sont les commerçants deSandaga, les taximen ou, parfois,des hommes dans des voitures quime proposent le dîner”. Une “bien-faisance” non sans arrière-pensée :“Parfois, ce sont des branlettes, despipes ou le sexe. Cela dépend del'importance du dîner proposé”,lâche Binette. Exposée à ce mêmecas de figure, Nogaye est la cible depervers. “Pour avoir le dîner, destaximen et commerçants deSandaga viennent me proposer deschoses pas catholiques que je faispour trouver à manger pour mesenfants et moi”, souffle-t-elle triste-ment. Des actes que les hommes Sdf

dénoncent tout en ayant consciencequ’ils n’y peuvent rien. “LesSénégalais ne sont pas descroyants ; comment, pendant cemois béni, on peut se permettre cer-tains vagabondages, vocifèreBadou. On fait tout pour arrêter çamais ils (les pervers) nous disentqu'on n'est rien. Quand on avise lapolice, c’est toujours la mêmeréponse : “ok”“. Pis, selon Badou,même les jeunes garçons seraientpris dans l’étau de pédophiles : “Leshomosexuels viennent, ici, pourfaire du n’importe quoi avec lesenfants”.

MOMAR DIENG

A la résidence de l'ambassa-deur d'Israël à Dakar, c'étaithier le grand rassemblement

d'imams et oulémas venus de tous lescoins du Sénégal. “Une première”destinée à donner “encore une foisune chance à la paix”, en allusion àl'éternel conflit de Palestine. Autourdu Dr. Eli Ben Tura (photo), chef de lamission diplomatique de l'Etathébreux, une résolution à trois élé-ments a été esquissée par le facilita-

teur Amacodou Diouf, président duConseil des organisations non gouver-nementales d'aide au développement(CONGAD). Il s'agit de l'affirmationd'un “soutien à tous les peuples éprisde paix”, de “l'engagement desimams à œuvrer pour une paix dura-ble et juste” partout dans le monde,“notamment en Palestine”, et du“renforcement de la solidarité entrel'Ambassade d'Israël au Sénégal etles imams”.A travers les échanges qui ont eu

lieu hier, note Oumar Diène, de

l'Association des imams et oulémasdu Sénégal, “nous cherchons à posergraduellement les jalons d'une paix”,à partir de Dakar, entre Israéliens etPalestiniens. “Cette rencontre estune opportunité dans un monde encrise”, a ajouté l'ancien secrétairegénéral de la Grande Mosquée deDakar. “Mais il faut que les partiesfassent mutuellement des conces-sions en cultivant la tolérance et lepardon.” Ce qui pourrait être encou-ragé en aval par la mise en œuvred'une “diplomatie de proximité” quiviendrait en appui aux efforts poli-tiques des Etats eux-mêmes, a ajoutéimam Diène.

“Diplomatie de proximité”Pour sa part, Eli Ben Tura a indiqué

que cette initiative, une premièreconcernant son pays au Sénégal, serareconduite et amplifiée au cours desprochaines années. “Nous avons

démarré ensemble quelque chose,nous allons y travailler encore davan-tage” pour une meilleure formalisa-tion de la démarche, a promis lediplomate israélien. Ce que imamDiène a rendu par l'image : “C'est unarbre qui vient d'être planté, nousdevons en prendre le plus grand soin

pour en tirer les fruits” de la paix.C'est dans les jardins et salons de

la résidence diplomatique que lesimams, l'ambassadeur et ses collabo-rateurs, ainsi qu'une brochettes dejournalistes ont coupé le jeûne, fait laprière et pris le déjeuner ensemble,dans une ambiance gaie et sobre.

MOIS BÉNI CHEZ LES SDF

Le ndogu des bons samaritains, le dîner des perversLa vie de Sans domicile fixe est difficile pendant ce mois de ramadan. Entre le manque de repaspour le “xëdd” (repas de l'aube), un ndogu (rupture du jeûne) et un dîner incertains, les Sdf ne savent pas à quel saint se vouer. Mais certaines s'en tirent bien avec leurs charmes. Reportage.

NDOGU À LA RÉSIDENCE DE L'AMBASSADEUR D'ISRAËL

Les imams sèment des grains de paix

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VIVIANE DIATTA

L es candidats du baccalauréatont démarré hier leurs pre-mières épreuves. Un début

difficile, selon certains d’entre euxqui trouvent l’épreuve d’espagnol trèsdur et l'anglais peu abordable. Aulycée Maurice Delafosse, les élèves selamentent. Les plus déçus ont déjàperdu espoir. “J'ai pris l'espagnolcomme Lv1 et le coefficient est 4. Çasera très difficile de me rattraper surles autres matières. Je n'ai rien foutu.Le texte est très compliqué et difficileà comprendre. C'est vraiment dur”.Ces mots sont d’Aïssatou Sène, unecandidate. Non loin d'elle, CaroleDiouf révise ses cours d'histoire etgéographie, les larmes aux yeux.“C'est la deuxième fois que je passele bac. Mais je sais que je ne vais pasréussir encore. L'espagnol est lalangue où j'excelle le plus. Maisaujourd'hui, j'avais l'impression queje n'ai jamais connu cette langue.

Tellement l'épreuve est difficile”, a-t-elle dit à voix basse.De son côté, le président du jury

669, Samba Ndiaye, se dit satisfaitdu bon démarrage de l'examen. “Toutse passe bien pour le moment. Il n'ya eu aucun problème majeur. Nousavons démarré à l’heure et les élèvesse sont bien comportés”, a-t-il ras-suré.

Les professeurs pointés du doigtAu Lycée John Kennedy, certains

élèves du jury 650 ont démarré avecun retard et beaucoup d'absents.Selon Daouda Ngom, président dujury, ce démarrage tardif est dû à unmanque de copies. “Les copies del'épreuve d'anglais n'étaient pas suffi-santes. Il a fallu attendre qu'on nousramène d'autres. C'est pourquoi nousavons accusé un retard. Nous avonsaussi un problème de surveillants. Aulieu de 3 surveillants par salle, on n'aque deux”, a informé M. Ngom.Chez les candidats, la déception

est toujours grande. Certains ontcommencé à pointer du doigt les pro-fesseurs. Assise sur un banc public,Ndèye Fatou Ndiaye a les mains surles joues. Les yeux fixés sur la nature,le regard pensif, elle a du mal à s'ex-pliquer. “Je ne sais même pas par oùcommencer. On nous a tués.Vraiment, c'est du n'importe quoi etnon de l'espagnol. Mais, ce n'est pasaussi étonnant parce que nousn'avons rien appris. Les professeursont passé tout le temps à faire desgrèves. Ils n'ont pensé qu'à l'argent etnous ont sacrifiés”, a-t-elle fustigé.Après Kennedy, cap sur le Lycée

Blaise Diagne. Dans ce centre, leslamentations sont les mêmes. Maisceux qui ont choisi l'anglais commeLv1 restent plus confiants.“L'anglais est un peu abordable.C'est que rien n'a été facile pources premières heures, et je sou-haite que tout change pour lesépreuves à venir”, a prié FabriceDiagne.

