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Macky encerclé ISSN • 2230-133X 100 F C M J N www.enqueteplus.com MARDI 15 MAI 2012 NUMÉRO 281 EXPLOSION DE STRUCTURES AUTOUR DU PRÉSIDENT P. 4 SALL LUI PROPOSE LA VICE- PRÉSIDENCE DE L’ASSEMBLÉE Cissé Lô insiste pour le Perchoir P. 3 LA DÉPOUILLE DE BOCANDÉ À DAKAR Émotion et tristesse à l’Aéroport P.12 ASSISES 2012 - 2 e SESSION Prison à vie aux tueurs de l’étudiant de l’ISM P. 6 REPORTAGE - DAARA DE MALIKA La main de Senghor, la science des pionnières P. 6

100 F ISSN • 2230-133X EXPLOSION DE STRUCTURES AUTOUR DU … · 2012. 5. 15. · Macky encerclé 100 F ISSN • 2230-133X CMJN MARDI 15 MAI 2012 NUMÉRO 281 EXPLOSION DE STRUCTURES

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  • Mackyencerclé

    I S S N • 2 2 3 0 - 1 3 3 X100 F

    CMJN

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    MARDI 15 MAI 2012

    NUMÉRO 281

    EXPLOSION DE STRUCTURES AUTOUR DU PRÉSIDENT

    P. 4

    SALL LUI PROPOSE LA VICE-PRÉSIDENCE DE L’ASSEMBLÉE

    Cissé Lô insistepour le Perchoir P. 3

    LA DÉPOUILLE DE BOCANDÉ À DAKAR

    Émotion et tristesse à l’Aéroport P.12

    ASSISES 2012 - 2e SESSION

    Prison à vie aux tueursde l’étudiant de l’ISM P. 6

    REPORTAGE - DAARA DE MALIKA

    La main de Senghor, lascience des pionnières

    P. 6

  • Audience, Lewis Lukens reçu par Macky SallL’ambassadeur des Etats-Unis à

    Dakar a été reçu hier en audienceau Palais par le président de laRépublique. Au menu de ce tête-à-tête entre Macky Sall et LewisLukens (accompagné d’une fortedélégation), le processus démocra-tique, la coopération entre les deuxpays, la sous région. En somme,c’est un large tour d’horizon qu’ontfait les deux hommes.

    Karim Wade à l'aéroport pour accueillir BocandéLes ministres des Sports El Hadji

    Malick Gackou, de la Culture et duTourisme, Youssou Ndour, desTransports, Mor Ngom et del'Agriculture, Benoît Sambou,s'étaient rendus hier à l'aéroportLéopold Sédar Senghor de Dakarpour accueillir la dépouille de JulesFrançois Bocandé et lui rendre undernier hommage. Aux côtés de cesministres, d'autres hautes person-nalités étaient présentes notam-ment ceux de l’ancien régime. Ils’agit de Faustin Diatta, ancienministre des Sports, de KarimWade, ancien ministre d’Etat,ministre de la Coopération interna-tionale, des Transports aériens, desInfrastructures et de l’Energie. Il ad’ailleurs créé la surprise.

    El Hadji en pleursFan du regretté Jules Bocandé

    avec qui il entretenait d’étroitesrelations, El Hadji Ousseynou Dioufa fondu en larmes hier devant ladépouille du premier Sénégalaismeilleur buteur du championnat deFrance, à la morgue de l'hôpitalPrincipal de Dakar. Très ému, ledouble ballon d'or a été inconsola-ble et comme pour partager leurtristesse, c'est Roger Mendy, luiaussi inconsolable à l'aéroport, quiest venu le calmer.

    Les générations 86 et 2002 présentesHier, à l'aéroport Léopold Sédar

    Senghor de Dakar, la grande partiede l'équipe sénégalaise de Caire86, pour ne pas dire toute l'équipeétait présente par accueillir et ren-dre hommage à leur ancien coéqui-pier et ami Jules François Bocandé.Du gardien de but Cheikh Seck auxdéfenseurs Roger Mendy, BoubacarSarr Locotte, Pape Fall, en passantpar les milieux avec Amadou Diop‘’Boy Bandit’’ jusqu'aux attaquantsdont Omar Guèye Séne, l’ex-capi-taine du Paris Saint-Germain(PSG), Thierno Youm, tous étaientprésents. La Génération de 2002était aussi à l’accueil de JulesBocandé. Même s'ils n'étaient pastous présents contrairement à cellede 1986, l'équipe de 2002 a étébien représentée par les KhalilouFadiga, El Hadj Diouf, Tony Sylva,Pape Malick Diop venus accompa-gnés le corps, depuis la Francepour les trois premiers cités,jusqu'à la morgue de l'hôpitalPrincipal de Dakar.

    Aliou Sow à la passation de service de son épouseAlors que tout le monde parlait

    d'une procédure de divorce, voiciAliou Sow qui débarque à l'Agencenationale de la petite enfanceaccompagné de sa femme AmySow Samaké qui passait le témoinà Thérèse Faye Diouf. Que s'est-il

    bien passé ? C'est la question quese posaient tous les journalistesprésents lors de la passation deservice. Tenez-vous bien ! Dansson discours d’au revoir, AminataSamaké a tenu à remercier soncher époux qui l'a toujours soute-nue dans la gestion de l'agence.Intox ou réalité ? En tout cas, M.et Mme Sow étaient comme depetits agneaux hier au quartierrésidentiel Sacré-Cœur. Les pré-dateurs n'ont qu'à se retenir pourl'instant. Le suspense reste encoreà élucider entre les deux tourte-reaux.

    Linguère, la voiture de la gendarme-rie fauche un élève de 10 ansHier matin, aux environs de 10

    heures, un accident s'est produità hauteur du marché central de laville de Linguère. L'élève CheikhFall, âgé d'une dizaine d'années,aurait été fauché par la voiture del'escadron de surveillance et d'in-tervention de la gendarmerie deLinguère. La victime fréquentaitl'école élémentaire Daouda Dia. Ilétait en classe de CE2. Les pan-dores ont procédé aux constatsd'usage. À signaler qu'il y a deuxsemaines, un enfant a été griève-ment blessé par un véhicule detransport.

    Saint-Louis, un camion frigorifiquefauche une femme Guet-Ndar, le populeux quartier de

    pêcheurs de Saint-Louis est sous lechoc avec la mort de Yaye SinaThiam, une femme enceinte de qua-tre mois. Âgée de 22 ans et mèred’une fillette de 2 ans, elle a été mor-tellement heurtée par un camion fri-gorifique rempli de poissons qui luiest passé sur le corps, à Sine, non loindu cimetière de Guet-Ndar. C'estlorsqu'il s’apprêtait à quitter les lieuxque le chauffeur a perdu le contrôlede son véhicule. En dérapant, lecamion s'est dirigé tout droit vers lavendeuse de crème installée sur letrottoir. Sitôt le drame survenu, lechauffeur a pris ses jambes à soncou. Un autre individu est sorti ducamion frigorifique, en déclarant êtrecelui qui manœuvrait le camion.Toutefois, des témoins, parmi lesnombreuses femmes transforma-trices de poissons présentes sur lelieu du drame, ont rejeté ses dires enlui signifiant que celui qui a fui estl’auteur du drame.

    Saint-Louis, un camion frigorifiquefauche une femme (suite) À leur arrivée, les sapeurs-pom-

    piers ont trouvé un corps inerte,gisant dans une mare de sang.L'auteur déclaré de l'accident a été

    acheminé manu militari au poste depolice, au moment où les sapeurs-pompiers amenaient le corps sans viede Yaye Sina Thiam à la morgue del’hôpital de Saint-Louis. Un dramede trop, selon les populations de GuetNdar qui ont laissé éclater leur cour-roux face à la situation du site detransformations de poissons. À Sine,une anarchie totale règne. Le site estdevenu une fourmilière humaine.Plus d’une cinquantaine de camionsvenant de divers horizons pour cher-cher du poisson se meuvent dans undésordre total. A cela s’ajoutent lescalèches et les bana-bana, le tout, àcôté du cimetière. Les transforma-trices cohabitent avec les morts et necessent de profaner le lieu sacré. Lespopulations ont toujours demandé ladélocalisation du site vers la plage del’Hydrobase, en vain. D’ailleurs enson temps, l'ex-maire de Saint-Louis,Ousmane Masseck Ndiaye, avait sol-licité la coopération espagnole pour laconstruction d’un site à l’Hydrobase.Mais pour les transformatrices, iln'est pas question de bouger.

    SENELEC, 500 millions F Cfa par jourpour satisfaire la demandeAprès la Société africaine de raf-

    finage (SAR) la semaine dernière,le ministre de l’Energie et desMines était en visite hier à laSociété nationale d’électricité(SENELEC). Aly Ngouille Ndiaye aainsi appris que la SENELECdépense en moyenne 500 millionsde francs Cfa pour satisfaire lademande en électricité avec uneproduction journalière de 412Mgw. ‘’Le coût de la demande éner-gétique s’élève à 500 millions defrancs Cfa en moyenne par jour. Cecoût journalier peut atteindre 600millions parfois’’, a dit PapaMademba Bitèye, chef du départe-ment exploitation du système élec-trique, cité par l’APS. ‘’La capacitéde production journalière est de412 mégawatts, consécutive à uncoût financier qui peut mêmeatteindre un milliard de nos francspendant les périodes de fortescharges au niveau de la demande’’,a ajouté M. Bitèye.

    COULISSES page 2

    numéro 281 • mardi 15 mai 2012

    Publications - Société éditriceBoulevard de l'Est-Point EImmeuble Samba Laobé Thiam DakarTél. : 33 825 07 31E-mail : [email protected] de la publication :Mahmoudou WaneDirecteur de la rédaction :Mamadou Lamine BadjiRédacteur en chef : Momar DiengRédacteur en chef délégué :Bachir FofanaChefs de desk :Momar Dieng - PolitiqueBachir Fofana - Economie / SocialJules Diop - Dossiers & enquêtes Ndiassé Sambe - SportPa Assane Seck - People Directeur artistique : Renaud LioultMise en page : Penda Aly Ngom, Fodé BaldéPhotographe : Amadoune Gomis Impression : Graphic Solutions

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    LUNDI 11 JUIN 2012

    Nommé ministre de l’Economie et des Finances dans le gouverne-ment d’Abdoul Mbaye, Amadou Kane n’a pas fait que quitter la têtede la Banque internationale pour le commerce et l’industrie duSénégal (BICIS). Il a quitté la présidence du Conseil d’administration de laBourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) et le Dépositairecentral/Banque de règlement (DC/BR). Selon un communiqué diffusé parvoie de presse, il est remplacé par le Malien Mamadou Sanogo, administra-teur de la BRVM et du DC/BR depuis leurs créations en décembre 1996. M.Sanogo est actuellement le PDG du Groupe Sabu Nyuman et PCA de SONA-VIE, une compagnie d’assurances vie au Mali. Cette nomination, c’est‘’jusqu’à la prochaine Assemblée générale’’, d’après le communiqué qui neprécise pas non plus cette date. Il faut dire qu’Amadou Kane avait été nommé PCA de la BRVM en mai

    2011 en remplacement de l'Ivoirien Tiémoko Yadé Coulibaly qui bouclait 10ans à la tête du Conseil d’administration de la Brvm et du DépositaireCentral/Banque de Règlement (DC/BR). D’ailleurs, le Conseil d’administra-tion de la BRVM n’a pas manqué de lui adresser ses félicitations pour sanomination comme ministre de l’Economie et des Finances du Sénégal. D’après le communiqué, les comptes de l’exercice 2011 ont été arrêtés.