MATEL BOCOUM

On peut le considérer commele candidat au baccalauréatle plus célèbre de cette

année, mais cette notoriété laisse de

marbre l'homme. Diomaye Sèneaffiche une mine impassible, résul-tante, sans doute, de son titre d'an-cien soldat de la deuxième classe duGroupement aérien sénégalais (GAS).Avec l'allure d'un véritable homme de

tenue, à cheval sur les règles de labienséance et de la rigueur, le candi-dat le plus âgé de cette année, sepasse du regard des autres de mêmeque des commentaires nourris par sacandidature au baccalauréat. “C'est tout naturellement que les

gens parlent de moi”, confie-t-ild'emblée, d'un air désinvolte et avecune assurance digne de son statut.Traits fins, barbe blanchie par lepoids de l'âge, tout de blanc de vêtuavec un ensemble “trois pièces” bienassorti avec les sandales, DiomayeSène donne l'air d'un homme avidede connaissances. Il ne dégage pluscet élan juvénile caractéristique descandidats à l'obtention du premierdiplôme universitaire, mais safarouche volonté à obtenir ce sésamea fini par lui octroyer une belle renom-mée au lycée Lamine Guèye, son cen-tre d'examen.

“Il préfère être traité au mêmepied que les autres candidats”Tous soulignent qu'il constitue une

référence pour les jeunes. “Cet unhomme qui impose le respect. Il estponctuel, rigoureux. En guise d'exem-ple, je lui ai accordé le privilège degarder son sac par devers lui durantl'examen, mais il a refusé soulignantqu'il préfère être traité au même piedque les autres candidats. Il tient à ceque son sac soit toujours ramassé.J'ai été séduit par ce signe d'humilitédigne des grands hommes”, confie lesurveillant de la salle 61, le profes-seur Bara Gaye. Élégant dans le verbe, le geste et

l'accoutrement, le vieux DiomayeSène gravit, chaque jour, avec sou-plesse, les marches des escaliers,pour rallier la salle 61 située audeuxième étage de l'immeuble qui

abrite son jury. Originaire de larégion de Fatick, l'homme qui aobtenu son Brevet de fin d'études dupremier cycle (BEPC), l’ancêtre duBFEM, il y a 32 ans, serait déjàbardé d'autres diplômes. “Je suistitré académiquement”, lâche-t-ilavec une voix pleine d'assurance.“J'ai obtenu plusieurs diplômes enFrance au sein de l'armée de l'air. Jesuis titulaire, entre autres, d'undiplôme de mécanicien propulseurd'avion, obtenu en France. J'ai eu àétudier les langues étrangères au

Sénégal. Je parle couramment l'an-glais... J'ai été fonctionnaire occu-pant le poste d'emploi réservé ausein de l'Office des anciens mili-taires du Sénégal...”. Il ne terminepas sa phrase car l'heure de retour-ner en classe a sonné. Le titulaire de l'Ordre national du

Mérite et de l'Ordre national du Lionde se conformer à la règle, non sanssouligner : “Je veux juste rajouter lebaccalauréat à ce palmarès car c'estle diplôme que je n'ai pas réussi àobtenir.”

BACCALAURÉAT 2012

Et l'épreuve d'espagnol vira au chinoisAFFAIRE DE L’HÔTEL KING FAHD PALACE

C’est la guerre entre travailleursDeux franges se dessinent entre les travailleurs de l’hôtel KingFahd Palace. L’intersyndicale CNTS, CNTS/FC remet en cause lecontrat qui lie l’Etat du Sénégal à Racine Sy et exige son départalors que les travailleurs affiliés à l’UNSAS optent pour son main-tien.

D es tiraillements entre les travailleurs de l’hôtel King Fahd Palaceconcernant le contrat qui lie la Société hôtelière africaine (SHA)de Racine Sy et l’Etat du Sénégal. Si l’intersyndicale des travail-

leurs affiliée à la CNTS, CTNS/FC dénonce un “contrat scandaleux“, teln’est pas le cas pour le Comité de défense des acquis des travailleurs de KingFahd Palace, section UNSAS, qui vante les mérites de Racine Sy.

En conférence de presse hier, Mamadou Camara et ses camarades ont prisla défense de Racine Sy. “Beaucoup de contrevérités ont été dites par rapportà la gestion de l’hôtel et au contrat. Ce contrat a déjà produit ses effets et iln’y a que les juridictions compétentes qui peuvent le remettre en cause.Avant de parler d’appel d’offres international, il faut d’abord le casser et noussommes très loin d’une procédure judiciaire pouvant casser ce contrat“, faitremarquer Pape Diallo de l’UNSAS. L’intersyndicale des travailleurs del’hôtel King Fahd n’a noté que des avancées depuis que la gestion a étéconfiée à Racine Sy, là où les autres dénoncent un déficit de 1,7 milliard surl’hébergement et un retard sur le paiement des salaires. “Aujourd’hui, 218parcelles ont été attribuées au personnel ; nous avons un réajustement sala-riale de 10 000 F, des subventions sont allouées aux dahiras et à l’organisa-tion chrétienne et une dotation de billets pour les pèlerinages à La Mecqueet à Rome“, reconnaît Mamadou Camara, secrétaire général de l’UNSAS del’hôtel King Fahd Palace. Mais selon la secrétaire générale de l’intersyndicaleCNTS, CNTS/FC, Véronique Ndour, tous ces acquis sont le fruit d’unelutte des syndicats. “Ces subventions ne sont rien par rapport au scandalequi lie Racine Sy à l’Etat du Sénégal. Avec 2% du chiffre d’affaires et 50% duRBE (revenu brut d’exploitation), l’hôtel King Fahd risque de fermer. Nousne sommes même pas au courant des parcelles et aucune parcelle ne nous aété attribuée“, dément Véronique Ndour.

Accusations mutuellesEntre les deux parties, chacun tire sur l’autre. Elles s’accusent mutuelle-

ment d’être à la solde de quelqu’un. L’intersyndicale des travailleurs affiliéeà l’UNSAS accuse les syndicalistes de la CNTS de rouler pour l’anciennedirection. “Aujourd’hui, ceux qui s’agitent appartiennent à l’ancienne direc-tion. Ils sont manipulés. Par contre, nous sommes les sentinelles de l’expres-sion démocratique“, tacle Pape Diallo. Mais, Véronique Ndour invite lessyndicalistes de l’UNSAS à éclairer les Sénégalais sur les clauses du contratqui lient Racine Sy à l’Etat. “Vous n’avez jamais vu un délégué du personneldéfendre les intérêts d’un patron. Ils défendent Racine Sy parce qu’ils ont étéfinancés par ce dernier“, informe Mme Ndour.

Youssou Ndour au cœur du débatMais si l’intersyndicale CNTS invite le ministre du tourisme, Youssou

Ndour et l’Etat du Sénégal à prendre en charge le dossier et à casser lecontrat, celui de l’UNSAS se demande ce qui fait courir le ministre de laCulture et du Tourisme dans cette affaire en parlant d’appel d’offres interna-tional. “Nous sommes des légalistes et nous invitons tout simplement notreministre de tutelle, Youssou Ndour, à taire ce débat. Nous nous sommes bat-tus pour la préférence nationale et Youssou Ndour devrait venir à la table desnégociations et inviter tous les acteurs“, demande le secrétaire général del’UNSAS, section King Fahd Palace. Une idée non partagée par VéroniqueNdour qui appelle l’Etat à lancer un appel d’offres pour confier la gestion del’hôtel à une personne capable de le faire. “Nous n’avons rien contre la per-sonne de Racine Sy. Tout ce que nous voulons, c’est que l’Etat règle ce pro-blème. Racine Sy n’a fait aucun effort et est incapable de vendre l’hôtel surle plan international“, lance-t-elle.

ALIOU NGAMBY NDIAYE

CMJN

numéro 351 • mercredi 8 août 2012

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ECO / SOCIAL

Le bac a démarré hier sur l'ensemble du territoire sénégalais. Pour le premier jour, l'épreuve d'espagnol a été jugée très difficile par les candidats et celle d'anglais passable.

DIOMAYE SÈNE, CANDIDAT À 68 ANS

“Je veux rajouter lebac à mon palmarès”Il s'est retrouvé sous les feux de l'actualité pour avoir eu le courage de se présenter au baccalauréat 2012, à l'âge de 68 ans.Diomaye Sène, rencontré au lycée Lamine Guèye, son centred'examen, tient à être traité, sans égards pour son âge, commetous les candidats.

Page 8: 100 F ISSN • 2230-133X CAFOUILLAGES ET PERSPECTIVES DU ... 351.pdf · Mais où va MackySall? CMJN CAFOUILLAGES ET PERSPECTIVES DU POUVOIR 100 F ISSN • 2230-133X MERCREDI 8 AOÛT

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SOCIÉTÉ

GASTON COLY

V ingt-trois personnes tuéesdont 19 sur le coup et unedizaine d’autres blessées,

tel est le résultat de la collisionentre un camion transportant dubois et un bus de transport en com-mun qui avait à son bord 35 passa-gers. L'accident a eu lieu à 3h dumatin, dans la nuit du lundi aumardi. Selon le correspondant del'APS, les blessés ont été évacuésvers les structures sanitaires deKaolack et de Kaffrine où quatrepassagers ont succombé à leurs

blessures, après leur admission. Lamorgue de la structure sanitaire dela nouvelle région s’étant montréetrop exiguë pour contenir les corps,deux ambulances ont été affrétéespour les acheminer à l’hôpitalrégional El hadji Ibrahima Niasse,ainsi que les cinq blessés. La violence du drame a fait réa-

gir les plus hautes autorités del'État. Le président Macky Sall, parle biais de son porte-parole, aappelé à plus de responsabilité dela part des usagers de la route.Dans son communiqué, le prési-dent y renouvelle ses instructions

très fermes aux services de l’Étatchargés de la circulation routièrede veiller au respect strict desrègles de circulation routière. Ilprésente également ses condo-léances aux familles éplorées.Ainsi, poursuit le communiqué, “lenombre élevé des victimes de cetaccident de la circulation routièreinterpelle les consciences, et rap-pelle chacun à ses responsabili-tés”. L'accident est survenu dansla nuit de lundi à mardi entre unbus qui avait à son bord 35 per-sonnes et un camion rempli decharbon.

Auparavant, le ministre del’Intérieur, Mbaye Ndiaye, qui s'estrendu à l’hôpital régional El hadjiIbrahima Niasse de Kaolack, afinde s'enquérir de l'état des blesséset présenter les condoléances dugouvernement, a laissé entendre lapossibilité d’arrêter les voyagesnocturnes sur certains axes rou-tiers. “Nous avons constaté, dira-t-il, que de tels drames se passentgénéralement la nuit. C’est pour-quoi il urge de provoquer uneréflexion globale avec les responsa-bles syndicaux, les utilisateurs dela route, les forces de l’ordre, etc.et voir s’il ne faut pas arrêter lesvoyages nocturnes sur certainsaxes routiers”. Ainsi, malgré la vio-lence du choc et l'état des cinqblessés, Mbaye Ndiaye s'est mon-tré optimiste sur leur sort, en lais-sant entendre leur possible guéri-son. Le ministre a salué ladiligence des secours et promis derelever le plateau technique de lastructure de santé de Kaolack.

NDÈYE FATOU NIANG (correspondant, Thiès)

D euil chez les populations riveraines dela Société d’exploitation des phos-phates du Sénégal (Sephos), qui était

connue sous le nom des phosphates de Lam-Lam, située dans la communauté rurale dePambal, département de Tivaouane. Deux gar-çons bergers peulh ont trouvé la mort, hier, dansun des bassins de ladite société d’exploitation.Les corps sans vie d'Ahmet Sow et Ogua Ba, res-pectivement âgés de 11 et 15 ans, ont été repê-chés par un travailleur de Sephos. “J’ai repêchéles jeunes à 15 heures et d’après le constat faitpar les sapeurs-pompiers, ils se sont noyés vers13 heures”, a confié l'employé. Pourtant depuis huit (8) mois, les habitants

de Lam-Lam souhaitent se faire entendre à tra-vers une marche que les autorités tardent à auto-

riser. “Quand nous avons vu la caverne et lesdégâts causés avec nos bétails qui tombent fré-quemment dans ces trous béants, nous avonsdécidé d'organiser des marches pour attirer l'at-tention sur ce problème. Mais contre touteattente, la société s’y est toujours opposée avecla complicité de nos autorités locales corrom-pues jusqu’au bout des ongles”, fustige FatouThiam, habitante du village. Avec la mort de cesdeux jeunes, hier, c’est la goutte d’eau qui a faitdéborder le vase. Toute la population de Lam-Lam est sortie spontanément pour demander ledépart des responsables de la société. “Depuisque les nouveaux responsables sont arrivés àLam-Lam, ils divisent pour mieux régner. Ils cor-rompent certains habitants au prix de notresilence, maintenant y’en a marre”, dénoncent enchœur des villageois déchaînés. “Ce problèmedate de très longtemps, nous avons commencé à

nous regrouper et à discuter avec les responsa-bles de cette société pour qu’ils ensevelissentles trous, mais ils font la sourde oreille. Pis, ilsont fait un décapage anarchique tout près du vil-lage”, tempête Ibrahima Diallo, un jeune du vil-lage. D'après lui, “quand la Société nationaled’exploitation des phosphates de Thiès (SNPT)(y) était, elle n’a jamais osé faire cela ; en 70ans, on n’a jamais eu de problème avec elle”.

“Sephos nous tue à petit feu”De l'avis d'El Hadji Tall, un parent des vic-

times, “c’est parce que les nouveaux responsa-bles sont des Espagnols qui ne se préoccupentaucunement de nos problèmes, ils ont empri-sonné nos jeunes qui osaient réclamer leursdroits. C’est dur, Sephos nous tue à petit feu”.Aujourd’hui, la population de Lam-Lam dont lesmaisons sont à cinq (5) mètres du bassin deSephos réclame plus de sécurité. “Nous exi-geons qu’ils prennent des gardiens ou bien met-tent en place tout le dispositif nécessaire pourempêcher les enfants et habitants de Lam-Lamd’y accéder”.En attendant, les corps des deux jeunes ont

été acheminés à la morgue du centre de santéSerigne Abdou Aziz Dabakh de Tivaouane par lessapeurs-pompiers.

ACCIDENT À KAFFRINE

23 morts et une dizaine de blessés Comment cela a-t-il pu se passer ? Le bilan de l'accident survenu à hauteur du village de Sikilo 2,dans la région de Kaffrine, est de ceux qui donnent la chair de poule et font naître un sentiment de révolte.

DRAME À THIÈS

Deux enfants meurent noyés dans le bassin d'une usine

Tous coupables

“U n accident d'une rareviolence a fait vingt-trois morts dont dix-

neuf sur le coup”. La formule estlapidaire, et sonne comme du déjàentendu. Sauf qu'elle a le don demettre à nu une réalité insupporta-ble  : la route tue au Sénégal, plusque de raison. Car comment expli-quer le drame qui s'est produit àhauteur du village de Sikilo 2, dansla région de Kaffrine ? Sinon que lesmême causes produisent les mêmeseffets, depuis des décennies, sansqu'une réelle volonté politique etcitoyenne ait été exprimée, afin deprendre à bras le corps les accidentsmeurtriers de la route qui se produi-sent à longueur d'année, de manièrequasi-quotidienne, et déciment lapopulation. Assurément, l'accidentde la nuit du lundi au mardi est deceux que la raison a du mal à accep-ter. La tragédie rappelle que dansmoins de deux mois, le Sénégal vacommémorer les 10 ans du nau-frage du bateau Le Joola. Déjà àl'époque, négligence, laxisme et lais-ser-aller avaient conduit à la plusgrande catastrophe de l'histoiremaritime internationale en faisantprès 2000 morts, plus que leTitanic.