    Et l’on apprend que ‘’malgré une année 2011 marquée par la crise posté-lectorale en Côte d’Ivoire, les résultats des deux structures sont globalementen phase avec les prévisions’’. Mieux, ‘’les indices BRVM 10 et Compositesont en hausse de plus de 10% depuis le début de l’année et que l’activitéboursière des trois premiers mois de 2012 est soutenue’’.

    L’œil de MuzPRÉSIDENCE DU CONSEIL D’ADMINISTRATION DE LA BRVM

    Amadou Kane remplacé par le Malien Mamadou Sanogo

  • page 3POLITIQUE

    numéro 281 • mardi 15 mai 2012www.enqueteplus.com

    DAOUDA GBAYA

    Moustapha Cissé Lô (photo), ministreconseiller, a-t-il été payé de sa stratégie ?Le tonitruant responsable politique del'Alliance pour la République à Mbacké, qui affichesans fard son ambition de diriger la future Assembléenationale, a été reçu la semaine dernière par le chefde l'Etat. Selon des indiscrétions, Macky Sall lui aproposé le poste de 1er vice-président del’Assemblée en lieu et place de la présidence qui,elle, aurait été promise à Moustapha Niasse,secrétaire général de l’Alliance des forces de progrès(AFP) et tête de liste de Benno Bokk Yaakaar (BBY),la coalition présidentielle. Mais cette offre a apparemment été rejetée par

    l’intéressé. Joint par téléphone, Moustapha Cissé Lô,qui a confirmé à EnQuête l’audience précitée, main-tient sa position initiale. “Je ne dévoile pas ce que leprésident Macky Sall et moi nous nous sommes dit,indique-t-il, mais je dis et répète que je veux être pré-sident de l’Assemblée nationale. Je défends le partiet c’est normal que je décline mes ambitions.”

    Dans la foulée, Cissé Lô précise n’avoir “riencontre Moustapha Niasse”, mais se réserve le droitet le devoir de poser un “débat politique” qui appelleréponse politique. “Je dis que je ne veux pas êtreministre, mais je suis candidat à la présidence del’Assemblée nationale. Maintenant, il appartiendraaux députés de trancher. S’ils élisent MoustaphaNiasse, je respecterai leur choix.” Quid de la discipline qui serait bafouée par lui à

    l'intérieur du parti présidentiel ? A cetteinterrogation, le ministre-conseiller lâche,philosophe : “Que Macky convoque le directoire duparti et qu’on discute de cette question, dit-il. Simes détracteurs arrivent à démontrer que j’ai tortdans mon attitude, je cesserai mon combat. (…) Jeme suis battu pour Macky quand on l’a démis deses fonctions de président de l’Assembléenationale. Aujourd'hui, si on m’exclut de l'Apr,Macky n’aura plus rien à Touba.”

    Et si MCL avait raison ?

    On le dit incontrôlable, imprévisible,arrogant et tutti quanti. Cela ne peutempêcher de reconnaître à MoustaphaCissé Lô (MCL) une certaine vision dans le cadredes missions qu'ils croit devoir accomplir pour leparti présidentiel. Est-il légitime pour un respon-sable politique de viser la présidence del'Assemblée nationale ? Il semble que oui. Mous-tapha Cissé Lô est-il un responsable politiquereconnu ? Il semble que oui. Le poste de présidentde l'Assemblée nationale est-il un strapontinréservé à une catégorie de leaders politiques ? Ilsemble que non. Moustapha Cissé Lô est-il dignede porter cette fonction et en a-t-il le profil ? Ça sediscute ! En rappelant juste au passage qu'en2000, le “profil” d'Abdoulaye Wade avait été plé-biscité par 58% des électeurs sénégalais contre lastature reconnue à Abdou Diouf. On sait la suite.Après la victoire de Macky Sall, Moustapha

    Cissé Lô est dans une stratégie évidente d'affirma-tion politique dans un espace où la loi des intérêtspartisans et personnels est d'une dominance meur-trière. Militant politique, il cherche à s'ouvrir unboulevard d'ambitions pour asseoir une carrièredans l'appareil d'Etat. Est-ce un crime ? Ilappartient à une majorité politique qui a pris lepouvoir après 12 ans de wadisme dont on sait cequ'il a coûté au Sénégal. Doit-il laisser la voie à desalliés dont rien ne dit qu'ils seront encore avecMacky Sall au lendemain des législatives ?Sous ce rapport, il ne semble pas y avoir de raison

    sérieuse de reprocher à Cissé Lô ses attaques contrele “monument” Moustapha Niasse. De ce dernier,on ignore encore les intentions à l'égard de la futureAssemblée. Veut-il en être le président ? Y a-t-ilaccord politique entre lui, tête de liste de la coalitionBenno Bokk Yaakaar, et le président de la Répu-blique, leader de la majorité ? C'est peut-être cemystère-là que Moustapha Cissé Lô voudrait percerfaute d'avoir été mis au parfum de ce qui se trameau sommet de l'alliance.Turbulent et truculent, excessif même souvent,

    MCL, en bataillant dès à présent contre le leaderde l'Alliance des forces de progrès, rend quandmême service à tous ceux qui souhaitent franche-ment que le renouvellement du personnel politiquedevienne plus une réalité, et moins qu'une incan-tation.

    AUDIENCE - FUTURE ASSEMBLÉE NATIONALE

    Macky propose le poste de 1er vice-président à Moustapha Cissé Lô

    POINT DE VUE PAR MOMAR DIENG

  • numéro 281 • mardi 15 mai 2012

    page 4POLITIQUE

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    DAOUDA GBAYA

    Par la force des choses, lapolitique est devenue au Sénégalun moyen de promotion et lesmoyens d’y parvenir sont parfois très astu-cieux. Depuis l’accession de Macky Sallau pouvoir, des structures affilées à l’Al-liance pour la République (APR), parti duprésident de la République, foisonnent.Une stratégie subtile pour certains d’exer-cer un chantage ou maintenir la pressionsur le chef de l’Etat. Cette démarche estd’autant plus incongrue que la plupartdes initiateurs de ces associations,cercles ou mouvements appartiennent

    déjà à des structures légales de l’APR.C’est le cas du Cercle des intellectuelsrépublicains de la coalition Macky Sall(CIREM) de Souleymane Fall, du Comitéintellectuel républicain pour le suivi desengagements et la massification (CIR-SEM) de Lassana Sidibé, du Cercle deconcertation et de réflexion républicaine(CCRR) de Oumar Youm, du Réseau desuniversitaires républicains de MoussaBaldé.Or, tous ces responsables sont mem-

    bres de la Convergence des cadres répu-blicains (CCR), le seul et unique organereconnu par les instances de l’APR.Même si ces structures se veulent diffé-

    rentes les unes des autres du point de vuede leur objectif et de leur cible d'interven-tion, il est difficile d'identifiersérieusement ce que peuvent être leursactivités. Pour Lassana Sidibé, les objectifs du

    Cirsem ne souffrent d'aucune ambiguïté.“Quand on est membre d'une structure,on doit en connaître les textes. Nous nesommes pas en porte-à-faux avec la CCRqui est un creuset de réflexion etd'actions, alors que notre structure est làpour veiller aux engagements pris par leprésident Macky Sall”, explique-t-il.

    “Ni primaire ni alimentaire”...Il y en a qui, pour exister, n’ont pas

    cherché loin. En créant Section-marron(couleur de l’APR), Mohamed Diallo, néo-apériste, a trouvé là un moyen de se réha-biliter. Ancien responsable de la Généra-tion du concret (GC) de Dakar-Plateau,un mouvement (mort ?) dirigé par KarimWade, ex-chef de cabinet de l’ex-ministreKhoureïchi Thiam, il avait rallié l’APRaprès le départ d’Aminata Tall du PDS,dont il est proche. Aujourd'hui, il sedéfend d'être un maître-chanteur. “Notreobjectif, dit-il, est de rassembler toute lapopulation sénégalaise autour de lacitoyenneté et des valeurs républicainesqui ont été détériorées par l’ancienrégime.”

    Un tout petit peu moins bateau,semble l'initiative autour du CCRR.“Nous sommes une structure technique.Nous ne sommes pas là pour faire de lapolitique primaire ou alimentaire, maispour apporter des réflexions sur des sujetsd'intérêt national comme la réforme duConseil constitutionnel ou la Cour derépression contre l'enrichissement illicite.En d'autres termes, nous nous voulons unlaboratoire d'idées”, se défend Me OumarYoum.

    ...Mais “laboratoire d'idées”Idrissa Diop, lui, a voulu sortir du

    carcan de la Convergence des jeunessesrépublicaines (COJER), structure del'APR, pour porter sur les fontsbaptismaux le Mouvement des jeunesmackystes, une sorte de pendant aux“Jeunesses wadistes”. Initiateur de l'Al-liance nationale pour le travail et l'actionrépublicaine (ANTAR), Baba Diallo n’estcertes pas de l’APR, mais il s'était forte-ment investi pour “soutenir lacandidature de Macky Sall”. Et par delàla politique, ANTAR se veut un “link entrele président de la République et les popu-lations”. “Wade a été aveuglé par sonentourage, explique-t-il. Aujourd'hui,nous ne voulons pas que Macky Sall soitsurpris” par un mécontentement popu-laire.Pour ne pas être en reste, Ibou Diouf

    et son bataillon de militants ont, en cequi les concerne, mis en place le Mou-vement des anciens militaires del'APR. Et là, le signaL serait peut-êtrevenu du président de la Républiquequi, lors de son discours à la Nation du3 avril, avait jugé insupportable l'étatdes troupes en général...Même au niveau de la diaspora, les

    initiatives ne font pas défaut qui vontdans le sens de s'agripper au wagonprésidentiel. Ainsi est sorti de terre leMouvement pour la défense des

    valeurs républicaines (MODER) deRené-Pierre Yokhoum, un responsablepolitique basé à Londres... Par cetteinitiative du responsable de l’APR baséà Londres, la diaspora aura certaine-ment sa voix au chapitre. La liste estloin d’être exhaustive. A mesure quel’on avance, d’autres structures vontsans doute essaimer. Ce qui ne feraque pervertir davantage la politiquesénégalaise prise en otage par la cen-taine de formations politiques.

    MOUHAMED KHALY KANE(CORRESPONDANT, MBOUR)

    L a salle des délibérations de lamairie de Mbour a accueillidimanche l'Assemblée généraledépartementale de l'Alliance pourla République (APR). Au cours decette rencontre, les responsablesdu parti présidentiel ont dit tout lemal qu'ils pensent de la politiquede nominations du président MackySall depuis sa prise de fonction. Selon le Dr. Amadou Tidiane

    Diba, patron local du parti, les don-nées du problème sont simples.“Du point de vue électoral, dit-il,Mbour est le cinquième départe-ment du pays, avec ses 235 677électeurs inscrits sur le fichier élec-toral, avec un potentiel réel dedéveloppement et qui compte surle nouveau régime en place pour sedévelopper”, signale-t-il. Dans cesconditions, “il est incompréhensi-

    ble que les leaders du parti qui ontfortement contribué à la victoire deMacky Sall ne soient pas promus àdes postes de responsabilité”.“Mais aujourd’hui, en dépit des

    bons résultats que nous avons eus,en nous positionnant comme troi-sième département au niveaunational, nous sommes traités enparents pauvres. Si nous mettonsde côté le poste de ministre-conseiller de Mahmout Saleh, nousn’avons aucun ministre”, ajoute leDr. Diba.