Dix ans après, les mêmes taresconduisant aux mêmes tragédies,les Sénégalais continuent de mourirpar dizaines du fait d'accidents quifrisent l'absurde. En effet, quellesque soient les causes de l'héca-tombe, le constat est que l'écrasantemajorité des accidents fatals met enscène des camions ou des cars detransport en commun. Après ledrame du Joola, de bonnes résolu-tions avaient été prises qui ont trèstôt été jetées aux orties. Les cars detransport sont plus surchargés quejamais. Des scènes hallucinantes,voire grotesques, se passent tous lesjours sous les yeux complices desforces de l'ordre.

Au Sénégal, les campagnes de sen-sibilisation, les semaines de préven-tion routières n'y font rien, les auto-mobilistes restent englués dansleurs certitudes que le Code de laroute est fait pour les autres etjamais pour eux. En y ajoutant le je-m'en-foutisme, l'incivisme et l'in-discipline qui caractérisent certainsusagers de la route, on obtient uncocktail explosif et des visions apo-calyptiques, comme cela a été le casà Kaffrine. Que faire alors, lorsquele citoyen préfère soudoyer unagent de l'État, au lieu de soumettresa voiture à une visite technique enrègle ? Que dire de l'achat des per-mis de conduire, érigé en mode defonctionnement ? Que dire des pré-posés à l'application de la loi quipréfèrent encaisser ou arracher desespèces sonnantes et trébuchantesaux automobilistes pris à défaut,plutôt que de les mettre hors d'étatde nuire ou d'envoyer à la casse lesvoitures qui n'ont plus rien à fairesur une route ? Chacun se complaîtdans son confort, en pensant ou enespérant que les accidents mortelsn'arrivent qu'aux autres.

Il est donc heureux que le chef del'État se soit prononcé sur l'acci-dent. Car il est du ressort des auto-rités étatiques de prendre leurs res-ponsabilités et de mettre fin à cettefarce de sinistre dégoût.

G. COLY

COMMENTAIRE

“N ous demandons la constructiond’une caserne de sapeurs-pom-piers, parce que tous les morts ne

sont pas décédés sur le coup, il y a eu des pro-blèmes liés au secours, à l’assistance et auxlenteurs. L’accident a eu lieu vers 3H30 dumatin, dans la pénombre totale, avec une collu-sion violente entre un camion de 30 tonnesrempli de charbon de bois et un bus de 65places. Au delà du problème lié à l’assistancedes sapeurs-pompiers, notre zone est le théâtrede beaucoup d’incendies et de feux de brousse.Également, le plateau technique de l’hôpital

de Kaffrine mérite d’être rénové. On est obligé,parce que la région n’a pas de banque de sangpour les premiers soins d’urgence. Le plateautechnique est lamentable, inexistant. La

morgue ne peut pas contenir plus de quatrecadavres. Ainsi, on a été obligé d’amener lescorps à Fatick. Au delà des caractéristiques techniques des

voitures, la vitesse et l’âge, il faut revoir la régle-mentation de la circulation. Ce n’est pas normalque quelqu’un veuille faire 600, 1000 km sansavoir d'abris pour se rafraîchir. Le CorridorDakar-Bamako est une route internationale quipasse par Kaffrine. 600 à 1000 véhicules pas-sent par la ville. Plus jamais ça. Nous devons réorganiser le

secteur des transports, pour éviter que n’im-porte quel véhicule circule, que n’importe queljeune Sénégalais conduise certains véhicules.Car pour les conduire, il faut avoir un certainâge”.

ABDOULAYE WILANE, MAIRE DE KAFFRINE

“Le plateau technique est lamentable”

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SERVICES & LOISIRS

Horoscope

MOTS FLÉCHÉS • N°318 (FORCE 3)

BélierFaites attention à tout ce qui pourra sedire autour de vous. Tenez compte decertains indices particuliers que vous dé-couvrirez afin de pouvoir augmenter vosressources financières. Vous vous révé-lerez habile dans vos transactions si vousfaites preuve d'une prudence avisée.

TaureauLe moral est déterminant. Vous allezvous prendre en main et vous vous sen-tirez devenir très fort. Vous allez voussentir invincible et vous pourrez entre-prendre ce que vous avez maintes foisrepoussé jusque-là. Vous vous sentezpousser des ailes et vous irez de l'avant.

GémeauxVous pouvez vraiment progresser enamour car votre énergie est constam-ment à son maximum en ce moment.Des débouchés précis se font chaquejour. Vous parviendrez à une conclusionheureuse dans une affaire difficile.

CancerVous allez pouvoir discuter de certainsproblèmes embarrassants qui vous tra-cassent depuis longtemps. Les per-sonnes concernées par ce différentrejoignent vos idées. En dernier ressortvous obtenez la victoire que vous es-comptiez. La partie se joue sur le fil durasoir.

LionUne meilleure communication s'établitentre vous et une personne qui vous estchère. Votre patience vous permet d'at-tendre la concrétisation d'une amitiénaissante. Vous connaîtrez la chance depouvoir dire sincèrement tout ce quevous pensez réellement.

ViergeSaisissez avec beaucoup de détermina-tion l'étonnante opportunité qui va seprésenter à vous. Le problème personnelqui peut vous distraire en ce momentpourrait bien disparaître très vite. Gardezvos distances et regardez les choses dehaut, vous aurez besoin de vous concen-trer pour réussir.

BalanceC'est maintenant que vous devriez conso-lider une amitié naissante avec la per-sonne dont vous appréciez les grandesqualités. Vous savez que le temps passetrès vite aussi profitez d'un instant derépit pour reprendre contact et lui confir-mer vos sentiments à son égard.

ScorpionVotre opinion personnelle sur un sujetsans grand intérêt pourrait choquervotre entourage. Modérez vos passionset révisez votre position intransigeantepour éviter un conflit latent. Vos ta-lents de conciliateur vous feront parve-nir à une conclusion bienheureuse.

SagittaireOn pourra avoir des réactions imprévi-sibles à votre égard et vous feriez biende faire attention à tout ce qui va sedire autour de vous. Préparez-vous àdes jours meilleurs car la situation évo-lue favorablement. Vous pourrez tirerles marrons du feu avant longtemps.

CapricorneLe moral sera de la partie mais attentionne laissez pas entamer votre bonne hu-meur par de futilités sans intérêt, D'ail-leurs vous sortirez vainqueur d'une partieque vous saurez finement jouer, Il esttemps de profiter de la vie, Gardezconfiance en vous car vous le pouvez.

VerseauVotre forme physique atteint de nou-veaux sommets, cela signifie que lestress ne peut plus vous atteindre. Es-sayez de garder cette forme merveil-leuse et oubliez les soucis etcontrariétés pour une fois. La vie estbelle, que diable, profitez-en vous aussi.

PoissonsVous vous décidez brusquement à pen-ser à quelqu'un que vous n'avez pas vudepuis longtemps. Vous aurez l'impres-sion très nette que quelque chose detrès important pourrait se produire àvotre insu si vous n'apportez pas votrecontribution à une rencontre improvi-sée.