    “Nous nous ferons entendre”En termes de comparaison, c'est

    d'abord l'attitude du maire de Thièsqui est mise en avant. “Si nous pre-nons l’exemple sur le départementde Thiès où Idrissa Seck avaitlaminé notre candidat au premiertour de la présidentielle, au moinstrois de ses représentants sontinvestis sur la liste nationale de

    Bokk Yaakaar. Alors, pourquoi pasle département de Mbour ? Noussommes très fâchés !” Ensuite,c'est l'ancien pouvoir qui est convo-qué dans le débat. “Avec Me Wade,nous avions entre cinq et six dépu-tés, en plus des directeurs desociété, sénateurs, membres duConseil économique et social, etc.”Pour les “Apéristes” de la PetiteCôte, c'était à Macky Sall de pren-dre les devants car “le pacte moralque nous avions signé avec lui, il sedevait de le respecter en toute cir-constance. Nous l’avons accompa-gné sans aucun moyen, aveccomme espoir qu’il pourra accom-pagner, à son tour, le départementde Mbour dans son développement.Mais s’il commence ainsi, cela nenous rassure guère et nous tenons àle lui signifier”, explique Dr. Diba.Pour les législatives du 1er juil-

    let, indique néanmoins le patrondépartemental de l'Apr, “nous vote-rons pour la liste de la coalitionBenno Bokk Yaakaar, mais il n’em-pêche que nous nous ferons enten-dre par rapport à ce qui s’est passéjusqu’à présent. Et nous avons nosarguments pour nous faire enten-dre”, a-t-il prévenu.

    EXPLOSION DE STRUCTURES SATELLITES AUTOUR DE L’APRCirem, Cirsem, Ccrr, Section-marron, Antar... Comme sous Wade, les structures satellites pullulent autour du parti présidentiel depuis la victoire de Macky Sall au scrutin du 25 mars. Opportunistes ou utiles, elles clament toutes un devoir d'accompagner le chef de l'Etat dans ses nouvelles missions, sans jamais éclairer avec pertinence le sens de leur objectif.

    La faune satellite qui veut encercler le parti présidentiel

    FORUM SOCIALGrand Yoff étale ses maux

    Les populations de Grand-Yoffont étalé leurs maux quoti-diens ce week-end lors d'unForum social organisé en partenariatavec l'Alliance pour la République dela localité et Enda Graf Sahel, en pré-sence d'Abdoulaye Diouf Sarr, mem-bre de la Convergence des cadres(CCR) et Directeur du Centre desœuvres universitaires de Dakar(COUD).

    Parmi ces maux, il y a selonAbdoulaye Biaye, représentant desjeunes mécaniciens, l’assainissement,le manque d’aire de jeu, l’insécurité.Sur ce dernier point, il a demandél’érection de Grand-Yoff en com-mune. “Le commissariat ne disposeque de sept policiers pour une popu-lation de 350 000 habitants, c’estabsurde!”, dit-il. Pour les femmes, lecasse-tête reste lié au financement demicro-projets.

    Ces préoccupations, le directeur duCoud compte les remonter au som-met. “Un rapport sera élaboré etremis aux autorités concernées (…)afin que l'offre publique soit amélio-rée.”

    D.GBAYA

    APRÈS LE GOUVERNEMENT ET LES INVESTITURES

    Les responsables Apr deMbour réclament des postes

  • numéro 281 • mardi 15 mai 2012

    page 5ECO / SOCIAL

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    MOUHAMED KHALY KANE (Correspondant,Mbour)

    Dans ce document, il est men-tionné, d’emblée, que considé-rant que les ressources péla-giques migratrices présentes au large descôtes sénégalaises sont très insuffisam-ment exploitées par les armements depêches nationaux, que leur caractère“partagé” implique qu’en raison de l’in-suffisance de cette exploitationnationale, elles n’apportent aucunevaleur ajoutée ou autre avantage écono-mique ou financier pour le Sénégal.Considérant que leur exploitation souscontrôle national est de nature à garantirdes ressources financières additionnellesimportantes pour le Trésor public,l’ancien ministre de la Pêche et de l’Éco-nomie maritime, Khouraïchi Thiam, aestimé juste de signer un protocole avecla société Overseas Express S.A, baséeau Panama et représentée par FouadNouasser domicilié au 01, boulevard dela Libération à Dakar. Ainsi, il estconvenu, selon l’article premier duditprotocole, que les six (6) naviresétrangers que sont “Admiral Starikov”,“Zakhar Sorokin”, “Oleg Naydenon”,“Aleksander Mironenko”, “VasilyLozovsky” et “Aleksander Kosarev”, dis-posés à respecter les dispositions du pro-tocole, sont autorisés à pêcher dans les

    zones sous juridiction sénégalaise. L’article 2 du protocole stipule que

    “les navires sont autorisés à exploiter lesressources pélagiques migratrices pré-sentes au large des côtes sénégalaises,notamment dans les zones de pêchesituées au-delà des 20 milles marins dela ligne de référence de la frontière séné-galo-mauritanienne à la latitude de l’îlede Yoff et au-delà des 35 milles marinsde la ligne de référence de la frontièresénégalo-gambienne à la frontière séné-galo-bissau-guinéenne”. D’après leditprotocole, la pêche est interdite entre lalatitude de l’île de Yoff (14°46’20’N) etla frontière nord-gambienne. L’article 3de ce même protocole stipule que l’exer-cice de la pêche des ressources péla-giques migratrices présentes au large descôtes sénégalaises dans les zones déli-mitées, est soumis à des conditions trèsbien définies.

    Vente de l’excédent de prises“Sans préjudice de la stricte observa-

    tion des lois et règlements en vigueurdans la République du Sénégal, chaquenavire s’engage à respecter, enparticulier, les dispositions”, précise-t-on dans le document qui signale que lesprises accessoires hors ressources péla-giques sont fixées à 3% pour chaquenavire ; au-delà, elles sont la propriété del’Etat du Sénégal et le produit de leur

    vente est destiné à contribuer à l’amélio-ration immédiate des conditions detravail des services impliqués dans lecontrôle des opérations de pêche. “Pourdes raisons de commodité et tenantcompte de leur nature périssable, lavente de l’excédent de prises accessoiresest supervisée par les servicescompétents du ministère de l’Économiemaritime et la société de consignation etde transit après débarquement”,explique le protocole qui indique que lesnavires doivent disposer à bord de tousles documents exigés par les conventionsmaritimes internationales, tant en ce quiconcerne le navire lui-même que sonéquipage. A cette fin, les contrôles“nécessaires” seront affectés par les ser-vices compétents du ministère de l’Éco-nomie maritime, à travers sa Direction dela protection et de la surveillance despêches (DPSP) et l’Agence nationale desaffaires maritimes (ANAM), avant mêmele démarrage effectif des opérations depêche.

    Pointage des tonnages pêchés“Toute utilisation de technique de

    pêche autre que celle précisée dans leprésent protocole est formellement inter-dite. Le navire doit utiliser les engins depêche présentant les caractéristiquessuivantes : maille 70, avec une tolérancede 10% ; longueur d’une herse

    circulaire : 1,5 fois la largeur du chalutmesurée sur la distance des deux princi-pales ralingues tenant le chalut ; espace-ment entre herses : un (1) mètre mini-mum entre les culs du chalut : protectionventrale du chalut : maille de 400 mm”,explique le document. Il s’y ajoute queles navires s’abstiendront de pêcher lesespèces interdites et s’obligent àrespecter les dispositions du Code de lapêche maritime relative aux poids ettaille minima des espèces. Uninspecteur ayant le statut d’observateuret deux observateurs seront “obligatoire-ment” embarqués à bord de chaquenavire pour vérifier avant et durant lesopérations de pêche. Elle est égalementchargée de faire le pointage des tonnagespêchés et de rendre compte, à la fin dechaque année, aux services compétentsde la DPSP ; l’embarquement de l’ins-pecteur et de deux observateurs estsubordonné au versement d’une cautionde 16 600 francs Cfa par jour et paragent observateur, ainsi qu’au paiementde frais d’installation des 15 000 francsCfa ou de 30 000 francs Cfa par obser-vateur, selon qu’il s’agisse d’une instal-lation à quai ou en mer. En outre, chaqueobservateur recevra, à titre de prime d’ali-mentation, 60 000 francs Cfa par marée.Selon toujours le protocole, les transbor-dements, sous le contrôle des servicescompétents du Ministère de l’Économiemaritime, en rade ou en mer, de latotalité des captures, se feront dans lesconditions définies dans le document. L’article 4 précise que le protocole,

    dont la date de signature n’a pas étémentionnée dans le document, estconclu pour une durée d’un an, à partirde sa date de signature. “Il peut fairel’objet de modification, si les partiesl’estiment nécessaire, d’un communaccord. Toute modification fera l’objetd’un amendement qui sera partie inté-grante du présent protocole”, insiste-ton.

    NDÈYE FATOU NIANG(Correspondante, Thiès)

    L es Industries chimiques duSénégal (ICS), l’entreprise spé-cialisée dans la production dephosphate, d’acide phosphorique etd’engrais, a reçu hier la visite duministre du Commerce, de l’Industrieet de l’Artisanat. A cette occasion, MataSy Diallo est revenue sur l’actionnariatdes ICS détenu à 85% par les Indiens.C’est pour souhaiter “que la tendancese renverse pour que le capital sénéga-lais, les hommes d’affaires sénégalaiset l’Etat participent davantage auxICS”. D’après elle, les ICS sont “uneindustrie très rentable qui peuventcontribuer et participer à la créationd’emplois et de richesse dans ce pays”.C’est pourquoi elle estime que “lesSénégalais doivent en bénéficier. On nedoit pas laisser cela seulement aux

    étrangers mais les Sénégalais aussi doi-vent s’intéresser aux ICS, de même quel’Etat du Sénégal. Je souhaite que lepublic sénégalais soit plus présent dansle tissu industriel du Sénégal”. En effet,la ministre croit savoir que les Sénéga-lais ne doivent pas non seulement selimiter au commerce import-export.Mais “ils doivent s’intéresser à l’indus-trialisation de ce pays pour augmenterles exportations et diminuer les impor-tations pour que la balance commer-ciale soit au moins équilibrée”.Un peu avant, le ministre, après avoir

    fait le tour des sites miniers et celui del’acide, a été accueilli au village peulhde Khondio, le lieu où l’on déverse 18%des déchets acides au niveau de la mer.Cette situation environnementale trèsinquiétante a été apaisée par le projetdes ICS, annoncé par la ministre. “LesICS envisagent de construire une autreusine afin de récupérer cette acide. Elle

    permettra aussi de créer d’autresemplois au profit du village et du dépar-tement de Tivaouane”. Il faut par ailleurs souligner que

    dans la communauté rurale de DarouKhoudoss, 41 licenciés des ICS ontréclamé leur réintégration dans l’entre-prise. En effet, après 17 mois sanssalaire, les déflatés ont brandi des pan-

    cartes à l’endroit du ministre qui a pro-mis de négocier avec la direction del’usine pour apporter une solution àleur problème, étant donné que l’en-treprise n’est pas contrôlée par l’Etat.“Ce n’est pas un bien de l’Etat, c’estaux privés et on va négocier avec euxpour régler la situation”, dira laministre.

    ALIOU NGAMBY NDIAYE

    Le building administratif a reçu hier des hôtes. Les bache-liers non voyants y ont organisé un sit-in afin de décrocherun tête-à-tête avec le Premier ministre, Abdoul Mbaye.En effet, après un mouvement d'humeur au mois de février sousle régime d'Abdoulaye Wade pour demander des bourses exté-rieures afin de poursuivre leurs études à l'étranger, ils sontrevenus à la charge pour inciter les nouvelles autorités à prendreen charge leurs revendications. “Depuis que nous avons eu notrebac, l’État n'a fait aucun effort pour nous octroyer des boursespour aller dans les universités européennes où nous pouvonspoursuivre correctement nos études. Le régime sortant nousavait fait des promesses et tout ce que nous voulons, c'est unerencontre avec le Premier ministre pour qu'il prenne en chargele problème”, explique Assane Lèye, le coordonnateur ducollectif.