Solutions

HANJIE N°317

MOTS MELÉS • N°270

HANJIE N°316

SUDOKU N°267

Au-dessus de tout

SUPRÊME

MOTS FLÉCHÉS • N°318 (FORCE 2) MOTS FLÉCHÉS • N°317 (FORCE 3)

MERCREDI 8 AOÛT 20125H30 L’Intégrale du Zapping

6H00 Série The Wild

6H20 Film d’animation Megamind

7H55 Série Platane

8H30 Canaille+

9H55 Film d’animation

Kung Fu Panda 2

11H25 Gorg et Lala

11H45 Happy Hour

12H20 Le Zapping

12H40 Film d’animation

Les Schtroumpfs

14H15 Doc Dans l'oeil du chacal

15H10 Afrik’art

15H50 Film d’animation

Le Chat du rabbin

17H20 Mon Oncle Charlie

17H40 Le Zapping

17H45 Doc Les Nouveaux 

explorateurs : Bolivie

18H40 Infos soir

19H00 Série The Wild

19H30 Ciné Ni à vendre ni à louer

20H40 Série Body of Proof (saison 2)22H05 Happy Hour

23H00 Ciné Le Flingueur

0H30 Ciné Toutes les filles pleurent

2H20 Ciné The Tree of Life

4H35 Voile Tour de France

Le programme du jour

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LIBRE PAROLE

Une gouvernance démocratique devantasseoir les bases d’un développementdurable, cet objectif des Assises Nationa-

les, repose aussi en grande partie sur la notion depatriotisme économique. Ici comme ailleurs, ceconcept est une invite à l’Etat et aux autres acteurséconomiques, d’œuvrer à la préservation des entre-prises locales et à l’éclosion des industries d’avenirpour bâtir le socle de notre stratégie de croissanceéconomique. Ici et plus qu’ailleurs, cette questionrevêt un caractère particulier parce que s’adossantsur les principes de transparence et d’équité pourrompre avec les pratiques en vogue durant ces der-nières années.Tout comme “il n’y a pas de fiscalité pétrolière

économiquement neutre”, il n’y a non plus d’optionstratégique financièrement neutre en matière d’ap-provisionnement de produits pétroliers hors descanaux classiques de l’Etat.Il est dit que l’accroissement rapide du prix public

des hydrocarbures dont les causes sont diverses, estun facteur ralentissant de la croissance et certainesréflexions, imputent ces causes à la formation desprix en amont y compris l’usine exercée de la SAR.Par cet argumentaire, il est sciemment occulté cer-taines dérives qui auraient prévalu sous l’ancienrégime de même que l’impact des prélèvements fis-caux de l’Etat dans la formation des prix des hydro-

carbures, objet d’un précédent article. Des réflexions stratégiques en cours soutenues par

certains acteurs, sembleraient vouloir orienter la poli-tique de l’Etat sur la piste de l’importation de produitsraffinés. Dans cette perspective, ils disqualifient àla fois la structure oligopolistique qu’ils désignentcomme “marché officiel” pour ne pas renforcer laposition dominante d’un des opérateurs et les Indé-pendants qu’ils taxent de “marché informel”identifiés par “un ensemble de pratiques frauduleu-ses et illicites qui permettent l’approvisionnement etl’acquisition des hydrocarbures à un prix significa-tive-ment moindre que celui du marché licite et sansacquittement de la fiscalité associée”. Cette dicho-tomie établie à dessein entre les potentiels interve-nants aptes à approvisionner le marché, hormis lemépris affiché pour les Indépendants, indique clai-rement la nouvelle voie suggérée. Cette projection dessine de manière claire les

orientations auxquelles l’Etat serait invité,orientations s’appuyant sur une vision qui élaborel’abandon du raffinage et suggère subrepticementla mise en place d’une structure autre pouvantjuguler les effets “pervers” notés par ci et là dit-on,dans l’activité importation d’hydrocarbures raffinés,présentée comme l’alternative crédible.Cette vision stratégique appelle à des observations

relativement au rôle de l’Etat et à sa vocation dans

notre économie, à la sauvegarde de notre tissu indus-triel, au renforcement de notre indépendance éner-gétique et enfin, à l’opportunité de la mise en placed’une structure dédiée et des règles de transparencedevant l’asseoir au regard du concept de patriotismeéconomique développé par les Assises Nationales ;et présentement malmené par une certaine bour-geoisie compradore, semblant écrire sous la “dictée”ou, donnant l’impression de signer des réflexions de“nègre” décoloré.

I / LE ROLE DE L’ÉTATParce que la fiscalité est un thème majeur dans

l’économie et principalement dans des pays non pro-ducteurs de pétrole comme le Sénégal , son impactsur la croissance est déterminant. La formation desprix des hydrocarbures est tributaire des orientationsdes politiques de développement ou du niveau de viede l’Etat. Le courage politique et l’honnêteté intellectuelle

voudraient que cette assertion soit rappelée et queles réflexions des uns et des autres s’y appuient. Untel schème devait servir d’angle d’analyse à toutacteur de la profession. Peut-être, des opportunitésnouvelles et des ambitions naissantes obligent cer-tains à survoler la question.Aucun marché n’est parfait et les coûts des fac-

teurs de production, aussi bien ici qu’ailleurs, sont

des éléments déterminants de la demande. Notreéconomie, bien qu’étant imparfaite, recèle pourtantdes facteurs endogènes à sa croissance et parmiceux-ci, le prix public des hydrocarbures, énergiesintégratrices de l’économie. Les théories de la croissance développées par

certains, prolongeant ainsi la théorie keynésiennesur le long terme avec un rôle prépondérant deL’Etat dans l’économie, nous invitent à intégrerdans notre approche, le couple Investissement etMise en place d’un cadre réglementaire incitatiffavorisant la croissance. C’était ici le lieu derappeler ces théories-là et de s’en référer pouraiguillonner l’Etat sénégalais dans la définitiond’une nouvelle politique de relance économique etnon l’inciter à se désengager d’un segment aussinévralgique que l’approvisionnement en énergiedans un pays comme le nôtre, non producteurs depétrole et, à la recherche de sa croissance. “En cestemps difficiles, il faut maximiser la souplesse pourla recherche de solution “en bas”. Certainementpas créer de couteuses nouvelles illusions “en haut”écrivait Emmanuel Martin.Ainsi, le rôle de l’Etat ne saurait se limiter dans les

marges de manœuvres qui lui sont dessinées par lespartisans de l’importation, i.e. un statu quo sur la fis-calité par cette volonté funeste de l’emprisonner dansles dispositions de la loi 98-31, de celles de l’Uemoaet celles réglementaires nationales.

(À suivre)AMETH GUISSE

Directeur Général MAACK Petroleum Company

Email : [email protected]

En Juin et juillet dernier, le Nigeria faisait tristement l’actualitéavec deux accidents meurtriers. Le pays d’Obasanjo étaitd’abord frappé par un dramatique crash d’avion puis par l’ex-

plosion d’une citerne qui a fait une centaine de victimes. Évidemment,je ne souhaite pas la même chose pour le Sénégal. Mais force est dereconnaitre que notre pays est sous la menace quotidienne de catas-trophes de ce genre puisque, à mon avis, la négligence commence às’inviter dans un secteur lourd de dangers, celui des hydrocarbures. Jepasse sur les nombreux cas de violation de la réglementation sur lescamions-citernes (interdiction de rouler avant 10 heures et au-delà de20 heures, limitation de vitesse à 70 km/h…) pour en arriver à un casqui fait froid dans le dos.Il y a à peine quelques jours, alors que je me faufilais entre les

véhicules dans un embouteillage, une citerne attira mon attention etses étiquettes enflammèrent ma curiosité.