    Ces 11 bacheliers, qui ont passé toute la journée d'hier devantle building administratif, comptent y passer la nuit s'ils n'arriventpas à voir le chef du gouvernement. “Si nous ne rencontreronspas le Premier ministre ou au pire des cas le ministre de l'Ensei-gnement supérieur, nous allons continuer à occuper les lieux.Nous sommes en train de mijoter un autre plan d'action qui seraplus efficace pour se faire entendre”, avertit, Assane Lèye.Ces bacheliers, qui attendent toujours après avoir passé avec

    brio leur bac, accusent les autorités de n'avoir fait aucun effortpour leur permettre de poursuivre leurs études dans lesuniversités sénégalaises. “L'Etat n'a rien fait pour qu'on puisseaccéder aux universités locales et faire normalement nos études.Elles ne sont pas bien équipés pour nous accueillir. Auparavant,nos aînés partaient à l'étranger après le bac, mais depuis 2008,il y a une rupture. Nous ne pouvons pas rester, après le bac enpoche, à ne rien faire”, soutient, le coordonnateur des bacheliersnon voyants.

    AGENCE DE LA CASE DES TOUT-PETITSThérèse Faye pourl’égalité deschances

    La nouvelle directrice del'Agence nationale de lapetite enfance et de la casedes tout-petits a préconisé l'égalité deschances dans la traitance des enfants.C'était hier, lors de la passation de ser-vice avec Aminata Samaké Sow.Étudiante en sociologie,Thérèse FayeDiouf a déjà une vision du développe-ment de la petite enfance. Selon elle,pour créer le nouveau type deSénégalais, il faut avoir une bonnematière première. “Au-delà de laconstruction des cases, l'agence doits'accentuer sur le volet social, faire desorte qu'il y ait une égalité deschances. D'abord, c'est dans laconstruction, mais surtout sur lemode de traitement et sur la prise encharge des enfants”, a-t-elle fait savoir.A l'en croire, l'enfant qui vit dans unquartier résidentiel et celui qui estdans une zone rurale n'ont pas lesmêmes conditions de vie, encoremoins les mêmes réalités sociocultu-relles. Une situation suffisante quidoit permettre à l’État d’assurer lesconditions de vie des enfants quel quesoit le statut des parents.

    Par ailleurs, Mme Faye compte éta-blir un volet de sensibilisation dansson agence. “Pour qu’il y ait un résul-tat, il faut un environnement adéquatpar rapport aux besoins des enfants.Donc pour ce faire, il faut une sensibi-lisation énorme. Nous allons travail-ler avec les éducateurs et toutes lespersonnes qui pourront nous aider.Mais aussi, nous allons renforcer laformation de ces professionnels, c'est-à-dire du point de vue psychologique.En essayant de voir leurs rapportsavec les enfants mais aussi celui desenfants avec leurs parents, surtout lesmamans”, a-t-elle précisé. Car pourcette dernière, l'agence doit s'infor-mer de tout ce qui se passe dans la cel-lule familiale.

    VIVIANE DIATTA

    AUTORISATION DE PÊCHE À DES NAVIRES ÉTRANGERS

    Les dessous des accordsavec les Russes

    MATA SY DIALLO, MINISTRE DU COMMERCE, DE L’INDUSTRIE ET DE L’ARTISANAT

    “On ne doit pas laisser les étrangers gérer les ICS”

    SIT-IN DES BACHELIERS NON VOYANTS DEVANT LE BUILDING

    Le Premier ministre ou rien

    EnQuête est maintenant en mesure de livrer le contenu du fameux protocole qui a permis à desnavires étrangers de pêcher dans les côtes sénégalaises, pillant ainsi les ressources halieutiques, augrand détriment des populations sénégalaises qui, de plus en plus, ont du mal à trouver du poisson.

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    CMJN

    société

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    SOCIÉTÉ

    PAR AMADOU THIAM

    Déjà à quelques mètres dulieu qui abrite la décharge deMbeubeuss, l'odeur desordures agresse les narines. On aper-çoit de loin des mon-tagnes de déchets quedes camions s'achar-nent à élever encore plus haut, auxpas de charge. Des tas nauséabondsornent le décor et, avec l'appui invo-lontaire du vent, migrent en directiondu Daara. C'est à Malika. Des gaminssortis des classes discutent entre eux,insouciants, alors que d'autres jouentau football à l'intérieur du complexe.Des arbres bordent le chemin quimène au bâtiment abritant la direc-tion du Daara.Devant cette vieille bâtisse, et à

    l'ombre des arbres, nous attendentMame Awa Hugues, secrétaire géné-rale de l'institution, dans un beauboubou bleu, et ses collaborateurs etpartenaires dont des Français. Sur lemur des locaux où se trouve l'internat,

    mots d'encouragementet témoignages diverslaissés en souvenir par

    des visiteurs de tous horizons laissentdeviner la personnalité du Daara deMalika.

    Une sélection basée sur les conditions socialesDans la lutte contre la mendicité,

    le Président Léopold Sédar Senghoravait appelé les Sénégalais à trouverdes solutions pour éradiquer ce phé-nomène. C'est en voulant répondre àcet appel qu'un groupe de femmes

    dont Katy Koaté, de religion chré-tienne, et Zeynab Saleh, uneSénégalo-Libanaise, ont eu l'idée demettre en place un Daara à Malikadans la banlieue dakaroise à traversune ONG du même nom. Pouraccompagner l'initiative, Senghormet à leur disposition un terrain de3,5 hectares en 1977 pour y recevoirdes enfants issus de familles dému-nies. Trente-cinq ans après, cetterègle sociale demeure. Dans ce daara moderne, l'inscrip-

    tion est très sélective dans une cer-taine mesure. “Si un parent veut queson enfant en soit pensionnaire, nosresponsables font une enquête minu-tieuse pour bien s'assurer que lesparents n'ont pas les moyens de luipayer sa scolarité ou sont à la limitepauvres”, explique Moustapha Sarr,

    un ancien du daara devenu profes-seur d'Arabe dans un collège de labanlieue. Et son ami Mbacké d'ajou-ter : “Certains parents essaient mêmede tromper la vigilance des responsa-bles pour que leurs enfants soientadmis.” En cette matinée du samedi 5

    mai 2012, ils sont nombreux cesanciens du Daara à s'être déplacésdans le cadre d'une visite organiséepar la direction de l'établissement.Parmi eux, un architecte, un avicul-teur et plusieurs professeurs d'en-seignement. Tous se rappellent leurpassage dans ce daara. “Mon pèretenait une école coranique à ArafatGrand-Yoff où les talibés étaientabonnés à la mendicité. Alors, lesfondatrices du daara sont venues luidemander s'il pouvait leur transférerquelques élèves après lui avoir expli-qué leurs objectifs”, se souvientMouhamed Nazir Thiam. “Et pourdonner l'exemple, le vieux a acceptéet m'a confié à elles.” C'était enmars 1980, et Mouhamed NazirThiam devenait le 10e pensionnairedu daara, deux mois après son inau-guration.

    Une formation diversifiéeCe Daara implanté à Malika

    compte 300 pensionnaires qui sontdivisés en trois régimes : l'internat, ledemi-pensionnat et l'externat, avecdes formations diverses et variées. Àcôté des cours classiques du primaireet de l'apprentissage du Coran, lesélèves sont initiés à des formationsqualifiantes comme la menuiserie-ébénisterie, la céramique, le maraî-chage, le tissage, entres autres. “Onsait que tout le monde ne peut pasréussir dans les études, c'est pourcette raison que les pionnièresavaient eu l'idée d'ouvrir ces filièrespour que chacun ait sa chance”,explique Mame Awa Hughes, secré-taire générale de l'ONG qui porte lenom de l'établissement. Depuis sacréation, le Daara de Malika est restéfidèle dans son engagement à aiderles enfants à réussir sans boursedélier. Le personnel est composé de

    volontaires qui interviennent commebénévoles. Cependant, pour son fonc-tionnement, le Daara compte sur despartenaires, des bailleurs de fonds, etde généreux donateurs. “Par exem-ple, Bocar Samba Dièye nousenvoyait souvent des vivres sans quenous le lui demandions”, confieMouhamed Nazir Thiam. Des sou-tiens de l'étranger ne manquent pasaussi. “La clôture a été faite par leCaedas, qui est l'association desfemmes de diplomates ; et moi égale-ment, avec mes relations, je m’ef-force à trouver des partenaires quipeuvent nous apporter de l'aide”,indique Mme Hugues. D'autres sources de revenus pro-

    viennent de la vente des produitsissus des ateliers de formationinterne. “Les Fondations Sonatel etKéba Mbaye achètent tous leursmeubles ici. Les fourneaux Jambaret d'autres produits de la céra-mique sont vendus à l'extérieur”,lance la patronne de l'établisse-ment.

    DAARA DE MALIKAÀ quelques encablures de la décharge de Mbeubeuss, le daara de Malika respire la bonne forme, endépit des difficultés qu'il rencontre en tant que structure où les enfants ne paient pas un rond. Néen 1980 par la volonté de deux pionnières soutenues par le président Senghor, il se veut une ré-ponse morale et professionnelle à la crise de la mendicité et du désœuvrement qui frappe la plupartdes écoles coraniques. Reportage.

    La main de Senghor, la science des pionnières

    REPORTAGE

    Un élève tisserand

    S pécialiste en nutrition et en agroalimentaire, MameAwa Hugues, absente du Sénégal pendant plusieursannées, a été convaincue par l'une des fondatricesdu Daara, Mme Koaté, à prendre les destinées de l'établis-sement qui a déjà reçu la visite d'ex célèbres Premièresdames, la Française Danielle Mitterrand, et l'AméricaineBarbara Bush. “J'ai été émue quand on a fait son portraitlors d'une cérémonie où elle avait reçu une distinction pourson action sociale. En plus, Mme Koaté, à cause de son âgetrès avancé (84 ans), cherchait des collaborateurs pourcontinuer le travail entamé”, explique-t-elle.

    Comme toute entreprise, le Daara de Malika n'est pasexempt de problème. “Il a dû même fermer un moment, endécembre 2004, et jusqu'au mois de mars 2005, c'estl'ONG AIFA Sénégal qui gérait l'établissement”, ajoute-t-elle. La bibliothèque connaît également des difficultés.“Notre principal problème, c'est de trouver des livres adap-

    tés aux programmes des élèves qui sont ici, soutient SaliouSy, son responsable. La majeure partie de nos ouvrages sontdes romans que les élèves du primaire ne peuvent pasencore lire.”

    Ayant formé beaucoup de cadres, le Daara compte aussisur le soutien des anciens. Beaucoup d'entre eux sont reve-nus après quelques années d'études à l'université prêtermain forte à Mme Koaté. “En 2000, après la Licence, noussommes venus occuper des postes comme l'intendance, lasurveillance. Et tout dans le bénévolat”, se rappelle MbackéNiang, professeur d'anglais.

    Au Daara de Malika, la formation ne s'arrête pas seule-ment à l'obtention de l'entrée en sixième. Beaucoup de col-légiens qui en sont issus ont bénéficié du soutien de la fon-datrice, Katy Koaté. “Quand j'ai réussi à l'entrée en sixième,je faisais la navette entre Thiaroye et le Collège franco-arabe Fadilou Mbacké du Point E. Mais à un moment, ellem'a demandé de venir habiter chez elle à la rue Émile Zola”,assure Mouhamed Nazir Thiam, l'ancien des lieux devenuprofesseur de SVT...