Il n’y a pas l’ombre d’un doute. Les informations portées sur lesparois du camion-citerne sont TOTALement erronées. Du moins, ellessont d’une incohérence notoire qui mérite qu’on s’y attarde. Le plus sur-prenant est que le camion appartient à l’une des plus grandes sociétésde transport d’hydrocarbures du pays. Une société qui se targue d’êtrele leader dans le secteur. Une société qui se veut être la championnedans la promotion des meilleures pratiques et la conformité aux lois etprocédures. Et j’ai été étonné qu’elle mette en circulation un camionavec des indications contradictoires. Une erreur qui peut entraîner desconfusions et, par ricochet, des conséquences dévastatrices.

Où se situe le problème au juste ?Pour le comprendre, rappelons quelques règles élémentaires sur le

transport routier de matières dangereuses.

La réglementation exige que tout camion qui transporte des produitsdangereux (comme le pétrole et ses dérivés) soit équipé d’une plaque(ou une étiquette) qui indique le code de danger du produit, son numérod’identification appelé “ numéro ONU “ et, éventuellement, sa déno-mination réglementaire. De sorte qu’un logisticien spécialisé dans lesmatières dangereuses puisse identifier le contenu du véhicule rien qu’ense basant sur les chiffres mentionnés sur l’étiquette.

Sur cette plaque parexemple, le premier numé-ro de 2 chiffres (33) indi-que le danger lié au produit.Chaque chiffre de cenuméro désigne un dangerbien précis. 33 signifie quela matière transportée estun liquide très inflammable (code de danger 3+3). Le deuxième nombrede 4 chiffres (1203) indique qu’il s’agit de l’essence. Chaque produitdangereux est associé à un numéro ONU qui lui est unique. Parexemple, le 1203 c’est pour l’essence, 1830 pour l’acide sulfurique,1223 pour le kérosène…

Revenons maintenant sur l’étiquette de notre camion-citerne.A droite, nous remarquons la mention JET A-1 qui représente le nom

technique du produit. Il s’agit là du kérosène, le carburant des avions.A gauche, sur l’étiquette orange, nous retrouvons les codes de l’essence.Ce qui est, de toute évidence, une aberration. En effet, comme préciséplus haut, le numéro ONU du kérosène c’est bien 1223 et non 1203comme indiqué sur la citerne. De plus, en toute rigueur, le code de danger associé au JET n’est pas

le 33. Les propriétés physico-chimiques du kérosène montrent qu’iln’est pas un produit très inflammable comme l’essence mais justemoyennement inflammable. De ce fait, le code doit être 30, avec le 3qui signifie “liquide inflammable” et le 0 qui indique une “absence dedanger secondaire”. Il s’agit donc d’une erreur sur les codes du produit. Et elle peut se

répercuter sur les documents de transport et entrainer ainsi des erreurslors du déchargement et, par suite, un mélange de produits incompa-tibles, entre autres risques. D’aucuns pourraient penser que l’erreur vient du fait que le camion

est destiné à transporter en alternance de l’essence et du kérosène. Maisnon ! Cette hypothèse est très peu envisageable car, selon un ancienlogisticien dans la filiale sénégalaise d’une multinationale pétrolièrefrançaise, les camions qui transportent le kérosène ne sont jamais réuti-lisés pour le transport d’autres produits. Ce n’est pas la réglementationen vigueur mais c’est une sorte de convention sur laquelle les opérateursse sont accordés pour plus de sécurité. Lorsqu’un camion se rend dans un dépôt pétrolier pour chargement,

il passe par au moins 4 postes de contrôle. Sans parler des vérificationsjournalières effectuées par les compagnies pétrolières avec lesquellesla société collabore. Si, malgré toutes ces vérifications, personne n’arriveà remarquer l’erreur et la rectifier, c’est qu’il y a vraiment négligencequelque part. Or, les risques d’explosion et d’incendie inhérents auxactivités de transport d’hydrocarbures exigent qu’aucun détail ne soitnégligé. Le diable se trouve dans les détails dit-on. La plupart des accidents liés au transport d’hydrocarbures au Sénégal

résultent d’une négligence ou une erreur humaine. Pour rappel, en1992, c’est un sur-remplissage d’une citerne d’ammoniac, entre autres,qui a été à l’origine de son explosion dans une usine à Dakar. Bilan : 129morts et 1150 blessés. En 2009, une citerne qui transportait justementdu kérosène s’est renversé sur la route de l’aéroport Léopold Sédar Sen-ghor, occasionnant ainsi un grave incendie. Et pour cause, le chauffeurvoulait éviter des mendiants sur la route. Le transport de matières dangereuses requiert beaucoup de vigilance

et de rigueur dans le respect des procédures. Malheureusement, cetterigueur n’est pas la chose la mieux partagée dans beaucoup de sociétéssénégalaises. Sinon, comment comprendre qu’une société de transportde conteneurs puisse mettre en circulation un camion avec un systèmede freinage défectueux qui fini sa course dans une salle de classe ledimanche dernier, faisant ainsi une victime ?

AROUNA BA Etudiant logisticien

Rédacteur du blog Sénégal Logistiquewww.malogistic.blogspot.com

[email protected]

De la question du patriotisme économique et les enjeux de la politique d’approvisionnement des hydrocarbures au Sénégal

Brûlante erreur sur une citerne d’hydrocarbure

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numéro 351 • mercredi 8 août 2012

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www.enqueteplus.com

JEUX OLYMPIQUES / LONDRES 2012

C omme dans “Un jour sans fin“, l’histoire se répète inlassa-blement pour Liu Xiang.

Même décor, les JO. Même moment,les séries. Jusqu’au même numéro dedossard, 1356. Même fin d’histoireaussi, les rêves envolés sur une mêmeblessure. À Pékin, en 2008, le cham-pion olympique d’Athènes étaitattendu comme une icône, seulathlète masculin chinois à avoirjamais décroché l’or olympique enathlétisme. Dans le Nid d’oiseau, ils’était approché de la ligne de départdu 110 m haies, avant de s’en retour-ner. Tout un peuple avait été choqué.Mardi, à Londres, Liu Xiang a pris

le départ. À la première haie, sontalon gauche a foncé sur l’obstacle.De terre, il a regardé les autres s’en-voler. Il s’est redressé, est parti dansun sens avant de faire demi-tour. Il aremonté la piste le long des dix haiesen sautant sur son pied gauchevalide. Franchi la ligne d’arrivée oùl’attendaient ses adversaires. Quandle Hongrois Balazs Baji a levé le brasdu valeureux, les applaudissementsont jailli dans le stade.“Il semble qu’à l’impulsion, son

tendon d’Achille a lâché, a soulignéSun Haiping, l’entraîneur de l’ancienrecordman du monde (12”88). C’estune vieille blessure, la même qu’àPékin, de celle qu’il est impossible de

guérir complètement. “Comme àPékin, des signaux d’alarme avaientrésonné avant son arrivée à Londres.“Ce qui nous inquiète, c’est sa bles-sure au pied qui se réveille, avaitconfié Sun Haiping à l’agence chi-noise Xinhua. Mais nous restonsconfiants.”

“Triste…”Opéré aux États-Unis après Pékin,

Liu Xiang, 29 ans, avait dû changersa technique pour épargner son ten-don. L’an passé, il avait pris l’argentdes Mondiaux de Daegu. Et, cette sai-

son, il avait réalisé la deuxième meil-leure performance (12”97) derrièrel’Américain Aries Merritt (12”93) quiendosse le rôle de grand favori désor-mais pour le titre, ce mercredi (3Français en demi-finales, dontDoucouré repêché après avoir étégêné par un adversaire, NDLR). “Letruc le plus fou est que Liu Xiang étaitparvenu à revenir au plus haut niveauen ayant changé sa jambe d’appel.C’est un vrai champion et c’est vrai-ment triste pour lui”, a regretté UsainBolt, dont la série du 200 m a débutéà la suite de la chute de Liu Xiang.Pour lui, sans souci aucun.

SPORT24

“M on objectif, c’estd’aller me battre, degagner, et de rame-

ner la médaille pour le Sénégal etpour toute l’Afrique.” IsabelleSambou ne se cache pas. La pen-sionnaire du centre sportif deThiès, capitaine d’un groupe dequarante lutteurs, majoritairementmasculins, ira à Londres pour mon-ter sur le podium. Pour cetteCasamançaise de 31 ans, qui adécouvert la lutte avec ses frères, lechemin aura pourtant été long.Quintuple championne d’Afriquede lutte libre, Isabelle n’avait pu sequalifier pour les derniers Jeux, àPékin, en 2008. Surtout, IsabelleSambou s’est d’abord battue contreson propre corps pour parvenir àentrer dans la catégorie des moinsde 48 kilos à Londres. Trois kilos àperdre et beaucoup de sacrificespour une sportive de ce niveau, pasfranchement en surpoids. Éluemeilleure sportive de l’année auSénégal en 2011, troisième meil-leure africaine, la Sénégalaiseattend son heure. Elle sonnerapeut-être, mercredi 8 août. Unemédaille potentielle qui pourraitêtre synonyme de fin de carrière.Isabelle Sambou aimerait en effetsuivre des études pour, ensuite, selancer dans le commerce. Un nou-veau départ après une carrièreexemplaire.

JEUNEAFRIQUE

100 METRES HAIES

La malédiction de Liu Xiang FOOT - (H) - ESPAGNE

Le sélectionneurlimogé

Après le fiasco des Jeux olympiques deLondres où la Rojita n'a pas gagné unmatch ni inscrit le moindre but, LuisMilla, sélectionneur de l'équipe mascu-line d'Espagne des -23 ans, a été limogépar la Fédération espagnole. Le prépara-teur physique Juan Carlos MartinezCastrejo a également été remercié.L'ancien gardien international JulenLopetegui assurera l'intérim lors des pro-chaines semaines.

BASKET - (F) ImpressionnantesAméricaines

Qui arrêtera les Américaines ? Cemardi après-midi, les quadruplestenantes du titre olympique ont com-plètement étouffé le Canada, lors dupremier quart de finale féminin (91-48). Ce trente-neuvième succèsconsécutif aux JO pour les coéqui-pières de Diana Taurasi (15 points, 3rebonds, 4 passes) aura ressemblé à unlong entraînement, l'écart enflant toutau long du match, atteignant même49 points à moins de trois minutes dela fin (89-40). En demi-finales, jeudi,le Team USA sera opposé à l'Australie,victorieuse de la Chine (75-60).

CAMEROUN-DÉLÉGATIONSept athlètes disparaissent

Sept athlètes camerounais ont disparudu village olympique, préférant resterclandestinement en Grande Bretagne, adéclaré le chef de la mission olympiquede ce pays à la presse. Ces sept athlètes,parmi lesquels cinq boxeurs, ont disparudu village olympique sans donner denouvelle. Ce qui fait supposer au chef dela délégation olympique du Camerounqu’ils ont choisi de “disparaître clandesti-nement”. Le premier à se fondre dans lanature a été la gardienne remplaçante del’équipe de football féminin qui a profitéd’un déplacement à Coventry pourprendre la poudre d’escampette. Elle aété suivie par la nageuse Paul EkaneEdingue et cinq boxeurs.

ATHLÉ - (F) 100M HAIESPearson en or

Sally Pearson est championne olym-pique du 100m haies. Mardi à

Londres, l'Australienne, championnedu monde et détentrice de la meil-leure performance mondiale de l'an-née, s'est imposée en 12”35 devant lesAméricaines Dawn Harper, titrée àPékin il y a quatre ans, (12”37) etKellie Wells (12”48).

ATHLÉ - (H) 800 MRudisha sans problème, Bosse out

Le Kenyan David Rudisha, championet recordman du monde (1'41”01), s'estfacilement qualifié pour la finale du800m des Jeux Olympiques de Londres.Mardi il a remporté sa demie en 1'44”35.Pierre-Ambroise Bosse, lui, a été éliminé.Il a terminé quatrième de sa course en1'45”10 et n'a pas été repêché au temps.Le Russe Yuriy Borzakovskiy, championolympique en 2004, ne s'est égalementpas qualifié.

ATHLÉ - (H)Lemaitre avec Blake

Christophe Lemaitre, qui s'est facile-ment qualifié pour les demi-finales du200 mètres, y retrouvera mercredi soirun des deux grands favoris pour l'or en lapersonne de Yohan Blake. Ainsi en adécidé le tirage au sort.

TENNIS DE TABLE - (F) La Chine encore

La finale de tennis de table féminin paréquipes qui opposait la Chine au Japonest vite devenue un match à sens uniquetant les Chinoises ont dominé leur sujet.Elles se sont imposées sur un score de 3-0. Les Japonaises n'ont jamais pu rem-porter plus d'un set au cours de leursmatches et se contentent de la médailled'argent.

TRIATHLON - (H)A. Brownlee en or

Comme l'espérait le public britan-nique, Alistair Brownlee a assumé sonstatut de favori en contrôlant la coursejusqu'au parcours de vélo, avant de s'en-voler en course à pied, pour termineravec 11” d'avance sur l'Espagnol JavierGomez, principal outsider. Et son frèrecadet Jonathan, 3e à 31”, aurait sansdoute joué jusqu'au bout la médaille d'ar-gent sans une pénalité de 15”, infligéepour avoir mis le pied trop vite sur le vélolors de la première transition. LesBrownlee ont ainsi offert à la Grande-Bretagne ses deux premières médaillesdans l'épreuve masculine, aux JO depuis2000.

REVUE DES JO

Comme à Pékin, le champion olympique 2004 du 110 m haies a vu ses espoirs brisés par la blessure.

LUTTE LIBRE

Isabelle Sambou se verraitbien sur le podiumQuintuple championne d’Afrique, championne du monde de lutte sur plage, la Sénégalaise Isabelle Sambou se présetne aux Jeux olympiques de Londres avec un objectif de taille : unpodium, voire un titre, en lutte libre, dans la catégorie des moinsde 48 kilos. Réponse aujourd’hui.

Tableau des médailles

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CMJN

page 12SPORTS

numéro 351 • mercredi 8 août 2012www.enqueteplus.com

NDIASSÉ SAMBE

Espoirs ! Le terme leur vabien, tellement les Lion-ceaux ont attisé, lors des JO,

la flamme du foot sénégalais quiétait devenue faiblarde depuis unecertaine aventure de Bata. Et mêmesi les premières étincelles face auLiberia (3-1) et l’Ouganda (1-1) enéliminatoires du Mondial 2014 ontpermis de raviver les braises, il n’y apas encore de quoi s’enflammer tant

que l’obstacle ivoirien se dresserasur la route de la CAN 2013. A unmois du match aller à Abidjan, l’im-pression sur les rapports de force n’apas évolué ; les Eléphants sont lesfavoris, et les Lions devront faire unexploit. Aujourd’hui, les Espoirsreviennent de Londres avec commebagages des raisons de croire un peuplus à cet exploit d’éliminer la pre-mière nationale de football actuelle-ment en Afrique. Comment utiliserl’effet JO ? Il faudra nécessairement

profiter de l’euphorie qui a accompa-gné les Lionceaux pendant cesquinze jours. De ce sentiment qu’ilspouvaient contester la supérioritéétablie, et surtout de ce refus de ladéfaite. L’état d’esprit sera détermi-nant dans l’enfer abidjanais où il ferabeaucoup plus chaud qu’à Londres.