    POURSUIVIE POUR VOL AVEC EFFRACTION02 ans planent surla tête de la comé-dienne Aby Diagne

    La comédienne de la troupethéâtrale “Soleil Levant”, AbyDiagne, risque de séjourner enprison pour les deux pro-chaines années, si le tribunalsuit le réquisitoire du parquet.

    Lorsque le substitut du procu-reur, Cheikh Dieng ademandé, hier, au tribunal decondamner Aby Diagne à deux ansferme, la terre a semblé s'écrouler sousles pieds des collègues de la comé-dienne. Certaines, sous le choc, ontquitté la salle d’audience les larmesaux yeux, avant même la fin du procèsdont le délibéré sera rendu lundi pro-chain, 21 mai. Si le parquet a fait cetteréquisition, c’est parce qu’il a estiméque les preuves sont établies contre lacomédienne. Même si Aby Diagne ade nouveau nié avoir cambriolé l’ap-partement de son amie et y avoir sou-tiré 13 bouteilles de parfum de luxe,ainsi que la somme d’un million defrancs Cfa. Parmi les preuves, il y a laréquisition de la Sonatel.L’exploitation dudit document, mon-tre que le 7 avril dernier, Aby Diagne,après avoir accompagné la plaignanteà Thiès, est revenue à Dakar. La géo-localisation a retracé ses appels deThiès à Ouest-Foire, en passant parSébikotane et Grand Mbao.

    La réquisition montre que les mes-sages injurieux et menaçants adressésà la partie civile ont été envoyés dutéléphone portable de leur cliente.Mieux, c’est à partir du numéro detéléphone du frère de la prévenue queles messages ont été envoyés. Sanscompter que le code IMEI est celuidu téléphone de Aby Diagne. Ce quia fait dire au représentant du parquetque “le téléphone portable est unfabuleux témoin contre son proprié-taire”. “C’est un témoin qu’on ne peutpas subordonner”, ajoutera-t-il.Cependant, de l’avis des avocats de lacomédienne, la réquisition ne peutpas constituer de preuve, dans lamesure où elle ne s’est pas faite demanière légale. À défaut d’une relaxe,ils ont demandé que les faits de volavec effraction soient requalifiés envol simple. L’avocat de la partie civile,convaincu qu'Aby Diagne n’a pas agiseule, a réclamé la somme de 5 mil-lions de dommages et intérêts pour lecompte de sa cliente, une responsablede l’Alliance pour la République.

    FATOU SY

    Le soutien des anciens

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    ASSISES 2012 DAKAR - 2e SESSION

    FATOU SY

    Y ao Marcel Savi de Tové nour-rissait l'espoir de voir son filsAurélien Savi de Tové faireune belle carrière après de brillantesétudes. Son rêve s’est effondré le 26juin 2007, lorsque la direction del’Institut supérieur de management(ISM) l’a appelé au téléphone pour luiannoncer l’agression mortelle de sonfils de 21 ans. L’étudiant revenaitd’une séance de révision avec deuxde ses camarades de classe, lorsqu'ilssont tombés sur une bande d’agres-seurs, dans la nuit du 25 au 26 juin2007 à la Rue Aimée Césaire à FannRésidence. Au nombre de quatre, lesagresseurs ont mortellement poi-gnardé Aurélien, avant de lui soutirerson téléphone portable ainsi que ceuxde ses camarades de classe. Aurélienest décédé après son évacuation. Près de cinq ans après, les agres-

    seurs, du moins les deux (le 3e a été

    jugé devant le tribunal des mineurs etcondamné à trois ans ferme tandisque le 4e, Houda Mbaye, est toujoursen cavale) comparaissaient hier,devant la Cour d’assises pour associa-tion de malfaiteurs, vol en réunioncommis la nuit avec violence ayantentraîné la mort et détention illégaled’arme blanche.

    Point de regret ! Au contraire, lesaccusés Yankhoba Sima et MballoDieng ont versé dans la dénégationsystématique. Le dernier nommé aindiqué n’avoir pas participé àl’agression. “J’étais avec eux, mais jesuis rentré lorsque j’ai vu que HoudaMbaye détenait une arme blanche”,s’est défendu Mballo déchargé parson co-accusé. Mais celui-ci évo-quant l’ivresse, s’est enlisé dans desexplications tirées par les cheveux, au

    point d’irriter le président de la courAndré Bop Sène. “Est-ce que vousnous prenez pour des fous ? Il fautregretter votre acte, car dans cetteaffaire, il y a un étudiant qui a été tuéà la fleur de l’âge comme vous, saufque lui avait choisi le chemin desétudes”. Après cette remarque duprésident, Yankhoba Sima a consentià reconnaître les faits tout en limitantsa responsabilité. “J’ai juste brandimon arme devant les filles pour lesapeurer. C’est à ce moment que j’aientendu la victime crier : “Il m’a bles-sée”, a déclaré l’accusé qui, pourtantdurant l’enquête, a avoué avoir perpé-tré l’agression en compagnie deHouda et Mballo, l'instigateur. A cepropos, il a indiqué avoir pris le télé-phone de marque Panasonic de lavictime, après avoir remis 5 000francs à chacun de ses acolytes. Etd’ajouter que Houda a remis le télé-phone Samsung récupéré sur l’unedes étudiantes à Mballo en échangede 5 000 francs.C’est fort de ces éléments que Me

    Christian Faye a demandé à la Courde ne donner aucune chance auxaccusés “pour le restant de la vie”.Abondant dans le même sens, l’avo-cat général a requis les travaux forcésà perpétuité. Mais le défenseur deMballo Dieng a estimé que son clientdoit être acquitté parce qu’il n’existepas de preuves contre lui. Quant auconseil de Yankhoba Sima, il a plaidéla clémence après avoir écarté l’asso-ciation de malfaiteurs. Dans son délibéré, la Cour a suivi

    l’avocat général en condamnant lesdeux accusés aux travaux forcés àperpétuité, en sus du franc symbo-lique.

    AGRESSION MORTELLE CONTRE UN ÉTUDIANT BÉNINOISAuteurs d'une agression mortelle contre un étudiant béninois de l’Institut supérieur de management (ISM), Yankhoba Sima et Mballo Dieng passeront le reste de leur vie en prison,

    “Malfaiteurs malhonnêtes”

    C’est d’une funeste notoriété dont jouissent Yankhoba Sima etMballo Dieng, son complice… L’affaire d’agression dans laquelleils trempent a fait scandale puisqu’il en a résulté la mort d’un étu-diant de l’Institut Supérieur de Management, il y a cinq ans. Hier à la barre, c’estnéanmoins sans aucun remords qu’ils n’ont cessé de nier les faits, se contredi-sant eux-mêmes, plusieurs fois, en répondant aux questions des robes noires etallant jusqu’à réfuter ce qu’ils ont déclaré devant le juge d’instruction. En lesvoyant, il est pourtant de prime abord difficile de les croire capables d’une telleduplicité.

    D’abord Mballo Dieng qui, avec de grands yeux innocents, a presque réussià amadouer les juges de par sa connaissance et son dévouement à l'équipe deManchester United. Interrogé sur ses passions, l’accusé s’est instantanément (età profusion) étalé sur l’historique du célèbre club anglais, réussissant à arracherun compliment au Président des Assises, André Bop Sène, qui a estimé que “vuson gabarit, il aurait pu faire un bon défenseur”.

    Spécialiste de Manchester UnitedUne fois n’est pas coutume, l’enquête de personnalité a révélé que l’accusé,

    ressortissant de Cambérène, n’a pas connu de passé traumatique et est issud’une famille nombreuse et soudée, bien qu’il ait été pincé à deux reprises, danssa jeunesse, pour vol. Ce capital sympathie a, sans doute à tort, convaincuMballo Dieng que les juges ne seraient pas regardants vis-à-vis de ses déclara-tions puisqu’il a ensuite entrepris de se perdre dans un labyrinthe de contrevé-rités dont aucun fil d’Ariane n’a ensuite pu le tirer. À l’entendre, il se serait laisséentraîner et influencer sans avoir eu conscience qu’un crime se déroulait en saprésence… chose qu’aucune trace d’incapacité ou de retard mental dans sondossier n’est venue expliquer.

    Talonnant de très près son complice sur les sentiers du déni, Yankhoba Simaa lui aussi réfuté toute responsabilité dans l’affaire, plaidant l’ébriété. Cette stra-tégie qui, en coulisses, s’est révélée avoir été adoptée par le 2e accusé sansconcertation avec son avocat, lui a été doublement préjudiciable. En effet,pressé de sauver sa peau, Yankhoba a oublié qu’en matière pénale, l’alcool estune circonstance aggravante. Un manque d’à propos difficile à mettre sur lecompte de l’ignorance. L’accusé - décrit par ses voisins comme un garçon paisi-ble, sportif (il était numéro 10 de son équipe de Navétane) et sympathique - apoursuivi ses études jusqu’en classe de 4e secondaire… chose très rare lorsqu’ils’agit d’accusés traduits en cour d’Assises.

    SOPHIANE BENGELOUN

    Paroles de destruction massive“Micro bi sax, dey xeex ak moom ! “ (NDLR : même le micro se bat contre

    moi). Ce cri de lassitude a été arraché, hier matin, au responsable de la sonori-sation par l’avocat général, dans des circonstances presque comiques. C’est àcroire qu’aux Assises, il n’y a pas de “sous combats” ; les “micro guerres” qu'onse livre tous les jours entre différents corps de métiers. L’illustre Dj Taph,auteur de la pique, était néanmoins quelque part dans le vrai. Presque trop enforme, Mame Kor Ndour a failli en tuer plus d’un, vu la véhémence, la verve...,que disons-nous…, la simple longueur du réquisitoire qu’il a livré.

    Ce monologue fleuve en a, évidemment, alangui plus d’un, mais, peut-être,était-ce un service que l’Avocat général a voulu rendre aux deux accusés ?Condamnés, ils ont pu avoir un avant-goût de la perpète qu’ils vont devoir pur-ger.

    S.BENGELOUN

    MOT DU JOUR

    La perpétuité pour les deux agresseurs

    PROFIL DES ACCUSÉS

    C’ est en appelant à plus desolennité que les robesnoires ont ouvert la 2esession des Assises 2012. Ordredes Bâtonniers, avocat général etJuges confondus n’avaient, eneffet, que le mot solennel à labouche et ont longuement déploréla perte de vitesse de cette vertudans le cas des procès d’Assises…Chose qui, selon le représentant del’Ordre des Bâtonniers, “serait laconséquence de la loi sur la crimi-nalisation du trafic de drogue qui

    aurait trop fait augmenter le volumedes affaires à traiter par session”.Marre des narcotrafiquants aux

    Assises, c’est sans doute un avisque partage le responsable de l’éla-boration du rôle, puisqu’à titreexceptionnel, cette 2e session2012, comportant 15 affaires, necomptera pas d’affaire de trafic destupéfiants. 25 citoyens sénégalaisdéfileront à la barre. L’ameublement vétuste des

    salles d'audience, notamment lanuméro 4 où se déroulent les pro-

    cès d’assises, a été soulevé. “LaJustice ne peut être respectée parles citoyens, s’ils se rendent à l’évi-dence que leurs propres salons sontmieux équipés que l’endroit où elleest rendue”, a déclaré, de manièreassez flamboyante, Me Ndjéguène. Outre, la nudité relative des

    lieux, c’est surtout l’absence del’équipe habituelle de gendarmes,et particulièrement de l’officierEvaris, que les habitués, au premierrang la presse, n’ont pas manquéde noter… La situation serait mal-heureusement irréversible puisque,d’après la rumeur, les agents ontété mutés à d’autres postes, sanc-tionnés suite au dernier cambrio-lage du Palais de Justice.Ils ne plaisantent pas, ces magis-

    trats ! S.BENGELOUN

    PAPIER AMBIANCE

    Solennité revendiquée,rigueur assumée

    L’ivresse comme argument de défense

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    numéro 281 • mardi 15 mai 2012www.enqueteplus.com

    SERVICES & LOISIRS

    HumourNuméros UtilesMOTS FLÉCHÉS • N°267 (FORCE 2)

    MOTS MELÉS • N°219

    SUDOKU N°216

    “Même si ton adversaire te semble une souris, surveille-lecomme s'il était un lion.”

    LUIGI MANFREDI

    “Ceux qui disent dormir comme unbébé, en général, n'en ont pas.”

    LEO J. BURKE

    Citatio

    ns

    Dieu romain du feu

    HEURES DE MESSE• Cathédrale : 7H• Martyrs de l'Ouganda :

    6H30-18H30

    • Saint Joseph :

    6h30 - 18h30

    HEURES DE PRIERES MUSULMANES• Fadiar : 05:42• Tisbar : 14:15• Takussan : 17:00• Timis : 19:38• Guéwé : 20:38

    Prières

    Un homme entre dans un taxi et demande auchauffeur :

    - Conduisez-moi à l'hôtel de ville.

    Aussitôt le taxi se met enroute mais une fois arrivé à un feu rouge, celui-ci accélère et passe en trombe devant les autres voitures.

    - Vous êtes fou dit l'homme,où avez-vous appris àconduire comme ca ? - Dans ma famille, répond le chauffeur, on conduit tous comme ça.

    Tout en disant ces mots, le taxi arrive à un autre feurouge. Encore une fois, lechauffeur accélère et passedevant les autres voituresproduisant ainsi des acci-dents monstres derrière lui. L'homme crie : vous alleznous tuer !A cet instant, le taxi arrive àun feu vert et le chauffeur aulieu de passer freine brutale-ment.

    - Vous êtes complètementdingue dit l'homme. Vouspassez lorsque le feu estrouge mais s'il est vert vousstoppez.- Bien sûr dit le chauffeur.Je ne veux pas prendre derisque. Mon père pourraitpasser.

    SECURITEGendarmerie Nationale :800 00 20 20Police secours : 17Sapeurs Pompiers : 18

    TELEPHONERenseignements Annuaire :1212Service Dérangements :1213Service Clients : 1441

    EAU - SDEService dépannage & Renseignements800.00.11.11(appel gratuit)

    ONASEgoûts, collecteursNUMERO ORANGE (appel gratuit)81 800.10.12

    SENELECService Dépannage : 33 867.66.66

    TRANSPORTSSociété nationale de Chemins de Fer du Sénégal(SNCS): 33 823.31.40Aéroport Léopold S. Senghorde Yoff : 33 869.22.01 / 02Port Autonome de Dakar(24H/24) : 33 849.45.45Heure non ouvrableCapitainerie : 33 849.79.09Pilotage : 33 849.79.07

    URGENCES :S.U.M.A : 33 824 24 18SUMA-MEDECIN : 33 864 05 6133 824 60 30S.O.S MEDECINS : 33 889 15 15

    HOPITAUXPrincipal : 33 839.50.50Le Dantec : 33 889.38.00Abass Ndao : 33 849.78.00Fann : 33 869.18.18HOGGY (ex-CTO) : 33 827.74.68 / 33 825.08.19

  • SERVICES & LOISIRS page 9

    numéro 281 • mardi 15 mai 2012www.enqueteplus.com

    HoroscopeMOTS FLÉCHÉS • N°264 (FORCE 3)BélierVous connaitrez le repos du guerrier.Vous avez le sens du devoir accompli etpartant du principe que toute peine mé-rite récompense, vous vous octroyez ledroit à une pause bien gagnée. Votreforme a tout à y gagner. Vous saurez pro-fiter de l'instant présent.

    TaureauFaites attention à certains indices dansune entreprise relativement hardie. Lesdifficultés qui pourraient contrarier ledénouement heureux de cette affairenécessite de vous un moral excellent.Abstenez-vous de faire certains com-mentaires désobligeants.

    GémeauxGrâce à votre forme physique qui re-vient en force, vous aurez la chance degagner une plus grande indépendancedans votre vie. Si seulement vous vou-liez prendre quelques risques, votre vievous semblerait infiniment plus ra-dieuse. La réussite est proche.

    CancerUne belle aventure dans les affaires pour-rait se décider brusquement surtout si voussavez surveiller la bonne direction. Unnouveau départ dans votre vie est-il vrai-ment souhaitable ? L'avenir proche nousdira si votre prudence mesurée vous donneraison.

    LionDes nouvelles intéressantes vous obli-gent à réfléchir sérieusement à laquestion posée. Votre opinion sur cesujet délicat pourrait choquer. Pensezà modérer vos affirmations pour évitertout conflit. Votre talent d'orateur vousfera parvenir à une conclusion trèsheureuse.

    ViergeVous avez besoin de nouvelles énergiespour être au mieux de votre forme. Vousaurez des idées nouvelles. Suivez votreinspiration. Laissez-la vous mener dansune nouvelle aventure ou à un endroitque vous n'avez jamais vu avant. Vousêtes en pleine forme allez faire de nou-velles découvertes.

    BalanceVous allez connaître une agréable nou-velle. Vous prenez le relais et vous vousmettez en quatre pour répandre autourde vous cette annonce qui donnerabeaucoup de plaisir à tous ceux quiveulent bien l'entendre. Vous aimerezrendre les gens heureux.

    ScorpionVous ressentirez le besoin de faire unepause. Vous pourrez profiter d'une occa-sion agréable pour respirer un peu etfaire le point. Après cet entracte mérité,une activité débordante vous permet decombler un retard qui se révèle ne pasêtre aussi important que vous le pen-siez.

    SagittaireVous aurez tendance à avoir une atti-tude tranchante et critique envers cer-taines personnes. Attention ellesrisquent de mal le prendre. Si vousconstatez que la conversation s'enve-nime, essayez d'être plus amical etplus souple, l'état de vos finances endépend directement.

    CapricorneVous vous demandez pourquoi vousn'avez pas de relations intéressantes ence moment. Vous aurez la chance defaire la rencontre de quelqu'un que vousn'avez pas vu depuis longtemps. Desliens amicaux se noueront entre vous sivous faites le premier pas.

    VerseauUne personne parmi vos connaissancescherche à savoir comment vous pourriezréagir dans certaines circonstances. Vouséviterez sa curiosité car une chance inat-tendue se présente pour vous éviter uneconfrontation. Votre attitude digne vouspermet de déjouer le complot.

    PoissonsNe vous entêtez pas obstinément dansune affaire compliquée. La persévéranceest une qualité, certes, mais il faut aussi,de temps à autre, lâcher du lest pour par-venir à ses fins. Le principal est deconserver l'espoir et forcément un jour onest récompensé de sa patience.

    SolutionsHANJIE N°263

    NIRVANA Mer 16 mai : Pape Diouf & la Génération consciente Ven 18 mai : super soirée rétro

    MADISON Mar 15 mai : Ousmane Seck Mer 16 mai : Alioune Mbaye Nder

    DUPLEX Mer 16 mai : discothèque Jeu 17 mai : discothèque

    INSTITUT FRANÇAIS Mer 16 mai : festival Afropixel 3(21h) Ven 18 mai : soirée Slam (21) Sam 19 mai : Le Sahel (21h)

    Envoyer vos programmes à l'adresse e-mail :[email protected]

    MOTS FLÉCHÉS • N°263 (FORCE 3)

    Ça se passe à Dakar

  • numéro 281 • mardi 15 mai 2012

    page 10EN VUE

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    ANTOINE DE PADOU

    L' Afropolitanisme est unedémarche intellectuelle quiprend acte d'une transfor-mation du monde, une démarche del'esprit qui constate ce qu'on vit. Cetenseignement de Achille Mbembesous-tend que ledit concept conçoitun monde en mouvement qui nouspermet d'accepter que nos yeuxétaient voilés par des paradigmes.

    L'historien poursuit que cettedémarche de l'afropolitanismepousse à reconnaître que, historique-ment, le propre de l'Afrique n'est pasl'idéologie des frontières que nous aléguée l'Occident. Cette vision(chaque peuple doit avoir sa fron-tière) “incite au désir d’apartheid quifait rêver d'une communauté sansétranger. Ou l'idée prône que toutétranger est considéré comme unemenace contre l'intégrité (nationale

    ou territoriale), ou en ce temps delutte contre le terrorisme, l'étrangerest un ennemi”, indique le cher-cheur. L'Afropolitanisme voudrait rendre

    compte des possibilités inhérentes aucontinent africain dans sa quête deredevenir son centre propre. “Un cen-tre propre dans un monde ou il est undes ayants droit et ayants part”,éclaire-t-il. Cette réflexion, AchilleMbembe l'attribue à la fonction poli-tique et épistémologique du termeafropolitanisme qui a aussi unedimension esthétique. Celle-citouche aux formes de la créativitéartistique et culturelle telles qu'ellesémergent dans les grandes métro-poles. “La démarche afropolitanisteconsiste aussi à prendre acte quel'ailleurs et l'ici sont enchevêtrés”,complète Achille Mbembe quiaffirme par la suite que le désird'apartheid est devenu aigu car cette

    procédure de l'enchevêtrement del'ailleurs et de l'ici est irréversible.

    “Logique de ressentiment”Pour étayer sa réflexion, l'historien

    souligne s'être appesanti sur deuxpoints : le contexte sociologique et ladémarche intellectuelle. Expliquantsa démarche intellectuelle, AchilleMbembe rappelle que le discours afri-cain avait été dominé par trois événe-ments majeurs que sont l'esclavage,la colonisation et l’apartheid. D'unpoint de vue politique, ce type de dis-cours participe d'une logique de res-sentiment qui passe pour du radica-lisme, un discours dont on ne peut sesatisfaire car proposant une écriturede soi incomplète. “Un discours quiest le symptôme d'une réclamationou la manifestation d'un projet qu'onpeut appeler la cure de soi.” Pour lecontexte sociologique, il parlera del'histoire de la formation des

    richesses de notre continent. Mais àses yeux, il n’existerait pas en Afriqueune notion d'accumulation du patri-moine parce que nos sociétés éprou-vent des difficultés à trouver et àgérer les patrimoines, et surtout à lesfructifier et les transmettre auxhommes et aux générations.L’exception qui confirme la règle estl’Afrique du Sud, pays de l'historien,le seul en Afrique a avoir connu unerévolution industrielle.

    BIGUÉ BOB

    Le temps d’une nouvelle édition dela Biennale des arts contempo-rains, la galerie Keur Dashaaccueille en off des artistes africains dedifférents styles. Mais ils ont en communla recherche comme finalité. D'où ladénomination de l'expo : “parallèle”. Al’entrée, le visiteur tombe sur le travail deDimitri Fagbohun. D’origine martini-quaise, celui-ci a travaillé sur la fragilitéde la culture noire et les préjugés portéscontre elle. “La fragilité de la culture afri-

    caine que d’autres s’approprientaujourd’hui est représentée à travers lesmasques de porcelaine. C'est unemanière de dire aux Africains qu’il fautsauver cette culture là et la préserver”, aexpliqué l’artiste.Ces derniers font face à des chapeaux

    noirs marquant l’évolution de la cultureafricaine sous différentes formes. Sur lamême ligne d’exposition se distingue net-tement un sexe masculin peint en noir.Cela peut choquer le visiteur sénégalaisdont les valeurs culturelles imposent unecertaine pudeur. Mais c’est l’effet recher-

    ché quelque part. “Il ne faut pas avoirpeur d’exposer ces idées. Ce sexe repré-sente un préjugé qui voudrait que les Afri-cains l'aient grand. Or, cet organe nerépond pas, pour moi, à des critères decouleur”, explique Dimitri Fagbohun. Undisque noir et un drapeau marquent la finde sa série de créations.