Intégrer Aliou Cissé ?Le tournoi va aussi permettre aux

sélectionneurs d’y voir plus clair surle choix des hommes pour former

son commando. Si Joseph Koto avaitdéjà entamé une grande intégrationdes Espoirs dans la Tanière, les per-formances de beaucoup de ses pou-lains lors de ces JO lui ont sansdoute permis de mieux les juger sousle prisme de la compétition. Fera-t-iltoujours confiance à sa paireAbdoulaye Bâ-Papa Guèye qui amontré ses limites ? Donnera-t-ilplus de pouvoir aux jeunes ? Sansentrer dans une logique de grandelessive ou de grosse révolution,Joseph Koto sait qu’avec un savantdosage, il pourra associer avec suc-cès la fougue des Espoirs à l’expé-rience des cadres. Sadio Mané déjàinstallé, Moussa Konaté et PapeNdiaye Souaré surtout pourraientêtre les grands gagnants du voyaged’Abidjan. Avec ses cinq buts enquatre matches, l’attaquant a mar-

qué des points pour intégrer commetitulaire ou joker n°1 la ligne offen-sive des Lions. Souaré, le latéral quia explosé au poste de milieu offensifgauche, pourrait profiter, lui, du défi-cit de spécialiste sur ce côté pourdevenir l’alternative la plus logique.Pour son voyage en terre ivoi-

rienne, Koto serait également bieninspiré de mettre Aliou Cissé dansses bagages. Si Karim Séga Diouf, entant que son adjoint et sélectionneurolympique, pourra l’entretenir desquestions technico-tactiques, Cissédevrait être un plus dans l’approchepsychologique de la rencontre. Il n’ya qu’à voir le comportement desEspoirs dans leur refus de la défaitepour mesurer l’influence de l’anciencapitaine des Lions dans l’état d’es-prit de ces jeunes. A Abidjan, il nesera pas de trop.

E n plus d’être l’un des joueurs à jouer tous les matchs du Sénégal auxJO, l’ancien joueur de Yeggo s’est révélé être un élément d’une sobreefficacité. Très alerte en position défensive, le joueur a été le seul à être

replacé en plein match à deux postes différents. Avec Pape Souaré, il a fait éta-lage d’un talent rimé à la justesse de ses choix. Au milieu de terrain où il adébuté face à l’Angleterre, le joueur à l’éternel sourire a fait plus que son devoir.Son apport a été déterminant dans le jeu des Lions olympiques. Lors dudeuxième match du Sénégal face à l’Uruguay, Kouyaté a été obligé de jouer endéfense après 35 minutes et l’expulsion d’Ablaye Bâ. Il a plus que suppléé cedernier en empêchant notamment Suarez de briller. La “révélation en défensecentrale” du championnat belge de football, la Jupiter League, a fait étalage desa classe. Il a su trouver ses repères et “avec beaucoup de communication avecPape Guèye”, il a su tirer son épingle du jeu.Maintenu à ce poste où il évolue depuis deux saisons à Anderlecht, le joueur

de 22 ans a tenu la barque. Il a conclu ses Jeux Olympiques au poste de milieude terrain. Gagneur dans l’âme qui “n’aime pas la défaite”, Cheikhou Kouyatéétait suivi comme une ombre par une équipe de journalistes belges. Il devraitconstituer l’une des trouvailles en défense centrale des Lions au vu de ses per-formances à Londres.

APS

MAMADOU LAMINE SANÉ

“P ersonne, à part El HadjiAmadou Dia Ba, n’aencore remporté une

médaille olympique pour le Sénégal”,a rappelé Bineta Diédhiou avant derallier Londres pour les 30e Jeuxolympiques. Oui, seul cet ancien spé-cialiste sénégalais du 400 m haies aréussi à rentrer d'une Olympiade avecune récompense, l’argent, en 1988 àSéoul. Mais la taekwondoïste de 26ans vise plus haut. L’ancien porte-drapeau de la délégation sénégalaise

aux JO de Pékin 2008, elle, rêve dela plus belle des distinctions, l'or.Pour y arriver, Bineta s’est donné lesmoyens avec une bonne préparation.Durant toute cette phase, elle s'estfrottée avec de vrais sparring-part-ners, comme Gorom Karé ainsi que lecapitaine de l’équipe nationale detaekwondo, Balla Dièye qui croit d'ail-leurs aux chances de belle moissonde sa compère. “On s’est bien entraî-nés, et je crois qu’elle peut nous rap-porter cette fois-ci une médailleolympique”, soutient Balla qui n'estpas parvenu à se qualifier pour

Londres 2012. Déterminée et renfor-cée par ses expériences du passé, lachampionne d’Afrique 2009 et troi-sième aux Mondiaux de 2005 veuteffacer la mauvaise surprise de Pékinavec cette élimination en quart. Ayantdécroché sa deuxième qualificationaux JO en janvier dernier au Caire,

dans la catégorie des -57 kg, BinetaDiédhiou reste toujours un espoir demédaille pour la délégation sénéga-laise comme en 2008.

Une médaille pour le père et le taekwondoCette jeune Casamançaise a grandi

dans le taekwondo. Car c'est à l'âgede 4 ans qu'elle a commencé à foulerles tatamis avec comme coach sonpère Ibrahima Diédhiou. Aguerrieaujourd'hui, Bineta ambitionne demarquer sa discipline d'une encreindélébile. “Je veux amener unemédaille olympique à mon père etentrer dans l’histoire du taekwondosénégalais qui manque de moyen”,affirme-t-elle. Battante dans l’âme,Bineta a fait de la détermination sonsecret pour Londres. “Je suis bienrésolue à aller le plus loin possible etje donnerai tout pour y arriver”. Leterminus pour elle, c’est sûrement lesoir du 9 août, date de la finale detaekwondo.

FOOT - LIONS : DE LONDRES À ABIDJAN

Quels Espoirs en bagages ?

L’équipe nationale A devrait se servir à plusieurs niveaux de la belle prestation des Lions olympiques à Londres pour mieux affronter la Côte d’Ivoire en septembre pour les éliminatoires de la Can 2013.

CHEIKHOU KOUYATÉ

La sobre efficacitéLe défenseur du club belge d’Anderlecht, Cheikhou Kouyaté, est sans conteste l’un des meilleurs éléments que le Sénégal a découvert durant le tournoi de football des JO de Londres.

BINETA DIÉDHIOU, TAEKWONDOÏSTE

“Faire mieux que Dia Ba”Porte-drapeau du Sénégal lors des JO 2008, la taekwondoïste Bineta Diédhiou ambitionne de revenir de Londres avec l’or olympique autour du cou. Profil d’une athlète de 26 ans née dans sa discipline.

BASKET - TOURNOI ZONE 2Cheikh Sarr lâcheses 12 Lions

L’encadrement technique de la sélec-tion nationale de basket du Sénégal adonné la liste des 12 joueurs retenuspour disputer le prochain tournoi de laZone 2 prévu du 10 au 22 août pro-chain à Praia (Cap-Vert). Ce tournoiest qualificatif pour l’Afrobasket mas-culin de 2013 à Abidjan (Côted’Ivoire).

Liste des 12 joueursMamadou Ndoye (UGB), MalickGadiaga (BOPP), Abdou KhadreNdiaye “Zico” (Maroc), IbrahimaMbengue (AS Douane), El HadijMalick Ndiaye (Maroc),Mouhamed Diop (UGB), MalèyeNdoye (France), Mouhamed Faye(France), Pape Mor Faye (UGB),Pape Abdou Badji (Suisse), ElYounouss Diop (Rail), BoubacarColy (Canada).

PROFIL