    “Préjugés sur le sexe”Cinéaste de son état, Pascale Obolo

    présente un court métrage montrant undialogue entre un photographe et unecinéaste. Une entrevue entre œuvre

    cinématographique et œuvre photogra-phique, baptisée “Le cadre dans lecadre”. Artiste africaine de la diaspora,elle estime que “la biennale est un car-refour international où des artistes afri-cains ou d’origine africaine peuvent seretrouver pour échanger sur leurs tra-vaux”. Cela permet à elle et sescompères de la diaspora de faire décou-vrir à un plus large public africain leursœuvres tout en leur permettant des'ouvrir à d’autres diasporas.La dernière exposition off que reçoit la

    galerie Keur Dasha est une projection dephotos de cinq artistes dont les photogra-phies ont été choisies par Yves Chatap,commissaire de l’exposition. Chaque jour,une nouvelle image est plaquée au murde la galerie. Au finish, les cinq artistesauront leurs collections bien visibles.Pour Chatap, c'est une façon d’intégrer lepeuple sénégalais dans la biennale.

    Styliste, vous avez ouvert votre galerie à des artistespour le Dak’Art. Pourquoi la Biennale ?L’histoire avec la Biennale date d’il y a très

    longtemps. Je suis styliste mais je crée égale-ment des meubles. Depuis les quatre dernièreséditions, j’aurais dû exposer mes meubles pen-dant la biennale, mais je n’ai jamais eu l’occa-sion de le faire. J’ai aujourd’hui ma fille qui estdirectrice d’un magazine européen qui parled’art africain contemporain et qui s’appelleAfrikadaa. C’est elle qui m’a poussée à partici-per au Dak'Art de cette année en faisant exposerdes artistes dans ma galerie. Laquelle galeriesert accessoirement de showroom. Et ça tourne !Par exemple, il y a une créatrice de bijoux qui vaexposer. Je reçois tout le monde, des artistesplasticiens, photographes, créatrices de bijoux,etc. C’est une première expérience avec la bien-nale et j’espère pouvoir continuer à recevoir desartistes et exposer leurs œuvres.

    Comment s’est fait le choix des artistes expo-sant dans votre galerie ?

    Ils ont été sélectionnés par Carole Diop, juste-ment (NDLR : sa fille susnommée). Elle lesconnaît, a vu leur travail. J’ai eu l’occasion deregarder des vidéos qu’elle m’a envoyées à cesujet, j’ai trouvé le travail et la recherche faitepar ces artistes intéressants. Cela change un peude ce que j’ai l’habitude de voir. Habituellement,c'est des sculptures, des photos, etc. Mais, il y avraiment de la recherche par rapport au vécu.Par exemple, Dimitri parle de masques africainsqui existent et il les transforme en pyramide. Ilfait un parallèle entre son art à lui et les vidéosde Pascale Obolo. J’ai trouvé le travail intéres-sant et voilà j’ai accepté de les recevoir.

    Les arts visuels font-ils parler votre musedans la création de vos modèles ?Absolument ! J’ai eu la chance d’avoir des

    parents qui étaient très portés sur l’art déjà. Ilsnous ont habitués dès notre enfance, mes frèreset moi, à nous amener au cinéma. A cetteépoque-là, c’est vers 1963-1964 puisque moi jesuis née en 1961, aller au cinéma pour uneenfant était quelque chose de fantastique. Jesuis donc habituée très tôt à tout ce qui estvisuel, que ce soit en cinématographie ou enphotographie. Alors, ce que le regard voit, c’estce que l’oreille entend, que le nez sent, etc. Levisuel m’inspire beaucoup dans ma création. Ceque je vois dans le visionnage d’un film m’ins-pire beaucoup dans la création de mesmodèles.

    RASSEMBLÉS PAR B.BOB

    EXPOSITION OFF DU DAK’ARTEn “Off ”, la galerie Keur Dasha, propose aux visiteurs différents styles d’art avec divers artistes aux talents confirmés dans le cadre de l'exposition Parallèle”.

    Trois styles différents chez Dasha

    QUESTIONS À DASHA NICOUÉ

    “Les arts visuels m’inspirent”Styliste au talent confirmé, Dasha Nicoué participe au Dak’Art en accueillant dans sa galerie des artistes de la diaspora dans le cadre d’une exposition dénommée “Parallèles”.

    ACHILLE MBEMBE, HISTORIEN ET ÉCRIVAIN

    “Le propre de l'Afrique n'est pas le monde des frontières”Pour l'historien Achille Mbembe, l'Afropolitanisme se veut une reconfiguration culturelle et sociale des villes africaines.

    OFF AUX “ÉDITIONS VIVES VOIX”

    Le “Simb” danstoute sa beauté

    L e chic quartier du Point E arompu hier, pendant aumoins une heure, avec soncalme légendaire pour épouser lesbruits de tam-tams. En effet, desfaux-lions étaient en performancedans la cour des “Éditions VivesVoix” à l'occasion des portesouvertes organisées par laditestructure. L'objectif affiché est depousser les Sénégalais à découvrirplus et mieux les produits disponi-bles dans un cadre d'échanges.

    Aux visiteurs, est proposé, enplus des livres édités par cette mai-son dirigée par Ghaëlle Samb Sall(G2S), une exposition de photosqui entre dans le cadre de l'exposi-tion Off du Dak'Art. Une quin-zaine de photographies du FrançaisLaurent Budin sont accrochés auxmurs du jardin et dans une despièces du siège de “Vives Voix”.Elles montrent toutes des “simbgaïndé” (NDLR : faux-lions) sousdifférentes prises et techniques del'artiste. Ce travail est extrait d'unprojet de livre que Budin entretientavec la maison d'édition sénégalaiseet qui ne va pas tarder à être concré-tisé, selon G2S. “ J'ai été enchantéequand, pour la première fois, j'aidécouvert ces faux-lions lors d'uneséance de lutte au stade. Je les ai sui-vis et j'ai échangé avec eux. Ilsreprésentent la vraie symbolique dela culture sénégalaise”, a expliqué lephotographe.

    Il n'est pas le seul à avoir étéenchanté. Ceux qui ont franchi leseuil du siège des “Éditions VivesVoix” ont été éblouis par la perfor-mance des faux-lions. Ils ont dansésous les rythmes des tam-tams etont délivré différentes chorégra-phies, toutes les unes plus bellesque les autres. Ils se sont égalementlivrés à des séances de magie pasévidentes et foncièrement dange-reuses.

    B.BOB

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  • numéro 281 • mardi 15 mai 2012

    page 11SPORTS

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    E den Hazard a de la suite dansles idées. Pour la deuxièmeannée consécutive, la der-nière avant l'exil en Angleterre, leBelge de Lille a été sacré meilleurjoueur de Ligue 1. Il devance OlivierGiroud (Montpellier), Nene (PSG) etYounes Belhanda (Montpellier), quiétaient également nommés. Lemilieu de terrain offensif est récom-pensé par ses pairs pour saconstance et ses statistiques excep-tionnelles (17 buts et 15 passesdécisives). C'est également sa qua-trième distinction “made in UNFP”puisque le Belge avait également étésacré meilleur espoir en 2009 et2010. Avec deux succès, il rejointPauleta (PSG), seul autre double lau-réat en 2002 et 2003. “C'est unerécompense décernée par lesjoueurs, ça fait plaisir de savoir qu'onest apprécié. C'est ma meilleure sai-son en termes de statistiques, maisl'année dernière n'était pas mal nonplus avec le doublé. J'aurais préférépartir sur encore une plus belle notecollective, mais on est qualifié pourla Ligue des champions”, a reconnule Belge qui a confirmé son départpour Manchester en fin de saisonsans préciser s'il irait à United ou àCity.

    Eden Hazard sacré, Montpellier seconsole avec plusieurs distinctions :René Girard est le meilleur entraî-neur de la saison. Younès Belhanda,lui, est récompensé par le tired'Espoir de la saison. Le Marocainest également pensionnaire del'équipe-type du championnat, aucôté de trois de ses coéquipiers

    (Hilton, Bedimo et Giroud). Devancépar Steve Mandanda en 2011, HugoLloris a repris l'ascendant cette sai-son en remportant un troisième titrede gardien de l'année, après sestriomphes de 2009 et 2010. “Laconcurrence était rude avec de trèsbons gardiens. Certains autresauraient sûrement mérité d'être nom-més. C'est une belle marque deconfiance de la part du football pro-fessionnel. C'est le troisième mais çafait toujours plaisir, même si on pour-suit d'habitude plutôt des objectifscollectifs”, a déclaré le portier lyon-nais. En L2, le triomphe est completpour Bastia, qui truste cinq placesdans l'équipe-type de la saison.Jérôme Rothen est lui joueur de l'an-née tandis que Frédéric Hantz estrécompensé chez les entraîneurs.

    (EUROSPORT.FR)

    PAR MAMADOU LAMINE SANÉ

    L es gardiens sénégalais ne courent pas lesrues en Ligue 1, il faut presque aller dansl’arrière-banc pour dénicher notre gardien.Il s’appelle Pape Demba Camara et évolue àSochaux. Il ne joue pas beaucoup, car il est derrièreun monstre sacré en la personne de Teddy Richert.Mais ce qu’il a fait en trois matches d’intérim, il l'abien fait avec trois matches sans but encaissé. Dou-blure d'Ousmane Mané en équipe nationale olym-

    pique, âgé seulement de 19 ans, le jeune interna-tional sénégalais ne manque de superlatifs à sesdébuts car il est comparé à l'emblématique gardiende but des Bleus dans les années 90, BernardLama, par ses coéquipiers. Chez les défenseurs oùles candidats sont beaucoup plus nombreux, quatrejoueurs sortent du lot. Dans l'axe central, auteurd'une saison remarquable en Ligue de Championscomme en championnat, avant sa blessure, ledéfenseur marseillais, Souleymane Diawaras’installe avecLamine Sané. Le Bordelais avec deux

    buts inscrits et plus de 30 matches en jambes, a étél’un des meilleurs Sénégalais de L1. Sur les côtés,Omar Daf, toujours sage dans son couloir, a tenu ladragée haute à Brest malgré ses 35 ans. CheikhMbengue, lui aussi intraitable sur son flanc, a étéd'un apport offensif considérable.

    La révolution des jeunesAu milieu de terrain, ils sont nombreux ces jeunes

    Lions à avoir fait leur trou au sein de leurs clubs. Lepremier, Joseph Lopy, sorti de Diambars, a fini degagner sa place de titulaire au sein du milieu de ter-rain sochalien. Son aîné, le Lillois, Gana Guèye, tou-jours constant dans ses performances, a été d'ungrand apport pour Rudi Garcia le coach des “Dogs”qu'il a utilisé plus de 24 fois cette saison. Malgrébeaucoup de pépins physiques, Rémi Gomisauteurde 3 buts, a été important pour le maintien de sonéquipe, Valenciennes en L1. En vrai baroudeur,Ibrahima Ba“Prési” ayant fait plusieurs clubs avantde déposer ses bagages cette saison à Istres (L2)semble trouver une “terre promise”. L'ancien joueurdu Sfax de Tunisie a été énorme cette saison et ne

    manque pas d'éloges venant de ses dirigeants et desjournalistes français. Chez les attaquants, le choixs'est fait tout seul. Souleymane Camara, auteur de9 buts cette saison et probable futur champion deFrance avec Montpellier, a beaucoup apporté dansla marche vers le titre. Éblouissant depuis sonarrivée à Monaco lors du mercato d'hiver en prove-nance d'Ajman Club (EAU), Ibrahima Touré estdevenu, lors de la seconde partie de la saison en L2,l'attaquant le plus réaliste avec 9 buts en 16matches.

    FOOTBALL - TROPHÉES UNFPEden Hazard (Lille) est sacré meilleur joueur de L1 pour la deuxième fois consécutive, lors de la remise des Trophées UNFP. René Girard (Montpellier) est sacré meilleur entraîneur et Younes Belhanda (Montpellier) meilleur espoir.

    Le roi, c'est toujours HazardMALIPathé Diallo succède à Giresse

    À la suite du refus d’Alain Giresse deprolonger son contrat avec les Aigles, laFédération malienne a désigné AmadouPathé Diallo pour prendre les rênes de lasélection nationale. Adjoint du technicienfrançais et en charge de l’équipe U20,Diallo a été présenté par le président de laFémafoot lors d’une conférence de pressequi s’est tenue dimanche. Il aura la lourdetâche de préparer les rencontres élimina-toires pour le Mondial 2014 face au Béninet à l’Algérie.

    ALLEMAGNE

    Klose arrive blesséAlors que Laurent Blanc n'a pas encore

    communiqué l'ensemble des joueurs fran-çais présélectionnés pour l'Euro 2012,l'Allemagne débute sa phase de prépara-tion dès ce lundi. Miroslav Klose (33 ans,114 sélections et 63 buts) a rejoint laMannschaft mais n'est pas en état de s'en-traîner normalement avec ses coéquipiers.L'attaquant de la Lazio Rome s'est en effetblessé à une cheville la semaine passée etsera examiné par le staff médical qui déter-minera la nature exacte de son mal et ladurée de son indisponibilité.

    CHELSEAForcing sur Falcao !

    Auteur d'une saison pleine avecl'Atlético Madrid, Radamel Falcao aconfirmé si besoin était tout son talent.Suffisant pour convaincre Chelsea dedégainer une proposition mirobolante.

    MALAGAvan Nistelrooy raccroche les crampons

    Ruud van Nistelrooy (35 ans) nerenouera pas avec la Ligue des Championsla saison prochaine. Alors que Malaga avalidé son billet pour le tour préliminairede la prestigieuse compétition euro-péenne via la 4e place de la Liga, l'atta-quant néerlandais a annoncé ce lundiavoir décidé de mettre un terme à sa car-rière. “Je crois que le moment d'arrêter lefootball est venu pour moi. J'ai atteint meslimites physiques. Cet adieu ne pouvaitsurvenir à un meilleur moment pour moi,dans cette euphorie à Malaga”, a expliqué

    l'ancien international batave. À Malagadepuis un an, van Nistelrooy a porté lescouleurs de Den Bosch (1993-1997),Heerenveen (1997-1998), du PSVEindhoven (1998-2001), de ManchesterUnited (2001-2006), du Real Madrid(2006-2009) et de Hambourg (2009-2011).

    ÉQUIPE DE FRANCE

    Rémy absent 3 à 4 semaines

    Blessé dimanche lors de la victoire del'OM face à Auxerre (3-0), Loïc Rémysouffre d'une “lésion du quadricepsgauche (le fémoral droit)”, a indiqué lundison club après les examens passés dans lajournée par l'attaquant international.“Son indisponibilité devrait être de trois àquatre semaines”, est-il ajouté dans le com-muniqué. C'est une bien mauvaise nou-velle surtout pour l'équipe de France, aveclaquelle il devait en principe participer àpartir de début juin à l'Euro. S'il n'est pasencore forfait, Rémy sera quoi qu'il arrivediminué pour la compétition. LaurentBlanc va-t-il prendre le risque mardi de lesélectionner dans sa deuxième pré-liste dejoueurs évoluant en France ?

    NBAMiami domine Indiana

    Pour le premier match de la demi-finalede la Conférence Est entre Miami etIndiana, le Heat a dominé les Pacers àl'AmericanAirlines Arena (95-86). EluMVP pour la troisième fois de sa carrière,LeBron James s'est illustré avec 32 points,15 rebonds et 5 passes décisives. Ajoutez àcela les 29 points de Dwyane Wade (avecseulement 8 sur 13 au tir), et vous obtenezun succès assez tranquille de Miami, quirecevra à l'occasion du deuxième match,mardi.

    REVUE TOUT TERRAIN

    FRANCE - LIGUE 1 & 2

    Notre 11 sénégalaisHier, l'Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP) a célébré la 21e cérémonie des Trophées UNFP en consacrant les meilleurs joueurs de championnats de France. Une occasion saisie par EnQuête pour se prêter au jeu et esquisser son onze sénégalais de L1 et L2.

    LE PALMARES COMPLET

    Meilleur joueur de L1 : Eden Hazard (Lille)Meilleur gardien de L1 : Hugo Lloris (Lyon)Meilleur Espoir de L1 : Younès Belhanda (Montpellier HSC)Meilleur entraîneur de L1 : René Girard (Montpellier HSC)Equipe-type de L1 : Hugo Lloris (Lyon) – Mathieu Debuchy (Lille), NicolasNKoulou (Marseille), Vitorino Hilton (Montpellier), Henri Bedimo(Montpellier) – Antonio Mavuba (Lille), Etienne Capoue (Toulouse),Younes Belhanda (Montpellier), Eden Hazard (Lille) – Olivier Giroud(Montpellier), Nenê (Paris)Meilleur joueur de L2 : Jérôme Rothen (SC Bastia)Meilleur gardien de L2 : Magno Novaes (Bastia)Equipe-type de Ligue 2 : Magno Novaes (Bastia) – Kassim Abdallah(Sedan), Anthony Weber (Reims), Mickaël Tacalfred (Reims), Fethi Harek(Bastia) – Abdou Sadio Diallo (Bastia), Wahbi Khazri (Bastia), RomainAlessandrini (Clermont), Jérôme Rothen (Bastia) – Ryan Mendes (Le Havre), Kamel Ghilas (Reims)Meilleur entraîneur de L2 : Frédéric Hantz (SC Bastia)Meilleur arbitres : Stéphane Lannoy, Eric Dansault (assistant),Frédéric Cano (assistant)

    Pape Demba Camara (Sochaux) – OmarDaf (Brest), Souleymane Diawara(Marseille), Lamine Sané (Bordeaux) –Joseph Roméric Lopy (Sochaux), IdrissaGana Guèye (Lille), Rémi Gomis(Valenciennes), Ibrahima Bâ (Istres) –Souleymane Camara (Montpellier),Ibrahima Touré (Monaco).

    Onze type

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    CMJN

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    SPORTS

    ADAMA COLY

    Il est arrivé avec un petit retardd'une dizaine minutes aupoint de presse que lui-même a convoqué au Cices, hier.Mais Amsatou Fall a gardé la minesouriante, se permettant de taquinerles journalistes puis de s'excuser. “Jeviens du bureau du président de laFédération, Augustin Senghor, pourlui dire que l'écart s'est creusé entrenous et je lui ai demandé de mettrefin à mes fonctions de Directeurtechnique national. Je ne suis plusdans cette station, je lui ai remis malettre de démission et nous noussommes quittés dans de bonstermes. Certains membres de la Dtn

    ne sont pas au courant de ce point depresse”, a-t-il expliqué seul devantles journalistes. C'est donc officiel, leDirecteur technique national de laFédération sénégalaise de football(Fsf) a rendu le tablier après 6 ans deservice à ce poste.

    “Un ressort s'est cassé dans nos relations”C'est un secret de Polichinelle de

    dire que les rapports entre le prési-dent de la fédération et le Dtn se sontdégradés ces derniers temps. Hier,Amsatou Fall n'a fait qu’authentifierles faits. “J'évoluais dans unelogique de réunification et non depolémique et d'attaques. Pourtant,j'ai été attaqué à plusieurs fois. Entre

    Augustin Senghor et moi, on a tra-vaillé en parfaite collaboration. C'estjuste dans les deux derniers moisqu'un ressort s'est cassé dans nosrelations”, a-t-il confirmé avantd'ajouter : “Beaucoup de choses sesont dites dans mon dos, en biencomme en mal”. Depuis quelquetemps, les deux hommes n'étaientplus sur la même longueur d'onde.Au moment où le président de la fédéa voulu mettre fin au contrat du stafftechnique qui a échoué à la dernièreCoupe d'Afrique, le Dtn a opté pourune stabilité dans l'encadrementtechnique en se fondant sur le passéde la sélection. Ses suggestions sur

    les différents staffs des équipesnationales n'ont pas épousé lesdésirs de la fédération. Car Amsatouavait voulu qu'Abdoulaye Sarraccompagne les Olympiques pour lematch de barrages contre Oman enAngleterre. Aliou Cissé, qu'il a choisipour le stage des entraîneurs auBrésil, a été promu deux mois avantla Can. C'est le climat de non respectet de manque d'échanges sur lechoix du nouveau sélectionneur qui aété la goutte de trop. “Je n'ai pas étéassocié aux grandes décisions. Donc,ma conviction intime me demandede partir, pour ne pas mettre en périlma dignité”. Le successeur de MamaSow est aussi revenu sur son bilan auterme des 6 ans à la tête de la struc-ture. “La Dtn a fait un pas par rapportà là où elle a été ; elle est devenueplus structurée. Donc, je ne peux pasconsidérer mon passage comme unéchec”, a-t-il défendu avant dedemander dans un air jovial aux jour-nalistes voulant poser des questions :“Dites maintenant ex-Dtn”.

    MAMADOU LAMINE SANÉ

    L' atmosphère était intenablehier à l'aéroport LéopoldSédar Senghor de Dakar etétait allée crescendo. Avant l'arrivéedu corps de Bocandé vers 20 heuresau bord du Boeing 777 d'Air France,l'émotion était présente sur lesvisages des nombreuses anciennesgloires (Locotte Sarr, Amadou Diop,Séga Sakho...) avant d'atteindre soncomble une heure plus tard. Dèsl'apparition de la dépouille, des crisse sont mêlés aux pleurs dans lehangar du Cargo KLM d'Air France.Enveloppée d'un tissu noir, ladépouille est portée par ses fils Danyet Vito Bocandé, aidés de KhalilouFadiga et Joseph Koto entre autres,jusqu'au corbillard noir garé devantla porte depuis 20 heures. Dehors,les nombreux supporters de son clubde cœur, le Casa Sport deZiguinchor, habillés de tee-shirts

    verts du Comité “Allez Casa”, ontencore revisité leur répertoire mar-qué par un chant universel de leurfils. Un chant de gloire qui sonnecomme un hymne de tristesse. “Oh !Oh ! Oh ! Bocandé, essamay” (Oh !Oh ! Oh ! Bocandé, le Lion), chan-tent-ils en pleurs sur fond sonore destrompettes pour accompagner cettelégende du football sénégalais. Danscet émoi, son oncle, Tonton Bocandécomme l'appelle la famille, salue laforte mobilisation. “Nous sommes

    satisfaits de l'hommage que lui arendu le peuple par cette mobilisa-tion. L'honneur lui a été rendu”, sou-tient-il la voix tremblante. Le corpsqui est acheminé à la morgue del'hôpital Principal de Dakar avait